Bal à Versailles - Le Bal de la Jonquille
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Bal à Versailles - Le Bal de la Jonquille
Page 1 of 9 Bal à Versailles Très haut dans la liste des événements mondains montréalais, le Bal de la Jonquille qui se tient chaque année au profit de La Société canadienne du cancer, a célébré jeudi dernier son 10e anniversaire. La Presse, Le mardi 29 avril 2003 Sophie Saint-Laurent collaboration spéciale, La Presse Photos de Ivanoh Demers, La Presse © Sur le thème «Pompadour et Circonstance - Un Bal à Versailles», la gare Windsor s'est métamorphosée pour l'occasion en cour du XVIIIe siècle. Vêtus de leurs plus beaux atours - choisis pour leur élégance mais aussi souvent pour leur évocation du faste fabuleux d'une autre époque - quelque 650 invités issus de l'élite montréalaise s'y sont donné rendez-vous pour amasser des sous pour la cause. Page 2 of 9 Un couple digne de la cour de Versailles : Andrée Garcia et Éric Gouin qui ont trouvé leur tenue à la boutique Mode Renaissance sur la Rive-Sud. Les jonquilles, fleurs emblématiques de la lutte contre le cancer, y étaient par milliers. Plus précisément, par cinquantaines de milliers, dans le décor fastueux signé Dick Walsh, concepteur d'événements bien connu ici. Sharon Stone La plus importante soirée de financement pour la recherche contre le cancer au Canada a donc mis le paquet pour célébrer sa première décennie d'existence. Inspirée du long règne de Louis XV, période de grande prospérité où le goût pour l'élégance et pour un raffinement de luxe s'est imposé en France, la décoration de la salle de bal était marquée par de grands lustres de verre suspendus au-dessus de chaque table, des milliers de chandelles et des petits salons conviviaux où l'on pouvait trinquer avec de fins alcools. Page 3 of 9 Fernanda Ivanier, portant une tenue Peter Keppler et Alison Silcoff, vêtue d'une robe Eavis & Brown, ont décidé de jouer le jeu pour le Bal de la Jonquille. La mise en scène théâtrale - «on voulait un décor de drame plutôt que statique», affirme Alison Silcoff, réalisatrice du Bal de la Jonquille depuis ses débuts était animée par des jeunes danseuses de l'École nationale de ballet contemporain. «J'ai voulu casser les idées préconçues associées à ce genre d'événement», explique Dick Walsh. «Par exemple, nous n'avons pas utilisé des tables rondes, mais plutôt de larges tables rectangulaires conçues de toutes pièces pour l'occasion», note-t-il. Très Louis XV, Marc Bérubé et Anny Champagne avaient l'air de vrais membres de la cour avec leur tenue de Chez Ponton. «Aussi, on donne toujours beaucoup d'importance à la piste de danse, alors que plusieurs ne dansent pas. Nous avons donc conçu des petits salons improvisés avec des meubles prêtés par l'Opéra de Montréal pour que les gens se détendent. C'est plus permissif, à l'image même de la Pompadour», poursuit M. Walsh. Page 4 of 9 Nadya Saputo était élégante dans une robe bandeau brodée. Elle était accompagnée de Vincent Musacchio, vêtu d'un smoking noir de marque Canall. «Cette année, nous avons investi plus que par le passé dans le décor et l'ambiance. Toutefois, même si nous avons le sens de la fête, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une campagne de souscription. Je suis donc fière de dire que nos dépenses ne dépassent jamais plus de 25 % du revenu brut de la soirée, cette année incluse, et ceci grâce à la participation de généreux commanditaires», explique Alison Silcoff. Ainsi, pour la première fois cette année, les invités, qui ont déboursé au moins 1000 $ par couvert, ont siroté du vrai champagne- gracieuseté de la SAQ- plutôt que du vin mousseux.Afin de rendre hommage à la maîtresse favorite de France, la marquise de Pompadour qui a régné à la cour en arbitre des élégances, la prestigieuse brochette d'invités était invitée à se vêtir de costumes d'époque. Seuls quelques audacieux, dont Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, ont osé les habits de style Louis XV. On a bien vu, donc, une dizaine de robes à la française empruntées à des costumiers comme Joseph Ponton Costumes et Les Costumières de la reine. Page 5 of 9 Anny Kazanjian, directrice exécutive, relations publiques et promotion chez Chanel, portait une jupe noire à traîne sous une veste galonnée d'or de la collection Chanel de 1990. À ses oreilles, des boucles aux deux C entrelacés et à son cou, un sautoir de perles orné d'une croix. Very Chanel ! Corps à baleines ornés de broderies ou d'échelles de rubans étriquaient la taille pour accentuer l'effet de largeur aux hanches- une des lubies de la mode du XVIIIe siècle- créé par des jupes amples parfois soulevées par des paniers. Certaines ont cependant choisi des atours contemporains empruntant à l'influence Pompadour. Ainsi, on a vu des robes modernes aux silhouettes composées de corsages bustier et de jupes amples. Nadya Saputo, par exemple, était fort élégante dans une robe bicolore brodée digne d'une princesse, achetée à la boutique Gala de Westmount. Parmi la gent masculine, il y a eu peu d'admirateurs du costume Louis XV. «J'évaluais qu'environ 10 % des invités choisiraient une tenue d'époque, mais il semble que je me sois trompé et que c'est plutôt autour de 1 %», déclare en riant Éric Gouin, l'un des deux ou trois hommes présents à avoir revêtu le pantalon aux genoux et la veste longue. Page 6 of 9 De gauche à droite : France Chrétien Desmarais, en Escada, André Desmarais, co-chef de la direction de Power Corporation, Lady Sarah Burns et Sir Andrew Burns (haut-commissaire de GrandeBretagne au Canada), Rae et Roy Heenan, fondateur de Heenan Blaikie. La majorité des invités a donc préféré le minimalisme à l'exotisme rococo. Les hommes arborant le traditionnel et sobre smoking noir laissaient donc toute la place à leur conjointe en cette soirée au chic ostentatoire. Le smoking le plus audacieux? Celui de Dick Walsh, décorateur de l'événement, qui portait une création de John Galliano dont les revers de la veste étriquée scintillaient de paillettes oblongues noires. Parmi les plus élégantes, notons la toujours splendide Mila Mulroney, qui volait décidément la vedette avec une longue et satinée robe à bretelle unique dans une teinte de vert limette griffée Serge et Réal, des couturiers montréalais. Brian Mulroney en smoking à veste de velours, au bras de sa femme Mila, en fourreau limette de la maison de couture québécoise Serge & Réal. La comédienne Sharon Stone, en tournage actuellement dans la métropole, a fait une entrée tardive- et remarquée- pour le dîner, vêtue d'une robe Page 7 of 9 seconde peau noire couverte de paillettes, «très sexy», selon les dires de plusieurs. Quoique quelques robes aient été signées par les plus prestigieux créateurs de mode internationaux comme Emanuel Ungaro, Dolce & Gabbana et Chanel, certaines dames ont acheté québécois. Le plus souvent, il s'agissait de créations de Marie Saint Pierre. D'autres ont avoué candidement avoir choisi des tenues sans nom. C'est le cas notamment de Audrey Best-Bouchard, femme de l'expremier ministre Lucien Bouchard, qui portait une robe jupon perlée et non griffée. Il est clair que le Bal de la Jonquille est l'un des plus beaux et des plus chic événements mondains montréalais, mais au-delà des invités de marque, des tirages de cadeaux de luxe- notamment un safari pour deux en Afrique!-, du festin gastronomique à sept services, des tenues et des bijoux, il y a aussi les sous qu'on va chercher pour la lutte contre le cancer. «Cette année, nos revenus nets sont de 1 579 000 $. C'est une somme record pour le Bal! Nous avons augmenté nos recettes de près de 80 000 $ par rapport à l'an dernier», a affirmé Alison Silcoff, visiblement satisfaite au lendemain de l'événement. LE TOUR DU COU REPREND DU COLLIER Les bijoux imposants avaient la cote en ce 10e Bal de la Jonquille. Quoique plusieurs élégantes aient arboré des boucles d'oreilles chandeliers - l'une des grandes tendances observées notamment aux Oscars - ou encore des broches ornées de pierreries (Mila Mulroney portait d'ailleurs une broche Cartier à l'épaule), la palme de la popularité revient au chic tour du cou perlé. Aucun autre accessoire moderne n'aurait pu mieux rendre hommage à la mode du XVIIIe que ce fameux collier à deux ou trois rangs de perles garnis au centre d'un camé ou encore d'une grosse pierre brillante. Ce joyau enlaçait le cou de plusieurs femmes dont celui de Cathy Winterstern, à qui l'on doit Page 8 of 9 d'ailleurs la présence de Sharon Stone au bal. CHANEL FAIT MOUCHE Dans la salle de bains des dames, deux artistes maquilleuses de Chanel offraient des retouches maquillage gratuites en plus d'appliquer à celles qui le désiraient une petite mouche, grain de beauté artificiel qu'adoraient les courtisanes au XVIIIe siècle. La Presse a observé la maquilleuse Caroline Théorêt en plein action sur son modèle Dominique St-Laurent. Donc, si l'envie vous prend de vous faire une mouche, voici ce que vous devez faire. Poudrez d'abord votre peau, appliquez délicatement un point près de la bouche avec la mine d'un crayon noir ou marron et repoudrez. Idéal pour camoufler une petite imperfection de peau indésirable ! PIEDS NICKELÉS L'un des accessoires les plus en vogue pour l'été 2003 ? La chaussure métallique. Vus sur les podiums de Prada à DKNY en passant par Gucci et Celine, les escarpins de couleur argent, bronze ou or s'affichent Page 9 of 9 comme un incontournable aux pieds des fashionistas. Pour la belle saison, on casse donc la sobriété du ton sur ton en accessoirisant, par exemple, une robe noire ou blanche avec une sandale argent. À l'occasion du Bal de la Jonquille, certaines arboraient déjà cette tendance, comme Amelia Saputo, conjointe de Lino Saputo Jr. Sa robe à volants brique signée Ungaro s'est trouvée rehaussée par une chaussure argent métallique de Gucci.