AGREGATION INTERNE HISTOIRE

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AGREGATION INTERNE HISTOIRE
Agrégation interne 2011. « Pouvoirs, Eglise et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et
de Germanie » (de la fin du IXe siècle à la fin du XIIe siècle).
AGREGATION INTERNE HISTOIRE-GEOGRAPHIE 2011
QUESTION D’HISTOIRE MEDIEVALE
« Pouvoirs, Eglise et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie »
(de la fin du IXe siècle à la fin du XIIe siècle)
Une coquille a malheureusement fait commencer le sujet à la fin du XIe siècle mais il faut bien
lire « fin du IXe siècle ». L’intitulé diffère légèrement, dans ses bornes chronologiques, de la
question de CAPES et d’agrégation externes des sessions 2009 et 2010 (888-vers 1110).
L’approche générale n’est cependant pas fondamentalement changée mais élargie (à la lutte
du Sacerdoce et de l’Empire, à l’essor de l’ordre cistercien et aux prémices de l’Inquisition).
Le sujet porte sur l’évolution des rapports entre les pouvoirs et l’institution ecclésiale, de la
naissance des principautés dans les décombres de l’Empire carolingien, à la Réforme dite
« grégorienne », qui affirme le primat du magistère papal sur l’ensemble de la société
chrétienne. L’Église, d’abord simple enjeu de pouvoir aristocratique, devient une puissante
institution : elle conquiert une forme d’autonomie face aux autres détenteurs de l’autorité, à
la faveur de la fragmentation des pouvoirs et de la recomposition de tous les cadres
sociaux, qu’ils soient ecclésiastiques (paroisses, réseaux monastiques), idéologiques (société
d’ordres, justice et guerre …) voire urbains (prémices du mouvement communal). Au XIIe
siècle, elle affronte la montée des contestations en réformant le monachisme (renouveau de
l’érémitisme, Cîteaux) et en luttant contre les hérésies (organisation de l’Inquisition au
Concile de Vérone en 1184).
LECTURES D’HIVER AUSTRAL
1. Atlas et dictionnaires :
J. Man, Atlas de l’an Mil, Autrement, 2000.
J. Le Goff et J.-Cl. Schmitt (dir.), Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Fayard,
1999.
Ph. Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 1994.
2. Ouvrages fondamentaux :
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Généralités :
M. Kaplan (dir.), Le Moyen Age, t. I et II, « Grand Amphi », Bréal, 1994.
J. Baschet, La Chrétienté médiévale, « La documentation photographique » n° 8047, 2005.
P. Contamine (dir.), Le roi, l’Eglise, les Grands, le peuple, Le Seuil, 2006.
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Agrégation interne 2011. « Pouvoirs, Eglise et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et
de Germanie » (de la fin du IXe siècle à la fin du XIIe siècle).
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L’Eglise et les territoires au programme :
L. Feller, Eglise et société en Occident (VIIe-XIe siècle), « Collection U », Armand Colin,
2009.
R. Le Jan, Histoire de la France : origines et premier essor (480-1180), « Carré Histoire »,
Hachette, 1996.
M. Parisse, Allemagne et Empire au Moyen Âge, « Carré Histoire », Hachette, 2002.
L. Theis, L’héritage de Charles. De la mort de Charlemagne aux environs de l’an Mil.
Nouvelle histoire de la France médiévale, t. II, « Points Histoire », Le Seuil, 1990.
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Manuels sortis pour la question de CAPES et d’Agrégation externes 2009-2010 :
L. Buchholzer-Rémy (dir.), Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de
Bourgogne et de Germanie de 888 aux premières années du XIIe siècle, « Amphi histoire
médiévale », Bréal, 2008. Simple d’accès avec des documents commentés et des plans de
dissertation.
P. Bertrand et B. Dumézil (dir.), Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de
Bourgogne et de Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110), « Capes / Agrégation »,
Ellipses, 2008. Très bons chapitres sur les questions seigneuriales, la théorisation de la
société, les normes matrimoniales. Des sujets de composition sont traités.
M. Lauwers et L. Ripart (dir.), Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de
Bourgogne et de Germanie de 888 aux premières années du XIIe siècle, « Recueil pour les
concours », Hachette, 2008. Un recueil d’articles-clé sur l’historiographie de la question (D.
Barthélémy, O. Guyotjeannin, R. Le Jan …). Pour partie accessibles gratuitement en ligne
(www.persee.fr).
M.-C. Isaïa (dir.), Pouvoirs, Église et société. France, Bourgogne, Germanie (888-1120),
« Clefs Concours », Atlande, 2009. Le manuel le plus complet mais à utiliser après avoir un
peu défriché la question. Assez ardu en début de préparation.
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Compléments sur le XIIe siècle (non traité dans les ouvrages précédents) :
D. Barthélémy, L’ordre seigneurial (XIe-XIIe siècle), « Points Histoire », Le Seuil, 1990.
M. Pacaut, Les moines blancs. Histoire de l’ordre de Cîteaux, Fayard, 1993.
3. Historiographie de la question :
Quatre grands débats historiographiques doivent être maîtrisés :
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La « mutation de l’an Mil » : G. Duby et ses disciples, influencés par le marxisme, ont
affirmé l’idée d’une rupture majeure des structures politiques et sociales (décomposition
de l’Etat) qui aurait aboutit à la naissance de la féodalité. Cette thèse a été contestée par
les « évolutionnistes » comme D. Barthélémy ou les « hyper-romanistes » comme K.-F.
Werner. Deux bons articles sont disponibles en ligne :
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Agrégation interne 2011. « Pouvoirs, Eglise et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et
de Germanie » (de la fin du IXe siècle à la fin du XIIe siècle).
C. Lauranson-Rosaz, « Le débat sur la mutation féodale, état de la question » (www.droit.uclermont1.fr/pages.../MutFeodebat.pdf).
Florian Mazel, Pouvoir aristocratique et Église aux Xe-XIe siècles. Retour sur la « révolution
féodale » dans l’œuvre de Georges Duby, Bulletin du Centre d’Etudes médiévales d’Auxerre,
HS n° 1, 2008 (http://cem.revues.org/index4173.html#tocto1n2).
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La construction de l’Etat : l’historiographie du XIXe siècle a longtemps considéré la
période comme caractérisée par « l’anarchie féodale » avant une « renaissance » de l’Etat
au XIIe siècle. Cette idée est aujourd’hui battue en brèche malgré l’échec réel de l’idée
d’Empire :
K.-F. Werner, « Les Robertiens » dans M. Parisse et X. Baral (dir.), Le roi de France et son
royaume autour de l’An Mil, Picard, 1992, p. 16-26.
P. Toubert, « Église et État au XIe siècle : la signification du moment grégorien pour la genèse
de l’État moderne » dans J.-P. Genet et B. Vincent (dir.), État et Église dans la genèse de
l’État moderne, Bibliothèque de la Casa de Velásquez, 1986, p. 9-22.
R. Folz, L'idée ďEmpire en Occident du Ve au XIVe siècle, Aubier, 1953.
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Le recouvrement de l’ecclésial et du social : l’importance du phénomène castral
(pouvoir laïc), sur lequel on a longtemps insisté, est actuellement relativisée au profit du
rôle des églises et des monastères (pouvoir ecclésiastique) au travers d’études
archéologiques (naissance du village) et anthropologiques (le don, les nécrologues …).
A. Debord, Aristocratie et pouvoir. Le rôle du château dans la France médiévale, Picard,
2000.
M. Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident
médiéval, 2005.
La Paroisse. Genèse d’une forme territoriale, Médiévales, n° 49, 2005. Une nouvelle
approche disponible intégralement en ligne (http://medievales.revues.org/3132).
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Le « Reichskirchensystem » ou « système d’Eglise d’Empire » en allemand : Les
empereurs ottoniens et saliens auraient voulu créer leur propre « Eglise d’Empire » en
installant, dans toute la Germanie, leurs évêques et leurs abbés pour se procurer des
revenus et asseoir leur domination face à une noblesse turbulente. T. Reuter a remis en
cause l’idée d’un contrôle aussi strict.
T. Reuter, « The Imperial Church System of the Ottonian and Salian Rulers : a
Reconsideration », Journal of Ecclesiastical History, 1982 (en anglais). Partiellement
accessible sur Google Livres dans Medieval Polities and Modern Mentalities, 2006, p. 325.
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