UE 116 ª FINANCE D`ENTREPRISE
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UE 116 ª FINANCE D`ENTREPRISE
UE 116 FINANCE D’ENTREPRISE année 2012-2013 ce fascicule comprend : La présentation de l’ue La série 1 Le devoir 1 à envoyer à la correction L’anaLysedesétatsfinanciers En collaboration avec le Centre National d’Enseignement à Distance Institut de Lyon Philippe AVARE Jean-Claude COILLE v1161-f1/4 Finance d’entreprise • Série 1 Les auteurs : Philippe AVARE : Maître de conférences à l’INTEC, expert-comptable et commissaire aux comptes. Jean-Claude COILLE : Professeur agrégé d’économie et gestion à l’Intec et responsable de l’UE de Finance. L’ensemble des contenus (textes, images, données, dessins, graphiques, etc.) de ce fascicule est la propriété exclusive de l’INTEC-CNAM. En vertu de l’art. L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle, la reproduction ou représentation intégrale ou partielle de ces contenus, sans autorisation expresse et préalable de l’INTEC-CNAM, est illicite. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » (art. L. 122-5). 2 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite � • • • www.cnamintec.fr • • • � UE 116 • Finance d’entreprise ••• OBJECTIFS ••• Cette première série a trois objectifs : Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 1. La présentation générale de la matière : l’introduction du cours présente la finance d’entreprise (programme officiel, plan des séries de l’Intec, méthodologie de l’épreuve). 2. L’étude du compte de résultat : les soldes intermédiaires de gestion et la capacité d’autofinancement étudient les flux d’activité d’une entreprise sur une année. 3. L’étude du bilan : le bilan fonctionnel permet d’analyser l’équilibre financier et l’endettement. 201161TDPA0112 3 UE 116 • Finance d’entreprise Table des maTières Présentation de l’Ue 7 Plan annUel dU coUrs 13 Partie 1.L’analyse des états financiers 15 Introduction .............................................................................................................15 Chapitre 1. Présentation des états financiers et des objectifs du diagnostic .. 19 Section 1. Présentation des états financiers .......................................................19 Section 2. Les objectifs du diagnostic financier ..................................................22 Chapitre 2. L’analyse de l’activité .........................................................................25 Section 1. Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) ........................................25 Section 2. Les retraitements améliorant la pertinence économique des SIG .....33 Section 3. Du résultat à la trésorerie....................................................................37 Chapitre 3. L’analyse de l’équilibre financier.......................................................42 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Section 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel ..............................42 Section 2. Analyse du bilan fonctionnel ..............................................................50 Conclusion ..............................................................................................................59 lexiqUe 60 index 62 devoir 1 63 201161TDPA0112 5 UE 116 • Finance d’entreprise PrésenTaTion de l’Ue La finance d’entreprise regroupe un certain nombre d’outils destinés à aider les décideurs de l’entreprise mais aussi les tiers à « analyser le passé en vue d’anticiper le futur ». De manière schématique, nous pouvons dire que : • les outils d’analyse du passé constituent l’analyse financière et regroupent les outils d’analyse du compte de résultat et du bilan, des tableaux de flux et des ratios pour aboutir sur le diagnostic ; • les outils de prévision constituent la gestion financière avec l’étude de la rentabilité des investissements et de leur financement. Néanmoins, contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, le programme de l’UE va au-delà de la finance d’entreprise et contient également une initiation à la finance de marché avec une présentation des principaux marchés (actions, obligations, etc.) sur lesquels une entreprise peut trouver des financements ou y faire des placements. I. LeprogrammedefInanced’entreprIseendgc Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Le cours de finance d’entreprise de l’Intec correspond au programme de l’UE 6 du DCG tel qu’énoncé dans le BO n° 11 du 18 mars 2010. Il prévoit 150 heures d’enseignement et équivaut à 12 ECTS (crédits européens d’enseignement). Nous présentons ci-dessous ce programme : Sens et portée de l’étude 1. La valeur (15 heures) Il s’agit de prendre conscience, à partir du concept de valeur, de mécanismes fondamentaux en finance en excluant tout développement complexe. 1.1 La valeur et le temps La notion de valeur est présentée sous l’angle financier et mathématique afin de mettre en évidence ses liens avec le temps. Elle est mesurée pour un actif ou un passif financier auquel est associée une séquence de flux de trésorerie certains. Elle est mesurée aussi bien lors de l’émission que plus tard à chaque date de règlement d’un flux. Notions et contenus Coût de l’argent, taux d’intérêt (nominal et réel) Valeur présente et valeur future Annuités et rentes Capitalisation et actualisation en temps discret Valeur de marché Relation taux requis – valeur Évaluation d’une dette à taux fixe Taux de rendement actuariel 1.2 La valeur et le risque L’incertitude liée à l’avenir est abordée sous l’angle Couple rentabilité – risque : la représentation espérance/ économique et mathématique puis appliquée à l’évaluation sur écart-type une période d’un instrument ayant une valeur finale incertaine. Introduction à la diversification : le cas de deux actifs Modélisation d’une rentabilité aléatoire avec un modèle à deux facteurs Notions de risque diversifiable et de risque non diversifiable 1.3 La valeur et l’information Les marchés financiers sont a priori organisés en vue d’assurer Information et incertitude(1) aux investisseurs une information financière de qualité. Notion de marché financier(2) Valeur, information et prix de marché(3) Efficience informationnelle (1) Il s’agit de montrer que l’information réduit l’incertitude ; plus l’information est précise, plus l’incertitude est faible et en conséquence, plus la dispersion de la rentabilité attendue est faible. (2) Définition, notion d’instrument financier, présentation des valeurs mobilières classiques (action et obligation), distinction entre marché primaire et marché secondaire. (3) En fonction des informations disponibles et de ses anticipations, chaque intervenant sur le marché attribue une valeur aux actifs détenus et arbitre en fonction du prix de marché ; chaque arrivée d’une information nouvelle peut provoquer une révision des anticipations et agir sur la demande de l’offre d’un actif. Les prix de marché révèlent l’information détenue par l’ensemble des acteurs. 201161TDPA0112 7 Finance d’entreprise • Série 1 2.2 L’analyse de l’activité L’analyse de l’activité de l’entreprise constitue le point de départ de tout diagnostic : elle permet d’apprécier la croissance de l’entreprise et de mesurer l’aptitude à dégager des profits. 2.3 L’analyse de la structure financière Le diagnostic repose ensuite sur l’analyse de la structure des ressources et des emplois qui ont été mis en œuvre pour que l’entreprise puisse développer son activité. Parmi les méthodes existantes, l’analyse fonctionnelle(6) statique fournit un cadre d’analyse simple adapté à la plupart des entreprises. 2.4 L’analyse de la rentabilité La rentabilité résulte du rapport entre résultats et moyens mis en œuvre. Elle peut être mesurée au strict plan économique ou en introduisant l’impact de l’endettement sur la rentabilité des fonds propres. 2.5 L’analyse par les ratios Le diagnostic doit être enrichi par la détermination de valeurs relatives permettant de situer l’entreprise dans l’espace et dans le temps. 2.6 L’analyse par les tableaux de flux L’analyse dynamique par les flux de fonds et les flux de trésorerie (observés ou prévus sur plusieurs périodes) permet de juger l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses engagements et à prévenir les éventuelles défaillances. 3. La politique d’investissement (40 heures) 3.1 Les projets d’investissement La décision d’investissement repose en partie sur un calcul permettant de s’assurer que les flux futurs de trésorerie anticipés ont une valeur actuarielle supérieure au coût des moyens nécessaires à la réalisation de l’investissement(7). Notions et contenus Diagnostic économique, diagnostic financier d’une entreprise Diversité des méthodes Comparaison dans l’espace et dans le temps Analyse des états financiers(4)(5) : bilan, compte de résultat, tableau de flux et annexe Analyse du compte de résultat : soldes intermédiaires de gestion et capacité d’autofinancement Risque d’exploitation : seuil de profitabilité, levier opérationnel Analyse fonctionnelle du bilan : fonds de roulement net global, besoin en fonds de roulement, trésorerie nette Rentabilité économique, rentabilité financière Effet de levier financier Ratios de composition, ratios d’évolution Ratios d’activité, de profitabilité, d’équilibre, d’investissement, d’endettement, de rentabilité Tableaux de financement et tableaux de flux de trésorerie Capacité à supporter le coût de la dette, solvabilité Capacité à financer les investissements Estimation des flux des projets (capacité d’autofinancement d’exploitation, variations du besoin en fonds de roulement d’exploitation, immobilisations, valeurs terminales) Taux d’actualisation, coût du capital pour un projet Critères de sélection financiers (valeur actuelle nette, taux interne de rentabilité, délai de récupération du capital investi, taux de rendement global(8) Critères de sélection non financiers(9) (4) Le diagnostic est basé sur des données pluriannuelles. (5) La connaissance préalable des modalités d’établissement des modèles proposés par différentes organisations (centrales de bilans, OEC, etc.) n’est pas exigée des candidats. (6) L’analyse liquidité-exigibilité et l’analyse pool de fonds ne sont pas traitées. (7) Le projet d’investissement étudié pourra être de différentes natures : développement, remplacement, productivité, externalisation, etc. En cas de projets mutuellement exclusifs, les durées seront identiques. La valeur résiduelle d’un projet est donnée au candidat et ne doit pas donner lieu à un ajustement fiscal. (8) L’utilisation des arbres de décision et des probabilités est exclue de l’étude des investissements. (9) Taille du projet, niveau de risque (économique, environnemental, social, organisationnel, technologique), cohérence avec la stratégie de l’entreprise. 8 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Sens et portée de l’étude 2. Le diagnostic financier des comptes sociaux (40 heures) Le diagnostic financier permet de porter un jugement sur les forces et les faiblesses de l’entreprise sur le plan financier à partir de différentes approches utilisées en analyse financière. 2.1 La démarche de diagnostic Le diagnostic repose sur la mise en œuvre de méthodes d’analyse des états financiers qui varient en fonction de l’information disponible et du contexte du diagnostic. UE 116 • Finance d’entreprise Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Sens et portée de l’étude 3.2 La gestion du besoin en fonds de roulement Parmi les emplois que l’entreprise doit financer, le besoin de financement généré par l’exploitation peut être évalué en se référant aux normes (ou conditions normales) de fonctionnement du cycle d’exploitation. Ce cadre d’analyse permet de mesurer l’impact des variations de niveau d’activité et justifie éventuellement les politiques de réduction de ces emplois. 4. La politique de financement (40 heures) En fonction de son contexte et de sa taille, l’entreprise met en œuvre une politique financière afin de financer le plus judicieusement possible les emplois de sa politique économique. 4.1 Les modes de financement L’entreprise peut recourir à différents modes de financement dont le coût varie en fonction de leur origine et du risque supporté par les bailleurs de fonds. 4.2 Les contraintes de financement Les bailleurs de fonds financent les investissements d’une entreprise en fonction de la structure des financements existants et de l’état du développement de l’entreprise. 4.3 La structure du financement Le coût moyen des financements de l’entreprise se détermine en fonction de la proportion et des coûts des différents modes de financement. Il n’est influencé, sous certaines hypothèses, que par l’impact de la fiscalité et de l’endettement financier. 4.4 Le plan de financement Le plan de financement permet de faire la synthèse des investissements et des financements prévus afin d’apprécier la pertinence de la politique financière retenue et d’assurer l’équilibre de la trésorerie sur le moyen terme. 5. La trésorerie (15 heures) 5.1 La gestion de la trésorerie La gestion de trésorerie a pour objectif l’optimisation des mouvements et des soldes de trésorerie. Notions et contenus Approche normative d’évaluation du besoin en fonds de roulement d’exploitation(10) Action sur les postes clients, fournisseurs et stocks Autofinancement Financement par augmentation de capital, par emprunt(11) et par crédit-bail Coût des moyens de financement(12) Équilibre financier Risque financier(13) et garanties(14) Coût du capital Structure financière et valeur de l’entreprise(15) Objectifs du plan de financement Processus d’élaboration(16) Modalités d’équilibrage Prévisions de trésorerie Modalités d’équilibrage : financements des insuffisances de trésorerie (escompte, crédits de trésorerie, découvert), placement des excédents(17) 5.2 La gestion du risque de change Les aléas sur les mouvements de trésorerie libellés en monnaie Couverture du risque de change commercial : empruntétrangère peuvent faire l’objet de mesures de protection dépôt, change à terme, option de change spécifiques. (10) La composante fixe est exclue du calcul. Seuls les postes de stocks, de créances clients, de dettes fournisseurs et de TVA font partie de l’étude. (11) Remboursement par amortissements constants, annuités constantes (avec différé éventuel), in fine. (12) En intégrant l’impôt sur les bénéfices. (13) Taux d’endettement, capacité d’endettement, couverture des charges financières par l’EBE. (14) Les principales garanties prises par les organismes prêteurs (garanties personnelles et réelles) sont rappelées sans détailler les spécificités juridiques de ces opérations. (15) Il s’agit de mettre en évidence l’impact théorique de l’endettement sur le taux requis par les actionnaires, le coût du capital et la valeur de l’entreprise. Le MEDAF n’est pas au programme. (16) Le plan de financement peut être réalisé en deux étapes : un plan préparatoire puis un plan définitif après arbitrage sur les emplois et/ou les moyens de financement. Il est élaboré sur deux ou trois exercices et présenté selon un modèle adapté à l’analyse fonctionnelle. La réalisation du plan de financement peut être précédée de l’élaboration de comptes de résultats prévisionnels. (17) L’élaboration des plans de trésorerie sera limitée à un horizon de quelques mois en prenant en compte la TVA. L’optimisation peut concerner les mouvements (par exemple, escompte sur encaissements ou négociation des décaissements) comme les soldes (par exemple, recherche ou placement d’un solde excédentaire). 201161TDPA0112 9 Finance d’entreprise • Série 1 INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES 1. La valeur Le couple rentabilité – risque pourra être illustré par des statistiques analysant cette relation sur le long terme et par type d’actifs (action, obligation). Information et incertitude : il s’agit de montrer que l’information réduit l’incertitude ; plus l’information est précise, plus l’incertitude est faible et en conséquence, plus la dispersion de la rentabilité attendue est faible. L’étude du marché financier se limite aux aspects suivants : définition, notion d’instrument financier, présentation des valeurs mobilières classiques (action et obligation), distinction entre marché primaire et marché secondaire. Valeur, information et prix de marché : en fonction des informations disponibles et de ses anticipations, chaque intervenant sur le marché attribue une valeur aux actifs détenus et arbitre en fonction du prix du marché ; chaque arrivée d’une information nouvelle peut provoquer une révision des anticipations et agir sur la demande et l’offre d’un actif ; les prix de marché révèlent donc l’information détenue par l’ensemble des acteurs. 2. Le diagnostic financier des comptes sociaux Le diagnostic est réalisé à partir de données pluriannuelles. La connaissance préalable des modalités d’établissement des modèles proposés par différentes organisations (Centrale des bilans, CSOEC, etc.) n’est pas exigée des candidats. Les retraitements étudiés peuvent concerner : les contrats de location-financement, le personnel extérieur, la participation des salariés, les créances cédées non échues, les valeurs mobilières de placement, les intérêts courus sur immobilisations et dettes financières. L’analyse fonctionnelle du bilan est l’occasion d’introduire les différents cycles d’opérations : cycle d’investissement, cycle d’exploitation et cycle de financement. L’analyse liquidité – exigibilité et l’analyse pool de fonds du bilan ne sont pas traitées. 4. La politique de financement Les modalités de remboursement des emprunts à prendre en compte sont les suivantes : amortissements constants, annuités constantes (avec différé éventuel), in fine. Le coût des moyens de financement est étudié en intégrant l’impôt sur les bénéfices. Risque financier et garanties : le risque financier est appréhendé à l’aide de ratios (par exemple : taux d’endettement, capacité d’endettement, couverture des charges financières récurrentes par l’excédent brut d’exploitation) ; les principales garanties prises par les organismes prêteurs (garanties personnelles et réelles) sont rappelées sans détailler les spécificités juridiques de ces opérations. Structure financière et valeur de l’entreprise : il s’agit de mettre en évidence l’impact théorique de l’endettement sur le taux requis par les actionnaires, le coût du capital et la valeur de l’entreprise en prenant en compte la fiscalité de l’entreprise. Le MEDAF n’est pas au programme. Le plan de financement peut être réalisé en deux étapes : un plan préparatoire puis un plan définitif après arbitrage sur les emplois et/ou les moyens de financement. Il est élaboré sur deux ou trois exercices et présenté selon un modèle adapté à l’analyse fonctionnelle. Sa réalisation peut être précédée par l’élaboration de comptes de résultats prévisionnels. 5. La trésorerie L’élaboration des plans de trésorerie sera limitée à un horizon de quelques mois en prenant en compte la TVA. L’optimisation peut concerner les mouvements (par exemple, escompte sur encaissements ou négociation des décaissements) comme les soldes (par exemple, recherche d’un financement ou placement d’un solde excédentaire). L’étude des options de change est limitée aux achats d’options négociées de gré à gré. 10 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 3. La politique d’investissement Le projet d’investissement étudié pourra être de différentes natures : développement, remplacement, productivité, externalisation, etc. En cas d’étude de projets mutuellement exclusifs, les durées seront identiques. La valeur résiduelle d’un projet est donnée au candidat et ne doit pas donner lieu à un ajustement fiscal. L’utilisation des arbres de décision et des probabilités est exclue de l’étude des investissements. Différents critères non financiers pourront être évoqués pour montrer que la décision d’investissement ne se résume pas à un simple calcul financier ; on peut prendre en compte, par exemple, la taille du projet, son niveau de risque (économique, environnemental, social, organisationnel, technologique), sa durée, sa cohérence avec la stratégie de l’entreprise. L’évaluation du besoin en fonds de roulement d’exploitation est réalisée en excluant l’éventuelle composante fixe. Seuls les postes de stocks, de créances clients, de dettes fournisseurs et de TVA font partie de l’étude. UE 116 • Finance d’entreprise II. BIBLIographIe Le cours de l’Intec de finance d’entreprise est composé de quatre séries représentant l’intégralité du programme de l’UE 6 du DCG. Le cours est normalement autosuffisant et ne nécessite pas l’acquisition d’ouvrages complémentaires. Néanmoins, les élèves désirant approfondir certains points peuvent se référer à d’autres ouvrages comme ceux figurant dans la bibliographie ci-après. • • • • M. Mollet, Finance d’entreprise, DCG 6, Foucher, 2010. J. Delahaye et F. Delahaye, Finance d’entreprise, DCG 6, éditions Dunod, 2011. P. Vernimmen, P. Quiry, Y. Le Fur, Finance d’Entreprise, Dalloz, 2012. A. Marion, Analyse financière (concepts et méthodes), 5e éd., Dunod, 2011. Si l’acquisition d’ouvrages en complément des séries n’est pas indispensable, la préparation des annales des sujets d’examens des années antérieures semble indispensable. III. méthodoLogIedessérIes,LogIquedetravaIL Les quatre séries du cours sont toutes régies selon la même progression : 1. Explication des concepts de base. 2. Exemple simple d’illustration des concepts. 3. Explication des calculs détaillés. 4. Commentaires et démarche d’analyse. 5. Exercice détaillé avec corrigé. 6. Devoirs (un devoir pour les séries 1 et 4 ; deux devoirs pour les séries 2 et 3). Dans le texte des séries seront insérés des renvois vers des compléments pédagogiques sur le site Internet : www.cnamintec.fr, dans la rubrique « Ressources ». Ces renvois donnent des explications complémentaires ou des cas pratiques. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite L’ensemble des séries s’inscrit dans une démarche pédagogique globale, forme un tout, allant des notions financières de base jusqu’aux éléments d’analyse de diagnostic de l’entreprise et à la rentabilité et au financement des investissements. La finance d’entreprise ne saurait être envisagée comme un domaine mobilisant uniquement des connaissances techniques. Il est fondamental que l’analyste, et donc également celui qui se forme à la matière, prenne en considération de multiples paramètres pour mener à bien une analyse financière pertinente. Cette remarque entraîne une double contrainte pour l’étudiant : il doit maîtriser parfaitement les outils et les techniques de l’analyse tout en conservant un regard critique l’amenant à ne pas se satisfaire de la seule maîtrise technique. Il est donc fondamental de comprendre les fondements des outils mobilisés. Une approche purement scolaire d’apprentissage ne saurait être suffisante. Iv. méthodoLogIedeL’examen Le programme officiel de l’épreuve n° 6 du DCG Finance d’entreprise prévoit une épreuve écrite portant sur l’étude d’une ou de plusieurs situations pratiques avec, le cas échéant, une ou des questions. Durée : 3 heures. Coefficient : 1. Cette épreuve a pour objectif d’évaluer les capacités des candidats à : • maîtriser les concepts fondamentaux de la finance et du raisonnement financier (logique financière) ; • appliquer ces notions à la gestion et à la politique financières des organisations (décisions financières) ; • utiliser des techniques financières en matière de diagnostic (conseil financier). 201161TDPA0112 11 Finance d’entreprise • Série 1 Pour la rédaction des devoirs ou des annales, nous vous conseillons de vous mettre dans les conditions de l’examen, sans consulter de documents et avec une durée d’épreuve déterminée. Vous constaterez que dans la plupart des cas vous êtes trop lent et que vous avez du mal à rédiger et à présenter vos copies. Apprenez à lire un sujet, à appréhender les différentes parties à traiter (poids relatif en fonction du barème), l’indépendance des parties et des questions, à repérer les documents fournis en annexe. L’expérience montre qu’une lecture trop rapide amène à une non-perception globale du sujet ou à des erreurs de compréhension ou d’interprétation. Apprenez à ne pas perdre de temps. Dans un examen, une majorité des notes est comprise entre 8 et 11 sur 20. Le fait d’échouer à un examen est souvent l’affaire d’un point ou d’un demipoint. Donc, le demi-point marginal est capital et souvent perdu à cause d’un problème de gestion du temps. Pour bien gérer votre temps : 1. Répartissez votre temps après la lecture du sujet en essayant d’estimer le barème par partie et sous-partie. 2. Utilisez votre temps avec un souci de productivité. Par exemple, il est inutile de passer trop de temps sur un commentaire où il vous est demandé de « commenter brièvement ». 3. Le gain de temps passe souvent par la rédaction directe sur la copie des éléments de réponse. Cela vous oblige à rédiger proprement et clairement. Apprenez aussi à répondre sous forme de tableaux, l’épreuve d’analyse financière s’y prête particulièrement bien. Les correcteurs ne vous connaissent pas ; votre image de marque, c’est votre copie, prenez un soin extrême à sa présentation. Il faut laisser de l’espace entre chaque réponse ; n’hésitez pas à changer de page entre chaque partie, cela vous évitera en cas de complément de réponse venu postérieurement à la rédaction, de faire un renvoi en fin de copie, toujours désagréable à la correction. Enfin, encadrer vos résultats et présentez-les de la même manière tout au long de votre copie. Calculatrice. Sauf disposition spécifique précisée dans l’en-tête du sujet d’examen, la calculatrice est autorisée à l’examen (à l’exclusion de tout matériel ou document). Nous vous conseillons d’acquérir une calculatrice financière qui vous permettra de faire l’ensemble des calculs d’actualisation nécessaires aux exercices. Mieux vaut choisir une calculatrice financière aux fonctions bien maîtrisées, qu’une calculatrice parfois trop complexe à l’usage. 12 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Le détail des explications permet d’attribuer des points même si la réponse finale est fausse. UE 116 • Finance d’entreprise Plan annUel dU coUrs Série 1 Partie 1. L’anaLyse des états financiers Chapitre 1. Présentation des états financiers et des objectifs du diagnostic Chapitre 2. L’analyse de l’activité. Chapitre 3. L’analyse de l’équilibre financier. série 2 Partie 2. Les tabLeaux de fLux et Le diagnostic financier Chapitre 1. L’analyse des flux financiers Chapitre 2. Le diagnostic financier série 3 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Partie 3. La rentabiLité des investissements Chapitre 1. Le fonds de roulement normatif Chapitre 2. L’analyse de la valeur Chapitre 3. La stratégie d’investissement série 4 Partie 4. PoLitique de financement, gestion de La trésorerie et du risque de change Chapitre 1. La politique de financement Chapitre 2. La gestion de trésorerie Chapitre 3. La gestion du risque de change commercial 201161TDPA0112 13 partie L’analyse 1 des éTaTs financiers InTrodUcTion Nous commencerons par donner : • la liste des abréviations utilisées dans cette première série ; • les états financiers de la société Référence, entreprise à laquelle nous appliquerons l’ensemble des outils présentés dans les deux premières séries. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite I. Abréviations BFRE BFRHE CA CBC CAF CdB CAR CCA CAMPC CAMV CSNA CSANV DADP EBE EBITDA ECA ECP ENE ESO ETE ETG FRNG ICNE IS PCEA PCA PRO RADP RCAI RBE RD RNE SIG VA VCEAC VMP 201161TDPA0112 Besoin en fonds de roulement d’exploitation Besoin en fonds de roulement hors exploitation Chiffre d’affaires Concours bancaires courants Capacité d’autofinancement Centrale de bilans (de la Banque de France) Charges à répartir (sur plusieurs exercices) Charges constatées d’avance Coût d’achat des matières premières consommées Coût d’achat des marchandises vendues Capital souscrit non appelé Capital souscrit appelé non versé Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions Excédent brut d’exploitation Earnings Before Interest, Taxes Depreciation and Amortization Écart de conversion actif Écart de conversion passif Excédent net d’exploitation. Excédent sur opérations Excédent de trésorerie d’exploitation Excédent de trésorerie globale Fonds de roulement net global Intérêts courus non échus Impôt sur les sociétés Prix de cession des éléments d’actifs Produits constatés d’avance Prime de remboursement des obligations Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions Résultat courant avant impôt Résultat brut d’exploitation Ressources durables Résultat net d’exploitation Soldes intermédiaires de gestion Valeur ajoutée Valeur comptable des éléments d’actifs cédés Valeur mobilière de placement 15 Finance d’entreprise • Série 1 II. États financiers société Référence comptes de résultat Quotes-parts opér. en commun II(1) CHARGES FINANCIÈRES Dotations Intérêts et charges assimilées Différences négatives de change Charges nettes sur cession de VMP TOTAL III CHARGES EXCEPTIONNELLES Sur opérations de gestion Sur opérations en capital : • Valeur comptable des actifs cédés Dotations TOTAL IV Participation salariés aux résultats V Impôts sur les bénéfices VI Total des charges I à VI Solde créditeur = Bénéfice TOTAL GÉNÉRAL 5 000 121 023 9 874 135 897 1 005 23 101 23 201 47 307 17 894 362 858 N–1 PRODUITS PRODUITS D’EXPLOITATION 489 120 Ventes de marchandises (10 380) Production vendue 2 449 801 Sous-total A : chiffre d’affaires (40 003) Production stockée Subventions d’exploitation RADP 1 574 082 Transferts de charges 154 000 Autres produits 3 370 421 Sous-total B : 1 348 168 TOTAL I (A + B) N–1 781 575 631 950 10 669 600 9 861 928 11 451 175 10 493 878 133 168 158 610 25 000 15 000 123 903 12 901 35 651 5 000 4 000 322 722 190 511 11 773 897 10 684 389 158 949 69 821 31 211 3 256 9 598 446 6 023 Quotes-parts opér. en commun II(1) PRODUITS FINANCIERS De participation 98 160 D’autres valeurs mobilières 3 698 Autres intérêts et produits assimilés 451 RADP 102 309 Différences positives de change Produits nets sur cession de VMP 2 221 TOTAL III PRODUITS EXCEPTIONNELS Sur opérations de gestion Sur opérations en capital : 2 221 • Produits cessions des d’actifs • Subv. d’investis. virée résultat 16 153 RADP 362 099 TOTAL IV 11 339 941 10 087 251 Total des produits I à IV 589 819 621 888 11 929 760 10 709 139 TOTAL GÉNÉRAL (1) Quote-part des opérations faites en commun. 16 N 5 987 - 37 850 100 982 5 980 987 45 899 980 141 8 317 4 259 13 697 9 818 1 053 74 159 20 000 103 977 10 000 11 053 11 929 760 10 709 139 11 929 760 10 709 139 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite CHARGES N CHARGES D’EXPLOITATION Achats de marchandises 580 923 Variation de stock de marchandises 15 698 Achats de matières premières 2 692 280 Variation stock de matières premières 8 995 Services extérieurs : • Personnel extérieur 75 000 • Loyers crédit-bail 150 000 • Autres 1 720 188 Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 Salaires et traitements 3 579 855 Charges sociales 1 459 942 DADP : • immob : dotations amortissements 180 903 • actif circulant : dotations dépréciations 98 632 • risques et charges 44 742 Autres charges 9 827 TOTAL I 10 775 985 UE 116 • Finance d’entreprise Bilans ACTIFS ANNÉES Capital souscrit non appelé TOTAL 0 Immobilisations incorporelles : • Frais de recherche et développement • Fonds commercial BRUT N 125 000 A et D(1) N - NET N 125 000 NET N–1 - 557 984 - 557 984 468 500 Immobilisations corporelles : • Constructions • Installations • Avances et acomptes 668 921 1 345 065 - 104 259 298 000 - 564 662 1 047 065 - 593 231 801 000 45 000 Immobilisations financières : • Participations • Prêts ACTIF IMMOBILISÉ 378 500 2 950 470 402 259 378 500 2 548 211 75 000 1 982 731 188 992 532 668 56 244 15 924 197 987 374 500 71 942 - 1 734 024 169 874 3 569 5 015 1 569 1 312 475 140 015 0 50 000 99 021 9 720 20 987 21 256 98 632 2 728 866 2 276 916 500 891 30 000 5 432 077 21 869 4 281 336 TOTAL I Stock et en-cours : • Matières premières • Produits finis • Marchandises Avances et acomptes versés Créances d’exploitation : • Clients et comptes rattachés • Autres créances d’exploitation Créances diverses(2) Capital souscrit-appelé non versé Valeurs mobilières de placement Disponibilités 188 992 532 668 56 244 15 924 1 832 656 169 874 3 569 5 015 1 569 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Charges constatées d’avance ACTIF CIRCULANT 20 987 TOTAL II Charges à répartir sur plusieurs exercices III Primes remboursement des obligations IV Écarts de conversion actif V TOTAL GÉNÉRAL I à V 2 827 498 30 000 5 932 968 98 632 - (1) Amortissements et dépréciations. (2) Détail des créances diverses Dont créances cessions immobilisations IMMOBILISATIONS Immobilisations incorporelles : • Fonds commercial N N–1 3 569 - Début N Augment. N Diminut. N 468 500 89 484 Immobilisations corporelles : • Constructions • Installations techniques, matériel • Avances et acomptes 668 921 1 050 000 45 000 421 500 - 126 435 45 000 668 921 1 345 065 - Immobilisations financières : • Participations • Prêts TOTAL 75 000 2 307 421 378 500 889 484 75 000 246 435 378 500 2 950 470 201161TDPA0112 - Fin N 557 984 17 DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS • Produits finis • Clients et comptes rattachés • Provisions réglementées • Provisions pour risques et charges TOTAL Début N Augment. N 25 000 61 650 98 632 23 201 37 253 44 742 123 903 166 575 Diminut. N 25 000 61 650 37 253 123 903 Fin N 98 632 23 201 44 742 166 575 AMORTISSEMENTS • Constructions • Installations techniques, matériel TOTAL Début N Augment. N 75 690 28 569 249 000 152 334 324 690 180 903 Diminut. N 103 334 103 334 Fin N 104 259 298 000 402 259 PASSIFS Capital Primes d’émission, de fusion, d’apport Réserves : • Réserve légale • Réserves statutaires • Autres Report à nouveau Résultat de l’exercice Subventions d’investissement Provisions réglementées TOTAL I CAPITAUX PROPRES N 850 000 150 000 N–1 400 000 40 000 40 000 250 000 182 593 589 819 200 000 23 201 2 285 613 40 000 220 000 151 200 5 921 621 888 140 000 1 619 009 44 742 37 253 Autres emprunts obligataires Emprunts auprès des établissements de crédit(1) Avances et acomptes reçus Dettes d’exploitation : • Dettes fournisseurs et comptes rattachés • Dettes fiscales et sociales Dettes diverses : • Dettes sur immobilisations • Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) • Autres dettes 585 000 1 432 053 59 852 1 636 000 51 842 653 200 256 327 635 400 244 500 Produits constatés d’avance TOTAL III DETTES 12 985 3 094 742 14 753 2 625 074 Écarts de conversion passif IV TOTAL GÉNÉRAL I à IV 6 980 5 432 077 4 281 336 TOTAL II PROVISIONS RISQUES ET CHARGES (1) Dont soldes créditeurs de banque : 65 897 15 698 13 730 N N–1 125 325 9 954 18 915 23 664 III. Informations complémentaires sur la société Référence Le tableau ci-dessous synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets escomptés non échus à la fin de chacun des exercices. • ICNE sur emprunts : • EENE : 18 N 5 423 69 500 N–1 5 651 - Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Finance d’entreprise • Série 1 UE 116 • Finance d’entreprise Les escomptes obtenus et accordés sont résumés dans le tableau suivant : • Escompte financier accordé : • Escompte financier obtenu : N 6 981 556 N–1 1 561 0 Les VMP peuvent être assimilées à la trésorerie. Les écarts de conversion actif concernent les créances clients et les écarts de conversion passif les dettes fournisseurs (d’exploitation). Au cours de l’exercice N, la société a : • émis des actions de numéraire ; • incorporé des réserves au capital pour 100 000 € ; • remboursé des emprunts pour 369 852 € ; • souscrit un contrat de crédit-bail (début janvier N) : – valeur du bien loué : 500 000 €, – ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 4 ans s’il avait été acquis en pleine propriété ; • reçu une subvention d’exploitation qui peut être considérée comme un complément au chiffre d’affaires ; • amorti la prime de remboursement des obligations pour 5 000 €. ChaPiTre 1.Présentationdesétatsfinanciers etdesobjectifsdudiagnostic Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Un diagnostic financier peut avoir des objectifs multiples (que nous préciserons plus loin), mais, pour l’essentiel il s’agit d’analyser : • la rentabilité qui exprime la capacité de l’entreprise à générer suffisamment de bénéfice par rapport aux capitaux investis par les actionnaires ; • et la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes. La réalisation de ce diagnostic s’appuie essentiellement sur les états financiers obtenus grâce à la comptabilité générale : le compte de résultat, le bilan et l’annexe. Nous désignerons ces documents comptables par états financiers, comptes annuels ou encore documents de synthèse. Avant de présenter plus en détail les objectifs du diagnostic, nous commencerons par présenter le contenu des états financiers. Section 1. PréSentation deS étatS financierS I. LesopératIonseffectuéesparL’entreprIse L’activité d’une entreprise est rythmée par les opérations effectuées. Quelle que soit la forme (juridique, structurelle), les objectifs (profit, service public, assistance) ou la nature du capital de l’organisation (publique ou privée), l’entreprise est une structure humaine organisée visant à mobiliser des ressources pour produire des biens et/ou services. Pour ce faire, l’organisation réalise différentes opérations que l’on peut classifier selon leur objectif : les opérations d’exploitation, d’investissement et de financement. Les opérations liées à l’exploitation relèvent de l’activité courante, de la finalité de l’entreprise : acheter de la matière première, payer les salaires, vendre des produits ou des prestations sont des activités d’exploitation. Les opérations d’investissement rassemblent les opérations ayant pour objet l’acquisition ou la cession d’immobilisations : l’achat d’un terrain, la construction d’une usine, la vente d’une machine. 201161TDPA0112 19 Finance d’entreprise • Série 1 Les opérations de financement permettent à l’entreprise de disposer des ressources nécessaires à son activité. Elles concernent les opérations d’emprunt et de remboursement, mais également les opérations sur fonds propres (augmentations de capital, distribution de dividendes par exemple). Ces différentes opérations (activité, investissement, financement) génèrent deux types de flux : les flux physiques et les flux monétaires. C’est le décalage entre les flux physiques et monétaires qui crée pour l’entreprise un besoin de financement ou un excédent de financement. Ainsi, un fournisseur payé 60 jours après la livraison de sa marchandise permet à l’entreprise de disposer d’un excédent de financement durant 60 jours. À l’inverse, un client qui règle sa dette 30 jours après avoir pris livraison du bien ou service génère pour l’entreprise un besoin de financement durant 30 jours. II. LatranscrIptIondesopératIonsdansLesétatsfInancIers Les documents comptables sont la base indispensable à l’analyse financière. Les systèmes comptables sont tous organisés autour de la distinction de deux documents principaux : le compte de résultat et le bilan. Il est indispensable de bien comprendre les mécanismes d’élaboration de ces deux documents pour pouvoir en faire ensuite l’analyse. a.LecomptederésuLtat Ce résultat est formé par la différence entre les produits et les charges de l’exercice. Les produits et les charges sont séparés en trois grandes masses : l’exploitation (l’activité récurrente de l’entreprise), le financier (coût du financement de l’activité), l’exceptionnel (activité non récurrente de l’entreprise). Le compte de résultat permet ainsi de distinguer différents niveaux de résultats : • Le résultat d’exploitation est calculé par différence entre produits et charges d’exploitation. Il est représentatif de la capacité de l’entreprise à générer, pour la période considérée, un profit ou une perte à partir des seules opérations du cycle d’exploitation, c’est-à-dire sans tenir compte des modes de financement ou des opérations d’investissement/désinvestissement. Le résultat d’exploitation peut être un premier élément d’analyse de la pertinence de l’activité économique de l’entreprise. • Le résultat financier est calculé par différence entre produits financiers et charges financières. Il est représentatif de la capacité de l’entreprise à équilibrer ses opérations de financement (paiement des frais financiers d’emprunts et encaissement des placements de trésorerie par exemple). Il est fréquent que le résultat financier soit négatif (perte), notamment dans les entreprises fortement endettées. • Le résultat exceptionnel est calculé par différence entre produits exceptionnels et charges exceptionnelles. Il est représentatif des flux non récurrents de l’entreprise et intègre notamment les opérations de l’exercice associées au cycle d’investissement (cession d’éléments de l’actif immobilisé). L’analyste portera souvent un regard attentif sur le résultat exceptionnel qui peut largement améliorer ou amoindrir le résultat net. Le résultat net comptable est alors calculé par différence entre tous les produits et toutes les charges ou par addition des résultats d’exploitation, financier et exceptionnel et minoré de l’impôt sur les sociétés et de la participation des salariés. Le résultat net sera ensuite distribué aux actionnaires et/ou mis en réserve. 20 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite L’activité de l’entreprise est synthétisée dans le compte de résultat qui mesure, sur une année, le résultat de l’exercice. Dans une approche simplifiée mais juste, le compte de résultat permet de vérifier si le prix des produits et services vendus est bien supérieur aux coûts supportés : c’est là une condition indispensable et première à la survie de l’entreprise sur le long terme. Exprimé autrement, mesurer le résultat de l’entreprise, c’est vérifier que l’activité dégage bien un excédent, un enrichissement, que son patrimoine augmente grâce à son activité. UE 116 • Finance d’entreprise B.LeBILan Le bilan présente le patrimoine de l’entreprise à un instant donné : les biens dont l’entreprise est propriétaire (actif) et la manière dont ils sont financés (passif). Le bilan comptable est organisé en grandes masses que l’on peut schématiquement représenter comme suit : ACTIF Actif immobilisé Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immobilisations financières PASSIF Capitaux propres Capital social Réserves Résultat Actif circulant Stocks Créances clients Provisions pour risques et charges Trésorerie Valeurs mobilières de placement Disponibilités Comptes de régularisation actifs Charges constatées d’avance Primes de remboursement Charges à répartir Écarts de conversion actifs Dettes Dettes financières Fournisseurs Comptes de régularisation passifs Produits constatés d’avance Écarts de conversion passifs 1. L’actif Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite L’actif du bilan représente l’ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’entreprise. Il est composé de l’actif immobilisé (emplois durables dans l’entreprise), de l’actif circulant (éléments qui ne font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent avec le cycle d’exploitation) et de la trésorerie active, auxquels on rajoutera les comptes de régularisation et les écarts de conversion actif. Au sein des actifs immobilisés, on distingue les immobilisations incorporelles (marques, brevets, fonds de commerce, etc.), corporelles (terrain, machines, bâtiments, etc.) et les immobilisations financières (actions d’une autre entreprise par exemple). L’actif circulant est composé d’actifs « temporaires » (stocks, créances clients). La trésorerie active est composée de placements financiers (valeurs mobilières de placement) et d’argent disponible (disponibilités). quelquesparticularitésàl’actifdubilan Les frais d’établissement comprennent les frais de constitution, les frais de premier établissement, les frais d’augmentation de capital. Ils doivent être amortis dans un délai qui ne peut excéder 5 ans. Leur définition a été largement restreinte par l’évolution du Plan comptable. Le règlement CRC n° 2004-06 sur les actifs, applicable depuis le 1er janvier 2005, considère ainsi que les frais de constitution, de premier établissement et d’augmentation de capital devraient être systématiquement comptabilisés en charges. Il subsiste néanmoins la possibilité d’immobiliser ces charges en vertu du décret du 23 novembre 1983. Les frais de recherche et de développement sont liés à des projets individualisés et dont les chances de réussite sont sérieuses. Ils doivent être amortis de la même manière que les frais d’établissement. Les immobilisations financières comprennent les participations (titres qui permettent d’exercer une influence sur la société émettrice, c’est-à-dire représentant par exemple 201161TDPA0112 ••• 21 Finance d’entreprise • Série 1 ••• 10 % du capital de cette entreprise), les créances rattachées à des participations (prêts octroyés à des entreprises détenues en partie), les autres titres immobilisés ainsi que les autres immobilisations financières (prêts et dépôts à plus d’un an). Les charges à répartir sur plusieurs exercices sont des charges qui peuvent être étalées sur plusieurs exercices (frais d’émission des emprunts). Elles doivent être amorties de manière générale dans un délai maximum de 5 ans. Leur utilisation est restreinte par l’évolution du plan comptable. Les primes de remboursement des obligations sont égales à la différence entre le prix de remboursement et le prix d’émission des obligations. Elles apparaissent en valeur nette au bilan et sont amorties par exemple sur la durée de l’emprunt. Les écarts de conversion actif proviennent de l’évolution – défavorable à l’entreprise – des différentiels de taux de change entre la monnaie d’origine d’une créance ou d’une dette et son évaluation en euros à la clôture de l’exercice. Les biens sont inscrits à l’actif du bilan pour leur valeur d’origine (coût historique). Les immobilisations sont ainsi comptabilisées pour leur valeur d’achat ou de production, les stocks pour leur valeur de production ou d’achat, les créances des clients pour leur valeur facturée. Cependant, pour donner une image fidèle du patrimoine de l’entreprise, la comptabilité prévoit d’évaluer la dépréciation de ces actifs en amortissant dans le temps les immobilisations et en dépréciant éventuellement les montants des créances ou des stocks qui se déprécient (chute de la valeur de marché, stocks périssables, clients douteux, etc.). La valeur brute des éléments d’actif correspond donc à leur valeur d’origine, la valeur nette à leur valeur "réelle" et actuelle. En revanche, les comptes de régularisation sont toujours présentés en valeur nette. Le passif du bilan représente l’ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est composé des capitaux propres (capital social, réserves et résultat), des provisions pour risques et charges (destinées à couvrir un risque probable mais non certain), des dettes classées suivant leur origine (financière, fournisseurs…) ainsi que des comptes de régularisation passif (produits constatés d’avance, écarts de conversion passif). quelquesparticularitésaupassifdubilan Les dettes financières sont composées des emprunts obligataires convertibles, des autres emprunts obligataires, des emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (dettes bancaires à caractère durable, concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques), des emprunts et dettes financières diverses (dont les intérêts courus sur emprunts). Les écarts de conversion passif proviennent de l’évolution – favorable pour l’entreprise – des différentiels de taux entre la monnaie d’origine des dettes et créances et leur évaluation en euros à la clôture de l’exercice. Section 2. LeS objectifS du diagnoStic financier L’analyse financière tient une place centrale dans la gestion d’une organisation. Elle vise à produire une information à destination de différents utilisateurs. 22 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 2. Lepassif UE 116 • Finance d’entreprise I. L’anaLysefInancIèredeL’InformatIoncomptaBLe L’analyse de l’information comptable vise à porter un diagnostic sur l’entreprise, en vue de prendre des décisions (décisions de gestion, de cotation, d’achat ou de vente d’actions, etc.). Pour réaliser un tel diagnostic, l’analyste utilise quelques concepts de base qu’il est essentiel de comprendre avant d’entamer l’étude des comptes de l’entreprise : la rentabilité, le risque, la solvabilité, la liquidité. La rentabilité est généralement l’objectif principal des dirigeants et actionnaires de l’entreprise. Elle mesure la capacité de l’entreprise à dégager des bénéfices avec le moins possible de moyens. C’est donc le rapport d’un flux (issu du compte de résultat : résultat d’exploitation, résultat courant, résultat net) et d’un stock (issu du bilan : capitaux propres, ressources durables). On distingue classiquement la rentabilité économique de la rentabilité financière. Ces deux notions seront développées dans la série n° 2. Le risque est la variable pondératrice des décisions des investisseurs et des dirigeants. Les partenaires financiers ou les futurs actionnaires réalisent un arbitrage rentabilité/risque. L’analyse financière a donc pour objectif, après avoir mesuré la rentabilité de l’entreprise, d’évaluer le degré de risque auquel les ressources prêtées ou investies sont soumises. Le risque peut notamment se mesurer en comparant les ressources propres de l’entreprise et ses dettes financières. Une entreprise plus endettée est synonyme de risque potentiellement supérieur. Le niveau de risque est notamment appréhendé au travers de la notion de solvabilité (abordée dans le chapitre III de cette série). La solvabilité mesure la capacité de l’entreprise à faire face à moyen ou long terme à ses obligations (dettes financières à long et moyen terme, fournisseurs d’immobilisations, etc.). Pour être solvable, l’entreprise doit donc avoir un actif supérieur à ses dettes. Cette définition de la solvabilité générale inclut donc la notion de liquidité. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite La liquidité mesure la capacité de l’entreprise à faire face à court terme à ses obligations (salaires, charges fiscales, etc.). Elle est évaluée en comparant l’actif à moins d’un an de l’entreprise (stocks, créances clients, disponibilités, etc.) au passif exigible à moins d’un an (fournisseurs, salaires, dettes fiscales et sociales, concours bancaires, etc.). Plus l’actif disponible est supérieur au passif exigible, plus le degré de liquidité de l’entreprise est élevé. L’objectif de l’analyse financière est alors de combiner les outils permettant d’évaluer ces quatre dimensions caractéristiques de la santé de l’entreprise pour faciliter la prise de décision (pour les investisseurs, partenaires financiers, clients, fournisseurs, etc.). II. LespartIesprenantes Les parties prenantes (ou « stakeholders ») peuvent être définies comme les individus ou groupes qui dépendent de l’organisation pour atteindre leurs propres buts et dont l’organisation dépend également. Les parties prenantes rassemblent des acteurs très différents, qu’il est possible de classer selon leur proximité avec l’entreprise : Parties prenantes internes • dirigeants • salariés • syndicats • (actionnaires) Parties prenantes externes • actionnaires • partenaires financiers (banques notamment) • clients • fournisseurs • pouvoirs publics (services fiscaux, administrations locales) Les objectifs des parties prenantes partagent une base commune. Chacun a tout intérêt à ce que l’entreprise soit profitable : les dirigeants pour renforcer leur pouvoir et assurer leur emploi, les salariés pour conserver leur emploi et évoluer professionnellement, les actionnaires et les partenaires financiers pour rentabiliser leur investissement, les clients et fournisseurs pour assurer leur volume d’activité, les pouvoirs publics pour maintenir l’emploi et engranger des recettes fiscales. Pourtant, si les parties prenantes partagent un objectif de rentabilité, leurs attentes peuvent être différentes. Le tableau suivant présente quelques-uns des objectifs des principales parties prenantes. 201161TDPA0112 23 Finance d’entreprise • Série 1 Parties prenantes Objectifs Actionnaires Maximisation de la richesse Dirigeants Maximisation des revenus Créanciers Remboursement des créances Salariés Maintien de l’emploi et croissance des rémunérations Focalisation du diagnostic • Rentabilité financière • Risque financier • Croissance • Rentabilité économique • Autonomie financière • Risque de défaillance • Solvabilité • Croissance • Rentabilité économique • Risque de défaillance Adapté de Caby & Koëhl, Analyse financière, Pearson Education, 2003. La prise en compte des parties prenantes dans la démarche d’analyse financière n’est pas en soi un élément nouveau. Elle a en revanche connu un essor important ces dernières années du fait du développement du gouvernement d’entreprise. III. LaproductIondeL’InformatIonfInancIère La production de l’information financière nécessite de prendre en considération les liens étroits entre la comptabilité et la finance. Les documents comptables (bilan, compte de résultat, annexe) sont les sources indispensables de l’analyse financière. En règle générale, l’analyste financier utilise la liasse fiscale comme source d’information pour l’analyse des PME. Dans les grandes entreprises et notamment pour une analyse financière externe, le rapport annuel est la source principale des informations. ExEmplEs Exemples de reclassements pour améliorer la pertinence économique et financière La comptabilité classe en « charges externes » le personnel intérimaire ou les redevances de crédit-bail. Dans la grande majorité des cas, l’analyse financière reclasse ces montants en réintégrant le personnel intérimaire dans les charges de personnel et en distinguant dans la redevance de crédit-bail la part correspondant à un amortissement fictif du bien et la part correspondant aux frais financiers fictifs sur l’emprunt. C’est également fondamental pour comparer des entreprises ayant des politiques d’investissement différentes. Exemples de reclassements pour tenir compte des informations extracomptables L’analyste financier doit essayer d’obtenir le maximum d’informations pertinentes sur l’entreprise, son activité et son secteur. Il doit alors utiliser toutes les sources disponibles pour développer la pertinence de son diagnostic. Les charges et produits exceptionnels pourront par exemple faire l’objet d’une étude approfondie pour s’assurer que des charges d’exploitation n’ont pas été comptabilisées comme des charges exceptionnelles. La démarche d’analyse financière doit donc être envisagée comme un allerretour permanent entre les informations comptables et les informations extracomptables. Une analyse approfondie nécessite alors de pouvoir rencontrer et interroger les dirigeants de l’entreprise sur les ambiguïtés ou incompréhensions issues de la lecture des documents comptables. L’analyse financière est par essence contingente. Cela signifie que l’analyste doit prendre en compte les facteurs de contingence de nature à modifier la pertinence de l’analyse ou de certains outils. Quelques-uns de ces facteurs sont évoqués ci-après. L’activité de l’entreprise est un élément essentiel à l’analyse financière. Les résultats de l’analyse doivent en effet être interprétés au regard de la nature et des conditions d’exercice de l’activité. 24 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Si l’information comptable est la base première de l’analyse financière, les logiques de la comptabilité et de la finance ne sont pas identiques. La comptabilité est par exemple basée sur le principe du coût historique alors que la finance raisonne en valeur de marché, donc en valeur actualisée. L’analyste devra donc procéder à des reclassements et retraitements, d’une part pour atteindre la plus grande pertinence économique et financière possible, d’autre part pour tenir compte des informations extracomptables dont il dispose. UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE Exemples de facteurs de contingence liés à la nature de l’activité Une entreprise industrielle et une entreprise de services n’auront probablement pas un profil financier comparable. L’entreprise industrielle disposera probablement d’un actif immobilisé important et de stocks conséquents par exemple, alors que l’entreprise de services aura des charges de personnel plus importantes et des stocks réduits. De même, une boulangerie ou un pressing en début d’activité auront probablement des frais financiers relativement importants (remboursement des emprunts liés aux équipements) alors qu’une agence immobilière aura des charges de personnel conséquentes mais peu de frais financiers. ChaPiTre 2.L’anaLysedeL’activité Nous définissons l’activité comme l’ensemble des opérations ayant une traduction définitive dans le compte de résultat (ventes, achats, etc.). Cette activité doit être analysée sous deux angles : • Le résultat est-il satisfaisant ? • La trésorerie obtenue est-elle suffisante ? Section 1. LeS SoLdeS intermédiaireS de geStion (Sig) Nous verrons comment se définissent, se calculent et s’interprètent les différents SIG. Certaines critiques ont été adressées à ces SIG, ce qui a conduit la centrale de bilans de la Banque de France à apporter diverses améliorations. Nous expliquerons et calculerons ces retraitements. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Quelle que soit la version des SIG, nous montrerons comment en faire le commentaire. Questions Informations brutes Retraitements de l’information Le bénéfice est-il suffisant ? Compte de résultat SIG PCG Analyse Ratios + commentaires SIG Banque de France I. présentatIongénéraLedessIg Mieux qu’un simple compte de résultat ne distinguant que les produits et les charges, les soldes intermédiaires de gestion permettent de comprendre comment ce résultat a été obtenu : il fait ainsi apparaître le résultat d’exploitation, le résultat exceptionnel, etc., mais le calcul du résultat financier n’a pas été prévu. Le schéma ci-dessous présente de façon très schématique la structure des SIG en trois niveaux : Charges d’exploitation Résultat d’exploitation Produits d’exploitation Produits financiers Charges financières Résultat Courant Avant Impôt (RCAI) Charges exceptionnelles Résultat exceptionnel Produits exceptionnels Résultat Net : RCAI + résultat exceptionnel 201161TDPA0112 25 Finance d’entreprise • Série 1 Le tableau des SIG permet ensuite de détailler le contenu du résultat d’exploitation en mettant en évidence la valeur ajoutée. D’un point de vue macro-économique, le produit Intérieur brut (PIB) est égal à la somme des valeurs ajoutées des entreprises et des administrations et constitue un indicateur essentiel pour un pays. Le PIB de la France pour 2011 a atteint environ 2 000 milliards d’euros. Au niveau micro-économique, la valeur ajoutée est égale à l’enrichissement brut généré par l’activité courante (hors cession d’actif) d’une entreprise. De façon schématique, la valeur ajoutée est égale au chiffre d’affaires diminué des consommations externes (comptes 60 à 62). La richesse ainsi créée constitue alors la rémunération des différents facteurs de production : • État (impôt et taxes et impôts sur les bénéfices, comptes 63 et 695). • Personnel (comptes 64). • Prêteurs (comptes 66). Ensuite, le solde est disponible pour l’entreprise afin : • de renouveler ses immobilisations (dotations) ; • rémunérer ses actionnaires (dividendes) ; • augmenter ses capitaux propres (réserves). De façon schématique, on peut ainsi écrire : • Valeur ajoutée = chiffre d’affaires – consommations externes • Résultat net comptable = valeur ajoutée – coût des facteurs de production Un diagnostic sur le niveau du résultat net comptable peut donc être basé sur la valeur ajoutée et sur la répartition de cette richesse entre les différents facteurs de production. ExEmplE applicatif 1 Compte de résultat Ventes de marchandises Coût d’achat des marchandises vendues Charges de personnel Charges d’intérêts Charges exceptionnelles Résultat net comptable N 1 000 480 155 40 (65) 260 N–1 900 450 150 30 270 Sans avoir encore présenté en détail la structure des SIG, on peut déjà, avec le tableau suivant, en montrer l’intérêt dans la réalisation d’un diagnostic financier. SIG simplifiés Valeur ajoutée : CA – consommations externes : 1 000 – 480 : (–) Charges de personnel (=) Résultat d’exploitation : (520 – 155) (–) Charges d’intérêt (prêteurs) : (=) Résultat courant(1) : 365 – 40 (+) Résultat exceptionnel Résultat net comptable : 325 – 65 N 520 (155) 365 (40) 325 (65) 260 (1) Résultat avant prise en compte des éléments exceptionnels. Afin d’en faciliter le commentaire, il est conseillé de calculer ces SIG en pourcentage. 26 N–1 450 (150) 300 (30) 270 270 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Donnons une illustration très simplifiée qui va nous permettre de comprendre l’apport des SIG dans un diagnostic financier. Le tableau ci-dessous présente le compte de résultat d’une entreprise pour les deux derniers exercices. UE 116 • Finance d’entreprise SIG en pourcentages Valeur ajoutée/chiffre d’affaires (520/1 000) Charges de personnel/valeur ajoutée (155/520) Charges d’intérêt/valeur ajoutée (40/520) Résultat courant/chiffre d’affaires Résultat net comptable/chiffre d’affaires (260/1 000) N 52 % 29,8 % 7,7 % 32,5 % 26 % N–1 50 % 33,3 % 6,7 % 30 % 30 % Alors que le chiffre d’affaires est en hausse, le résultat net comptable est en baisse, en euros (260 contre 270) et en pourcentage du chiffre d’affaires (26 % contre 30 %). Quelles en sont les causes ? • Le niveau de la richesse créée par l’entreprise n’est pas en cause puisque le taux de valeur ajoutée a même augmenté (52 % contre 50 %). • En revanche, la répartition de cette valeur ajoutée s’est faite de manière « inégale » : le prélèvement opéré par les charges de personnel est en baisse alors que les charges d’intérêt payées aux prêteurs ont augmenté de 1 point. Malgré tout, le résultat courant est toujours en hausse (32,5 % contre 30 % du chiffre d’affaires). • Les charges exceptionnelles ont donc un rôle essentiel dans l’explication de la baisse du résultat. II. LaconstructIondessIg Après avoir montré la structure générale et l’intérêt des SIG, nous abordons à présent le détail de leur construction. Le schéma suivant commence par résumer la démarche. Production vendue Vente de marchandises Coût achat des marchandises vendues Marge commerciale Production Production stockée immobilisée Production de l’exercice Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Marge commerciale + Production Consommations en provenance de tiers Valeur ajoutée Subventions d’exploitation Valeur ajoutée Impôts et taxes + Personnel Excédent brut d’exploitation Excédent brut d’exploitation Produits financiers Charges financières Résultat financier Autres produits + Reprises sur provisions Autres charges + DAP Résultat d’exploitation Résultat courant avant impôts Produits exceptionnels Charges exceptionnelles Résultat exceptionnel Résultat de l’exercice IS + Participation Les SIG peuvent être présentés sous la forme d’un tableau identique à celui reproduit ci-après. 201161TDPA0112 27 28 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Total • Produits sur cessions d’éléments d’actif Total Total • Charges exceptionnelles • Dotations aux provisions exceptionnelles • Valeur nette comptable des immobilisations cédées Total • ou Résultat courant avant impôts (Perte) • ou Résultat exceptionnel (Perte) • Participation des salariés • Impôts sur les bénéfices Total • Valeur comptable des éléments d’actif cédés Total Total Total Total Total Total • Produits exceptionnels • Reprises provisions et transferts de charges exceptionnels • Prix de cession des immobilisations cédées Total • Résultat courant avant impôts (Bénéfice) • Résultat exceptionnel (Bénéfice) • ou Insuffisance brute d’exploitation • Dotations aux amortissements et aux provisions d’exploitation • Autres charges • Impôts, taxes et versements assimilés • Charges de personnel • Consommations de l’exercice en provenance de tiers Charges • Coût d’achat des marchandises vendues Total • Déstockage de production • ou Résultat d’exploitation (Perte) • Charges financières • Dotations aux provisions financières • Quotes-parts de résultat sur opérations en commun Total Total Total Total Total N • Résultat d’exploitation (Bénéfice) • Produits Financiers • Reprises provisions financières • Quotes-parts de résultat sur opérations en commun • Excédent brut d’exploitation • Reprises sur provisions et transferts de charges d’exploitation • Autres produits • Valeur ajoutée • Subventions d’exploitation • Marge commerciale • Production de l’exercice • Production vendue • Production stockée • Production immobilisée Produits • Ventes de marchandises N Plus ou moins-value sur cession d’actifs Résultat de l’exercice Résultat exceptionnel Résultat courant avant impôts Résultat d’exploitation Excédent brut d’exploitation Valeur ajoutée Production de l’exercice Marge commerciale Soldes N Finance d’entreprise • Série 1 UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE applicatif 2 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Néanmoins, il est plus simple de présenter les SIG en liste comme nous le faisons ci-dessous pour la société Référence ; les états financiers de cette société ont été présentés au début de la série. SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE Ventes de marchandises : Coût d’achat des marchandises vendues : MARGE COMMERCIALE Production vendue : Production stockée (ou déstockée) Production immobilisée PRODUCTION DE L’EXERCICE Coût d’achat matières premières consommées Autres achats et charges externes VALEUR AJOUTÉE Subventions d’exploitation Impôts, taxes et versements assimilés Charges de personnel EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION Reprises sur charges et transferts Autres produits Dotations Autres charges RÉSULTAT D’EXPLOITATION Quote-part résultats opérations en commun Produits financiers Charges financières RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔTS Produits exceptionnels Charges exceptionnelles RÉSULTAT EXCEPTIONNEL Participation des salariés aux résultats Impôt sur les bénéfices RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE RÉSULTAT NET DES CESSIONS PROCÉDURES (1) (2) = achats + Δ stocks (3) = (1) – (2) (4) (5) (6) (7) = (4) + (5) + (6) (8) = achats + Δ stocks (9) (10) = (3) + (7) – (8) – (9) (11) (12) (13) (14) = (10) + (11) – (12) – (13) (15) (16) (17) (18) (19) = (14) + (15) + (16) – (17) – (18) (20) (21) (22) (23) = (19) + (20) + (21) – (22) (24) (25) (26) = (24) – (25) (27) (28) (29) = (23) + (26) – (27) – (28) PCEA – VCEAC N 781 575 596 621 184 954 10 669 600 133 168 10 802 768 2 701 275 1 945 188 6 341 259 25 000 159 000 5 039 797 1 167 462 159 554 5 000 324 277 9 827 997 912 5 987 45 899 135 897 913 901 103 977 47 307 56 670 17 894 362 858 589 819 51 058 N–1 631 950 478 740 153 210 9 861 928 158 610 10 020 538 2 409 798 1 574 082 6 189 868 15 000 154 000 4 718 589 1 332 279 12 901 4 000 259 981 3 256 1 085 943 (6 023) 13 697 102 309 991 308 11 053 2 221 8 832 16 153 362 099 621 888 - Quelques commentaires sur la construction de ce tableau des SIG : • Il est impératif de retrouver le même résultat que dans le compte de résultat ! • On ne doit pas omettre le dernier solde « Résultat net des cessions » : il est obtenu par une simple différence entre les comptes « PCEA » et « VCEAC ». Le résultat net des cessions est donc une partie du résultat exceptionnel. • La plupart des soldes intermédiaires sont obtenus à partir du solde précédent ; il n’en va pas ainsi pour la production de l’exercice et le résultat exceptionnel qui sont des soldes indépendants. 201161TDPA0112 29 30 10 775 985 9 827 180 903 98 632 44 742 159 000 3 579 855 1 459 942 75 000 150 000 1 720 188 580 923 15 698 2 692 280 8 995 - N 997 212 5 000 324 277 9 827 Autres produits Dotations amortis. dépréc. provisions Autres charges RÉSULTAT D’EXPLOITATION 159 554 1 167 462 EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION Reprises et transferts 25 000 159 000 5 039 797 6 341 259 Subventions d’exploitation Impôts, taxes et versements assimilés Charges de personnel VALEUR AJOUTÉE 2 701 275 1 945 188 10 802 768 PRODUCTION DE L’EXERCICE Coût d’achat MP consommées Autres achats et charges externes 10 669 600 133 168 0 184 954 Production vendue Production stockée (ou déstockée) Production immobilisée MARGE COMMERCIALE 596 621 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite TOTAL I Autres charges Impôts, taxes et versements assimilés Salaires et traitements Charges sociales DADP : Sur immobilisations : Sur immobilisations : Sur actif circulant : Risques et charges : Achats de marchandises Variation de stock Achats de matières premières Variation de stock Achats non stockés de matières Services extérieurs Personnel extérieur Loyers en crédit-bail Autres CHARGES D’EXPLOITATION 781 575 Coût d’achat marchandises vendues N Ventes de marchandises SIG SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE 11 773 897 25 000 123 903 35 651 5 000 322 722 Subventions d’exploitation Reprises sur dépréciations provisions Transferts de charges Autres produits Sous-total B : TOTAL I (A + B) 133 168 - 781 575 10 669 600 11 451 175 N Production stockée Production immobilisée Ventes de marchandises Production vendue Sous-total A : chiffre d’affaires PRODUITS D’EXPLOITATION Finance d’entreprise • Série 1 Le tableau ci-après présente le détail du calcul pour la partie exploitation. UE 116 • Finance d’entreprise III. L’anaLysedessIgparLesratIos Un ratio est un rapport entre deux grandeurs qui permet d’évaluer un poste en pourcentage et ainsi, de rendre comparable des entreprises de taille très différente. Les ratios qui nous intéressent pour l’instant sont calculés à partir des soldes intermédiaires de gestion et permettent de mieux comprendre la formation du résultat net. Proposition d’une liste de ratios RATIOS Conclusions(1) Taux de variation du CA CA N - CA N-1 CA N-1 A Taux de profitabilité(2) Résultat net CA A Marge commerciale CAMV A Marge commerciale Vente de marchandises A CAMPC Production exercice B Charges externes CA B Valeur ajoutée CA A Charge de personnel Valeur ajoutée( 3 ) B EBE CA A Charges financières( 4 ) CA B INTITULÉS Taux de marge commerciale OU Taux de marque commerciale Taux de matières premières Taux de charges externes Taux de valeur ajoutée Taux de charges de personnel Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Taux d’EBE Taux de charges financières(4) (1) A : plus le ratio est élevé, plus la situation est favorable. B : plus le ratio est élevé, plus la situation est défavorable. (2) Appelé aussi taux de marge nette. (3) Ou chiffre d’affaires. (4) Certains calculent ce ratio sur le seul poste intérêt. Certains de ces ratios appellent quelques commentaires. Le taux de profitabilité synthétise tous les autres ratios et si vous n’en calculé qu’un seul, ce sera celui-là ! La moyenne observée en France, tout secteur confondu, est d’environ 3 % (3 centimes de bénéfice par euro de chiffre d’affaires). La dispersion par rapport à cette moyenne s’explique par le degré de compétitivité propre à chaque secteur et la possibilité de se différencier : dans les deux cas, cela permet en grande partie la possibilité d’accroître ou non sa marge. Ainsi, le BTP (bâtiments et travaux publics) ou les constructeurs automobiles sont à moins de 2 % alors que le secteur du luxe peut dépasser 10 %. Le taux de marge commerciale mesure la marge brute (seuls les achats de marchandises sont pris en compte) dégagée par une entreprise de négoce par euro de marchandises achetées. Ainsi, une marge commerciale de 60 % signifie qu’un produit acheté 1 € est revendu 1,6 €. Certains utilisent le taux de marque commerciale qui exprime la marge, mais cette fois par € de ventes. Dans les deux cas, le ratio est fondamental pour le secteur commercial, car il exprime les deux principales variables sur lesquels une entreprise de ce secteur pourra agir pour améliorer sa performance économique. 201161TDPA0112 31 Finance d’entreprise • Série 1 En plus de la richesse créée déjà présentée, la valeur ajoutée est aussi un indicateur de taille. Plus le ratio (VA/CA) tendra vers 1, plus cela traduira une VA proche du chiffre d’affaires et donc peu de moyens externes (marchandises, matières premières, services extérieurs). On dit aussi que le niveau d’intégration de l’entreprise est élevé (ratio proche de 1) ou faible (proche de zéro) ; cette information n’est pas sans intérêt pour comprendre le niveau des coûts. En effet, plus le ratio est proche de 1 : • plus la taille relative de l’entreprise est grande ; • plus son pouvoir de négociation est important ; • mais souvent elle perd en flexibilité du fait du niveau élevé de charges fixes (beaucoup de moyens internes donc du personnel et des machines) ; • enfin, les ressources nécessaires au financement des investissements sont plus grandes. Inversement, l’entreprise dont le ratio est plus faible et qui fait appel à des moyens extérieurs, bénéficie au contraire d’un crédit fournisseur dont le coût est apparemment gratuit. Ainsi, beaucoup d’entreprises préfèrent aujourd’hui sous-traiter afin de retrouver un peu de flexibilité (par exemple, les stocks sont transférés chez les fournisseurs). La valeur ajoutée est aussi un élément dans la négociation salariale et un paramètre déterminant dans le calcul de la réserve spéciale de participation. Il est vrai que cette dernière n’est obligatoire que dans les entreprises de plus de cinquante salariés et que le détail du calcul de la VA diffère légèrement de celui du PCG (il est donné par le code du travail). Le taux d’EBE1 est souvent utilisé par certains pour apprécier la performance pure de l’exploitation (économique) puisque l’EBE est indépendant : • des politiques d’amortissement, de dépréciations et de provisions toujours un peu subjective ; • de la politique de financement (les capitaux propres ne génèrent aucune charge à la différence des emprunts) ; • des éléments exceptionnels. ExEmplE applicatif 3 Le tableau suivant présente les principaux ratios de la société Référence concernant l’étude de l’activité. Le taux de charges de personnel a été calculé par rapport au chiffre d’affaires. RATIOS SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE R1 : Variation CA R2 : Taux de profitabilité R3 : Taux de marge commerciale R4 : Taux de matières premières R5 : Taux de charges externes R6 : Taux de valeur ajoutée R7 : Taux de charges de personnel R8 : Taux d’EBE R9 : Taux de charges financières N 9,1 %(1) 5,2 %(2) 31,0 %(3) 25,0 %(4) 17,0 %(5) 55,4 %(6) 44,0 %(7) 10,2 %(8) 1,2 %(9) N–1 5,9 % 32,0 % 24,0 % 15,0 % 59,0 % 45,0 % 12,7 % 1,0 % (1) (11 451 175 – 10 493 878)/10 493 878 (2) 589 819/11 451 175 (3) 184 954/596 621 (4) 2 701 275/10 802 768 (5) 1 945 188/11 451 175 (6) 6 341 259/11 451 175 (7) 5 039 797/11 451 175 (8) 1 167 462/11 451 175 (9) 135 897/11 451 175 1. Les Anglo-Saxons parlent d’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) qui correspond approximativement à l’EBE. 32 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite De plus, l’EBE ne contenant aucun élément calculé et non monétaires comme par exemple les dotations aux amortissements (voir plus loin la section sur la CAF), on peut aussi le définir comme la trésorerie potentielle générée par l’exploitation. UE 116 • Finance d’entreprise Analyse de la profitabilité de la société Référence Dans un contexte de baisse de l’activité (R1), le taux de profitabilité est en baisse. Ceci s’explique par la diminution de la richesse créée (R6) : • l’activité de négoce se fait avec une marge plus faible (R3) ; • et les taux de consommation de matières premières et de charges externes sont en hausse (R4, R5). En revanche, l’évolution de la rémunération des facteurs de production est plus nuancée : • si les charges financières croissent très légèrement ; • les charges de personnel diminuent de 1 point par rapport au chiffre d’affaires. Pour terminer, il faut souligner que sans le résultat exceptionnel (qui représente environ 10 % du résultat net comptable), la baisse de la profitabilité aurait été nettement plus importante. Section 2. LeS retraitementS améLiorant La Pertinence économique deS Sig Afin d’améliorer la pertinence économique des soldes, de nombreux analystes, dont la centrale de bilans de la Banque de France, proposent d’opérer quelques retraitements et reclassements dans le tableau des SIG. Un retraitement consiste à changer le classement d’une charge ou d’un produit par rapport à celui proposé par le plan comptable. Le plus souvent, le but est de faciliter la comparaison entre les entreprises. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite La centrale de bilans propose ainsi des SIG (parfois appelés « au coût des facteurs ») pour la partie exploitation : ils reposent sur une vision plus économique et moins juridique de l’entreprise que celle du PCG exposée précédemment. La centrale de bilans a été créée par la Banque de France en 1968. Elle se présente actuellement sous trois aspects complémentaires : une base de données harmonisée sur les entreprises ; un service d’analyse financière et de diagnostic (présent sur l’ensemble du territoire) ; un observatoire économique du tissu productif national, régional et local. Par la suite, nous parlerons indifféremment de la Banque de France ou de la Centrale de bilans. I. LesprIncIpauxretraItements a.Lasous-traItance Un recours accru à la sous-traitance de fabrication n’entraîne pas de croissance au niveau de l’entreprise mais au niveau de son sous-traitant. En conséquence, les frais de sous-traitance ne sont plus dans les charges externes (et donc dans la valeur ajoutée) mais sont retirés de la production de l’exercice pour obtenir la production propre. B.LepersonneLextérIeur Pour le coût du personnel, les SIG traditionnels ne retiennent que les salaires (et les charges sociales correspondantes). Or, il faut tenir compte du personnel extérieur à l’entreprise pour obtenir une image fidèle des ressources mobilisées par l’entreprise pour produire. Le coût de la fonction personnel est ainsi mesuré indépendamment de son mode de rémunération. Les charges de personnel intérimaire sont retirées de la valeur ajoutée pour être pris en compte au niveau de l’EBE (c’est-à-dire du résultat brut d’exploitation dans le système Banque de France). 201161TDPA0112 33 Finance d’entreprise • Série 1 C.LessuBventIonsd’expLoItatIon La centrale de bilans intègre les subventions d’exploitation pour complément de prix au niveau du calcul de la valeur ajoutée. Les autres subventions d’exploitation sont laissées au niveau du résultat brut d’exploitation. d.LesredevancesdecrédIt-BaIL Deux entreprises strictement identiques, mais dont l’une fait appel au crédit-bail alors que l’autre est propriétaire de tous ses actifs de production, auront des valeurs ajoutées PCG différentes (le crédit-bail étant comptabilisé dans les consommations externes). Pour pouvoir comparer ces entreprises, il est donc souhaitable de considérer que la redevance périodique doit être comptabilisée comme si l’entreprise était propriétaire de l’immobilisation. Ce retraitement permet ensuite, notamment dans l’analyse de la rentabilité, de mettre en parallèle les résultats obtenus avec tous les moyens réellement mis en œuvre dans l’activité, qu’ils soient ou non la possession de l’entreprise. On calcule l’amortissement que l’on aurait pratiqué si l’on était propriétaire du bien. Cette dotation fictive aux amortissements est comptabilisée au niveau du résultat d’exploitation, avec les autres dotations d’exploitation. La différence entre la redevance et l’amortissement fictif représente les frais financiers associés au crédit-bail. ExEmplE applicatif 4 Cette somme est donc retirée de la valeur ajoutée pour être comptabilisée en charge au niveau du résultat d’exploitation, avec les autres dotations aux amortissements. La différence entre la redevance annuelle payée et cette dotation aux amortissements (55 000 – 50 000 = 5 000) correspond donc à des frais financiers, assimilables à ceux que l’entreprise paieraient si elle devait rembourser l’emprunt correspondant à l’acquisition de la machine. Ce montant est donc retiré de la valeur ajoutée pour être pris en compte au niveau du résultat courant, avec les autres charges financières. e.LesescomptesfInancIers Les escomptes accordés aux clients ou obtenus des fournisseurs (pour paiement comptant) peuvent être pris en compte dans le RBE et non dans les charges et produits à caractère financier. f. LesautreschargesetLesautresproduIts Les autres charges et les autres produits (comptes 65 et 75), normalement classés dans le calcul du résultat d’exploitation peuvent être retraités dans le résultat brut d’exploitation. g.Lestransfertsdecharges Les transferts de charges peuvent être reclassés si l’on dispose d’informations sur leur nature : • transferts de charges relatives aux salaires : ils sont retirés du résultat d’exploitation et comptabilisés au niveau de l’EBE, avec les autres charges de personnel. • transferts de charges relatives à un loyer commun avec une autre entreprise : ils sont retirés du résultat d’exploitation et comptabilisés au niveau de la valeur ajoutée, avec les autres consommations externes. 34 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 euros. Le contrat de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 euros pendant 4 ans. Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux amortissements d’exploitation d’un montant : valeur d’achat/durée d’utilisation : 200 000/4 = 50 000 € UE 116 • Finance d’entreprise Les transferts de charge peuvent être inscrits dans le compte de résultat dans la catégorie exploitation (791), financier (796) ou exceptionnel (797). Il faut bien dire que, aussi bien dans la réalité qu’aux examens, les transferts de charges sont le plus souvent d’exploitation et tous nos exemples seront bâtis sur cette hypothèse. Le poste transfert de charges peut avoir l’un des objectifs suivants : • annuler une charge pour la transférer vers un autre poste de charge, comme dans le cas d’un appartement loué pour un collaborateur qui bénéficie ainsi d’un avantage en nature ; • annuler une charge pour la transférer vers un compte de tiers, au bilan, lorsque la charge a été en réalité supportée pour le compte de tiers : indemnités d’assurances, aides de l’État, etc. ; • annuler une charge pour la transférer vers le compte 481 « Charges à répartir », au bilan. Dans ces trois cas, au lieu de créditer le compte de charge initial, on crédite le compte 79 concerné par le débit du compte destinataire de la charge. Qu’en déduire pour l’analyse financière ? En ce qui concerne les soldes intermédiaires de gestion, nous avons vu que le compte 791 n’est pris en compte que globalement au niveau du résultat d’exploitation. Or, les transferts de charges d’exploitation peuvent concerner tous les comptes de charges 60 à 65. Les soldes marge commerciale, valeur ajoutée et EBE peuvent donc être faussés car on devrait affecter le transfert dans le solde où se trouve la charge à annuler. Le schéma d’élaboration des SIG prévu par le PCG ne le permet pas et nos soldes seront erronés ! La résolution de ce problème aurait supposé une subdivision appropriée du compte 791 en fonction du numéro du solde concerné : 7911, 7913 et 7914 respectivement pour la marge commerciale, la valeur ajoutée et l’EBE. Il n’y aurait pas eu de compte 7912 car le solde n° 2 (la production) n’est pas concernée par les transferts. En définitive, si le texte ne nous donne pas de précision, nous imputerons toujours le transfert de charges d’exploitation au niveau du résultat d’exploitation. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite II. présentatIondétaILLéedessIgd’expLoItatIon deLaBanquedefrance. Le tableau suivant détaille les SIG d’exploitation de la Banque de France. Marge commerciale : identique à celle du PCG Production de l’exercice PCG – Sous-traitance de fabrication = Production propre – Coût des matières consommées = Marge sur production propre Marge commerciale + Marge sur production propre = Marge brute d’exploitation Marge brute d’exploitation – Achats et charges externes (sauf sous-traitance de fabrication, loyers de crédit-bail et personnel extérieur) + Subventions d’exploitation pour complément de prix = Valeur ajoutée au coût des facteurs ou Valeur ajoutée PCG non retraitée + Redevances de crédit-bail + Personnel extérieur + Subventions d’exploitation pour complément de prix = Valeur ajoutée au coût des facteurs 201161TDPA0112 35 Finance d’entreprise • Série 1 Valeur ajoutée au coût des facteurs + Autres produits : + Autres subventions d’exploitation (non complément de prix) + Escomptes obtenus – Autres charges : – Escomptes accordés – Impôts et taxes – Charges de personnel (y compris personnel extérieur) = Résultat brut d’exploitation Résultat brut d’exploitation + Transferts de charges d’exploitation (si non retraité) + Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation – Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation (y compris crédit-bail) = Résultat net d’exploitation ExEmplE applicatif 5 Le tableau suivant présente, pour la seule année N, les SIG d’exploitation retraités de la société Référence. Deux retraitements ne pouvaient pas être appliqués ici, soit faute d’information (transferts de charges) ou parce que le poste n’existe pas dans notre exemple (sous-traitance). Autres achats et charges externes Subvention d’exploitation VA CdB Impôts et taxes Charges de personnel Autres charges Autres produits Escompte obtenu Escompte accordé RBE Transferts de charges d’exploitation Dotations nettes de reprises Amortissements sur biens loués RNE (1) Autres achats et charges externes sauf personnel extérieur et loyer de crédit-bail. (2) Salaires + charges sociales + personnel extérieur = 3 579 855 + 1 459 942 + 75 000. (3) 6 591 259 – 159 000 – 5 114 797– 9 827 + 5 000 + 556 – 6 981 (4) DADP d’exploitation nettes de reprises : 180 903 + 0 + 98 632 + 44 742 – 123 903 (5) 500 000/4 (6) 1 306 210 + 35 651 – 200 374 – 125 000 36 N 781 575 596 621 184 954 10 669 600 133 168 0 2 701 275 8 101 493 8 286 447 1 720 188(1) 25 000 6 591 259 159 000 5 114 797(2) 9 827 5 000 556 6 981 1 306 210(3) 35 651 200 374(4) 125 000(5) 1 016 487(6) Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite ANALYSE DE L’EXPLOITATION SIG retraités société Référence Ventes de marchandises Coût d’achat des marchandises vendues MARGE COMMERCIALE = A Production vendue de biens et de services Production stockée (ou déstockée) Production immobilisée Coût d’achat des matières premières consommées MARGE SUR PRODUCTION PROPRE = B MARGE BRUTE D’EXPLOITATION = A + B UE 116 • Finance d’entreprise On peut vérifier le RNE obtenu en le rapprochant du résultat d’exploitation PCG non retraité : RNE : 1 016 487 (–) escompte obtenu : (556) (+) escompte accordé : 6 981 (–) intérêt sur bien loué : 125 000 – 100 000 (25 000) = Résultat d’exploitation PCG non retraité : 997 912 Les ratios présentés précédemment peuvent être calculés sur ces ratios retraités. Dans ce cas, il faudra rajouter le calcul des charges financières retraitées selon la procédure suivante : Charges financières non retraitées : 135 897 (+) intérêt sur bien loué : 25 000 (–) escompte accordé : (6 981) Charges financières retraitées : 153 916 Section 3.Du réSuLtat à La tréSorerie Réaliser un surplus, un résultat net positif est une condition première de survie. Il faut ensuite que ce surplus soit encaissé par l’entreprise sous forme monétaire afin qu’elle puisse s’autofinancer, payer des dividendes aux actionnaires, rembourser ses emprunts. Questions Informations brutes Retraitements de l’information(1) La trésorerie générée par l’activité est-elle suffisante ? Compte de résultat CAF CAF retraitée Analyse Ratios + commentaires Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite (1) Car les charges et les produits contiennent des éléments qui ne sont pas liés à la trésorerie. I. défInItIondeLacaf L’ensemble des composantes du résultat net de l’exercice n’a pas nécessairement une conséquence monétaire. Il en est ainsi des flux calculés. C’est principalement le cas des dotations aux amortissements, des dépréciations et des provisions qui traduisent la dépréciation d’une immobilisation ou tiennent compte d’un risque futur probable. Ces flux calculés n’ont pas d’incidence sur la trésorerie de l’entreprise et sont donc à la base de la distinction fondamentale entre résultat et flux de trésorerie. Ainsi, le calcul d’une CAF permet d’isoler les flux monétaires des flux réels : les charges et les produits calculés sont annulés (DAP, RAP, quote-part de subvention d’investissement virée au compte de résultat), mais aussi les cessions d’actifs qui, si elles ont bien une conséquence monétaire, ne sont pas considérées comme liées à l’activité normale. Il est temps de rappeler une définition de la capacité d’autofinancement : il s’agit du flux de trésorerie potentiel généré par l’activité normale de l’entreprise, pendant une période donnée. Potentiel seulement, car comme nous le verrons par la suite, il deviendra acquis seulement lorsque l’ensemble des opérations aura eu une contrepartie monétaire. Par exemple, le chiffre d’affaires devient un flux de trésorerie définitif, au moment où la vente est réglée par le client. La capacité d’autofinancement est donc composée de flux encaissables et décaissables (et non encaissés et décaissés). Il existe deux causes qui expliquent que la CAF ne soit pas immédiatement dans la caisse de l’entreprise : l’existence des stocks, et le décalage entre le paiement des différentes charges et l’encaissement du prix de vente. 201161TDPA0112 37 Finance d’entreprise • Série 1 En définitive, le résultat mesure l’enrichissement de l’entreprise grâce à son activité. C’est l’indicateur le plus synthétique et le plus complet. La partie monétaire de cet enrichissement, la CAF, est obtenue en éliminant les charges et les produits calculés. Mais, une partie de cette trésorerie est peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage clients – fournisseurs. Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte du besoin en fonds de roulement (BFR) et on obtient alors la trésorerie réellement encaissée grâce à l’activité et appelée excédent de trésorerie (cet indicateur sera développé à la fin de la série). Les flux comptables peuvent alors être représentés de la manière suivante : Flux calculés Flux à encaisser ou à décaisser Flux comptables Flux encaissables/ décaissables II. Flux encaissés ou décaissés caLcuLsdeLacaf a.LaméthodesoustractIve(IndIrecte) La première méthode élimine du résultat les éléments calculés et les cessions d’actif. Ces dernières correspondent bien à des flux de trésorerie, mais, vu leur caractère exceptionnel, on préfère ne pas en tenir compte et calculer une CAF « courante ». CALCUL DE LA CAF DU PCG Résultat net (+) DADP (exploitation, financier, exceptionnel) (–) RADP (comptes 781, 786, 787) (–) PCEA (compte 775) (+) VCEAC (compte 675) (–) Quote-part de subvention d’investissement virée au compte de résultat (compte 777) SOURCES D’INFORMATIONS Compte de résultat ou bilan Compte de résultat (3 types de charges)(1) Total diminutions tableau dépréc. provisions(2) Produits exceptionnels opérations en capital Charges exceptionnelles opérations en capital Produits exceptionnels opérations en capital (1) Ou total des augmentations : – du tableau des dépréciations et provisions ; – du tableau des amortissements ; – des amortissements des primes de remboursement des obligations et des charges à répartir. (2) Ou trois lignes de reprises dans le compte de résultat (seule démarche possible pour l’exercice N–1). 38 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Il existe deux méthodes pour calculer la CAF à partir du compte de résultat. UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE applicatif 6 Le tableau ci-dessous présente le calcul de la CAF de la société Référence. SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE Résultat net comptable (+) DADP d’exploitation (+) DADP à caractère financier (+) DADP à caractère exceptionnel (–) RADP (–) PCEA (+) VCEAC (–) Quote-part de subvention d’investissement CAF N 589 819 324 277 5 000 23 201 (123 903) (74 159) 23 101 (20 000) 747 336 On peut décomposer le résultat de la société Référence pour l’exercice N en : Augmentation monétaire du patrimoine (la CAF) : Variation non monétaire du patrimoine (DAP, etc.) ou non liée à l’activité courante : N–1 621 888 259 981 (21 218) (10 000) 850 651 747 336 – 157 517(1) (1) 324 277 + 5 000 + 23 201 – 123 903 – 74 159 +23 101 – 20 000 Avec sa CAF, l’entreprise peut payer ses actionnaires, faire des investissements, rembourser ses emprunts… B.LaméthodeaddItIve(dIrecte) Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Il existe une seconde méthode de calcul de la CAF du PCG, basée sur l’excédent brut d’exploitation. Cette démarche est basée sur le fait que la CAF est égale aux produits encaissables moins les charges décaissables. On pourrait alors commencer avec les ventes de marchandises (premier produit encaissable), mais, pour ne pas avoir un calcul trop long, on débute avec l’EBE qui représente le flux de trésorerie potentiel généré par l’exploitation. Ensuite, il suffit de prendre en compte tous les produits encaissables et toutes les charges décaissables qui se situent en aval de l’EBE y compris les transferts de charges. En définitive, on retient tous les produits et charges du compte de résultat, sauf ceux qui ont été éliminés dans la première méthode de calcul (comptes 68, 78, 675, 775 et 777). ExEmplE applicatif 7 SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE Excédent brut d’exploitation (+) Transferts de charges (+) Autres produits (+) Quote-part sur opérations faites en commun (+) Produits financiers (sauf reprises) (+) Produits exceptionnels sur opérations de gestion (–) Autres charges (–) Charges financières (sauf dotations) (–) Charges exceptionnelles (sauf VCEAC et dotations) (–) Participation des salariés aux résultats (–) Impôts sur les bénéfices CAF 201161TDPA0112 N 1 167 462 35 651 5 000 5 987 45 899 9 818 (9 827) (130 897) (1 005) (17 894) (362 858) 747 336 N–1 1 332 279 4 000 (6 023) 5 380 1 053 (3 256) (102 309) (2 221) (16 153) (362 099) 850 651 39 Finance d’entreprise • Série 1 1. Lessubventionsetl’analysefinancière Une entreprise peut bénéficier de deux types de subventions pour lesquelles nous présentons ici le traitement financier. Si une entreprise reçoit une subvention pour lui permettre de compenser l’insuffisance de certains produits d’exploitation ou de faire face à certaines charges d’exploitation, la subvention est alors qualifiée de subvention d’exploitation et doit être prise en compte immédiatement et en totalité dans le compte 74. Nous avons déjà vu que comptabilisée par le PCG au niveau de l’EBE, cette subvention peut être reclassée dans la valeur ajoutée. Par ailleurs, l’entreprise peut bénéficier d’une subvention d’investissement afin d’acquérir des immobilisations (subvention d’équipement) ou financer des activités à long terme. Selon les options offertes par le droit fiscal, l’entreprise a le choix (c’est une décision de gestion) entre plusieurs possibilités : • l’enregistrement en produits exceptionnels (compte 777 : quote-part des subventions virées au résultat de l’exercice) pour le montant total de la subvention ; • l’échelonnement de leur imposition sur plusieurs exercices : cette dérogation est offerte lorsque les subventions d’équipement sont accordées exclusivement par l’État ou les collectivités publiques. ExEmplE applicatif 8 Soit une immobilisation de 200 000 € achetée le premier juillet N–1, amortissable sur cinq ans en linéaire et financée à 100 % par une subvention. Si l’entreprise décide de l’étalement de cette subvention, les écritures suivantes sont alors nécessaires : 1/07/N–1 512 131 Banque Subvention d’équipement 1391 777 Subvention inscrite au compte de résultat Quote-part subvention virée au résultat exercice 1391 777 Subvention inscrite au compte de résultat Quote-part subvention virée au résultat exercice 131 1391 Subvention d’équipement Subvention inscrite au compte de résultat 200 000 20 000 31/12/N–1 20 000 31/12/N 40 000 40 000 31/12/N+4 20 000 20 000 En définitive, on constate que le seul flux de trésorerie est celui du 1er juillet N–1, mais il fait partie des conséquences de la politique financière et nous le retrouverons plus loin. Si non, le compte 777 n’est qu’un produit calculé qui sert à étaler l’imposition de la subvention sur la durée de vie de l’immobilisation ; c’est ainsi que le compte « 777 » doit être éliminé dans le calcul de la CAF à partir du résultat net (et ne pas être pris en compte dans la méthode additive). 2. Lestransfertsdecharges Les transferts de charges doivent toujours être pris en compte dans le calcul de la CAF à partir d’un EBE ou (ce qui revient au même) ne pas être éliminé dans un calcul à partir du résultat net. Si non la charge initiale n’est plus compensée par un produit et ainsi, se trouve comptée deux fois. c.LacafretraItée Lorsque l’entreprise recours au crédit-bail, certains proposent de calculer une CAF retraitée Nous avons alors : CAF retraitée = CAF non retraitée + dotations aux amortissements sur biens loués. 40 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 20 000 UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE applicatif 9 SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE CAF non retraitée (+) DAP sur biens loués CAF retraitée N 747 336 125 000 872 336 III. InterprétatIonetLImItesdeLacaf a.cequeLacafpeutdIredeL’actIvItédeL’entreprIse Le renseignement principal fourni par la CAF concerne les possibilités d’autofinancement de l’entreprise. On appelle autofinancement la CAF diminuée des dividendes versés. Plus la CAF est élevée, plus les possibilités financières de l’entreprise sont grandes. En effet, la CAF permettra le financement des investissements, le remboursement des emprunts. Inversement, une CAF négative reflète une situation dangereuse. Pour apprécier le niveau de cet autofinancement, on calcule en général le ratio « autofinancement/valeur ajoutée ». ExEmplE applicatif 10 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Le tableau suivant présente, pour la société Référence et dans l’optique de la centrale de bilans de la Banque de France, un tableau de répartition de la valeur ajoutée jusqu’à l’autofinancement. Tous les postes ont été retraités, avec une particularité : la participation des salariés au résultat a été ajoutée aux charges de personnel. Les montants de l’année N–1 vous sont donnés pour information ; on ne peut pas les retrouver à partir des informations dont on dispose. Pour l’année N, on supposera que le dividende prélevé sur le bénéfice s’élève à 404 227 €. SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE Répartition VA cdb VA cdb (+) ou (–) autres éléments : Total de la richesse à répartir (–) Personnel : (–) État : (–) Prêteurs : • CAF CdB (–) Dividendes prélevés : • Autofinancement N en € 6 591 259 74 668(1) 6 665 927 (5 132 691)(2) (521 858)(3) (139 042)(4) 872 336 (404 227) 468 109 N en % 99 % 1 % 100 % – 77,00 %(5) – 7,83 % – 2,09 % 13,09 % – 6,06 % 7,02 % N–1 en € N–1 en % 6 204 868 (6 777) 6 198 091 (4 734 742) (516 099) (96 599) 850 651 (466 416) 384 235 100 % 0 % 100 % – 76,39 % – 8,33 % – 1,56 % 13,72 % – 7,53 % 6,20 % (1) Il est conseillé de terminer le tableau par ce poste en partant du principe qu’il s’agit des produits encaissables et des charges décaissables sauf ceux et celles qui sont déjà pris en compte dans la VA cdb ou dans les lignes suivantes (personnel, État, prêteurs) : Détail du calcul de la ligne « Autres éléments » N 35 651 Transferts de charges 5 000 Autres produits 5 987 Quote-part de résultat sur opérations en commun (montant net) 45 899 – 0 Produits financiers sauf reprises 9 818 Produits exceptionnels sur opérations de gestion (9 827) Autres charges (9 874 + 6 981) Charges financières sauf dotations et intérêts (hors escompte accordé) (1 005) Charges exceptionnelles sur opération de gestion Total 74 668 (2) Charges de personnel retraitées (salaires bruts + charges sociales + personnel extérieur) + participation des salariés : 3 579 855 + 1 459 942 + 75 000 + 17 894 (3) Impôts et taxes et impôts sur les bénéfices : 159 000 + 362 858 (4) Intérêts retraités (intérêts PCG + intérêts sur biens loués – escompte accordé) : 121 023 + 25 000 – 6 981 (5) 5 132 691/6 665 927 L’autofinancement de la société Référence a augmenté de près de 22 %. On peut imputer cette progression à la diminution du dividende octroyé aux actionnaires (– 13 %). 201161TDPA0112 41 Finance d’entreprise • Série 1 B.cequeLacafnepeutpasdIredeL’actIvItédeL’entreprIse La CAF n’est qu’un flux de trésorerie potentiel (voir excédent de trésorerie dans le chapitre 3 ci-après), c’est-à-dire un flux certain mais dont on ne connaît pas la date d’encaissement. En outre, toute la CAF n’est pas encaissée au même moment en raison des délais de paiements différents accordés par les clients et négociés avec les fournisseurs. La CAF ne représente donc pas le flux de trésorerie effectivement encaissé durant la période. La CAF mélange des flux hétérogènes, flux d’exploitation mais aussi financiers ou exceptionnels. La CAF ne représente donc pas un flux de trésorerie ventilé par type de flux. Les tableaux de flux de trésorerie que nous traiterons dans la série 2 visent à corriger ce défaut. ChaPiTre 3.L’anaLysedeL’équiLibrefinancier Avec le thème de l’équilibre financier, nous découvrons dans ce chapitre, une première méthode d’étude du bilan (la seconde, centrée sur la rentabilité, sera présentée dans la série 2). Par définition, un bilan est toujours équilibré mais il y a des équilibres meilleurs que d’autres, autrement dit, il y a des ressources (capitaux propres, emprunts, etc.) qui sont préférables à d’autres pour financer certains emplois (immobilisations, stocks, créances clients, etc.). La question étudiée dans ce chapitre est donc : comment l’équilibre financier a-t- il été obtenu ? Le schéma ci-dessous présente notre démarche. Questions Informations brutes Retraitements de l’information Analyse L’équilibre financier est-il satisfaisant ? Bilan comptable Bilan fonctionnel Calcul FRNG, BFR + ratios + commentaires I. prIncIpesgénéraux a.cLassementdesopératIonsparcycLe L’analyse de l’équilibre financier est basée sur un bilan fonctionnel (bilan comptable retraité) dont les postes ont été regroupés par cycle, constituant chacun un ensemble d’opérations de même nature. On distingue quatre cycles : • le cycle d’investissement et de désinvestissement regroupant les opérations d’acquisitions et de cessions d’éléments d’actif ; • le cycle de financement regroupant les opérations ayant pour but de réunir les ressources financières (capital, emprunt) nécessaires au financement des besoins durables ; • le cycle d’exploitation et hors exploitation regroupant respectivement les opérations liées à l’activité cyclique (pour ce qui est du cycle d’exploitation) et des autres opérations non courantes (pour le cycle hors exploitation) ; • le cycle de trésorerie résultant des cycles précédents. Il a pour fonction d’assurer l’ajustement global entre le cycle d’exploitation et les deux autres cycles. 42 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Section 1. PréSentation et conStruction du biLan fonctionneL UE 116 • Finance d’entreprise B.évaLuatIonàLavaLeurd’orIgIne Les flux de ressources proviennent concrètement des ventes et autres produits encaissables, des apports en capital, des subventions d’investissement, des emprunts ou encore des dettes fournisseurs, fiscales et sociales. Elles ont pour effet d’augmenter la trésorerie disponible. C’est en prélevant sur cette trésorerie que l’entreprise finance les emplois. Parmi les emplois, nous retrouvons par exemple les charges décaissables, les acquisitions d’immobilisations, les remboursements d’emprunts, les stocks ou les créances clients. Le bilan fonctionnel présente le cumul de ces flux de ressources et d’emplois échangés depuis la création de l’entreprise. Pour rendre compte de ces échanges, le principe qui préside à la construction du bilan fonctionnel est l’évaluation à la valeur d’origine des flux de ressources et d’emplois. Concrètement, cette règle s’applique essentiellement aux postes de l’actif qui doivent tous, à l’exception des charges à répartir, être évalués en valeurs brutes. Pour analyser le bilan d’une entreprise, deux approches peuvent être mobilisées. L’analyse fonctionnelle que nous développons dans ce chapitre et l’analyse patrimoniale. Conformément au programme officiel du DCG, seule l’analyse fonctionnelle sera abordée dans nos séries. Nous présentons néanmoins, dans les quelques lignes suivantes, les grands principes de l’analyse patrimoniale. L’analyse patrimoniale se focalise sur la liquidité et la solvabilité de l’entreprise, et donc son risque de faillite. L’entreprise est liquide si ses disponibilités sont suffisantes pour faire face à ses échéances à très court terme, elle est solvable si elle a la capacité à régler l’ensemble de ses dettes en cédant ses actifs. Cette approche est donc basée sur une hypothèse implicite de cessation de l’activité ; les éléments du bilan sont classés en fonction de leur exigibilité (plus d’un an, moins d’un an) pour les dettes et de leur liquidité pour les actifs. Les éléments du bilan ne sont donc pas classés en fonction du cycle économique auquel ils se rapportent. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite II. structureduBILanfonctIonneL L’actif et le passif du bilan fonctionnel sont séparés en deux grandes masses : la partie stable et la partie circulante dont les éléments se renouvellent au fur et à mesure de la vie de l’entreprise. La logique d’analyse du bilan fonctionnel considère que les ressources stables doivent financer au minimum les emplois stables (« haut de bilan »), puis que les ressources stables excédentaires et les ressources circulantes financent les emplois circulants (cycle d’exploitation, « bas de bilan »). Pour ce faire, l’analyse fonctionnelle classe les éléments du bilan (actif et passif) selon leur nature ou leur destination. Plus précisément, on retrouve à l’actif : • les emplois stables qui résultent du cycle d’investissement et correspondent à l’actif immobilisé brut ; • l’actif circulant qui résulte du cycle d’exploitation et correspond au montant brut des stocks, créances, etc. Cette masse est le plus souvent séparée entre une partie exploitation et une partie hors exploitation ; • la trésorerie active. Le passif est lui composé : • des ressources stables qui résultent des décisions de financement et comprennent les capitaux propres, les amortissements et provisions pour dépréciation, les dettes financières. Les amortissements et provisions pour dépréciation sont assimilés à des ressources de financement car ils rendent compte d’une dépréciation de l’actif permettant d’en assurer le renouvellement ; • des dettes circulantes qui résultent du cycle d’exploitation et comprennent les dettes du passif qui ne sont pas financières (dettes fournisseurs, dettes diverses, etc.). Comme pour l’actif, cette masse peut être séparée entre une partie exploitation et une partie hors exploitation ; • de la trésorerie passive qui rassemble des dettes financières à court terme, essentiellement les concours bancaires courants, soldes créditeurs de banque et effets escomptés non échus. 201161TDPA0112 43 Finance d’entreprise • Série 1 Le bilan suivant présente les grandes masses d’un bilan fonctionnel telle qu’elles devront apparaître si la question vous est posée à l’examen. Le détail de chacune des grandes masses sera proposé plus loin. ACTIF Emplois stables Actif immobilisé brut (sauf ICNE) Charges à répartir Actif circulant actif circulant d’exploitation Stocks bruts Avances et acomptes Créances clients + EENE Autres créances d’exploitation Charges constatées d’avance actif circulant hors exploitation Créances diverses CSANV ICNE sur immobilisations financières VMP non liquides Trésorerie active Disponibilités VMP si liquides PASSIF Ressources durables Capitaux propres Provisions pour risques et charges Amortissements et provisions pour dépréciation Dettes financières – PRO Dettes circulantes Dettes d’exploitation Avances et acomptes reçus Dettes fournisseurs Dettes fiscales et sociales Autres dettes d’exploitation Produits constatés d’avance Dettes hors exploitation Dettes sur immobilisation Dettes d’IS Autres dettes hors exploitation ICNE sur emprunts Trésorerie passive Soldes créditeurs de banque EENE III. détaILsdesretraItementsetrecLassements a.auseInduBILan 1. Lescomptesdecréancesenverslesactionnaires:capitalsouscritnon appelé(csna,109)etcapitalsouscritappelénonversé(csanv,456) Ces postes peuvent apparaître à la création d’une société ou lorsqu’elle augmente son capital. ExEmplE applicatif 11 Une société augmente son capital de 100 000 € (sans prime d’émission) : 20 % ont été apportés immédiatement, 60 % d’ici un mois et le reste plus tard. Dans le bilan comptable, les conséquences de cette opération se présentent ainsi : Actif CSNA : + 20 000 CSANV : + 60 000 Banque : + 20 000 Passif Capital social : + 100 000 Le passif enregistre une augmentation des ressources pour 100 000 € alors que 20 000 € seulement ont été encaissés. Par définition, le CSANV représente une créance encaissable à très court terme (moins d’un mois) et on peut également considérer les 60 000 € comme une ressource potentielle. 44 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite La construction du bilan fonctionnel se réalise à partir du bilan comptable en opérant des reclassements et retraitements au sein du bilan mais également d’éléments hors bilan. UE 116 • Finance d’entreprise En revanche, le CSNA, dont la libération peut intervenir dans les cinq ans, ne représentent pas une ressource pour financer un emploi. Ce poste sera donc éliminé de l’actif et soustrait des capitaux propres pour le même montant. Ainsi, dans un bilan fonctionnel, nous aurons : Actif CSNAV : + 60 000 Banque : + 20 000 Passif Capital social – CSNA : + 80 000 2. Lesécartsdeconversionactifetpassif(ecaetecp,comptes476et477) Un écart de conversion actif constate une perte de change latente (dépréciation d’une créance ou appréciation d’une dette). Un écart de conversion passif est le constat d’un gain de change latent (appréciation d’une créance ou dépréciation d’une dette). Aux examens, ces écarts de conversion peuvent concerner les postes suivants : prêts, créances (clients le plus souvent), emprunts, dettes (fournisseurs d’exploitation le plus souvent). Même si ces écarts sont inscrits en bas du bilan, une information sur les postes concernés doit obligatoirement vous être donnée en annexe afin de pouvoir les retraiter. ExEmplE applicatif 12 Le 01/12/N, une société a vendu des marchandises pour 13 000 $ (soit 10 000 €), avec une échéance de paiement le 31 janvier N+1. Le 01/12/N, les conséquences de cette opération se présentent ainsi dans le bilan comptable : Le 01/12/N Actif Créances clients : + 10 000 Passif Résultat : + 10 000 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Si à l’inventaire, le 31-12-N, il existe un gain latent de change de 1 000 €, la créance est augmentée de ce profit latent ; mais en vertu du principe de prudence, le résultat est inchangé et le gain potentiel est dans un compte de régularisation. Le bilan comptable est alors le suivant : Le 31/12/N Actif Passif Créances clients : + 11 000 Résultat : + 10 000 ECP : + 1 000 On constate un décalage de 1 000 € entre la ressource (le résultat) et l’emploi (ici, une créance client). On pourrait montrer qu’en cas d’écart de conversion actif, malgré l’enregistrement d’une dotation aux provisions, le problème est le même. Le retraitement dans le bilan fonctionnel consiste alors à annuler l’effet des écarts de conversion selon la procédure suivante : • prêts + ECA – ECP ; • créances + ECA – ECP ; • emprunts – ECA + ECP ; • dettes fournisseurs – ECA + ECP. 3. Leschargesàrépartirsurplusieursexercices Les charges à répartir sur plusieurs exercices (frais d’émission d’emprunt par exemple) ont une incidence sur l’avenir de l’entreprise et de ce fait, sont reclassées en emplois stables. Le montant figurant à l’actif du bilan est le montant net. Il conviendrait d’y ajouter les amortissements cumulés sur les charges à répartir pour inscrire le montant brut en emplois stables. Le montant brut des charges à répartir est mentionné dans le tableau des amortissements de la liasse fiscale. Le montant cumulé des amortissements sera alors ajouté également en ressources stables, avec les autres amortissements pour dépréciation. Néanmoins, aux examens, il est admis (et c’est la seule exception) de l’inscrire dans les emplois stables en valeurs nettes. 201161TDPA0112 45 Finance d’entreprise • Série 1 Il est parfois considéré que les charges à répartir peuvent être considérées comme des nonvaleurs. Elles sont alors éliminées de l’actif et les capitaux propres sont diminués du même montant. En l’absence d’informations spécifiques, cette solution ne doit pas être privilégiée. 4. Leschargesetproduitsconstatésd’avance En l’absence d’information spécifique, on considère qu’ils relèvent de l’exploitation ; ils sont alors classés dans l’actif circulant d’exploitation (CCA) ou dans les dettes d’exploitation (PCA). 5. Lesintérêtscourusnonéchus Les ICNE doivent être passés du long terme au court terme hors exploitation, qu’ils concernent des prêts ou des emprunts. Ils sont donc retranchés des dettes financières et ajoutés aux dettes hors exploitation (pour les intérêts courus sur emprunts) ou retranchés des immobilisations financières et ajoutés aux actifs hors exploitation (pour les intérêts sur prêts). 6. Lesprimesderemboursementdesobligations De manière générale, ces primes (figurant initialement à l’actif) sont considérées comme des non-valeurs. Elles sont donc retirées de l’actif et soustraites du montant des emprunts obligataires au passif (ressources stables). 7. Lesamortissementsetprovisionspourdépréciation Les amortissements et provisions pour dépréciations représentent des capitaux épargnés pour financer le renouvellement des immobilisations ou de possibles dépréciations. À ce titre, ils constituent des ressources de financement. Ils sont donc éliminés de l’actif (l’actif immobilisé et circulant étant toujours pris en compte pour leur valeur brute) et ajoutés aux ressources stables du passif (avec les provisions pour risques et charges). Selon leur nature, elles seront considérées comme un élément de l’actif hors exploitation (en cas de risque de perte, par exemple des actions, ou si elles sont peu liquides) ou comme un élément de la trésorerie active (si elles sont liquides et sans risque de perte). 9. Lescomptesbancairescourantsetsoldescréditeursdebanque(cBc, compte519) Ils ne constituent pas une ressource stable et doivent donc être retirés des dettes financières pour être replacés dans la trésorerie passive. B.éLémentshorsBILan 1. Leseffetsescomptésnonéchus Les EENE peuvent être assimilés à un crédit bancaire. De ce point de vue, ils doivent donc être réintégrés dans le passif du bilan, au niveau de la trésorerie passive et à l’actif dans la partie circulante d’exploitation avec les créances clients. Donnons un exemple des conséquences de ce retraitement. 46 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 8. Lesvaleursmobilièresdeplacement UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE applicatif 13 Le 1er décembre N, une entreprise détient une créance client de 1 000 €, avec une échéance au 31 janvier N+1 et matérialisée par un effet de commerce. Si le 31 décembre N, l’entreprise escompte cet effet (nous négligerons les frais et les intérêts), les bilans comptables sont alors les suivants : 01/12/N Créances clients : Actif + 1 000 31/12/N Créances clients : Trésorerie : Actif 0 + 1 000 Information en annexe EENE(1) : + 1 000 (1) Cet effet escompté sera considéré comme non échu jusqu’à sa « date normale » d’échéance, ici, le 31 janvier N+1. Comment analyser les créances clients à la suite de l’escompte d’un effet de commerce. Le poste créances clients au bilan est la conséquence de trois décisions : • le crédit accordé par les commerciaux aux clients ; • le délai supplémentaire que s’octroie les mêmes clients en payant en retard ; cette pratique est fonction de la nature du moyen de paiement (chèques, virement ou au contraire effet de commerce) et de l’efficacité de la politique de recouvrement de l’entreprise ; • et enfin, on le voit dans le bilan comptable au 31 décembre N, d’une décision de nature strictement financière : l’escompte d’un effet de commerce a pour effet d’encaisser immédiatement la somme et de réduire le montant du poste créances clients. Et c’est bien là le problème pour l’analyste financier ! L’escompte financier masque la réalité du poste clients et de la trésorerie en annulant (mais à quel coût ?) les conséquences des décisions des commerciaux et des éventuels retard de règlement. Avec le retraitement des EENE dans le bilan fonctionnel, on en revient à la situation avent l’escompte et ainsi on peut mieux se rendre compte des excès éventuels dans le crédit client, par exemple. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 2. Lecrédit-bail Comme dans le cas des retraitements du compte de résultat proposés par la centrale de bilans de la Banque de France que nous avons évoqués précédemment, le crédit-bail est réintégré dans le bilan fonctionnel. En effet, les biens financés par crédit-bail peuvent être considérés comme des immobilisations acquises par l’entreprise et financées par emprunt. La valeur d’origine des biens est ajoutée dans l’actif stable. Les amortissements virtuels sont rattachés au passif stable avec les autres amortissements pour dépréciation de l’actif. La partie non amortie (valeur nette comptable virtuelle) est ajoutée aux dettes financières. ExEmplE applicatif 14 L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 euros le 1er janvier N. Le contrat de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 euros pendant 4 ans. Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux amortissements d’exploitation d’un montant de 50 000 € : valeur d’achat/durée d’utilisation : 200 000/4. Pour N, le crédit-bail sera retraité de la manière suivante : • valeur d’origine : 200 000 ajoutée aux immobilisations corporelles (emplois stables) ; • amortissement fictif : 50 000 ajouté aux amortissements (ressources stables) ; • valeur nette : 200 000 – 50 000 = 150 000 ajoutée aux dettes financières (ressources stables). Pour N+1, le retraitement sera le suivant : • valeur d’origine : 200 000 ajoutée aux immobilisations corporelles (emplois stables) ; • amortissement fictif : 50 000 (N) + 50 000 (N+1) = 100 000 ajouté aux amortissements (ressources stables) ; • valeur nette : 200 000 – 100 000 ajoutée aux dettes financières (ressources stables). 201161TDPA0112 47 Finance d’entreprise • Série 1 synthèsedesrecLassementsetretraItements duBILanfonctIonneL ACTIF Emplois stables Immobilisations incorporelles brutes + Immobilisations corporelles brutes (y compris crédit-bail) + Immobilisations financières brutes + CAR – ICNE sur prêts Actif circulant actif circulant d’exploitation (en valeur brute) Stocks et encours + Avances et acomptes versés sur commandes + Créances d’exploitation + EENE + Autres créances d’exploitation + CCA liées à l’exploitation + ECA si relatif aux clients – ECP si relatif aux clients actif circulant hors exploitation (en valeur brute) Créances diverses + CSANV + VMP si non liquides et/ou risque de moins-value + CCA non liées à l’exploitation + ICNE sur prêts + ECA si relatif à l’actif hors exploitation – ECP si relatif à l’actif hors exploitation Trésorerie active Disponibilités + VMP si liquides et sans risque de perte 48 PASSIF Ressources durables Capitaux propres (Total I du passif du bilan) – Capital souscrit non appelé + Amortissements de l’actif immobilisé (y compris crédit-bail) + Dépréciation de l’actif + Provisions pour risques et charges + Dettes financières + Valeur nette crédit-bail (valeur brute – amortissements) – PRO – ICNE sur dettes financières – ECA si relatif à une ressource durable + ECP si relatif à une ressource durable Passif circulant Dettes d’exploitation Avances et acomptes reçus sur commande + Dettes fournisseurs et comptes rattachés + Dettes fiscales et sociales d’exploitation + Autres dettes d’exploitation + PCA d’exploitation – ECA si relatif aux fournisseurs + ECP si relatif aux fournisseurs Dettes hors exploitation Dettes sur immobilisations et comptes rattachés + Dette IS + Autres dettes hors exploitation + ICNE sur dettes financières + PCA non liées à l’exploitation – ECA si relatif à des dettes hors exploitation + ECP si relatif à des dettes hors exploitation + Comptes courants d’associés si non bloqués et non destinés à être incorporés au capital Trésorerie passive Concours bancaires courants + Soldes créditeurs de banque + Effets escomptés non échus Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Iv. UE 116 • Finance d’entreprise ExEmplE applicatif 15 Le bilan fonctionnel demandé à l’examen doit être présenté sous la forme de grandes masses et il n’est donc pas nécessaire de faire apparaître le détail de tous les postes. Bilans fonctionnels société référence Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite ACTIF N 2 950 470 Total I Actif bilan comptable(1) (+) Valeur biens loués 500 000 (+) ECA sur prêt (–) ECP sur prêt (–) ICNE sur prêts (+) Charges à répartir EMPLOIS STABLES 3 450 470 2 827 498 Total II Actif circulant(2) (+) EENE 69 500 (+) ECA sur créances clients (–) ECP sur créances clients (–) Créances diverses (3 569) (–) CSANV (–) VMP (5 015) (–) Disponibilités (1 569) ACTIF CIRCULANT D’EXPLOITATION 2 886 845 Créances diverses CSANV VMP non liquides ICNE sur prêt ACTIF HORS EXPLOITATION 3 569 3 569 Disponibilités VMP liquides TRÉSORERIE ACTIVE 1 569 5 015 6 584 TOTAL GÉNÉRAL N–1 2 307 421 2 307 421 2 363 566 21 689 (50 000) (99 021) (9 720) 2 226 514 PASSIF Total I Capitaux propres (–) CSNA (+) Total II Autres fonds propres (+) Total amort., dépréc. actif(3) (+) Total provisions passif (+) Amortissements sur crédit-bail CAPITAUX PROPRES Emprunts obligataires convertibles (+) Autres emprunts obligataires (+) Emprunts établissements de crédit (+) Emprunts divers (–) ICNE sur emprunts (–) PRO (–) Soldes créditeurs de banque (–) ECA sur emprunts (+) ECP sur emprunts (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail DETTES FINANCIÈRES 50 000 RESSOURCES DURABLES Avances et acomptes reçus 50 000 Dettes fournisseurs (–) ECA sur dettes fournisseurs 9 720 (+) ECP sur dettes fournisseurs 99 021 Dettes fiscales et sociales 108 741 Autres dettes PCA DETTES D’EXPLOITATION N 2 285 613 (125 000) 0 500 891 44 742 125 000 2 831 246 585 000 1 432 053 (5 423) (30 000) (125 325) 375 000 2 231 305 5 062 551 N–1 1 619 009 0 411 340 37 253 2 067 602 1 636 000 (5 651) 0 (9 954) 1 620 395 3 687 997 59 852 653 200 6 980 256 327 12 985 989 344 51 842 635 400 244 500 14 753 946 495 Dettes d’IS Dettes fournisseurs d’immobilisations Autres dettes ICNE sur emprunts DETTES HORS EXPLOITATION 15 698 65 897 13 730 5 423 100 748 18 915 23 664 5 651 48 230 Soldes créditeurs de banque (+) EENE TRÉSORERIE PASSIVE 125 325 69 500 194 825 9 954 9 954 6 347 468 692 676 6 347 468 4 692 676 TOTAL GÉNÉRAL (1) Plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent les emplois stables, le calcul est basé sur le total de l’actif immobilisé (qui se rapproche le plus des emplois stables) qui est ensuite corrigé (ICNE, CAR, etc.). Pour l’année N, le total I de l’actif en valeur brute peut être lu directement dans le bilan comptable. Par contre, en N–1, le bilan est exprimé en valeur nette ; l’information en valeur brute (2 307 421) peut alors être trouvée dans le tableau des immobilisations, dans la colonne début N. (2) Là encore, plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent l’actif circulant, nous avons basé le calcul sur le total II du bilan comptable et, notamment, corrigé les éléments hors exploitation et la trésorerie. Pour N–1, le montant en valeur brute (2 363 566) a été obtenu ainsi : montant en valeur nette dans le bilan (2 276 916) auquel on ajoute les dépréciations sur stocks (25 000) et sur créances clients (61 650) lues dans le tableau des dépréciations. (3) Pour l’année N, le montant est en bas du bilan comptable. Pour N–1, il faut additionner le montant inscrit dans le tableau d’amortissement (324 690) et une partie de ceux inscrits dans le tableau des dépréciations et provisions (25 000 + 61 650). 201161TDPA0112 49 Finance d’entreprise • Série 1 Section 2.AnaLySe du biLan fonctionneL I. L’anaLysedeL’équILIBrefInancIer«fondsderouLement/Bfr» Le bilan fonctionnel est construit autour d’un équilibre central entre, d’une part, ressources durables et emplois stables (lié à la notion de fonds de roulement), et d’autre part entre les actifs circulants et les dettes circulantes (lié à la notion de besoin en fonds de roulement). L’étude de l’ajustement de ces éléments traduit l’équilibre financier de l’entreprise. Des ratios utilisant différents éléments du bilan permettent de tirer des enseignements plus précis sur la situation financière de l’entreprise. a.présentatIondesnotIonsdefondsderouLement/BesoInenfonds derouLement/trésorerIenette 1. Lefondsderoulementnetglobal(frng) Le fonds de roulement net global est la partie excédentaire des ressources stables, après financement des emplois stables, qui concourt au financement de l’actif circulant. Il se mesure à partir de la différence entre les ressources stables (permanentes) et la valeur brute des immobilisations (emplois stables). frng = ressources durables – emplois stables Plus le FRNG est important (et donc plus l’entreprise dispose de ressources durables excédentaires), plus l’entreprise peut financer facilement son exploitation. Le FRNG est généralement positif. Si le FRNG est négatif, cela signifie que l’entreprise finance des emplois stables (immobilisations par exemple) à l’aide de ses dettes d’exploitation ou de sa trésorerie passive. En cas de diminution de son volume d’activité, l’entreprise risque alors de ne plus pouvoir financer ses emplois stables et de se retrouver dans une situation critique. Le besoin en fonds de roulement représente un besoin de financement permanent à court terme né du décalage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes. Il se calcule par la différence entre, d’une part, les stocks, les encours et les créances de l’actif circulant et, d’autre part, les dettes circulantes. Si les besoins de financement de l’actif sont supérieurs aux ressources de financement du passif, il en résulte un besoin net de financement : le BFR. À l’inverse, des ressources de financement excédentaires vont créer une ressource nette de financement. On parle alors de BFR négatif ou d’excédent en fonds de roulement (EFR). On distingue généralement le besoin en fonds de roulement d’exploitation du besoin en fonds de roulement hors exploitation. bfr = bfr d’exploitation + bfr hors exploitation a.Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BfRE) Le BFRE représente la composante la plus importante du BFR. Il est issu du décalage entre les flux réels et les flux financiers qui vont créer : • un besoin de financement à l’actif, généré par l’exploitation de l’entreprise (stocks, créances commerciales, TVA déductible par exemple qui sont destinés à rester peu de temps dans l’entreprise mais se renouvellent) ; • une ressource de financement au passif, engendrée par l’exploitation de l’entreprise (crédit fournisseurs, TVA à payer, dettes sociales… qui sont de courte durée mais se renouvellent également). bfre = actif circulant d’exploitation – dettes d’exploitation 50 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 2. Lebesoinenfondsderoulement(Bfr) UE 116 • Finance d’entreprise Le BFRE a un caractère structurel dans la mesure où il dépend de la nature de l’activité de l’entreprise ainsi que des conditions générales d’exploitation. Par exemple, les entreprises de distribution de type hypermarché ont un BFRE négatif par nature. En effet, les fournisseurs sont payés dans un délai compris entre 90 et 120 jours alors que les clients règlent au comptant. En outre, dans un hypermarché, le taux de rotation des stocks (délai entre l’arrivée en stock et la vente) est faible (10 jours en moyenne). Il est donc fréquent que les besoins de financement d’exploitation de ces entreprises soient très faibles alors que les ressources de financement d’exploitation sont élevées. Il en résulte un BFRE négatif ou excédent de financement d’exploitation. À l’inverse, une entreprise industrielle vendant sa production à des centrales d’achat aura un volume de créances clients élevé et des dettes fournisseurs plus réduites (du fait de l’activité de transformation/production et des délais moyens de règlement de ses fournisseurs de matières premières plus courts). Son BFRE sera probablement positif et élevé, ce qui traduit la difficulté structurelle de l’exploitation de s’autofinancer. Le BFRE a également un caractère conjoncturel dans la mesure où il dépend des fluctuations du volume d’affaires (qui influent sur les ventes, donc sur les stocks et le montant des créances clients lors de la clôture de l’exercice), du volume de l’activité, des mesures de gestion (allégement des stocks, réduction du crédit client par exemple). b.Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BfRHE) Le BFRHE est en général une composante mineure du BFR. Il est souvent lié aux opérations de financement et d’investissement. Le BFRHE n’est généralement pas stable car dépendant d’éléments exceptionnels. Son caractère conjoncturel le rend peut prévisible. bfrhe = actif circulant hors exploitation – dettes hors exploitation 3. Latrésorerienette(tn) Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Nous verrons en étudiant l’équilibre FR/BFR que la trésorerie correspond au reliquat des ressources de l’entreprise après confrontation du FRNG et du BFR. Pour le moment, nous la définirons par ses composantes. trésorerie nette = trésorerie active – trésorerie passive B.L’équILIBre«fondsderouLement/BesoIn enfondsderouLement/trésorerIe» Notons, comme le signale Vernimmen (2003), que le diagnostic sur l’équilibre « FR/BFR » est une partie importante du travail de l’analyste financier en Europe continentale compte tenu de l’importance du financement interentreprises dans l’économie. A contrario, la littérature anglosaxonne lui accorde une place plus faible compte tenu de pratiques commerciales plus strictes qui rendent très rare le crédit interentreprises et donc moins pertinente l’analyse du BFRE. 1. L’équilibregénéraldubilan De manière générale, une relation centrale lie le FRNG, le BFR, la trésorerie et vous est présentée dans le tableau suivant. Elle découle des définitions des différents éléments que nous venons de présenter et de l’égalité entre l’actif et le passif du bilan. L’analyse statique est intéressante, mais c’est aussi et surtout l’analyse des évolutions respectives des composantes de l’équilibre financier qui constitue une aide précieuse à la décision et permet de trouver d’éventuelles solutions à la dégradation de la trésorerie, premier indicateur d’un déséquilibre dans le bilan. fonds de roulement net global = besoin en fonds de roulement + trésorerie nette frng = bfre + bfrhe + tn Au sens strict, les emplois stables de l’entreprise doivent être financés intégralement par des ressources stables. Cela correspond à un FRNG positif. 201161TDPA0112 51 Finance d’entreprise • Série 1 Cependant, une marge de sécurité supplémentaire est nécessaire en raison des décalages dans le temps des différentes opérations ainsi que des aléas de la vie de l’entreprise. C’est pourquoi, l’absence de problèmes de trésorerie est garantie par l’existence d’un fonds de roulement supérieur au besoin de fonds de roulement. Pour améliorer la trésorerie, on peut donc de manière concrète augmenter les ressources stables, diminuer les crédits aux clients, diminuer la durée de stockage ou encore augmenter les crédits auprès des fournisseurs. La gestion de l’équilibre financier est donc un élément fondamental du rôle des dirigeants et des experts comptables. Des capitaux propres insuffisants limitent le FRNG et fragilisent donc d’autant l’entreprise face aux variations de son activité. 2. desexemplesdesituationsfinancièresdiverses a.Structures financières schématiques Différentes configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie. Elles traduisent chacune des situations financières différentes. Nous proposons six situations types susceptibles de se présenter en vous indiquant le diagnostic à apporter et les préconisations éventuelles à proposer dans chaque cas. Nous distinguerons en particulier, les trois premières situations à BFR positif, des trois dernières à ressources en fonds de roulement (BFR négatif). Une partie de nos remarques est issue du rapport du XXXVIIe Congrès national de l’Ordre des experts comptables (la fonction financière et le plan comptable général). Situation 1 Bilan BFR+ FR+ schématique T+ Situation 2 BFR+ FR+ T– Situation 3 FR– T– BFR+ Situation 4 T+ FR+ BFR– Situation 5 FR– BFR– T+ Situation 6 FR– BFR– T– Diagnostic : Les BFR constatés sont entièrement financés par les ressources durables dont l’importance permet de dégager des disponibilités. Cette situation est apparemment la plus favorable pour l’entreprise. Préconisations : Il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui peuvent être trop importants ou mal placés. ➠➠Situation➠2 Diagnostic : Les BFR sont financés en partie par des ressources durables, en partie avec des concours bancaires courants. Préconisations : Il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire. Pour réduire le niveau des concours bancaires, l’entreprise peut augmenter son FR en accroissant les ressources propres ou les dettes financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une diminution des stocks, une réduction des créances clients ou une augmentation des dettes fournisseurs. ➠➠Situation➠3 Diagnostic : Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les disponibilités. Cette situation est mauvaise. Préconisations : L’entreprise doit restructurer son FR en augmentant les financements longs et en améliorant son autofinancement. Elle peut également diminuer son BFR. 52 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite ➠➠Situation➠1 UE 116 • Finance d’entreprise ➠➠Situation➠4 Diagnostic : Les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excédent de ressources permanentes pour dégager un excédent de liquidités important. Cette situation est exceptionnelle (courante pour les entreprises de grande distribution mais rare pour les entreprises industrielles). Préconisations : L’entreprise se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie : existe-il un sous-emploi de capitaux ? ➠➠Situation➠5 Diagnostic : Les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un excédent de liquidités, éventuellement excessives mais encore une partie de l’actif immobilisé. Les fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie des immobilisations. Il s’agit d’un cas typique de la grande distribution. Préconisations : L’entreprise risque d’être dépendante de ses fournisseurs. Il convient donc de s’interroger sur l’insuffisance du FR, conjoncturel ou structurel. Un renforcement des ressources stables est à examiner. ➠➠Situation➠6 Diagnostic : Les ressources durables ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé et leur insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours bancaires courants. Il s’agit d’une situation similaire à la situation 5. Préconisations : De manière générale, il s’agit d’une situation précaire pour l’entreprise : elle est dépendante de ses fournisseurs et des banques. Le risque est cependant plus important dans le cas d’une entreprise industrielle. La structure des financements est à revoir pour reconstituer le FRNG. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite b.Croissance de l’entreprise et risques de déséquilibre L’analyse de l’équilibre financier est rarement indépendante de la situation de l’entreprise au regard de son cycle de vie. L’analyste doit notamment être attentif à certaines difficultés associées à la croissance ou au déclin de l’activité. Cinq risques, non exhaustifs, peuvent notamment être envisagés. ➠➠Risque➠n°➠1 Croissance trop rapide et non maîtrisée : Les produits ou services de l’entreprise rencontrent un réel succès. Voulant répondre à la forte demande qui leur est adressée, les dirigeants voient leur chiffre d’affaires augmenter de façon considérable. Sans action spécifique sur la gestion des stocks et/ou sur les délais de règlement accordés aux clients ou accordés par les fournisseurs, le besoin en fonds de roulement augmente très rapidement, au même rythme que le chiffre d’affaires. Si les ressources stables n’augmentent pas, l’équilibre FRNG/BFR se détériore et l’entreprise connaît des problèmes de trésorerie. ➠➠Risque➠n°➠2 Croissance insuffisante : Pour doper ses ventes et augmenter son volume d’activité, l’entreprise accepte d’allonger le délai de règlement accordé aux clients sans contrepartie des fournisseurs. Le BFRE augmente rapidement et l’entreprise connaît également des difficultés de trésorerie. ➠➠Risque➠n°➠3 Retard d’investissement : L’entreprise n’a pas procédé aux investissements qui auraient été nécessaires durant les dernières années. Confrontés à une diminution de la productivité, à une mévente des produits pour cause de moindre qualité ou devant faire face à une sous-capacité de production, les dirigeants décident de rattraper leur retard technologique en investissant massivement dans l’outil productif. Si l’investissement est autofinancé, les ressources stables n’augmentent pas alors que les emplois stables progressent. Le FRNG diminue beaucoup ce qui entraîne des problèmes de trésorerie. 201161TDPA0112 53 Finance d’entreprise • Série 1 ➠➠Risque➠n°➠4 Pertes accumulées : L’accumulation des pertes durant plusieurs exercices consécutifs vient diminuer les ressources stables par le biais du report à nouveau. Le FRNG se dégrade, entraînant des problèmes de trésorerie. ➠➠Risque➠n°➠5 Paradoxe du déclin : Pour différentes raisons possibles, les ventes de l’entreprise diminuent de manière sensible. Les composantes du BFRE diminuent également, mais les créances clients diminuent plus rapidement que les dettes fournisseurs. Le besoin en fonds de roulement diminue, entraînant une amélioration de la trésorerie. Cette amélioration est illusoire et temporaire dans la mesure où la baisse des résultats va entraîner ensuite une diminution des ressources durables, donc du FRNG et de la trésorerie. c.anaLysedeL’InfLuencedeL’actIvItédeL’entreprIsesurLeBfr Différents ratios permettent d’analyser le besoin en fonds de roulement d’exploitation. Il est tout d’abord possible de mesurer le « poids du BFR d’exploitation » au regard du chiffre d’affaires. De manière plus précise, il est souhaitable d’isoler les causes de l’évolution de ce poids au sein de l’activité de l’entreprise parmi les stocks, créances d’exploitation ou dettes d’exploitation. Les délais indiqués dans ce que l’on nomme les « ratios de temps d’écoulement » répondent à cette question. 1. LepoidsduBfrd’exploitation Si l’on se réfère au mode de calcul du BFR d’exploitation, on constate qu’il est fonction de l’activité de l’entreprise. La proportionnalité du BFRE au chiffre d’affaires est mesurée par un ratio appelé « poids du BFR d’exploitation ». Si l’on se réfère à la construction du BFRE, tout accroissement du poids du BFRE peut s’expliquer par un accroissement des décalages de l’actif circulant (stocks et créances clients) ou par une réduction des décalages du passif (dettes fournisseurs). Afin de préciser la source de ces modifications, il est possible d’utiliser des ratios dits de rotation qui indiquent les délais de rotations des stocks, des crédits clients ou des crédits fournisseurs. 2. Lesratiosdetempsd’écoulement Un ratio de rotation, appelé également ratio de temps d’écoulement, précise la durée pendant laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes, est resté immobilisé dans l’entreprise. Les délais de rotation sont obtenus en formant le rapport entre un poste du BFRE (stock, créance ou dette) et un flux d’achat, de production ou de vente. a.Les ratios de rotation des stocks De manière plus intéressante, il est conseillé de séparer les différents types de stocks : • Durée de stockage des matières premières = (Stocks de matières premières/CAPMC) × 360. • Durée de stockage des marchandises = (Stocks de marchandises/CAMV) × 360. • Durée de stockage des produits finis = (Stocks de produits finis/Coût de production des produits finis vendus) × 360. Il est à noter que ce dernier ratio ne pourra être calculé que de manière interne à l’entreprise. En effet, le coût de revient de la production n’apparaît pas dans le compte de résultat destiné aux utilisateurs extérieurs. 54 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite bfre exprimé en jours de ca = bfre × 360/ca UE 116 • Finance d’entreprise b.Le ratio de rotation du crédit client Le ratio de rotation du crédit client mesure la durée moyenne du crédit accordé par l’entreprise à ses clients (ou plus précisément le délai moyen de paiement de ceux-ci). Il se calcule en rapportant l’encours client au chiffre d’affaires journalier moyen.2 Durée moyenne du crédit client (Créances clients EENE - avances reçues ECA - ECP ) ¥ 360 Chiffre d’affaires TTC( 2 ) c.Le ratio de rotation du crédit fournisseur Le ratio de rotation du crédit fournisseurs mesure la durée moyenne du crédit accordé à l’entreprise par ses fournisseurs (ou le délai moyen de paiement de celle-ci). Il rapporte l’encours fournisseurs aux achats journaliers moyens.3 Durée moyenne du crédit client (Dettes fournisseurs - avances versées - ECA ECP ) ¥ 360 ( Achats de marchandises Achats de matières charges externes ) TTC( 3 ) d.L’excédent de trésorerie d’exploitation (EtE) Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Nous avons vu dans le chapitre II que l’EBE et la CAF étaient des indicateurs du niveau de la trésorerie généré par l’exploitation ou l’activité. Dans les deux cas, cette trésorerie n’est que potentielle car une partie de cette trésorerie peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage clients – fournisseurs. Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte de la variation du besoin en fonds de roulement et on obtient alors la trésorerie réellement encaissée grâce à l’activité et appelée excédent de trésorerie. On peut calculer trois excédents différents, basés sur l’exploitation pour certains, sur l’ensemble de l’activité pour d’autre. • Excédent sur opérations = ESO = EBE – ∆ des stocks = Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du financement des stocks. • Excédent de trésorerie d’exploitation = ETE = EBE – ∆ BFRE = Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du financement des stocks et du décalage entre l’encaissement des créances clients et le règlement des dettes fournisseurs. • Excédent de trésorerie globale = ETG = CAF – ∆ BFR = Trésorerie générée par toute l’activité et compte tenu du financement de l’ensemble du BFR (exploitation et hors exploitation). II. L’anaLysedeL’endettement Après l’étude de l’équilibre « fonds de roulement/besoin en fonds de roulement », le deuxième axe d’analyse du bilan est centré sur la notion d’endettement. On distingue les dettes d’exploitation (à court terme et sans intérêt) des dettes financières (à échéance fixée, plus longue et rémunérées). Il s’agit dès lors de mesurer le risque financier de l’entreprise lié au poids de l’endettement. Un bilan financier (ou patrimonial) serait davantage adapté à l’analyse de l’endettement de l’entreprise mais il n’est plus au programme du DCG. La notion de risque financier peut être abordée à court et à long terme. À court terme, l’objectif est de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements à court terme (notion de liquidité). À plus long terme, on étudiera l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses engagements à long terme (notion de solvabilité). 2. Le numérateur est exprimé TTC. Or, les montants issus du compte de résultat (chiffre d’affaires, achats) sont HT. Il convient donc de multiplier le dénominateur par (1 + taux de TVA) pour obtenir les montants TTC. 3. Voir note précédente. 201161TDPA0112 55 Finance d’entreprise • Série 1 Il convient de noter dès à présent que l’analyse du risque financier menée sur le bilan est une analyse statique qui s’intéresse à la situation actuelle des financements de l’entreprise. a.anaLyseàcourttermedeL’endettement:LaLIquIdIté La liquidité est définie comme la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements de court terme. En pratique, la liquidité est assurée lorsque la valeur des actifs permet théoriquement de rembourser les dettes pour un même terme de liquidité/exigibilité. Elle mesure en quelque sorte la vitesse de rotation de l’actif par rapport au passif. Une durée des emplois supérieure à celle des ressources génère un risque d’illiquidité. Dans ce cas, l’entreprise ne dépose pas obligatoirement son bilan. Il lui faut en revanche chercher de nouvelles ressources de court terme avec une contrainte de dépendance supplémentaire. En période difficile, cela peut être impossible et contraindre l’entreprise à déposer son bilan. 1. Laliquiditégénérale La liquidité générale mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes à court terme. Le ratio de liquidité générale se construit à partir du rapport entre les actifs à moins d’un an (stocks, créances clients, autres créances et liquidités) et le passif à moins d’un an (ensemble des dettes dont l’échéance est à moins d’un an). ratio de liquidité générale = actifs à moins d’un an/passifs à moins d’un an Ce ratio doit être assez largement supérieur à 100 % dans la mesure où les actifs à moins d’un an présentent des degrés de liquidité très divers. La liquidité réduite mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes de court terme avec ses liquidités et les sommes attendues des clients. Elle exprime en fait la liquidité de l’entreprise en excluant les stocks de l’analyse. En effet, une partie des stocks représente une véritable immobilisation (valeur minimum du stock nécessaire à l’activité normale de l’entreprise). Ces stocks peuvent se révéler insuffisamment liquides en cas de besoin urgent. Le ratio de liquidité réduite se construit en rapportant les actifs à moins d’un an, diminués des stocks, au passif exigible à court terme. ratio de liquidité réduite = actifs à moins d’un an hors stocks/passifs à moins d’un an Ce ratio est parfois appelé « ratio de trésorerie ». Il doit être proche de 100 %. 3. Laliquiditéimmédiate La liquidité immédiate mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes de court terme avec ses seules liquidités. Le ratio de liquidité immédiate se construit en rapportant les liquidités et les valeurs mobilières de placement au passif à moins d’un an. ratio de liquidité immédiate = disponibilités + vmP/passifs à moins d’un an Ce ratio est généralement faible mais il n’existe pas de norme. À titre d’illustration, un ratio de liquidité immédiate supérieur à 100 % traduirait une trésorerie nette positive. De manière générale, ce ratio connaît des fluctuations dont l’interprétation est souvent très incertaine. B.anaLyseàLongtermedeL’endettement:LasoLvaBILIté L’impact de l’endettement sur la situation financière à plus long terme est analysé par la notion de solvabilité. La solvabilité se définit comme la capacité de l’entreprise à payer ses dettes lorsque celles-ci arrivent à échéance. 56 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite 2. Laliquiditéréduite UE 116 • Finance d’entreprise 1. analysedelasolvabilitéparl’indépendancefinancière L’indépendance financière mesure le poids de l’endettement global. Elle traduit l’aptitude de l’entreprise à engager de nouveaux emprunts sans risque ou au contraire à rembourser ses créanciers en cas de liquidation de l’entreprise. Le ratio d’indépendance financière (ou d’autonomie globale) Le ratio d’indépendance financière rapporte l’endettement total au total du bilan. taux d’endettement financier = endettement financier/total de bilan Il n’existe pas de norme à proprement parler pour ce ratio mais on considère généralement que l’endettement financier ne doit pas représenter plus du tiers du total de bilan. En effet, il s’accompagne de dépenses annuelles fixes (amortissements des emprunts et intérêts). En cas de détérioration de l’activité, l’entreprise risque d’être dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette. 2. analysedelasolvabilitéparl’autonomiefinancière L’autonomie financière compare l’endettement aux ressources propres de l’entreprise. Elle exprime une règle de prudence pour les banques qui, en cas de faillite, seront remboursées sur les ressources propres de l’entreprise. Nous présentons ici la forme la plus usuelle de ratio d’autonomie financière qui rapporte les dettes financières aux capitaux propres. ratio d’autonomie financière = dettes financières/capitaux propres Ce ratio doit être inférieur à 1. En effet, dans le cas contraire, les dettes financières sont supérieures aux capitaux propres. Cela implique un risque important pour les prêteurs de l’entreprise qui s’impliquent alors dans la gestion de l’entreprise et mettent en cause son autonomie. Par ailleurs, ce ratio permet de mesurer la capacité de résistance de l’entreprise aux variations de la conjoncture. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Il convient cependant de demeurer critique sur l’application universelle de la norme du ratio d’autonomie financière. En effet, certaines entreprises peuvent supporter un endettement financier supérieur à leurs capitaux propres si elles génèrent des flux de trésorerie d’exploitation importants. 3. analysedelasolvabilitéaveclacaf Le ratio « dettes financières/CAF » permet d’apprécier la capacité de remboursement liée à la CAF. La limite maximum fréquemment admise pour ce ratio est de 3 ou 4, ce qui signifie que les dettes de l’entreprise représentent 3 à 4 années de capacité d’autofinancement. De plus, ce ratio peut être utilisé pour analyser la solvabilité de l’entreprise : ainsi, au-delà de 3 à 4, le niveau de ce ratio traduit une solvabilité, c’est-à-dire une capacité à rembourser ses dettes, insuffisante. ExEmplE applicatif 16 Nous appliquons à la société Référence, les analyses du bilan fonctionnel que nous venons de présenter. Les opérations de l’entreprise supportent une TVA au taux normal de 19,60 %. ANALYSE DES BILANS FONCTIONNELS FRNG Variation du FRNG BFRE Variation du BFRE BFRHE Variation du BFRHE Trésorerie Variation de Trésorerie N 1 612 081(1) 231 505 1 897 501(2) 617 482 – 97 179(3) – 98 949 – 188 241(4) – 287 028 N–1 1 380 576 1 280 019 1 770 98 787 - (1) 5 062 551 – 3 450 470 (2) 2 886 845 – 989 344 (3) 3 569 – 100 748 (4) 6 584 – 194 825 201161TDPA0112 57 Finance d’entreprise • Série 1 ANALYSE DES POSTES DU BFRE Durée de stockage des matières premières Durée de stockage des marchandises Durée du crédit clients Durée du crédit fournisseurs BFRE en jours de chiffre d’affaires ESO ETE ETG N 25,2(1) 33,9(2) 48,4(3) 37,2(4) 59,7(5) 1 058 987 €(6) 549 980 €(7) 228 803 €(8) N–1 29,6 54,1 38,6(9) 42,4 43,9 - ANALYSE DE L’ENDETTEMENT Emprunts obligataires convertibles (+) Autres emprunts obligataires (+) Emprunts et dettes établis. de crédit (+) Emprunts et dettes financières divers (–) ICNE sur emprunts (–) ECA sur emprunts (+) ECP sur emprunts (–) Soldes créditeurs de banque Total des emprunts(1) CAF(1) Capitaux propres comptables Ratio capacité de remboursement(2) Ratio d’autonomie financière(3) N 585 000 1 432 053 (5 423) (125 325) 1 886 305 747 336 2 285 613 2,5 82,5 % N–1 1 636 000 (5 651) (9 954) 1 620 395 850 661 1 619 009 1,9 100 % (1) Si le texte nous le propose, on peut retraiter le crédit-bail. (2) Emprunts/CAF (3) Emprunts/Capitaux propres comptables Commentaires des tableaux précédents Le niveau de la trésorerie est devenu négatif au cours de la période. Cette dégradation ne provient pas du haut du bilan puisque la règle minimale d’équilibre financier est satisfaite : le FRNG est non seulement positif mais en augmentation. L’ensemble des emplois stables est donc financé par des ressources durables (capitaux propres et emprunts). Par contre, si en N–1, l’excédent de ressources durables (donc le FRNG soit 1 380 576) permettait de financer le cycle d’exploitation (autrement dit le BFRE soit 1 280 019), il en va autrement en N (1 612 081 de FRNG contre 1 897 501 de BFRE). Ce déséquilibre provient-il d’un manque de ressources durables (donc un FRNG insuffisant) ou un BFRE trop élevé ? Nous ne disposons pas d’informations sectorielles, mais on peut tout de même constater la forte hausse du BFRE exprimé en jours de chiffre d’affaires (+ 36 %) liée à l’accroissement de la durée de crédit accordé aux clients et malgré la baisse des durées de stockage. Cette forte hausse du BFRE apparaît également à travers le niveau des excédents de trésorerie : l’ETE représente la moitié de l’EBE et l’ETG seulement 37 % de la CAF ! 58 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite (1) 188 992 × 360/(2 692 280 + 8 995) (2) 56 244 × 360/(580 923 + 15 698) (3) (1 832 656 – 59 852 + 69 500 (EENE)) × 360/(11 451 175 × 1,196) (4) (653 200 – 15 924 (avance versée) + 6 980 (ECP)) × 360/(580 923 + 2 692 280 + 75 000 + 150 000 + 1 720 188) × 1,196 (5) 1 897 501 × 360/11 451 175 (6) EBE – Δ stocks = 1 167 462 – (188 992 + 532 668 + 56 244 – 97 987 – 374 500 – 25 000 – 71 942) Attention : la valeur des stocks en N–1 est donnée dans le bilan comptable en valeurs nettes ; comme dans un bilan fonctionnel, tous les postes de l’actif circulant doivent être retenus pour leur valeur brute. Les 25 000 € qui apparaissent dans le calcul correspondent à la dépréciation sur les stocks de produits finis à la fin de l’exercice N–1 ; cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations, dans la colonne début N (donc fin N–1). (7) EBE – Δ BFRE = 1 167 462 – 617 482 (8) CAF – Δ BFR = 747 336 – (617 482 – 98 949) (9) (1 312 475 + 61 650 – 51 842 (avance reçue) + 21 689 (ECA)) × 360/(10 493 878 × 1,196) Encore une fois, pour N–1, les postes apparaissent dans le bilan en valeurs nettes et les 61 650 € qui apparaissent dans le calcul ci-dessus correspondent à la dépréciation du poste créance clients (cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations, dans la colonne début N). UE 116 • Finance d’entreprise En dégageant une ressource de 98 949 €, la partie hors exploitation du cycle a permis de réduire les besoins de trésorerie ; mais cette ressource ne peut être que temporaire. D’après l’analyse de l’endettement, le montant des dettes financières qui composent les ressources durables n’est pas excessif puisque le ratio « emprunt/CAF » est inférieur à trois ; l’entreprise Référence peut donc être considérée comme solvable. Néanmoins, la durée moyenne de remboursement augmente tout de même de 30 % sur la période et le ratio d’autonomie financière est toujours proche de 100 %. ConclUsion Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Avec cette première série, nous terminons une première phase du diagnostic financier. Elle sera complétée dans la deuxième série avec : • une étude complémentaire du compte de résultat et du bilan afin d’analyser la rentabilité des moyens mis en œuvre et les risques encourus par l’entreprise (calcul de seuil de rentabilité) ; • une autre approche du diagnostic financier, centrée cette fois sur la trésorerie, avec le tableau de financement et les tableaux de flux. 201161TDPA0112 59 Finance d’entreprise • Série 1 LexiqUe Actif du bilan : Ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’entreprise. Il est composé de l’actif immobilisé (emplois stables) et de l’actif circulant (éléments qui ne font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent) auxquels on rajoutera les comptes de régularisation et les écarts de conversion actif. Analyse financière : « Ensemble d’instruments et de méthodes de diagnostic qui visent à énoncer une appréciation concernant la situation financière et les performances des entreprises » (E. Cohen). Autofinancement : Trésorerie potentielle générée par l’activité déduction faite des dividendes payés au cours de l’exercice (CAF – dividendes). Besoin en fonds de roulement : Besoin de financement permanent à court terme né du décalage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes, différence entre les stocks, les en-cours et les créances de l’actif circulant et les dettes circulantes. Bilan : Document de synthèse qui décrit à un moment donné (généralement la date de clôture de l’exercice) le patrimoine de l’entreprise. Il rend compte de la provenance des ressources (passif) et de leur affectation (actif). Bilan fonctionnel : Bilan ayant subi un certain nombre de retraitements et de reclassements de manière à traduire une vision économique de la situation de l’entreprise. En particulier, les postes y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent (financement, investissement, exploitation) et évalués à leur valeur d’origine. Centrale de bilans (Banque de France) : Institution créée par la Banque de France en 1968. Elle constitue une base de données descriptive et comptable d’entreprises pour une analyse individuelle mais surtout sectorielle. Compte de résultat : Document comptable de synthèse qui décrit la formation du résultat d’un exercice à travers les différents soldes intermédiaires de gestion. Il reprend l’ensemble de l’activité de l’entreprise pendant l’exercice. Dette : Argent mis à la disposition d’une entreprise par ses créanciers. On distingue les dettes d’exploitation (à court terme et sans intérêt) des dettes financières (à échéance fixée, plus longue et rémunérée). Effet ciseau : Baisse mécanique du résultat de l’entreprise générée par une croissance des charges supérieure à celle des produits. L’issue de cette évolution peut être fatale à l’entreprise. Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE = EBE – Δ BFRE) : Trésorerie effectivement encaissée (compte tenu de la variation du BFRE) grâce à l’exploitation. Exigibilité : Délai courant jusqu’à l’échéance de remboursement d’une dette. Fonds de roulement net global : Excédent des ressources durables après financement des emplois stables. Intensité capitalistique : Ratio qui caractérise l’intensité du capital de production nécessaire pour qu’un salarié puisse travailler. Il se calcule en rapportant les immobilisations d’exploitation brutes à l’effectif moyen. Liquidité d’une entreprise : Capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements de court terme. La liquidité est assurée lorsque la valeur des actifs à moins d’un an permet théoriquement de rembourser les dettes à moins d’un an. 60 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Capacité d’autofinancement (CAF) : Flux de trésorerie potentiel généré par l’activité normale de l’entreprise, pendant une période donnée. Il peut être utilisé pour financer de nouveaux investissements ou pour rembourser des emprunts. UE 116 • Finance d’entreprise Liquidité d’un bien : Aptitude d’un bien à être transformé en moyen de paiement sans perte de valeur. Passif du bilan : Ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est composé des capitaux propres, des dettes classées suivant leur origine ainsi que des produits constatés d’avance. Profitabilité : Capacité de l’entreprise à générer du résultat (ex. : EBE/CA ou résultat net/CA). À la différence de la rentabilité, la profitabilité ne tient pas compte des moyens investis. Ratio : Rapport de deux grandeurs issues par exemple du compte de résultat ou du bilan et décrivant la situation de l’entreprise. Ratio de rotation ou de temps d’écoulement : Ratio qui met en rapport un poste du BFRE (stocks, créance ou dette) et un flux d’achat, de production ou de vente. Il précise la durée pendant laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes est resté immobilisé dans l’entreprise. Rentabilité : Rapport entre l’accroissement de richesse (le résultat) et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. Les deux taux de rentabilité les plus fréquemment calculés sont le taux de rentabilité économique (résultat d’exploitation après impôt/actif économique) et le taux de rentabilité financière (résultat net/capitaux propres). Retraitements : Modification de la prise en compte de certains postes du bilan et du compte de résultat par rapport aux indications du PCG. Les retraitements sont destinés à améliorer la qualité du diagnostic financier. Soldes intermédiaires de gestion (SIG) : Différences partielles entre certains produits et certaines charges qui permettent la décomposition du résultat de l’exercice. Solvabilité : Capacité de l’entreprise à payer ses dettes lorsque celles-ci arrivent à échéance. Au sens large, la solvabilité est assurée lorsque la valeur des actifs est supérieure à celle des dettes. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Structure financière : Part respective des capitaux propres et des dettes financières dans les ressources durables de l’entreprise. Valeur ajoutée : SIG qui représente la richesse créée par l’entreprise dans l’exercice de ses activités professionnelles courantes par rapport à la valeur initiale des biens et services utilisés pour réaliser ces activités. Il s’agit d’un indicateur central de l’activité d’une entreprise. Sur un plan macroéconomique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises est égale au produit intérieur brut (PIB). 201161TDPA0112 61 Finance d’entreprise • Série 1 Index Intérêts courus non échus 46 Liquidité 23, 43, 56 Marge commerciale 31 Personnel extérieur 33 Primes de remboursement des obligations 46 Profitabilité 31 Rentabilité 19, 23, 34 Résultat brut d’exploitation 33 Retraitement 33 Risque 23 Risque financier 55 SIG 25 Solvabilité 19, 23, 43, 56 Stocks 50, 54 Subvention d’exploitation 34, 40 Subvention d’investissement 40 Transferts de charges 34, 39, 40 Valeur ajoutée 26, 32, 33, 41 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Autofinancement 41 Besoin en fonds de roulement 38, 50, 54, 55 Bilan fonctionnel 42 Capacité d’autofinancement 37, 57 Capacité de remboursement 57 Capital souscrit appelé non versé 44 Capital souscrit non appelé 44 Centrale de bilans 33 Charges à répartir 22, 35, 45 Crédit-bail 34, 47 Décalage 37, 50 Écart de conversion actif 22, 45 Écart de conversion passif 22, 45 Effets escomptés non échus 43, 46 Endettement 55 Équilibre financier 42, 51 Escomptes 34 Excédent brut d'exploitation 32, 39 Excédent de trésorerie 38 Fonds de roulement net global 50 62 UE 116 Finance d’entreprise Année 2012-2013 Devoir 1 À envoyer à la correction Auteur : Jean-Claude COILLE exercIce:socIétéBaLLand Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable qui vous demande de réaliser des travaux d’analyse financière concernant une PME, la société Balland. Cette société fabrique du mobilier de jardin et ses actionnaires s’inquiètent de la baisse de la profitabilité. Par ailleurs, ils désirent apporter une solution à la dégradation récente de la trésorerie. Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Dossier 1 : Outils de l’analyse financière (13,5 points) Ce premier dossier a pour objectif de mettre en place les principaux outils de l’analyse financière. Le traitement des deux premières questions se fera sans aucun retraitement alors que les questions 3, 4 et 5 donneront lieu aux retraitements habituels. TRAVAIL À FAIRE 1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N. (3 points) 2. Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du résultat net et à partir de l’EBE). (2 points) 3. Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements de la centrale de bilans de la Banque de France. Calculer pour l’exercice N : (2 points) – la valeur ajoutée au coût des facteurs ; – le résultat brut d’exploitation ; – le résultat net d’exploitation. 4. Reproduisez et complétez le tableau ci-après sur votre copie afin de mettre en évidence, en euros, la répartition de la richesse créée pour l’exercice N. (1,5 point) N VA cdb : (+ ou –) autres éléments : (–) Personnel : (–) État : (–) Prêteurs : = CAF : (–) Dividendes = Autofinancement : 5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N. (5 points) Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires (6,5 points) Vous désirez commenter les indicateurs dont vous disposez dans l’annexe n° 4. Avant cela, vous souhaitez en vérifier quelques-uns. 6. Justifiez, en posant le calcul sur votre copie (pour l’exercice N seulement), les six indicateurs de l’annexe n° 4 repérés par un renvoi. (2,5 points) 7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la société Balland. (4 points) 201161TDPA0112 ✄ – 20 63 Finance d’entreprise • Devoir 1 Annexe 1 Liste des AbréviAtions Les principales abréviations utilisées sont les suivantes : Besoin en fonds de roulement d’exploitation Besoin en fonds de roulement hors exploitation Chiffre d’affaires Capacité d’autofinancement Coût d’achat des matières premières consommées Centrale de bilans (de la Banque de France) Excédent brut d’exploitation Écart de conversion actif Écart de conversion passif Effets escomptés non échus Excédent de trésorerie d’exploitation Fonds de roulement net global Intérêts courus non échus Marge commerciale Prix de cession des éléments d’actifs Production de l’exercice Résultat brut d’exploitation Résultat net d’exploitation Résultat d’exploitation Résultat courant avant impôt Soldes intermédiaires de gestion Valeur ajoutée Valeur comptable des éléments d’actifs cédés Valeurs mobilières de placement Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite BFRE : BFRHE : CA : CAF : CAMPC : CdB : EBE : ECA : ECP : EENE : ETE : FRNG : ICNE : MC : PCEA : PE : RBE : RNE : RE : RCAI : SIG : VA : VCEAC : VMP : ✄ 64 UE 116 • Finance d’entreprise Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Annexe 2Documents de synthèse société bALLAnd CHARGES CHARGES D’EXPLOITATION Achats de marchandises : • Variation de stock de marchandises Achats de matières premières : • Variation de stock de matières premières Services extérieurs : • Personnel extérieur • Loyers crédit-bail • Autres Impôts, taxes et versements assimilés Salaires et traitements Charges sociales Dotations aux amortissements et dépréciations : • Immobilisations : dotations amortissements • Actif circulant : dotations dépréciations Dotations aux provisions Autres charges TOTAL I Quote-part sur opérations faites en commun II CHARGES FINANCIÈRES Dotations Intérêts et charges assimilées Différences négatives de change Charges nettes sur cessions de VMP TOTAL III CHARGES EXCEPTIONNELLES Sur opérations de gestion Sur opérations en capital : • Valeur comptable éléments d’actifs cédés Dotations TOTAL IV Participation des salariés aux résultats V Impôts sur les bénéfices VI Total des charges : I + II + III + IV + V + VI Solde créditeur : Bénéfice TOTAL GÉNÉRAL ✄ 201161TDPA0112 N PRODUITS PRODUITS D’EXPLOITATION Ventes de marchandises Production vendue de biens et de services 17 911 Sous-total A : Chiffre d’affaires (110) Production stockée 150 Subventions d’exploitation 300 Reprises sur dépréciations et provisions 7 550 Transferts de charges 125 Autres produits 1 200 Sous-total B 530 TOTAL I (A + B) 1 560 220 150 20 29 606 12 Quote-part sur opérations faites en commun II PRODUITS FINANCIERS 25 De participation 261 D’autres valeurs mobilières de placement 25 Différences positives de change 51 Produits nets sur cessions de VMP 362 TOTAL III PRODUITS EXCEPTIONNELS 231 Sur opérations de gestion 185 Sur opérations en capital : • Produits cessions d’éléments d’actifs • Subvention d’investis. virée résultat Reprises sur dépréciations et provisions 416 TOTAL IV 103 450 30 949 Total des produits : I + II + III + IV 1 371 32 320 TOTAL GÉNÉRAL N 31 239 31 239 360 119 379 90 10 958 32 197 5 15 5 6 20 46 26 21 25 72 32 320 32 320 65 Finance d’entreprise • Devoir 1 BRUT N 1 000 A et D(1) N 0 NET N 1 000 4 900 3 300 4 310 250 1 920 1 580 2 795 - 2 980 1 720 1 515 250 2 400 1 000 1 300 450 155 275 200 290 180 13 390 6 450 6 940 5 620 1 430 3 100 90 40 45 - 1 390 3 055 90 1 266 2 715 - 3 450 500 100 23 145 - 3 305 500 100 23 3 510 400 15 5 5 230 8 463 7 916 - - Immobilisations financières : • Participations • Prêts ACTIF IMMOBILISÉ 430 200 TOTAL I Stock et en-cours : • Matières premières • Produits finis Avances et acomptes versés Créances d’exploitation : • Clients et comptes rattachés • Autres créances d’exploitation Créances diverses Valeurs mobilières de placement Disponibilités Charges constatées d’avance ACTIF CIRCULANT TOTAL II Charges à répartir sur plusieurs exercices III Prime de remboursement des obligations IV Écarts de conversion actif V TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 8 693 30 23 113 - 6 680 30 16 433 NET N–1 0 20 13 556 (1) Amortissements et dépréciations. IMMOBILISATIONS Immobilisations corporelles : • Constructions • Installations techniques, matériel • Autres immobilisations corporelles • Avances et acomptes Immobilisations financières : • Participations • Prêts TOTAL Début N Augment. N Diminut. N Fin N 4 000 2 500 3 400 450 900 1 200 1 110 250 400 200 450 4 900 3 300 4 310 250 420 180 10 950 60 40 3 560 50 20 1 120 430 200 13 390 Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite BILANS ACTIFS ANNÉES Capital souscrit non appelé TOTAL 0 Immobilisations corporelles : • Constructions • Installations • Autres immobilisations corporelles • Avances et acomptes ✄ 66 UE 116 • Finance d’entreprise DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS • Participations • Matières premières • Produits finis • Clients et comptes rattachés • Provisions pour risques et charges TOTAL AMORTISSEMENTS • Constructions • Installations techniques, matériel • Autres immobilisations corporelles TOTAL BILANS PASSIFS Capital Primes d’émission, de fusion, d’apport Réserves : • Réserve légale • Autres Report à nouveau Résultat de l’exercice Subventions d’investissement CAPITAUX PROPRES I Début N 130 54 25 110 200 519 Augment. N 25 40 45 135 150 395 Diminut. N 54 25 100 200 379 Fin N 155 40 45 145 150 535 Début N Augment. N Diminut. N Fin N 1 600 1 500 2 100 5 200 320 360 880 1 560 280 185 465 1 920 1 580 2 795 6 295 N 6 000 1 875 N–1 4 500 1 200 450 1 785 5 1 371 140 11 626 450 1 350 10 700 100 8 310 150 200 1 944 20 1 564 - 2 273 208 3 152 140 - - Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite PROVISIONS RISQUES ET CHARGES II Emprunts auprès des établissements de crédit(1) Avances et acomptes reçus Dettes d’exploitation : • Dettes fournisseurs et comptes rattachés • Dettes fiscales et sociales Dettes diverses : • Dettes sur immobilisations • Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 145 120 20 25 DETTES III Écarts de conversion passif IV TOTAL GÉNÉRAL I à IV 4 610 47 16 433 5 001 45 13 556 (1) Dont soldes créditeurs de banque : 25 Produits constatés d’avance ✄ 201161TDPA0112 - 67 Finance d’entreprise • Devoir 1 Annexe 3InformAtions compLémentAires société bALLAnd Au cours de l’exercice N, la société Balland a : • souscrit un contrat de crédit-bail (à la date du 1er juillet N) : – valeur du bien loué : 2 500, – ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5 ans s’il avait été acquis en pleine propriété ; • reçu une subvention d’exploitation qui peut-être considérée comme un complément au chiffre d’affaires. Le tableau ci-dessous synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets escomptés non échus à la fin de chacun des exercices : ICNE sur emprunts : EENE : N 64 105 N–1 44 5 Les VMP peuvent être assimilées à de la trésorerie. Les écarts de conversion actif concernent les dettes fournisseurs et les écarts de conversion passif sont à rattacher aux créances clients. Les charges et produits constatés d’avance concernent l’exploitation. Annexe 4TAbLeAu d’indicAteurs économiques et finAnciers INDICATEURS ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS Taux de profitabilité nette : Taux de matières premières : CAMPC/PE Taux de charges externes : charges externes/CA Taux de charges de personnel : charges personnel/VA Taux d’EBE : EBE/CA Taux de charges financières : charges financières/CA FRNG BFRE BFRHE Trésorerie nette Durée de stockage matières premières Durée du crédit clients(a) Durée du crédit fournisseurs BFRE en jours de CA ETE en euros (a) Les ventes sont soumises à une TVA au taux normal (19,60 %). Balland N 4,4 %(1) 56,3 %(2) 25,6 % 29,8 % 13 % 1,2 % 5 921 6 160 – 109 – 130 29(3) 34(4) 40 71(5) 2 650(6) Balland N–1 5,5 % 58 % 26 % 29 % 12,5 % 0,8 % 4 599 4 748 – 164 15 20 25 40 60 - Ratios moyens secteur en N 5 % 58 % 27 % 28 % 12,5 % 0,7 % 20 30 30 60 - Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite Les informations issues du compte de résultat n’ont pas été retraitées ; par contre, les calculs basés sur le bilan intègrent les retraitements du crédit-bail et des effets escomptés non échus. Les renvois (de 1 à 6) inscrits dans la colonne « Balland N », ne sont là que pour bien identifier les lignes pour lesquelles vous devez justifier le calcul de l’indicateur. ✄ 68