L`histoire de la côte d`ivoire

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L`histoire de la côte d`ivoire
L'histoire de la côte d'ivoire
Mis à jour Jeudi, 18 Octobre 2012 09:29
L'Histoire de la Côte d'Ivoire
Préhistoire
Le pays a été occupé depuis des temps très anciens, comme l'attestent les nombreux outils de
pierre trouvés en Côte d'Ivoire et remontant au Paléolithique (il y a plusieurs centaines de
milliers d'années). A l'époque plus récente du Néolithique (5000 à 10000 ans avant notre ère),
le Sahara commence à se désertifier. Devant l'assèchement progressif de leurs terres arables
et de leurs pâturages, les Africains du Nord descendent vers le Sud pour y retrouver de bonnes
conditions climatiques (taux d'hygrométrie plus élevé), y continuer à s'adonner à l'élevage ou à
l'agriculture.
Cette lente migration vers le Sud va bouleverser la géographie humaine des pays
subsahariens, où des peuples très anciens vivaient déjà et durent se replier pour laisser la
place aux nouveaux arrivants. Parmi ces peuples archaïques, il y avait certainement les
Pygmées, réfugiés aujourd'hui dans la grande forêt d'Afrique Centrale et dont l'implantation aux
temps préhistoriques était signalée par les Égyptiens et l'historien grec Hérodote jusque dans la
haute vallée du Nil.
• Les pygmées ont peut -être été les premiers habitants de la Côte d'Ivoire. Dans leur tradition
orale, la plupart des peuples actuels, en particulier les Dan-Yacouba, racontent que leurs
ancêtres, arrivant dans le pays y ont trouvé des " petits hommes roux " qu'ils repoussèrent dans
la forêt. D'autres font état de " petits hommes bruns ", dotés de pouvoirs surnaturels auxquels il
faut faire des cadeaux pour se les concilier. On peut penser que ces pygmées, qui ont disparu
aujourd'hui de la Côte d'Ivoire, ont été décimés, repoussés vers l'extérieur ou complètement
assimilés.
Migrations et royaumes
Jusqu'à une date récente, la Côte d'Ivoire a été l'objet de grandes migrations. Les premières
commencèrent peut être au premier millénaire avec les Sénoufo qui s'installèrent dans le Nord.
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Puis arrivèrent par vagues, aux XVe -XVIe siècles, les Malinké (appartenant au peuple
Manding), lorsque le grand empire du Mali tomba en décadence. Beaucoup s'installèrent dans
les régions septentrionales (autour d'Odienné, Boundiali et Kong), occupant une partie de
l'ancien territoire des Sénoufo et y créant des petits royaumes. Dans le même temps, d'autres
peuples Mandé, comme les Dan et les Gouro se fixèrent dans l'ouest et le centre du pays,
repoussant vers le sud-ouest et la Basse côte les peuples Krou (Wè,Bété, Dida, etc). Au XVIIIe
siècle, une partie de ces peuples d'origine Manding appartinrent au royaume de Kong, fondé
par Sékou Ouattara, puis au XIXe siècle au Kabadougou (autour d'Odienné, créé par Vakaba
TOURE), ainsi qu'à l'empire du conquérant Malinké Samory TOURE ( fondé en 1880).
• Venus du nord-est, les Dagomba (du groupe voltaïque) conduits par le prince Bonkani
occupent la région de Bouna au XVIIe siècle, où ils fondent le royaume du même nom, et
prennent alors le nom de Koulango. A la fin du siècle dernier, le royaume de Bouna sera réduit
à néant par les troupes de Samory TOURE.
• Les grandes migrations des Akans, qui commencent à la fin du Xve siècle, sont les plus
célèbres. Ce sont d'abord les " lagunaires " (Abè, Ebrié, Avikam, Attié, etc) qui occupent toute
la grande région autour d'Abidjan. Comme les lagunaires, les Abron quittent l'Ashanti (actuel
Ghana), soumettent les Koulango et s'installent dans la région de Bondoukou, où leur royaume
s'organise au XVIIe siècle. Venant aussi de l'Ashanti, une première vague Agni se fixe en 1680
dans la région d'Aboisso et y crée le petit royaume du Sanwi. Après la bataille de Feyiasé en
1701, où l'empereur Ashanti Oseï Toutou écrase les armées du Denkyira, beaucoup de vaincus
Agni quittent le Ghana et s'installent au bord de la Comoë (région d'Abengourou). Ils y fondent
leur capitale Zaranou et le royaume du Ndenyé, qui sera bientôt dans la sphère d'influence de
l'Ashanti. Petit mais très prospère, le Ndenyé tirait sa richesse de ses mines d'or, puis, au Xxe
siècle, par la culture du café et du cacao.
• Chassé du Ghana à la suite de querelles de succession au trône de l'Ashanti, la reine Abla
Pokou entraîne le clan Akan des Assabou vers l'ouest. Selon la légende, ils sont arrêtés par la
Comoë. Mais en sacrifiant son fils, Abla Pokou obtient de Dieu un miracle : il fait tomber un
arbre géant en travers du fleuve, permettant le passage des fugitifs, puis relève cette passerelle
improvisée à l'arrivée de leurs poursuivants Ashanti. En souvenir du sacrifice du fils d'Abla
Pokou, ses sujets prirent le nom de Baoulé (" baouli " signifiant : " l'enfant est mort "). Après
avoir repoussé les Sénoufo vers le Nord, les Baoulé se taillent un royaume dans le centre de la
Côte d'Ivoire. Installés dans leur capitale Sakassou, au Sud de Bouaké, leurs souverains
régneront jusqu'à la fin du siècle dernier sur un territoire qui s'était réduit comme une peau de
chagrin. En effet, à partir du milieu du XIXe siècle, le royaume baoulé s'était fractionné en
d'innombrables chefferies indépendantes du pouvoir
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Les Européens et la traite
L'arrivée des navigateurs portugais. Tandis que tous ces peuples traversent l'Afrique de l'Ouest
et s'y délimitent des territoires, le plus souvent par la force, les premiers Européens
apparaissent dans le golfe de Guinée à la fin du Xve siècle. Ce sont des navigateurs portugais,
dont les intentions à l'époque étaient tout à fait pacifiques. Ainsi, en 1471, Joao de Santarem et
Pedro de Escobar doublent le cap des palmes et atteignent une rivière à laquelle ils donnent le
nom de San Andréa ( qui sera déformé ensuite en Sassandra).
Mais avec la découverte de l'Amérique (les Antilles) par Christophe Colomb en 1492 et le début
de l'économie de plantation, tout change. Les indiens ayant été décimés parce qu'ils ne
supportaient pas les travaux imposés par les conquistadors européens, il faut trouver de la
main d'œuvre. Celle-ci est toute désignée : à partir du XVIe siècle, les Africains seront déportés
en masse vers le Nouveau Monde. Tous les Etats européens y contribueront en fondant des
comptoirs sur les côtes africaines, jusqu'à l'abolition de la traite négrière au siècle dernier.
• Ce sinistre trafic prendra le nom de " commerce triangulaire ". En effet, le premier côté du
triangle correspond au départ d'Europe des navires négriers chargés de pacotille (perles,
miroirs, étoffes ). Ils descendent vers les côtes africaines où ils troquent leur marchandise
contre des esclaves. Puis ils repartent sur le Nouveau Monde (deuxième côté du triangle) et
échangent aux Antilles ou en Amérique leurs " bois d'ébène " contre du sucre, du rhum ou du
coton. Dernier périple fermant le triangle : le retour vers l'Europe où le rhum, le sucre et le coton
sont vendus contre de l'argent comptant. Le cycle est terminé, le navire négrier est prêt pour un
autre voyage.
• Pendant cette période, la côte des Males Gens (actuelle côte ivoirienne) verra arriver à
Sassandra, Grand-Lahou et Jacqueville les traitants cherchant des esclaves et de l'ivoire, ainsi
que les premiers missionnaires. En 1687 , le père Gonsalvez fonde une chapelle à Assinie.
D'Assinie également vint le jeune prince Aniaba, qui se rendit à Versailles où Louis XIV en fit
son filleul, le nomma officier et lui fit commander une compagnie de cavalerie, après l'avoir fait
baptiser par Bossuet.
La colonisation
Au XIXe siècle, l'esclavage ayant été aboli, les grandes puissances européennes cherchent
d'autres ressources à exploiter en Afrique : latex, bois, ivoire, or et pierres précieuses. Pour en
faire l'inventaire, ils lancent des explorateurs à l'intérieur du continent noir, qui vont signer
également des traités avec les chefs africains, plaçant leurs territoires sous tutelle. Dès 1830,
en Côte d'Ivoire, l'officier de marine français Louis Edouard Bouët Willaumez commence à faire
signer des traités par tous les chefs africains sur la côte Atlantique. Quelques années plus tard,
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il sera suivi par Treich-Laplène et par Binger, qui obtiendront la signature des chefs de
l'intérieur ( Abron de Bondoukou et Dioula de Kong), dans les années 1880.
La guerre contre SAMORY
Mais les Français vont avoir affaire à dure partie avec l'almamy Samory TOURE , en train de se
tailler un empire en Afrique de l'ouest. Après la destruction de Bouna par les soldats (" sofas ")
du chef Malinké, les français envoient des colonnes militaires contre lui, en 1892 ; Défaits, les
français doivent se replier tandis que Samory TOURE détruit Odienné, puis Kong en 1895.
Après plusieurs batailles, l'almamy est finalement capturé en 1898, puis déporté au Gabon.
• Entre temps, la France solidement installée à Assinie et Grand-Bassam fait de la Côte d'Ivoire
une colonie en 1893, avec Binger comme premier gouverneur. Capitale de la Côte d'Ivoire,
Grand-Bassam est atteinte par une terrible épidémie de fièvre jaune et vidée de ses habitants
en 1899. Bingerville lui succède. En 1902, toute l'Afrique de l'ouest fait partie de l'AOF (Afrique
Occidentale française), dont le gouverneur réside à Dakar. En 1934, Abidjan remplace
Bingerville comme capitale de la Côte d'Ivoire.
Vers l'indépendance
Lors des deux guerres mondiales, toute l'Afrique française paiera un lourd tribut en hommes et
en vivres au conflit. Puis en 1944, la conférence de Brazzaville réunie par De Gaulle amorce
l'idée d'une autonomie possible des colonies françaises. Après-guerre, des intellectuels
africains militent de plus en plus pour l'indépendance. Parmi eux, le médecin ivoirien Félix
Houphouët Boigny. Il est élu député et part siéger à l'assemblée constituante de Paris où il fait
voter en 1946 la loi abolissant le travail forcé dans les colonies françaises. La même année, il
est un des fondateurs à Bamako du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) auquel
appartiennent les dirigeants africains les plus importants de l'empire français. A la suite de
provocations, les leaders ivoiriens sont emprisonnés à Grand-Bassam, puis relâchés. En 1952,
HOUPHOUET est élu à l'assemblée territoriale, puis entre au parlement français quatre ans
après . Durant cette même année 1956, il devient ministre délégué en France, ce qui lui permet
de travailler à la loi-cadre sur les territoires d'outre-mer, votée en juin 1956. Président du grand
conseil de l'AOFen 1957 et Premier Ministre, deux ans après, de la Côte d'Ivoire, il mène
celle-ci à l'indépendance le 7 Août 1960 et en prend la présidence.
De l'indépendance à nos jours
Dès le début, le Président de la République s'est fixé des objectifs ambitieux : obtenir
rapidement l'autosuffisance alimentaire, diversifier les cultures afin d'être moins dépendant du
café et du cacao et, enfin, lancer la construction de barrages permettant l'implantation de
centrales hydroélectriques.
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Dans les années 70, le pays connaît ainsi, une très forte croissance économique soutenue par
les cours du café et du cacao. Le pays lança ainsi, un plan important d'industrialisation et de
développement des infrastructures.
De 1982 à1984, la Côte d'Ivoire rencontre sa première grande crise économique due à l'effet
simultané de la sécheresse et de la chute des cours du café et du cacao.
En mai 1987, la Côte d'Ivoire se déclare insolvable face à une dette de 4,5 milliards de francs.
En juillet 1987, Félix Houphouët Boigny décide de bloquer les exportations de cacao afin
d'enrayer la chute vertigineuse des cours. Cependant, cette mesure ne sera pas suivie à la
lettre et n'aura, donc, pas l'effet escompté.
Le 5 juin 1989, le prix du cacao payé à l'exploitant passe de 400 FCFA le kilo à 250FCFA (puis
à 200FCFA en 1990).
Le 27 septembre 1989, le pape Jean Paul II, en personne, inaugure la Basilique Notre Dame de
la Paix à Yamoussoukro.
Mars 1990, application du plan d'austérité décidé en 1989 avec la Banque Mondiale et le FMI
prévoyant, notamment, la baisse des salaires du service public et le prélèvement d'une
contribution de solidarité dans le secteur privé.
Avril 1990, la Côte d'Ivoire renoue avec le multipartisme.
Le 28 octobre 1990, les élections présidentielles proclament pour la septième fois consécutive,
Félix Houphouët Boigny, Président de la République de Côte d'Ivoire avec plus de 80% des
suffrages.
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Le 7 décembre 1993, le Président Félix Houphouët Boigny décède. La Côte d'Ivoire perd son
père spirituel. Henri KONAN BEDIE, Président de l'Assemblée Nationale, lui succède à la tête
de l'Etat.
Le 12 janvier 1994, le Franc CFA est dévalué de 50%. Cette mesure sera accompagnée d'une
baisse des taxes douanières à l'entrée pour essayer de limiter l'inflation. Cette dévaluation dope
les exportations.
Le 22 octobre 1995, Henri KONAN BEDIE est élu Président de la République de Côte d'Ivoire
avec 95% des suffrages exprimés.
Le 23 décembre 1999, des militaires se mutinent pour ne pas avoir reçu une prime suite à une
mission de maintien de la paix en Centrafrique.
Le 24 décembre 1999, le Général Robert Guéi prend le pouvoir, annonce la destitution du
Président Henri KONAN BEDIE et dissout l'Assemblée Nationale ainsi que certaines
institutions.
Le 26 décembre 1999, Henri KONAN BEDIE accompagné du Premier Ministre Daniel KABLAN
DUNCAN et de certains dignitaires de son parti sont évacués au Togo par les forces armées
françaises.
Constitution du Comité National de Salut Public (CNSP), présidé par le Général Robert GUEI et
qui assurera la transition jusqu'aux prochaines échéances électorales prévues pour le mois
d'octobre 2000
Le 4 janvier 2000, un gouvernement de transition est formé. Le Général Robert GUEI est
Président de la République de Côte d'Ivoire, Président du CNSP et Ministre de la défense.
Le 1er Août 2000, une nouvelle constitution, votée par référendum en date du 23 juillet 2000 à
plus de 86% des suffrages, est adoptée et promulguée. Ainsi naît la deuxième République de
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Côte d'Ivoire.
Aux élections d’octobre 2000, auxquelles Bédié et Ouattara sont exclus, Gbagbo Laurent est
déclaré vainqueurs après une tentative de confiscation du résultat par les militaires. Le général
Guéi est chassé.
Le 19 septembre 2002, une tentative de coup d’état échoue. Le Général Guéi, d’abord accusé
par le pouvoir de GBAGBO Laurent est tué ainsi que le ministre de l’intérieur Boga Doudou.Un
rebellion dirigée par Soro Kigbafori Guillaume divise le pays en deux depuis cette date.
Plusieurs accords ont été signés. Mais celui de Ouagadougou au Burkina faso semble bien
marcher. Et une lueur d'espoir de paix renait dans le pays.
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