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Eric Legnini en quartet
Discographie d’Eric Legnini
Miss soul – 2006
Big Boogaloo – 2007
Trippin’ – 2009
Sortie de l’album Eric Legnini & The Afro Jazz Beat « The Vox »,
en février-mars 2011
Nouveau concert : Eric Legnini & The Afro Jazz Beat (en quartet)
Avec :
Eric Lenigni au piano,
Krystle Warren au chant,
Franck Agulhon à la batterie,
Thomas Bramerie à la contrebasse
Tournée à partir de janvier 2011
La rencontre de deux phénomènes scéniques, le pianiste de génie Eric Legnini et la divine
chanteuse américaine Krystle Warren.
Né près de Liège, Eric Legnini voyage depuis trente ans avec la musique dans ses bagages.
Un style direct et généreux, trempé dans l’âme noire du piano jazz ; un phrasé riche, à la fois
raffiné et sensuel ; une aptitude au swing exceptionnelle, servie par une rigueur et une
sobriété dans la mise en place rythmique dignes des grands maîtres du jazz... Il n’a fallu que
peu de temps à Eric Legnini pour s’imposer comme l’un des pianistes les plus passionnants
de sa génération.
De Bach à Errol Garner, de Bill Evans à Kenny Kirkland, de Herbie Hancock au hip-hop newyorkais, le plus français des pianistes belges, a tout absorbé, tout digéré.
Logique que l’afro-beat cher à Fela lui chatouille les doigts comme ici où il embarque, aux
côtés de ses complices musiciens, la chanteuse Krystle Warren. Venue de Kansas City,
cette demoiselle soul à la voix chaude et rocailleuse, à la sensibilité blues exacerbée, est une
véritable révélation de la scène vocale actuelle.
Une soirée inédite de haute volée !
Biographie
Éric Legnini est né en Belgique le 20 février 1970, à Huy, près de Liège, dans une
famille d'artistes émigrés italiens. Éric s'initie au piano vers ses 6 ans, mais ce n'est
que vers les années 80 qu'il découvre le jazz.
À 18 ans, Legnini part pour deux ans aux USA où il s'imprègne du style d'Herbie
Hancock.
Un temps professeur de piano de jazz au Conservatoire royal de Bruxelles, où il
retrouve Jacques Pelzer avec qui il enregistre un disque, Never Let Me Go, il
travaille dans les années 90 avec le trompettiste Flavio Boltro et le saxophoniste
Stefano Di Battista. Ils créent ensemble un groupe qui ne tarde pas à attirer
l'attention d'Aldo Romano.
Et enfin, c'est la reconnaissance au milieu des années 90. Legnini se voit très vite
reconnu par les autres musiciens tels les frères Belmondo, Éric Le Lann, Paco Sery
et d'autres.
Éric Légnini a également participé à l'élaboration du dernier album de Claude
Nougaro, "La Note Bleue".
Il entame une carrière en tant que leader d’une formation en trio en 2006 avec la
parution de 3 albums sous son propre nom. Est né en 2010 un nouveau projet avec
toujours trois musiciens et l’adjonction d’une chanteuse.
crédit : Mephisto
COMMENTAIRES SUR LES ANCIENS ALBUMS D’ERIC LEGNINI
Articles de presse parus suite à la sortie du 1er album d’Eric Legnini en 2006 :
« Miss soul »
Un CD qui sonne noir, au sens premier de la soul et du groove insufflés à haute dose. Un jazz ancré
dans les notes bleues délivrées par un trio sous un angle délibérément swing. Legnini a choisi de
jouer sur l'esprit soul distillé dans ses atours féminins, avec une élégance façon mieux disant swing.
Jazz Magazine
Il n'y a plus qu'à écouter cet album de haute volée une fois encore et y découvrir de nouveaux
chatoiements
Classica Repertoire
Juste équilibre entre des évocations "groovy" et des moments plus introspectifs sans que la vivacité
rythmique soit délaissée. Legnini entraîne ses caramades de trio de l'auditeur vers un jazz direct, vif,
qui pour être "daté" a plus d'actualité que nombre de projets "avant-gardistes".
Le Monde
Texte édité par Label bleu à l’occasion de la parution du 2e album d’Eric
Legnini en 2007 : « Big Boogaloo »
Eric Legnini est devenu en dix ans un des plus talentueux pianistes de la scène jazz internationale.
Après des études à New York avec Richie Beirach, il met son talent à profit aux côtés des plus
grands interprètes tels que Serge Reggiani, Henri Salvador ou encore Claude Nougaro.
Parallèlement, il devient le fidèle compagnon de Stefano di Battista, Flavio Boltro ou encore
Stéphane Belmondo.
Pour son premier opus chez label Bleu Eric Legnini s'est attaqué brillament au repertoire de Phineas
Newborn. L'énergie, la sensibilité et l'intelligence harmonique du pianiste belge s'imposent. Sa
sonorité précise,la perfection de ses phrases, souvent vertigineuses, tout chez lui exprime une
personnalité un peu lunaire.
Accompagné d'une rythmique en béton, le batteur tout terrain Frank Agulhon et le maître
contrebassiste Rosario Bonnacorso, Eric Legnini trouve enfin sa place de leader.
La jolie « Miss Soul » a trouvé son grand frère : « Big Boogaloo » ! L’air de parenté est évident, les
origines sont communes et leur auteur, Eric Legnini, n’a pas trahi sa famille. Fidèle à ce jazz qu’il
aime généreux et gourmand, le plus français des pianistes belges qu’on prend souvent pour un
Italien revient avec un album aussi séduisant que le premier, nourri aux mêmes sources, creusant le
sillon – en anglais : le groove ! – d’une musique qui ne craint pas de se faire plaisir sans pour autant
manquer ni de dextérité, ni d’émotion.
Après des années à servir les autres, notamment Stefano Di Battista avec lequel il s’est fait connaître,
Eric Legnini cultive enfin son propre jardin. Il y fait pousser les musiques qui parlent à son oreille et
correspondent à son tempérament. Fidèle aussi aux instrumentistes qui l’ont accompagné dans
l’élaboration de « Miss Soul », il accueille, pour ce second album, deux solistes aux fortes
personnalités qui, côte à côte sur l’explosif « Big Boogaloo » ou séparément sur d’autres titres,
contribuent à élargir le spectre de son répertoire. Figure de Label Bleu, le saxophoniste Julien Lourau
trouve à merveille à se glisser dans un registre sur lequel on n’est pas habitué à l’entendre. Amené à
le côtoyer de près lorsqu’il a remplacé son confrère Bojan Z en quelques occasions dans son « Fire &
Forget », Legnini, en effet, habitué à penser les castings d’albums en tant que « réalisateur
artistique », a eu dans l’idée de déplacer le saxophoniste, ténor en main, dans un contexte où il fait
des étincelles. Bien lui en a pris : grâce à lui, on découvre à Julien Lourau des parentés inattendues
aussi bien avec Junior Cook, ténor fétiche de Horace Silver, qu’avec Dewey Redman, inclassable sax
du Texas à la sonorité rugueuse qui fit un bout de route auprès de Keith Jarrett et Don Cherry.
L’autre soliste à apporter une chaleur toute cuivrée à ce « Big Boogaloo », Stéphane Belmondo, est
un compagnon de longue date du pianiste. Partenaire sur scène depuis plus de dix ans, il est ce Soul
Brother qui parle le même langage, un frère d’âme qui partage plus que de la musique. Trompettiste
idéal pour retrouver l’esprit des séances hard bop, il a signé, en outre, en 2005, avec l’album «
Wonderland » (B Flat Recordings), un hommage à l’art de compositeur de Stevie Wonder qui n’aurait
pas été le même sans l’apport décisif d’Eric Legnini, tant comme soliste qu’en fin connaisseur de la
Soul Music. Leur version langoureuse de « Where Is the Love » inspirée du duo entre Donny
Hathaway et Roberta Flack est tirée de la même veine.
Alors que tant de pianistes lassent à force de narcissisme et de préciosité, la musique d’Eric Legnini
est directe, vive, sensuelle et rayonnante. Irrésistiblement entraînante aussi, grâce à la batterie de
Franck Agulhon qui trouve toujours le bon groove, et à deux contrebassistes aux qualités différentes
qui alternent dans son trio : un Rosario Bonaccorso, inébranlable à la Ray Brown auprès d’Oscar
Peterson, véritable pilier de la section rythmique dont l’assurance permet aux solistes d’avancer les
yeux fermés ; un Mathias Allamane, plus jeune, grandi sous l’influence de Larry Grenadier,
contrebassiste de Brad Mehldau, qui apporte pour les titres joués par le trio seul une musicalité
différente, plus lyrique. Portées par le swing, habitées par l’exigence de la concision, emmenées avec
un toucher qui fait naturellement sonner le piano, les compositions d’Eric Legnini, qui constituent
l’essentiel de son disque, restent fidèles aux valeurs fondamentales du jazz et illustrent son amour
pour la musique afro-américaine dans l’étendue de sa diversité.
Car on l’oublie trop souvent mais les termes de soul, de funk, ou encore de R’n’B, avant de
distinguer des genres musicaux à part entière, ont d’abord servi à désigner des courants du jazz, sur
son versant noir, et notamment ceux qui gardaient les pieds bien plantés dans le sol fertile du blues,
le corps chevillé à la danse, et l’âme sous l’influence du Good Book. Tel le hard bop tendance funky
des frères Adderley ou de Horace Silver, le rhythm’n’blues des organistes disciples de Jimmy Smith,
le soul jazz entretenu chez Blue Note par des Stanley Turrentine et des Donald Byrd ou les tubes
groovy de Herbie Hancock façon Watermelon Man… ce jazz qui gardait des attaches fortes avec ses
origines, au son délibérément roots, parlaient à ceux qui découvraient à la même époque Marvin
Gaye, Curtis Mayfield, James Brown ou encore Ray Charles et Aretha Franklin. Il reste cher à Eric
Legnini dont la discothèque accueille sans distinction les classiques de la soul comme les géants du
jazz moderne. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une oreille très avisée sur des pianistes plus récents,
ni de suivre attentivement les petits-enfants des Soul Brothers des sixties qui, dans le hip-hop,
perpétuent, par le biais des samplers, le son de toute une époque : le breakbeat joué à la batterie sur
lequel démarre Funky Dilla, titre inaugural de son album, est un coup de chapeau au producteur de
rap J Dilla (aka Jay Dee), récemment disparu qui œuvra auprès de Common et A Tribe Called Quest.
En outre, « Big Boogaloo », comme le titre l’annonce, se plaît à faire revivre un rythme typique des
années 1960, à la croisée du rhythm’n’blues et du mambo inventé par de jeunes musiciens
portoricains soucieux de faire danser le public noir. Transposé à l’époque par des jazzmen comme
Lee Morgan ou Lou Donaldson, il est remis au goût du jour par Eric Legnini avec un bonheur très sûr
grâce à Franck Agulhon qui fait tourner ces rythmes avec une aisance jouissive.
Dans le très remarqué « Miss Soul », Eric Legnini rendait un hommage en filigrane au méconnu
Phineas Newborn. C’est encore lui qui se trouve derrière Relection, un thème signé par Ray Bryant,
l’un de ces petits maîtres du clavier qu’il affectionne, chez qui l’héritage du be-bop est imprégné
d’esprit gospel et mâtiné d’expressivité bluesy. Cependant, c’est une autre figure négligée qu’Eric
Legnini a tenu à saluer au fil de ce second album : le pianiste et chanteur Les McCann (né en 1935)
qui, en son temps, fut le plus emblématique des prophètes du soul-jazz. Auteur d’un monument du
genre, « Swiss Movement », enregistré en 1968 au festival de Montreux, en compagnie du
saxophoniste Eddie Harris, pour le label Atlantic, il a conquis le monde grâce au tellurique Compared
to What et à l’explosif Cold Duck Time à faire vibrer les murs. Ainsi, c’est à Les McCann qu’est repris
l’irrésistible The Preacher qui clôt cet album mais aussi la chanson Goin’ Out of My Head, tube en
vogue que le pianiste du Kentucky avait enregistré en 1967 en trio dans un club de Washington.
C’est à lui encore qu’est dédié Honky Cookie, d’inspiration franchement gospel bâti en question-
réponse, sorte de miniature swinguante comme Eric Legnini les affectionne, directe et sans détour
(en moins de trois minutes, tout est dit !). Cependant, Les McCann n’est que le plus emblématique
d’une cohorte de pianistes dont Eric Legnini ranime l’héritage, car il sait que ses influences sont loin
de se limiter à eux, comme en témoigne son interprétation en solo de Smoke Gets in Your Eyes,
grand standard qui révèle un penchant d’improvisateur qui doit aussi à Bill Evans et Keith Jarrett. Car
s’il est une unité de l’art d’Eric Legnini, à l’image de son poétique Trastevere inspiré du quartier
romain du même nom, c’est dans son attachement quasi-latin à la mélodie et à la chanson, qu’il faut
la rechercher. Loin de s’enfermer dans l’univers de ceux qui l’ont inspiré – on appréciera à cet égard
les couleurs pop de Nightfall – Eric Legnini jouit d’une force tranquille qui lui permet de redonner une
actualité à tout un pan de la mémoire du jazz avec jubilation et de faire chanter avec faconde et
justesse la moindre note qui éclot sous ses doigts.
Commentaire internet paru suite à la sortie de l’album « Trippin’ » en 2009 :
Reculez les chaises et les tables, le nouveau Eric Legnini Trio est de retour. Après Miss Soul et Big
Boogaloo, Eric Legnini persiste à creuser le sillon de la soul-jazz parfumée au funk et au gospel.
Voilà de quoi continuer à s’amuser. Le pianiste ne change pas une équipe qui gagne et pour ce
troisième opus, il est même revenu à la formule stricto sensu du trio. Pas d’invité cette fois-ci pour
grossir le son : place à la simplicité et à l’efficacité des compositions groovy.
Si Legnini affirme son style depuis plusieurs années, on peut remarquer qu’il évite avec brio les
redites. D’ailleurs, pour colorer différemment sa musique, c’est cette fois-ci derrière un Fender
Rhodes qu’on le retrouve pour trois titres. Une manière évidente de nous renvoyer encore plus
clairement vers le son des années 60 qu’il revendique sans honte. « Doo-Goo » se développe dans
un style boogaloo, « Rock The Days », fait un clin d’œil au rock et à la pop, « Casa Bamako »
s’enrobe de fragrances africaines et « Trippin’ » voyage sur la frontière du gospel et du Rythm’n
Blues. Tout ça dans un bouillonnement d’énergie et de plaisir communicatif.
Dans le spectre des musiques qu’il affectionne particulièrement, Legnini n’oublie pas d’y inclure aussi
« Con Alma », un thème de Dizzy Gillespie époque afro-cubaine, qu’il remodèle à la manière d’Ahmad
Jamal. Autant dire qu’ici aussi, les rythmes décalés poussent aux déhanchements sensuels. La main
gauche du pianiste fait merveille : elle s’insinue entre le drive sec et chaud du batteur et les
échappées ondulantes du contrebassiste. La cohésion du trio est indéniable tout au long de l’album :
ça joue tout le temps et ça s’amuse autant. Que ce soit sur des thèmes ultra-rapides, comme « Bullit
Mustang Fastback » (en clin d’œil à Steve McQueen) ou sur un très incisif « Bleak Beauty », le trio fait
bloc. À tous moments, Franck Agulhon impose efficacement le tempo avec une rigueur étonnante et
une souplesse pleine de fermeté. Matthias Allamane, quant à lui, saute à pieds joints dans le
groove. Il allume, ranime et entretiens la flamme.
Bien sûr, le trio s’aménage également quelques plages plus tendres et mélancoliques avec les très
sensibles « Jade » et « Introspection #1 ». Il s’autorise aussi quelques relectures magnifiques avec un
doux « Darn That Dream », un étonnant « The Secret Life Of Plants », ainsi qu’un poignant « The
Shadow Of Your Smile » dans lequel Matthias Allamane propose un solo magnifique, à mille lieues
d’une version classique. La sincérité et la ferveur avec laquelle le trio joue n’a pour seul écho que
l’extrême justesse.
Tripin’ est jubilatoire, il vous prend au corps et au cœur, vous emmène sans crier gare et vous fait
oublier que vous étiez chez vous. Alors, deux possibilités s’offrent à vous : ranger les chaises et les
tables… ou reprendre l’album depuis le début. On parie que vous choisirez la deuxième option ?
Citizen Jazz.com
ERIC LEGNINI & THE AFRO
JAZZ BEAT
«THE VOX»
sortie prévue en mars 2011
Eric Legnini: Piano, fender Rhodes, B3 et percussions
Franck Agulhon:batterie , percussions
Thomas Bramerie: contrebasse, guitare acoustique sur 9
Krystle Warren: Chant, guitare acoustique
Da Romeo: Guitare éléctrique
Kiala Nzavotunga: Guitare électrique sur 1 et 8
Boris Pokora: Sax ténor, clarinette basse, Flûte, Sax baryton
Julien Alour: Trompette et bugle
Jerry Edwards: Trombone
Okutu Moses: Percussions
The Vox. Le mot fait double sens chez Eric Legnini, producteur attentif aux voix singulières
et pianiste aux connexions multiples. Depuis plus de vingt ans, son parcours ressemble à un
voyage dans le monde des musiques. Un bon trip pour reprendre la formule de son dernier
disque, « Trippin’ ». Tout à la fois hommage au funk feulé des Meters et au swing feutré de
Bill Evans, cet album en trio concluait un triptyque initié cinq ans plus tôt par celui qui, après
s’être fait les deux mains à la plus rude des écoles, la scène new-yorkaise, s’imposa comme le
pilier des jazz-clubs parisiens. Cette trilogie (« Miss Soul », « Big Boogaloo » et enfin
« Trippin’ ») aura dressé un inventaire des références qui ont façonné la personnalité du natif
de Huy, un bourg près de Liège. Nul doute que ce trip en forme de tri sélectif dans une
carrière pour le moins éclectique annonçait d’autres lendemains enchantés chez ce musicien
pour qui la versatilité rime avec la curiosité, l’originalité s’arrime à l’historicité. « Depuis tout
ce temps, je cherche humblement à évoluer. Ne pas se répéter est un moteur essentiel à la
création, ce qui n’exclue pas d’emprunter les mêmes chemins que mes aînés. »
The Vox, c’est donc le titre de son nouvel opus. Sur la voie de la voix, Eric Legnini se met
aux manettes, de A à Z, pour changer de braquet au virage de la quarantaine. Quoi de plus
normal pour celui qui a accompagné plus d’une fois des chanteurs de tout horizon, du hip-hop
au jazz, d’Henri Salvador à Yaël Naïm, de Souleymane Diamanka à Christophe… « Avec la
voix, tout devient plus clair, plus lisible. Au premier degré. » Comme une belle évidence pour
cet amateur de Monk. Démarré dès la sortie de « Trippin’ », testé en direct lors d’une carte
blanche à La Villette, éprouvé après une semaine au Ghana, peaufiné à Los Angeles par
l’émérite mixeur « multigramminé » (Sheryl Crow, Norah Jones, Solomon Burke…) Islandais
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RENO DI MATTEO
22 RUE DE NAVARIN 75009 PARIS
TEL+33 1 45 08 00 00
S. Husky Höskulds, ce disque constitue un incontestable tournant dans la carrière de celui
dont on savait les talents protéiformes, aussi bien pianiste qu’arrangeur, compositeur que
producteur. Cette fois, Eric Legnini embrasse les quatre rôles dans un même élan, signant dix
des onze thèmes d’un répertoire « plutôt joyeux, mais avec quelques pointes de mélancolie »,
un ensemble de climats et formats dont la grande diversité ne masque pas la profonde unité.
Instrumentaux up tempo et chansons douces, hommage explicite au Black Président de
l’afrobeat et ballade philosophique inspirée par le poète Gerard Manley Hopkins, relecture de
son ancien « Nightfall » travesti par les maux blues de Krystle Warren et clin d’œil au swing
afrojazz anglais, harmonies pop et Harlem joyeux des années 90, piano percuté ou solo à fleur
de cordes… Dans ce dédale de multipistes, raisonnent sans cesse la culture du sample ajusté
et le culte de l’instant présent, le rythme majuscule et l’harmonie majeure. Autant de fils que
cet orfèvre de la ligne claire entremêle avec doigté, afin de tisser une écriture mélodique qui
constitue la trame essentielle, un canevas finement brodé qu’il enrichit de sa science du son,
le sien.
The Vox, c’est aussi l’aventure d’un groupe. Au centre, la fidèle paire rythmique tout terrain,
Frank Agulhon aux baguettes et Thomas Bramerie à la contrebasse, renforcée par deux
guitaristes, le Belge Daniel Roméo, bassiste funk et ami d’enfance de Legnini, et le Congolais
Kiala Nzavotunga, compagnon de route de feu Fela et fondateur du groupe Ghetto Blaster, et
une section de cuivres à l’ancienne, du jazz funk comme au bon vieux temps des Brecker
Brothers. Eric Legnini and the Afro Jazz Beat, cette appellation résume les enjeux de cet
album. Chaque mot compte. Le jazz, canal historique, entendez progressiste comme il y a eu
un rock progressif, une « musique qui cherche et improvise au goût du jour », comme le fit en
son temps Ellington, l’un des maîtres à penser d’Eric Legnini. L’afro, versant rythmique,
traduisez des cadences obliques, comme celles des glorieuses années 70 de Tony Allen. Le
beat, tendance esthétique, comprenez la culture du funk, du hip-hop, du sample, de la boucle,
« une idée de transe entre les lignes »,. « Je voulais que cela reste du jazz dans les harmonies,
mais que cela soit de l’afro-beat dans sa fonction ». Pas question de sonner comme une
banale décalcomanie, il s’agit de développer une vision originale. A l’image du chant de
Krystle Warren, la muse afro-américaine dont la présence clair-obscur ajoute un nécessaire
parfum d’ambiguïté : ses mots habitent six des onze thèmes, des chansons qui oscillent entre
les teintes mélancoliques de la folk et les tessitures plus soyeuses de la soul.
The Vox, plus qu’un projet, est un trajet. Celui d’un apprenti-sorcier des claviers pour qui un
disque est work in progress, le résultat de centaines d’heures de studio et de kilomètres de
scènes, tout sauf une recette préconsumée mais bel et bien une galette composée de multiples
touches, un singulier désir de musiques. C’est ainsi qu’il s’est construit une identité, qu’il
bâtit aujourd’hui une thématique, qui fait le point et le pont entre toutes ses personnalités.
Afro-beat, jazz soul, folk pop, tous ces univers cohabitent dans tous les titres, harmonieuse
alchimie d’un mélange subtil que seul sur un mince fil Moogoo, l’autre facette d’Eric Legnini,
son indispensable double, pouvait aboutir dans le laboratoire qu’est le studio de ses pensées
nocturnes. Pas de doute, cet album rassemble le pluriel de ses suggestifs, une marque de
fabrique qui ne ressemble qu’à lui, Eric Legnini. Ni revivaliste, ni avant-gardiste, juste
raccord avec son horloge interne. Une heure au présent de son subjectif, des sonorités
seventies mixées à l’actualité.
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