1694 l`abbe blache
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1694 l`abbe blache
1694 L'ABBE BLACHE On a découvert, en 1763, parmi les livres de la bibliothèque du collège Louis le Grand, un manuscrit in-folio, noté et paraphé par M. Argenson, lieutenant-général de police, contenant les détails d’une conspiration formée par les jésuites et l’archevêque de Paris, de Harlay, contre les jours de Louis XIV. Cette conspiration avait été découverte par l’abbé Blache. Cet abbé Blache était à Grenoble ; il était d’abord entré dans les ordres ; il vint à paris et fut aumônier des religieuses de la Ville-Evêque. Quand il eut découvert la conspiration en question, il consulta trois jésuites pour savoir ce qu’il devait faire. * Cet ecclésiastique se nommait Antoine Blache ; il était né en 1635 à Grenoble. Il était l’aîné de sa famille, mais ayant pris l’état ecclésiastique, ses parents instituèrent pour leur héritier l’aîné de ses deux frères. Leurs réponses fut qu’il fallait laisser agir la providence, et qu’il n’était point obligé à révélation. Peu satisfait de cette décision, il consulta séparément le prieur de l’abbaye des Blancs-Manteaux ; ils furent du sentiment contraire. En conséquence, il fit parvenir à M. le Tellier, alors chancelier, un mémoire détaillé, contenant tout ce qu’il savait de la conspiration prétendue. Il pria le chancelier de ne pas lui faire réponse directement, pour ne point l’exposer à la vengeance secrète des auteurs du complot ; mais, pour sa tranquillité et pour certitude que sa lettre et ses instructions avaient été remises, il pria le chancelier de faire mettre une lettre rouge initiale à la Gazette de France. Extrait de : Curiosités anecdotiques. 1855. : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France *Extrait de : Revue rétrospective des mémoires et documents originaux, Tome I, 1833 Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France 1694 L'ABBE BLACHE Ce qui fut exécuté le 31 décembre. Cette lettre majuscule G est grise dans toutes les autres gazettes (le G initial, noir (ou gris) dans les autres numéros de la collection de la Gazette, est rouge dans le numéro du 31 décembre 1683, ce qui a été vérifié.) Cette année, le Cabinet des parfums fut détruit. Le détail portait que c’était là, et par le moyen des odeurs, qu’on devait faire périr Louis XIV. On motive cette conspiration par ce qui s’est passé en 1680. Le clergé venait de publier les quatre fameux articles auxquels le roi avait donné toute l’authenticité, en les faisant enregistrer dans toutes ses cours et obligeant tous les professeurs de théologie de les enseigner. Cet acte de vigueur brouilla la cour de France avec le régime, et la paix ne fut faite que de la révocation de l’édit de Nantes, que Mme de Maintenon, à la sollicitation des jésuites, obtint de la faiblesse de Louis XIV la permission de finir ses jours tranquillement dans le couvent des Jacobins. Quoi qu’il en soit, en 1704, l’abbé Blache fut arrêté, en vertu d’une lettre de cachet, et mis à la Bastille, où il est mort. Le jour de son emprisonnement, le lieutenant général de police, commissaire en cette partie, dressa un procès-verbal contenant inventaire des papiers de l’abbé Blache. Ces papiers furent rangés par côte et paraphés par M. d’Argenson, et c’est parmi ces papiers que s’est trouvé le manuscrit en question. On lit dans le Journal de l’avocat Barbier : Extrait de : Curiosités anecdotiques. 1855. : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France *Extrait de : Revue rétrospective des mémoires et documents originaux, Tome I, 1833 Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France 1694 L'ABBE BLACHE « Ces pauvres jésuites sont bien haïs dans le public : on avait affiché à leur porte le placard suivant, formé de grandes lettres imprimées et rassemblées : « Les comédiens ordinaires du pape représenteront aujourd’hui, sur leur théâtre de la rue Saint-Jacques, les Fourberies d’Ignace ; et pour petite pièce, Arlequin jésuite, en attendant la farce des Tableaux. » Ceci concerne un legs de tableaux valant 6.000 francs, fait par un particulier à la maison du noviciat des jésuites, en considération d’un certain père, son ami. Les héritiers ont fait un procès pour faire déclarer le legs nul, et cela s’est plaidé aux requêtes de l’hôtel. C’est précisément Aubry, auteur de la Consultation des avocats, qui plaidait contre les jésuites, et qui avait arrangé les choses de façon que, par la cession d’un père à son fils, c’était un père de l’Oratoire qui était partie adverse des jésuites. Ces derniers perdirent leur cause avec dépens. Non seulement on a claqué des mains, mais il y avait à la cause quatre pères jésuites que le peuple a reconduits jusque dans la cour du palais avec des huées et une avanie épouvantable, et cela à midi, devant tout le monde qui était dans la grande salle du palais. Extrait de : Curiosités anecdotiques. 1855. : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France *Extrait de : Revue rétrospective des mémoires et documents originaux, Tome I, 1833 Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France