Définition et protocole d`urgence en cas d`accident d`exposition au

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Définition et protocole d`urgence en cas d`accident d`exposition au
Fanny CORRE – 16 septembre 2015
Accident
d’exposition au sang
1. Définition :
On définit comme accident avec exposition au sang tout contact percutané (piqûre, coupure)
ou muqueux (œil, bouche) ou sur peau lésée (eczéma, plaie) avec du sang ou un produit
biologique contenant du sang pour lesquels le risque viral est prouvé.
Un de vos agents ou vous-même venez d’être victime d’un accident d’exposition au sang ou
à un liquide biologique contenant du sang ? Vous devez impérativement interrompre votre
travail et réaliser les étapes décrites dans le protocole de votre établissement.
2. Protocole :
Un protocole doit être affiché et porté à la connaissance des agents exposés aux accidents
d’exposition au sang ou liquides biologiques. La responsabilité de ce dispositif incombe à
l’employeur.
En raison de la dispersion des médecins sur le territoire, le médecin de prévention du CDG29
ne peut être intégré à la procédure d’urgence. En revanche, il assure une veille sanitaire.
Chaque collectivité établit son propre dispositif. Chaque établissement doit ensuite mettre en
place sa propre conduite à tenir. Dans le cas où vous ne l’auriez pas mis en place, le service
santé vous informe des précautions générales à prendre face à un accident d’exposition au
sang :
Fanny CORRE – 16 septembre 2015
PROCEDURE
PRECAUTIONS STANDARD GENERALES A
PRENDRE FACE A UN ACCIDENT
D’EXPOSITION AU SANG
Réalisé par : Equipe santé au travail
Validé par : Equipe santé au travail
Date création : 25/08/2015
Date mise à jour :
Version : 1
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IMMEDIATEMENT
Piqûre, blessure, morsure, projection
sur peau lésée
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Projection sur muqueuse
Rincer abondamment de préférence
au sérum physiologique ou sinon à
l’eau du robinet au moins 5 minutes.
Ne pas faire saigner
Laver la plaie au savon neutre
et rincer
Immerger pendant 5 minutes
dans du DAKIN
DES QUE POSSIBLE
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Informer par téléphone le médecin du service des urgences le plus proche
Prélever deux tubes de sang chez le patient source avec son accord
Se rendre au service des urgences le plus proche avec les tubes de sang
Informer le cadre du service
Faire remplir le certificat d’accident du travail par votre médecin traitant (si le médecin des
urgences ne l’a pas fait)
Déclarer l’accident du travail à votre service Ressources Humaines
Fanny CORRE – 16 septembre 2015
3. Trois questions à Dr Laurence Richard, médecin de prévention au CDG29 :
En tant que médecin de prévention ayant exercé dans un centre hospitalier, pouvezvous nous expliquer l’importance du protocole AES ?
Dr LR : Dans le domaine des risques professionnels, les AES occupent
une place particulière car il s’agit d’accidents du travail pouvant
exposer les personnels au risque biologique, c’est-à-dire à une
contamination par des agents infectieux (notamment les virus
Hépatite B, C et VIH).
Ces situations d’AES sont parfois très anxiogènes et complexes à gérer pour l’agent victime,
surtout si en amont la conduite à tenir n’a pas été définie. La prise en charge des AES se fait
en plusieurs étapes : premiers soins, prélèvement du patient source, évaluation médicale en
urgence de l’agent victime, déclaration d’accident de travail, suivi sérologique.
Cela doit s’effectuer dans le respect des délais (< 4h après la survenue de l’AES), car il peut
y avoir nécessité d’un traitement antiviral VIH préventif, à débuter le plus tôt possible.
Tout ceci doit donc être défini au préalable par le biais d’un protocole, qui doit faire l’objet
d’actions régulières d’information et sensibilisation pour être connu de l’ensemble de l’effectif
(agents, employeur)
Quelles sont, selon vous, les mesures de prévention les plus efficaces face au risque
d’AES et aux risques associés?
Dr LR : Le risque de transmission varie selon la nature de l’exposition, les AES les plus
graves étant ceux par piqûre, et notamment en cas de :
-
blessure profonde,
-
absence de port de gants,
-
sang visible sur le matériel
-
procédure avec aiguille creuse (de gros calibre)
-
charge virale (présence de virus dans le sang) élevée du patient source. Ce risque
varie également selon les germes : risque de transmission de 30% pour le virus de
l’Hépatite B, 3% pour l’Hépatite C et 0.3% pour le VIH.
Face à ce risque professionnel, la prévention des AES est essentielle et repose sur :
Fanny CORRE – 16 septembre 2015
-
l'évaluation des risques biologiques (document unique)
-
la vaccination du personnel exposé (Hépatite B)
-
le respect des précautions standard et des bonnes pratiques comme le lavagedésinfection des mains, le port de gants, le matériel à usage unique, des aiguilles
sécurisées, la présence d’un collecteur DASRI à proximité lors de soins à risque. Par
ailleurs les aiguilles ne doivent pas être recapuchonnées
-
l'information et la formation du personnel
-
l’évaluation des pratiques.
Quels métiers de la fonction publique territoriale estimez-vous les plus à risques ?
Dr LR : Dans la fonction publique territoriale, beaucoup de métiers sont concernés.
Les personnels les plus exposés aux AES sont les soignants :
-
Agents occupant les fonctions d’infirmier, aide-soignant, agent social
-
Les agents travaillant en structures de soins ou d’aide à la personne : au sein des
EHPAD, dans les services d’aide et de soins à domicile.
Ces personnels sont soumis à une obligation vaccinale Hépatite B.
Mais les AES peuvent aussi survenir en cas d’exposition accidentelle et concerner d'autres
métiers : les agents de collecte des déchets, les agents travaillant en extérieur et pouvant
manipuler des déchets à risque (voierie, espaces verts, entretien) ou encore les agents
assurant des fonctions « premiers secours » comme les sauveteurs en mer par exemple.
Fanny CORRE – 16 septembre 2015