Cerp€: Nouveaux caps

Industrie Répartition
CERP
Proximité, service et respect des délais. C’est le triptyque
gagnant des CERP qui réaffirment leurs atouts sur un
marché fortement chahuté.
D
ans le secteur de la répartition, la course à la taille est
lancée depuis plusieurs années et chaque point gagné
sur la concurrence compte. Loin de
décourager les initiatives, le passage
des activités de répartition de CERP
Lorraine dans le giron de Phoenix
Pharma, annoncé en juillet dernier,
agit plutôt comme un catalyseur sur
l’action coopérative. CERP Rouen
(4ème répartiteur, avec un CA de
3,6 milliards d’euros et 14,4 % de parts
de marché) avance depuis ses pions
dans les régions réservées jusqu’ici à
CERP Lorraine, au Pays Basque, en
Auvergne, dans le Centre, en Lorraine
et en Champagne. La coopérative vise
une couverture quasi-nationale du territoire avec près de 75 départements
en France.
Au nombre des leviers d’action figure
également les alliances européennes.
Depuis 2000, la dynamique de CERP
Rouen – et des coopératives en Europe – passe par la SECOF (Sociedad
Europea de Cooperacion Farmaceutica), qui réunit des pharmaciens de
France, Portugal, Italie et Turquie,
pour un chiffre d’affaires global de
6,5 milliards d’euros. Le bilan est aussi
très positif pour Millenium, holding
créée à 50/50 en 2007, avec le numéro
quatre allemand Sanacorp. L’entité
réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires
cumulé de 5,8 milliards d’euros avec
un effectif de 4 000 personnes, sur
106
PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2008
les marchés allemand, belge et français. Des performances qui la placent
au quatrième rang en Europe selon
CERP Rouen. Par ailleurs, Alain Roudergues, directeur général de Millenium et secrétaire général de CERP
Rouen, affiche ouvertement son désir
de créer le premier réseau européen de
pharmacies entrepreneurs indépendants. En choisissant Astera, comme
nouveau nom à CERP Rouen SA dès
octobre 2008, la coopérative fait un
pas supplémentaire vers l’intégration.
« L’aster est une étoile et la vocation de
la coopérative est d’indiquer le chemin
au pharmacien sociétaire », souligne la
CERP.
Tous partenaires
Qu’il s’agisse de l’amont ou de l’aval,
la nouvelle dynamique se fonde aussi
sur un élargissement des prestations.
CERP Rouen a réactivé son activité
de dépositaire avec Eurodep et son
centre d’appel avec la société Première Ligne, rachetée en 2006, pour
renforcer ses liens avec l’industrie.
« Il est fini le temps où les répartiteurs et pharmaciens se regardaient
en chiens de faïence. Nous sommes
tous partenaires d’une même chaîne
de qualité, de la fabrication jusqu’aux
patients », constate Yves Kérouédan
lors d’un entretien accordé à Médian
Conseil en novembre 20071. En parallèle, les CERP réaffirment leurs atouts
– proximité, service et respect des
DR
Nouveaux
caps
ALAIN ROUDERGUES, LE SECRÉTAIRE
GÉNÉRAL DE CERP ROUEN, VEUT
CRÉER LE PREMIER RÉSEAU
EUROPÉEN DE PHARMACIES.
délais – dans un secteur en profonde
mutation. Priorité est donnée à l’amélioration du service client. « Dans un
contexte de verticalisation des achats,
notre métier devient plus technique
avec des produits à forte valeur ajoutée, comme ceux issus de la réserve
hospitalière », renchérit Jean Genge,
directeur de la CERP Rhin Rhône
Méditerranée (1,5 milliard d’euros de
CA et 8,2 % du marché), qui a poursuivi ses investissements dans les équipements de stockage et de distribution
des médicaments de la chaîne du froid
de ses 18 établissements, afin d’y détenir le plus grand nombre de références
pour une dispensation optimale. Ces
projets s’ajoutent au développement
de ses activités de maintien à domicile avec Pharmat et d’informatique
officinale avec Caduciel. De son côté,
CERP Bretagne Nord (3% du marché) s’est rapproché de Népenthès,
un regroupement de pharmaciens
qui compte près de 4 350 adhérents,
pour créer Cerpenthès. La plateforme
d’achat propose des livraisons quotidiennes, incluant le direct.
Face à la nouvelle segmentation de
leur marché, les CERP ont clairement
des cartes à jouer pour demeurer dans
la cour des grands. n
Marion Baschet Vernet
(1) « Vente directe en pharmacie : la nouvelle donne - Entretiens – Edition 2008 »