Session Janvier 2013 CONCOURS D`ADMISSION Pour le double

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Session Janvier 2013 CONCOURS D`ADMISSION Pour le double
Session Janvier 2013
CONCOURS D’ADMISSION
Pour le double diplôme Bac+5 Sciences Po Bordeaux - Université Mundiapolis
COMPOSITION EN FRANÇAIS SUR UN THEME D’ACTUALITE
A PARTIR D’UN DOSSIER
Durée de l’épreuve : 3h
Le dossier comporte 5 documents
Sujet : Au vu des documents du dossier et en vous aidant de vos
connaissances personnelles, vous indiquerez et analyserez, sous forme
d'une dissertation organisée, l’étendue et les limites de la liberté
d’expression au Maroc.
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Document 1
La liberté d’expression dans la nouvelle constitution
ARTICLE 10.
La Constitution garantit à l'opposition parlementaire un statut lui conférant des droits à
même de lui permettre de s'acquitter convenablement de ses missions afférentes au travail
parlementaire et à la vie politique. Elle garantit, notamment, à l'opposition les droits suivants :
- la liberté d'opinion, d'expression et de réunion,…
ARTICLE 25.
Sont garanties les libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes.
Sont garanties les libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et
artistique et de recherche scientifique et technique.
ARTICLE 28.
La liberté de la presse est garantie et ne peut être limitée par aucune forme de censure
préalable. Tous ont le droit d'exprimer et de diffuser librement et dans les seules limites
expressément prévues par la loi, les informations, les idées et les opinions. Les pouvoirs
publics favorisent l'organisation du secteur de la presse de manière indépendante et sur des
bases démocratiques, ainsi que la détermination des règles juridiques et déontologiques le
concernant. La loi fixe les règles d'organisation et de contrôle des moyens publics de
communication. Elle garantit l'accès à ces moyens en respectant le pluralisme linguistique,
culturel et politique de la société marocaine. Conformément aux dispositions de l'article 165
de la présente Constitution, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle veille au
respect de ce pluralisme.
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Document 2
Rabat, 29 déc. 2012 (MAP)
Le Maroc a "franchi de grands pas" dans le domaine des droits de l'Homme en adoptant l'an
dernier une Constitution avancée qu'il convient à présent de mettre en oeuvre de manière
optimale sur les plans institutionnel et de la société civile, a estimé samedi à M'diq le
secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Mohamed Sebbar.
Document 3
« Rachid Niny : Sa demande de liberté provisoire refusée »
[archive], Yabiladi, mis en ligne le 3 mai 2011.
Tout a commencé mardi 26 avril, quand deux membres de la police judiciaire se sont
présentés à 8 h au siège du quotidien, demandant à voir Rachid Niny, raconte le rédacteur en
chef du quotidien, Youssef Jajili. N’étant pas dans son bureau, Rachid Niny a été contacté par
téléphone et s’est présenté par la suite au siège de la police judiciaire. L’investigation a donc
débuté aux alentours de 11h du matin pour se poursuivre, jusqu’à 18 heures. Les questions
posées à Rachid Niny, ce jour-là, concernaient principalement certaines de ses chroniques où
il avait abordé l’institution de la DST et son directeur Abdelatif Hamouchi.
Jeudi 28 avril, vers 15h, deux autres membres de la police judiciaire se sont présentés dans les
locaux du journal, avec l’intention, cette fois, de procéder à son arrestation, précise Youssef
Jajili.
Selon le communiqué du procureur du Roi auprès de la cour d’appel de Casablanca, cette
arrestation fait « suite à des écrits publiés par le journal « Al Massae » qui critiquent la
marche des services de sécurité et accusent certaines personnalités publiques de violer la loi à
l'occasion de leur traitement de questions générales dont elles ont la charge ». L’arrestation
est due « en particulier » aux informations relatives « aux actes terroristes qu'[elles] mettent
en doute au point de demander l'abrogation de la loi anti-terroriste et la reddition des comptes
aux responsables supposés impliqués dans le montage de ces affaires ».
A l’origine de son arrestation, plusieurs informations abordées dans sa chronique « Chouf
Tchouf ». Au total, 9 numéros publiés durant le mois d’avril sont en cause. Rachid Niny s’y
exprime notamment au sujet de personnalités politiques dont Ilyass Omari et Fouad Al
Himma du Parti de l’authenticité et de la modernité.
Le journaliste et ancien directeur de publication du quotidien Al Massae, Rachid Niny, devrait
sortir, samedi 28 avril, de prison. Condamné à un an de prison ferme et 1000 dirhams
d’amende, Rachid Niny en détention depuis le mois d’avril 2011, a en effet purgé sa peine.
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Document 4
Lhaqed, un rappeur marocain qui a la haine
Abdelhak Najib Publié dans MarocHebdo le 04 - 06 - 2012
CONDAMNATION. Le rappeur Mouad Belghouat, alias Lhaqed, a été condamné, le 11 mai
2012, à un an de prison ferme par le tribunal de 1ère instance de Aïn Sebaâ, à Casablanca. Il
est accusé d'atteinte à l'image de la police marocaine.
À 24 ans, Mouad Belghouat s'est fait un sérieux nom de scène. Lhaqed, qui s'écrit en mode
sms Lhaqed, et qui veut dire, le rancunier ou encore l'enragé, le remonté, navigue entre
quelques jours de liberté et des mois de prison à Oukacha. En effet, après avoir purgé 4 mois
de prison pour agression d'un jeune lors d'une manifestation dans la rue en septembre 2011, il
est écroué de nouveau et condamné, le 11 mai 2012, à un an de prison ferme pour atteinte à
l'image de la police nationale. En moins d'un an, celui qui préfère qu'on l'appelle Lhaqed, est
devenu la célébrité contestatrice du moment. Créant le buzz sur la toile, des vidéos postées sur
Youtube, des clips confectionnés avec amateurisme et des centaines de milliers de fans.
Pourtant, à écouter son slam argotique, on est surpris par la banalité de ce qu'il égrène comme
phrases. Les chansons sont basiques et versent toutes dans un condensé de lieux communs sur
la misère ambiante, la corruption, le chômage, les entourloupes, les escroqueries, avec des
piques directes à l'adresse du pouvoir en place. Et une dent bien acérée contre les forces de
l'ordre. Rien Lhaqed à sa sortie de prison après sa première condamnation, Casablanca le 12
janvier 2012, de bien extraordinaire, ni de bien révolutionnaire. Il y a certes le style du
rappeur, sa capacité à mobiliser dans les réseaux sociaux, mais pas plus que d'autres chanteurs
de la musique dite urbaine, il n'a la force de galvaniser les troupes et de créer un mouvement
qui chamboule tout le paysage politique national. Lhaqed n'a pas cette envergure, mais
comme les Bigg et d'autres, il s'en prend à la police et dénonce la répression et l'injustice.
Chacun avec ses mots et son style, mais au fond, Lhaqed a voulu politiser à fond son rap.
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Document 5
Liberté de la presse
« Le classement du Maroc ne reflète pas la réalité du secteur »
Publié le : 16.11.2012 - 11h18 – MAP www.lematin.ma (extrait)
«Le classement occupé par le Maroc dans le domaine de la liberté de la presse ne reflète pas
la réalité quoiqu'il renvoie à des défis à relever», a estimé, jeudi à Rabat, le ministre de la
Communication, Porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Dans une intervention à la séance d'ouverture d'un séminaire international de deux jours
organisé par le Centre d'études et de recherche en sciences sociales (CERSS) en coopération
avec le ministère de la Communication, sous le signe «La liberté de presse à l'épreuve de
l'évaluation», El Khalfi a souligné que des rapports publiés ces deux dernières années, tout en
véhiculant «des détails imprécis», soulèvent «nombre d'interrogations», chose qui impose
d'adopter une approche de dialogue et de communication pour «promouvoir une image
reflétant la réalité de la liberté de presse au Maroc».
«Nous sommes dans le besoin d'une connaissance scientifique au sujet des rapports traitant de
la liberté de presse dans notre pays» a-t-il proféré, estimant que l'aboutissement de la mise en
place d'un environnement adapté à l'exercice du journalisme est également tributaire d'une
«appréhension scientifique» conciliant les différents aspects du secteur des médias.
El Khalfi a, d'autre part, mis en avant les efforts entrepris par le Maroc en vue du
développement de l'armature juridique régissant le secteur, en particulier pour ce qui est de
l'abolition des peines privatives des libertés, du renforcement du rôle de la magistrature outre
la mise sur pied d'un Conseil national de la presse, le but étant d'améliorer la déontologie du
métier. «Aucune démocratie ne saura avancer sans une presse libre et responsable», a-t-il
noté.
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