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Chroniques bleues
1984-2016 : 23 numéros en héritage
jeudi 2 juin 2016, par Bruno Colombari
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Pour prolonger notre article sur les numéros des Bleus en coupe du monde, voici celui consacré à ceux de l’Euro
depuis 1984. Qui a porté le 9 de Giroud ? Ou le 5 de Kanté ? Quel était celui de Bossis en 1984 ? Pourquoi le 8 est-il
devenu un porte-poisse ?
Sachant que lors de la première édition de la Coupe d’Europe des Nations, en 1960, les joueurs n’avaient pas de numéro attribué, ce
travail commence avec l’Euro 1984. Il y avait 20 joueurs pour cette édition et pour celle de 1992, 22 joueurs pour 1996 et 2000 et
23 joueurs depuis 2004.
Les gardiens portant aujourd’hui les numéros 1, 16 et 23, c’est ce maillot qui représente ces numéros même si des gardiens ont pu
porter d’autres numéros et si des joueurs de champ ont aussi porté ces numéros-là.
Six gardiens ont porté le maillot numéro 1, qui était logiquement, jusqu’en 1996, dévolu au titulaire du poste. Après Joël Bats et
Bruno Martini, Bernard Lama l’a conservé en 2000 alors qu’il avait perdu sa place. En 2004 et 2008, Mickaël Landreau et Stève
Mandanda en ont hérité alors qu’ils étaient remplaçants, jusqu’à ce que Hugo Lloris ne le récupère en 2012.
Manu Amoros est l’un des rares champions d’Europe encore présents en 1992 où il a gardé son numéro 2. Hormis Jean-Alain
Boumsong, qui l’a porté deux fois en 2004 et 2008, c’est un maillot qui change souvent de propriétaire puisque ni Jocelyn Angloma,
ni Vincent Candela, ni Mathieu Debuchy n’ont réussi à le conserver. Christophe Jallet le porte en 2016.
Patrice Evra et avant lui Bixente Lizarazu ont fait une OPA sur le 3. Le latéral de la Juve le porte pour la troisième fois d’affilée (en
comptant le Mondial 2014) alors que le champion du monde 1998 l’a gardé de 1998 à 2004. Jean-François Domergue a réussi un
doublé avec ce maillot en 1984, le jour de ses 27 ans.
C’est un numéro de classe : Max Bossis, Manu Petit (période défenseur gauche, pas sa meilleure) et Patrick Vieira l’ont porté, ce
dernier pendant six phases finales entre 1998 et 2008. Raphaël Varane l’a récupéré en 2014, avant de le rendre à Adil Rami (qui
l’avait en 2012) le temps de l’Euro.
Celui-là aussi est chargé d’histoire, avec Patrick Battiston, puis Laurent Blanc et William Gallas. Mamadou Sakho l’avait récupéré en
2014 à la suite d’un intérim de Philippe Mexès. C’est désormais N’Golo Kanté qui le porte.
C’est un numéro qui a tourné jusqu’en 2004 et l’arrivée de Claude Makelele qui l’a conservé quatre ans. Luis Fernandez l’avait
inauguré à l’Euro 84 avant de récupérer le 9 au Mexique. Yohan Cabaye en est le titulaire depuis 2012.
En voilà un qui doit rappeler quelque chose au sélectionneur : Didier Deschamps l’a porté quatre fois de 1992 à 2000, dont trois fois
à l’Euro. Depuis, personne n’a réussi à le conserver, même si Antoine Griezmann ne semble pas prêt de le rendre.
Le numéro fétiche de Marcel Desailly, qui l’a endossé cinq fois entre 1996 et 2004, a circulé depuis sur les épaules de Dhorasoo et
Gourcuff à la coupe du monde et Anelka et Valbuena à l’Euro. Ça ressemble assez fort à un porte-poisse, mais pas de quoi effrayer
Dimitri Payet.
C’est un numéro qui lui, pour le coup, a longtemps été maudit, du moins depuis 1998 et Stéphane Guivarc’h. Olivier Giroud, qui
l’endosse depuis 2012, a mis fin à la malédiction du numéro 9 en marquant contre la Suisse à la dernière coupe du monde. (lien vers
article)
Celui-là est évidemment historique, puisque c’est avec lui que Michel Platini a marqué neuf fois en 1984 et que Zinedine Zidane a
été champion d’Europe en 2000. Après Sidney Govou et Karim Benzema, c’est un autre attaquant, André-Pierre Gignac, qui en
hérite.
Seul Samir Nasri l’a porté deux fois : le numéro 11 circule d’Euro en Euro, comme à la coupe du monde où Antoine Griezmann l’avait
porté en 2014. Anthony Martial pourait bien faire main basse dessus pendant un long moment.
Un milieu offensif, deux attaquants, un arrière latéral, un récupérateur et un relayeur : le 12 circule un peu partout, en bon numéro
polyvalent. Depuis la retraite de Thierry Henry, qui l’a porté sept fois entre 1998 et 2010, il n’arrive pas à se fixer. Et ça continue,
puisque Lassana Diarra l’a cédé au tout dernier moment à Morgan Schneiderlin en 2016.
C’est encore pire pour le 13 dont visiblement personne ne veut : huit propriétaires (on devrait d’ailleurs dire locataires) en huit
éditions ! Et c’est la même chose en coupe du monde, où seuls Mickaël Silvestre (2002 et 2006) et Patrice Evra (2010) l’ont repris.
Eliaquim Mangala, qui l’avait en 2014, l’a gardé cette année.
Le numéro de prestige (porté par Johan Cruyff) qu’avait récupéré Jean Tigana entre 1982 et 1986 a fini par arriver sur les épaules de
Blaise Matuidi, qui le porte à merveille depuis 2014. Entre les deux, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Comme Henry avec le 12, Lilian Thuram a incarné le 15 pendant sept phases finales, de 1996 à 2008. Depuis, Florent Malouda et
Bacary Sagna se le sont partagé sans forcément briller avec. Paul Pogba (qui avait le 19 au Brésil) devrait faire mieux.
Si Dominique Rocheteau et Pascal Vahirua l’ont porté à l’époque de l’Euro à vingt joueurs, c’est un numéro de gardien depuis 1996.
Fabien Barthez l’a gardé six fois entre 1996 et 2006, et Stève Mandanda l’a récupéré en 2010.
Celui-là aussi n’a fait que tourner, avec huit joueurs différents qui, comme le 12, occupent à peu près tous les postes. Emmanuel
Petit l’a gardé trois fois entre 1998 et 2002. C’est Lucas Digne qui le porte depuis 2014.
C’est essentellement un numéro de doublure, hormis pour Eric Cantona (habitué aux premiers rôles) en 1992. Franck Lebœuf a tout
de même joué une finale de coupe du monde avec, avant d’être titré champion d’Europe en 2000. Moussa Sissoko le détient depuis
la dernière coupe du monde.
Numéro des gardiens remplaçants en 1984 et 1992, le 19 a été ensuite repris par Christian Karembeu et Willy Sagnol (qui l’a porté
quatre fois entre 2002 et 2008). Bacary Sagna l’a échangé avec Paul Pogba.
On se souvient évidemment de David Trezeguet à Rotterdam et à Berlin. Avant lui, Albert Rust, gardien remplaçant en 1984, avait
porté le 20, comme Hatem Ben Arfa en Ukraine. Kingsley Coman le récupère en 2016. Fera-t-il aussi bien que Trezegol ?
Ce numéro n’existe à l’Euro que depuis 1996, et il ne s’est fixé sur personne. Après avoir habillé des joueurs offensifs, il a reculé au
milieu puis a été récupéré par le défenseur central Laurent Koscielny.
Lui aussi a servi un peu à tout : aux gardiens remplaçants en 1996 et 2000, puis avec le passage à 23 joueurs, à des attaquants
(Govou, Ribéry) et des défenseurs (Clichy, Umtiti).
Le tout dernier de la liste, arrivé en 2004, n’a servi en match qu’à l’Euro 2008. On ne peut pas dire qu’il ait porté chance à Grégoy
Coupet, qui a encaissé six buts avec pour ses trois seuls matches en tant que titulaire en phase finale.