Thierry Dusautoir ambassadeur Frayssinet

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Thierry Dusautoir ambassadeur Frayssinet
Coupe du monde 2015 Enquête 17
LUNDI 12 OCTOBRE 2015 - MIDI OLYMPIQUE
En bref...
3 DROP-GOALS
Seulement trois drops ont été inscrits
lors de ces phases de poules. En guise
de comparaison, 14 drop-goals avaient
été marqués lors de la Coupe du monde
2007 et 20 en 2011. Pour anecdote en
1999 l’ouvreur sud-africain Jannie de
Beer en avait passé 5 en un match et 8
pour Jonny Wilkinson durant toute la
Coupe du monde 2003. Serait-ce le
symbole de la désuétude du drop dans
le rugby football actuel ?
19 MATCHS POUR MCCAW
Comme le nombre de matchs disputés
par Richie McCaw en Coupe du monde.
Il a égalé puis dépassé le record
anciennement détenu par l’ancien
talonneur All Black, Sean Fitzpatrick.
Les supporters des Canucks canadiens. Photo Icon Sport
Ambiance
CE MONDIAL EST UN SUCCÈS À LA FOIS POUR LES SUPPORTERS DE TOUTES LES NATIONS
MAIS AUSSI POUR TOUS LES COMMERCES QUI PROSPÈRENT AUTOUR DE L’ÉVÉNEMENT.
1.794.343
*
SPECTATEURS
O
Par Pierre-Laurent GOU, envoyé spécial
[email protected]
ui, tout est bon pour vous soutirer la
moindre livre Sterling de votre poche. Oui, le prix des places au stade est
exorbitant – il en coutait ce weekend 365 euros pour obtenir légalement un sésame pour France –
Irlande... Oui, les marchands du temple vous harcèlent pour vous vendre bières, écharpes, programmes, ou vous proposer de vous goinfrer de « junkfood ». Oui, l’organisation a fait plus qu’une faute
de goût en interdisant dans les stades la présence
des cornemuses, conduisant 21 parlementaires
écossais à signer une motion en faveur de leur rétablissement. Oui, les supporters anglais insupportent la grande majorité des spectateurs en entonnant à tour de bras le « Swing low, sweet chariot ».
Mais, ne retenir que cela, serait faire fi de l’immense succès populaire qu’est cette 8e Coupe du
monde de rugby. Tout le Royaume-Uni s’est mis en
quatre pour recevoir la planète ovale et ses 500 000
visiteurs et cela se voit. à Leeds, Brighton, Manchester,
Birmingham ou Londres, partout grâce aussi à une
organisation sans faille et ses milliers de bénévoles dévoués, la compétition est aussi une immense
fête où se mêlent les supporters de toutes les nations. Et c’est sans compter sur Cardiff, véritable
poumon festif de ce Mondial, où se dérouleront pas
moins de huit matchs dont deux quarts de finales.
La capitale galloise et ses innombrables pubs, sont
tous dévoués à la Rugby World Cup. Cette semaine,
les 10 000 supporters néo-zélandais, ont croisé les
15 000 français et 40 irlandais, dans une ambiance
ultra bon enfant. L’ensemble du centre ville a été rendu piétonnier sur des dizaines de kilomètres pour
plus de fluidité. Tant pis s’il fallait faire des heures de queue sur la M4, l’autoroute qui relie
l’Angleterre au pays de Galles, pour se rendre à
Cardiff. Pour la première fois, à l’image de ce que
peuvent être les jeux Olympiques d’été et la Coupe
du monde de football, l’Angleterre a fait de cet événement un véritable rendez-vous populaire, économiquement ultra rentable. Mais pouvait-il en être
autrement ? ■
* Décompte après le match France - Irlande
Blessures
ON N’AVAIT JAMAIS VU AUTANT DE JOUEURS QUITTER UN MONDIAL
POUR RAISONS MÉDICALES. PAS FACILE D’ÊTRE OPTIMISTE SUR CE SUJET.
LA GRANDE
HÉCATOMBE
À
Par Jérôme PRÉVÔT
[email protected]
l’heure où nous écrivons ces lignes,
les têtes continuent de tomber : Tony
Woodcock (Nouvelle-Zélande), Jared
Payne (Irlande), puis dimanche
Sexton, O’Connell, O’Mahoney….
Depuis le début, plus de vingt joueurs
ont quitté le Tournoi alors que les phases finales
n’étaient pas tout à fait terminées. En 2011, ils ne
furent que quinze pour toute la durée de la Coupe
du monde. Les raisons de cette hécatombe sont
connues : des joueurs de plus en plus musclés et
de plus en plus rapides et par conséquent des
chocs de plus en plus violents. Si l’on ajoute un
temps de jeu effectif en progression constante
(près de 35 minutes désormais), ce qui multiplie
les chances de collisions, et les matches rapprochés
pour certains pays, tous les ingrédients sont réunis pour que le Tournoi mondial ressemble à une
hécatombe. On a calculé qu’à ce rythme, le rugby
perd un joueur toutes les 51 minutes. La situation
la plus accidentogène est évidemment la phase
« plaqueur plaqué » (46 pour cent des cas, dont
31 pour cent au détriment du plaqué).
Autre facteur, la violence des déblayages, une action
totalement détournée de son objet initial. World
Rugby devrait d’ailleurs légiférer en ce sens dans
les semaines qui viennent. L’objectif sera de faire
en sorte que le déblayage ne serve qu’à faire apparaître le ballon et non pas à éliminer un adversaire.
Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à faire, hélas.
C’est le côté sombre de ce Mondial. ■
15 ESSAIS POUR HABANA
Ou le nombre d’essais inscrits par
Bryan Habana. Il égale le record de
Jonah Lomu. À ceci près que Jonah
Lomu a réalisé ce record en participant
seulement à deux éditions 1995 et
1999 quand l’ailier Springboks l’a fait
sur trois éditions 2007, 2011 et 2015.
3e POUR LA GÉORGIE
Avec deux victoires étriquées contre le
Tonga et la Namibie, troisième et quatrième victoires de la Géorgie en Coupe
du monde, les Lelos ont fini troisièmes
de la poule C. Ils sont donc directement
qualifiés pour le Mondial 2019 au
Japon. Une performance fondatrice
pour le rugby géorgien.
15 POINTS RATTRAPÉS
La Roumanie a effectué la plus grande
remontée victorieuse dans un match de
Coupe du monde. D’abord menés 15 à 0
par les Canadiens, les Roumains se
sont finalement imposés 17 à 15. Cette
remontée au score dépasse celle de la
France en 1999 contre les Blacks en
demi-finale. Il faut savoir qu’en 2007
les Gallois avaient remonté un écart de
22 points contre les Fidjiens mais ils
s’étaient finalement inclinés.
1 H 07 À LA MI-TEMPS
La durée de la première mi-temps entre
la Géorgie et la Namibie. Ce fut la plus
longue mi-temps pour un match de
Coupe du monde.
Romain Poite, l’arbitre du match décisif entre l’Australie et l’Angleterre,
sort un carton jaune pour Owen Farrell. Photo MO - DP
Arbitrage
HERMÉTIQUES À LA PRESSION, LES ARBITRES FRANÇAIS
ONT BRILLÉ AU ROYAUME UNI.
SIFFLETS
D’OR !
Par Marc DUZAN, envoyé spécial
[email protected]
O
n ne sait si Eddie
Jones lui cirait
juste les pompes
ou si les mots du
sélectionneur japonais avaient
vraiment un sens. « Jérôme Garcès
est l’un des meilleurs arbitres du
monde », affirmait donc Mister
Eddy, de sa voix nasillarde, la veille
d’un match contre l’Afrique du
Sud que beaucoup considèrent
aujourd’hui comme historique.
Le risque, lorsque l’on est au centre de la plus grosse surprise de
la compétition, c’est d’être ensuite attaqué par l’un ou l’autre des
protagonistes. À Brighton,
Heyneke Meyer n’a pourtant pas
fait d’histoires. Jean de Villiers,
non plus. Cohérent, mesuré,
Jérome Garcès a bel et bien donné raison à Jones, n’hésitant pas
à accorder l’essai de la gagne aux
Japonais au bout de... six minutes d’arrêt de jeu ! Alors, les
meilleurs arbitres sont-ils
Français ? World Rugby est en
TMO, le désamour
« TMO, TMO, TMO ». Le 18 septembre, entre deux « Swing low, sweet chariot »,
les supporters du XV de la Rose avaient ironiquement chanté les louanges de
l’arbitrage-vidéo. Le match d’ouverture avait été marqué par dix minutes et huit
secondes de « télévision match official ». Depuis, pas une rencontre n’a pas été
interrompue par le recours à cet « outil utilisé pour prendre les décisions clés »,
avait expliqué John Jeffrey, président du comité de sélection des arbitres.
Présenté comme une avancée majeure, l’arbitrage-vidéo suscite une désapprobation générale car il hache le rythme et dénature le jeu de son essence. « Je
suis tellement reconnaissant que ça n’ait pas existé à mon époque », avait twitté Brian Moore. David Campese n’en pense pas moins : « Son utilisation est un
épouvantail et est incroyablement incohérente. » Pour l’ailier mythique des
Wallabies, elle génère des injustices supplémentaires, des actions étant jugées
sur l’instant quand d’autres donnent lieu à des citations a posteriori. Les petites
équipes - les Samoa avec Alesana Tuilagi ou les Fidji avec Nemani Nadolo - y
ont payé un lourd tribut. Le titre de la dernière chronique de David Campese
dans le Telegraph se passe de commentaires : « Les nations du tiers deux n’ont
pas été traitées justement et le TMO n’a rien arrangé. » V. B. ■
droit de se poser la question, tant
les copies des trois gaulois de ce
Mondial (Romain Poite, Jérôme
Garcès et Pascal Gaüzere, Mathieu
Raynal étant quant à lui désigné
comme arbitre de touche) furent
limpides. Au cœur de l’autre tempête de cette Coupe du monde
(Le Galles - Angleterre du 26 septembre), Garcès fut une nouvelle
fois parfait, gérant une fin de
match torride avec un incroyable
sang-froid. L’opinion anglaise, qui
ne voyait pas d’un très bon œil
que son destin soit remis entre
les mains d’un Français, a-t-elle
hurlé au complot ? Pas une seule
fois. Garcès traversa la tempête
avec le même cran qui l’avait vu
diriger le premier séisme du
Mondial... « Nos garçons sont sereins, explique Didier Méné, le
patron des arbitres français. En
termes de pression, de par ses scores serrés et son en jeu permanent,
le Top 14 est en effet la compétition la plus difficile à diriger. »
Pourtant, qui aurait aimé être
à l a p l a c e d e Po i t e p o u r
Angleterre-Australie ? Qui aurait eu les nerfs assez solides
pour survivre au match de la «
muerte » ? Au centre de la rencontre la plus importante du
rugby anglais, au cœur des quatre-vingts minutes ayant précipité le XV de la Rose dans la
crise, Poite n’a jamais cédé à la
panique, sanctionnant même
Farrell d’un carton jaune alors
que les Anglais étaient en train
de revenir au score. Méné conclut : « Nous étions la nation la
plus représentée au départ et
l’on a aujourd’hui compris pourquoi. Mis à part René Hourquet
en 1987 et Joël Jutge en 2007,
aucun Français n’a arbitré en
phase finale de Coupe du monde.
Cette année, j’espère que l’on en
aura deux (Garcès et Poite,
N.D.L.R.). » ■
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