Travail sur la Peste, d`Albert Camus

La Peste
Genèse de l’œuvre
Ecrite lors de son exil en métropole par Louis Camus, hésitation entre plusieurs titres. Commence dès 1938 à
prendre des notes. Gestation longue, plusieurs versions du roman. Publication en 1945 après la guerre. Œuvre =
allégorie du nazisme, mais également de toutes les formes de tyrannie, de mal qui proviennent de l’homme.
Réception de l’œuvre
Immense succès dès sa parution car portée universelle du roman (donne du sens à ce qui semble ne pas en avoir).Un
des livres les plus lus au monde. Œuvre qui met en lumière des évènements tragiques de la 2GM mais aussi des
catastrophes de l’ensemble de l’ère humaine, parle aussi à toutes les autres populations qui ont souffert. Désillusion
de l’humanité = vie absurde.
Dimension symbolique de l’œuvre
 Titre
La peste, maladie qui a décimé de nombreuses populations partout dans le monde et à toutes les époques
(universelle). Thème principal autour duquel tourne toute l’œuvre. Evolution chronologique. Allégorie d’un mal
qui frappe l’humanité, fléau qui peut être le nazisme (la Peste brune), ou tout autre mal qui provient de l’homme
et qui le frappe. Fléau réel et mythique qui incarne emblème de la colère divine (Père Paneloux), envoyé pour
punir les pécheurs. Transcription de l’histoire à n’importe quelle époque (pas de date). Résistance (médecins)
contre tyrannie (peste). Majuscule du titre en fait une entité à part entière (personne = allégorie).
 Sujet
Livre en 5 parties qui montre évolution de la maladie pendant presque un an dans la ville d’Oran en 1940 (date
supposée). Début, évolution, stagnation, diminution et fin qui marque la vie de nombreuses personnes = roman.
 Action
Quand peste arrive puis déclarée, lutte engagée afin de prévenir et sauver maximum de la population (isolation,
quarantaine…) mais lutte inégale car pas de moyen pour lutter contre (sérums inefficaces, population pas
toujours coopérative)
 Personnages
- Bernard Rieux : narrateur-témoin qui parle à la 3ème personne du singulier car veut rester objectif et
anonyme (révélation au tout dernier chapitre), très peu d’analyses psychologiques. Se trahit parfois en
utilisant « nous ». Médecin, personnage central qui lutte dès le départ contre peste (concierge).
Personne qui parle plus au discours indirect. Focalisation externe des évènements qu’il veut rendre
exacts (ne parle pas de ce qu’il ne connaît pas). Homme qui lutte par moyens humains contre fléau
collectif mais dimension personnelle du personnage existe aussi (femme malade, mère attentive).
- Tarrou : étranger qui partage rôle narrateur avec Rieux par le biais de ses carnets avec une dimension
plus personnelle. Profondément humain, veut participer à la lutte de son plein gré, propose formation
humanitaire. Veut être un « saint », mais laïc dans un monde sans Dieu = modèle de l’homme, veut
servir d’exemple. Meurt sacrifié, oublié de tous alors qu’il les a tous sauvé.
- Joseph Grand : petit employé de banque avec de l’ambition déjouée. Personnage fragile (santé),
sentimental (difficulté d’expression, aime toujours sa femme qui l’a quitté). Lutte avec ses propres
moyens sans rien attendre en retour de son effort pour la collectivité. Miraculé de la maladie alors qu’il
semblait vouloir abandonner la vie car déçu de lui-même (Jeanne et livre). Sorte de double de Camus car
réécrit toujours la même phrase = absurdité de la chose, mise en parallèle avec absurdité du mal que
l’homme se fait à lui-même.
- Raymond Rambert : journaliste, étranger qui veut à tout prix quitter la ville pour retrouver celle qu’il
aime (recherche égoïste du bonheur). Mais décide finalement de privilégier solidarité collective et de
lutter avec Rieux.
- Père Paneloux : Fait 2 prêches, persuadé que fléau voulu par Dieu jusqu’à la mort du petit garçon qui
ébranle sa foi en Dieu, car si celui-ci est bon, peut-il vouloir le mal d’êtres innocents ? Mort douteuse
(peut-être pas la peste) en parallèle avec l’impossibilité de trouver la réponse à la question de l’absurdité
humaine.
- Cottard : personnage égoïste qui utilise l’épidémie à ses fins personnelles. Content car cela lui évité
d’âtre emprisonné, mais lorsque tout prend fin, il devient fou.
- Personnages secondaires : Othon (perd son petit garçon = brusque changement de personnalité,
propose d’aider). Castel (1er qui affirme peste, médecin secondaire qui cherche sérum miracle).
Concierge (1ère victime de la peste). Richard (autre médecin qui refuse diagnostic par peur, meurt par
peste). Mère Rieux (présente tout le temps comme un réconfort, figure maternelle = ancre). Vieux des
chats (crache sur les chats, désappointé quand ils ne viennent plus = dimension absurde et grotesque).
Vieux des poix (asthmatique, pas touché par la peste, réflexions philosophiques)
 Choix d’écriture
Alternance entre 2 narrateurs, alternance entre discours direct, indirect et récit car c’est une chronique, donc
reconstitution de faits historiques dans un ordre chronologique. Point de vue de Rieux qui reste très objectif,
révélation du narrateur à la fin du livre, parfois narration faite par Tarrou. Structure en 5 parties en parallèle
avec 5 actes d’une pièce de théâtre = tragédie car dimension tragique de la maladie, et mort accentue cette
thématique. Thèmes principaux : mort et maladie (description des symptômes et ravages de l’épidémie qui
provoque beaucoup de morts même des innocents = mort inacceptable. Contagion = métaphore aveuglement
de l’homme moderne). Séparation des amants et des êtres (Rieux et Rambert d’avec leurs femmes // Orphée et
Eurydice // Camus et sa femme). Recommencement éternel (cycle, boucle de la peste, activités quotidiennes
sont toujours les mêmes, enfermement = tourner en rond, pas de distraction nouvelle. Répétition immuable,
absurdité condition humaine). Rapport au langage (mots ne suffisent plus pour exprimer les sentiments,
réécriture constante de la 1ère phrase du roman de Grand, recherche du mot juste par le narrateur. Mais aussi
présence humour, ironie dans carnet de Tarrou =jouer avec les mots. Dimension satirique de description de
certains personnages). Valeurs humaines (modestie, honnêteté, altruisme, responsabilité, refus héroïsme,
solidarité, bonheur, amour, amitié, tendresse. Fléau permet de révéler nature bonne chez les hommes,
évolution de certains personnages). Réflexion condition humaine (absurde et bonheur = l’homme est-il bon à
jeter ?)