HYMNES A L-AMOUR d`Anne Wiazemsky

Transcription

HYMNES A L-AMOUR d`Anne Wiazemsky
HYMNES A L’AMOUR
Anne WIAZEMSKY
Editions Gallimard
1996
L’auteur évoque son enfance, son adolescence auprès de ces êtres qu’elle a aimés
Son père, Diplomate de profession, personnage gai, brillant, mari volage
Sa mère, discrète et neurasthénique se consolait dans les bras de son amant
Madeleine, sa tant aimée nourrice qui a illuminé les jeunes années de l’auteur
Son grand-père François Mauriac dont le regard émouvant et attentionné a ensoleillé son
enfance
Des hymnes d’amour d’une déchirante beauté adressés sous forme de déclaration à
chacun de ses proches
Cette histoire démarre le 18 novembre 1992, date du décès de la maman de l’auteur
qui a alors 45 ans, elle et son frère débarrasse la maison familiale désormais vide, leur papa
est décédé en 1964 , 28 ans auparavant. Ils découvrent le testament qu’avait laissé leur Papa
qui demande de donner à Maud, une dame demeurant à Genève le disque qu’ils ont tant aimé
« Hymne à l’amour » d’Edith Piaf , Pourquoi ?
Pourquoi la même chanson occupe-t-elle une si grande place dans le cœur de son
père ? de sa mère ?une sorte d’hymne national pour une passion défunte « celui qui apparaît
aujourd’hui derrière les paroles de cette chanson n’a pas le visage d’un époux ou d’un
amant il a les traits de mon père ; la vie ne nous a pas permis de nous affronter et de
nous aimer davantage. Mon père est mort le 8 janvier 1964 il avait 48 ans»
Cet hymne « national » est une sorte de fil rouge tout au long de ce roman, unissant
Anne Wiazemsky et ces êtres qu’elle a aimés, et aussi cette femme Maud qu’elle veut
rencontrer afin de respecter la volonté de son père , contrairement à sa mère qui aura
certainement évité cette démarche.
Cette chanson qui émeut beaucoup Anne Wiazemsky, des vers, des strophes ponctuent
ce roman attachant « La chanson de Piaf, avec Piaf j’étais au cœur de l’amour et du
chagrin, au cœur du monde, elle me faisait du bien, Piaf, il y avait en elle une formidable
et contagieuse volonté de vivre, moi j’étais de son côté, le côté des gens qui aiment
L’amour sous toutes ses formes laisse éclore la tendresse, la sensibilité, parfois la
souffrance face au couple décousu que forment ses parents. Est-il possible d’accepter l’amour
tel qu’il est ?un passage obligé contre lequel nous n’avons aucune prise ?l’amour, issu de
forces que l’on ne domine pas, on ne maîtrise pas tout, n’est-ce pas ça la vie ?
« L’amour était dangereux mais noble. Il donnait sens à la vie, il rehaussait ce qui
était médiocre et méritait donc qu’on s’y brûle. »
Anne Wiazemsky lève le voile sur les questions relatives à ce sentiment, si fragile,
ballotté entre la Morale et ce que l’on appelle les convenances. Il faut du courage à l’auteur
pour afficher avec vérité et sensibilité sa propre enfance, sa propre vie, celle de sa famille
avec autant de simplicité,. Il faut beaucoup d’amour pour le faire avec autant de respect pour
les uns et pour les autres
Et de citer Piaf « Sans amour on n’est rien du tout »
On lit ce roman qu’on aurait parfois envie de relire aussitôt, tant ces mots nous
parlent, ils parlent aussi de nous. Ces phrases nous remuent au plus profond de notre être, en
lisant ce roman on se voit, on se redécouvre
Ce roman très autobiographique, avec des personnages ayant existé et des situations réelles et
de citer de nouveau Anne Wiazemsky « Dans un roman je peux sélectionner ce qui servira
au livre, transformer des scènes, déplacer, raccourcir, effacer. », l’auteur reprend une
phrase de Robert Bresson « Je vous invente mais je vous invente telle que vous êtes »
Gérard FEUTRIE

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