bloc - Académie de Rennes
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NUMÉRO 34 – DÉCEMBRE 2000 SOMMAIRE 2-3 bloc notes ◆ LE MAGAZINE DE L'ACADÉMIE DE RENNES UNE INTERFACE ENTRE PEUGEOT ET LES LYCÉES DES MAHORAIS EN STAGE DANS LA MÉTROPOLE UN ATELIER DE DESSIN SUR CD-ROM 4à9 Dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAU 10 - 11 TPE : L’AUTONOMIE DANS LE TRAVAIL PPCP : FORMALISER DES PRATIQUES FORMER LES FUTURS CONSEILLERS D’ORIENTATION PSYCHOLOGUES 12 COMPRENDRE ET UTILISER LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION UN JEUNE ENSEIGNANT BAROUDEUR ÉDITO Pour l’académie de Rennes, l’an 2000 aura été le temps de l’adoption du projet académique et de la mise en place des bassins d’animation de la politique éducative. L’année 2001 amènera les établissements et les écoles à décliner les ambitions académiques (qualité, avenir, ouverture, modernisation) et à travailler en réseau ; elle nous verra adopter un premier plan de travail académique marquant la première étape de notre démarche triannuelle. Ensemble, dans l’académie et les départements comme dans les bassins qui réunissent écoles et établissements, les acteurs de l’Education nationale approfondissent l’analyse des situations en se dotant d’indicateurs pertinents, écoutant mutuellement, échangeant leurs pratiques et évaluant leurs résultats. La mise en place de nouveaux dispositifs, travaux personnels encadrés au lycée, projet pluridisciplinaire à caractère professionnel au lycée professionnel ou travaux croisés au collège amènent les professeurs à renforcer leur travail en équipe pour assurer un encadrement plus individualisé des élèves appelés à une démarche plus autonome. Mais au delà des figures imposées, les équipes pédagogiques sont appelées à imaginer de nouveaux outils, de nouvelles formes de prise en charge et d’accompagnement des élèves afin de multiplier les figures libres. En encourageant l’innovation nous souhaitons œuvrer pour la réussite de tous les élèves, conservant au service public les qualités qui lui permettent d’être un instrument de progrès et d’égalité. Bonne année à toutes et à tous.if de la Société. MARC DEBÈNE Recteur de l’académie de Rennes Chancelier des universités de Bretagne ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX Écouter… Échanger… Coopérer Entretien avec Isabelle Orgogozo zoom Brèves ARTS PLASTIQUES DU SOLEIL DANS LA COUR DE RÉCRÉATION Convention Peugeot-académie de Rennes UNE INTERFACE ENTRE PEUGEOT ET LES LYCÉES Au-delà de la constitution d’annuaires, de stages L’école Arc-en-Ciel à Servon-sur-Vilaine mérite bien son nom : depuis quelques mois, une fresque multicolore décore le mur de clôture de la cour de récréation. C’est l’œuvre des 80 enfants de maternelle qui l’ont réalisée au printemps dernier, avec l’aide de Chantal Jacquet, la directrice, et de l’aide-éducatrice. Tout au long de l’année, les enfants ont appris “à dessiner en grand, avec des gros pinceaux et sur des supports rugueux, pour maîtriser les contraintes techniques de leur projet”, précise la directrice. Par petits groupes de six élèves, ils se sont vus ensuite confier une section du mur à décorer : “Chaque enfant était libre de tracer selon son gré un bonhomme, un animal, une maison, les principaux thèmes des dessins à cet âge”. Après une première esquisse à la craie, chacun s’est lancé dans le coloriage avec une peinture spéciale pour l’extérieur. Si le résultat donne une grande impression d’harmonie, c’est que les couleurs résultent du mélange des trois teintes primaires seulement, que le fond est rempli de teintes pastel et qu’un épais trait bleu cerne le haut du dessin. La contribution des plus petits n’est pas négligeable : les cailloux ou brins d’herbe que les trois ans se sont appliqués à répartir au pied des motifs contribuent à l’unité de l’ensemble. Cette œuvre collective, inaugurée avec les parents et les enfants, se place dans la continuité des travaux communs fréquemment pratiqués par l’école. LE LIVRE DU SIÈCLE Le collège-lycée Jean Marie Le Bris à Douarnenez a cent ans. À cette occasion, un ouvrage de 420 pages vient de sortir, à 1 000 exemplaires, imprimé par la ville. L'initiative vient de la responsable du foyer socio-éducatif. Pendant un an, les jeunes du foyer ont recueilli des témoignages, des photos, des anecdotes et retracé l'histoire de leur établissement. La chronologie n'est pas forcément respectée, car le livre se veut avant tout vivant. L'ouvrage est disponible au lycée, avec une participation de 100 F. RELATIONS INTERNATIONALES Mise à disposition à mi-temps depuis la rentrée 2000, Laurence Briot, enseignante d’économie-gestion au lycée Descartes à Rennes, est chargée de faire l’interface entre les établissements scolaires de l’académie et les concessionnaires des automobiles Peugeot en Bretagne. Elle doit créer et développer des relations de qualité pour l’accueil des stagiaires de Bac pro et de BTS. Cette activité fait partie des propositions de la convention signée par Peugeot et notre académie le 14 janvier 2000. “Gérald Almeras, directeur des ressources humaines et de la formation chez Peugeot souhaitait entretenir un contact régulier et systématique avec les jeunes susceptibles d’être intéressés par les métiers de l’automobile, mais aussi informer précisément les concessionnaires des possibilités offertes par les établissements”. Laurence Briot, assistante Exemple du partenariat : Laurence Briot (au centre) a fait le lien entre la filiale Peugeot de Cesson-Sévigné (1), et quatre étudiants de BTS Action commerciale du lycée Descartes à Rennes (2) pour réaliser une opération de découverte gustative "les produits du terroir" destinée à la clientèle du constructeur. 1. Représentée ici à gauche par Jean-Marc Oudry, le directeur Claude Lesnée et complètement à droite, Stéphane de Baudes, adjoint au chef des ventes en compagnie de Jean-Michel Xambo, étudiant à l'ISVP. 2. Elodie Hamon, Isabelle Cordier, Vincent Poupon et Cécile Roux (absente sur la photo). DÉLÉGATION BRITANNIQUE Du 21 au 28 octobre, neuf enseignants anglais du premier et du second degré ont réalisé une visite d'étude dans notre académie. Ils se sont intéressé en particulier aux aspects de citoyenneté dans l'éducation. Au programme de leur visite : des rencontres avec la responsable des relations internationales à l'IUFM de Bretagne, avec un médecin scolaire et le proviseur vie scolaire, des visites d'écoles primaires, de collèges et de lycées publics et privés de l’académie. PARCOURS PÉDAGOGIQUE DIVERSIFIÉ SUR LES TRACES DU ROI ARTHUR Durant l’année scolaire 1999-2000, les élèves de cinquième du collège Louis Hémon à Pleyben se sont intéressés aux Chevaliers de la table Ronde dans le cadre d’un parcours pédagogique diversifié. Pour les amener à comprendre cette légende, ils ont participé à des ateliers pour étudier des BD en anglais et des adaptations cinématographiques. Ils ont aussi découvert des personnages, la Chevalerie et la cuisine au Moyen-Age. Après avoir exploré la forêt de Brocéliande, haut lieu de cette légende, ils sont partis en Angleterre, sur les traces du Roi Arthur et ont visité l’abbaye de Glaston Bury et le château de Tintagel en Cornouailles. Ces activités ont fait l’objet d’une exploitation pédagogique sous la forme d’une pièce de théâtre, d’un roman-photo, de panneaux d’exposition… LIAISON CM2/6ème LES JEUDIS DE ROHAN Pour améliorer les liaisons école-collège, un jeudi après-midi par mois, les écoliers de CM1 et de CM2 du réseau d’éducation prioritaire (REP) se rendent au collège Yves Le Bec à Rohan pour participer à un atelier d’anglais encadré par un enseignant du collège (initiation à partir de cassettes) et à un second atelier d’informatique (utilisation de logiciels éducatifs) conduit par un instituteur. de formation continue des personnels des établissements, l’originalité du partenariat repose sur le recrutement d’une enseignante chargée de faire le lien entre les concessions et les établissements. commerciale avant de rejoindre l’enseignement, adopte alors une double démarche. “J’ai commencé par me familiariser avec tous les métiers techniques et commerciaux existant chez les concessionnaires : conseiller commercial, mécanicien, tôlier… Puis j’ai recensé les 50 établissements publics et privés assurant une formation qui mènent à ces métiers”. Pragmatique, l’approche de Laurence Briot est pour le moment essentiellement axée sur les stages des élèves. Durant les mois de novembre et de décembre, elle ira rencontrer les concessionnaires des quatre départements pour leur présenter les missions que peuvent assurer les élèves stagiaires en fonction de leur diplôme, et réfléchir sur une planification de ces stages. “Je leur fais des propositions et réponds très concrètement à leurs questions. Dans le cas d’un stage sur « l’accueil dans une concession » par exemple, la création, l’administration, l’analyse d’un questionnaire sont-elles des activités intéressantes pour un élève de BTS Action commerciale ? Un stage de découverte peut-il être validé par l’établissement de formation s’il s’intègre dans un partenariat de deux ans avec le même élève ?…” Laurence Briot réalise également un annuaire des personnes ressources dans l’établissement “avec les coordonnées précises de la personne capable de répondre rapidement à une sollicitation d’un responsable d’une concession” et un second annuaire des concessionnaires. Parallèlement, Peugeot sera présent sur les salons d’information et d’orientation de l’académie, comme Azimut (1) pour présenter les métiers et les perspectives de carrières dans l’automobile. En mars 2001, Peugeot participera également à la semaine de l’enseignement technique. DES PERSONNELS FORMÉS L’autre volet original de cette convention porte sur les ambitieuses propositions de formation des personnels de l’Éducation nationale. En juillet dernier, dix-neuf enseignants ont ainsi réalisé un stage “HDI (2) et multiplexage (3)” dont bénéficieront 30 autres professeurs cette année. Peugeot met aussi à disposition des modules d’autoformation sur Internet pour des enseignants, cette initiative pouvant aboutir sur la participation d’enseignants à des journées de formations assurées par des conseillers techniques dans les concessions. Enfin, sept véhicules pédagogiques ont été offerts à des établissements scolaires au cours de l’année 1999-2000. NATHALIE LE GARJEAN (1) Azimut : 18, 19 et 20 janvier 2000 au Parc des expositions de Penfeld à Brest ● (2) High direction injection (système de haute pression dans un circuit unique) ● (3) Multiplexage : permet la circulation de l’information entre plusieurs calculateurs d’un véhicule. Lycées de Guer et de Mayotte DES MAHORAIS EN STAGE DANS LA MÉTROPOLE Pour faire découvrir les entreprises de la métropole à des étudiants de Mayotte, un partenariat avec le lycée de Guer s’est engagé. Du 13 juin au 23 juillet dernier, seize élèves de BTS Assistant de gestion PME-PMI du lycée d’État de Mayotte ont suivi un stage de six semaines dans des entreprises de l’ouest. Cette première initiative a permis aux jeunes de découvrir la métropole et le monde économique. Marie-Claire Grimault-Queret, leur enseignante, passionnée par le projet qu’elle a porté à bout de bras, souhaite renouveler l’expérience cette année. La section BTS est toute récente à Mayotte puisque la première promotion n’a vu le jour qu’en septembre 1999. "Elle a démarré avec 16 étudiants, sélectionnés sur dossiers scolaires et intéressés par le projet”, raconte Marie-Claire Grimault-Queret. Dans le cadre de cette formation, les jeunes ont la possibilité de partir en métropole s’ils le désirent, pour découvrir l’entreprise et mettre en œuvre un projet professionnel. Trois pôles sont au programme : administratif, comptable et commercial. Deux de ces pôles sont obligatoires pour présenter au diplôme les applications professionnelles appliquées. Marie-Claire Grimault-Queret retrousse ses manches et, comme autant de bouteilles à la mer, lance les candidatures spontanées des postulants aux stages via Internet en décembre 1999. "Aucune réponse ne m’est parvenue ! Un peu désespérée, j’ai envoyé un dernier message sur le site Internet d’un quotidien breton. Ils l’ont publié et dès le lendemain, j’ai reçu un tas de propositions spontanées de chefs d’entreprise de l’ouest qui acceptaient de se lancer dans l’aventure !". >> 2 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 Dhaouil-Ambdia Attoumani accueillie en stage dans l’entreprise de soixante-dix salariés “Anett” à Beignon (entourée d’une représentante de la société, de Guy-Armel Le Blanc et de Marie-Claire Grimault-Queret). Au rectorat, la Délégation académique aux enseignements techniques (DAET) relaie l’information vers les établissements professionnels. Le lycée Brocéliande de GuerCoëtquidan s’avoue intéressé : “Notre établissement est en ouverture internationale permanente,” confie Guy-Armel Le Blanc, enseignant de BTS Assistant de gestion. >> (suite page 3) zoom Brèves >> Des Mahorais en stage dans la métropole (suite) “C’est tout naturellement que nous avons souhaité participer à cette initiative. Nous avons trouvé quatre entreprises de la région et de nombreuses familles d’accueil disponibles. L’association « Pégase-Maore ya meso » a été créée pour faciliter les échanges.” DES ENTREPRISES D’ACCUEIL Tout se met en route alors très rapidement. Le Conseil général de Mayotte débloque une bourse pour le séjour. Le Rotary-club de Mayotte sollicite René Bizouard, “gouverneur de Bretagne”, pour dynamiser le réseau. Seize entreprises du Finistère, du Morbihan, de Mayenne et d’Ile-de-France acceptent finalement d’accueillir fin juin les jeunes mahorais et leur proposent de participer de manière très active à leurs activités. “Nous apprécions l’initiative”, confient de manière unanime les responsables d’entreprise. “Les jeunes mahorais ont un sens de la politesse et de la convivialité fort appréciable”. “L’accueil a été vraiment exceptionnel”, confient Saïd Saadi et Dhaouil-Ambdia Attoumani, jeunes étudiants. “Nous avons été confrontés à un problème de langue. Nous parlons dans nos familles le dialecte mahorais. Il y a eu aussi un gros choc culturel. Beaucoup, parmi nous, vivent aux frontières de la brousse. Mayotte, territoire d’outre-mer au nord-ouest de Madagascar, reste un pays à vocation et tradition rurale, très pauvre. Le mot productivité est inconnu. Mais le diplôme n’est pas un diplôme cocotier ! Il nous faut donc bien connaître la réalité économique. Ce stage est pour nous une occasion de mesurer les différences entre la métropole et notre île. Nous mettons en pratique ce que nous avons appris au cours de la première année et travaillons la langue française. Peu de chefs d’entreprise à Mayotte sont diplômés ; ils se sont formés sur le tas. Il y a donc une attente de formation des jeunes pour faire face à la concurrence qui commence à arriver. Un jeune mahorais qualifié a toutes les chances de réussir sur son île et, pourquoi pas, d’espérer créer un jour sa propre entreprise". Pour prolonger ce partenariat, du 24 novembre à la fin décembre 2000, deux étudiants de seconde année de BTS du lycée Brocéliande vont effectuer un stage de cinq semaines dans deux entreprises d’informatique et de navigation de plaisance. TUGDUAL RUELLAN École spécialisée Robert Desnos UN ATELIER DE DESSIN SUR CD-ROM PISTE AUSTRALIENNE Au premier trimestre de l’année 2000-2001, pour favoriser la relation CM2/6ème, trois classes de primaire des écoles Pergaud et Prévert et une classe de sixième du collège Du Vizac à Guipavas mènent un projet de découverte de l'Australie par le biais des Jeux olympiques. Ces élèves participent à un “chemin de pistes” à la manière des Aborigènes d'Australie. Les écoliers de CM1 et CM2 élaborent le chemin, prennent des photos, rédigent de courtes histoires sur certains sites des environs de Guipavas. Les élèves de sixième sont chargés de lier tous les sites par un récit imaginé par la classe. Chaque classe a un “totem” qui le représente et qui vivra les aventures. Trois instituteurs, quatre professeurs, un conteur, des partenaires de la CUB (communauté urbaine de Brest) participent à cette opération. Celleci amène les enfants à établir une correspondance avec le niveau supérieur dans lequel ils vont être intégrés l'année suivante, les aident à connaître la structure du récit et à lire les images photographiques ainsi qu’à découvrir le patrimoine local grâce à des banques de données sur des sites de la région brestoise. Un apprentissage dans toutes les disciplines En histoire-géographie et en instruction civique, les sixièmes apprennent à connaître le patrimoine local (l’environnement immédiat, la commune et son histoire, le travail sur le plan, les sites ayant un intérêt historique) et, en biologie, les espèces animales et végétales. En français, les écoliers et les sixièmes ont lu l’œuvre intégrale de “Manganinnie et l'enfant volé” de Beth Roberts afin de participer à un "défi lecture". Un conteur leur a fait découvrir les contes australiens et bretons. Le texte réalisé, publié et diffusé sur Internet, leur permet d’utiliser le traitement de textes. Une exposition de photos et d’œuvres plastiques permettra aux classes concernées de faire un bilan juste avant les vacances de Noël. Les enfants partiront avec des rêves plein la tête… Contact : [email protected] professeur de français au collège du Vizac à Guipavas (29). STAGE D’INTÉGRATION Ouvrir un atelier d'arts plastiques avec des enfants Depuis trois ans, les élèves de sixième du collège de Kerallan à Plouzané se retrouvent ensemble à Santec, en stage d’intégration. Au programme de cette semaine qui s’est déroulée du 2 au 6 octobre 2000 : char à voile, VTT, théâtre, parcours d’orientation, observation du paysage, sciences naturelles… et des visites de Lampaul-Guimillau, Roscoff et Morlaix. Autant d’activités qui augurent un bon départ vers les années collèges ! handicapés qui ne peuvent utiliser un crayon relève du défi. Pourtant, riche de 280 illustrations, un CD-Rom retrace quatre années d’expériences. Un travail exemplaire en cours de traduction en anglais et en allemand. L'école spécialisée Robert Desnos est rattachée à l'Unité de rééducation fonctionnelle Enfants du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Pontchaillou à Rennes. Elle accueille des enfants atteints d'un handicap moteur : maladie génétique invalidante (myopathie), infirmité motrice cérébrale, suite d'opérations ou d'accidents de la voie publique. CRÉER POUR S’EXPRIMER La plupart de ces enfants ne peuvent s'exprimer par le dessin avec des outils traditionnels : papier, crayons, pinceaux… Certains n’ont pas non plus l’usage de la parole et la communication écrite des plus jeunes n'est pas toujours maîtrisée. En 1994, Erick Coulanges, instituteur spécialisé, mûrit l’idée de développer le dessin assisté par ordinateur. “Je suis parti du constat que beaucoup de ces enfants possèdent un ordinateur équipé d'un logiciel de dessin, mais peu l'exploitent et souvent en deçà de ses capacités, faute d'avoir réellement appris à s'en servir”. Car plus que le dessin classique, l’utilisation de ces logiciels nécessite une démarche de réflexion et d'abstraction : il faut avoir une idée précise de ce que l'on veut réaliser, avant de pouvoir remonter pas à pas toute la chaîne de production. L'atelier de DAO vise d'abord à apprendre aux enfants à utiliser et à maîtriser le logiciel de dessin. Les enfants sont ensuite initiés à l'art contemporain, à travers une découverte artistique des peintres du XXe siècle (techniques, choix des formes et des couleurs utilisées…). Les enfants réalisent alors des œuvres personnelles "à la manière de" Klee, Matisse, Picasso ou Vasarely, sans les imiter, mais en y puisant leur source d'inspiration. Enfin, en organisant des expositions, l’atelier ouvre les enfants sur le monde extérieur, valorise leur travail et joue un rôle d'exemple auprès de tous ceux qui souhaiteraient effectuer une démarche semblable. UN ATELIER ADAPTÉ Avec un équipement adapté à chaque handicap, le logiciel de dessin permet aux enfants d’exprimer leur créativité. Depuis 1994, presque cinquante enfants ont participé à cet atelier à raison d'une heure et demi par semaine en groupe de 6 à 12. Ils y sont inscrits pour deux à trois ans, jusqu'à ce qu'ils aient acquis suffisamment d'autonomie et d'assurance pour produire avec plaisir. Chaque enfant dispose d'un ordinateur avec l'interface d'accès adapté à son handicap : souris et clavier pour les plus mobiles, trackball ou manette pour les autres. Depuis la création de cet atelier, Erick Coulanges a vu plusieurs enfants s'épanouir “et en particulier une petite fille atteinte d'un handicap très lourd, emmurée dans son incapacité à s'exprimer, et qui a pu faire éclater toute son imagination et son inventivité”. 3 bloc notes / ◆ CITOYENNETÉ Un CD-Rom CAP SUR L'ORIENT À travers 600 pages et 280 dessins, ce CDRom propose plusieurs entrées, chacune valorisant un des aspects du travail. « Qui sommes-nous ? » explique le fonctionnement de l'école et de l'atelier, ainsi que son histoire. « Visitez l'expo » est une présentation de toutes les œuvres des enfants. « Créez vous aussi », enfin, présente la démarche pour ceux qui souhaiteraient réaliser un travail semblable avec d'autres enfants. Ce CD-Rom est réalisé sous une forme bistandard Macintosh et PC. Prix de vente : 10 euros. Contact : Erick Coulanges. Centre de réadaptation fonctionnelle Hôpital de Pontchaillou - 35000 Rennes. Mél : [email protected] VALORISER LES PRODUCTIONS En 1999, devant la qualité des illustrations des enfants, Erick Coulanges décide de valoriser leur travail et d’expliquer la démarche de fonctionnement de l’atelier à travers un CD-Rom. Durant une année, sans compter les heures (300 entre mars et juin 2000 pour finaliser la programmation), il conçoit l’arborescence du CD-Rom, explique la démarche pédagogique et l’illustre avec près de 300 dessins. Aujourd’hui, ce CD-Rom s'inscrit également dans le cadre d'un projet Coménius, associant trois établissements : Chemnitz, Hoyerswerda, dans la région de Dresde, et Stroud, en Grande-Bretagne. Ce partenariat va permettre de réaliser une version allemande et anglaise de ce CD-Rom et d’enrichir progressivement son contenu avec les autres productions d’enfants. SONIA LE TRAON Le CDI du collège Kerzourat à Landivisiau vit à l'heure orientale. Parents, élèves, enseignants ont apporté tout ce qu'ils possèdent et connaissent sur les pays d'Orient (proche, moyen, ou extrême-orient) pour organiser une vaste exposition où l’on peut découvrir plus de 200 objets et souvenirs de voyages : des BD en arabe, des robes brodées, des vases, des épices, des bijoux ou des parfums… Les visiteurs font connaissance avec une culture et un savoirfaire ignoré qui deviennent soudain bien plus proches par le biais de ces éléments de la vie quotidienne ou artistique. D’autant que cette exposition sans fin, s'enrichit au fil des jours… TOUS EN BASKET POUR COMBATTRE LES MALADIES GÉNÉTIQUES Le 17 octobre dernier, le collège Joseph Kerbellec à Quéven a organisé une journée de sensibilisation à la lutte contre les maladies génétiques : leucodystrophie et mucoviscidose. Durant cette journée, tous les élèves du collège, de la SEGPA et de l’UPI (unité pédagogique d’intégration) ont réalisé un parcours sportif adapté aux possibilités de chacun. Chaque course était financièrement “parrainée” et les sommes recueillies reversées à des associations de lutte contre les maladies génétiques. Au cours de cette même semaine, un généticien est intervenu auprès des classes de troisième et le collège a présenté une exposition sur la mucoviscidose. HÉBERGEMENT ÉDUCATIF Pour des élèves en difficulté sociale et/ou scolaire, l'hébergement éducatif est une chance. Au collège du Val d'Elorn à Sizun, 27 jeunes du Nord-Finistère vivent cinq jours par semaine dans l'établissement, avec un emploi du temps précis : lever à 7h30, coucher à 21h30. Cours, repas, travail personnel et détente au foyer, tout est bien équilibré et encadré par des surveillants et conseillers d'éducation. L'enseignement individualisé occupe une place quotidienne. Cet hébergement éducatif demande un investissement supplémentaire, mais les résultats sont positifs. Le principal du collège est ainsi convaincu que l’internat permet à certains jeunes de retrouver une motivation scolaire. Suite des brèves p. 10 >> DÉCEMBRE 2000 dossier Isabelle Orgogozo ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX É C O U T E R , É C H A N G E R , C O O P É R E R Le développement en réseaux des bassins d’animation de la politique éducative remet en cause notre représentation du rapport à l’autorité, des modes d’échange d’information, de l’écoute mutuelle et de la coopération entre les acteurs au sein du système éducatif. Depuis des millénaires, l’Europe occidentale fonctionne sur une organisation trifonctionnelle : sur un territoire défini, les producteurs protégés par les militaires qui défendent des frontières sous l’autorité religieuse et royale qui apporte le sens. Aujourd’hui, l’espace conflictuel a reculé il n’y a plus de guerre sur notre territoire depuis 1945 - et les opinions, les informations sur d’autres nations, d’autres modes de vie circulent largement à travers les ordinateurs, la télévision, etc.. Aussi, le modèle hiérarchique de la villa devient quasiment contre-productif. Il interdit à l’intelligence et à la capacité d’initiative des acteurs de s’exprimer. Ce qui se justifiait dans des espaces clos et protégés est suicidaire à une époque où les organisations gagnent si elles rayonnent. Nous vivons, dans les entreprises comme dans les administrations, une période de crise, car la dernière grande réforme organisatrice, celle de Napoléon, très militaire, très verticale, très hiérarchique, et très fermée vers l’extérieur ne convient plus. Nous avons une conscience très claire de la nécessité d’échanges et d’ouvertures vers l’extérieur, mais ceux qui avaient trouvé leur place dans ce modèle napoléonien et en tiraient avantages, manifestent craintes et réticences face à d’autres modes d’organisation. Le dilemme est là. LA NOTION DE RÉSEAU INTRODUIRAIT-ELLE UNE NOUVELLE FAÇON DE CONCEVOIR LES RELATIONS AU SEIN D’UNE ORGANISATION ? Le mot réseau vient du latin reticulum, diminutif de retis, filet, et a désigné par extension tout ce qui se présente comme un ensemble de lignes qui s’entrecroisent. Les réseaux ont, bien sûr, toujours existé, mais l’introduction de la notion de réseau dans les organisations date des années 40. À cette époque, Wiener découvre la cybernétique, alors qu’il participe à l’élaboration de méthodes de défense anti- aérienne pour la seconde guerre mondiale. Ses travaux ont permis de mettre au point l’automatisation du retour d’information et de rendre possible la fabrication d’armes automatisées capables de modifier leur trajectoire de tir en fonction du déplacement de la cible visée. Grégory Bateson, anthropologue, a transposé ces notions de pilotage et d’interaction aux relations entre les personnes. Il a construit un nouveau modèle de psychothérapie, la thérapie familiale, qui cherche à transformer le comportement d’un individu désigné comme "malade mental" en changeant l’ensemble des règles qui régissent le système ou le réseau familial dont il fait partie. Ainsi, un enfant agit selon lui en fonction des informations communiquées par les mots et les comportements de ses parents et, lorsque ce réseau d’informations présente des contradictions, l’enfant adopte, en réponse, des comportements contradictoires, cohérents avec le système mais que des observateurs non impliqués dans ce réseau - jugent aberrants ou psychotiques. Ces deux approches sont donc, parmi d’autres, à l’origine du passage conceptuel, entre une organisation pyramidale et hiérarchique et une organisation en réseau où chaque élément ou acteur d’un système n’est plus considéré de manière isolée, mais immergé dans son environnement, recevant de lui des informations qui le font agir et rétroagir en permanence sur son action. Parallèlement, les progrès de l’informatique, de la production et de la diffusion d’information ont conduit peu à peu à de nouveaux modes d’organisation, beaucoup plus décentralisés, comport a n t b e a u co u p moins de niveaux hiérarchiques. 4 bloc notes / ◆ quement le modèle des réseaux de la résistance formés pour faire circuler des informations, des ordres, des armes sans qu’il soit possible de connaître ses correspondants au-delà de son contact direct. C’est aussi la forme des réseaux mafieux. La hiérarchie joue un rôle déterminant dans ce modèle. Elle détient l’information et n’en diffuse que ce qui est nécessaire pour agir, elle voit sans être vue, elle a un pouvoir de vie et de mort sur les membres du réseau. Certains modèles d’organisation industrielle ou marchande recherchent cette forme pour les raisons que nous venons d’invoquer. Faute de pouvoir pratiquer une information complète sur la répartition des bénéfices, les entreprises jouent le réseau arbre qui permet de voir sans être vu et confère des Les travaux du sociologue Michel Crozier (1) vont dans le sens de cette nouvelle manière responsabilités circonscrites. de penser l’organisation et montrent que le Le quatrième, le réseau maille, n’est ni hiémodèle d’organisation hiérarchique est très rarchique ni mono centré. Il relie des points coûteux en temps et en déformation de l’inqui peuvent entrer en contact les uns avec les formation. autres. Le pouvoir, la responsabilité et l’inIl considère que les acteurs ont des comformation y circulent de manière relativeportements rationnels et, s’ils paralysent le ment égalitaire. Il s’agit d’un réseau ouvert, fonctionnement de l’organisation c’est, le très peu hiérarchique. C’est, en partie, le plus souvent, parce que, faute de recevoir modèle du système Internet où tout le les informations qui justifient ce qu’on leur monde peut entrer en relation avec tout le demande de faire, ils chermonde. C’est enfin celui chent à se ménager des qui est le plus conforme à zones d’autonomie qui l’étymologie du mot donnent un sens à leur réseau (résille, filet, entreLe modèle activité. L’acteur dispose, lacs de ligne se croisant). très hiérarchique de fait, d’autonomie, Cependant, qu’il soit oudevient même s’il est un maillon vert n’exclut pas que quelcontre-productif : d’une ligne hiérarchique. qu’un prenne une décision il interdit l’expression Cependant, s’il ne peut pas et qu’une certaine discide l’intelligence en faire état, il va avoir tenpline règne. Toute la diffiet de la capacité dance à constituer des culté consiste à trouver les d’initiative sous-systèmes, des “niches marges de manœuvre les protectrices” où il sera à plus pertinentes par rapdes acteurs. l’abri et pourra se préserport au résultat attendu. ver. Ainsi, lorsque l’autoEnfin, le cinquième est le nomie est niée, elle va réseau pôle dont on peut cependant exister, mais trouver un exemple dans contre le réseau au lieu d’être coproductrice les routes de Compostelle qui convergent avec le réseau. de toute l’Europe vers un but unique qui donne sens au réseau et à la vie de ceux qui LES RÉSEAUX PEUVENT AINSI, SELON VOUS CORl’empruntent. Le simple fait de s’engager RESPONDRE À DES FORMES D’ORGANISATION sur ces routes, en direction de Compostelle DIVERSES. crée une communauté et une complicité Nous avons défini plusieurs types d’orgaentre tous ceux qui se rencontreront sur le nisation en réseau. chemin. Le réseau pôle correspond à cerLe premier est le réseau en étoile où toutes tains types de regroupements militants pour les lignes convergent en un même point. une cause bien circonscrite. C’est par exemple la forme du réseau des L’expérimentation de ces différents types voies ferrées en France qui convergent toutes de réseau montre le très grand intérêt d’une vers Paris, témoignant au passage du caracforme non hiérarchique d’organisation qui tère extraordinairement centralisé de l’orpermet à l’acteur de terrain de prendre en ganisation du pays. compte l’information qu’il reçoit et de la Le second est le réseau distributeur qui suptransformer en décision ou en action. À pose une ou plusieurs sources alimentant condition de disposer d’une marge d’autoun grand nombre de destinataires : distrinomie suffisante. En effet, si, recevant direcbution de l’eau, de l’électricité, du courtement l’information, l’acteur ne peut ni rier… décider ni agir sans que tous les niveaux Le troisième, le réseau arbre, relie de nomhiérarchiques aient été parcourus, on reste breuses petites unités relativement étanches dans le même état de paralysie. les unes par rapport aux autres. C’est typi- “ “ QUELS SONT LES FONDEMENTS D’UNE ORGANISATION EN RÉSEAU ? DÉCEMBRE 2000 dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX Mais dans notre modèle d’organisation traditionnel, l’action ne peut être conçue qu’au sommet de la hiérarchie et nos mentalités ont encore de grandes difficultés à imaginer que ceux qui la mettent en œuvre disposent d’informations qui seraient très précieuses à la hiérarchie pour modifier, en fonction des réalités du terrain, ses injonctions à la mise en œuvre. série de questions en articulation des niveaux national, régional, local, d’établissement. Nos mentalités culturelles sont remises en cause : on avait forgé un concept d’égalité qui a bien fonctionné dans un univers simple, lorsque le but était d’amener tout le monde au certificat d’études, et, puisqu’on n'y arrivait pas, d’amener tout le monde à lire et à écrire. Mais il s’agissait d’une société beaucoup plus simple composée à 90 % d’agriculteurs qui avaient le même "background" culturel. Maintenant, la diversité des niveaux et des origines culturels, l’allongement possible du parcours étudiant et la multiplication des savoirs, supposent de concevoir d’autres réponses… LES MESURES DE DÉCONCENTRATION N’ONTELLES PAS ÉTÉ DANS CE SENS ? En effet, mais un modèle d’organisation du retour de l’information provenant du terrain est ingérable à un niveau national et doit même être déconcentré bien au-delà des académies. SELON VOUS QUEL MODÈLE CONVIENDRAIT LE À tous les niveaux, cela implique de définir MIEUX À L’ÉDUCATION NATIONALE ? clairement les missions de chacun, de préLe réseau distributeur n’est pas nécessaireciser les procédures pour faire remonter ment le meilleur modèle ; je crains que dans l’information, de se demander quelle est la notre conception culturelle française tellemarge de manœuvre dont doit disposer chament centraliste, on ait du mal à penser le cun pour pouvoir remplir correctement sa réseau autour de l’information et que l’on mission et pour qu’il puisse ajuster son considère le réseau distributeur comme le action en fonction des récepteurs qu’il a en plus efficace. face de lui. Le réseau pôle représente Il faut également mettre en bien, lui, le réseau projet : place des dispositifs de il est efficace à certains contrôle, d’audit, de retour La lutte contre moments mais tout le d’information, pour bien la violence est l’occasion monde ne va pas tous les vérifier qu’il n’y a pas de de s’interroger et de jours à Compostelle. déviance par rapport aux Cependant, on va à objectifs assignés. En effet, remettre en cause son Compostelle parce que puisque l’action n’est plus fonctionnement : l’on se prépare à changer prescrite minute par les écoles tentent de ou que l’on se pose des minute et que l’acteur distrouver des solutions en questions sur son exispose d’autonomie, il cons’inscrivant dans des tence. Cela se pratiquait, vient de s’assurer qu’il en réseaux d’entraide. lors des étapes-clé de sa vie, fait bon usage, c’est-à-dire comme un réaménagequ’il agit pour l’intérêt de ment de sa propre éconotous. mie interne que l’on met La difficulté est bien la ciren scène en cheminant, en rencontrant des culation de l’information… et la nécessité pèlerins qu’on ne connaissait pas, en renouque personne ne se la réapproprie. Le fait velant complètement son réseau de relad’interroger le terrain n’est d’ailleurs pas, tions et son environnement. Le long de ce en soi, un gage de redistribution pertinente chemin vers un but lointain et peu connu, de l’information. Pour plus d’efficacité, il on se transforme. "Compostelle" est donc faut introduire la notion de "boucle". Il n’est une bonne métaphore du moment du propas possible par exemple que le niveau natiojet, où une organisation s’arrête et se dit : nal puisse tout entendre : il y a des échanges “quelle est mon orientation, quelle est ma qui doivent boucler – information, écoute, direction, quel est le sens de ce que je fais ?”. action- à un niveau tout à fait local, puis à Concernant le rapprochement qui est en un niveau plus large comme vos bassins train de se réaliser entre les bassins d’anid’animation pédagogique. Où s’arrête le mation de la politique éducative et les basniveau pertinent d’intervention d’un minissins d’emploi, on peut dire que le seul fait de tère de l’Éducation, sinon dans les grandes superposer ces deux entités signifie déjà un orientations par disciplines, le nombre très grand changement quant au sens que les d’heures d’enseignement… Concernant les acteurs de l’Éducation nationale donnent à modalités, les entités elles-mêmes devraient leur propre action. Pendant longtemps on a pouvoir s’organiser. considéré que l’enseignement permettait de Ce changement suppose qu’on cesse de prendre de la distance par rapport à l’exisconfondre égalité et uniformité, que l’on se tence, qu’assimiler l’enseignement à un pasdemande comment gérer la diversité tout seport pour l’entrée dans la vie en garantissant la justice dans l’éducation. professionnelle consistait à le dégrader. Il faut, par conséquent, se poser toute une “ Recueilli par Nathalie Le Garjean, Jacky Le Gars et Sonia Le Traon. Cette conception est en train d’évoluer : on reconnaît effectivement qu’un des sens de l’éducation est bien de permettre à l’enfant de s’insérer dans le système professionnel. J’imagine donc que la constitution de ces bassins est un moment privilégié pour que se développe un projet éducatif. Mais, le projet n’est qu’un moment dans l’histoire du groupe social ; il met les gens en mouvement, il les déplace par rapport à leur position antérieure. Ce n’est pas le modèle de fonctionnement quotidien. Les groupes de projet ne durent jamais ad vitam æternam, ce n’est pas une structure pérenne, c’est un moment de l’organisation. CELA SIGNIFIE-T-IL QUE LES DIFFÉRENTS MODÈLES DONT VOUS PARLEZ POURRAIENT FONCTIONNER SUCCESSIVEMENT À DES MOMENTS DIFFÉRENTS ET AVEC DES FINALITÉS TRANSITOIRES ? Le modèle le plus adapté au quotidien pourrait être le réseau maille, avec une hiérarchie bien sûr, mais dans lequel le système est ouvert et où les différents partenaires d’un établissement (les élèves, les parents, l’environnement social etc.) se renvoient de l’information et rétroagissent. Pour parvenir à ce modèle à partir d’une organisation pyramidale et fermée, le réseau pôle pourrait constituer une première étape. Il faudrait éviter, si une véritable décentralisation se poursuivait, qu’une centralisation locale, qui priverait d’échanges et d’information tout le système, s’instaure au profit de quelques-uns. Dans l’Éducation nationale, le modèle du réseau de résistance ne convient évidemment pas. Quant au réseau distributeur, il peut conduire à considérer les établissements comme d’immenses robinets à savoirs, avec le robinet de la géographie, du français, du latin, des mathématiques, etc. Il faut être vigilant car dans cette forme d’organisation on ne s’interroge pas sur les modes de fonctionnement, les modes d’échanges, et l’on n’attend pas de retour d’information. le produit de leur pêche à bord et le livrent directement à des grossistes. On a effectivement là un modèle qui intègre un nombre de paramètres et d’activités bien plus grand que dans la navigation classique. Ces gros systèmes ne sont bien pilotés que parce qu’ils canalisent et font circuler toutes sortes d’informations de nature très complexe. La difficulté essentielle, quand on se met à penser en réseau, est de trouver la bonne clôture, la bonne enveloppe. Pour chaque action, il existe une enveloppe pertinente d’acteurs avec lesquels on coopère dans un but et dans un environnement dans lequel on agit ou avec lequel on interagit. LA VIOLENCE À L’ÉCOLE PEUT-ELLE CONDUIRE LES ÉTABLISSEMENTS À OPÉRER DES CHANGEMENTS SIGNIFICATIFS ? La lutte contre la violence est effectivement l’occasion pour le système scolaire de s’interroger et de remettre en cause son fonctionnement. Confrontées à la multiplication d’actes violents, les écoles tentent de trouver des solutions en s’inscrivant dans des réseaux d’entraide. IL SEMBLE QUE CHAQUE MODÈLE SOIT PORLa directrice d’un collège de Rouen où se TEUR DE SES PROPRES PERVERSIONS. QUELLES multipliaient les agressions a ainsi ouvert CONDITIONS DOIVENT-ELLES ÊTRE RÉUNIES l’établissement aux parents, multiplié les POUR ÉVITER LES ÉCUEILS ? activités extra-scolaires animées par les Je crois que, pour bien fonctionner, un parents, créé des alliances avec le commisréseau doit remplir trois conditions. En presariat de police, les assistantes sociales du mier lieu, le responsable du secteur et réussi ainsi à système (le chef d’établissefaire baisser la tension qui ment ou le recteur de l’acarégnait dans l’établissedémie) doit indiquer le sens ment… Le réseau maille, de l’action et des valeurs Une salle d’échanges a été ni hiérarchique, claires pour agir. prévue, ouverte en perni mono-centré Deuxièmement, la possibimanence et pourvue de relie des points lité de retour d’information café chaud à toute heure, qui peuvent entrer doit être laissée à tous les informelle et conviviale en contact les uns niveaux. Chaque acteur a la pour que la création de avec les autres : possibilité de dire son point liens trouve une amle pouvoir, de vue… et d’être entendu. biance propice. la responsabilité Tout le problème de notre Devant le succès de cette et l’information centralisme est qu’il est expérience et de quelques y circulent sourd. autres, le ministre de Enfin, il faut agir à la fois en l’Éducation a souhaité en de manière fonction de l’orientation et 1995 que se constituent relativement de la réalité selon le modèle des réseaux de chefs égalitaire. simple du bateau à voile. Le d’établissements scolaires pilote du bateau à voile sait pour mieux gérer les prooù il va, il observe en perblèmes de violence. manence la côte, les étoiles, Mais les écoles ne sont le sens du vent, et va ajuster sa direction en pas les seules à s’orienter vers ces nouvelles fonction de son but et des circonstances. formes d’organisation. De nombreux serUne participante à l’une de mes conférences vices publics ont découvert que le travail en m’a fait remarquer que la navigation partenariat leur permettait de mieux moderne illustre bien l’évolution du pilotage répondre aux problèmes que leur posent vers des systèmes de plus en plus techniques les publics en grande difficulté sociale. Mais et sophistiqués. Les bateaux modernes, en ils ne savent pas travailler parfaitement en effet, sont guidés par des satellites, repèrent système ouvert et en partenariat avec les bancs de poisson par des sonars et ne se d’autres services. Ils sont encore marqués contentent plus de pêcher, ils transforment par un modèle d’espace social clos et hié- “ “ “ 5 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX QUEL RÔLE PEUVENT JOUER LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION SUR L’ORGANISATION EN RÉSEAU ? Elles sont indissociables puisque ces technologies de l’information nous amènent à penser en termes de réseau. À l’époque de la physique classique, l’organisation du système était pensée comme un rapport de forces dans une physique des forces. On pense désormais l’organisation en termes d’information. Les parentés sont évidentes entre la manière dont nous nous représentons notre espace social et les rapports entre les gens et l’état des techniques et des savoirs à un moment donné. Que ces technologies de l’information et de la communication soient indissociables de l’organisation en réseau n’empêche pas de se demander comment les structurer de sorte qu’elles soient vraiment des outils de retour de l’information, de diffusion du sens, d’aide à l’autonomie adéquate de l’acteur dans sa mission. Ce travail ne se fait pas naturellement. On le constate dans les très grosses entreprises ou les très grosses organisations. La phase de diagnostic des besoins de chaque groupe, des besoins d’information, des besoins de communication, des besoins d’échanges, est très longue. Introduire un système d’information automatisé dans une entreprise transforme tout le système de relations. Toute la difficulté consiste à le faire de telle manière que les intérêts de tous les acteurs soient pris en compte. Le problème n’est donc pas tant l’accessibilité de l’information que les stratégies d’acteurs (lobbies, corporatismes internes etc.). Prenons l’exemple d’une usine où l’on analyse les attentes du magasinier et puis celles “ “ rarchisé qui a répondu, dans l’histoire, à des besoins précis : un modèle de guerre permettant à la société de s’abriter derrière les murs tandis que les soldats tentent de repousser l’ennemi… En temps de paix, les marchands, les pèlerins, les conteurs, les troubadours et les baladins circulent sur les routes, transportant histoires, marchandises et nouvelles. Mais la vieille Europe et ses institutions ont davantage connu la guerre que la paix et sa culture organisationnelle reste à bien des égards celle des châteaux forts. Les situations de violence peuvent donc être l’occasion pour les différents adultes concernés par l’éducation des enfants de retrouver un sens commun, une direction commune, de faire un voyage vers Compostelle. lique pour lequel le concept est infaillible même bateau et de ne pouvoir survivre dès lors qu’il est énoncé par le haut, par l’auqu’en s’appuyant les uns sur les autres peut torité. Or, les pays de tradition protestante représenter paradoxalement un atout. Il y a conçoivent la vérité comme produite par un enjeu commun, celui de survivre et celui l’assemblée qui commente les textes, révéde relever le défi que représente une jeulés certes, mais dont le sens n’émerge que par nesse déboussolée, en mal d’intégration, en la lecture et la discussion de tous. mal d’identité, dans des familles en décomDans un cas, la vérité descend et est indisposition et qui, de ce fait ressent de manière cutable, dans l’autre elle est produite par intolérable l’absence de cohérence entre les l’assemblée aidée de la vertu de la Grâce qui adultes acteurs de l’école. l’éclaire. Mais ce corporatisme qui permettait au Ceci résume le conflit culturel dans lequel se pouvoir central de se prémunir contre toute trouve l’Europe : les populations du Nord forme de solidarité élargie qui aurait pu le ont traditionnellement une autre vision du contester a survécu dans l’administration rapport à l’autorité, du rapport à la vérité, d’État et est particulièrement fort dans la avec l’idée que la vérité d’une citation est culture du monde enseignant, où chaque coproduite par tous les acteurs. La notion de groupe professionnel tend à s’isoler et se réseau conduit alors au passage d’une vérité protéger des autres. On constate le même révélée de l’organisation à une vérité phénomène dans l’univers hospitalier et, construite. dans les deux cas, une profession se considère étrangère à son milieu professionnel, les médecins dans l’hôpital et les enseignants dans l’école. Les uns, comme les autres sont farouchement attachés au principe qui veut que seuls des pairs puissent les juger. L’école ne peut retrouver son rôle qu’en devenant un lieu d’intégration - non pas des élèves étrangers - mais des différents métiers qui s’y exercent, de la communauté parentale environnante ainsi que des différentes institutions qui s’occupent des jeunes. Fonder un réseau en milieu scolaire, c’est fonder un "collectif éducatif ". On ne peut QUELS SONT LES OBSTACLES AU DÉVELOPPEpas demander à des élèves d’adhérer à un MENT DES RÉSEAUX ? projet si parents et enseignants, enseignants Premier frein, évidemment : le problème et administration, établissement et académie du nombre. Comment une structure de plus sont en conflit. d’un million de personnes peut-elle être La coopération entre les diverses fonctions perméable à l’information ? résulte davantage d’un changement de Autre frein : les groupes, lobbies et corporeprésentation de son rôle que de mesures ratismes présents dans cette structure foncou de décrets. Elle suppose probablement tionnent avec des logiques des systèmes de pilotage Isabelle Orgogozo étanches génératrices de comprenant des enseiconflits. Plus les conflits gnants, des chefs d’établisTitulaire d’une maîtrise de philosophie, internes sont présents et sement et des inspecteurs La coopération pose Isabelle Orgogozo a écrit plusieurs ouvrages nombreux, moins le sysorientés vers un même but problème à l’Éducation sur l’organisation des entreprises et des admitème est ouvert vers l’extéou dotés de la même intennistrations “Changer le changement” avec nationale : les groupes, rieur, moins l’information tion : contribuer ensemble Hervé Sérieyx en 1989 (Éditions du Seuil), lobbies et corporatismes pénètre et plus le système à ce que les élèves se sen“L’entreprise communicante” (Éditions fonctionnent avec des dérive et s’éloigne de ses tent guidés par un pilotage d’Organisation). Elle est également membre logiques étanches des comités de rédaction des revues buts et de ses finalités. cohérent et non par des Management et conjoncture sociale, Éthique génératrices de conflits. Si la coopération pose progroupes qui s’ignorent, se des affaires et Éducation et management. blème à ce point au sein de méprisent, voire se font la Depuis 1992, elle est chargée de recherche et l’Éducation nationale, c’est guerre. de prospective au sein d’une administration. essentiellement parce QUELS CONSEILS POURRIEZ-VOUS DONNER qu’on a voulu tayloriser POUR DÉVELOPPER UNE ORGANISATION EN l’enseignement, ce qui a rendu moins effiRÉSEAU EFFICACE ? cace les échanges d’information entre Les huit conditions sont évoquées dans mon acteurs (individus exerçant la même prolivre (3) mais je dirais qu’il faut aussi se doter fession) et entre groupes d’individus exerde bons médiateurs. On revient à l’ingéçant des professions différentes (professeurs, nieur système intégré : il faut des gens surveillants, administratifs, personnel médicapables d’être des pacificateurs, de forcal et infirmier…). muler des intérêts contradictoires. Chaque profession ayant ses règles propres, Un service de communication, par exemple, ses horaires, ses modes spécifiques d’interest un médiateur, même si le risque est grand vention, sa hiérarchie, la coopération ne va de le voir dévier dans une logique de service pas de soi. (2) d’émission ou de distribution et de se rapTocqueville explique très bien ce phénoPour en savoir plus : mène historique et culturel : la société franprocher de la "propagande". • “Droit et modernisation administrative” de çaise se serait construite par un long Le problème fondamental est lié à notre traJacques Caillossse et Guy Hardy - La documentation Française, février 2000. processus de centralisation, dans un jeu dition historique et très latine, dont l’auto• “Aider sans nuire” de Suzanne Lamarre. complexe de pouvoirs, de contre pouvoirs et rité est centraliste, qui ne conçoit pas que la Montréal : Éditions Lescop, 1998. de rivalités entre groupes sociaux toujours parole descendante ne soit pas la vérité. plus étroits. "Il semble que le peuple français L’Europe latine a adopté un modèle cathosoit comme ces prétendus corps élémentaires (1) CROZIER M., FRIEDBERG E. “L’Acteur et le système”, Éditions du Seuil, 1977. dans lesquels la chimie moderne rencontre de (2) TOCQUEVILLE A. de "l’Ancien régime et la révolution", Éd. G.F. Flammarion p.p. 186-188, 1996. nouvelles particules séparables à mesure qu’elle (3) “L’entreprise communicante”, Éditions d’Organisation : y regarde de plus près. Je n’ai pas rencontré 1- Autonomie individuelle : liberté de s’exprimer et de prendre des initiatives moins de trente-six corps différents parmi les 2- Valeur ajoutée : enrichissement de chaque personne par l’apport des autres notables d’une petite ville… Tous sont sépa3- Adaptation au changement : absorption et redistribution de l’information rés les uns des autres par quelques petits pri4- Entraide : aide mutuelle pour comprendre le changement et l’intégrer vilèges…" 5- Règle fondamentale : processus collectif profitable à chacun, réciprocité Transformer un système aussi "grumeleux" 6- Confiance : certitude que les autres vous estiment et essaient de vous aider à remplir votre mission en réseau est donc particulièrement diffi7- Valeurs partagées : ce qui est collectivement considéré comme important cile. 8- Vision commune : buts collectifs à long terme. La crise du système scolaire, qui peut proD’après Bob Aubrey “La pratique du maillage” in Notes de conjoncture sociale n° 326. voquer la conscience d’être tous dans le des ateliers qui ont besoin de pièces. Dans un premier temps, les deux parties conçoivent leurs relations comme un rapport de forces. Les ouvriers des ateliers considèrent qu’avec le nouveau système d’information, le magasinier va arrêter de les tyranniser en les obligeant à demander une pièce quinze jours à l’avance. De son côté, le magasinier pense que les ouvriers vont arrêter de lui dire qu’ils n’obtiennent jamais les pièces qu’ils demandent et qu’ils auront tout loisir de planifier leurs besoins. Quand on leur explique qu’avec de l’information co-construite, ils devraient parvenir à s’entendre, chacune des deux parties pense, dans un premier temps, que “le système d’information va faire entendre raison à l’autre”. Et finalement tout le travail d’un bon ingénieur qui conçoit un système d’information intégré sera de faire comprendre progressivement que les points de vue et intérêts peuvent converger dans l’intérêt de la mission, de l’usager, du destinataire, du client. 6 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX Bassin de Combourg - Saint-Malo UN RÉSEAU D’AIDE POUR LES JEUNES EN DIFFICULTÉ En 1996, le bassin de Saint-Malo se lance dans une enquête sur l’absentéisme. Un travail en réseau qui a permis depuis d’apporter plusieurs solutions concrètes. À Saint-Malo, Jean Troude, directeur du CIO, Daniel Mariet, proviseur-adjoint du lycée Jacques Cartier, Bertrand Elise, principal du collège Chateaubriand et René Huvé, principal du collège Charcot : “Le travail en réseau nous a aidés à mieux connaître nos interlocuteurs et leurs méthodes de travail, notre population scolaire, et nous a donné une vision plus objective des réalités du district…” L’aide aux jeunes en difficulté est une longue histoire pour les établissements du bassin de Combourg - Saint-Malo. “Nous avons les mêmes publics, les mêmes difficultés. Ne pas mutualiser nos compétences serait une perte de temps et d’énergie”, affirme ainsi René Huvé, le principal du collège Charcot à Saint-Malo, nommé coordonnateur du bassin d’animation de la politique éducative (BAPE). l’extrême besoin de parler de ces adolescents. “Nous avons alors créé des moments d’écoute et de parole pendant les heures de vie de classe”, précise René Huvé. “Les professeurs principaux, animateurs de ces temps forts, ont ainsi été amenés à mieux connaître les jeunes, et à mieux comprendre les mécanismes de démotivation qui se cachent derrière des absences, ce qui était l’un des objectifs de notre démarche”. UNIS FACE À L’ABSENTÉISME UNE CLASSE RELAIS L’une de leurs premières expériences de fonctionnement en réseau porte sur une enquête sur l’absentéisme des collégiens et des lycéens effectuée en 1996. Daniel Mariet, proviseur-adjoint du lycée Jacques Cartier à Saint-Malo et René Huvé, principal du collège Charcot avaient soulevé ce problème au cours d’une réunion de district. “À Combourg, Dol-de-Bretagne, Cancale, Dinard, Saint-Malo… nous étions tous confrontés à un important taux d’absentéisme chez les adolescents. Nous avons cherché à savoir pourquoi, et comment nous pouvions y remédier”. Ils décident d’organiser une analyse quantitative et qualitative de l’absentéisme. Des questionnaires sont administrés par des conseillers d’éducation, des professeurs principaux. Des entretiens sont menés auprès de collégiens et de lycéens absentéistes ou non. Plus de 2 000 élèves scolarisés de 13 à 20 ans ont ainsi été interrogés. Outre le travail de collaboration entre enseignants, CPE, médecin et infirmiers, les conclusions de cette étude statistique ont permis aux établissements (1) d’avoir une vision plus objective de la situation. “Globalement, l’absentéisme n’a pas tellement varié depuis une précédente enquête effectuée en 1982. En revanche, les périodes d’absence étaient beaucoup plus importantes pour certains élèves, démotivés (2)”. Plus qualitativement, cette enquête a révélé POUR LES PLUS EN DIFFICULTÉ La création d’une classe relais à Saint-Malo, après quatre longues années d’élaboration du dossier, est une autre réponse apportée au traitement des jeunes les plus en difficulté. Bertrand Elise, principal du collège Chateaubriand en est le responsable. “Travailler en réseau est complexe, en parti- culier quand il s’agit de faire avancer ensemble de nombreux interlocuteurs : la protection judiciaire de la jeunesse, les enseignants, les chefs d’établissement, les chefs d’entreprise, les responsables de la mission générale d’insertion pour l’enseignement public et l’enseignement privé (MIJEC)… D’autant que la plupart appartiennent à d’autres réseaux”. Les classes relais sont en outre un sujet délicat. Les freins sont culturels : il faut lutter contre l’idée qu’une classe relais permet de se “débarrasser” de jeunes difficiles. L’alternance pédagogique école-entreprise, la disponibilité importante de l’équipe pédagogique posent aussi des problèmes d’organisation. “Si nous avons réussi - nous accueillons neuf jeunes déscolarisés et décrocheurs depuis janvier 2000 - c’est certainement parce que nous nous sommes tous retrouvés dans le souhait d’aider ces jeunes dont les attentes vis-à-vis de l’école sont très fortes”. UNE LIAISON INTERCYCLE TROISIÈME-SECONDE Depuis huit ans, les deux lycées malouins entretiennent des liens spécifiques avec les collèges du district qui en font la demande. “Nos taux de redoublement en seconde sont élevés”, explique Daniel Mariet. “Nous avons décidé d’organiser des réunions communes entre enseignants de troisième et de seconde. Ils se rencontrent pour réfléchir sur des problèmes précis, échanger des copies d’élèves, réduire les disparités des pratiques entre le 1er et le 2nd degré. À leur entrée en seconde, nous repérons aussi les élèves de 3ème dont le niveau était faible et le pronostic de réussite réservé, soit un élève sur 10 en moyenne”. Ces jeunes seront particulièrement suivis, dès les premiers conseils de classe et jusqu’à leur sortie du lycée ou du lycée professionnel, trois ou quatre ans plus tard. Ce dispositif a fait chuter les taux de redoublement en seconde des élèves en difficulté d’un collège dès la deuxième année. LE CIO, LIEU STRATÉGIQUE Dans un bassin d’animation de la politique éducative, le CIO est un carrefour stratégique de prise et de transmission d’information. “Nous essayons en particulier de mieux comprendre la manière dont les établissements appréhendent le problème des jeunes en difficulté et de répercuter ces réflexions”, analyse Jean Troude, directeur du CIO. “Et pour mieux connaître la population du bassin, nous réalisons avec la MGI un suivi très fin des élèves à chaque niveau de sortie du système éducatif”. L’année dernière par exemple, la mission générale d’insertion a pu suivre le devenir de 100 % des élèves du lycée Jacques Cartier. BASSINS D’ANIMATION DE LA POLITIQUE ÉDUCATIVE DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES EN UN AN APRÈS LE BAC Les lycées publics du bassin de BrestLanderneau ont créé une plate-forme de formation professionnelle pour les lycéens, titulaires du bac, ou les étudiants, après une ou plusieurs années d’université. Ces jeunes peuvent ainsi suivre une formation de niveau CAP, Bac Pro ou une mention complémentaire dans trois domaines : commercevente, industrie, bâtiment-travaux publics. Ces formations à la carte, alternant stages en entreprise et cours théoriques, les prépareront aux métiers de vendeur en produits multimédias, vendeur conseil en assurance, gestionnaire d’unité de vente, employé de pressing, chaudronnier tôlier ou chaudronnier tuyauteur, opérateur en productique mécanique, constructeur en bâtiment gros œuvre et conducteur de travaux publics. Contacts à Brest : lycée Lanroze (02 98 03 23 02) - lycée Jules Lesven (02 98 43 56 00) - lycée Dupuis de Lôme (02 98 45 03 81). UN CESC EN RÉSEAU Dans le cadre des comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, les établissements du bassin de Rennes-Nord (collèges de Mordelles, Montfort-sur-Meu, Montauban-de-Bretagne, Saint-Méen-Le-Grand et Romillé et le lycée de Montfort-sur-Meu) vont mener une action commune de prévention des conduites à risque et d’information des parents et des adultes de la communauté scolaire sur les produits psychotropes et l’alcool. La gendarmerie, la protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ), la justice, les services sociaux seront mis à contribution afin d’organiser des conférences, des débats et des animations dans l’auditorium du lycée de Montfort et dans la salle polyvalente de Bédée. UN RÉSEAU D’AIDE POUR APPRENDRE LE FRANÇAIS Le Bassin de Brest-Landerneau, et en particulier la mission générale d’insertion (MGI) a recensé des élèves de nationalité étrangère ne possédant pas la langue française et rencontrant de ce fait des difficultés à suivre une scolarité ordinaire. Vingt-six élèves d’origine portugaise, malgache, turque, kosovar, mauritanienne, marocaine, algérienne, iranienne ont été repérés dans les lycées et collèges du bassin. Ce chiffre est en augmentation chaque année. Ces élèves relèvent du dispositif “français-langue étrangère” (FLE) que le bassin tente actuellement de faire fonctionner en accord avec l’inspection académique. élaborer et organiser des procédures en reconnaissant le travail que certains effectuaient déjà, et en les engageant à le poursuivre”, conclut Jean Troude. Le pari des BAPE sera maintenant de garder un équilibre pour ne pas tomber dans un excès de formalisme ! NATHALIE LE GARJEAN LE SECRET DES BAPE RÉUSSIS Pour bien fonctionner en réseau, tous sont persuadés de la nécessité de reconnaître la complémentarité de chacun et de partager des valeurs communes. “Créer des BAPE, c’est également mettre du formel sur de l’informel, 7 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 (1) Les collèges et lycées de Saint-Malo, Dinard, Cancale, Combourg, Dol-de-Bretagne, Tinténiac, le collège de Pleine-Fougères. (2) Entre 1982 et 1996, l’absentéisme est passé de 1,77 à 2,2 élèves absents par jour et par classe. Les redoublants sont plus absentéistes. dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX Bassin de Morlaix-Carhaix DES PARCOURS D’INSERTION SUR MESURE Pour aider chaque jeune à obtenir une qualification, la mission générale d’insertion doit s’appuyer sur un vaste réseau de compétences internes et externes à l’Éducation nationale. “La mission générale d’insertion (MGI) mobilise les établissements scolaires publics, collèges et lycées, les centres d’information et d’orientation de Morlaix et Landerneau, le Greta d’Armorique à Morlaix”, explique Dominique Lemounaud, proviseur du lycée Tristan Corbière à Morlaix et coordonnateur de la mission. Ce découpage était calqué sur les zones d’emplois de l’INSEE. Au début du mois de mars 2000, une présentation des bassins d’animation de la politique éducative (BAPE) est faite aux différentes équipes. “Le projet concerne le bassin de Morlaix-Carhaix, et y ajoute Rostrenen. L’idée est désormais de faire coïncider MGI et BAPE”. L’objectif reste le même : accompagner chaque jeune pour l’aider à obtenir une qualification et préparer son insertion. UNE LONGUE HISTOIRE DE TRAVAIL EN RÉSEAU Au-delà des dispositifs et des différentes mesures mises en place, le travail mené auprès des jeunes en difficulté n’a jamais cessé. Dès 1986, alors que la circulaire ministérielle du 30 mai propose de favoriser l’aide à l’orientation professionnelle, de créer des formations adaptées et de contribuer à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, les acteurs du bassin de Morlaix sont à l’œuvre. Avec la mise en place du DIJEN, Dispositif d’insertion des jeunes de l’Éducation nationale, les animateurs-formateurs tissent peu à peu un réseau et apprennent à travailler ensemble : agences ANPE du bassin, mission locale, coordonnateur emploiformation de la direction du travail, travailleurs sociaux, responsables des observatoires emploi-formation… qualification. Réaliser son projet professionnel et personnel peut devenir une démarche progressive. “Le Dijen a proposé de mettre en place un CIPPA sur le bassin de formation de Morlaix car l’on y avait repéré des publics en difficulté. Dès cette période, nous avons travaillé avec le collège PierreMendès-France puis plus tard, avec le lycée Tristan Corbière à Morlaix.” En 1993, le dispositif (Dijen) devient une mission (Mijen) qui doit être partagée par tous : “C’est l’époque où se structurent les bassins de formation. La Mijen nous permet d’apprendre à travailler avec tous les acteurs de l’insertion”. Lorsque la Mission générale d’insertion de l’Éducation nationale (MGI) voit le jour en 1996, les partenaires ont acquis une habitude de travail autour d’objectifs communs : aider les jeunes à se préparer à leur vie socioprofessionnelle et citoyenne, faciliter leur accès à la formation professionnelle et à la qualification, les accompagner dans leur recherche de solutions de formation et d’insertion sociale et professionnelle en préparant leur sortie du système éducatif, et en organisant leur suivi. Un CD-Rom a été réalisé avec les jeunes accueillis au sein d’un atelier musique dans les groupes Sofia (Session d’orientation et de formation individualisée par alternance) et FI (formation intégrée) - disponible sur simple demande. Contact : Point accueil Mission insertion, lycée Tristan Corbière, 16, rue de Kervéguen, 29205 Morlaix cedex - Tél. / fax 02 98 62 00 82. MOBILISER LES RESSOURCES INTERNES UNE ATTENTION QUOTIDIENNE Les établissements de formation initiale et continue ainsi que les CIO font aussi partie intégrante du dispositif : “La démarche d’insertion ne se conçoit que collectivement”, expliquent Gilles Bélec, Bernard Bannier et Philippe Pellé, animateurs-formateurs des bassins de Morlaix-Carhaix. “Le but est de préparer les jeunes de 16-18 ans, les plus en difficultés, à une insertion professionnelle. Il nous faut sans cesse trouver de nouveaux supports pour les remotiver, les réconcilier avec le système scolaire. Nous frappons alors à la porte des entreprises pour organiser des stages d’alternance et permettre aux jeunes de découvrir le monde économique.” En juillet 1989, une nouvelle étape est franchie avec la loi d’orientation : “chaque jeune à droit à une éducation lui permettant de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, et d’exercer sa citoyenneté”. Cette loi met l’accent sur le processus continu de formation (initiale, insertion, éducation permanente) pour obtenir une La MGI s’adresse aux jeunes de plus de 16 ans, qui quittent le collège ou le lycée ou restent sans solution à l’issue du premier cycle de l’enseignement supérieur. C’est en général l’enseignant ou le conseiller du CIO qui repère la difficulté. Les parents et les différents intervenants se rencontrent pour tenter de comprendre la nature de l’obstacle ou de l’échec. Si aucune solution interne n’est possible, l’élève rencontre l’animateur-formateur de la MGI. “Nous accueillons, et aidons ce jeune à construire un projet. Nous prenons le temps de l’écouter, de le comprendre. Nous lui proposons des mini-stages d’observation et de sensibilisation dans un secteur professionnel où il aimerait exercer. Nous essayons de construire la meilleure réponse à partir de ses goûts et de ses motivations.” Un contrat est passé avec le jeune, sur un ou deux projets avec des objectifs modestes, mesurables à très court terme. C’est ainsi qu’une action Arts plastiques a été 8 bloc notes / ◆ Dominique, Franck, Avrann et Stérenn, en formation à la MGI de Morlaix. mise en place tout au long de l’année scolaire pour créer une dynamique. Elle a concerné un groupe de 27 jeunes de 16 à 18 ans, repérés par le CIO. Diverses activités leur ont été proposées autour de la peinture, du modelage, de la sculpture, du travail de la pierre, de la photo. “Il s’agissait de retracer l’histoire de Morlaix au travers de l’un de ses anciens bateaux, la Cordelière, construit sous la reine Anne (S’il te mord, mords-les !) Cela a été l’occasion de visiter la ville, de rencontrer des élus, des habitants de Morlaix, de chercher des documents et des archives à la bibliothèque, de faire des photos de costumes d’époque, de monuments, revoir leur histoire”. CONSTRUIRE UN RÉSEAU “A LA CARTE” D’autres mesures adaptées peuvent aussi être proposées au jeune : SIO, SOFIA, MODAL, MOREA, ITHAQUE, FCIL, FDD (1)…. Car si l’insertion socio-professionnelle est un objectif visé, les formateurs ne perdent pas pour autant l’idée d’un possible retour vers la scolarité au lycée ou la mise en place d’un parcours qualifiant. Un suivi est mis en place pour vérifier la pertinence de l’action. Ainsi, Éric, malgré deux tentatives échoue au baccalauréat. Son désir est d’entrer au plus vite dans la vie active et de travailler. Un module de repréparation à l’examen par alternance (morea) lui est proposé pour l’aider à repréparer son examen, inscrit dans un établissement scolaire, tout en travaillant dans une entreprise. À force de ténacité, DÉCEMBRE 2000 Éric finit par décrocher un bac pro. Autre exemple : Sophie, après un bac L et une expérience d’aide-soignante, souhaite devenir médecin. Un module d’accueil en lycée (modal) l’aide à construire un nouveau projet : cours de rattrapage en maths, physique, biologie dans un lycée, auxquels s’ajoutent des cours par correspondance. Sophie acquiert les conditions suffisantes pour entamer sa formation universitaire. ANALYSER LES RELATIONS Gilles Bélec et Bernard Bannier “voyagent” dans le bassin ; ils observent et recueillent ainsi de multiples informations utiles à l’évolution du dispositif : “Nous essayons de repérer les difficultés qui peuvent se poser sur un bassin. À chaque fois, nous mettons en place un groupe de travail pour réfléchir à une stratégie locale. Nous agissons comme un observatoire pour essayer de trouver des réponses avec l’ensemble de nos partenaires, et interpeller si besoin les décideurs, les responsables d’établissements…” TUGDUAL RUELLAN (1) SOFIA : session d’orientation et de formation individualisée par alternance • SIO : session d’information et d’orientation • CIPPA : cycle d’insertion professionnelle par alternance • MODAL : module d’accueil au lycée • MOREA : module de repréparation à l’examen par alternance • ITHAQUE : itinéraire personnalisé d’accès à la qualification et aux diplômes • FCIL : formation complémentaire d’initiative locale • FDD : formation dérogatoire diplômante • FI : formation intégrée. dossier ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX Bassin de Dinan UNE ÉTUDE SOCIOLOGIQUE SUR LE BASSIN Pourquoi nos taux de doublement sont-ils si importants ? Pour répondre à cette question, les membres du BAPE de Dinan souhaitent faire réaliser une étude sociologique. Une manière de mieux connaître la population du bassin. Depuis de nombreuses années, chaque trimestre, les chefs d’établissement des huit collèges, des deux lycées professionnels, les directeurs du CIO et de l’EREA et la Mission générale d’insertion (MGI) se rencontrent en réunion de district. “C’est pour nous l’occasion d’échanger et de réfléchir sur des propositions du rectorat, ou de l’inspection académique, comme l’évolution des quatrièmes technologiques par exemple”. Ce fonctionnement commun, facilité par la petite taille du district (aujourd’hui bassin de Dinan), semble naturel à Philippe Vincent, principal du collège Chateaubriand à Plancoët et coordonnateur de ce nouveau bassin d’animation de la politique éducative (BAPE). “En association avec un groupe de chefs d’établissement, de chefs de travaux et d’enseignants, nous avons même réussi à organiser un programme d’actions sur l’information et l’orientation des élèves de troisième du bassin”. Avec la création des BAPE, le coordonnateur et les correspondants se demandent bien sûr quel sera leur rôle, leur légitimité, leur pouvoir de décision, et sur quels dossiers… Et en particulier, Philippe Vincent, s’interroge sur la manière dont il peut se situer visà-vis de la politique de district menée jusqu’à présent par l’inspection académique des Côtes-d’Armor. “L’inspection académique nous a ainsi proposé de participer à la répartition des crédits des projets d’établissement. Pourquoi pas ? Mais pour le moment cette compétence d’évaluation des actions de nos collègues ne nous est pas reconnue”. La multiplicité des dispositifs “contribue à compliquer les relations à l’interne et avec nos partenaires” soulève le coordonnateur également membre du réseau de ressources et relations humaines (RRH) et du dispositif d’aide aux personnels de l’académie de Rennes (DAPAR). DES IMPRESSIONS PRÉOCCUPANTES En 1999, le district scolaire de Dinan est confronté à une situation préoccupante : son taux de redoublement en fin de sixième est de 16,9 %. Ce phénomène touche également les quatrièmes, troisièmes et secondes. Le rapport d'octobre sur l'orientation classe le secteur en dernière position du département. “L’inspection académique nous a interrogés sur les raisons de ces mauvais résultats. Nous avons décidé de faire une réponse commune et de trouver les moyens de réaliser un diagnostic”. élèves, quelle que soit leur origine sociale, nous avons pensé à une étude sociologique”, commente Philippe Vincent. D’autant que d’autres indicateurs confirment ces impressions partagées par tous. Les équipes pédagogiques, pourtant motivées, semblent découragées devant des enfants en difficultés, des clivages existent entre les jeunes professeurs et les plus anciens. Les parents sont peu présents dans les conseils d'administration, les conseils de classe. En matière d’orientation, ils délèguent leur pouvoir aux établissements, mais très attachés à leur “pays”, ils n’envisagent pas la poursuite d'études de leurs enfants au-delà du territoire de Dinan. L’analyse sociologique devra permettre une meilleure connaissance du public et mesurer “la capacité des établissements à solliciter différentes ressources internes et externes pour créer une dynamique”, peut-on lire dans le cahier des charges de l’étude. “Les relations entre les établissements, les parents, les élèves, les associations… peuvent être des sources d'innovation et d'expérimentation de pratiques pédagogiques et extra-pédagogiques mieux adaptées aux élèves en difficulté”. UN FINANCEMENT COMPLEXE UNE APPROCHE DE TERRAIN “Pour aller au-delà de ce sentiment diffus d’un manque d'ambition et de motivation chez les Les membres de la BAPE contactent alors un sociologue, membre du LSCI(1) et “parent d’élève” qui rédige un premier projet d’en- quête impliquant l’ensemble de la population du bassin. Budgétisé à plus de 400 000 francs pour une durée de trois ans, le financement de cette vaste étude sociologique pose un vrai cas d’école. “Le fonds social européen peut prendre en charge 45 % du montant total. Pour le reste, nous allons devoir prendre notre bâton de pèlerin et contacter les collectivités locales : les syndicats intercommunaux, les communautés de communes… Mais avec quelle étiquette, quelle légitimité ? Et si nous trouvons les financements qui nous manquent, qui recevra l’argent ? Cette nouvelle organisation en BAPE pose le problème du budget collectif d’un groupement d’établissements”. Les réponses à ces questions “matérielles et financières” intéresseront certainement d’autres BAPE, aussi, renoncer serait dommage… NATHALIE LE GARJEAN (1) Laboratoire de sociologie du changement des institutions. Bassin de Lorient-Quimperlé ENTENTE SUR LA CARTE DES FORMATIONS Options de langues, seconde de technologies et systèmes automatisés (TSA), formations complémentaires d’initiative locale (FCIL), brevet de techniciens supérieurs (BTS), l’entente entre les membres du bassin de Lorient-Quimperlé leur permet de bien répartir leurs formations. La coopération entre la trentaine d’établissements et centres d’information du bassin de Lorient-Quimperlé est déjà affaire ancienne, et sur de nombreux dossiers, elle a donné des résultats satisfaisants. Comme l’explique Alain Collas, proviseur du lycée Colbert à Lorient, “l’ensemble des participants à l’assemblée de bassin (réunion des chefs d’établissement et des directeurs de CIO) se sont retrouvés sur un mode de fonctionnement reconnu par tous. Ils discutent en conseil de bassin de tous les projets des établissements et formalisent leurs décisions dans un contrat qui les engage.” La meilleure illustration de ce travail en commun réside dans la répartition des options, aussi bien de langues III, en dépit de la très forte concurrence entre Lanester et Lorient, que pour les nouvelles options de seconde comme TSA, cette fois entre Lorient et Quimperlé. On peut aussi citer l’entente sur les formations complémentaires d’intérêt local (FCIL). Succès également, le choix de privilégier le projet de Port-Louis, plutôt que celui de Lorient, de création d’une nouvelle section de bac professionnel Structures métalliques, pour tenir compte du recrutement. L’accord a été plus difficile à trouver sur les dossiers d’ouverture de filière au niveau des BTS et de la préparation de concours, notamment dans le domaine sanitaire et social. Parmi les raisons de cette bonne entente, 9 bloc notes / ◆ les chefs d’établissement avancent la concertation avec les enseignants au moment de la préparation du dossier, mais aussi la plus grande liberté d’expression dans une assemblée de pairs : “La participation aux trois ou quatre réunions annuelles est toujours élevée. Elle renforce notre habitude à réagir en réseau. C’est l’occasion d’une plus grande créativité et d’une plus grande efficacité”. UN PROBLÈME DE LISIBILITÉ Pour autant, “le ministère n’a pas encore tiré toutes les conséquences de son projet d’organisation par bassin”, estime Alain Collas. “Nous avons rempli notre contrat au niveau local”, confirme Bernard Fronsacq, proviseur du lycée professionnel Roz Glas à Quimperlé. “Mais la communication se fait mal sur le plan géographique, entre bassins voisins. Nous souhaiterions que l’inspecteur DÉCEMBRE 2000 référent intervienne à la fois sur le plan thématique, (par exemple, comment faire pour que 100% des jeunes obtiennent au moins une qualification de niveau V), mais aussi géographique”. Cependant, les deux chefs d’établissement, qui ont mené à bien la mise en commun de la politique d’information sur l’orientation, regrettent un manque de vision globale des filières de formation qui finalement nuit aux élèves.“Le rectorat continue à raisonner au niveau de l’établissement : pour ouvrir une nouvelle section, le lycée doit d’abord en fermer une, alors que nos propositions, issues d’une réflexion collective, tiennent compte des besoins de formation de l’ensemble du bassin”, souligne Alain Collas. “Et c’est bien là l’intérêt des BAPE”. Enfin, le découpage géographique des bassins ne tient pas compte des frontières administratives : “Il serait souhaitable que les autres services de l’État avec lesquels nous travaillons connaissent cette nouvelle organisation”. Au final, cependant, les deux chefs d’établissement reconnaissent leur satisfaction devant un projet académique “qui reprend toutes nos préoccupations et nous suggère de nouvelles pistes de travail en commun. Par exemple, l’ouverture internationale”. CLOTHILDE CHÉRON actualités Brèves Travaux personnels encadrés au lycée RÊVONS L’INDE Le carnet de bord “Rêvons l’Inde” a été réalisé par une vingtaine de délégués du conseil départemental des jeunes d’Ille-et-Vilaine (commission Tiers-Monde). Tiré à 5 000 exemplaires, “Rêvons l’Inde” a été diffusé à tous les collèges publics et privés de Bretagne. Après avoir choisi de faire connaître les traditions d’un pays du Tiers-Monde, les jeunes ont effectué des recherches sur l’histoire, la population, les traditions, la cuisine, les conditions de vie et de travail avec en particulier celui des enfants. Ils ont également rencontré une compagnie de danse indienne “prana” et dégusté des plats indiens. Avec l’aide de leurs animateurs (enseignants et principaux de collèges), ils ont enfin mis en forme cet ouvrage riche d’illustrations, d’annotations et de définitions. Rappelons que le conseil départemental des jeunes rassemble 103 délégués (un élève de cinquième par collège public et privé) répartis en six commissions. Chaque année, ils doivent travailler sur un projet “réaliste” devant être soumis au vote de leurs pairs. Un budget est ensuite mis à leur disposition par le département. Outre une sensibilisation à la vie démocratique, les jeunes de la commission Tiers-monde ont compris que vivre en France était un privilège… APPEL À CONCOURS L’affiche gagnante du concours 99-2000 SÉCURITÉ ROUTIÈRE Depuis la rentrée 1999, le Conseil général d’Ille-etVilaine mène avec succès une campagne de prévention routière auprès des classes de troisièmes. Cette année, tous les collèges et lycées professionnels du département pourront participer à un concours d’idées sur la prévention des accidents de la route. Avant le 31 janvier 2001, les classes de troisième doivent réaliser un “message gagnant pour la vie” sur le support de leur choix : affiche, film vidéo, bande dessinée, jeu… En février, un jury sélectionnera les huit meilleurs projets qui prendront part à la super finale d’avril : une présentation du projet en 15 minutes et la participation à un jeu télévisé de questions-réponses sur la sécurité routière. Les huit classes finalistes seront invitées à une journée de découverte de la conduite sur piste… et tous les participants seront récompensés. L’AUTONOMIE DANS LE TRAVAIL Travailler de manière plus autonome et à partir de multiples ressources, en particulier numériques, tel est l’objectif des travaux personnels encadrés proposés aux élèves de première dans le cadre de la réforme des lycées. Au cours de l’année 2000-2001, tous les lycées d’enseignement général vont devoir organiser des travaux personnels encadrés. Expérimentés au cours de l’année scolaire 1999-2000, dans les classes de première de certains lycées, cette nouvelle formule de travail doit permettre aux lycéens de développer leur autonomie, leur capacité à s’organiser et à trouver seuls des ressources documentaires. Les thèmes d’études des lycéens varient selon les filières du bac et portent par exemple sur la ville, la frontière (série L), les entreprises, la presse écrite (série ES), la croissance, l’eau, les sciences et aliments (séries S)… Pour répondre aux problèmes concrets posés par l’organisation pratique de ces séances de travail : quelles salles, quels matériels, quel encadrement, avec quels enseignants… ? des efforts sont d’ores et déjà faits pour aider les équipes pédagogiques. “L’équipement informatique des lycées est en augmentation considérable. En deux ans, le Conseil régional a doté chaque établissement de plus de 30 ordinateurs supplémentaires. Côté logiciels, le ministère de l’Éducation nationale a accordé environ 3 MF aux académies pour des achats collectifs de logiciels disciplinaires en histoire-géographie, sciences physiques…” souligne Maurice Guernalec, conseiller aux technologies de l’information et de la communication auprès du recteur. Un forum et un espace de publications permettent aux équipes pédagogiques de com- muniquer. Ainsi, la rubrique “TPE”sur le site de l’académie de Rennes, animée par Joël Lesueur, coordonnateur des IA-IPR, avec le soutien technique de collègues du service informatique académique, apporte des réponses aux questions de contenu et d’organisation matérielle de ces travaux. En mai et juin dernier, les inspecteurs de disciplines et de vie scolaire et le directeur du CRDP de Bretagne se sont déplacés dans les départements pour rencontrer des proviseurs, des enseignants, des documentalistes… De nombreux liens sont également faits vers des sites institutionnels, comme le récent Eduscol (www.eduscol.education.fr) lancé par le ministère de l’Education nationale le 22 novembre dernier. UNE NOUVELLE POLITIQUE DOCUMENTAIRE Du côté des ressources documentaires, le réseau des centres de documentation pédagogique propose, à travers son site “Savoirscdi”, des informations complètes et des sources d’information au service des enseignants et des élèves. L’enjeu des travaux personnels encadrés est bien de permettre aux élèves de construire eux-mêmes leurs connaissances à partir de pistes proposées par les enseignants. Jean-Pierre Gabrielli, directeur du CRDP de Bretagne est également convaincu que le métier de documentaliste est en plein bouleversement, “car pour aider les professeurs, la politique documentaire des CDI doit évoluer de la médiathèque à la capacité de mettre en ligne sur des réseaux internes à l’établissement un recensement de sites, de portails, d’adresses utiles”. Ainsi, depuis la rentrée 2000, à titre expérimental, le directeur du CRDP, accompagné de son équipe, rencontre des enseignants et des documentalistes d’établissements bretons pour réfléchir sur le rôle du CDI et la création d’un intranet documentaire dans l’établissement. À suivre… NATHALIE LE GARJEAN Quelques sites pour en savoir plus : www.ac-rennes.fr (rubrique pédagogie, TPE) www.cndp.fr • www.educlic.fr • www.education.fr PÉDAGOGIE MATHS ET TICE Dans le cadre d’un parcours pédagogique diversifié, les collèges de Janzé et de Châteaugiron mènent depuis deux ans un projet commun de création d’un recueil de données mathématiques (définitions, figures-types, propriétés, exercices, etc.) utilisable sur Internet. Cette action concerne un groupe de 12 à 20 élèves volontaires qui travaille en binômes avec un professeur de mathématiques et de technologie pendant environ 15 séances de deux heures. Après une première phase d’apprentissage de l’outil informatique, les élèves choisissent un thème de mathématiques de niveau cinquième ou sixième et listent les points importants pour créer plusieurs pages d’un mini-dictionnaire informatique. Ces informations sont ensuite mises en forme avec des logiciels spécifiques (Publisher, Géoplan). Enfin, les données sont mises en ligne sur Internet. Cette année, afin de favoriser les échanges conviviaux entre les élèves et les collèges, les deux établissements s’adresseront des messages, des photos numériques. Un “défi mathématiques” sera organisé pour stimuler le goût de l’effort et de la recherche entre les élèves des deux collèges ! Cette action s’inscrit dans le projet du collège de Janzé qui vise à gérer l’hétérogénéité, à développer l’autonomie de l’élève, à ouvrir le collège sur l’extérieur et à utiliser les technologies de l’information et de la communication. Un premier bilan a permis de mettre en évidence la réelle prise d’autonomie et l’acquisition de compétences sur les logiciels de PAO et une meilleure maîtrise des thèmes mathématiques étudiés. Tous les élèves apprécient la démarche et certains, en difficulté, ont repris confiance. MATHÉMATIQUES EN FÊTE Dans le cadre de la fête de la Science, les professeurs de mathématiques du collège de Plestin-Les-Grèves désireux de donner du sens à leur enseignement ont sollicité Benoît Rittaud, maître de conférence à l’Université de Paris XIII, spécialiste en théories des nombres. Il a présenté “l’Histoire d’irrationnels” aux élèves de quatrième et de troisième, pour laquelle il a obtenu le premier prix avec mention spéciale du jury, lors du prix d’Alembert des lycéens de mai dernier. Il y a deux mille cinq cents ans, le Grec Pythagore Des projets professionnels pluridisciplinaires FORMALISER DES PRATIQUES Au cours de l’année 2000-2001, les projets pluridisciplinaires à caractère professionnels (PPCP) vont Des rencontres départementales entre inspecteurs, chefs d’établissement, chefs de travaux, enseignants de disciplines générales, technologiques et professionnelles, et les documentalistes ont été organisées afin d’apporter des réponses concrètes aux équipes éducatives. être développés dans tous les lycées professionnels. “Impliquer une équipe pédagogique et des élèves dans une réalisation professionnelle concrète” : l’objectif des projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP) créés dans le cadre de la réforme des lycées est clair. Quatre établissements publics et privés ont développé un projet dans le cadre d’une expérimentation en 1999-2000. Cette année, tous les lycées professionnels seront amenés à créer leurs projets pédagogiques professionnalisés pour les BEP et les Bac pro. Le plus souvent, ces projets formalisent des pratiques déjà adoptées dans certains établissements dans lesquels des opérations comme “Une entreprise dans votre lycée” (1) par exemple ont été déjà menées. UN ACCOMPAGNEMENT INSTITUTIONNEL Depuis la rentrée, des réunions de présentation ont permis aux chefs d’établissement, chefs de travaux, enseignants de discipline générale et technologique et documentalistes d’échanger sur ce que sont ces projets pluridisciplinaires à caractère professionnel. La rubrique “PPCP” du site académique (2) propose également des recommandations pédagogiques et des ressources documentaires comme DOCTEC, une base documentaire de notices de revues techniques que reçoivent les lycées. Dans chaque établissement une personne relayera ces projets de manière à constituer >> 10 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 une base de données des thèmes, classes, disciplines d’environ 1 000 projets, selon les estimations de la Délégation académique aux enseignements techniques (DAET) chargée de l’information et de l’initiation du projet en collaboration avec les inspecteurs. “Ces projets ne seront en aucun cas évalués”, insiste Anne Panaget, chargée de mission à la DAET. “Ils représenteront autant de contacts possibles pour les équipes pédagogiques qui souhaiteraient échanger sur un thème”. NATHALIE LE GARJEAN (1) Une entreprise dans votre lycée est une opération destinée à sensibiliser les élèves à toutes les démarches techniques et commerciales de la création d’une entreprise. (2) http://www.ac-rennes.fr (rubrique pédagogie, ppcp). actualités Former les futurs conseillers d’orientation psychologues UN QUATRIÈME CENTRE EN FRANCE L’ouverture du centre de formation des conseillers d’orientationpsychologue à Rennes est l’aboutissement Pour les cinquièmes du collège Laënnec à Pont l'Abbé, l'initiation à la géologie commence sur le terrain. Avec un menu copieux : l'étude d'un paysage et son évolution. Les dunes et les palus, les falaises mortes, la transformation des rochers en sable et l'utilisation par les hommes des ressources naturelles, à partir d'un menhir, d'un calvaire et d'une maison de granit sont au programme de cette observation du sous-sol bigouden. engagé depuis avril 1999. Le 25 septembre dernier, les trente-six stagiaires de la première promotion du CEFOCOP de Rennes ont entamé leur formation de deux ans. Jacques Juhel, directeur du centre voit aussi dans ce rapprochement “un moyen d'améliorer la qualité de la formation dispensée aux stagiaires COP”. Salarié à mi-temps à l’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes), Richard Meyer, professeur associé en psychologie du travail et membre de l’équipe du CEFOCOP, assurera un lien plus étroit entre le centre et les entreprises. L’ABOUTISSEMENT DE 18 MOIS DE TRAVAIL Le CEFOCOP est installé sur le campus de la Harpe, au sein de l’université de Rennes 2 Haute-Bretagne, qui a mis à sa disposition des locaux et des matériels informatiques neufs. Après l’INETOP à Paris (qui dépend du CNAM), l’université Charles de Gaulle à Lille et celle d’Aix-Marseille, l’université de Rennes 2 Haute Bretagne à Rennes est le quatrième établissement d’enseignement supérieur en France à avoir reçu l’agrément du ministère pour assurer la formation des conseillers d’orientation-psychologues. Pour Jacques Juhel, le point de départ de cette création est conjoncturel. “L’importance du nombre de conseillers contractuels et les prévisions de départs en retraite dans les années qui viennent, a conduit le ministère à décider la formation d’une quarantaine de COP supplémentaires chaque année”. Le CEFOCOP est l’aboutissement d’un travail engagé depuis avril 1999 et pour lequel Rennes était en compétition avec Toulouse. Une victoire due à la qualité du projet pédagogique rennais, se sont félicités Jean Brilhaut, président de l’Université de Rennes 2, et Marc Debène, recteur de l’académie de Rennes lors de l’inauguration du centre, le 13 octobre dernier. NATHALIE LE GARJEAN Originaire de Chateaubriand, Marie-Ange Le Rouge était conseillère d’orientation-psychologue auxiliaire depuis 5 ans. Cette formation répond pour elle à un besoin de se former, de prendre du recul vis-à-vis de ses pratiques de travail. “Je vais pouvoir avoir des réponses à mes questions sur la psychologie de l’enfant, de l’adolescent et des autres publics et avoir la possibilité de mieux connaître le monde du travail.” ▼ DES LIENS ÉTROITS ENTRE CIO ET CEFOCOP “J’ai souhaité devenir conseillère d’orientation pour donner des repères aux jeunes, les aider à s’en sortir, à trouver leur voie de formation et à choisir leur vie professionnelle”. Caroline Luis vient de terminer une licence de psychologie à l’Université de Rennes 2. Le projet pédagogique du CEFOCOP lui semble particulièrement intéressant : “Bien sûr, les stages obligatoires dans les différents CIO des académies de Caen, Rennes et Nantes nous posent des problèmes matériels pour trouver un hébergement, organiser nos déplacements, mais la présence de tuteurs dans ces CIO enrichit la formation”. Pour résoudre ces questions, les étudiants ont même décidé d’ouvrir un forum électronique d’échanges d’informations pratiques et d’adresses d’hébergement. ▼ “La première année, les étudiants doivent obligatoirement choisir leur stage dans les CIO des académies de Caen, Nantes et Rennes, avec lesquels nous avons organisé un tutorat pédagogique”, explique MarieArmelle Kerbiriou, conseillère d’orientation-psychologue et coordinatrice des études. “Créer un lien étroit entre les tuteurs de ces CIO et le CEFOCOP fait partie des exigences de notre projet de formation”. Un forum électronique a ainsi été créé spécialement pour les tuteurs sur le site Internet du CEFOCOP (www.uhb/sciences-humaines/CEFOCOP). Animations TIC COMPRENDRE ET UTILISER LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Mini-conférences, travaux en ateliers, expériences d’utilisation des TIC dans une discipline… les animations “TIC” apportent une aide concrète aux enseignants ou à toute personne intéressée par les technologies de l’information et de la communication. Les animations TIC se déroulent toute l’année et dans toute l’académie dans les espaces ressources des bassins d’animation de la politique éducative. Sous forme de présentations générales, de démonstrations de logiciels et de séquences pédagogiques ou d’ateliers, ces animations apportent des réponses précises aux questions liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans un établissement. Les enseignants a fondé l’école dite pythagoricienne, pour laquelle “tout est nombre”. Nous devons à cette école la découverte des nombres “irrationnels”, c’est-à-dire ceux qu’on ne peut écrire que comme rapport de deux nombres entiers (comme 5/9). Le nombre pi, ou la racine carrée de 2, sont des nombres irrationnels. Les élèves ont été très attentifs à cet exposé pourtant difficile et ont été surpris de découvrir les rapports entre les mathématiques et des applications concrètes, comme l’élaboration d’un calendrier précis et simple. Ils ont aussi appris que certains problèmes mathématiques ne sont pas à l’heure actuelle résolus. ÉTUDES EN SOUS-SOL d’un travail de qualité Originaires de toute la France, les trentesix premiers étudiants-stagiaires du CEFOCOP de Rennes - heureux lauréats du concours national de conseillers d’orientation-psychologues - vont suivre durant deux années une formation à la fois universitaire et professionnelle. Déjà titulaires d’une licence, d’une maîtrise, d’un DEA ou d’un DESS de psychologie, ils vont pouvoir approfondir leurs connaissances théoriques et pratiques sur les approches psychologiques et psychosociologiques des différents publics, les théories et les techniques de l’évaluation psychologique des personnes, la démarche éducative en orientation… Six stages “sur le terrain” seront également répartis au cours de leur formation. Ces futurs COP passeront ainsi 15 semaines en CIO et cinq en entreprise. Durant la première année, les étudiants réaliseront un mémoire d’études et de recherches sur la psychologie appliquée au domaine de l’orientation scolaire et professionnelle. Au total, une soixantaine de responsables ou formateurs des services d’orientation, de l’IUFM et de l’Université interviendront au cours de cette formation. Brèves À l’espace ressource multimédia à Rennes, explication du fonctionnement d’Internet et des réseaux locaux. échangent ainsi des pratiques, confrontent leurs difficultés, afin de s’approprier l’outil et devenir autonomes. Ce dispositif académique fait partie d’un protocole d’accord entre l’académie et le CRDP. Le cahier des charges des interventions est défini en commun, le CRDP assurant l’organisation des animations sur le territoire breton, en liaison avec les corps d’inspection. Le dispositif s’appuie sur les ressources matérielles et humaines des CDDP et des espaces ressources. Il fait aussi appel à des intervenants de diverses origines (enseignants, techniciens, universitaires). L’IUFM sera également associé dans les semaines qui viennent. Les inscriptions, ouvertes à tous les personnels du premier et du second degré, se font sur le site Internet du CRDP : www.ac-rennes.fr/CRDP. PROJETS D’ÉTABLISSEMENT MODERNISER POUR RENDRE PLUS ATTRACTIF Le 18 septembre 2000, le lycée rennais Mendès France a signé son contrat régional de développement baptisé "moderniser le lycée pour être plus attractif". Ce contrat, élaboré après concertation avec tous les personnels, définit les engagements financiers de la Région pour une période de quatre ans. Pour le lycée, il s'agit tout d'abord de travaux d'équipement : modernisation de l'internat avec un espace santé, un nouvel amphithéâtre, des salles spécialement réservées à la vie lycéenne ; modernisation du restaurant scolaire et des cuisines ; restructuration des ateliers maçonneries et second œuvre, des locaux administratifs et du CDI. "Dès son lancement, la perspective d'un contrat de développement avec le Conseil Régional a reçu un accueil favorable dans le lycée" souligne Joël Bianco, proviseur. "La communauté éducative s'est donc mobilisée, la réflexion s'est engagée pour rassembler les idées et définir des priorités". À l'occasion de cette signature, les invités ont pu découvrir le lycée grâce à une visite guidée et commentée par les élèves et les enseignants des différents ateliers, du laboratoire acoustique… Ils ont aussi pu découvrir une activité théâtre incluse dans certains cours de français pour mieux préparer les oraux du bac. Les apports bénéfiques de l'échange franco-allemand présent dans le cursus de formation des élèves leur a également été présenté. La manifestation s'est terminée par un buffet organisé dans le "patio", cœur de l'établissement, décoré pour l'occasion par des œuvres réalisées par les élèves des différentes filières (métallerie, bois, charpente, dessin…). TICE MICROS POUR TOUS Le collège du Lannic à Camaret est très branché sur l'informatique : dans la “cybersalle” contiguë à la salle de technologie, quatorze ordinateurs sont reliés à Internet, trois au CDI. Les élèves passent entre trois et quatre heures par semaine devant leurs claviers (en soutien ou en cours de français et de maths). À la pause du déjeuner, ils peuvent aussi avoir accès au Net. Un laboratoire de langues avec un système de reconnaissance vocale pour parfaire la prononciation est opérationnel depuis la rentrée. Les ordinateurs sont également accessibles aux enfants du primaire et aux habitants de Camaret. ÉCOLE - ENTREPRISE CA ROULE ! Au lycée de Cornouaille à Quimper, les BTS Action commerciale viennent de signer une convention avec les dirigeants des transports en commun de leur ville. Les compétences des lycéens seront ainsi mises au service des usagers : distribution de croissants lors de la journée sans voitures, opération “Père Noël”, sondages par téléphone sur l'extension des réseaux vers les communes de Quimper Communauté… Les lycéens avaient déjà eu l’occasion de collaborer aux actions de communication de l’entreprise de transports, et la convention officialise désormais ces rapports. L'ENTREPRISE AU LYCÉE Dans le cadre de la semaine, “l’entreprise à l’école”, le lycée Yves Thépot à Quimper a invité le directeur des ressources humaines d'une société finistérienne, Livbag, spécialisée dans l'assemblage de détonateurs pour airbags. Le DRH était accompagné par un ancien élève, à présent salarié de l'entreprise. Bien plus qu'une simple information, cette rencontre fut l'occasion d'échanges très pointus sur la formation, le temps de travail, les salaires ou encore le chiffre d'affaires. Livbag accueille déjà de nombreux stagiaires venus du lycée Thépot et embauche environ cent salariés chaque année. >> 11 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 actualités Après un chef d’établissement (BN n° 26), une enseignante de mathématiques (BN n° 28), Bloc-Notes poursuit sa série de portraits de personnels de l’Éducation nationale. Christophe Maignan, enseignant d’histoire-géographie UN JEUNE ENSEIGNANT BAROUDEUR Christophe Maignan enseigne l’histoire-géographie au collège et au lycée depuis six ans. Titulaire sur la zone de remplacement de Rennes depuis trois ans, il estime que ce statut lui permet d’apprendre son métier plus vite. Brèves MINI-ENTREPRISE D’INSERTION : DES COLLÉGIENS CRÉATEURS D’ENTREPRISES Durant l’année scolaire 1999-2000, une vingtaine d’élèves de quatrième d’insertion des collèges la Binquenais et Jean-Moulin à Rennes ont fabriqué 130 ranges CD et des supports de post-it. Leurs deux jeunes entreprises “Oscar” et “Young Business” leur ont permis de dégager 2 000 F de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 4 900 F (salaire de 5 F de l’heure, deux heures par semaine). Cette expérience concrète de travail en entreprise a été menée avec le réseau FACE “Fondation agir contre l’exclusion” et les a sensibilisé aux démarches commerciales et financières d’une entreprise. ÇA GLISSE… “D’accord, c’est assez stressant de commencer chaque année dans un nouvel établissement. Mais c’est aussi très stimulant”. Avec un large sourire, Christophe Maignan affiche une bonne humeur naturelle qui lui permet de faire face sans trop d’appréhensions au déménagement qu’il faudra organiser, aux contacts qu’il devra prendre avec son nouveau lieu de travail. “Cette année, j’ai appris 48 heures à l’avance où j’allais être nommé et dans quelles classes”. Bonne surprise : il reste à Redon pour la seconde année consécutive, mais après cinq années d’enseignement au collège, il se retrouve devant des jeunes de seconde, première et terminale au lycée Beaumont. “Cela m’a fait un choc : je ne connaissais pas les programmes de lycée et enseigner en terminale nécessite d’être encore plus exigeant.” Mais finalement, après quelques semaines de bachotage des programmes et de préparation de séquences pédagogiques, Christophe Maignan se sent plus à son aise. Avouons que ce jeune enseignant est habitué aux changements de décors. Outre ses n o m breux voyages, “Russie, États-Unis, Angleterre, Italie, Europe centrale et orientale…” il n’hésite pas à modifier son projet professionnel. Après un baccalauréat scientifique et six mois d’IUT de chimie, il se découvre soudain une passion pour l’histoire et la géographie, “en assistant, presque par hasard, à un cours formidable sur la Révolution française donné par le professeur André Lespagnol à la faculté de Rennes 2”. Sa voie est alors toute tracée et il aligne dans la foulée un DEUG, une licence, et obtient son CAPES d’histoiregéo “la seconde année et de justesse”, reconnaît-il. Nommé en 1994 dans un lycée professionnel de Nogent-Le-Rotrou, il se retrouve confronté à un public qu’il ne connaît pas vraiment. “Dès le premier jour, un élève de quatrième technologique m’a annoncé qu’il voulait devenir mécano et qu’il ne voyait pas ce qu’un cours sur Louis XIV lui apporterait”. L’IUFM ne l’avait pas préparé à ce cas de figure, alors il décide de prendre quelques libertés avec le programme. “Faire des cours magistraux n’avait aucun sens alors, avec l’équipe pédagogique, je leur ai proposé de réaliser un projet pluridisciplinaire sur les voitures, les premières Ford, les Bugatti, à l’époque de la révolution industrielle”. Une initiative qu’il avoue impossible à réussir sans un travail d’équipe au sein du lycée. UN SOUTIEN DES COLLÈGUES Nommé ensuite à Villaines-LaJuhel à 30 km de Mayenne (53), il découvre un collège rural et des élèves “polis, gentils, calmes, mais avec une faible ouverture culturelle”. Dans ce contexte plus serein, et tout en affinant sa connaissance des programmes de collèges, il apprend à mieux se connaître, à doser cours, travaux pratiques, devoirs, à “être attentif aux rythmes et aux signes de lassitude des élèves”. Il annonce clairement ses objectifs à la classe et la durée du programme. En fin de cours, il reprend les principaux points abordés. “Les élèves apprécient énormément de savoir où ils vont, pendant combien de temps et pour faire quoi ensuite”. Après un détour par Rénazé et Lassay-LesChateaux, toujours dans l’académie de Nantes, il arrive au collège Beaumont à Redon. “En dépit des nouveaux programmes à assimiler très rapidement, je me suis senti de plus en plus à l’aise dans ma manière d’enseigner. Et malgré l’impossibilité de m’intégrer dans la vie de l’établissement sur plusieurs années, et le regret de quitter certaines équipes pédagogiques, j’avais pris goût au changement”. APPRENDRE À SE CONNAÎTRE Dans ses péripéties de chaque rentrée, Christophe Maignan reconnaît devoir beaucoup à ses collègues, qui lui ont évité de faire quelques “belles gaffes”. “Dans un couloir, en salle des profs, autour d’un café, nous échangions sur des points particuliers du programme : “et ça par exemple ? Tu le traites comment et à quel moment ?”. Autant de conseils et de soutiens indispensables. Christophe Maignan se sent moins exigeant sur les contenus que ses collègues, plus expérimentés : “Je ne peux pas comparer le niveau des élèves depuis 10 ans. Je les prends à un niveau “a” pour les amener à un niveau “b” avec les instructions officielles comme fil directeur.” Au début de l’année, Christophe Maignan reste très sérieux, “très boulot, boulot”, il ne relâche la pression que progressivement, au fur et à mesure qu’il apprend à connaître sa classe et que ses élèves apprennent à le connaître. Après six années d’enseignement, son objectif est d’être sérieux, compétent et sympa avec ses élèves. Et en cas de difficultés comportementales avec l’un d’entre eux, il préfère se mettre en rapport avec le CPE. “Essayer de comprendre le problème avec un autre interlocuteur bien informé est indispensable pour moi : la vie personnelle de certains jeunes est parfois très difficile et très compliquée”. NATHALIE LE GARJEAN LECTURE - ÉCRITURE bloc notes ◆ DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Marc Debène RÉDACTEUR EN CHEF Jacky Le Gars RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Nathalie Le Garjean ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Jean-Pierre Hélias, Clotilde Chéron, Tugdual Ruellan, Sonia Le Traon. PHOTOS : Nathalie Le Garjean, Jacky Le Gars, MGI de Morlaix. RÉALISATION : Rectorat-Communication SITE INTERNET : www.ac-rennes.fr MÉL : [email protected] Rectorat d’Académie - 96, rue d’Antrain - CS 34415 35044 Rennes cedex CONCEPTION MAQUETTE : Ikkon ILLUSTRATIONS : Nono, Schvartz IMPRESSION : Les Lices s.a. ISSN 1254-3640 DES COLLÉGIENS PRENNENT LA PLUME ROMAN POLICIER Un “parfum de meurtre” et “le match noir et blanc” sont les deux nouvelles guingampaises écrites par 27 élèves de la section Segpa du collège Albert Camus à Guingamp avec la collaboration de l'écrivain Yves Pinguilly et le soutien de leur professeur de français Josiane Toudic. La première partie de “Rouge Sang, Noir Afrique” est une intrigue policière dont le point de départ est un accident de voiture. La seconde nouvelle raconte l’aventure de Bandian, un jeune footballeur qui arrive de Guinée et “casse la baraque” aux Girondins de Bordeaux. Ce livre est en vente au collège. Jérémy, 7 ans, sombre dans le coma à la suite d’un repas au restaurant. Simple intoxication ou empoisonnement ? A-t-il des ennemis ? L’inspecteur Yannick va mener “l’Enquête à la baguette”. Avec Marylène Salmon, leur professeur de français et l’aide d’Yves Pinguilly, écrivain, les élèves du collège des Hautes Ourmes à Rennes se sont initiés à l’écriture policière. Pour les besoins de l’enquête, ils se sont documentés auprès de spécialistes. Un lieutenant de police les a éclairés sur les systèmes policier et judiciaire. Des parents d’élèves, professionnels, leur ont expliqué le fonctionnement des urgences à l’hôpital et l’utilisation de certains médicaments. Les soixante-dix pages de ce roman, rigoureux et précis, révèlent l’humour, l’imagination et la créativité de ces jeunes écrivains. 12 bloc notes / ◆ DÉCEMBRE 2000 Les vacances des élèves du BTS Tourisme du lycée Laennec à Pont l'Abbé sont studieuses. Sept filles et un garçon ont assuré l'accueil du public à La Torche pendant la “Semaine de la glisse” et répondu à des centaines de renseignements. Cette opération représente une bonne occasion pour les étudiants de faire leurs premiers pas professionnels, dans le vent et sous la pluie. ORIENTATION INFORMER LES PROFESSEURS PRINCIPAUX DE TROISIÈME Le 8 novembre 2000, au lycée Jean Moulin, le district de Saint-Brieuc a organisé une journée d’information sur “la 3ème et après ?” pour les professeurs principaux de troisième. L’objectif était de proposer aux enseignants d’acquérir des connaissances nécessaires à leur mission et d’actualiser leurs informations sur les voies de formations générales, professionnelles et technologiques après la 3ème, et les différents parcours de réussite. Des tables rondes associant des partenaires, notamment l’ANPE, des ateliers animés par des chefs de travaux, des proviseurs, des professeurs de LP, ont présenté les pôles “commerce et habillement”, “bureautiquetertiaire”, “social-service”, “alimentation-restauration”, “mécanique - productique - électricité”, “bâtiment-travaux publics matériaux”, “moteursmachinisme agricole”. Contact : A. Tourbot, CIO de Saint-Brieuc et A. Rube, lycée Henri Avril à Lamballe. LA “TOP” C'EST TOP Du nouveau au lycée Thépot à Quimper : à la troisième technologique "sciences et techniques industrielles" viendra se greffer à la rentrée une troisième à orientation professionnelle (TOP). Elle a pour but de favoriser un projet personnel, notamment par la découverte des entreprises ou établissements scolaires industriels et tertiaires. Les élèves qui y entreront après la quatrième doivent être intéressés par les formations professionnelles. BRETON REPORTAGES SUR L’ALIMENTATION Les élèves de 4ème et 3ème du collège Charles Langlais à Pontivy ont réalisé des reportages radio en breton pour l’émission Radio Bro Gwened sur le thème de l’alimentation. Ils ont interviewé un responsable d’un Mac Donald, un second de la confédération paysanne, un médecin hospitalier… L’initiative a intéressé France 3 qui a réalisé un reportage sur leur expérience pour une émission en breton. Rappelons que ce projet avait été financé grâce à un prix de 15 000 F obtenu par les collégiens en décembre 1999 pour le développement de la création pédagogique en breton. CITOYENNETÉ PROJET MAROC Du 13 au 24 novembre 2000, le lycée La Champagne à Vitré a organisé une exposition de calligraphie dans le cadre d’un projet sur le Maroc réalisé par des élèves de terminales BEP tertiaire. Son objectif est de faire découvrir l’art calligraphique et la culture arabomusulmane ainsi que de faire connaître le lycée aux autres établissements scolaires publics. Les activités organisées par les élèves de BEP participent également à leur formation professionnelle et les préparent à l’examen. En mars 2001, temps fort de cette initiative, une classe partira une semaine au Maroc. ARTS PLASTIQUES RENNES, CENT ANS D’HISTOIRE Depuis 1982, le collège des Gayeulles à Rennes présente régulièrement en public des spectacles de danse, de théâtre, de musique retraçant l’histoire de Rennes : la Révolution, les années 30, l’occupation, la libération, la ville dans les années 1960… Pour fêter l’an 2000, les collégiens ont décidé de présenter une rétrospective de l’histoire de Rennes entre 1900 et 2000. Ce spectacle associant le plus grand nombre possible d’élèves devenus acteurs, chercheurs, interprètes, simples figurants a été présenté les 16 et 17 juin 2000. En guise de droit d’entrée et dans le cadre d’un partenariat entre le collège des Gayeulles et l’association Ille-et-Vilaine-Mopti, une collecte de livres et de fournitures scolaires a été organisée pour les élèves du collège Toguéré-Kombé au Mali.