Ethan Frome - Centre Bobillot
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Ethan Frome - Centre Bobillot
N°8 juillet 2001 Le petit journal qui fait «le joint » entre les médecins et les pharmaciens du réseau TSR87 Rédacteur en chef : MOREAU D. Comité de rédaction : BIDA C. BOYE S. CHANTEGROS L. CHENEBY C. CHEVALIER C. CLEMENT B. COGNARD P. DE LA BURGADE B. FERIAL M.L marraine du petit journal GALINAT D. GASNIER. JAUBERT LAFON S. LOMBERTIE E.R. parrain du petit journal MERCIER G. SALVETTI JM. VILLEGER P. A l’occasion de la venue de Nicole MAESSTRACI, présidente de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et les Toxicomanies, le 15 mai 2001, le président de TSR87, Pierre COGNARD a participé au forum «la citoyenneté en actes ». Ce forum devait réunir les acteurs de terrain de lutte contre les drogues, illégales ou légales, en vue d’une meilleure coordination. « Le Joint »vous rapporte les propos de Pierre COGNARD qui a pris la parole pour témoigner des difficultés des médecins et des pharmaciens face au patient toxicomane et poser la question de «la difficulté de la coordination des soins ». Le projet de T.S.R. 87 (toxicomanie Soins Réseau 87) est d'assurer la cohésion des professionnels de santé du département vis-à-vis des soins aux toxicomanes (cette Association regroupe des médecins et des pharmaciens). Ceci se fait par : - l'information auprès des médecins et pharmaciens de ville (le journal le joint). - par la formation volontaire (les soirées du réseau ). - par l'échange entre professionnel. - par la promotion des actions de prévention (notamment des complications liées à ce comportement vis à vis de la transmission des virus Sida et Hépatites B et C). Secrétaire : DUCOURET S. BUISSON.M. Bonnes vacances ! Or après un travail de bientôt 6 ans, le partage de nos expériences permet de pointer deux difficultés que nous savons existantes dans d'autres départements. Première difficulté : le nomadisme des patients et donc le problème des poly prescriptions. Deuxième difficulté : l'analyse de notre pratique associative nous a aussi permis de mettre à jour la difficulté d'établir un état des lieux départemental, tant les informations, nombreuses apparemment, sont retenues au sein de commissions et institutions diverses... 1) Première difficulté : le nomadisme des patients et le problème des poly prescriptions Si la loi n'a toujours pas choisi entre répression et guérison l'avènement du Sida a fait émerger la notion de responsabilité sociale du toxicomane, voir de comportement addictif et de ses conséquences en matière de santé publique. Le soigné et le soignant y ont gagné un double protocole médicamenteux de substitution : SUBUTEX et METHADONE. De substitution... et non pas de sevrage comme trop ont voulu croire ou laissé dire. De fait le contact soigné soignant s'est étoffé avec diminution des overdoses, diminution de la prévalence du VIH avec 74000 patients substitués par mois en 1999 et un détournement faible d'environ 15 %. De fait le contact soigné /soignant s'est étoffé mais la confiance existe rarement entre les acteurs du " colloque singulier ". Le soignant a toujours peur d'être manipulé : « Le patient qui est en face de moi, n'a-t-il pas d'autres prescripteurs, n'a-t-il pas d'autres ordonnances avec des dosages différents pour le produit que je vais prescrire ? Le patient ne fait-il pas plusieurs pharmacies etc... ? » Voilà les questions que se pose le médecin ou le pharmacien, seul face au patient, face à l'ordonnance. Or il y a un moyen simple de rétablir la confiance, de permettre un travail en réseau, une véritable coordination des soins de substitution sur le terrain afin d'éviter nomadisme et polyprescription, car il nous faut pouvoir savoir, si notre relation est saine entre soignant/soigné : Pour cela, il faut que nous puissions avoir une réponse des organismes centralisateurs du type de la C.P.A.M. qui ont la trace des polyprescriptions, et polyprescripteurs. La pratique autant que l'éthique nous interrogent sur la non utilisation d'un moyen existant d'une bonne dispensation des soins. Il faut que nous puissions interroger et avoir une réponse rapide auprès des caisses afin de donner des soins de qualité. Ce n'est pas le produit qui est en jeu, c'est notre relation, notre rapport entre soignant/soigné. Cette information essentielle que détiennent les caisses permettrait d'apaiser cette tension qui existe dans la relation aux toxicomanes. Cette information permettrait un suivi thérapeutique plus serein, donc de qualité ceci aussi bien en médecins de ville qu'en officine. 2) Deuxième difficulté : L'analyse de notre pratique associative nous a aussi permis de mettre à jour la difficulté d'établir un état des lieux départemental tant les informations nombreuses apparemment sont retenues au sein de commissions et institutions diverses... Nous n'avons toujours pas la possibilité dans notre pratique de connaître les chiffres qui nous permettraient une meilleure évaluation de nos actions, et de permettre tout simplement de mettre en place des actions de prévention. Sans chiffre, il nous semble dangereux de nous engager sur le simple ressenti de nos adhérents dont nous rappelons qu'ils sont plus d'une centaine. Nous vous remercions de votre écoute et désirons continuer avec vous le travail de réseau et particulièrement concrétiser les réponses à nos difficultés. Propos recueillis par le bon docteur M.. auprès de P.C. A partir de ce numéro nous vous proposons une palette de produits utilisables par les toxicomanes, Aujourd’hui « le GHB » Le Gamma hydroxybutyrate est un narcotique réservé à l'usage hospitalier et vétérinaire. Découvert par H. Laborit au début des années 60, il a été utilisé dans le traitement de l'insomnie et la narcolepsie. Actuellement, il est utilisé comme adjuvant anesthésique en chirurgie et obstétrique sous forme de Gamma OH ® Le GHB est une drogue endogène présente naturellement dans le cerveau où elle est synthétisée à partir de l'acide GABA amino butyrique. Il agit sur les récepteurs de dopamine, surtout ceux de l'hypothalamus. Cette région du cerveau contrôlant l'hypophyse, qui agit à son tour sur la production d'oestrogène et d'androgène, donnerait au GHB un rôle d'excitant sexuel. Ces effets aphrodisiaques seraient plus marqués chez les femmes. Depuis quelques années, le GHB est utilisé dans le cadre festif des raves party pour ses effets relaxant et désinhibant. Il se présente sous 3 formes ⇒une poudre floconneuse très soluble ⇒un liquide incolore et inodore ⇒ en capsule à dissoudre dans l'eau Le prix de vente est d'environ 600 frs les 100 gr. Les effets varient en fonction de la dose absorbée par voie orale (rarement injectée). Ils apparaissent 10 à 20 minutes après la prise, atteignent leur maximum en 60 minutes et persistent à peu près 2 heures. •A faible dose (1 gr). Les effets sont comparables à ceux de l'ecstasy, d'où le nom de «liquid Ecstasy » attribué au GHB : empathie intense, sensualité, euphorie, désinhibition •A dose plus forte (de 2 à 4 gr) Vertiges, étourdissements, incohérence verbale, perte de coordination motrice, somnolence. Si le consommateur résiste à l'endormissement, le GHB peut agir de façon paradoxale, comme un euphorisant et un excitant puissant. Enfin, il peut apparaître une perte de conscience pouvant aller jusqu'au coma avec dépression respiratoire et crise d'épilepsie. L'association GHB + Alcool (même à faible dose) est particulièrement dangereuse accroissement de l'ébriété, coma profond avec amnésie. Pour les mêmes raisons, les mélanges GHB + psychotropes (opiacés ou benzodiazépines) sont tout aussi périlleuses. Un usage quotidien et répété du GHB peut entraîner un état dépressif et troubles mnésiques. Hors du cadre des raves party, le GHB peut aussi avoir un usage criminel d'où son nom de « Date rape drug » (drogue du rendez-vous du viol) ou de « Easy girl » (fille facile). Les propriétés de la molécule : amnésie, somnolence ébrieuse, court délai d'action, ainsi que sa présentation : poudre très soluble ou liquide incolore et inodore, peuvent être facilement introduite dans une boisson qui sera consommé par la future victime. Agissant rapidement, le GHB est difficilement détectable, il s'élimine en 10 à 12 heures, ses métabolites finaux étant l'eau et le gaz carbonique par la voie respiratoire. Plusieurs cas de viol sous GHB ont été décrits aux USA, de très rares cas en France. Le flunitrazepam (Rohypnol®) qui semblerait avoir les mêmes effets (somnolence et amnésie) aurait la préférence des délinquants. Actuellement, certains sites Internet donnent la « recette » pour fabriquer de façon artisanale du GHB chez soi relativement facilement Sources: ⇒Drogue info service « fiche GHB » ⇒ « Le GHB, la drogue dont on meurt en lisant les journaux » revue Asud n° 18 2000 ⇒Dictionnaire Vidal 2001 ⇒Savoir plus, risquer moins. Le livre d'information Edition 2000 S.J.M. Spéciale info : Suite au comité départemental de suivi des traitements de substitution de la toxicomanie réuni le 16 mai 2001,nous avons été informé que les caisses enquêtent autour du nomadisme en matière de substitution. Un projet de lettre, en cours d’élaboration, a été présenté par les représentants de la CPAM.Il aurait été présenté aux représentants des ordres des médecins et des pharmaciens. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés. Prochaine réunion du réseau TSR87 : Le vendredi 28 septembre 2001 avec Lionel GIBIER Praticien hospitalier, Psychiatre des Hôpitaux, chef de service du CSST Port Bretagne au CHRU de Tours. Si vous voulez rencontrer un praticien de terrain, réservez votre soirée ! En cas d’urgence, après les heures d’ouverture du centre BOBILLOT05.55.34.43.77, téléphonez à HENRY-EY BAS au CH Esquirol 05.55.43.12.45 Si vous voulez poser des questions sur les traitements de subsitution et la prise en charge des patients, ou émettre votre point de vue, écrivez nous au siège de l’association TSR 87 : 16, avenue Garibaldi 87000 LIMOGES nous vous répondrons et publierons vos remarques. Seules les initiales seront publiées.