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Normandie
Ouest-France
Vendredi 11 novembre 2016
Les nouveaux trains commandés dans quinze jours
Les études réalisées par SNCF réseau attestent que les lignes normandes pourront accueillir
les trains du constructeur Bombardier. Le bon de commande sera signé le 24 novembre.
« Être les premiers servis »
Les premières investigations menées
ont révélé « sept points noirs nécessitant des études complémentaires ». Elles ont été réalisées. « Je
peux vous confirmer qu’il n’y a pas
d’obstacle lié à l’infrastructure ferroviaire pour la commande du nouveau matériel pour la Normandie.
Les études d’ores et déjà menées
lèvent sans ambiguïté les points
durs que nous avions identifiés »,
atteste Patrick Jeantet, président de
SNCF réseau, dans un courrier envoyé à Hervé Morin mercredi. Écrit
Le conseil régional a lancé le dispositif Arme (Anticipation, redressement
et mutations économiques), cet été,
pour permettre aux entreprises en
difficulté de passer un cap difficile.
Depuis septembre, 23 entreprises
accompagnées ont trouvé le répit.
« Elles représentent 1 500 salariés », indique Hervé Morin.
950 000 € ont été prêtés à ces entreprises. « Une fois sur trois, nous
ne mettons même pas d’argent. Le
fait que la Région soit à leurs côtés
Archives Ouest-France
Hervé Morin a le sourire. « Rien ne
s’oppose à la commande des nouveaux trains », martèle le président
centriste de la Région Normandie.
Le contrat portant sur la construction de 40 trains Région 2N Omneo
sera signé avec Guillaume Pépy, le
président de la SNCF, et le patron
du constructeur canadien Bombardier, le 24 novembre, à Sotteville-lèsRouen.
L’étude réalisée par la SNCF atteste que tous les trains pourront
se croiser sur les cinq lignes Intercités normandes, notamment à la
gare Saint-Lazare. Le doute semé
par les fuites relayées par Le Canard enchaîné et Les Échos la semaine passée est levé. « Des conneries, commente Hervé Morin. Il n’y
a jamais eu d’affaire. Quand c’est
sorti, on avait confirmation depuis
quinze jours qu’il n’y avait de problème. Guillaume Pépy n’aurait jamais dit que la commande était
imminente, sinon (Ouest-France du
20 octobre). »
1 000 € pour sauver un emploi
Jean-Baptiste Gastinne (à gauche), vice-président en charge des transports, et Hervé Morin, président de la Normandie,
ont dévoilé les conclusions de l’étude réalisée par SNCF réseau hier.
qu’attendait l’ancien ministre pour lever publiquement tout soupçon.
« Il fallait faire vite », assure Hervé
Morin. Pas pour que les trains soient
en gare avant la fin de son mandat,
assure-t-il, « mais parce qu’on savait depuis le début que les quais
de la gare de Rouen ne nous permettraient pas de travailler avec
Alstom. L’Île-de-France est aussi
intéressée par les trains de Bombardier. Si Valérie Pécresse passait
avant moi, on partait pour un délai
supplémentaire de trois ans. »
Les futurs trains à étages sont attendus en gare en 2020. La SNCF va
installer un bureau à Rouen, chargé
de mener les travaux à réaliser avant
leur arrivée (alimentation électrique,
voies de service…). Des ateliers de
maintenance seront aussi construits
à Caen et à Sotteville. Au total, le
tout représente un investissement
d’1,5 milliard d’euros.
Sept mois après l’accord signé
avec le Premier ministre Manuel Valls
engageant l’État dans l’achat de nouveaux trains en contrepartie de la
prise en main par la Région des lignes Intercités, le chef de gare Morin ne boude pas son plaisir. « Après
des années de désœuvrement, la
Normandie est devenue l’une des
grandes priorités de la SNCF. Et
cela en moins d’un an. »
Stéphanie SÉJOURNÉ-DUROY.
7 000
C’est le nombre de personnes qui ont pris part
à la consultation lancée par le conseil régional sur les trains de 2020 : ambiance, équipements, services à bord… Le questionnaire est accessible sur
normandie.fr.
Granville : cascade de démissions au conseil
Les 1er, 2e, 5e, et 7e adjoints au maire, Dominique Baudry, et deux conseillers municipaux,
quittent la majorité. Le prochain conseil promet d’être tendu…
L’incendie couvait depuis plusieurs
semaines au sein de la majorité municipale de Granville (Manche). Fin
octobre, quelques jours après un
conseil municipal houleux, JeanMarc Julienne, 1er adjoint aux affaires scolaires et à la vie associative,
Marie-Mathilde Lezan, 2e adjointe à
l’éducation sportive, aux sports et à
la jeunesse, Gilles Ménard, 5e adjoint
aux finances et aux budgets, Antonina Julienne, déléguée à la jeunesse
et à l’événementiel, et David Letort,
conseiller municipal, avaient exprimé, dans un communiqué, rencontrer « des problèmes de méthode »
(Ouest-France du 25 octobre). Ils reprochaient notamment à Dominique
Baudry, maire sans étiquette, de
prendre des décisions sans consulter la majorité. « Nous avons suggéré au maire de faire un point d’étape
et de prendre le temps de regarder
ce qui ne fonctionne pas », indiquaient-ils.
Quelques semaines plus tard,
après deux réunions tenues avec l’ensemble de la majorité, ces mêmes
Un groupe frondeur
Dominique Baudry, maire de Granville (à gauche), fait face à plusieurs démissions au sein de sa majorité, dont celle de son premier adjoint, Jean-Marc
Julienne.
la rendant de plus en plus précaire.
Celle-ci pourrait basculer à une voix
près. Le prochain conseil municipal
aura lieu le 24 novembre.
De son côté, Dominique Baudry
est encore soutenue par quatre adjoints et plusieurs conseillers. Elle
estime qu’elle a « tendu la main et
proposé des solutions pour revoir
la méthodologie » qui n’auraient pas
été entendues. « Aujourd’hui, j’ai besoin de rassembler mon équipe et
de voir comment on écrit la suite. »
Une situation incertaine qui fait écho
à celle connue Saint-Lô fin 2015.
Alix DEMAISON.
La Normandie en bref
Maritime. Le projet de révision, soumis à la Commission européenne,
doit permettre d’abonder de 33,3 millions d’euros le financement des mesures agro-environnementales et climatiques. Selon Clotilde Eudier, « la
Normandie est la première région
fusionnée à avoir enclenché une
telle révision, a rappelé la Commission européenne, qualifiant la Normandie de « précurseure » dans sa
démarche […] ».
Nouvelle agression au centre pénitentiaire de Condé
Hier matin, vers 7 h, un détenu de
la maison centrale d’Alençon-Condé refuse de réintégrer sa cellule. Il
insulte les surveillants et devient violent. À tel point que le personnel pénitentiaire le maîtrise au sol.
Dans la bagarre, le détenu, déjà
connu pour des agressions, griffe un
surveillant au niveau du crâne et lui
déchire une partie de son uniforme.
Il a ensuite été conduit en quartier
disciplinaire où, durant sa fouille, du
«
Je n’aurais pas voté Trump,
mais j’avais parié qu’il allait gagner.
Les digues sont en train de sauter :
les Anglais sortent de l’Union européenne, la plus grande puissance
économique et militaire du monde
met à la tête de l’État l’homme que
vous voyez. Il n’y a plus beaucoup
de freins pour qu’un Français se dise
pourquoi on n’essaierait pas ?
Si on reste dans le politique-
ment correct, la bien-pensance,
l’entre-soi, ça n’ira pas. Il faut dire
les choses, avec des mots que les
gens comprennent, ceux qu’ils utilisent en famille, au boulot. Si vous ne
dites par les problèmes simplement,
comment voulez-vous les régler ?
Si on ne fait pas ça, c’est foutu, on
laisse la place à Marine Le Pen. Je
suis très inquiet pour la présidentielle.
»
Sécurité au lycée
La Région s’est
engagée à financer la sécurisation des lycées. Trente-cinq établissements ont fait une
demande pour des accès sécurisés. Une quinzaine pour l’installation de vidéosurveillance. Les travaux à engager représentent
un coût de 2,5 millions d’euros.
Ifsi de Vire : les élus se sont entendus
Annoncée comme quasi fermée à
la mi-octobre, l’école d’infirmiers et
d’aides soignants de Vire est maintenue, en partenariat avec celle de
Flers. L’annonce a été faite mercredi matin par David Margueritte (Les
Républicains), vice-président de la
Région en charge de la formation et
de l’apprentissage : « Nous n’avons
pourtant pas la même sensibilité
avec le maire de Vire, mais nous
avons su co-construire une solution. » Une solution trouvée grâce au
dialogue avec les professionnels des
deux Ifsi concernés, qui auront désormais une direction commune.
À gauche comme à droite, il y a eu
des communiqués politiques et partisans au sujet de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Vire
Normandie, depuis la mi-octobre. À
l’aube d’une longue campagne électorale, le sujet polémique était tout
trouvé.
Pendant ces trois semaines, le
maire de Vire Normandie, Marc Andreu Sabater (PRG), a été critiqué
pour son « attentisme », son « fata-
lisme », voire son « défaitisme ». Mais
lui insiste sur sa méthode : « Nous
avons choisi de dialoguer avec la
Région. Cela a pu en surprendre
certains, mais ma place n’était
pas en tête de cortège ou dans la
confrontation. Mon rôle d’élu était
d’agir en toute discrétion. »
Pendant ce temps, les étudiants
ont mobilisé plus de 600 personnes
et recueilli 12 000 signatures. Une
collecte sans précédent dans une
ville de… 12 000 habitants.
Ce dialogue instauré entre Ville et
Région a visiblement satisfait toutes
les parties. « Dialoguer, c’est évoluer, reconnaît David Margueritte. Et
cela a été le cas dans le respect et
la confiance. » La solution trouvée
pour les Ifsi de Vire et Flers semble
même s’ériger en modèle. « Cela
pourrait être dupliqué à l’échelle de
la Normandie. »
Sébastien BRÊTEAU.
Notre vidéo sur ouest-france.fr/vire
Le rendez-vous
Fonds européens agricoles : la Normandie, précurseure Viols dans le Calvados : 14 ans de réclusion criminelle
À l’occasion du 2e comité de suivi
normand des fonds européens, qui
s’est tenu hier à Rouen, Clotilde Eudier, la vice-présidente de la Région
Normandie en charge de l’agriculture, a rappelé que la révision des
programmes de développement rural serait finalisée début 2017.
Les fonds européens pour l’agriculture, entre 2014 et 2020, pèsent
lourd : 308 millions d’euros pour la
Manche, le Calvados et l’Orne et
103 millions pour l’Eure et la Seine-
« Je suis très inquiet pour la présidentielle »
L’Institut en soins infirmiers devait fermer. De sensibilité différente,
maire et vice-président de Région sont tombés d’accord.
élus ont pris la décision de quitter le
groupe majoritaire. Ils l’ont annoncé
mercredi soir. « Avec quelques colistières et colistiers, il y a visiblement
des impossibilités à faire converger
nos manières de voir les choses. »
C’est pourquoi, Jean-Marc Julienne,
Marie-Mathilde Lezan et Gilles Ménard démissionnent de leurs postes
d’adjoints et « solliciteront l’avis du
Préfet pour acceptation ». Antonina Julienne rend sa délégation au
maire. Quant à David Letort, sans délégation depuis six mois, il quitte la
majorité.
Les élus continueront de siéger au
conseil, « sans intégrer l’opposition
actuelle. Parce que nous avons été
élus par les Granvillais, nous continuerons de défendre les intérêts de
notre territoire ».
Hier, Jean-Marie Wojylac, 7e adjoint
à la solidarité et à la coordination, a
rendu lui aussi, officielle sa démission. Ce départ au sein de la majorité pourrait en engendrer d’autres,
suffit à débloquer la situation. Les
aides financières apportées représentent moins de 1 000 € par emploi. »
Hervé Morin est tout aussi fier du
bilan de l’Agence de développement
de la Normandie : « 23 millions de
la Région ont déjà entraîné 90 millions d’euros d’investissement
dans les entreprises. » Dans des
délais courts : entre huit jours pour
les questions liées à l’export et deux
mois pour celles sur la compétitivité.
cannabis a été retrouvé sur lui. Une
énième agression que le syndicat
Force ouvrière dénonce, au lendemain de l’annonce de l’accueil prochain de dix-sept prévenus radicalisés et violents, de retour de Syrie
pour la plupart (Ouest-France d’hier).
« Comment va-t-on les gérer, avec
quels moyens ? » s’interroge Emmanuel Guimaraes, secrétaire local FO
pénitentiaire.
Hier, en fin de journée, un homme
de 50 ans a été condamné par la
cour d’assises du Calvados à quatorze ans de réclusion criminelle.
L’avocate générale avait requis
douze ans. Mercredi et jeudi, l’accusé a été jugé pour viols avec plusieurs circonstances aggravantes et
agressions sexuelles sur mineures
de moins de 15 ans par une per-
sonne ayant autorité.
À sa sortie de prison, le condamné sera contraint de se soumettre à
un suivi sociojudiciaire de dix ans durant lesquels il devra se soigner. Il a
interdiction d’entrer en contact avec
les victimes. Il est inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles. Il a dix jours pour
faire appel de cette décision.
Foot : une sélection de migrants contre des Manchois
L’enjeu sportif va se mêler à la solidarité, le 10 décembre. Sur le terrain
de Lessay, une équipe constituée de
migrants accueillis dans la Manche
va se frotter à une équipe locale.
Des joueurs des clubs de Créances,
Lessay, Pirou, Vesly et La Haye-duPuits ont déjà accepté l’invitation de
Sylvain Letouzé, journaliste sportif
de la radio Tendance Ouest, des associations Coallia et des PEP de la
Manche.
Le FC Saint-Lô s’est engagé à soutenir cette action. Le match sera parrainé par Marius Musina, l’un des
Tryo, Katerine et Étienne de Crécy aux RDV soniques
Le festival saint-lois des Rendez-vous
soniques assure sa plus grosse soirée ce vendredi 11 novembre. En
journée, à 15 h, un concert gratuit
de Bukatribe, un quartet mêlant soul,
ragga, beat box et hip-hop, enflammera le théâtre Roger-Ferdinand.
À 17 h, autre concert gratuit de Tim
Dup, qui enchantera le musée des
Beaux-Arts de ses textes intenses
et de son piano, suivi du vernissage
de l’exposition de Gaspare Manos.
À 18 h, les talents locaux Last train,
Michel Cloup duo et Beach Youth
sont à découvrir à petits prix (de 6 €
à 14 €), à Art plume.
Pour ce qui est de la soirée, les
concerts de Tryo, à 20 h, et de Katerine, à 21 h, affichent complet.
Il reste en revanche des places
pour la grande soirée électro au Normandy, avec, dans l’ordre, Jacques,
Club Cheval, Étienne de Crécy et Comah, de 22 h à 4 h. Tarifs : de 12 €
à 20 €.
Le mot du jour
Chaunu
Après ses spectacles autour de l’actualité ou de Guillaume Le Conquérant, le
dessinateur Chaunu lance un nouveau
participants à l’aventure granvillaise
spectacle,
Moi
Président,
tous les vendredis soirs, dès le 18 node la Coupe de France.
vembre, dans l’auditorium du musée des Beaux-Arts de Caen,
Samedi 10 décembre, à 15 h 30, où il se produit depuis deux ans. Il jouera aussi au théâtre Montau stade Marcel-Lamontagne de Lesmartre-Galabru à Paris, du 16 novembre jusqu’à fin décembre.
say.
Les organisateurs du match.