Recycler ses ampoules : pas toujours lumineux

DNA Vendredi 6 novembre N°260 page 12
Strasbourg / Protection de l'environnement
Recycler ses ampoules : pas toujours lumineux...
Recycler ses ampoules usagées au coeur de la cité n'est pas forcément chose aisée. Loin d'être
un proverbe, il s'agit d'un simple constat, une année après la signature d'une convention dans
le cadre du Grenelle de l'environnement. Visite au rayon « ampoules » dans l'hyper-centre de
Strasbourg.
Monoprix place Kléber. Le conteneur est en place. La signalétique aussi. Le carton déborde (surtout les tubes),
preuve de la bonne conscience des habitants du centre-ville. En revanche, à Simply Market, rue des GrandesArcades, rien n'est en place. Renseignements pris auprès d'une hôtesse de caisse : « Pas de piles, pas d'ampoules
», précise-t-on.
« Il faut se rendre
à l'accueil pour
effectuer le dépôt »
Retour sur le sentier lumineux... Rendez-vous alors dans la (nouvelle) grande surface du bricolage de l'hypercentre. « Il faut se rendre à l'accueil pour effectuer le dépôt ». Chez Mr Bricolage, rue du 22-Novembre, on
accepte vos ampoules mais le consommateur n'est pas forcément guidé. Pas de signalétique, encore moins de
conteneur. Rien qui incite au civisme spontané.
Inutile de se rendre au Printemps, « on ne vend plus de lampes, donc on ne propose pas de recycler les ampoules
». A la périphérie de l'ellipse insulaire, pas plus de succès. Au Marché U de la rue de la Course, une employée
effectue la mise en rayon d'ampoules mais déclare tout ignorer de la procédure de recyclage.
Ultime étape, le centre commercial des halles. A Simply Market, même constat. Rien en vue pour le recyclage.
Mais Mélanie à l'accueil nous rassure : « C'est prévu mais le changement d'enseigne - de Galeries Gourmandes à
Simply Market, ndlr - a occasionné du retard ».
Elles sont théoriquement
interdites à la vente
depuis le 30 juin
Alors la solution viendra-t-elle des surfaces commerciales à l'extérieur du centre-ville ? Pas sûr. Leroy Merlin
Hautepierre affirme disposer de conteneurs mais pour Ikea comme pour Auchan Hautepierre, passage par
l'accueil obligatoire. Le plan vert idéal (informations et conteneur « autonome ») tarde à tisser sa toile.
Au fait, puisqu'il est question d'écologie, examinons le cas des ampoules à filament de plus de 100 w. Elles sont
théoriquement interdites à la vente depuis le 30 juin. Mr Bricolage en propose un rayon complet... en toute
légalité car les distributeurs sont autorisés à liquider leur stock. Mieux vaut alors voir les choses sous l'angle du
parfait filon. Après tout, les chercheurs d'or n'ont pas la réputation de parfaits écolos.
Philippe Robert
© Dernières Nouvelles D'alsace, Vendredi 06 Novembre 2009. - Tous droits de reproduction
réservés
Une filière, des acteurs
Pour cette micro-enquête, les commerces visités ont été sélectionnés sur la base de deux
critères.
Parce qu'ils figurent sur la géolocalisation proposée sur son site par Recylum (*), éco-organisme en charge du
recyclage sur le plan national. C'est le cas de Simply Kléber ou Halles, Monoprix, Marché U ou, plus étonnant,
du Printemps...). Ou bien parce que l'enseigne est cosignataire (comme Recylum) de la convention du 23 octobre
2008 qui institue le recyclage, c'est le cas de Mr Bricolage.
Recylum est une société en charge de la réalisation du projet au plan national. Cet éco-organisme agréé a été
signataire de la convention d'application de l'engagement du Grenelle de l'environnement relatif aux ampoules à
incandescence. Le premier anniversaire de cette action entreprise, sous l'égide du ministère de l'Écologie, de
l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM), par les Fédérations des entreprises du commerce
et de la distribution (FCD) et des magasins de bricolage (FCB), vient d'être fêté.
La société Recylum doit implanter (avec ses partenaires locaux) 3 000 points de collecte sur le territoire. Son
effectif compte moins de 20 personnes.
Bâtiment: une filière
bien rodée
La filière du recyclage semble bien rodée chez les professionnels du bâtiment. Nombre de grossistes ou
d'enseignes spécialisées assurent déjà ce « retraitement » dans la périphérie strasbourgeoise (Vinci Santerne,
Willy Leissner, Interlum, Alexander Burkle ou la Plateforme du Bâtiment). Les spécialistes des déchets (Schroll)
comme certaines institutions (Hôpitaux de Strasbourg ou Parlement européen) se sont également engagés avec
Recylum.
Les Strasbourgeois (voir notre infographie) devront s'orienter vers les différents circuits de la grande
distribution, les enseignes de bricolage et autres spécialistes de la lampe et ne pas se rendre dans une
déchetterie... La communauté urbaine de Strasbourg a opté pour une responsabilité « élargie » des producteurs ;
pour les ampoules, le circuit de collecte des déchets est celui de leur distribution.
Un dispositif adapté aux petites surfaces (lumibox) est en cours de mise au point. Les premières boîtes de ce type
devraient faire leur apparition début 2010.
Ph. R.
(*) Informations complémentaires sur www.malampe.org ou www.recylum.com mais
prudence de mise pour la « géolocalisation ».
© Dernières Nouvelles D'alsace, Vendredi 06 Novembre 2009. - Tous droits de reproduction
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