Mirage à Ras–Al–Khaimah -

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Mirage à Ras–Al–Khaimah -
TOURISME
M irage
à
R as – A l – K haimah
Un ado surfe sur les dunes de sable blond du désert. A 100 kilomètres de là, alors que le mercure
affiche plus de 40°C à l’ombre, une famille entière dévale l’une des cinq pistes de ski abritée par le
centre commercial doré “Mall of the Emirates” de Dubaï. Le plus grand port au monde s’enorgueillit
aussi de ses îles artificielles aux formes de palmier. A cette débauche d’extravagances dans les
Emirats Arabes Unis, Dubaï ajoute Burj al-Arab, l’unique hôtel 7 étoiles au monde ! Sans oublier
Burj al-Khalifa, obélisque de verre et d’acier qui domine insolemment la ville et le monde du haut
de ses… 828 mètres. Rien que le chiffre donne le vertige !
Gigantisme et démesure, luxe et rêve dans un Emirat qui a aussi connu le cauchemar ces derniers mois,
confronté à la crise immobilière. Abu Dhabi, son richissime voisin, l’a sauvé de la faillite en injectant
10 milliards de dollars, redonnant aujourd’hui une certaine sérénité aux milieux économiques.
Comme pour fuir les turpitudes liées au yo-yo de la finance, bien des habitants de Dubaï s’offrent
un week-end dans l’émirat voisin de Ras Al Khaimah. Cap au Nord-Est, en direction du détroit d’Ormuz.
Une heure d’autoroute au milieu des mornes sables pour se “mettre au vert” !
Un peu plus de cent bornes et Ras Al Khaimah apparaît, comme surgissant de nulle part.
Cité sans passé, sorte de génération spontanée d’un immobilier galopant. Des buildings-champignons
sur un sol aride et des chantiers de construction comme s’il en pleuvait ! Au risque de surprendre, Hilton a choisi pareil
univers. Un premier hôtel d’affaires, en centre-ville, mais aussi un “resort & spa” sur le bord de mer.
Aux 324 chambres d’un bâtiment principal coiffé de dômes qui s’éclairent en soirée de lumières psychédéliques
pour le métamorphoser en un palais des mille et une nuits, s’ajoutent 151 villas qui ont les pieds dans l’eau.
Marbre, écrans plats et décor raffiné dans des chambres de… 50 m² !
Les délices culinaires du monde s’offrent aux papilles parmi les douze bars et restaurants.
Sous la palmeraie reconstituée, rafraîchissante cascade de piscines
bleu intense où les jeunes couples britanniques en lune de miel
croisent les hommes d’affaires locaux et les membres de comités
d’entreprises venus d’Europe. Pendant qu’à la cuisine ouverte
du “Piacere del Gusto”, le jeune chef italien prépare avec amour
le “King Fish” tout juste pêché, on se presse autour des braises
du “Pura Vida”. Pièces de bœuf, morceaux choisis de mouton,
pilons de volailles et autres viandes grillées y sont servis sur
d’impressionnantes broches. Succulent !
A deux pas, sérénité et ambiance tamisée dans le luxueux spa,
fort d’un hammam traditionnel et de neuf salles de soins.
Ne
pas
, se priver
de désert !
Semblable oasis de bien-être se quitte à regret. Le 4x4 met le cap sur Sharjah. Sous un soleil de plomb,
le concepteur de la clim’ devient l’inventeur le plus génial au monde ! Sur la frange d’un ruban d’asphalte prêt
à fondre, un Emirati a troqué son chameau contre un quad. Et l’homme exhibe fièrement un faucon, présenté
comme le meilleur des chasseurs. Notre véhicule quitte la “route Madame” pour rejoindre une noria d’autres 4x4
aux couleurs de Travco. Opération “safari”. Pneus dégonflés pour tout le monde, moteur surgonflé pour le luxueux
Hummer, le tout-terrain des milliardaires, qui se joint à la fête. Le grand manège peut débuter ! Côté émotions,
imaginez un rien de “montagnes russes”, presque du “grand huit” et quasiment de l’auto tamponneuse. Séquence
frissons dans le désert. La colonne mécanique croise une paisible caravane de dromadaires sauvages qui disparait
très vite derrière une dune. Le temps d’une halte, quelques uns s’essayaient au surf des sables, dévalent la pente
dans de grands éclats de rire. Faute de télésièges, la remontée se révèle moins amusante… Le couchant embrase
d’orangé le flot de dunes qui court jusqu’à l’horizon. Superbe image. La nuit tombée, le dîner se partage auprès des
tentes bédouines, avec la voûte céleste pour plafond.
Le lendemain, retour à Dubaï par l’autoroute où le camélidé sauvage s’aventure parfois sans crier gare. Le temps
d’une brève traversée, voire d’une halte... Visible à 95 kilomètres à la ronde, l’aiguillon argenté du Burj Al-Khalifa
semble planté dans le ciel d’azur. Imaginez 160 étages, qui ont nécessité 330.000m3 de béton, 39.000 tonnes
d’acier et 142.000m² de verre. L’aluminium utilisé est équivalent à celui de cinq avions géants Airbus A380.
Inauguré en janvier dernier après six ans de travaux, le gratte-ciel abrite plus de 1.000 appartements, des
bureaux dans 49 étages et, à sa base, un luxueux hôtel. Il trône sur un lac artificiel de 12 ha (dont les fontaines
musicales offrent chaque soir un prodigieux spectacle) et cohabite avec “Dubaï Mall”, le plus grand centre
commercial du monde. Ici, les plus prestigieuses griffes sont sorties. Le rouge et noir du resto (cocorico !)
Hédiard traduisent la gastronomie française.
Quittons “La Mecque du shopping” pour traverser la ville et rallier “Palm Jumeirah”, archipel artificiel baigné
par les eaux du golfe Persique. Imaginez ce palmier cerné d’une auréole de cinq kilomètres de diamètre.
Le tronc, long de deux kilomètres, est relié au continent par le “Gateway Bridge”. Il réunit des voies routières
rapides, un train monorail. Un tunnel sous-marin, à l’extrémité du palmier, dessert l’île centrale où trône
le majestueux hôtel Atlantis et ses 1.500 chambres. Près de 5.000 villas, appartements et marinas de luxe
émergent de ce “palmier” né du sable dragué au fond de la mer. Partie intégrante de “Palm Jumeirah”,
Burj Al-Arab. Comme flottant sur les eaux d’un bleu profond, le seul hôtel 7 étoiles de la planète prend la forme
d’une voile de boutre arabe. D’un blanc étincelant en journée, le building se pare des couleurs de l’arc-en-ciel
la nuit venue. Comme s’il en était besoin, lui qui compte trente types de marbre noble décorés à la feuille d’or
22 carats. Dubaï justifie son titre de “perle des Emirats” !
Philippe Ramond
S achez-le
,
 G éographie
!
Les Emirats Arabes Unis comptent sept émirats :
Ras Al Khaimah, mais aussi Dubaï, Abu Dhabi, Sharjah, Ajman,
Umm al-Qaïwaïn et Fujairah.
Les émirats sont parmi les plus importants exportateurs de pétrole.
Les principales réserves pétrolières et gazières se trouvent dans l’émirat
d’Abu Dhabi, sachant que Dubaï, capitale économique, s’est tournée vers
d’autres ressources comme les nouvelles technologies, les ports francs
et le tourisme de luxe.
 Y aller
• La compagnie Emirates, depuis Roissy-CDG,
permet de rallier Dubaï en 6h30 à bord du nouveau
et très confortable A380 (y compris en classe éco).
Vol direct quotidien.
Infos et réservations : www.emirates.com/fr/french
et dans les agences de voyages.
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 Y séjourner
• Hilton Ras Al Khaimah
Tél. +971(0)7.288.8888. Fax. +971(0)7.288.8889.
E-mail : [email protected].
A partir de 170€ la chambre de 2 personnes avec petit déjeuner.
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 S y détendre
• Travco Desert Safari, 100€ par personne.
Les réservations s’opèrent auprès de l’hôtel Hilton.
 Q uand partir
La meilleure période pour voyager dans les pays du golfe Persique s’étage
de novembre à fin avril. Les températures sont agréables en journée et
les nuits fraîches. La chaleur est intense de fin avril à fin octobre,
avec des 50°C sous abri qui n’ont rien d’exceptionnel.
Heureusement, l’air conditionné est omniprésent.
 G uide
• Lonely Planet, Dubaï en quelques jours, 160 pages, 9,95€.
• Petit Futé Dubaï, 16€.