la tranchée des espoirs
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la tranchée des espoirs
LA TRANCHÉE DES ESPOIRS LA TRANCHÉE DES ESPOIRS LA TRANCHÉE DES ESPOIRS Fiche artistique Fiche technique Un film réalisé par : Jean-Louis Lorenzi Produit par : Jean-Luc Michaux Scénario : Jean-Louis Lorenzi et Thierry Bourcy Musique Marc Marder (Éditions musicales King Movies) Avec : Sylvaine : Christiana Reali Delpeuch : Jean-Yves Berteloot Saint-Jean : Bruno Putzulu Hornoy : Luc Antoine Diquero Zeph : Jean-Jérôme Esposito Boehm : Bruno Lochet Wegel : Christian Vadim Auxence : Julien Baumgartner Willy : Benoit Giros Castellini : Daniel Carraz Brauner : Patrick Meeus Landrock : Mathias Mlekuz Zadek : Jorg Schnass Jörn Cambreleng Julien Lambroschini Eddy Costa Emmanuel Gayet Les enfants : Geordy Monfils Martin Lorenzi Canis Crevillen la tranchée des espoirs Le Festival de Luchon 2003 A décerné à La Tranchée des espoirs : Le prix du public Le prix du meilleur espoir masculin (Jean-Jérôme Esposito) Et le Prix de la meilleure musique (Marc Marder) Photos France 2 : Laurent Denis et Pierre Guibert Supplément à France 2 hebdo n° 45 Edité par la Direction de la Communication de France 2 - 7, esplanade Henri de France 75907 Paris CEDEX 15 Rédaction : Diane Ermel - Conception : Stephanie Kac - Chef du service des éditions : Marie-Jo Fouillaud - Directrice de la communication : Christine Delavennat - Directeur de la publication : Marc Tessier - Impression OPAG N° ISSN 0335 518 - N° Commission paritaire : 1372D73 TV - octobre 2003 Contact presse : France 2 : Véronique Hallu 01 56 22 52 52 Fiction France 2 Laurence Bachman Delphine Wautier Fiction Arte France Pierre Chevalier Une production Native Avec la participation de France 2 et Arte France Avec le concours du Centre National de la Cinématographie De la Procirep et de TV5 Monde Photos DR, Native, France 2/ Laurent Denis. Dialogues : Jean-Louis Lorenzi et Thierry Bourcy en collaboration avec Béatrice Rubinstein Producteur exécutif Annick Ouvrard Directeur de production Chantal Journet Administrateur de production Ludovic Eyrolle Secrétaire de production Sylvie Huron Régisseur général Jean-Marc Gullino 1er assistant réalisateur Jacques Pozzalo Mise en scène Victor Galey Scripte Sophie Matalou Directeur de la photo Olivier Gueneau 1ers assistants opérateurs Pauline Coste, Sylvie Petit Technicien vidéo Sergio Fernandes Making Off Vincent Lorenzi Chef opérateur du son Antoine Ouvrier Chef opérateur du son mixage Ludovic Maucuit Chef maquilleuse Elyane Hardy Chef coiffeuse Anny Arguedas Décorateur/Ensemblier Dominique Coste 1er assistant décorateur Gabriel Botcherby Chef monteur image Claude Ronzeau Chef monteur son Benoît Alric Bruiteur Philippe Penot Détection Edouard Murcier Ingénieur du son bruitage/post synchronisation Alain Cure Etalonneur Laurent Desbrueres Post-production Catherine Belloeil-Gagneux - SFP « Tu as quitté ton champ… » L'ossuaire de Verdun — En visite avec mon fils. J'essaie de reconstituer le visage de tous ces noms gravés dans la pierre. Corps cassés, coupés, mordus par la mitraille, pourris par la vermine. Cœurs brisés par tant de chagrin, de solitude et de peur, ils nous demandent le silence pour oublier l'horreur. Leurs guinguettes au bord de Marne se sont transformées en tranchées et ils n'ont jamais vu de jolies femmes sur le Chemin des Dames... Blond et la bouche pleine de bière, tu reposes à présent sous ce gazon coupé, au côté de ton frère Noir ébène, chasseur de fauves au Sénégal. Tu as quitté ton champ et ton carré de vigne et pendant cinq ans tes moissons furent meurtrières et tes vendanges sanglantes. Ce film est dédié aux quelques Poilus toujours vivants. Jean-Luc Michaux Producteur Fraternité C’était hier. C’était la guerre de 14. Pour la plupart d’entre nous cette histoire parle d’un père, d’un grand père. Tout cela est si proche et pourtant si vite oublié. Sauf quand la télévision se donne pour mission de garder la mémoire d’un peuple, qui plus est lorsqu’elle est de service public et qu’elle offre son magnifique support d’expression à des fictions qui inspirent la réflexion et le débat. La fraternisation dans les tranchées n’avait jamais été abordée jusqu’ici. Il s’agit là d’une fable contre la guerre incarnée par 12 camarades et leur « mère ». Six Français face à six Allemands, que j’imaginais comme des frères jumeaux, des êtres qui se renvoient leur propre image, nous montrant à quel point la guerre est intolérable. Ce film est le troisième volet d’un triptyque produit par Jean-Luc Michaux avec France 2, que j’ai réalisé, dont les titres pourraient être, LIBERTÉ avec La Colline aux Mille Enfants et la persécution des juifs par les nazis, ÉGALITÉ avec L’Orange de Noël et l’école laïque obligatoire, et FRATERNITÉ avec La Tranchée des espoirs. Jean-Louis Lorenzi Réalisateur editos Des soldats et des hommes Des soldats quelque part en France, l’été 1918, des hommes exténués par quatre années de conflit, de sang, de boue, de mort, ou de jeunes recrues abasourdies par l’horreur qu’elles découvrent ; des Français, des Allemands, chacun dans leur tranchée, juste séparés par quelques mètres, et à proximité, une ferme à moitié détruite où demeure une femme, seule. Nous sommes presque à la fin de la guerre, nous le savons, mais eux bien sûr, l’ignorent, même si les plus informés le pressentent. Pendant une parenthèse que tous savent éphémère, ils vont apprendre à se connaître, à se parler, et tout simplement cesser d’être des soldats pour redevenir des hommes avec leurs rêves et leurs espoirs. Merci à Jean-Louis Lorenzi, (réalisateur et co-scénariste avec Thierry Bourcy et la complicité de Béatrice Rubinstein), à ses merveilleux comédiens (qu’on ne peut tous citer), et à Jean-Luc Michaux (le producteur), de nous mener à leur rencontre. Laurence Bachman Delphine Wautier Direction de la Fiction France 2 Résumé Juin 1918. A la suite d’un bombardement, dans un bout de tranchée perdue, six soldats français, six poilus gavés d’horreur, sont coupés du reste du front. En face d’eux, six soldats allemands, eux aussi provisoirement coupés du reste de leur armée. Les deux tranchées sont distantes d’une cinquantaine de mètres. Entre les deux, un énorme obus de 450 s’est planté en terre sans exploser, et il va bien falloir le désamorcer. C’est alors le début d’une trêve entre les deux camps, malgré un lieutenant va-t-en guerre qui pense à ses médailles, malgré deux brutes qui rêvent de s’entretuer. Une trêve improbable qui prend peu à peu et comme à rebrousse-poil l’allure d’une fraternisation. Non loin de là, dans une ferme à moitié démolie par les obus, tout aussi folle et tout aussi paumée que les soldats, une femme attend son homme qu’elle refuse de croire mort au front. Entre ces rescapés, ces quelques morts en sursis, va se nouer, le temps d’une parenthèse, une histoire d’amitié, de fraternité et d’amour, comme un pied de nez à la guerre, comme l’affirmation dérisoire et tenace d’une irrépressible espérance en l’homme. « Un film choral » Delpeuch Jean-Yves Berteloot Pour notre plus grand plaisir, on retrouvera souvent Jean-Yves Berteloot sur France 2. Dans Faites le 15, où il dirige une équipe de médecins urgentistes, et dans deux films produits par Jean-Luc Michaux : La Ronde des Flandres et La Tranchée des espoirs où il interprète un poilu. Entretien. Qu’avez-vous pensé du scénario à la première lecture ? J’ai ressenti toute l’humanité qui se dégageait de ces soldats. A travers les lettres qu’ils reçoivent et celles qu’ils écrivent, on en découvre toujours plus. Leurs cœurs s’ouvrent sous des dialogues au cordeau. Et puis, j’ai aimé aussi cette tentative de fraternisation entre Français et Allemands oubliés de tous sur un bout de front. Traiter la Première Guerre Mondiale sous cet angle me paraissait à la fois juste et moderne. Ce genre de situations a existé en 14 et plus récemment aussi. D’ailleurs, le film No man’s land de Danis Tanovic traite quasiment de ce sujet, mais pendant la guerre en Bosnie. Et que saviez-vous de cette guerre ? Mon grand-oncle me racontait, enfant, les souvenirs qu’il en avait et surtout comment il avait été sauvé in extremis d’une charrette emportant des cadavres vers la fosse commune. Blessé, il avait été ensuite amputé à l’hôpital. Beaucoup plus tard, j’ai lu Le Feu d’Henri Barbusse, À l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque et Nous étions des hommes de Frédéric Manning. Dans ces textes, souvent nourris de témoignages, j’ai découvert plusieurs situations similaires à celles de La Tranchée des espoirs. Et, aussi, ce ton insolite, qui permet de désamorcer l’horreur — si l’on peut dire. Le ton, le recul, mais aussi cette femme, Sylvaine, symbole de liberté… De liberté, d’espoir, de paix… Elle réveille chez ces hommes toutes sortes de sentiments et de désirs, eux qui n’ont pas connu l’amour, sous aucune forme, depuis bien longtemps. Elle fait écho à la femme qu’ils ont quittée, à celle qu’ils imaginent… et pourquoi pas à leur mère. En même temps, elle cristallise cette tentative de fraternisation en donnant à manger aux Allemands et aux Français, indifféremment. Elle ramène un sentiment de fête, un peu de vie, dans leur cœur. Comme une parenthèse enchantée ? Oui et aussi pour ces hommes, oubliés de la guerre, la possibilité de réfléchir à leur situation. Qu’est-ce que je fais là ? Est-ce que je retourne me battre ? Qu’est ce que je vais faire après la guerre ? Y aurat-il un après ? Chaque personnage a une réponse différente. Ce en quoi La Tranchée des espoirs est un film choral, chaque rôle a son importance. Le vôtre tout particulièrement… Pas plus que les autres, disons que Delpeuch représente l’œil à travers lequel le spectateur suit l’histoire. Il est à la fois observateur et meneur ; réservé et décidé. Il se révèle un héros sans avoir cherché à le devenir. Son bon sens paysan le guide pour aider cette bande de poilus à s’en sortir et pour rester en accord avec sa morale. Je me suis pris d’amitié pour lui et, au dernier jour de tournage, j’ai été abattu de devoir le quitter. Pourtant c’était un tournage un peu physique et … boueux, non ? Oui, souvent on avait vingt centimètres de mortier qui collaient aux chaussures. Le jour du match de foot, on a d’ailleurs bien rigolé parce que la seule solution était de se vautrer dans la boue. Le soir, on sentait nos muscles ! Mais, même ces moments-là étaient sympas car il y avait une grande cohésion dans ce groupe d’acteurs. Sauf, peut-être le premier jour, où on s’était tellement pris au jeu que Français et Allemands déjeunaient à distance à la cantine. « Un symbole de vie » Sylvaine Cristiana Reali Loin de l’héroïne romantique, de la jeune première, ou de la femme idéalisée, Cristiana Reali s’offre comme on n’aurait jamais pu l’imaginer… « Sylvaine représente un symbole de vie, une force. Elle aime la foule, les bals et les gens et, d’après ce qu’elle dit, cela lui a valu une réputation de fille facile ainsi que le surnom de « la guincheuse ». Si la vie de fermière avec Anselme, son mari, a calmé un peu son tempérament, la guerre la laisse totalement isolée. A tel point que Sylvaine prend l’habitude de parler à la Vierge ou plutôt de la supplier jusqu’à l’invectiver, quand elle ne répond pas à ses attentes. Son mysticisme pallie sa solitude jusqu’au jour où, grâce à Delpeuch, elle échappe à la bestialité d’un Allemand et accepte la présence des soldats français. En fait, je pense qu’elle se sent même rassurée de les savoir là. Même si, à ses yeux, leur présence concrétise l’horreur de cette guerre et le peu de chance qu’elle a de revoir son mari. Eux trouvent, chez cette paysanne, un peu de protection et de réconfort dont ils manquent autant que de victuailles. Elle représente toutes les femmes que ces soldats ont laissées au pays. Elle cristallise tous leurs fantasmes, elle qui a occulté depuis si longtemps sa féminité. Elle, dont le désir sous le regard énamouré du jeune Auxence, renaît. Mais il renaît pour un autre, un paysan, un homme. » Portraits des soldats Les Français et Gustave Hornoy (Luc Antoine Diquero) Pierre Delpeuch (Jean-Yves Berteloot) Surnommé aussi Corrèze, Delpeuch est un paysan, de 40 ans qui a quitté sa ferme et sa femme, la jolie institutrice, Cécile. A son contact, il s’est cultivé et a acquis une conscience politique, révélant des qualités de meneur et un charisme indéniable. Il rêve à son retour au pays auprès de sa Cécile et de son fils. Il voudrait souffler un peu, « maintenant que les Américains sont là ! » : c’est le premier à trouver la situation absurde. Le Lieutenant SaintJean (Bruno Putzulu) Il croit en l’armée, elle est dans sa famille depuis plusieurs générations. Il rêve d’un fait d’armes héroïque et d’une médaille avant l’armistice. « C’est un faible qui a peur que ça se sache », pense Delpeuch. A 30 ans, sa vie personnelle a l’air d’être un désastre, il semble que sa femme le trompe, elle le lui avoue à demi-mot dans sa dernière lettre. Auxence Memling (Julien Baumgartner) Jeune bleu de 18 ans, Auxence a grandi à Paris car ses parents ont fui l’Alsace lorsqu’elle est devenue allemande. Il y passe toutefois ses vacances et voit cette région comme un pays à reconquérir. Sur le front, en quelques semaines, cet adolescent va devenir un homme et tomber amoureux pour la première fois… A 37 ans, Gustave est le poilu type, courageux et râleur. Originaire de la Sarthe, il a laissé là-bas sa petite femme qu’il adore. Aujourd’hui cet équarisseur, dans le civil, rêve de monter une petite entreprise de transport et de quitter ce métier de sang et de mort qu’il ne se sent plus capable d’exercer après cette guerre. Zéphirin Biron — dit Zéph (Jean Jérôme Esposito) Ce comédien de 28 ans, venu de Marseille, trouve dans les tranchées et les conditions extrêmes de la guerre le plus beau rôle de sa vie... celui de la fraternité. Il déclame Cyrano sans accent, Goethe dans le texte et son humour n’a d’égal que sa gouaille directement issue de la Cannebière. Dans la ville phocéenne, il a laissé sa sœur Marjolaine et la promesse d’une tournée dans un vaudeville. Ange Castellini (Daniel Carraz) Solitaire, peu causant, son aspect taciturne le rend inquiétant. Il ne parle que quelques mots de français et à 25 ans, il arbore déjà la Croix de Guerre. Il est le seul, à part le lieutenant, à continuer à se battre. C’est un guerrier. D’autant plus motivé qu’il cherche à venger son compatriote Corse, mort dans la tranchée. Les Allemands Karl Brauner (Patrick Meeus) Originaire de Cologne ce célibataire de 32 ans aurait tendance à l’embonpoint tant il est gourmand. Cheminot sur la ligne Berlin-Paris, il vit entre deux pays. Un privilège qui lui permet d’apprécier les théâtres et la douceur de vivre en France. Il raconte, d’ailleurs, à Zéph son souvenir émerveillé d’une représentation à la Comédie Française. Hans Zadek (Yorg Schnass) A 28 ans, valet de chambre dans le civil, Hans n’est pas mécontent de cette guerre qui lui a fait quitter son service. Il ne croit pas en la fraternisation qui l’oblige à remettre ses principes en question. Ernst Wegel (Christian Vadim) Professeur de philosophie à Mayence, à 25 ans, Ernst est animé par un tel sentiment patriotique qu’il convainc son jeune frère de s’engager à ses côtés. Il le verra se faire tuer sous ses yeux. Depuis, il ne croit plus en rien mais est incapable d’abandonner l’espoir qu’il place en l’homme. Christian Reinicke (Benoît Giros) Ludwig Boehm (Bruno Lochet) Cet agriculteur costaud de 35 ans travaille à la ferme familiale en Basse-Saxe. Bon soldat comme il est bon paysan, il fait la guerre avec patience et courage. Il partage avec Delpeuch le même souci des récoltes et du respect de la terre. Il ne sait dire qu’une phrase en français : « Quelle konnerie la guerre ». Christian est l’autre Alsacien, celui dont la famille s’est accommodée du gouvernement allemand. A 22 ans, il a suivi une formation de musicien et est devenu violoncelliste. Avec Auxence, ils se souviennent de leur région et chantent la petite chanson d’enfant que tout Alsacien connaît. Johan Landrock (Mathias Mlekuz) Serrurier à Wuppertal, ce grand costaud de 24 ans est aussi primaire qu’il en a l’air. Brutal et incapable de remettre en question ses convictions guerrières, Il n’a ni ami ni famille. Et, comme n’importe où au monde, la brutalité doublée de stupidité transforme certains hommes en bête sauvage.