bloc - Académie de Rennes

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bloc - Académie de Rennes
NUMÉRO
34 – DÉCEMBRE 2000
SOMMAIRE
2-3
bloc notes
◆
LE MAGAZINE DE L'ACADÉMIE DE RENNES
UNE INTERFACE ENTRE
PEUGEOT ET LES LYCÉES
DES MAHORAIS EN STAGE
DANS LA MÉTROPOLE
UN ATELIER DE DESSIN SUR CD-ROM
4à9
Dossier
ANIMER LA POLITIQUE
ÉDUCATIVE EN RÉSEAU
10 - 11
TPE : L’AUTONOMIE DANS LE TRAVAIL
PPCP : FORMALISER DES PRATIQUES
FORMER LES FUTURS CONSEILLERS
D’ORIENTATION PSYCHOLOGUES
12
COMPRENDRE ET UTILISER
LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
ET DE LA COMMUNICATION
UN JEUNE ENSEIGNANT BAROUDEUR
ÉDITO
Pour l’académie de Rennes, l’an 2000
aura été le temps de l’adoption du projet
académique et de la mise en place des
bassins d’animation de la politique
éducative. L’année 2001 amènera les établissements et les écoles à décliner les
ambitions académiques (qualité, avenir,
ouverture, modernisation) et à travailler
en réseau ; elle nous verra adopter un
premier plan de travail académique
marquant la première étape de notre
démarche triannuelle.
Ensemble, dans l’académie et les départements comme dans les bassins qui
réunissent écoles et établissements, les
acteurs de l’Education nationale approfondissent l’analyse des situations en se
dotant d’indicateurs pertinents, écoutant mutuellement, échangeant leurs
pratiques et évaluant leurs résultats.
La mise en place de nouveaux dispositifs,
travaux personnels encadrés au lycée,
projet pluridisciplinaire à caractère
professionnel au lycée professionnel ou
travaux croisés au collège amènent les
professeurs à renforcer leur travail en
équipe pour assurer un encadrement
plus individualisé des élèves appelés à
une démarche plus autonome.
Mais au delà des figures imposées, les
équipes pédagogiques sont appelées à
imaginer de nouveaux outils, de nouvelles formes de prise en charge et d’accompagnement des élèves afin de multiplier les figures libres. En encourageant
l’innovation nous souhaitons œuvrer
pour la réussite de tous les élèves,
conservant au service public les qualités
qui lui permettent d’être un instrument
de progrès et d’égalité.
Bonne année à toutes et à tous.if de la
Société.
MARC DEBÈNE
Recteur de l’académie de Rennes
Chancelier des universités de Bretagne
ANIMER
LA POLITIQUE
ÉDUCATIVE
EN RÉSEAUX
Écouter… Échanger… Coopérer
Entretien avec
Isabelle Orgogozo
zoom
Brèves
ARTS PLASTIQUES
DU SOLEIL DANS LA COUR DE RÉCRÉATION
Convention Peugeot-académie de Rennes
UNE INTERFACE ENTRE PEUGEOT
ET LES LYCÉES
Au-delà de la constitution d’annuaires, de stages
L’école Arc-en-Ciel à Servon-sur-Vilaine mérite bien
son nom : depuis quelques mois, une fresque multicolore décore le mur de clôture de la cour de récréation. C’est l’œuvre des 80 enfants de maternelle qui
l’ont réalisée au printemps dernier, avec l’aide de
Chantal Jacquet, la directrice, et de l’aide-éducatrice. Tout au long de l’année, les enfants ont appris
“à dessiner en grand, avec des gros pinceaux et sur
des supports rugueux, pour maîtriser les contraintes
techniques de leur projet”, précise la directrice.
Par petits groupes de six élèves, ils se sont vus
ensuite confier une section du mur à décorer :
“Chaque enfant était libre de tracer selon son gré un
bonhomme, un animal, une maison, les principaux
thèmes des dessins à cet âge”. Après une première
esquisse à la craie, chacun s’est lancé dans le coloriage avec une peinture spéciale pour l’extérieur. Si
le résultat donne une grande impression d’harmonie, c’est que les couleurs résultent du mélange des
trois teintes primaires seulement, que le fond est
rempli de teintes pastel et qu’un épais trait bleu
cerne le haut du dessin. La contribution des plus
petits n’est pas négligeable : les cailloux ou brins
d’herbe que les trois ans se sont appliqués à répartir au pied des motifs contribuent à l’unité de l’ensemble. Cette œuvre collective, inaugurée avec les
parents et les enfants, se place dans la continuité des
travaux communs fréquemment pratiqués par l’école.
LE LIVRE DU SIÈCLE
Le collège-lycée Jean Marie Le Bris à Douarnenez a
cent ans. À cette occasion, un ouvrage de 420 pages
vient de sortir, à 1 000 exemplaires, imprimé par la
ville. L'initiative vient de la responsable du foyer
socio-éducatif. Pendant un an, les jeunes du foyer
ont recueilli des témoignages, des photos, des anecdotes et retracé l'histoire de leur établissement. La
chronologie n'est pas forcément respectée, car le
livre se veut avant tout vivant. L'ouvrage est disponible au lycée, avec une participation de 100 F.
RELATIONS INTERNATIONALES
Mise à disposition à mi-temps depuis la rentrée 2000, Laurence Briot, enseignante d’économie-gestion au lycée Descartes à Rennes,
est chargée de faire l’interface entre les établissements scolaires de l’académie et les
concessionnaires des automobiles Peugeot en
Bretagne. Elle doit créer et développer des
relations de qualité pour l’accueil des stagiaires de Bac pro et de BTS. Cette activité fait
partie des propositions de la convention
signée par Peugeot et notre académie le
14 janvier 2000. “Gérald Almeras, directeur
des ressources humaines et de la formation
chez Peugeot souhaitait entretenir un contact
régulier et systématique avec les jeunes susceptibles d’être intéressés par les métiers de
l’automobile, mais aussi informer précisément
les concessionnaires des possibilités offertes par
les établissements”. Laurence Briot, assistante
Exemple du partenariat : Laurence Briot (au
centre) a fait le lien entre la filiale Peugeot
de Cesson-Sévigné (1), et quatre étudiants de
BTS Action commerciale du lycée Descartes
à Rennes (2) pour réaliser une opération de
découverte gustative "les produits du terroir" destinée à la clientèle du constructeur.
1. Représentée ici à gauche par Jean-Marc Oudry,
le directeur Claude Lesnée et complètement à
droite, Stéphane de Baudes, adjoint au chef des
ventes en compagnie de Jean-Michel Xambo,
étudiant à l'ISVP.
2. Elodie Hamon, Isabelle Cordier, Vincent Poupon
et Cécile Roux (absente sur la photo).
DÉLÉGATION BRITANNIQUE
Du 21 au 28 octobre, neuf enseignants anglais du premier et du second degré ont réalisé une visite d'étude
dans notre académie. Ils se sont intéressé en particulier aux aspects de citoyenneté dans l'éducation.
Au programme de leur visite : des rencontres avec
la responsable des relations internationales à l'IUFM
de Bretagne, avec un médecin scolaire et le proviseur
vie scolaire, des visites d'écoles primaires, de collèges et de lycées publics et privés de l’académie.
PARCOURS PÉDAGOGIQUE
DIVERSIFIÉ
SUR LES TRACES DU ROI ARTHUR
Durant l’année scolaire 1999-2000, les élèves de
cinquième du collège Louis Hémon à Pleyben se
sont intéressés aux Chevaliers de la table Ronde
dans le cadre d’un parcours pédagogique diversifié.
Pour les amener à comprendre cette légende, ils
ont participé à des ateliers pour étudier des BD en
anglais et des adaptations cinématographiques. Ils
ont aussi découvert des personnages, la Chevalerie
et la cuisine au Moyen-Age. Après avoir exploré la
forêt de Brocéliande, haut lieu de cette légende, ils
sont partis en Angleterre, sur les traces du Roi Arthur
et ont visité l’abbaye de Glaston Bury et le château
de Tintagel en Cornouailles. Ces activités ont fait
l’objet d’une exploitation pédagogique sous la forme
d’une pièce de théâtre, d’un roman-photo, de panneaux d’exposition…
LIAISON CM2/6ème
LES JEUDIS DE ROHAN
Pour améliorer les liaisons école-collège, un jeudi
après-midi par mois, les écoliers de CM1 et de CM2
du réseau d’éducation prioritaire (REP) se rendent
au collège Yves Le Bec à Rohan pour participer à
un atelier d’anglais encadré par un enseignant du collège (initiation à partir de cassettes) et à un second
atelier d’informatique (utilisation de logiciels éducatifs) conduit par un instituteur.
de formation continue des personnels des
établissements, l’originalité du partenariat repose sur
le recrutement d’une enseignante chargée de faire le lien
entre les concessions et les établissements.
commerciale avant de rejoindre l’enseignement, adopte alors une double démarche.
“J’ai commencé par me familiariser avec tous
les métiers techniques et commerciaux existant
chez les concessionnaires : conseiller commercial, mécanicien, tôlier… Puis j’ai recensé
les 50 établissements publics et privés assurant une formation qui mènent à ces métiers”.
Pragmatique, l’approche de Laurence Briot
est pour le moment essentiellement axée
sur les stages des élèves. Durant les mois de
novembre et de décembre, elle ira rencontrer les concessionnaires des quatre départements pour leur présenter les missions
que peuvent assurer les élèves stagiaires en
fonction de leur diplôme, et réfléchir sur
une planification de ces stages. “Je leur fais
des propositions et réponds très concrètement
à leurs questions. Dans le cas d’un stage sur
« l’accueil dans une concession » par exemple,
la création, l’administration, l’analyse d’un
questionnaire sont-elles des activités intéressantes pour un élève de BTS Action commerciale ? Un stage de découverte peut-il être
validé par l’établissement de formation s’il
s’intègre dans un partenariat de deux ans
avec le même élève ?…”
Laurence Briot réalise également un
annuaire des personnes ressources dans
l’établissement “avec les coordonnées précises
de la personne capable de répondre rapidement à une sollicitation d’un responsable
d’une concession” et un second annuaire des
concessionnaires.
Parallèlement, Peugeot sera présent sur les
salons d’information et d’orientation de
l’académie, comme Azimut (1) pour présenter les métiers et les perspectives de carrières
dans l’automobile. En mars 2001, Peugeot
participera également à la semaine de l’enseignement technique.
DES PERSONNELS FORMÉS
L’autre volet original de cette convention
porte sur les ambitieuses propositions de
formation des personnels de l’Éducation
nationale.
En juillet dernier, dix-neuf enseignants ont
ainsi réalisé un stage “HDI (2) et multiplexage (3)” dont bénéficieront 30 autres professeurs cette année. Peugeot met aussi à
disposition des modules d’autoformation
sur Internet pour des enseignants, cette initiative pouvant aboutir sur la participation
d’enseignants à des journées de formations
assurées par des conseillers techniques dans
les concessions.
Enfin, sept véhicules pédagogiques ont été
offerts à des établissements scolaires au cours
de l’année 1999-2000.
NATHALIE LE GARJEAN
(1) Azimut : 18, 19 et 20 janvier 2000 au Parc des expositions
de Penfeld à Brest ● (2) High direction injection (système de
haute pression dans un circuit unique) ● (3) Multiplexage :
permet la circulation de l’information entre plusieurs calculateurs d’un véhicule.
Lycées de Guer et de Mayotte
DES MAHORAIS EN STAGE
DANS LA MÉTROPOLE
Pour faire découvrir les entreprises de la métropole
à des étudiants de Mayotte, un partenariat avec le lycée
de Guer s’est engagé.
Du 13 juin au 23 juillet dernier, seize élèves
de BTS Assistant de gestion PME-PMI du
lycée d’État de Mayotte ont suivi un stage de
six semaines dans des entreprises de l’ouest.
Cette première initiative a permis aux jeunes
de découvrir la métropole et le monde économique. Marie-Claire Grimault-Queret,
leur enseignante, passionnée par le projet
qu’elle a porté à bout de bras, souhaite
renouveler l’expérience cette année.
La section BTS est toute récente à Mayotte
puisque la première promotion n’a vu le
jour qu’en septembre 1999. "Elle a démarré
avec 16 étudiants, sélectionnés sur dossiers
scolaires et intéressés par le projet”, raconte
Marie-Claire Grimault-Queret. Dans le
cadre de cette formation, les jeunes ont la
possibilité de partir en métropole s’ils le
désirent, pour découvrir l’entreprise et
mettre en œuvre un projet professionnel.
Trois pôles sont au programme : administratif, comptable et commercial. Deux de
ces pôles sont obligatoires pour présenter
au diplôme les applications professionnelles
appliquées.
Marie-Claire Grimault-Queret retrousse ses
manches et, comme autant de bouteilles à la
mer, lance les candidatures spontanées des
postulants aux stages via Internet en
décembre 1999. "Aucune réponse ne m’est
parvenue ! Un peu désespérée, j’ai envoyé un
dernier message sur le site Internet d’un quotidien breton. Ils l’ont publié et dès le lendemain, j’ai reçu un tas de propositions
spontanées de chefs d’entreprise de l’ouest qui
acceptaient de se lancer dans l’aventure !".
>>
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DÉCEMBRE 2000
Dhaouil-Ambdia Attoumani accueillie en
stage dans l’entreprise de soixante-dix
salariés “Anett” à Beignon (entourée d’une
représentante de la société, de Guy-Armel Le
Blanc et de Marie-Claire Grimault-Queret).
Au rectorat, la Délégation académique aux
enseignements techniques (DAET) relaie
l’information vers les établissements professionnels. Le lycée Brocéliande de GuerCoëtquidan s’avoue intéressé : “Notre
établissement est en ouverture internationale
permanente,” confie Guy-Armel Le Blanc,
enseignant de BTS Assistant de gestion.
>> (suite page 3)
zoom
Brèves
>> Des Mahorais en stage dans la métropole (suite)
“C’est tout naturellement que nous avons souhaité participer à cette initiative. Nous avons
trouvé quatre entreprises de la région et de
nombreuses familles d’accueil disponibles.
L’association « Pégase-Maore ya meso » a été
créée pour faciliter les échanges.”
DES ENTREPRISES D’ACCUEIL
Tout se met en route alors très rapidement.
Le Conseil général de Mayotte débloque
une bourse pour le séjour. Le Rotary-club de
Mayotte sollicite René Bizouard, “gouverneur de Bretagne”, pour dynamiser le réseau.
Seize entreprises du Finistère, du Morbihan,
de Mayenne et d’Ile-de-France acceptent
finalement d’accueillir fin juin les jeunes
mahorais et leur proposent de participer de
manière très active à leurs activités. “Nous
apprécions l’initiative”, confient de manière
unanime les responsables d’entreprise. “Les
jeunes mahorais ont un sens de la politesse et
de la convivialité fort appréciable”.
“L’accueil a été vraiment exceptionnel”,
confient Saïd Saadi et Dhaouil-Ambdia
Attoumani, jeunes étudiants. “Nous avons été
confrontés à un problème de langue. Nous
parlons dans nos familles le dialecte mahorais.
Il y a eu aussi un gros choc culturel. Beaucoup,
parmi nous, vivent aux frontières de la
brousse. Mayotte, territoire d’outre-mer au
nord-ouest de Madagascar, reste un pays à
vocation et tradition rurale, très pauvre. Le
mot productivité est inconnu. Mais le diplôme
n’est pas un diplôme cocotier ! Il nous faut
donc bien connaître la réalité économique.
Ce stage est pour nous une occasion de mesurer les différences entre la métropole et notre
île. Nous mettons en pratique ce que nous
avons appris au cours de la première année et
travaillons la langue française. Peu de chefs
d’entreprise à Mayotte sont diplômés ; ils se
sont formés sur le tas. Il y a donc une attente
de formation des jeunes pour faire face à la
concurrence qui commence à arriver. Un jeune
mahorais qualifié a toutes les chances de réussir sur son île et, pourquoi pas, d’espérer créer
un jour sa propre entreprise".
Pour prolonger ce partenariat, du
24 novembre à la fin décembre 2000, deux
étudiants de seconde année de BTS du lycée
Brocéliande vont effectuer un stage de cinq
semaines dans deux entreprises d’informatique et de navigation de plaisance.
TUGDUAL RUELLAN
École spécialisée Robert Desnos
UN ATELIER DE
DESSIN SUR CD-ROM
PISTE AUSTRALIENNE
Au premier trimestre de l’année 2000-2001, pour
favoriser la relation CM2/6ème, trois classes de primaire des écoles Pergaud et Prévert et une classe de
sixième du collège Du Vizac à Guipavas mènent un
projet de découverte de l'Australie par le biais des
Jeux olympiques. Ces élèves participent à un “chemin de pistes” à la manière des Aborigènes
d'Australie. Les écoliers de CM1 et CM2 élaborent le
chemin, prennent des photos, rédigent de courtes
histoires sur certains sites des environs de Guipavas.
Les élèves de sixième sont chargés de lier tous les
sites par un récit imaginé par la classe. Chaque
classe a un “totem” qui le représente et qui vivra les
aventures. Trois instituteurs, quatre professeurs,
un conteur, des partenaires de la CUB (communauté
urbaine de Brest) participent à cette opération. Celleci amène les enfants à établir une correspondance
avec le niveau supérieur dans lequel ils vont être
intégrés l'année suivante, les aident à connaître la
structure du récit et à lire les images photographiques ainsi qu’à découvrir le patrimoine local
grâce à des banques de données sur des sites de la
région brestoise.
Un apprentissage dans toutes les disciplines
En histoire-géographie et en instruction civique, les
sixièmes apprennent à connaître le patrimoine local
(l’environnement immédiat, la commune et son histoire, le travail sur le plan, les sites ayant un intérêt
historique) et, en biologie, les espèces animales et
végétales. En français, les écoliers et les sixièmes ont
lu l’œuvre intégrale de “Manganinnie et l'enfant
volé” de Beth Roberts afin de participer à un "défi
lecture". Un conteur leur a fait découvrir les contes
australiens et bretons. Le texte réalisé, publié et diffusé sur Internet, leur permet d’utiliser le traitement
de textes. Une exposition de photos et d’œuvres
plastiques permettra aux classes concernées de
faire un bilan juste avant les vacances de Noël. Les
enfants partiront avec des rêves plein la tête…
Contact : [email protected] professeur de
français au collège du Vizac à Guipavas (29).
STAGE D’INTÉGRATION
Ouvrir un atelier d'arts plastiques avec des enfants
Depuis trois ans, les élèves de sixième du collège de
Kerallan à Plouzané se retrouvent ensemble à Santec,
en stage d’intégration. Au programme de cette
semaine qui s’est déroulée du 2 au 6 octobre 2000 :
char à voile, VTT, théâtre, parcours d’orientation,
observation du paysage, sciences naturelles… et
des visites de Lampaul-Guimillau, Roscoff et Morlaix.
Autant d’activités qui augurent un bon départ vers
les années collèges !
handicapés qui ne peuvent utiliser un crayon relève du
défi. Pourtant, riche de 280 illustrations, un CD-Rom
retrace quatre années d’expériences. Un travail exemplaire
en cours de traduction en anglais et en allemand.
L'école spécialisée Robert Desnos est rattachée à l'Unité de rééducation fonctionnelle
Enfants du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Pontchaillou à Rennes.
Elle accueille des enfants atteints d'un handicap moteur : maladie génétique invalidante (myopathie), infirmité motrice
cérébrale, suite d'opérations ou d'accidents
de la voie publique.
CRÉER POUR S’EXPRIMER
La plupart de ces enfants ne peuvent s'exprimer par le dessin avec des outils traditionnels : papier, crayons, pinceaux…
Certains n’ont pas non plus l’usage de la
parole et la communication écrite des plus
jeunes n'est pas toujours maîtrisée.
En 1994, Erick Coulanges, instituteur spécialisé, mûrit l’idée de développer le dessin
assisté par ordinateur. “Je suis parti du constat
que beaucoup de ces enfants possèdent un ordinateur équipé d'un logiciel de dessin, mais peu
l'exploitent et souvent en deçà de ses capacités,
faute d'avoir réellement appris à s'en servir”.
Car plus que le dessin classique, l’utilisation
de ces logiciels nécessite une démarche de
réflexion et d'abstraction : il faut avoir une
idée précise de ce que l'on veut réaliser, avant
de pouvoir remonter pas à pas toute la chaîne
de production.
L'atelier de DAO vise d'abord à apprendre
aux enfants à utiliser et à maîtriser le logiciel
de dessin. Les enfants sont ensuite initiés à
l'art contemporain, à travers une découverte
artistique des peintres du XXe siècle (techniques, choix des formes et des couleurs utilisées…). Les enfants réalisent alors des
œuvres personnelles "à la manière de" Klee,
Matisse, Picasso ou Vasarely, sans les imiter,
mais en y puisant leur source d'inspiration.
Enfin, en organisant des expositions, l’atelier ouvre les enfants sur le monde extérieur,
valorise leur travail et joue un rôle d'exemple
auprès de tous ceux qui souhaiteraient effectuer une démarche semblable.
UN ATELIER ADAPTÉ
Avec un équipement adapté à chaque
handicap, le logiciel de dessin permet
aux enfants d’exprimer leur créativité.
Depuis 1994, presque cinquante enfants ont
participé à cet atelier à raison d'une heure et
demi par semaine en groupe de 6 à 12. Ils y
sont inscrits pour deux à trois ans, jusqu'à ce
qu'ils aient acquis suffisamment d'autonomie
et d'assurance pour produire avec plaisir.
Chaque enfant dispose d'un ordinateur avec
l'interface d'accès adapté à son handicap :
souris et clavier pour les plus mobiles, trackball ou manette pour les autres. Depuis la
création de cet atelier, Erick Coulanges a vu
plusieurs enfants s'épanouir “et en particulier une petite fille atteinte d'un handicap très
lourd, emmurée dans son incapacité à s'exprimer, et qui a pu faire éclater toute son imagination et son inventivité”.
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CITOYENNETÉ
Un CD-Rom
CAP SUR L'ORIENT
À travers 600 pages et 280 dessins, ce CDRom propose plusieurs entrées, chacune valorisant un des aspects du travail. « Qui
sommes-nous ? » explique le fonctionnement
de l'école et de l'atelier, ainsi que son histoire.
« Visitez l'expo » est une présentation de
toutes les œuvres des enfants. « Créez vous
aussi », enfin, présente la démarche pour ceux
qui souhaiteraient réaliser un travail semblable avec d'autres enfants. Ce CD-Rom est
réalisé sous une forme bistandard Macintosh
et PC. Prix de vente : 10 euros.
Contact : Erick Coulanges.
Centre de réadaptation fonctionnelle Hôpital de Pontchaillou - 35000 Rennes.
Mél : [email protected]
VALORISER LES PRODUCTIONS
En 1999, devant la qualité des illustrations
des enfants, Erick Coulanges décide de valoriser leur travail et d’expliquer la démarche
de fonctionnement de l’atelier à travers un
CD-Rom.
Durant une année, sans compter les heures
(300 entre mars et juin 2000 pour finaliser
la programmation), il conçoit l’arborescence
du CD-Rom, explique la démarche pédagogique et l’illustre avec près de 300 dessins. Aujourd’hui, ce CD-Rom s'inscrit
également dans le cadre d'un projet
Coménius, associant trois établissements :
Chemnitz, Hoyerswerda, dans la région de
Dresde, et Stroud, en Grande-Bretagne. Ce
partenariat va permettre de réaliser une version allemande et anglaise de ce CD-Rom et
d’enrichir progressivement son contenu avec
les autres productions d’enfants.
SONIA LE TRAON
Le CDI du collège Kerzourat à Landivisiau vit à l'heure
orientale. Parents, élèves, enseignants ont apporté
tout ce qu'ils possèdent et connaissent sur les pays
d'Orient (proche, moyen, ou extrême-orient) pour
organiser une vaste exposition où l’on peut découvrir plus de 200 objets et souvenirs de voyages :
des BD en arabe, des robes brodées, des vases, des
épices, des bijoux ou des parfums… Les visiteurs
font connaissance avec une culture et un savoirfaire ignoré qui deviennent soudain bien plus proches
par le biais de ces éléments de la vie quotidienne ou
artistique. D’autant que cette exposition sans fin,
s'enrichit au fil des jours…
TOUS EN BASKET POUR COMBATTRE
LES MALADIES GÉNÉTIQUES
Le 17 octobre dernier, le collège Joseph Kerbellec à
Quéven a organisé une journée de sensibilisation à
la lutte contre les maladies génétiques : leucodystrophie et mucoviscidose. Durant cette journée,
tous les élèves du collège, de la SEGPA et de l’UPI
(unité pédagogique d’intégration) ont réalisé un
parcours sportif adapté aux possibilités de chacun.
Chaque course était financièrement “parrainée” et
les sommes recueillies reversées à des associations
de lutte contre les maladies génétiques. Au cours de
cette même semaine, un généticien est intervenu
auprès des classes de troisième et le collège a présenté une exposition sur la mucoviscidose.
HÉBERGEMENT ÉDUCATIF
Pour des élèves en difficulté sociale et/ou scolaire,
l'hébergement éducatif est une chance. Au collège
du Val d'Elorn à Sizun, 27 jeunes du Nord-Finistère
vivent cinq jours par semaine dans l'établissement,
avec un emploi du temps précis : lever à 7h30, coucher à 21h30. Cours, repas, travail personnel et
détente au foyer, tout est bien équilibré et encadré
par des surveillants et conseillers d'éducation.
L'enseignement individualisé occupe une place quotidienne. Cet hébergement éducatif demande un
investissement supplémentaire, mais les résultats
sont positifs. Le principal du collège est ainsi
convaincu que l’internat permet à certains jeunes de
retrouver une motivation scolaire.
Suite des brèves p. 10 >>
DÉCEMBRE 2000
dossier
Isabelle Orgogozo
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE
EN RÉSEAUX É C O U T E R , É C H A N G E R , C O O P É R E R
Le développement en réseaux des bassins d’animation de la politique éducative remet en cause notre représentation
du rapport à l’autorité, des modes d’échange d’information, de l’écoute mutuelle et de la coopération entre les acteurs
au sein du système éducatif.
Depuis des millénaires, l’Europe occidentale fonctionne sur une organisation trifonctionnelle : sur un territoire défini, les
producteurs protégés par les militaires qui
défendent des frontières sous l’autorité religieuse et royale qui apporte le sens.
Aujourd’hui, l’espace conflictuel a reculé il n’y a plus de guerre sur notre territoire
depuis 1945 - et les opinions, les informations sur d’autres nations, d’autres modes de
vie circulent largement à travers les ordinateurs, la télévision, etc.. Aussi, le modèle hiérarchique de la villa devient quasiment
contre-productif. Il interdit à l’intelligence
et à la capacité d’initiative des acteurs de
s’exprimer.
Ce qui se justifiait dans des espaces clos et
protégés est suicidaire à une époque où les
organisations gagnent si elles rayonnent.
Nous vivons, dans les entreprises comme
dans les administrations, une période de
crise, car la dernière grande réforme organisatrice, celle de Napoléon, très militaire,
très verticale, très hiérarchique, et très fermée vers l’extérieur ne convient plus. Nous
avons une conscience très claire de la nécessité d’échanges et d’ouvertures vers l’extérieur, mais ceux qui avaient trouvé leur place
dans ce modèle napoléonien et en tiraient
avantages, manifestent craintes et réticences
face à d’autres modes d’organisation. Le
dilemme est là.
LA NOTION DE RÉSEAU INTRODUIRAIT-ELLE UNE
NOUVELLE FAÇON DE CONCEVOIR LES RELATIONS AU SEIN D’UNE ORGANISATION ?
Le mot réseau vient du latin reticulum, diminutif de retis, filet,
et a désigné par extension
tout ce qui se présente
comme un ensemble de
lignes qui s’entrecroisent. Les
réseaux ont, bien sûr, toujours existé, mais l’introduction de la notion de réseau dans
les organisations date des années
40. À cette époque, Wiener
découvre la cybernétique, alors qu’il participe
à
l’élaboration de
méthodes de
défense
anti-
aérienne pour la
seconde guerre mondiale. Ses travaux ont
permis de mettre au
point l’automatisation du retour d’information et de
rendre possible la
fabrication d’armes
automatisées
capables de modifier
leur trajectoire de tir
en fonction du déplacement de la cible
visée.
Grégory Bateson,
anthropologue, a
transposé ces notions de pilotage et d’interaction aux relations entre les personnes.
Il a construit un nouveau modèle de psychothérapie, la thérapie familiale, qui
cherche à transformer le comportement
d’un individu désigné comme "malade
mental" en changeant l’ensemble des règles
qui régissent le système ou le réseau familial dont il fait partie. Ainsi, un enfant agit
selon lui en fonction des informations communiquées par les mots et les comportements de ses parents et, lorsque ce réseau
d’informations présente des contradictions,
l’enfant adopte, en réponse, des comportements contradictoires, cohérents avec le système mais que des observateurs non
impliqués dans ce réseau - jugent aberrants
ou psychotiques.
Ces deux approches sont donc, parmi
d’autres, à l’origine du passage conceptuel,
entre une organisation pyramidale et hiérarchique et une organisation en réseau où chaque
élément ou acteur d’un système n’est plus considéré de
manière isolée, mais immergé
dans son environnement, recevant de lui des informations qui
le font agir et rétroagir en permanence sur son action.
Parallèlement, les progrès de l’informatique, de la production
et de la diffusion d’information ont conduit peu
à peu à de nouveaux
modes d’organisation, beaucoup
plus décentralisés, comport a n t
b e a u co u p
moins de
niveaux
hiérarchiques.
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◆
quement le modèle des réseaux de la résistance formés pour faire circuler des informations, des ordres, des armes sans qu’il
soit possible de connaître ses correspondants au-delà de son contact direct. C’est
aussi la forme des réseaux mafieux. La hiérarchie joue un rôle déterminant dans ce
modèle. Elle détient l’information et n’en
diffuse que ce qui est nécessaire pour agir,
elle voit sans être vue, elle a un pouvoir de
vie et de mort sur les membres du réseau.
Certains modèles d’organisation industrielle
ou marchande recherchent cette forme pour
les raisons que nous venons d’invoquer.
Faute de pouvoir pratiquer une information complète sur la répartition des bénéfices, les entreprises jouent le réseau arbre qui
permet de voir sans être vu et confère des
Les travaux du sociologue Michel Crozier (1)
vont dans le sens de cette nouvelle manière
responsabilités circonscrites.
de penser l’organisation et montrent que le
Le quatrième, le réseau maille, n’est ni hiémodèle d’organisation hiérarchique est très
rarchique ni mono centré. Il relie des points
coûteux en temps et en déformation de l’inqui peuvent entrer en contact les uns avec les
formation.
autres. Le pouvoir, la responsabilité et l’inIl considère que les acteurs ont des comformation y circulent de manière relativeportements rationnels et, s’ils paralysent le
ment égalitaire. Il s’agit d’un réseau ouvert,
fonctionnement de l’organisation c’est, le
très peu hiérarchique. C’est, en partie, le
plus souvent, parce que, faute de recevoir
modèle du système Internet où tout le
les informations qui justifient ce qu’on leur
monde peut entrer en relation avec tout le
demande de faire, ils chermonde. C’est enfin celui
chent à se ménager des
qui est le plus conforme à
zones d’autonomie qui
l’étymologie du mot
donnent un sens à leur
réseau (résille, filet, entreLe modèle
activité. L’acteur dispose,
lacs de ligne se croisant).
très hiérarchique
de fait, d’autonomie,
Cependant, qu’il soit oudevient
même s’il est un maillon
vert n’exclut pas que quelcontre-productif
:
d’une ligne hiérarchique.
qu’un prenne une décision
il
interdit
l’expression
Cependant, s’il ne peut pas
et qu’une certaine discide
l’intelligence
en faire état, il va avoir tenpline règne. Toute la diffiet de la capacité
dance à constituer des
culté consiste à trouver les
d’initiative
sous-systèmes, des “niches
marges de manœuvre les
protectrices” où il sera à
plus pertinentes par rapdes acteurs.
l’abri et pourra se préserport au résultat attendu.
ver. Ainsi, lorsque l’autoEnfin, le cinquième est le
nomie est niée, elle va
réseau pôle dont on peut
cependant exister, mais
trouver un exemple dans
contre le réseau au lieu d’être coproductrice
les routes de Compostelle qui convergent
avec le réseau.
de toute l’Europe vers un but unique qui
donne sens au réseau et à la vie de ceux qui
LES RÉSEAUX PEUVENT AINSI, SELON VOUS CORl’empruntent. Le simple fait de s’engager
RESPONDRE À DES FORMES D’ORGANISATION
sur ces routes, en direction de Compostelle
DIVERSES.
crée une communauté et une complicité
Nous avons défini plusieurs types d’orgaentre tous ceux qui se rencontreront sur le
nisation en réseau.
chemin. Le réseau pôle correspond à cerLe premier est le réseau en étoile où toutes
tains types de regroupements militants pour
les lignes convergent en un même point.
une cause bien circonscrite.
C’est par exemple la forme du réseau des
L’expérimentation de ces différents types
voies ferrées en France qui convergent toutes
de réseau montre le très grand intérêt d’une
vers Paris, témoignant au passage du caracforme non hiérarchique d’organisation qui
tère extraordinairement centralisé de l’orpermet à l’acteur de terrain de prendre en
ganisation du pays.
compte l’information qu’il reçoit et de la
Le second est le réseau distributeur qui suptransformer en décision ou en action. À
pose une ou plusieurs sources alimentant
condition de disposer d’une marge d’autoun grand nombre de destinataires : distrinomie suffisante. En effet, si, recevant direcbution de l’eau, de l’électricité, du courtement l’information, l’acteur ne peut ni
rier…
décider ni agir sans que tous les niveaux
Le troisième, le réseau arbre, relie de nomhiérarchiques aient été parcourus, on reste
breuses petites unités relativement étanches
dans le même état de paralysie.
les unes par rapport aux autres. C’est typi-
“
“
QUELS SONT LES FONDEMENTS D’UNE ORGANISATION EN RÉSEAU ?
DÉCEMBRE 2000
dossier
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX
Mais dans notre modèle d’organisation traditionnel, l’action ne peut être conçue qu’au
sommet de la hiérarchie et nos mentalités
ont encore de grandes difficultés à imaginer
que ceux qui la mettent en œuvre disposent d’informations qui seraient très précieuses à la hiérarchie pour modifier, en
fonction des réalités du terrain, ses injonctions à la mise en œuvre.
série de questions en articulation des
niveaux national, régional, local, d’établissement. Nos mentalités culturelles sont
remises en cause : on avait forgé un concept
d’égalité qui a bien fonctionné dans un univers simple, lorsque le but était d’amener
tout le monde au certificat d’études, et, puisqu’on n'y arrivait pas, d’amener tout le
monde à lire et à écrire. Mais il s’agissait
d’une société beaucoup plus simple composée à 90 % d’agriculteurs qui avaient le
même "background" culturel. Maintenant,
la diversité des niveaux et des origines culturels, l’allongement possible du parcours
étudiant et la multiplication des savoirs,
supposent de concevoir d’autres réponses…
LES MESURES DE DÉCONCENTRATION N’ONTELLES PAS ÉTÉ DANS CE SENS ?
En effet, mais un modèle d’organisation du
retour de l’information provenant du terrain
est ingérable à un niveau national et doit
même être déconcentré bien au-delà des
académies.
SELON VOUS QUEL MODÈLE CONVIENDRAIT LE
À tous les niveaux, cela implique de définir
MIEUX À L’ÉDUCATION NATIONALE ?
clairement les missions de chacun, de préLe réseau distributeur n’est pas nécessaireciser les procédures pour faire remonter
ment le meilleur modèle ; je crains que dans
l’information, de se demander quelle est la
notre conception culturelle française tellemarge de manœuvre dont doit disposer chament centraliste, on ait du mal à penser le
cun pour pouvoir remplir correctement sa
réseau autour de l’information et que l’on
mission et pour qu’il puisse ajuster son
considère le réseau distributeur comme le
action en fonction des récepteurs qu’il a en
plus efficace.
face de lui.
Le réseau pôle représente
Il faut également mettre en
bien, lui, le réseau projet :
place des dispositifs de
il est efficace à certains
contrôle, d’audit, de retour
La lutte contre
moments mais tout le
d’information, pour bien
la violence est l’occasion monde ne va pas tous les
vérifier qu’il n’y a pas de
de s’interroger et de
jours à Compostelle.
déviance par rapport aux
Cependant, on va à
objectifs assignés. En effet,
remettre en cause son
Compostelle parce que
puisque l’action n’est plus
fonctionnement :
l’on se prépare à changer
prescrite minute par
les écoles tentent de
ou que l’on se pose des
minute et que l’acteur distrouver des solutions en
questions sur son exispose d’autonomie, il cons’inscrivant dans des
tence. Cela se pratiquait,
vient de s’assurer qu’il en
réseaux
d’entraide.
lors des étapes-clé de sa vie,
fait bon usage, c’est-à-dire
comme un réaménagequ’il agit pour l’intérêt de
ment de sa propre éconotous.
mie interne que l’on met
La difficulté est bien la ciren scène en cheminant, en rencontrant des
culation de l’information… et la nécessité
pèlerins qu’on ne connaissait pas, en renouque personne ne se la réapproprie. Le fait
velant complètement son réseau de relad’interroger le terrain n’est d’ailleurs pas,
tions et son environnement. Le long de ce
en soi, un gage de redistribution pertinente
chemin vers un but lointain et peu connu,
de l’information. Pour plus d’efficacité, il
on se transforme. "Compostelle" est donc
faut introduire la notion de "boucle". Il n’est
une bonne métaphore du moment du propas possible par exemple que le niveau natiojet, où une organisation s’arrête et se dit :
nal puisse tout entendre : il y a des échanges
“quelle est mon orientation, quelle est ma
qui doivent boucler – information, écoute,
direction, quel est le sens de ce que je fais ?”.
action- à un niveau tout à fait local, puis à
Concernant le rapprochement qui est en
un niveau plus large comme vos bassins
train de se réaliser entre les bassins d’anid’animation pédagogique. Où s’arrête le
mation de la politique éducative et les basniveau pertinent d’intervention d’un minissins d’emploi, on peut dire que le seul fait de
tère de l’Éducation, sinon dans les grandes
superposer ces deux entités signifie déjà un
orientations par disciplines, le nombre
très grand changement quant au sens que les
d’heures d’enseignement… Concernant les
acteurs de l’Éducation nationale donnent à
modalités, les entités elles-mêmes devraient
leur propre action. Pendant longtemps on a
pouvoir s’organiser.
considéré que l’enseignement permettait de
Ce changement suppose qu’on cesse de
prendre de la distance par rapport à l’exisconfondre égalité et uniformité, que l’on se
tence, qu’assimiler l’enseignement à un pasdemande comment gérer la diversité tout
seport pour l’entrée dans la vie
en garantissant la justice dans l’éducation.
professionnelle consistait à le dégrader.
Il faut, par conséquent, se poser toute une
“
Recueilli par Nathalie Le Garjean, Jacky Le Gars et Sonia Le Traon.
Cette conception est en train d’évoluer : on
reconnaît effectivement qu’un des sens de
l’éducation est bien de permettre à l’enfant
de s’insérer dans le système professionnel.
J’imagine donc que la constitution de ces
bassins est un moment privilégié pour que
se développe un projet éducatif. Mais, le
projet n’est qu’un moment dans l’histoire du
groupe social ; il met les gens en mouvement, il les déplace par rapport à leur position antérieure. Ce n’est pas le modèle de
fonctionnement quotidien. Les groupes de
projet ne durent jamais ad vitam æternam,
ce n’est pas une structure pérenne, c’est un
moment de l’organisation.
CELA SIGNIFIE-T-IL QUE LES DIFFÉRENTS
MODÈLES DONT VOUS PARLEZ POURRAIENT
FONCTIONNER SUCCESSIVEMENT À DES
MOMENTS DIFFÉRENTS ET AVEC DES FINALITÉS
TRANSITOIRES ?
Le modèle le plus adapté au quotidien pourrait être le réseau maille, avec une hiérarchie bien sûr, mais dans lequel le système est
ouvert et où les différents partenaires d’un
établissement (les élèves, les parents, l’environnement social etc.) se renvoient de l’information et rétroagissent. Pour parvenir à
ce modèle à partir d’une organisation pyramidale et fermée, le réseau pôle pourrait
constituer une première étape. Il faudrait
éviter, si une véritable décentralisation se
poursuivait, qu’une centralisation locale,
qui priverait d’échanges et d’information
tout le système, s’instaure au profit de
quelques-uns.
Dans l’Éducation nationale, le modèle du
réseau de résistance ne convient évidemment pas. Quant au réseau distributeur, il
peut conduire à considérer les établissements comme d’immenses robinets à
savoirs, avec le robinet de la géographie, du
français, du latin, des mathématiques, etc. Il
faut être vigilant car dans cette forme d’organisation on ne s’interroge pas sur les
modes de fonctionnement, les modes
d’échanges, et l’on n’attend pas de retour
d’information.
le produit de leur pêche à bord et le livrent
directement à des grossistes. On a effectivement là un modèle qui intègre un nombre
de paramètres et d’activités bien plus grand
que dans la navigation classique. Ces gros
systèmes ne sont bien pilotés que parce qu’ils
canalisent et font circuler toutes sortes d’informations de nature très complexe. La difficulté essentielle, quand on se met à penser
en réseau, est de trouver la bonne clôture, la
bonne enveloppe. Pour chaque action, il
existe une enveloppe pertinente d’acteurs
avec lesquels on coopère dans un but et dans
un environnement dans lequel on agit ou
avec lequel on interagit.
LA VIOLENCE À L’ÉCOLE PEUT-ELLE CONDUIRE
LES ÉTABLISSEMENTS À OPÉRER DES CHANGEMENTS SIGNIFICATIFS ?
La lutte contre la violence est effectivement
l’occasion pour le système scolaire de s’interroger et de remettre en cause son fonctionnement. Confrontées à la multiplication
d’actes violents, les écoles tentent de trouver des solutions en s’inscrivant dans des
réseaux d’entraide.
IL SEMBLE QUE CHAQUE MODÈLE SOIT PORLa directrice d’un collège de Rouen où se
TEUR DE SES PROPRES PERVERSIONS. QUELLES
multipliaient les agressions a ainsi ouvert
CONDITIONS DOIVENT-ELLES ÊTRE RÉUNIES
l’établissement aux parents, multiplié les
POUR ÉVITER LES ÉCUEILS ?
activités extra-scolaires animées par les
Je crois que, pour bien fonctionner, un
parents, créé des alliances avec le commisréseau doit remplir trois conditions. En presariat de police, les assistantes sociales du
mier lieu, le responsable du
secteur et réussi ainsi à
système (le chef d’établissefaire baisser la tension qui
ment ou le recteur de l’acarégnait dans l’établissedémie) doit indiquer le sens
ment…
Le réseau maille,
de l’action et des valeurs
Une salle d’échanges a été
ni hiérarchique,
claires pour agir.
prévue, ouverte en perni mono-centré
Deuxièmement, la possibimanence et pourvue de
relie des points
lité de retour d’information
café chaud à toute heure,
qui peuvent entrer
doit être laissée à tous les
informelle et conviviale
en
contact
les
uns
niveaux. Chaque acteur a la
pour que la création de
avec les autres :
possibilité de dire son point
liens trouve une amle pouvoir,
de vue… et d’être entendu.
biance propice.
la responsabilité
Tout le problème de notre
Devant le succès de cette
et l’information
centralisme est qu’il est
expérience et de quelques
y circulent
sourd.
autres, le ministre de
Enfin, il faut agir à la fois en
l’Éducation a souhaité en
de manière
fonction de l’orientation et
1995 que se constituent
relativement
de la réalité selon le modèle
des réseaux de chefs
égalitaire.
simple du bateau à voile. Le
d’établissements scolaires
pilote du bateau à voile sait
pour mieux gérer les prooù il va, il observe en perblèmes de violence.
manence la côte, les étoiles,
Mais les écoles ne sont
le sens du vent, et va ajuster sa direction en
pas les seules à s’orienter vers ces nouvelles
fonction de son but et des circonstances.
formes d’organisation. De nombreux serUne participante à l’une de mes conférences
vices publics ont découvert que le travail en
m’a fait remarquer que la navigation
partenariat leur permettait de mieux
moderne illustre bien l’évolution du pilotage
répondre aux problèmes que leur posent
vers des systèmes de plus en plus techniques
les publics en grande difficulté sociale. Mais
et sophistiqués. Les bateaux modernes, en
ils ne savent pas travailler parfaitement en
effet, sont guidés par des satellites, repèrent
système ouvert et en partenariat avec
les bancs de poisson par des sonars et ne se
d’autres services. Ils sont encore marqués
contentent plus de pêcher, ils transforment
par un modèle d’espace social clos et hié-
“
“
“
5 bloc notes
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DÉCEMBRE 2000
dossier
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX
QUEL RÔLE PEUVENT JOUER LES TECHNOLOGIES
DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
SUR L’ORGANISATION EN RÉSEAU ?
Elles sont indissociables puisque ces technologies de l’information nous amènent à
penser en termes de réseau. À l’époque de
la physique classique, l’organisation du système était pensée comme un rapport de
forces dans une physique des forces. On
pense désormais l’organisation en termes
d’information.
Les parentés sont évidentes entre la manière
dont nous nous représentons notre espace
social et les rapports entre les gens et l’état
des techniques et des savoirs à un moment
donné. Que ces technologies de l’information et de la communication soient indissociables de l’organisation en réseau
n’empêche pas de se demander comment
les structurer de sorte qu’elles soient vraiment des outils de retour de l’information,
de diffusion du sens, d’aide à l’autonomie
adéquate de l’acteur dans sa mission. Ce
travail ne se fait pas naturellement. On le
constate dans les très grosses entreprises ou
les très grosses organisations. La phase de
diagnostic des besoins de chaque groupe,
des besoins d’information, des besoins de
communication, des besoins d’échanges,
est très longue.
Introduire un système d’information automatisé dans une entreprise transforme tout
le système de relations. Toute la difficulté
consiste à le faire de telle manière que les
intérêts de tous les acteurs soient pris en
compte. Le problème n’est donc pas tant
l’accessibilité de l’information que les stratégies d’acteurs (lobbies, corporatismes
internes etc.).
Prenons l’exemple d’une usine où l’on analyse les attentes du magasinier et puis celles
“
“
rarchisé qui a répondu, dans l’histoire, à des
besoins précis : un modèle de guerre permettant à la société de s’abriter derrière les
murs tandis que les soldats tentent de
repousser l’ennemi… En temps de paix, les
marchands, les pèlerins, les conteurs, les
troubadours et les baladins circulent sur les
routes, transportant histoires, marchandises
et nouvelles. Mais la vieille Europe et ses
institutions ont davantage connu la guerre
que la paix et sa culture organisationnelle
reste à bien des égards celle des châteaux
forts.
Les situations de violence peuvent donc être
l’occasion pour les différents adultes concernés par l’éducation des enfants de retrouver
un sens commun, une direction commune,
de faire un voyage vers Compostelle.
lique pour lequel le concept est infaillible
même bateau et de ne pouvoir survivre
dès lors qu’il est énoncé par le haut, par l’auqu’en s’appuyant les uns sur les autres peut
torité. Or, les pays de tradition protestante
représenter paradoxalement un atout. Il y a
conçoivent la vérité comme produite par
un enjeu commun, celui de survivre et celui
l’assemblée qui commente les textes, révéde relever le défi que représente une jeulés certes, mais dont le sens n’émerge que par
nesse déboussolée, en mal d’intégration, en
la lecture et la discussion de tous.
mal d’identité, dans des familles en décomDans un cas, la vérité descend et est indisposition et qui, de ce fait ressent de manière
cutable, dans l’autre elle est produite par
intolérable l’absence de cohérence entre les
l’assemblée aidée de la vertu de la Grâce qui
adultes acteurs de l’école.
l’éclaire.
Mais ce corporatisme qui permettait au
Ceci résume le conflit culturel dans lequel se
pouvoir central de se prémunir contre toute
trouve l’Europe : les populations du Nord
forme de solidarité élargie qui aurait pu le
ont traditionnellement une autre vision du
contester a survécu dans l’administration
rapport à l’autorité, du rapport à la vérité,
d’État et est particulièrement fort dans la
avec l’idée que la vérité d’une citation est
culture du monde enseignant, où chaque
coproduite par tous les acteurs. La notion de
groupe professionnel tend à s’isoler et se
réseau conduit alors au passage d’une vérité
protéger des autres. On constate le même
révélée de l’organisation à une vérité
phénomène dans l’univers hospitalier et,
construite.
dans les deux cas, une profession se considère étrangère à son milieu professionnel, les
médecins dans l’hôpital et les enseignants
dans l’école. Les uns, comme les autres sont
farouchement attachés au principe qui veut
que seuls des pairs puissent les juger.
L’école ne peut retrouver son rôle qu’en
devenant un lieu d’intégration - non pas
des élèves étrangers - mais des différents
métiers qui s’y exercent, de la communauté
parentale environnante ainsi que des différentes institutions qui s’occupent des jeunes.
Fonder un réseau en milieu scolaire, c’est
fonder un "collectif éducatif ". On ne peut
QUELS SONT LES OBSTACLES AU DÉVELOPPEpas demander à des élèves d’adhérer à un
MENT DES RÉSEAUX ?
projet si parents et enseignants, enseignants
Premier frein, évidemment : le problème
et administration, établissement et académie
du nombre. Comment une structure de plus
sont en conflit.
d’un million de personnes peut-elle être
La coopération entre les diverses fonctions
perméable à l’information ?
résulte davantage d’un changement de
Autre frein : les groupes, lobbies et corporeprésentation de son rôle que de mesures
ratismes présents dans cette structure foncou de décrets. Elle suppose probablement
tionnent avec des logiques
des systèmes de pilotage
Isabelle Orgogozo
étanches génératrices de
comprenant des enseiconflits. Plus les conflits
gnants, des chefs d’établisTitulaire
d’une maîtrise de philosophie,
internes sont présents et
sement et des inspecteurs
La coopération pose
Isabelle Orgogozo a écrit plusieurs ouvrages
nombreux, moins le sysorientés vers un même but
problème à l’Éducation
sur l’organisation des entreprises et des admitème est ouvert vers l’extéou dotés de la même intennistrations “Changer le changement” avec
nationale : les groupes,
rieur, moins l’information
tion : contribuer ensemble
Hervé Sérieyx en 1989 (Éditions du Seuil),
lobbies
et
corporatismes
pénètre et plus le système
à ce que les élèves se sen“L’entreprise communicante” (Éditions
fonctionnent avec des
dérive et s’éloigne de ses
tent guidés par un pilotage
d’Organisation). Elle est également membre
logiques étanches
des comités de rédaction des revues
buts et de ses finalités.
cohérent et non par des
Management et conjoncture sociale, Éthique
génératrices de conflits.
Si la coopération pose progroupes qui s’ignorent, se
des affaires et Éducation et management.
blème à ce point au sein de
méprisent, voire se font la
Depuis 1992, elle est chargée de recherche et
l’Éducation nationale, c’est
guerre.
de prospective au sein d’une administration.
essentiellement
parce
QUELS CONSEILS POURRIEZ-VOUS DONNER
qu’on a voulu tayloriser
POUR DÉVELOPPER UNE ORGANISATION EN
l’enseignement, ce qui a rendu moins effiRÉSEAU EFFICACE ?
cace les échanges d’information entre
Les huit conditions sont évoquées dans mon
acteurs (individus exerçant la même prolivre (3) mais je dirais qu’il faut aussi se doter
fession) et entre groupes d’individus exerde bons médiateurs. On revient à l’ingéçant des professions différentes (professeurs,
nieur système intégré : il faut des gens
surveillants, administratifs, personnel médicapables d’être des pacificateurs, de forcal et infirmier…).
muler des intérêts contradictoires.
Chaque profession ayant ses règles propres,
Un service de communication, par exemple,
ses horaires, ses modes spécifiques d’interest un médiateur, même si le risque est grand
vention, sa hiérarchie, la coopération ne va
de le voir dévier dans une logique de service
pas de soi.
(2)
d’émission ou de distribution et de se rapTocqueville explique très bien ce phénoPour en savoir plus :
mène historique et culturel : la société franprocher de la "propagande".
• “Droit et modernisation administrative” de
çaise se serait construite par un long
Le problème fondamental est lié à notre traJacques Caillossse et Guy Hardy - La documentation Française, février 2000.
processus de centralisation, dans un jeu
dition historique et très latine, dont l’auto•
“Aider sans nuire” de Suzanne Lamarre.
complexe de pouvoirs, de contre pouvoirs et
rité est centraliste, qui ne conçoit pas que la
Montréal : Éditions Lescop, 1998.
de rivalités entre groupes sociaux toujours
parole descendante ne soit pas la vérité.
plus étroits. "Il semble que le peuple français
L’Europe latine a adopté un modèle cathosoit comme ces prétendus corps élémentaires
(1) CROZIER M., FRIEDBERG E. “L’Acteur et le système”, Éditions du Seuil, 1977.
dans lesquels la chimie moderne rencontre de
(2) TOCQUEVILLE A. de "l’Ancien régime et la révolution", Éd. G.F. Flammarion p.p. 186-188, 1996.
nouvelles particules séparables à mesure qu’elle
(3) “L’entreprise communicante”, Éditions d’Organisation :
y regarde de plus près. Je n’ai pas rencontré
1- Autonomie individuelle : liberté de s’exprimer et de prendre des initiatives
moins de trente-six corps différents parmi les
2- Valeur ajoutée : enrichissement de chaque personne par l’apport des autres
notables d’une petite ville… Tous sont sépa3- Adaptation au changement : absorption et redistribution de l’information
rés les uns des autres par quelques petits pri4- Entraide : aide mutuelle pour comprendre le changement et l’intégrer
vilèges…"
5- Règle fondamentale : processus collectif profitable à chacun, réciprocité
Transformer un système aussi "grumeleux"
6- Confiance : certitude que les autres vous estiment et essaient de vous aider à remplir votre mission
en réseau est donc particulièrement diffi7- Valeurs partagées : ce qui est collectivement considéré comme important
cile.
8- Vision commune : buts collectifs à long terme.
La crise du système scolaire, qui peut proD’après Bob Aubrey “La pratique du maillage” in Notes de conjoncture sociale n° 326.
voquer la conscience d’être tous dans le
des ateliers qui ont besoin de
pièces. Dans un premier temps,
les deux parties conçoivent
leurs relations comme un rapport de forces. Les ouvriers des
ateliers considèrent qu’avec le
nouveau système d’information, le magasinier va arrêter
de les tyranniser en les obligeant à demander une pièce
quinze jours à l’avance. De son
côté, le magasinier pense que
les ouvriers vont arrêter de lui
dire qu’ils n’obtiennent jamais
les pièces qu’ils demandent et
qu’ils auront tout loisir de planifier leurs besoins. Quand on
leur explique qu’avec de l’information co-construite, ils
devraient parvenir à s’entendre, chacune des deux parties pense, dans un premier
temps, que “le système d’information va faire entendre raison à l’autre”. Et finalement
tout le travail d’un bon ingénieur qui conçoit un système
d’information intégré sera de faire comprendre progressivement que les points de
vue et intérêts peuvent converger dans l’intérêt de la mission, de l’usager, du destinataire, du client.
6 bloc notes
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DÉCEMBRE 2000
dossier
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX
Bassin de Combourg - Saint-Malo
UN RÉSEAU D’AIDE
POUR LES JEUNES EN DIFFICULTÉ
En 1996, le bassin de Saint-Malo se lance dans une
enquête sur l’absentéisme. Un travail en réseau qui a
permis depuis d’apporter plusieurs solutions concrètes.
À Saint-Malo, Jean Troude, directeur du CIO, Daniel Mariet, proviseur-adjoint du lycée Jacques
Cartier, Bertrand Elise, principal du collège Chateaubriand et René Huvé, principal du collège
Charcot : “Le travail en réseau nous a aidés à mieux connaître nos interlocuteurs et leurs
méthodes de travail, notre population scolaire, et nous a donné une vision plus objective des
réalités du district…”
L’aide aux jeunes en difficulté est une longue
histoire pour les établissements du bassin
de Combourg - Saint-Malo. “Nous avons les
mêmes publics, les mêmes difficultés. Ne pas
mutualiser nos compétences serait une perte
de temps et d’énergie”, affirme ainsi René
Huvé, le principal du collège Charcot à
Saint-Malo, nommé coordonnateur du bassin d’animation de la politique éducative
(BAPE).
l’extrême besoin de parler de ces adolescents. “Nous avons alors créé des moments
d’écoute et de parole pendant les heures de
vie de classe”, précise René Huvé. “Les professeurs principaux, animateurs de ces temps
forts, ont ainsi été amenés à mieux connaître
les jeunes, et à mieux comprendre les mécanismes de démotivation qui se cachent derrière
des absences, ce qui était l’un des objectifs de
notre démarche”.
UNIS FACE À L’ABSENTÉISME
UNE CLASSE RELAIS
L’une de leurs premières expériences de
fonctionnement en réseau porte sur une
enquête sur l’absentéisme des collégiens et
des lycéens effectuée en 1996. Daniel Mariet,
proviseur-adjoint du lycée Jacques Cartier
à Saint-Malo et René Huvé, principal du
collège Charcot avaient soulevé ce problème
au cours d’une réunion de district. “À
Combourg, Dol-de-Bretagne, Cancale,
Dinard, Saint-Malo… nous étions tous
confrontés à un important taux d’absentéisme
chez les adolescents. Nous avons cherché à
savoir pourquoi, et comment nous pouvions
y remédier”. Ils décident d’organiser une
analyse quantitative et qualitative de l’absentéisme. Des questionnaires sont administrés par des conseillers d’éducation, des
professeurs principaux. Des entretiens sont
menés auprès de collégiens et de lycéens
absentéistes ou non. Plus de 2 000 élèves
scolarisés de 13 à 20 ans ont ainsi été interrogés.
Outre le travail de collaboration entre enseignants, CPE, médecin et infirmiers, les
conclusions de cette étude statistique ont
permis aux établissements (1) d’avoir une
vision plus objective de la situation.
“Globalement, l’absentéisme n’a pas tellement varié depuis une précédente enquête
effectuée en 1982. En revanche, les périodes
d’absence étaient beaucoup plus importantes
pour certains élèves, démotivés (2)”.
Plus qualitativement, cette enquête a révélé
POUR LES PLUS EN DIFFICULTÉ
La création d’une classe relais à Saint-Malo,
après quatre longues années d’élaboration
du dossier, est une autre réponse apportée
au traitement des jeunes les plus en difficulté. Bertrand Elise, principal du collège
Chateaubriand en est le responsable.
“Travailler en réseau est complexe, en parti-
culier quand il s’agit de faire avancer ensemble
de nombreux interlocuteurs : la protection
judiciaire de la jeunesse, les enseignants, les
chefs d’établissement, les chefs d’entreprise,
les responsables de la mission générale d’insertion pour l’enseignement public et l’enseignement privé (MIJEC)… D’autant que la
plupart appartiennent à d’autres réseaux”.
Les classes relais sont en outre un sujet délicat. Les freins sont culturels : il faut lutter
contre l’idée qu’une classe relais permet de
se “débarrasser” de jeunes difficiles.
L’alternance pédagogique école-entreprise,
la disponibilité importante de l’équipe pédagogique posent aussi des problèmes d’organisation. “Si nous avons réussi - nous
accueillons neuf jeunes déscolarisés et décrocheurs depuis janvier 2000 - c’est certainement parce que nous nous sommes tous
retrouvés dans le souhait d’aider ces jeunes
dont les attentes vis-à-vis de l’école sont très
fortes”.
UNE LIAISON INTERCYCLE
TROISIÈME-SECONDE
Depuis huit ans, les deux lycées malouins
entretiennent des liens spécifiques avec les
collèges du district qui en font la demande.
“Nos taux de redoublement en seconde sont
élevés”, explique Daniel Mariet. “Nous avons
décidé d’organiser des réunions communes
entre enseignants de troisième et de seconde.
Ils se rencontrent pour réfléchir sur des problèmes précis, échanger des copies d’élèves,
réduire les disparités des pratiques entre le 1er
et le 2nd degré. À leur entrée en seconde, nous
repérons aussi les élèves de 3ème dont le niveau
était faible et le pronostic de réussite réservé,
soit un élève sur 10 en moyenne”. Ces jeunes
seront particulièrement suivis, dès les premiers conseils de classe et jusqu’à leur sortie du lycée ou du lycée professionnel, trois
ou quatre ans plus tard. Ce dispositif a fait
chuter les taux de redoublement en seconde
des élèves en difficulté d’un collège dès la
deuxième année.
LE CIO, LIEU STRATÉGIQUE
Dans un bassin d’animation de la politique
éducative, le CIO est un carrefour stratégique de prise et de transmission
d’information. “Nous essayons en
particulier de mieux comprendre la
manière dont les établissements
appréhendent le problème des jeunes
en difficulté et de répercuter ces
réflexions”, analyse Jean Troude,
directeur du CIO. “Et pour mieux
connaître la population du bassin,
nous réalisons avec la MGI un suivi
très fin des élèves à chaque niveau de
sortie du système éducatif”. L’année
dernière par exemple, la mission
générale d’insertion a pu suivre le
devenir de 100 % des élèves du
lycée Jacques Cartier.
BASSINS
D’ANIMATION
DE LA POLITIQUE
ÉDUCATIVE
DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES
EN UN AN APRÈS LE BAC
Les lycées publics du bassin de BrestLanderneau ont créé une plate-forme de formation professionnelle pour les lycéens,
titulaires du bac, ou les étudiants, après une ou
plusieurs années d’université.
Ces jeunes peuvent ainsi suivre une formation
de niveau CAP, Bac Pro ou une mention complémentaire dans trois domaines : commercevente, industrie, bâtiment-travaux publics. Ces
formations à la carte, alternant stages en entreprise et cours théoriques, les prépareront aux
métiers de vendeur en produits multimédias,
vendeur conseil en assurance, gestionnaire
d’unité de vente, employé de pressing, chaudronnier tôlier ou chaudronnier tuyauteur, opérateur en productique mécanique, constructeur
en bâtiment gros œuvre et conducteur de travaux
publics.
Contacts à Brest : lycée Lanroze (02 98 03 23 02)
- lycée Jules Lesven (02 98 43 56 00) - lycée
Dupuis de Lôme (02 98 45 03 81).
UN CESC EN RÉSEAU
Dans le cadre des comités d’éducation à la santé
et à la citoyenneté, les établissements du bassin de Rennes-Nord (collèges de Mordelles,
Montfort-sur-Meu, Montauban-de-Bretagne,
Saint-Méen-Le-Grand et Romillé et le lycée de
Montfort-sur-Meu) vont mener une action commune de prévention des conduites à risque et
d’information des parents et des adultes de la
communauté scolaire sur les produits psychotropes et l’alcool.
La gendarmerie, la protection judiciaire de la
Jeunesse (PJJ), la justice, les services sociaux
seront mis à contribution afin d’organiser des
conférences, des débats et des animations dans
l’auditorium du lycée de Montfort et dans la
salle polyvalente de Bédée.
UN RÉSEAU D’AIDE
POUR APPRENDRE LE FRANÇAIS
Le Bassin de Brest-Landerneau, et en particulier
la mission générale d’insertion (MGI) a recensé
des élèves de nationalité étrangère ne possédant
pas la langue française et rencontrant de ce fait
des difficultés à suivre une scolarité ordinaire.
Vingt-six élèves d’origine portugaise, malgache,
turque, kosovar, mauritanienne, marocaine,
algérienne, iranienne ont été repérés dans les
lycées et collèges du bassin. Ce chiffre est en
augmentation chaque année. Ces élèves relèvent
du dispositif “français-langue étrangère” (FLE)
que le bassin tente actuellement de faire fonctionner en accord avec l’inspection académique.
élaborer et organiser des procédures en reconnaissant le travail que certains effectuaient
déjà, et en les engageant à le poursuivre”,
conclut Jean Troude. Le pari des BAPE sera
maintenant de garder un équilibre pour ne
pas tomber dans un excès de formalisme !
NATHALIE LE GARJEAN
LE SECRET DES BAPE RÉUSSIS
Pour bien fonctionner en réseau,
tous sont persuadés de la nécessité de reconnaître la complémentarité de chacun et de partager des
valeurs communes.
“Créer des BAPE, c’est également
mettre du formel sur de l’informel,
7 bloc notes
/
◆
DÉCEMBRE 2000
(1) Les collèges et lycées de Saint-Malo, Dinard, Cancale,
Combourg, Dol-de-Bretagne, Tinténiac, le collège de
Pleine-Fougères.
(2) Entre 1982 et 1996, l’absentéisme est passé de 1,77 à 2,2
élèves absents par jour et par classe. Les redoublants sont
plus absentéistes.
dossier
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX
Bassin de Morlaix-Carhaix
DES PARCOURS D’INSERTION SUR MESURE
Pour aider chaque jeune
à obtenir une qualification,
la mission générale
d’insertion doit s’appuyer sur
un vaste réseau de compétences
internes et externes
à l’Éducation nationale.
“La mission générale d’insertion (MGI) mobilise les établissements scolaires publics, collèges et lycées, les centres d’information et
d’orientation de Morlaix et Landerneau, le
Greta d’Armorique à Morlaix”, explique
Dominique Lemounaud, proviseur du lycée
Tristan Corbière à Morlaix et coordonnateur
de la mission. Ce découpage était calqué
sur les zones d’emplois de l’INSEE. Au début
du mois de mars 2000, une présentation
des bassins d’animation de la politique éducative (BAPE) est faite aux différentes
équipes. “Le projet concerne le bassin de
Morlaix-Carhaix, et y ajoute Rostrenen. L’idée
est désormais de faire coïncider MGI et
BAPE”. L’objectif reste le même : accompagner chaque jeune pour l’aider à obtenir
une qualification et préparer son insertion.
UNE LONGUE HISTOIRE
DE TRAVAIL EN RÉSEAU
Au-delà des dispositifs et des différentes
mesures mises en place, le travail mené
auprès des jeunes en difficulté n’a jamais
cessé. Dès 1986, alors que la circulaire ministérielle du 30 mai propose de favoriser l’aide
à l’orientation professionnelle, de créer des
formations adaptées et de contribuer à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes,
les acteurs du bassin de Morlaix sont à
l’œuvre. Avec la mise en place du DIJEN,
Dispositif d’insertion des jeunes de l’Éducation nationale, les animateurs-formateurs
tissent peu à peu un réseau et apprennent à
travailler ensemble : agences ANPE du bassin, mission locale, coordonnateur emploiformation de la direction du travail,
travailleurs sociaux, responsables des observatoires emploi-formation…
qualification. Réaliser son projet professionnel et personnel peut devenir une
démarche progressive. “Le Dijen a proposé de
mettre en place un CIPPA sur le bassin de
formation de Morlaix car l’on y avait repéré
des publics en difficulté. Dès cette période,
nous avons travaillé avec le collège PierreMendès-France puis plus tard, avec le lycée
Tristan Corbière à Morlaix.”
En 1993, le dispositif (Dijen) devient une
mission (Mijen) qui doit être partagée par
tous : “C’est l’époque où se structurent les
bassins de formation. La Mijen nous permet
d’apprendre à travailler avec tous les acteurs
de l’insertion”.
Lorsque la Mission générale d’insertion de
l’Éducation nationale (MGI) voit le jour en
1996, les partenaires ont acquis une habitude
de travail autour d’objectifs communs :
aider les jeunes à se préparer à leur vie socioprofessionnelle et citoyenne, faciliter leur
accès à la formation professionnelle et à la
qualification, les accompagner dans leur
recherche de solutions de formation et d’insertion sociale et professionnelle en préparant leur sortie du système éducatif, et en
organisant leur suivi.
Un CD-Rom a été réalisé avec les jeunes
accueillis au sein d’un atelier musique
dans les groupes Sofia (Session d’orientation et de formation individualisée par
alternance) et FI (formation intégrée) - disponible sur simple demande. Contact :
Point accueil Mission insertion, lycée
Tristan Corbière, 16, rue de Kervéguen,
29205 Morlaix cedex - Tél. / fax
02 98 62 00 82.
MOBILISER LES RESSOURCES INTERNES
UNE ATTENTION QUOTIDIENNE
Les établissements de formation initiale et
continue ainsi que les CIO font aussi partie intégrante du dispositif : “La démarche
d’insertion ne se conçoit que collectivement”,
expliquent Gilles Bélec, Bernard Bannier et
Philippe Pellé, animateurs-formateurs des
bassins de Morlaix-Carhaix. “Le but est de
préparer les jeunes de 16-18 ans, les plus en
difficultés, à une insertion professionnelle. Il
nous faut sans cesse trouver de nouveaux supports pour les remotiver, les réconcilier avec le
système scolaire. Nous frappons alors à la
porte des entreprises pour organiser des stages
d’alternance et permettre aux jeunes de découvrir le monde économique.”
En juillet 1989, une nouvelle étape est franchie avec la loi d’orientation : “chaque jeune
à droit à une éducation lui permettant de
s’insérer dans la vie sociale et professionnelle,
et d’exercer sa citoyenneté”.
Cette loi met l’accent sur le processus
continu de formation (initiale, insertion,
éducation permanente) pour obtenir une
La MGI s’adresse aux jeunes de plus de 16
ans, qui quittent le collège ou le lycée ou
restent sans solution à l’issue du premier
cycle de l’enseignement supérieur. C’est en
général l’enseignant ou le conseiller du CIO
qui repère la difficulté. Les parents et les différents intervenants se rencontrent pour
tenter de comprendre la nature de l’obstacle ou de l’échec.
Si aucune solution interne n’est possible,
l’élève rencontre l’animateur-formateur de
la MGI. “Nous accueillons, et aidons ce jeune
à construire un projet. Nous prenons le temps
de l’écouter, de le comprendre. Nous lui proposons des mini-stages d’observation et de
sensibilisation dans un secteur professionnel
où il aimerait exercer. Nous essayons de
construire la meilleure réponse à partir de ses
goûts et de ses motivations.” Un contrat est
passé avec le jeune, sur un ou deux projets
avec des objectifs modestes, mesurables à
très court terme.
C’est ainsi qu’une action Arts plastiques a été
8 bloc notes
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◆
Dominique, Franck, Avrann et Stérenn, en formation à la MGI de Morlaix.
mise en place tout au long de l’année scolaire
pour créer une dynamique. Elle a concerné
un groupe de 27 jeunes de 16 à 18 ans, repérés par le CIO. Diverses activités leur ont été
proposées autour de la peinture, du modelage, de la sculpture, du travail de la pierre,
de la photo. “Il s’agissait de retracer l’histoire
de Morlaix au travers de l’un de ses anciens
bateaux, la Cordelière, construit sous la reine
Anne (S’il te mord, mords-les !) Cela a été l’occasion de visiter la ville, de rencontrer des élus,
des habitants de Morlaix, de chercher des documents et des archives à la bibliothèque, de faire
des photos de costumes d’époque, de monuments, revoir leur histoire”.
CONSTRUIRE UN RÉSEAU
“A LA CARTE”
D’autres mesures adaptées peuvent aussi
être proposées au jeune : SIO, SOFIA, MODAL,
MOREA, ITHAQUE, FCIL, FDD (1)…. Car si l’insertion socio-professionnelle est un objectif visé, les formateurs ne perdent pas pour
autant l’idée d’un possible retour vers la
scolarité au lycée ou la mise en place d’un
parcours qualifiant. Un suivi est mis en place
pour vérifier la pertinence de l’action.
Ainsi, Éric, malgré deux tentatives échoue au
baccalauréat. Son désir est d’entrer au plus
vite dans la vie active et de travailler. Un
module de repréparation à l’examen par
alternance (morea) lui est proposé pour l’aider à repréparer son examen, inscrit dans un
établissement scolaire, tout en travaillant
dans une entreprise. À force de ténacité,
DÉCEMBRE 2000
Éric finit par décrocher un bac pro.
Autre exemple : Sophie, après un bac L et
une expérience d’aide-soignante, souhaite
devenir médecin. Un module d’accueil en
lycée (modal) l’aide à construire un nouveau
projet : cours de rattrapage en maths, physique, biologie dans un lycée, auxquels
s’ajoutent des cours par correspondance.
Sophie acquiert les conditions suffisantes
pour entamer sa formation universitaire.
ANALYSER LES RELATIONS
Gilles Bélec et Bernard Bannier “voyagent”
dans le bassin ; ils observent et recueillent
ainsi de multiples informations utiles à l’évolution du dispositif : “Nous essayons de repérer les difficultés qui peuvent se poser sur un
bassin. À chaque fois, nous mettons en place
un groupe de travail pour réfléchir à une stratégie locale. Nous agissons comme un observatoire pour essayer de trouver des réponses
avec l’ensemble de nos partenaires, et interpeller si besoin les décideurs, les responsables
d’établissements…”
TUGDUAL RUELLAN
(1) SOFIA : session d’orientation et de formation individualisée par alternance • SIO : session d’information et
d’orientation • CIPPA : cycle d’insertion professionnelle
par alternance • MODAL : module d’accueil au lycée •
MOREA : module de repréparation à l’examen par alternance • ITHAQUE : itinéraire personnalisé d’accès à la
qualification et aux diplômes • FCIL : formation complémentaire d’initiative locale • FDD : formation dérogatoire diplômante • FI : formation intégrée.
dossier
ANIMER LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN RÉSEAUX
Bassin de Dinan
UNE ÉTUDE SOCIOLOGIQUE SUR LE BASSIN
Pourquoi nos taux de doublement sont-ils si
importants ? Pour répondre à cette question, les
membres du BAPE de Dinan souhaitent faire réaliser
une étude sociologique. Une manière de mieux connaître
la population du bassin.
Depuis de nombreuses années, chaque trimestre, les chefs d’établissement des huit collèges, des deux lycées professionnels, les
directeurs du CIO et de l’EREA et la Mission
générale d’insertion (MGI) se rencontrent
en réunion de district. “C’est pour nous l’occasion d’échanger et de réfléchir sur des propositions du rectorat, ou de l’inspection
académique, comme l’évolution des quatrièmes
technologiques par exemple”. Ce fonctionnement commun, facilité par la petite taille du
district (aujourd’hui bassin de Dinan),
semble naturel à Philippe Vincent, principal
du collège Chateaubriand à Plancoët et coordonnateur de ce nouveau bassin d’animation de la politique éducative (BAPE). “En
association avec un groupe de chefs d’établissement, de chefs de travaux et d’enseignants,
nous avons même réussi à organiser un programme d’actions sur l’information et l’orientation des élèves de troisième du bassin”.
Avec la création des BAPE, le coordonnateur
et les correspondants se demandent bien
sûr quel sera leur rôle, leur légitimité, leur
pouvoir de décision, et sur quels dossiers…
Et en particulier, Philippe Vincent, s’interroge sur la manière dont il peut se situer visà-vis de la politique de district menée jusqu’à
présent par l’inspection académique des
Côtes-d’Armor. “L’inspection académique
nous a ainsi proposé de participer à la répartition des crédits des projets d’établissement.
Pourquoi pas ? Mais pour le moment cette
compétence d’évaluation des actions de nos
collègues ne nous est pas reconnue”.
La multiplicité des dispositifs “contribue à
compliquer les relations à l’interne et avec nos
partenaires” soulève le coordonnateur également membre du réseau de ressources et
relations humaines (RRH) et du dispositif
d’aide aux personnels de l’académie de
Rennes (DAPAR).
DES IMPRESSIONS PRÉOCCUPANTES
En 1999, le district scolaire de Dinan est
confronté à une situation préoccupante :
son taux de redoublement en fin de sixième
est de 16,9 %. Ce phénomène touche également les quatrièmes, troisièmes et
secondes. Le rapport d'octobre sur l'orientation classe le secteur en dernière position
du département. “L’inspection académique
nous a interrogés sur les raisons de ces mauvais résultats. Nous avons décidé de faire une
réponse commune et de trouver les moyens
de réaliser un diagnostic”.
élèves, quelle que soit
leur origine sociale,
nous avons pensé à une
étude sociologique”,
commente Philippe
Vincent.
D’autant que d’autres
indicateurs confirment ces impressions
partagées par tous. Les
équipes pédagogiques,
pourtant motivées,
semblent découragées
devant des enfants en
difficultés, des clivages
existent entre les
jeunes professeurs et
les plus anciens. Les
parents sont peu présents dans les conseils d'administration, les
conseils de classe. En matière d’orientation,
ils délèguent leur pouvoir aux établissements, mais très attachés à leur “pays”, ils
n’envisagent pas la poursuite d'études de
leurs enfants au-delà du territoire de Dinan.
L’analyse sociologique devra permettre une
meilleure connaissance du public et mesurer “la capacité des établissements à solliciter
différentes ressources internes et externes pour
créer une dynamique”, peut-on lire dans le
cahier des charges de l’étude. “Les relations
entre les établissements, les parents, les élèves,
les associations… peuvent être des sources
d'innovation et d'expérimentation de pratiques pédagogiques et extra-pédagogiques
mieux adaptées aux élèves en difficulté”.
UN FINANCEMENT COMPLEXE
UNE APPROCHE DE TERRAIN
“Pour aller au-delà de ce sentiment diffus d’un
manque d'ambition et de motivation chez les
Les membres de la BAPE contactent alors un
sociologue, membre du LSCI(1) et “parent
d’élève” qui rédige un premier projet d’en-
quête impliquant l’ensemble de la population du bassin. Budgétisé à plus de
400 000 francs pour une durée de trois ans,
le financement de cette vaste étude sociologique pose un vrai cas d’école. “Le fonds
social européen peut prendre en charge 45 %
du montant total. Pour le reste, nous allons
devoir prendre notre bâton de pèlerin et
contacter les collectivités locales : les syndicats
intercommunaux, les communautés de communes… Mais avec quelle étiquette, quelle
légitimité ? Et si nous trouvons les financements qui nous manquent, qui recevra l’argent ? Cette nouvelle organisation en BAPE
pose le problème du budget collectif d’un groupement d’établissements”.
Les réponses à ces questions “matérielles et
financières” intéresseront certainement
d’autres BAPE, aussi, renoncer serait dommage…
NATHALIE LE GARJEAN
(1) Laboratoire de sociologie du changement des institutions.
Bassin de Lorient-Quimperlé
ENTENTE SUR LA CARTE DES FORMATIONS
Options de langues, seconde de technologies
et systèmes automatisés (TSA), formations
complémentaires d’initiative locale (FCIL), brevet de
techniciens supérieurs (BTS), l’entente entre les membres
du bassin de Lorient-Quimperlé leur permet de bien
répartir leurs formations.
La coopération entre la trentaine d’établissements et centres d’information du bassin
de Lorient-Quimperlé est déjà affaire
ancienne, et sur de nombreux dossiers, elle
a donné des résultats satisfaisants. Comme
l’explique Alain Collas, proviseur du lycée
Colbert à Lorient, “l’ensemble des participants à l’assemblée de bassin (réunion des
chefs d’établissement et des directeurs de CIO)
se sont retrouvés sur un mode de fonctionnement reconnu par tous. Ils discutent en conseil
de bassin de tous les projets des établissements
et formalisent leurs décisions dans un contrat
qui les engage.”
La meilleure illustration de ce travail en
commun réside dans la répartition des
options, aussi bien de langues III, en dépit
de la très forte concurrence entre Lanester
et Lorient, que pour les nouvelles options de
seconde comme TSA, cette fois entre Lorient
et Quimperlé. On peut aussi citer l’entente
sur les formations complémentaires d’intérêt local (FCIL). Succès également, le choix
de privilégier le projet de Port-Louis, plutôt
que celui de Lorient, de création d’une nouvelle section de bac professionnel Structures
métalliques, pour tenir compte du recrutement.
L’accord a été plus difficile à trouver sur les
dossiers d’ouverture de filière au niveau des
BTS et de la préparation de concours,
notamment dans le domaine sanitaire et
social.
Parmi les raisons de cette bonne entente,
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/
◆
les chefs d’établissement avancent la concertation avec les enseignants au moment de la
préparation du dossier, mais aussi la plus
grande liberté d’expression dans une assemblée de pairs : “La participation aux trois ou
quatre réunions annuelles est toujours élevée.
Elle renforce notre habitude à réagir en réseau.
C’est l’occasion d’une plus grande créativité et
d’une plus grande efficacité”.
UN PROBLÈME DE LISIBILITÉ
Pour autant, “le ministère n’a pas encore tiré
toutes les conséquences de son projet d’organisation par bassin”, estime Alain Collas.
“Nous avons rempli notre contrat au niveau
local”, confirme Bernard Fronsacq, proviseur du lycée professionnel Roz Glas à
Quimperlé. “Mais la communication se fait
mal sur le plan géographique, entre bassins
voisins. Nous souhaiterions que l’inspecteur
DÉCEMBRE 2000
référent intervienne à la fois sur le plan thématique, (par exemple, comment faire pour
que 100% des jeunes obtiennent au moins
une qualification de niveau V), mais aussi
géographique”. Cependant, les deux chefs
d’établissement, qui ont mené à bien la mise
en commun de la politique d’information
sur l’orientation, regrettent un manque de
vision globale des filières de formation qui
finalement nuit aux élèves.“Le rectorat continue à raisonner au niveau de l’établissement :
pour ouvrir une nouvelle section, le lycée doit
d’abord en fermer une, alors que nos propositions, issues d’une réflexion collective, tiennent compte des besoins de formation de
l’ensemble du bassin”, souligne Alain Collas.
“Et c’est bien là l’intérêt des BAPE”.
Enfin, le découpage géographique des bassins ne tient pas compte des frontières administratives : “Il serait souhaitable que les autres
services de l’État avec lesquels nous travaillons
connaissent cette nouvelle organisation”.
Au final, cependant, les deux chefs d’établissement reconnaissent leur satisfaction
devant un projet académique “qui reprend
toutes nos préoccupations et nous suggère de
nouvelles pistes de travail en commun. Par
exemple, l’ouverture internationale”.
CLOTHILDE CHÉRON
actualités
Brèves
Travaux personnels encadrés au lycée
RÊVONS L’INDE
Le carnet de bord “Rêvons
l’Inde” a été réalisé par une
vingtaine de délégués du
conseil départemental des
jeunes d’Ille-et-Vilaine (commission Tiers-Monde). Tiré à
5 000 exemplaires, “Rêvons
l’Inde” a été diffusé à tous les
collèges publics et privés de
Bretagne. Après avoir choisi de
faire connaître les traditions
d’un pays du Tiers-Monde, les jeunes ont effectué
des recherches sur l’histoire, la population, les traditions, la cuisine, les conditions de vie et de travail
avec en particulier celui des enfants. Ils ont également
rencontré une compagnie de danse indienne “prana”
et dégusté des plats indiens. Avec l’aide de leurs animateurs (enseignants et principaux de collèges), ils
ont enfin mis en forme cet ouvrage riche d’illustrations,
d’annotations et de définitions. Rappelons que le
conseil départemental des jeunes rassemble 103
délégués (un élève de cinquième par collège public
et privé) répartis en six commissions. Chaque année,
ils doivent travailler sur un projet “réaliste” devant être
soumis au vote de leurs pairs. Un budget est ensuite
mis à leur disposition par le département. Outre une
sensibilisation à la vie démocratique, les jeunes de
la commission Tiers-monde ont compris que vivre en
France était un privilège…
APPEL À CONCOURS
L’affiche gagnante du concours 99-2000
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Depuis la rentrée 1999, le
Conseil général d’Ille-etVilaine mène avec succès
une campagne de prévention routière auprès des
classes de troisièmes. Cette
année, tous les collèges et
lycées professionnels du
département pourront participer à un concours
d’idées sur la prévention
des accidents de la route.
Avant le 31 janvier 2001, les classes de troisième
doivent réaliser un “message gagnant pour la vie”
sur le support de leur choix : affiche, film vidéo,
bande dessinée, jeu… En février, un jury sélectionnera les huit meilleurs projets qui prendront part à
la super finale d’avril : une présentation du projet en
15 minutes et la participation à un jeu télévisé de
questions-réponses sur la sécurité routière. Les huit
classes finalistes seront invitées à une journée de
découverte de la conduite sur piste… et tous les
participants seront récompensés.
L’AUTONOMIE DANS LE TRAVAIL
Travailler de manière plus autonome et à partir de multiples ressources,
en particulier numériques, tel est l’objectif des travaux personnels encadrés proposés
aux élèves de première dans le cadre de la réforme des lycées.
Au cours de l’année 2000-2001, tous les
lycées d’enseignement général vont devoir
organiser des travaux personnels encadrés.
Expérimentés au cours de l’année scolaire
1999-2000, dans les classes de première de
certains lycées, cette nouvelle formule de
travail doit permettre aux lycéens de développer leur autonomie, leur capacité à s’organiser et à trouver seuls des ressources
documentaires.
Les thèmes d’études des lycéens varient selon
les filières du bac et portent par exemple
sur la ville, la frontière (série L), les entreprises, la presse écrite (série ES), la croissance, l’eau, les sciences et aliments
(séries S)…
Pour répondre aux problèmes concrets
posés par l’organisation pratique de ces
séances de travail : quelles salles, quels matériels, quel encadrement, avec quels enseignants… ? des efforts sont d’ores et déjà
faits pour aider les équipes pédagogiques.
“L’équipement informatique des lycées est en
augmentation considérable. En deux ans, le
Conseil régional a doté chaque établissement
de plus de 30 ordinateurs supplémentaires.
Côté logiciels, le ministère de l’Éducation
nationale a accordé environ 3 MF aux académies pour des achats collectifs de logiciels
disciplinaires en histoire-géographie, sciences
physiques…” souligne Maurice Guernalec,
conseiller aux technologies de l’information et de la communication auprès du recteur.
Un forum et un espace de publications permettent aux équipes pédagogiques de com-
muniquer. Ainsi, la rubrique “TPE”sur le site
de l’académie de Rennes, animée par Joël
Lesueur, coordonnateur des IA-IPR, avec le
soutien technique de collègues du service
informatique académique, apporte des
réponses aux questions de contenu et d’organisation matérielle de ces travaux. En mai
et juin dernier, les inspecteurs de disciplines
et de vie scolaire et le directeur du CRDP de
Bretagne se sont déplacés dans les départements pour rencontrer des proviseurs, des
enseignants, des documentalistes…
De nombreux liens sont également faits vers
des sites institutionnels, comme le récent
Eduscol (www.eduscol.education.fr) lancé
par le ministère de l’Education nationale le
22 novembre dernier.
UNE NOUVELLE
POLITIQUE DOCUMENTAIRE
Du côté des ressources documentaires, le
réseau des centres de documentation pédagogique propose, à travers son site
“Savoirscdi”, des informations complètes et
des sources d’information au service des
enseignants et des élèves. L’enjeu des travaux personnels encadrés est bien de permettre aux élèves de construire eux-mêmes
leurs connaissances à partir de pistes proposées par les enseignants. Jean-Pierre
Gabrielli, directeur du CRDP de Bretagne est
également convaincu que le métier de documentaliste est en plein bouleversement, “car
pour aider les professeurs, la politique documentaire des CDI doit évoluer de la médiathèque à la capacité de mettre en ligne sur
des réseaux internes à l’établissement un
recensement de sites, de portails, d’adresses
utiles”.
Ainsi, depuis la rentrée 2000, à titre expérimental, le directeur du CRDP, accompagné
de son équipe, rencontre des enseignants et
des documentalistes d’établissements bretons pour réfléchir sur le rôle du CDI et la
création d’un intranet documentaire dans
l’établissement.
À suivre…
NATHALIE LE GARJEAN
Quelques sites pour en savoir plus :
www.ac-rennes.fr (rubrique pédagogie, TPE)
www.cndp.fr • www.educlic.fr • www.education.fr
PÉDAGOGIE
MATHS ET TICE
Dans le cadre d’un parcours pédagogique diversifié,
les collèges de Janzé et de Châteaugiron mènent
depuis deux ans un projet commun de création d’un
recueil de données mathématiques (définitions,
figures-types, propriétés, exercices, etc.) utilisable
sur Internet. Cette action concerne un groupe de 12
à 20 élèves volontaires qui travaille en binômes avec
un professeur de mathématiques et de technologie pendant environ 15 séances de deux heures.
Après une première phase d’apprentissage de l’outil informatique, les élèves choisissent un thème de
mathématiques de niveau cinquième ou sixième et
listent les points importants pour créer plusieurs
pages d’un mini-dictionnaire informatique. Ces informations sont ensuite mises en forme avec des logiciels spécifiques (Publisher, Géoplan). Enfin, les
données sont mises en ligne sur Internet. Cette
année, afin de favoriser les échanges conviviaux
entre les élèves et les collèges, les deux établissements s’adresseront des messages, des photos
numériques. Un “défi mathématiques” sera organisé pour stimuler le goût de l’effort et de la
recherche entre les élèves des deux collèges !
Cette action s’inscrit dans le projet du collège de
Janzé qui vise à gérer l’hétérogénéité, à développer
l’autonomie de l’élève, à ouvrir le collège sur l’extérieur et à utiliser les technologies de l’information et de la communication. Un premier bilan a
permis de mettre en évidence la réelle prise d’autonomie et l’acquisition de compétences sur les
logiciels de PAO et une meilleure maîtrise des thèmes
mathématiques étudiés. Tous les élèves apprécient
la démarche et certains, en difficulté, ont repris
confiance.
MATHÉMATIQUES EN FÊTE
Dans le cadre de la fête de la Science, les professeurs
de mathématiques du collège de Plestin-Les-Grèves
désireux de donner du sens à leur enseignement
ont sollicité Benoît Rittaud, maître de conférence à
l’Université de Paris XIII, spécialiste en théories des
nombres. Il a présenté “l’Histoire d’irrationnels” aux
élèves de quatrième et de troisième, pour laquelle
il a obtenu le premier prix avec mention spéciale du
jury, lors du prix d’Alembert des lycéens de mai dernier. Il y a deux mille cinq cents ans, le Grec Pythagore
Des projets professionnels pluridisciplinaires
FORMALISER DES PRATIQUES
Au cours de l’année
2000-2001, les projets pluridisciplinaires à caractère
professionnels (PPCP) vont
Des rencontres départementales entre inspecteurs,
chefs d’établissement, chefs de travaux, enseignants
de disciplines générales, technologiques et
professionnelles, et les documentalistes ont été
organisées afin d’apporter des réponses
concrètes aux équipes éducatives.
être développés dans tous
les lycées professionnels.
“Impliquer une équipe pédagogique et des
élèves dans une réalisation professionnelle
concrète” : l’objectif des projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP)
créés dans le cadre de la réforme des lycées
est clair.
Quatre établissements publics et privés ont
développé un projet dans le cadre d’une
expérimentation en 1999-2000. Cette année,
tous les lycées professionnels seront amenés
à créer leurs projets pédagogiques professionnalisés pour les BEP et les Bac pro. Le
plus souvent, ces projets formalisent des
pratiques déjà adoptées dans certains établissements dans lesquels des opérations
comme “Une entreprise dans votre lycée” (1)
par exemple ont été déjà menées.
UN ACCOMPAGNEMENT
INSTITUTIONNEL
Depuis la rentrée, des réunions de présentation ont permis aux chefs d’établissement,
chefs de travaux, enseignants de discipline
générale et technologique et documentalistes d’échanger sur ce que sont ces projets
pluridisciplinaires à caractère professionnel.
La rubrique “PPCP” du site académique (2)
propose également des recommandations
pédagogiques et des ressources documentaires comme DOCTEC, une base documentaire de notices de revues techniques
que reçoivent les lycées.
Dans chaque établissement une personne
relayera ces projets de manière à constituer
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DÉCEMBRE 2000
une base de données des thèmes, classes,
disciplines d’environ 1 000 projets, selon les
estimations de la Délégation académique
aux enseignements techniques (DAET) chargée de l’information et de l’initiation du
projet en collaboration avec les inspecteurs.
“Ces projets ne seront en aucun cas évalués”,
insiste Anne Panaget, chargée de mission à
la DAET. “Ils représenteront autant de contacts
possibles pour les équipes pédagogiques qui
souhaiteraient échanger sur un thème”.
NATHALIE LE GARJEAN
(1) Une entreprise dans votre lycée est une opération destinée à sensibiliser les élèves à toutes les démarches techniques et commerciales de la création d’une entreprise.
(2) http://www.ac-rennes.fr (rubrique pédagogie, ppcp).
actualités
Former les futurs conseillers d’orientation psychologues
UN QUATRIÈME CENTRE EN FRANCE
L’ouverture du centre
de formation des
conseillers d’orientationpsychologue à Rennes
est l’aboutissement
Pour les cinquièmes du collège Laënnec à Pont
l'Abbé, l'initiation à la géologie commence sur le
terrain. Avec un menu copieux : l'étude d'un paysage
et son évolution. Les dunes et les palus, les falaises
mortes, la transformation des rochers en sable et
l'utilisation par les hommes des ressources naturelles, à partir d'un menhir, d'un calvaire et d'une maison de granit sont au programme de cette
observation du sous-sol bigouden.
engagé depuis avril 1999.
Le 25 septembre dernier, les trente-six stagiaires de la première promotion du CEFOCOP de
Rennes ont entamé leur formation de deux ans.
Jacques Juhel, directeur du centre voit aussi
dans ce rapprochement “un moyen d'améliorer la qualité de la formation dispensée aux
stagiaires COP”.
Salarié à mi-temps à l’AFPA (Association
pour la formation professionnelle des
adultes), Richard Meyer, professeur associé
en psychologie du travail et membre de
l’équipe du CEFOCOP, assurera un lien plus
étroit entre le centre et les entreprises.
L’ABOUTISSEMENT
DE 18 MOIS DE TRAVAIL
Le CEFOCOP est installé sur le campus de
la Harpe, au sein de l’université de Rennes 2
Haute-Bretagne, qui a mis à sa disposition
des locaux et des matériels informatiques
neufs.
Après l’INETOP à Paris (qui dépend du
CNAM), l’université Charles de Gaulle à
Lille et celle d’Aix-Marseille, l’université de
Rennes 2 Haute Bretagne à Rennes est le
quatrième établissement d’enseignement
supérieur en France à avoir reçu l’agrément
du ministère pour assurer la formation des
conseillers d’orientation-psychologues. Pour
Jacques Juhel, le point de départ de cette
création est conjoncturel. “L’importance du
nombre de conseillers contractuels et les prévisions de départs en retraite dans les années
qui viennent, a conduit le ministère à décider
la formation d’une quarantaine de COP supplémentaires chaque année”.
Le CEFOCOP est l’aboutissement d’un travail engagé depuis avril 1999 et pour lequel
Rennes était en compétition avec Toulouse.
Une victoire due à la qualité du projet pédagogique rennais, se sont félicités Jean
Brilhaut, président de l’Université de
Rennes 2, et Marc Debène, recteur de l’académie de Rennes lors de l’inauguration du
centre, le 13 octobre dernier.
NATHALIE LE GARJEAN
Originaire de Chateaubriand, Marie-Ange Le Rouge était conseillère d’orientation-psychologue auxiliaire depuis 5 ans. Cette formation répond pour elle
à un besoin de se former, de prendre du recul vis-à-vis de ses pratiques de travail.
“Je vais pouvoir avoir des réponses à mes questions sur la psychologie de l’enfant,
de l’adolescent et des autres publics et avoir la possibilité de mieux connaître le
monde du travail.”
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DES LIENS ÉTROITS
ENTRE CIO ET CEFOCOP
“J’ai souhaité devenir conseillère d’orientation pour donner des repères aux
jeunes, les aider à s’en sortir, à trouver leur voie de formation et à choisir
leur vie professionnelle”. Caroline Luis vient de terminer une licence de psychologie
à l’Université de Rennes 2. Le projet pédagogique du CEFOCOP lui semble particulièrement intéressant : “Bien sûr, les stages obligatoires dans les différents CIO des
académies de Caen, Rennes et Nantes nous posent des problèmes matériels pour
trouver un hébergement, organiser nos déplacements, mais la présence de tuteurs dans ces CIO enrichit la formation”. Pour résoudre ces questions, les étudiants ont même décidé d’ouvrir un forum électronique d’échanges d’informations pratiques et d’adresses d’hébergement.
▼
“La première année, les étudiants doivent
obligatoirement choisir leur stage dans les
CIO des académies de Caen, Nantes et
Rennes, avec lesquels nous avons organisé un
tutorat pédagogique”, explique MarieArmelle Kerbiriou, conseillère d’orientation-psychologue et coordinatrice des
études. “Créer un lien étroit entre les tuteurs
de ces CIO et le CEFOCOP fait partie des
exigences de notre projet de formation”.
Un forum électronique a ainsi été créé spécialement pour les tuteurs sur le site Internet
du CEFOCOP
(www.uhb/sciences-humaines/CEFOCOP).
Animations TIC
COMPRENDRE ET UTILISER LES TECHNOLOGIES
DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Mini-conférences, travaux en ateliers, expériences d’utilisation des TIC dans une discipline… les animations “TIC” apportent une
aide concrète aux enseignants ou à toute personne intéressée par les technologies de l’information et de la communication.
Les animations TIC se déroulent toute l’année et dans toute l’académie dans les espaces
ressources des bassins d’animation de la politique éducative. Sous forme de présentations
générales, de démonstrations de logiciels et de
séquences pédagogiques ou d’ateliers, ces animations apportent des réponses précises aux
questions liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans un établissement. Les enseignants
a fondé l’école dite pythagoricienne, pour laquelle
“tout est nombre”. Nous devons à cette école la
découverte des nombres “irrationnels”, c’est-à-dire
ceux qu’on ne peut écrire que comme rapport de
deux nombres entiers (comme 5/9). Le nombre pi,
ou la racine carrée de 2, sont des nombres irrationnels.
Les élèves ont été très attentifs à cet exposé pourtant difficile et ont été surpris de découvrir les rapports entre les mathématiques et des applications
concrètes, comme l’élaboration d’un calendrier précis et simple. Ils ont aussi appris que certains problèmes mathématiques ne sont pas à l’heure actuelle
résolus.
ÉTUDES EN SOUS-SOL
d’un travail de qualité
Originaires de toute la France, les trentesix premiers étudiants-stagiaires du CEFOCOP de Rennes - heureux lauréats du
concours national de conseillers d’orientation-psychologues - vont suivre durant deux
années une formation à la fois universitaire
et professionnelle. Déjà titulaires d’une
licence, d’une maîtrise, d’un DEA ou d’un
DESS de psychologie, ils vont pouvoir
approfondir leurs connaissances théoriques
et pratiques sur les approches psychologiques et psychosociologiques des différents
publics, les théories et les techniques de
l’évaluation psychologique des personnes, la
démarche éducative en orientation… Six
stages “sur le terrain” seront également
répartis au cours de leur formation. Ces
futurs COP passeront ainsi 15 semaines en
CIO et cinq en entreprise.
Durant la première année, les étudiants réaliseront un mémoire d’études et de
recherches sur la psychologie appliquée au
domaine de l’orientation scolaire et professionnelle. Au total, une soixantaine de responsables ou formateurs des services
d’orientation, de l’IUFM et de l’Université
interviendront au cours de cette formation.
Brèves
À l’espace ressource multimédia à Rennes,
explication du fonctionnement d’Internet et
des réseaux locaux.
échangent ainsi des pratiques, confrontent
leurs difficultés, afin de s’approprier l’outil
et devenir autonomes.
Ce dispositif académique fait partie d’un protocole d’accord entre l’académie et le CRDP.
Le cahier des charges des interventions est
défini en commun, le CRDP assurant l’organisation des animations sur le territoire breton,
en liaison avec les corps d’inspection. Le dispositif s’appuie sur les ressources matérielles
et humaines des CDDP et des espaces ressources. Il fait aussi appel à des intervenants de
diverses origines (enseignants, techniciens,
universitaires). L’IUFM sera également associé dans les semaines qui viennent.
Les inscriptions, ouvertes à tous les personnels du premier et du second degré, se font sur
le site Internet du CRDP :
www.ac-rennes.fr/CRDP.
PROJETS D’ÉTABLISSEMENT
MODERNISER POUR
RENDRE PLUS ATTRACTIF
Le 18 septembre 2000, le lycée rennais Mendès
France a signé son contrat régional de développement baptisé "moderniser le lycée pour être plus
attractif". Ce contrat, élaboré après concertation
avec tous les personnels, définit les engagements
financiers de la Région pour une période de quatre
ans. Pour le lycée, il s'agit tout d'abord de travaux
d'équipement : modernisation de l'internat avec un
espace santé, un nouvel amphithéâtre, des salles
spécialement réservées à la vie lycéenne ; modernisation du restaurant scolaire et des cuisines ;
restructuration des ateliers maçonneries et second
œuvre, des locaux administratifs et du CDI. "Dès
son lancement, la perspective d'un contrat de développement avec le Conseil Régional a reçu un accueil
favorable dans le lycée" souligne Joël Bianco, proviseur. "La communauté éducative s'est donc mobilisée, la réflexion s'est engagée pour rassembler les
idées et définir des priorités". À l'occasion de cette
signature, les invités ont pu découvrir le lycée grâce
à une visite guidée et commentée par les élèves et
les enseignants des différents ateliers, du laboratoire
acoustique… Ils ont aussi pu découvrir une activité
théâtre incluse dans certains cours de français pour
mieux préparer les oraux du bac. Les apports bénéfiques de l'échange franco-allemand présent dans
le cursus de formation des élèves leur a également
été présenté. La manifestation s'est terminée par
un buffet organisé dans le "patio", cœur de l'établissement, décoré pour l'occasion par des œuvres
réalisées par les élèves des différentes filières (métallerie, bois, charpente, dessin…).
TICE
MICROS POUR TOUS
Le collège du Lannic à Camaret est très branché sur
l'informatique : dans la “cybersalle” contiguë à la
salle de technologie, quatorze ordinateurs sont reliés
à Internet, trois au CDI. Les élèves passent entre
trois et quatre heures par semaine devant leurs claviers (en soutien ou en cours de français et de
maths). À la pause du déjeuner, ils peuvent aussi
avoir accès au Net. Un laboratoire de langues avec
un système de reconnaissance vocale pour parfaire
la prononciation est opérationnel depuis la rentrée.
Les ordinateurs sont également accessibles aux
enfants du primaire et aux habitants de Camaret.
ÉCOLE - ENTREPRISE
CA ROULE !
Au lycée de Cornouaille à Quimper, les BTS Action
commerciale viennent de signer une convention
avec les dirigeants des transports en commun de leur
ville. Les compétences des lycéens seront ainsi mises
au service des usagers : distribution de croissants
lors de la journée sans voitures, opération “Père
Noël”, sondages par téléphone sur l'extension des
réseaux vers les communes de Quimper
Communauté… Les lycéens avaient déjà eu l’occasion de collaborer aux actions de communication
de l’entreprise de transports, et la convention officialise désormais ces rapports.
L'ENTREPRISE AU LYCÉE
Dans le cadre de la semaine, “l’entreprise à l’école”,
le lycée Yves Thépot à Quimper a invité le directeur
des ressources humaines d'une société finistérienne,
Livbag, spécialisée dans l'assemblage de détonateurs pour airbags. Le DRH était accompagné par un
ancien élève, à présent salarié de l'entreprise. Bien
plus qu'une simple information, cette rencontre fut
l'occasion d'échanges très pointus sur la formation,
le temps de travail, les salaires ou encore le chiffre
d'affaires. Livbag accueille déjà de nombreux stagiaires venus du lycée Thépot et embauche environ
cent salariés chaque année.
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DÉCEMBRE 2000
actualités
Après un chef d’établissement (BN n° 26), une enseignante de mathématiques (BN n° 28), Bloc-Notes poursuit sa série de portraits de personnels de l’Éducation nationale.
Christophe Maignan, enseignant d’histoire-géographie
UN JEUNE ENSEIGNANT BAROUDEUR
Christophe Maignan enseigne l’histoire-géographie au collège et au lycée
depuis six ans. Titulaire sur la zone de remplacement de Rennes depuis trois ans,
il estime que ce statut lui permet d’apprendre son métier plus vite.
Brèves
MINI-ENTREPRISE D’INSERTION : DES
COLLÉGIENS CRÉATEURS D’ENTREPRISES
Durant l’année scolaire 1999-2000, une vingtaine
d’élèves de quatrième d’insertion des collèges la
Binquenais et Jean-Moulin à Rennes ont fabriqué
130 ranges CD et des supports de post-it. Leurs deux
jeunes entreprises “Oscar” et “Young Business”
leur ont permis de dégager 2 000 F de bénéfices
pour un chiffre d’affaires de 4 900 F (salaire de 5 F
de l’heure, deux heures par semaine). Cette expérience concrète de travail en entreprise a été menée
avec le réseau FACE “Fondation agir contre l’exclusion” et les a sensibilisé aux démarches commerciales et financières d’une entreprise.
ÇA GLISSE…
“D’accord, c’est assez stressant de commencer
chaque année dans un nouvel établissement.
Mais c’est aussi très stimulant”. Avec un large
sourire, Christophe Maignan affiche une
bonne humeur naturelle qui lui permet de
faire face sans trop d’appréhensions au
déménagement qu’il faudra organiser, aux
contacts qu’il devra prendre avec son nouveau lieu de travail.
“Cette année, j’ai appris 48 heures à l’avance
où j’allais être nommé et dans quelles classes”.
Bonne surprise : il reste à Redon pour la
seconde année consécutive, mais après cinq
années d’enseignement au collège, il se
retrouve devant des jeunes de seconde, première et terminale au lycée Beaumont.
“Cela m’a fait un choc : je ne connaissais pas
les programmes de lycée et enseigner en terminale nécessite d’être encore plus exigeant.”
Mais finalement, après quelques semaines de
bachotage des programmes et de préparation de séquences pédagogiques, Christophe
Maignan se sent plus
à son aise.
Avouons que
ce jeune enseignant
est
habitué aux
changements
de
décors.
Outre ses
n o m breux
voyages, “Russie, États-Unis, Angleterre, Italie,
Europe centrale et orientale…” il n’hésite pas
à modifier son projet professionnel. Après
un baccalauréat scientifique et six mois
d’IUT de chimie, il se découvre soudain une
passion pour l’histoire et la géographie, “en
assistant, presque par hasard, à un cours formidable sur la Révolution française donné
par le professeur André Lespagnol à la faculté
de Rennes 2”. Sa voie est alors toute tracée et
il aligne dans la foulée un DEUG, une
licence, et obtient son CAPES d’histoiregéo “la seconde année et de justesse”, reconnaît-il.
Nommé en 1994 dans un lycée professionnel de Nogent-Le-Rotrou, il se retrouve
confronté à un public qu’il ne connaît pas
vraiment. “Dès le premier jour, un élève de
quatrième technologique m’a annoncé qu’il
voulait devenir mécano et qu’il ne voyait pas
ce qu’un cours sur Louis XIV lui apporterait”.
L’IUFM ne l’avait pas préparé à ce cas de
figure, alors il décide de prendre quelques
libertés avec le programme. “Faire des cours
magistraux n’avait aucun sens alors, avec
l’équipe pédagogique, je leur ai proposé de
réaliser un projet pluridisciplinaire sur les voitures, les premières Ford, les Bugatti, à l’époque
de la révolution industrielle”. Une initiative
qu’il avoue impossible à réussir sans un travail d’équipe au sein du lycée.
UN SOUTIEN
DES COLLÈGUES
Nommé ensuite à Villaines-LaJuhel à 30 km de Mayenne (53),
il découvre un collège rural et
des élèves “polis, gentils,
calmes, mais avec une faible
ouverture culturelle”. Dans
ce contexte plus serein, et
tout en affinant sa connaissance des programmes de
collèges, il apprend à
mieux se connaître, à
doser cours, travaux
pratiques, devoirs, à
“être attentif aux
rythmes et aux signes de
lassitude des élèves”. Il
annonce
clairement ses objectifs à la classe et la durée
du programme. En fin de cours, il reprend
les principaux points abordés. “Les élèves
apprécient énormément de savoir où ils vont,
pendant combien de temps et pour faire quoi
ensuite”.
Après un détour par Rénazé et Lassay-LesChateaux, toujours dans l’académie de
Nantes, il arrive au collège Beaumont à
Redon. “En dépit des nouveaux programmes
à assimiler très rapidement, je me suis senti
de plus en plus à l’aise dans ma manière d’enseigner. Et malgré l’impossibilité de m’intégrer
dans la vie de l’établissement sur plusieurs
années, et le regret de quitter certaines équipes
pédagogiques, j’avais pris goût au changement”.
APPRENDRE À SE CONNAÎTRE
Dans ses péripéties de chaque rentrée,
Christophe Maignan reconnaît devoir beaucoup à ses collègues, qui lui ont évité de
faire quelques “belles gaffes”. “Dans un couloir, en salle des profs, autour d’un café, nous
échangions sur des points particuliers du programme : “et ça par exemple ? Tu le traites
comment et à quel moment ?”. Autant de
conseils et de soutiens indispensables.
Christophe Maignan se sent moins exigeant
sur les contenus que ses collègues, plus expérimentés : “Je ne peux pas comparer le niveau
des élèves depuis 10 ans. Je les prends à un
niveau “a” pour les amener à un niveau “b”
avec les instructions officielles comme fil directeur.”
Au début de l’année, Christophe Maignan
reste très sérieux, “très boulot, boulot”, il ne
relâche la pression que progressivement, au
fur et à mesure qu’il apprend à connaître sa
classe et que ses élèves apprennent à le
connaître.
Après six années d’enseignement, son objectif est d’être sérieux, compétent et sympa
avec ses élèves. Et en cas de difficultés comportementales avec l’un d’entre eux, il préfère se mettre en rapport avec le CPE.
“Essayer de comprendre le problème avec un
autre interlocuteur bien informé est indispensable pour moi : la vie personnelle de certains jeunes est parfois très difficile et très
compliquée”.
NATHALIE LE GARJEAN
LECTURE - ÉCRITURE
bloc notes
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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Marc Debène
RÉDACTEUR EN CHEF
Jacky Le Gars
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE
Nathalie Le Garjean
ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :
Jean-Pierre Hélias,
Clotilde Chéron,
Tugdual Ruellan,
Sonia Le Traon.
PHOTOS :
Nathalie Le Garjean,
Jacky Le Gars,
MGI de Morlaix.
RÉALISATION : Rectorat-Communication
SITE INTERNET : www.ac-rennes.fr
MÉL : [email protected]
Rectorat d’Académie - 96, rue d’Antrain - CS 34415
35044 Rennes cedex
CONCEPTION MAQUETTE : Ikkon
ILLUSTRATIONS : Nono, Schvartz
IMPRESSION : Les Lices s.a.
ISSN 1254-3640
DES COLLÉGIENS PRENNENT LA PLUME
ROMAN POLICIER
Un
“parfum
de
meurtre” et “le match
noir et blanc” sont les
deux nouvelles guingampaises écrites par
27 élèves de la section
Segpa du collège
Albert Camus à
Guingamp avec la collaboration de l'écrivain
Yves Pinguilly et le soutien de leur professeur de français
Josiane Toudic. La première
partie
de
“Rouge
Sang,
Noir Afrique” est une intrigue policière dont le point
de départ est un accident de voiture. La seconde
nouvelle raconte l’aventure de Bandian, un jeune
footballeur qui arrive de Guinée et “casse la baraque”
aux Girondins de Bordeaux. Ce livre est en vente au
collège.
Jérémy, 7 ans, sombre dans
le coma à la suite d’un
repas au restaurant.
Simple intoxication ou
empoisonnement ? A-t-il
des ennemis ? L’inspecteur Yannick va mener
“l’Enquête à la baguette”.
Avec Marylène Salmon,
leur professeur de français
et l’aide d’Yves Pinguilly,
écrivain, les élèves du collège des Hautes Ourmes à Rennes se sont initiés à
l’écriture policière. Pour les besoins de l’enquête, ils
se sont documentés auprès de spécialistes. Un lieutenant de police les a éclairés sur les systèmes policier et judiciaire. Des parents d’élèves,
professionnels, leur ont expliqué le fonctionnement
des urgences à l’hôpital et l’utilisation de certains
médicaments.
Les soixante-dix pages de ce roman, rigoureux et
précis, révèlent l’humour, l’imagination et la créativité de ces jeunes écrivains.
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DÉCEMBRE 2000
Les vacances des élèves du BTS Tourisme du lycée
Laennec à Pont l'Abbé sont studieuses. Sept filles
et un garçon ont assuré l'accueil du public à La
Torche pendant la “Semaine de la glisse” et répondu
à des centaines de renseignements. Cette opération représente une bonne occasion pour les étudiants de faire leurs premiers pas professionnels,
dans le vent et sous la pluie.
ORIENTATION
INFORMER LES PROFESSEURS
PRINCIPAUX DE TROISIÈME
Le 8 novembre 2000, au lycée Jean Moulin, le district
de Saint-Brieuc a organisé une journée d’information
sur “la 3ème et après ?” pour les professeurs principaux de troisième. L’objectif était de proposer aux
enseignants d’acquérir des connaissances nécessaires à leur mission et d’actualiser leurs informations sur les voies de formations générales,
professionnelles et technologiques après la 3ème, et
les différents parcours de réussite. Des tables rondes
associant des partenaires, notamment l’ANPE, des
ateliers animés par des chefs de travaux, des proviseurs, des professeurs de LP, ont présenté les
pôles “commerce et habillement”, “bureautiquetertiaire”, “social-service”, “alimentation-restauration”, “mécanique - productique - électricité”,
“bâtiment-travaux publics matériaux”, “moteursmachinisme agricole”.
Contact : A. Tourbot, CIO de Saint-Brieuc et A. Rube,
lycée Henri Avril à Lamballe.
LA “TOP” C'EST TOP
Du nouveau au lycée Thépot à Quimper : à la troisième technologique "sciences et techniques industrielles" viendra se greffer à la rentrée une troisième
à orientation professionnelle (TOP). Elle a pour but
de favoriser un projet personnel, notamment par la
découverte des entreprises ou établissements scolaires industriels et tertiaires. Les élèves qui y entreront après la quatrième doivent être intéressés par
les formations professionnelles.
BRETON
REPORTAGES SUR L’ALIMENTATION
Les élèves de 4ème et 3ème du collège Charles Langlais
à Pontivy ont réalisé des reportages radio en breton
pour l’émission Radio Bro Gwened sur le thème de
l’alimentation. Ils ont interviewé un responsable
d’un Mac Donald, un second de la confédération
paysanne, un médecin hospitalier… L’initiative a
intéressé France 3 qui a réalisé un reportage sur
leur expérience pour une émission en breton.
Rappelons que ce projet avait été financé grâce à un
prix de 15 000 F obtenu par les collégiens en
décembre 1999 pour le développement de la création pédagogique en breton.
CITOYENNETÉ
PROJET MAROC
Du 13 au 24 novembre 2000, le lycée La Champagne
à Vitré a organisé une exposition de calligraphie dans
le cadre d’un projet sur le Maroc réalisé par des élèves
de terminales BEP tertiaire. Son objectif est de faire
découvrir l’art calligraphique et la culture arabomusulmane ainsi que de faire connaître le lycée aux
autres établissements scolaires publics. Les activités
organisées par les élèves de BEP participent également à leur formation professionnelle et les préparent
à l’examen. En mars 2001, temps fort de cette initiative, une classe partira une semaine au Maroc.
ARTS PLASTIQUES
RENNES, CENT ANS D’HISTOIRE
Depuis 1982, le collège des Gayeulles à Rennes présente régulièrement en public des spectacles de
danse, de théâtre, de musique retraçant l’histoire de
Rennes : la Révolution, les années 30, l’occupation,
la libération, la ville dans les années 1960… Pour fêter
l’an 2000, les collégiens ont décidé de présenter une
rétrospective de l’histoire de Rennes entre 1900
et 2000. Ce spectacle associant le plus grand nombre
possible d’élèves devenus acteurs, chercheurs, interprètes, simples figurants a été présenté les 16 et
17 juin 2000. En guise de droit d’entrée et dans le
cadre d’un partenariat entre le collège des Gayeulles
et l’association Ille-et-Vilaine-Mopti, une collecte de
livres et de fournitures scolaires a été organisée pour
les élèves du collège Toguéré-Kombé au Mali.