userfiles/Article de presse agriculteur Provencal

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fruitsetlégumes
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Asperge verte ➜ De plus en plus prisée des consommateurs, sa production sous serre requiert rigueur
et technicité. Pour Sylvain Erhardt le produit offre également un potentiel qualitatif valorisable.
"Se différencier par la qualité"
a température est montée
d'un cran depuis quelques
jours du côté de l'aspergeraie de Sylvain Erhardt. Si les
coups de téléphone, les questions
sur la qualité, le calibre ou la précocité de sa production affluent
c'est parce que sous les chenillettes installées dans les tunnels de
l'exploitation, les buttes ont commencé à déclencher les premières
émissions de turions.
"C'est une période très délicate",
commente le producteur installé à
Sénas, "car démarrée trop précocement la phase de réveil exposerait
les plateaux à un coup de froid très
préjudiciable pour la qualité de la
récolte de l'année et les réserves
pour la suivante."
Le jeune maraîcher, qui s'est lancé
dans la production d'asperge verte
sous serre il y a trois ans, est conscient des exigences de sa clientèle.
Il est aussi particulièrement attentif à l'évolution de ses cultures, et
pour cause : il recherche un produit le plus qualitatif possible.
"La réussite d'une campagne repose
sur quantité de paramètres qu'il
faut prendre en compte pour cette
production très spécifique", explique-t-il.
Installé depuis 1995 comme maraîcher, Sylvain Erhardt a découvert la culture de l'asperge verte
sous serre à Mallemort, il y a vingt
ans, mais ne s'est réellement
investi dans ce créneau bien spécifique que récemment, "en quête de
différenciation".
La mise en place des cultures a
nécessité beaucoup d'attention et
de rigueur. Il a d'abord implanté
sur ses terres drainantes 2 000 m2
de tunnels il y a deux ans. Les premières griffes d'asperges (35 000
griffes/ha) ont fait leur cycle avec
pousse de la végétation et mise en
réserve. "La végétation devient à ce
moment-là jaunissante, signe de la
"tunnels chauffés"
L
Depuis quelques jours, la température est montée d'un cran sous les chenillettes. La pleine récolte d'asperges vertes
s'annonce...
descente de sève dans les racines de
l'asperge." Une fois le cycle terminé, c'est le temps de broyer la végétation et de refaçonner quelque
peu les buttes pour ensuite poser
les arceaux pour les chenillettes.
Son aspergeraie a ainsi produit
l'année dernière une demi-récolte
environ sur une quinzaine de
jours (4 tonnes/ha). Il a dans le
même temps implanté un hectare
supplémentaire d'asperge verte
sous abri.
Un potentiel
qui se travaille lentement
Cette année, depuis quelques
jours et jusqu'à la fin avril, c'est la
deuxième année de production
qui a démarré et qui devrait lui
permettre d'obtenir de vrais rendements et de beaux calibres, "en
attendant le plein potentiel sur une
partie de (ses) surfaces l'année prochaine".
La tentation de récolter de plus en
plus tôt et de plus en plus tard est
grande pour des raisons commerciales évidentes, mais choisissant
de privilégier le bon développement de ses cultures le producteur
privilégie de préserver leur potentiel futur.
A partir de la prochaine campagne, le ramassage pourra être prolongé jusqu'à la fin mai.
Dans sa démarche de valorisation,
Sylvain Erhardt s'est fixé un
objectif de rendement qui est
fonction d'un calendrier de production ou plus exactement d'un
Sur l'exploitation de Sylvain Erhardt, la variété Grolim, cultivée sous abris non chauffés, est récoltée du début mars à fin avril.
nombre de jours de récolte. En ce
qui le concerne, "pour cette deuxième année de récolte, l'objectif sera
atteint après 50 jours de ramassage
quotidien".
Dans ses tunnels froids, son produit se développe sous des chenillettes thermiques. Un choix qui
se justifie pour mieux maîtriser
les variations climatiques et la recherche d'un produit haut de
gamme.
L'asperge verte est très sensible
aux variations climatiques et
réclame également beaucoup
d'hygrométrie pendant la phase
de récolte pour permettre en particulier à la pointe de rester fermée. "D'ailleurs si l'on recherche
une qualité de produit irréprochable, deux récoltes quotidiennes sont
indispensables", rapporte l'asparagiculteur.
La seule variété qu'il produit est
hollandaise (Grolim) et se caractérise par d'importants besoins en
froid (décembre à février). "Elle
n'est pas la mieux adaptée à la production d'asperge verte", explique
Sylvain Erhardt, "mais elle est réputée pour sa saveur et permet
d’obtenir de très beaux calibres".
Dans son cahier des charges, le
producteur travaille une gamme
"premium", à savoir "un produit
bien régulier, avec une longueur de
tige bien droite de 25 cm dotée
d'une pointe bien fermée et d'un coloris vert tendre".
Cette année, avec un automne et
un hiver doux la récolte aurait pu
être beaucoup plus précoce.
Les quinze premiers jours de février ont satisfait les besoins en
froid des cultures, "mais si ce froid
était survenu en janvier, les conditions auraient été parfaites" pour
Sylvain Erhardt.
Un projet
Sous ses tunnels, la qualité des turions et le calibre des premières
asperges se présentent bien. Les
premières ramassées avec un calibre + 26 ont été effectuées le
1er mars pour être immédiatement
triées, conditionnées et aussitôt
expédiées. Pour le producteur, la
pleine production est lancée, mais
il devra aussi échelonner l'entrée
en production de ses différents
tunnels pour répondre aux commandes sur toute la période de
production.
En ce qui concerne l'avenir de
l'exploitation, le jeune producteur
n'est pas en reste. Sachant qu'une
aspergeraie produit une dizaine
d'années environ, il a déjà anticipé le futur renouvellement de sa
production en réservant une parcelle dédiée à l'asperge verte sous
serre. Ces surfaces devraient également intégrer une nouvelle batterie de tunnels, chauffés cette
fois-ci. "Il s'agit encore d'un projet,
mais l'objectif est de pouvoir gagner un mois de production environ", assure Sylvain Erhardt.
Après des années plutôt délicates
pour son exploitation, l'exploitant
est plutôt satisfait de s'être réapproprié la maîtrise de son produit,
et notamment de sa partie commercialisation.
Il écoule aujourd'hui ses asperges
sous la marque Domaine de
Roques Hautes qu'il vient de créer
et a également lancé un site internet (www.aspergesderoqueshau
tes.fr), toujours dans l'objectif de
valoriser son produit auprès d'une
clientèle très réceptive à sa démarche.
E.D.
enbref
Pomme au CEHM :
le 20 mars
Le CEHM (station expérimentale fruits et
légumes du Languedoc-Roussillon) propose une après-midi d'information technique pomme le mardi 20 mars de 14 h 30
à 17 h au CEHM (Mas de Carrière, Marsillargues).
Au programme, la présentation des résultats d’essais 2011 :
Variétés et mutants.
Conduite du verger.
Irrigation : systèmes et pilotage.
Phytosanitaire : point sur les ravageurs et
maladies.
Amélioration de la biodiversité dans
l’exploitation.
Eclaircissage : évolution des techniques.
Renseignements : CEHM, Mas de Carrière,
34590 Marsillargues, tél. 04 67 71 55 00,
fax 04 67 71 09 11, http://www.cehm.net
ou [email protected]
« L’ AG R I CU LTE U R P R OV E NÇAL » - Vendredi 9 mars 2012