Visite d`une coopérative d`habitants en Suisse 15 juillet
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Visite d`une coopérative d`habitants en Suisse 15 juillet
Visite d'une coopérative d'habitants en Suisse 15 juillet 2009 Depuis décembre 2005, Habicoop travaille au montage juridique et financier d'une 3ème voie du logement, qui n'existe pas pour le moment en France. Il s'agit des coopératives d'habitants, alternative aux côtés des solutions publiques et privées de logement. L'association accompagne dans le Grand Lyon des groupes-projets qui souhaitent adopter ce mode d'habitat. S'inspirer de pratiques réussies à l'étranger Habicoop souhaite faire connaître des expériences coopératives d'habitants à l'étranger afin d'éclairer les choix des collectivités sur les initiatives émergentes qui leur sont proposées en France. Aller à la rencontre d'une de ces réalisations permettra aux élus et techniciens de mieux comprendre le processus de création des coopératives d'habitants, leurs caractéristiques, leur fonctionnement, leur environnement institutionnel, ainsi que leur impact social, sociétal, environnemental et économique. L'exemple suisse La Suisse compte depuis la fin du XIXème de nombreuses expériences de coopératives d'habitation et ce mouvement connaît une renaissance depuis les années 2000. Le choix de cette destination est également guidé par la proximité de Genève, qui permet un voyage avec un moindre impact environnemental. Il est enfin justifié par le partenariat dont bénéficie Habicoop depuis 2006 avec les acteurs suisses impliqués dans le portage des coopératives d'habitation, en particulier la CodHA (coopérative de l'habitat associatif). Ce partenariat alimente la réflexion d'Habicoop sur le montage des coopératives d'habitants en France et sur la construction de sa proposition d'accompagnement auprès des premiers groupes projets. Le site a été choisi en fonction de son intérêt dans les domaines suivants : • la mixité, la diversité intergénerationnelle • la citoyenneté, l'engagement des habitants : le vivre ensemble, le lien du projet avec le quartier, le respect de l'environnement • la gouvernance, la capacité à s'organiser et à s'autogérer Cette réalisation s'inscrit en outre dans un cadre non spéculatif. Il existe par ailleurs des coopératives de propriétaires, où la société coopérative ne possède que les locaux communs, mais nous ne nous intéressons ici qu'aux coopératives locatives où les coopérateurs n'accèdent jamais à la propriété individuelle de leur logement. Celles qui nous occupent sont même reconnues d'utilité publique, ce qui équivaut à une absence de but lucratif et permet l'accès aux aides publiques. Elles sont également participatives, donc intègrent les habitants dans la conception et la gestion de l'immeuble. Contrairement au montage envisagé par Habicoop, les coopérateurs ne capitalisent pas au fur et à mesure. Ils acquièrent à leur entrée dans la coopérative des parts sociales qui leur sont remboursées par la coopérative à la valeur nominale à leur départ. Ces parts ne peuvent pas faire l'objet d'une cession. Si des bénéfices sont effectués, les éventuels intérêts ne peuvent être servis à un taux supérieur à la limite fixée par la Loi fédérale sur le droit de timbre. Si la société est dissoute, l'éventuel excédent restant après extinction des dettes et remboursement des parts sociales doit être affecté à des buts coopératifs ou d'utilité publique. Nous vous présentons ci-après brièvement les coopératives que nous vous proposons de visiter, ainsi que notre proposition de programme et quelques éléments de contexte. Table des matières Coopératives Les Ouches de la CodHA...............................................................................................................................2 Programme............................................................................................................................................................................4 Éléments de contexte sur l'habitat coopératif dans le canton de Genève.............................................................................5 Principaux acteurs du logement coopératif dans le canton de Genève.................................................................................7 02/07/09 Habicoop – [email protected] – 04 72 36 28 93 1/8 Coopératives Les Ouches de la CodHA 27 logements répartis en 2 immeubles. Date d'emménagement : été 2004 (première construction de la CodHA). Lieu : Charmilles-Châtelaine. Terrain : mis à disposition en droit de superficie par le Conseil d'Etat genevois. Partenariat : la Ciguë (coopérative de logement pour personnes en formation). Photo : CodHA Citoyenneté, engagement Ouverture sur le quartier Entre les deux immeubles, il y a une grande pelouse souvent transformée en terrain de football. Depuis que les coopérateurs se sont installés au Chemin des Ouches, différentes transformations du quartier ont eu lieu. Suite à leur demande, la rue entre les immeubles du Chemin des Ouches et l’école est devenue piétonne. Voyant le petit jardinpotager des coopérateurs se développer, les habitants d’immeubles du quartier ont souhaité faire la même chose et ont obtenu l’autorisation de jardiner, sur une parcelle au pied de leur immeuble. Objectifs environnementaux La coopérative d'habitation est labellisée Minergie. Un cahier des charges environnemental avec des objectifs forts a été rédigé avant la construction. Il amène des contraintes pour le choix des matériaux, l'utilisation des énergies renouvelables, la surveillance des consommations, la récupération des eaux pluviales. Gouvernance Pour recruter les habitants des Ouches, la CodHA a publié une annonce dans la presse et au sein de ses coopérateurs, invitant les personnes intéressées à une réunion d'information. Sur cinquante présents, cinq familles se sont emparées du projet. Fonctionnement des Zabouches ''Les Zabouches'' est le nom de l'association des habitants de l'un des deux bâtiments. Elle s'organise en sous comités : par exemple le sous comité convivialité organise la fête de la coopérative et les fêtes de quartier. Participation des coopérateurs S'il n'y a pas d'obligation de participation, chaque coopérateur assume néanmoins des responsabilités et prend part aux décisions. Pour son mode de fonctionnement et de prise de décision, l'association des Zabouches s'inspire du mouvement social pour le logement1 brésilien Moradia. Le groupe d'habitants cultive une culture collégiale et de gestion des conflits, mais aussi une politique qu'il dit « de proximité », basée sur la conciliation. Implication dans la conception Après l'élaboration du programme, un concours d'architecte a permis à la CodHA associée à la Cigüe de sélectionner le bureau d'architecte. Celui-ci a travaillé l'avant projet avec les maîtres d'ouvrage. C'est à ce moment-là, une fois obtenue une idée assez précise de ce que seraient les bâtiments et leur coût, que les futurs habitants ont été associés. Ils ont alors pu définir collectivement les espaces communs, leurs équipements et la qualité des finitions. 1 http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-6826.html 02/07/09 Habicoop – [email protected] – 04 72 36 28 93 2/8 Quelques exemples d’autogestion En Suisse, l'électroménager doit être mis à la disposition des locataires par le propriétaire. La CodHA est donc l'instance habilitée à gérer cette question. Les Zabouches ont souhaité en recevoir la délégation. Ils ont recensé les besoins auprès des futurs coopérateurs et négocié avec les fournisseurs. Une caisse commune est prévue (2 francs suisses2 par mois par coopérateur) afin de remplacer les machines à laver de la buanderie. Le sous comité maintenance se charge d'effectuer les réparations et remplacements de machines. Il permet de bénéficier de services de maintenance plus rapides, plus rigoureux et moins chers qu'ailleurs. Les étudiants disposent de leur propre buanderie qu'ils gèrent et entretiennent eux-mêmes. Ce sont également les habitants qui se chargent des contrats avec les fournisseurs pour l'eau, le chauffage et l'internet haut débit. Ces services sont mutualisés entre les coopérateurs, qui se répartissent à part égale les factures. Des relevés de mesures sont régulièrement effectués, permettant de vérifier que la consommation est à peu près équilibrée. Lorsque certains habitants ont effectué des surconsommations – les étudiants avec l'eau chaude par exemple – le comité se réunit afin de trouver une solution pour répartir à nouveau les charges. Deux fois par an, les habitants effectuent des travaux communs d'entretien au sein de la coopérative. Un concierge est salarié pour l'entretien régulier des espaces communs et de la chaudière de l'immeuble. Le cahier des charges du concierge a été rédigé par les habitants. Mixité Mixité sociale Les Ouches répondent aux critères de l'habitat mixte. Mixité intergénerationnelle • Pour répondre au problème lancinant de la pénurie de logement des étudiants, la CodHA s'est associée à la Cigüe et ils ont défini ensemble le programme architectural du projet. Ainsi, les Zabouches co-gèrent deux appartements de dix chambres chacun occupés par des étudiants. Chaque appartement est équipé d’une cuisine, d’une salle à manger et d’un salon. • La coopérative a également souhaité intégrer des personnes âgées. Des appartements individuels ont été prévus à cette fin en rez de chaussée. Mixité culturelle Les immeubles des Ouches regroupent des coopérateurs de tous horizons et de tous milieux. Africains, Américains, Asiatiques et Européens, la coopérative est un lieu de brassage culturel extraordinaire. En savoir plus : http://www.CodHA.ch/ouches.html 2 1 € = 1,5 F suisse Programme Rendez-vous à 7h50 précises sur le parking des bus de la gare Part Dieu (Lyon 3ème), sortie Villette (Les intitulés des interventions peuvent subir de légères modifications) 8h00 Départ de Lyon 10h45 à 11h30 Intervention de Mr. Dario Taschetta, architecte, vice-président et membre du comité de la CodHa La participation et la gestion associative dans la coopérative 11h30 à 12h45 Intervention de Mr. Guillaume Käser, vice-président et membre de la CodHa, président de la Cigüe Mixité dans les projets de coopératives d'habitants : sous quelle forme ? avec quels partenariats Montage financier d’un projet de coopérative. Modalités de prêt bancaire Rôle et implication des collectivités 12h45 à 14h Buffet froid à la coopérative Les Zabouches 14h00 à 15h00 Intervention de Mr. Philippe Favarger, directeur du développement de projets à l’office du logement du canton de Genève La place des coopératives dans les politiques fédérale, cantonales et communales du logement. Les mesures spéciales en faveur des coopératives d'habitation à Genève. Les conditions particulières pour les coopératives "associatives" et "participatives". 15h00 à 16h00 Visite de la coopérative Les Zabouches guidée par Mme Simone KISH, membre de la coopérative Aspects participatifs des projets, la vie quotidienne 16h00 à 17h00 Visite des toits et système de chauffage de la coopérative Les Zabouches, guidée par Mr. Mathias BUSCHBECK, conseiller municipal, du parti des Verts, membre des Zabouches Ecologie et politique, aspects écolo-énergétiques de la construction 17h00 à 17h30 Intervention de Mme Olowine ROGG, responsable de FORUM 1203 Le processus participatif à l’échelle d’un quartier et projet d’un écoquartier. La consultation populaire 17h30-18h Apéritif offert par la CodHa 18h00 20h30 Départ pour Lyon Arrivée prévue à Lyon Éléments de contexte sur l'habitat coopératif dans le canton de Genève Introduction : un peu d'histoire A la fin du XIXème siècle apparaissent les premières coopératives d'habitation, plutôt bourgeoises. Au tournant du siècle, les coopératives sont marquées par le mouvement des cités jardins. Elles sont alors habitées essentiellement par des fonctionnaires de tendance réformiste. Les premières réalisations faites par des ouvriers adviennent avant la première guerre mondiale. Dans les années 20, après la grève générale de 1918 et pour lutter contre la crise du logement, la Confédération encourage la construction de logements coopératifs par des subventions. Les droits de superficie sont également institués à cette époque. Les logements produits sont calculés au plus juste, eu égard aux coûts de production en pleine explosion, mais intègrent le confort moderne pour accueillir les familles ouvrières dans une logique hygiéniste et d'ascension sociale. En 1942, de nouvelles aides financières sont octroyées par les autorités fédérales, permettant une nouvelle vague de créations, tandis que les collectivités locales prennent également des mesures, comme la participation au capital des coopératives. Un coup d'arrêt est donné à ce mouvement en 1949 par le référendum couronné de succès du Comité central de l'union suisse des propriétaires immobiliers contre l'arrêté fédéral consistant à reconduire les aides à la construction. Le mouvement connaît aujourd'hui un renouveau avec les coopératives participatives. A Genève, elles ont leurs racines dans la mouvance squat, qui se développe tout d'abord dans les années 70, en réaction à la volonté politique de transformer la cité en pôle de luxe. Le projet de raser le quartier populaire des Grottes provoque un mouvement de résistance des habitants. Ensuite, dans les années 80, une logique de spéculation incite les propriétaires à vider leurs immeubles pour les vendre sans locataire. Les banques prêtent 150% du prix d'un immeuble afin que le propriétaire puisse à la fois acheter l'immeuble pour le revendre, et payer les intérêts de l'emprunt. La seconde vague de squat touche donc des immeubles en très bon état et une population beaucoup plus diverse. Certains squats trouvent alors une porte de sortie en se transformant en coopérative, le paiement de loyers fictifs ayant parfois permis d'amasser l'argent nécessaire pour investir. Cette transformation rencontre la volonté de groupes de personnes qui souhaitent monter des coopératives d'habitants – dans les années 70 et 80, les petites coopératives participatives s'étaient dotées d'une fédération. La CodHA, première coopérative participative faîtière, est issue de cette rencontre. Quelques chiffres En Suisse, seul un tiers des habitants est propriétaire de son logement. Les coopératives représentent 5% des logements en Suisse, mais 20% dans des grandes villes comme Zurich et Berne. En 2000, les loyers des logements coopératifs étaient d'environ 20% inférieurs à la moyenne générale. Cette différence est encore plus marquée dans les dix plus grandes villes de Suisse, où se concentrent 63% des logements coopératifs du pays. Les occupants des logements coopératifs disposent d'une surface moyenne de 31 m2 par personne, soit nettement moins que la moyenne des occupants de logements locatifs (36 m2) et de logements en propriété, tous types confondus (44 m2). La proportion d'étrangers a fortement augmenté dans les coopératives, passant de 4% en 1970 à 15% en 2000. Ce taux demeure toutefois nettement inférieur à celui que l'on constate dans les logements locatifs en général. Mixité L'habitat mixte consiste à intégrer dans un immeuble 60% de personnes éligibles à plus de la moitié de la subvention maximale3 (équivalent des allocations logement). Ce statut permet d'accéder au droit de superficie et aux prêts à des taux avantageux. Dans les coopératives participatives, le taux de 60% est pris en compte lors du dépôt du dossier. Ensuite, si la situation des ménages évolue, la coopérative a tout de même accès aux aides. Les coopératives suisses ont obtenu que ne soit pas appliqués les 20% de réservations de logements sociaux par l'Etat. Elles font l'attribution des logements au nom de l'Etat, et sont tenues de proposer les logements vacants dans l'ordre d'arrivée sur la liste d'attente, en prenant en compte les critères sociaux pour maintenir les 60%. En tant qu'habitat mixte, le projet ne doit pas dépasser pas une enveloppe globale de réalisation fixée par l'Etat. Financement des coopératives L'Office cantonal du logement valide le plan financier de la coopérative et la contrôle. Une fois qu'il a validé le montage, la coopérative peut chercher son financement. Au moment où est obtenue la promesse de droit de superficie sur le terrain, la coopérative peut solliciter un prêt relais de la part de la ville de Genève, d'un montant correspondant à 5% du coût de construction et à un taux de 2%. Il permet de pourvoir aux dépenses avant la phase de construction (étude, maîtrise d'ouvrage). Il vient à échéance quand les coopérateurs font leur apport (également de 5% du coût), dès l'obtention du permis de construire, ou lors de l'entrée dans les murs. Cet apport se fait sous la forme d'achat de parts sociales de la coopérative. La loi permet que l'apport en fond propre soit de 5% et non de 20% pour les opérations immobilières classiques. L'Etat cantonal propose un prêt équivalent, accessible également aux coopérateurs, qui peuvent alors acheter leurs parts sociales à crédit et dès le début de la construction. En Suisse, les salariés versent une retraite complémentaire (prévoyance professionnelle) sur un fonds individualisé. Dans le cadre de l’accession à la propriété, il est possible d'acquérir des parts sociales au moyen de ce fonds. Le prêt principal pour la construction peut être contracté auprès de la Banque Alternative Suisse, qui propose des taux abaissés pour des projets correspondant aux critères du développement durable (2,36 %, au lieu de 2,98 %). Ce taux permet un investissement environnemental plus fort. Pendant la période de la construction, le taux étant supérieur de un point au taux normal, cet emprunt doit être déclenché le plus tard possible. La Confédération helvétique accorde des prêts complémentaires, sont gérés par l’ASH (Association Suisse pour l’Habitat), à hauteur de 30 000 francs suisses par logement à 2% sur 30 ans. Le foncier Pour faciliter l'accès au foncier, l'Etat cantonal dote la Fondation de droit public pour la promotion du logement bon marché et de l'habitat coopératif. Celle-ci acquiert des terrains et les propose au Groupement des coopératives genevoises. Composé exclusivement de coopératives locatives sans but lucratif, le Groupement décide que telle ou telle coopérative sera bénéficiaire du terrain sous la forme d'un droit de superficie, équivalent du bail emphytéotique. En général, le bail est conclu sur 99 ans, avec un loyer annuel correspondant à 5% du coût du terrain. 3 1200 € par pièce et par an, sachant qu'en Suisse le salon compte pour une pièce. Principaux acteurs du logement coopératif dans le canton de Genève La CodHA (coopérative de l'habitat associatif) La CodHA, née en 1994 de la volonté de réunir les associations de squatters et les coopératives en gestation, est une société coopérative basée à Genève. Elle « a pour but de procurer à ses membres des espaces d'habitation autogérés tout en soustrayant les logements à la spéculation. A cette fin, elle achète, construit, rénove, ou prend des immeubles en régie, et les remet sous forme de bail associatif à des collectifs d'habitants. La coopérative CodHA n'a aucun but lucratif. » (extrait des statuts). La charte de la CodHA invoque trois principes : − économie : faire du logement bon marché en permettant à chacun de connaître l'impact de ses choix sur les loyers − confort : assurer la qualité de vie aussi bien dans les appartements que dans les espaces communs − écologie : construire un immeuble qui consomme le moins possible d'énergies non renouvelables. Elle comprend 500 membres dont 120 sont logés dans les coopératives d'habitants : les autres sont sur liste d'attente. − − − − − Voici les réalisations de la CodHA : achat de Plantamour (bâtiment à rénover) en 1994 - fin des travaux en 1996 obtention de 3 terrains de l'Etat et un de la ville de Genève en 1998 -> réalisation les Ouches 2004 / les Voirets 2006 / les Pommiers prévue pour 2010 / terrain bloqué pour les Grottes obtention d'un terrain à Lausanne en 2007 achats d'immeubles à rénover : le Goulet en 2002, Jean Jacquet 2006, les Maraîchers en 2006, Carlton en 2008 en projet : au moins 300 logements dans un écoquartier de 1000 logements à Lausanne. Construction prévue 2012 pour une livraison 2014 / 100 logements dans un écoquartier de 300 logements à Genève. Construction prévue 2011 pour une livraison 2013 / projet pas encore engagé pour 100 logements à Nyon La CodHA a un rôle de lobbying auprès des autorités locales. C'est notamment des discussions entre la CodHA et les autorités du Canton qu'est née la solution de l'habitat mixte. La CodHA est maître d'ouvrage du projet immobilier. Son travail consiste donc à acheter les terrains, construire ou réhabiliter les immeubles, financer le projet, établir le programme architectural, organiser le concours d'architectes, organiser la concertation avec les futurs habitants. Elle consacre 2% du coût de l'opération pour financer ce travail. La CodHA reste propriétaire de tous les immeubles. L'un des 1ers projets est mené de façon très participative. Au vu des difficultés, pour les Ouches, c'est la CodHA qui fait la programmation, le concours, le choix de l'architecte, puis encore 3-4 mois de travail notamment avec un économiste pour baisser le coût du projet. Ensuite, seulement la participation est ouverte. Elle porte sur les finitions et les pièces communes dans le cadre d'un budget défini. Les logements sont standard, hormis la cuisine pour laquelle une somme identique est attribuée à chacun - si un ménage veut investir davantage, il peut le faire mais ne récupérera pas son argent à son départ. De nombreuses séances de travail sont nécessaires pour faire l'ensemble des choix de construction et pour que tout le monde comprenne les enjeux. L'architecte fait une dizaine de séances avec les habitants pour expliquer les choix faits et la CodHa assure la médiation. Elle apporte également des informations en matière de financement (parts sociales à apporter, calcul des loyers en fin de réalisation, subventions). Depuis peu, à la demande des coopérateurs, la CodHA s'est adjoint une facilitatrice qui apporte des méthodes d'animation et joue au besoin le rôle de médiatrice. La formation des coopérateurs était un aspect oublié au début, maintenant elle est intégrée dans la prestation globale : formation à la prise de parole et à la gestion du conflit, comptabilité de l'association. La CodHA utilise le bail associatif : elle loue l'immeuble une fois construit à son prix de revient à l'association des habitants, qui le gère – elle peut choisir de s'appuyer sur une régie extérieure. Les loyers n'augmentent pas dans le temps et une partie est reversée à l'association des habitants pour la gestion de l'immeuble. Si l'association fonctionne en autogestion et recourt peut à des prestataires externes alors cet argent lui permet de mener des projets. En plus, la CodHA finance certaines activités de l'association. L'Association Suisse pour l'Habitat Fondée en 1919, l'ASH est un acteur du logement au plan national. La plupart des coopératives et autres maîtres d’ouvrage d'utilité publique y sont affiliés. Liée à la Confédération hélvétique par un contrat de prestation, l'ASH s'engage pour développer la construction de logements à loyers modérés en partenariat avec les cantons et les communes. Elle dispose d'instruments financiers issus essentiellement de la Loi Fédérale sur le Logement pour aider les maîtres d'ouvrage d'utilité publique à réaliser leurs projets. Elle gère les prêts de la Confédération pour financer la construction ainsi qu'un fonds de solidarité renfloué par ses membres, qui permet d’offrir des prêts à des taux préférentiels pour des projets difficilement finançables. Plus d'informations : http://www.ash-romande.ch/ L'Office Cantonal du logement L'Office Cantonal du logement est le représentant de l'Etat Suisse en matière de logement. Il a pour vocation première de mettre en oeuvre la Loi Fédérale sur le Logement et la protection des locataires. L'Office Cantonal du logement est habilitée à attribuer les subventions (équivalent des allocations logement). Plus d'informations : http://www.geneve.ch/logement/ Le Groupement des coopératives genevoises Le Groupement Genevois des Coopératives a pour objectif de promouvoir l'habitat coopératif à Genève et de regrouper les coopératives d'habitation sans but lucratif qui entendent par leurs réalisations : − oeuvrer dans l'intérêt général de la collectivité, − offrir à leurs membres des logements de qualité à des prix favorables, − assurer à leurs membres de participer aux décisions et au fonctionnement de leur coopérative, − contribuer à satisfaire les besoins et aspirations de la population en matière de logement, − agir en organismes d'utilité publique respectueux des lois, règlements et directives applicables dans le cadre de leurs activités, − privilégier une conception et des solutions préservant l'environnement, − procéder à l'attribution des logements sans aucune discrimination. Le groupement compte environ 35 coopératives locatives et se charge principalement d'attribuer les terrains de la Fondation de droit public pour la promotion du logement bon marché et de l'habitat coopératif.