120 ans de Gaumont - Médiathèque Marcel Pagnol d`Aubagne
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120 ans de Gaumont - Médiathèque Marcel Pagnol d`Aubagne
Une sélection de la médiathèque d’Aubagne Été 2015 120 Ans de Cinéma 120 ans pour Gaumont. Douze décennies depuis que Léon Gaumont prend les rênes du Comptoir Général de la Photographie, croit en l’avenir du Cinématographe, fabrique à son tour des appareils de projection et commence sa production de films de fiction. Gaumont a éveillé des vocations, bravé des plateaux de tournage périlleux, mis en lumière des stars, affronté des box-offices et des critiques pour faire rêver et divertir les spectateurs de ses salles de cinéma. L’Argent. Marcel L’Herbier. 1928. France Modeste aviateur en quête de gloire, Jacques Hamelin reçoit un ami journaliste, Huret, qui lui propose de le présenter à Nicolas Saccard, un banquier réputé opulent, en fait au bord de la ruine. Celui-ci, qui cherche un moyen de renflouer son établissement, a l'idée d'organiser un raid transatlantique qui devrait faire date. Hamelin voit là l'occasion inespérée de faire fortune et de prouver ainsi son amour à sa jeune épouse, Line... En regardant ce film, on a l'impression que le monde de la finance n'a pas changé depuis 1928, face à l’appât du gain, l’être humain passe au second plan. En effet, Saccard n'hésite pas à entretenir la rumeur de la mort d'Hamelin pour profiter de sa résurrection, au mépris de la douleur causée à sa femme. M le Maudit. Fritz Lang. 1931. Allemagne Berlin est en proie à la panique : un tueur de petites filles sévit dans la cité et la police ne parvient pas à le capturer. Les enfants font des comptines sur le maniaque, tandis que les autorités placardent des avis, offrant une importante récompense à quiconque fournira des informations utiles à son arrestation. L'hystérie et la paranoïa règnent, si bien que les soupçons et les dénonciations farfelues se multiplient. L’inspecteur Lohman est chargé de l’enquête, des méthodes scientifiques son employées, mais cela ne suffit pas à rassurer les citadins. Plus qu'un film policier, c'est une enquête minutieuse et ingénieusement mise en scène, doublée d'un plaidoyer pour une vraie justice opposée à l'éternelle vindicte médiatique et émotionnelle à l’aube de l’ère nazie. Allez coucher ailleurs. Howard Hawks. 1949. Etats Unis Après la seconde guerre mondiale, en Allemagne, un officier français, Cary Grant, doit partir en mission avec, Anne Sheridan, américaine, militaire elle aussi. Après avoir joué à « qui aime bien, châtie bien », ils s’avouent leur amour et se marient. Mais, lorsque le lieutenant Gates doit regagner les Etats-Unis, les ennuis commencent pour le couple. En effet, la loi américaine a prévu le rapatriement des épouses de guerre mais non celui des maris. Il leur faut alors trouver un subterfuge. Howard Hawks a une particularité bien à lui dans ses comédies : les femmes sont à l’image des hommes. Elles ont du bagout, ont des manières masculines et prennent bien souvent le dessus sur l’homme qui devient le dindon de la farce. Le scénario contient un bon nombre d'idées ingénieuses, que ce soit dans le traitement de la guerre des sexes, ou dans des situations cocasses, exploitées judicieusement par le réalisateur. Howard Hawks signe avec ce film une comédie aussi charmante que fine et drôle. Du Rififi chez les hommes. Jules Dassin. 1954. Etats Unis Tony Le Stéphanois est sorti il y a quelque temps de taule. Il est tubard et raide côté oseille. « Son aminche Jo le suédois vient le sortir d’une partie de poker où il s’est fait repasser par trois caves son dernier fifrelin. Jo le voyant dans la panade lui propose un coup pour se refaire. Dans un troquet il lui présente Mario Ferrati un rital sapé façon milord qui lui propose de se faire la vitrine en face remplie de joncaille ». Au début, on pense à un énième film noir sur un casse, une plongée dans les lieux mal famés de la capitale, l’argot de circonstance et surtout une intrigue bien virile, voire machiste. Puis vient la scène du cambriolage d’anthologie, qui lance le film et lui donne son originalité. : trente minutes sans dialogue avec simplement les bruits de l’action. La précision de la mise en scène et du montage rendent la tension palpable, jusqu’à la scène finale, une course contre la mort dans les rues de Paris. Trois heures dix pour Yuma. Delmer Daves. 1957. Etats Unis Suite à une attaque de diligence qui tourne mal, Ben Wade, hors-la-loi bien connu de l'Arizona, est fait prisonnier. Le shérif décide de remettre le malfaiteur aux mains de la justice mais il faut pour cela agir en toute discrétion afin de ne pas croiser la bande de Wade, bien décidée à délivrer son chef. Le fermier Dan Evans se porte volontaire pour accompagner le prisonnier jusqu'à Contention City, où les deux hommes doivent prendre le train de 3h10 pour Yuma. Western en noir et blanc, le film a acquis avec le temps un statut de film culte au point qu’un remake vient de voir le jour avec Russel Crowe. Cette réputation flatteuse vient sans doute de l’unité de temps et de lieu qui rapproche le film du célèbre «Le train sifflera trois fois » de Fred Zimmerman Le film doit beaucoup aussi à ses acteurs et notamment à Glenn Ford qui incarne un chef de bande sans foi ni loi. Préférant le huis clos et ses personnages à l'esbroufe, Delmer Daves signe un western original, brillant et mémorable La Dolce Vita. Federico Fellini. 1960. Italie Monté à Rome pour être écrivain, Marcello Mastroianni est devenu chroniqueur à scandale. Pour alimenter ses articles, il traîne dans les milieux mondains, qu’il méprise et où il s’ennuie. Blasé par son travail et par l’amour, il croise alors la route de Anita Ekberg, une star hollywoodienne lumineuse qui le sort de sa morosité. À l’époque de sa sortie, ce ne fut cependant pas tant le film qui attira l’attention que ce qu’il mettait en scène, la libération de la société romaine de la fin des années 1950. « La Dolce Vita »fit scandale. Fellini devint, aux yeux de la presse, le plus politique des réalisateurs italiens. Le film est un témoignage du génie cinématographique de Fellini, une radioscopie d’une époque en perdition. On y retrouve intacts sa poésie, son humour, sa sensibilité, ce don qu’il a de nous faire découvrir la féerie du monde au-delà de la médiocrité des apparences. Un film lucide et dérangeant Les Barbouzes. Georges Lautner. 1964. France Son Excellence Bénar Shah, riche dignitaire libanais et accessoirement marchand d’armes, a pour hobby de collectionner les brevets des armes modernes les plus meurtrières. L’homme meurt et laisse à son épouse le soin de se débrouiller avec la succession. La belle pouvant être tentée de vendre au plus offrant, l’agent de renseignement Francis Lagneau est chargé de la convaincre de vendre les précieux brevets à la France. Mais c’est compter sans l’URSS, la Suisse et l’Allemagne, qui dépêchent également leurs « top agents ». Un an après les mythiques « Tontons flingueurs », le couple Lautner/Audiard rameute la fine équipe Ventura/Blanche/Blier pour une nouvelle farce entre polar et espionnage. Mais cette fois-ci, on ne dynamite plus, on ne disperse plus, on ne ventile plus : on politise ! Après tout, on n’était qu’à un an de Mai 1968… Alexandre le bienheureux. Yves Robert. 1967. France Alexandre, magnifique Philippe Noiret, est le plus fort de son village, sa femme le sait bien et lui donne chaque jour d'interminables listes de choses à faire, qu'il exécute en rêvant de ne rien faire ! Lorsque sa femme décède, Alexandre se couche et ne sortira plus du lit, entraînant d'autres de son village dans son sillage. Ne plus rien faire, fuir l'effort en compagnie de son chien, Alexandre rentre en résistance ! Le film rencontra un grand succès à sa sortie en février 1968, et son esprit insolent et libertaire s’inscrivait fort bien dans l’air d’un temps. Mais ce serait dommage de réduire cette comédie à un film de soixante-huitard. A l’heure actuelle où la performance individuelle au travail est valorisée, cette comédie nous rappelle qu’il faut profiter de la vie. Le Cerveau. Gérard Oury. 1969. France Deux compères, Bourvil et Belmondo, prévoient un coup fabuleux : l'attaque d’un train spécial transportant de Paris à Bruxelles les fonds secrets des nations de l'OTAN. Une autre bande est sur le coup, celle qui réalisa la fameuse attaque du train postal Glasgow-Londres, sous les ordres du Cerveau, un homme dont la tête est si lourde qu’il est incapable de la maintenir droite quand il est sous le coup d’une émotion. Cette dernière bande est associée à la mafia sicilienne... Ce qui frappe en revoyant « Le Cerceau » aujourd’hui c’est sa modernité. Modernité technique, visuelle et narrative. Dès le générique psychédélique, la chanson culte de The American Breed « The Brain » donne le ton : on est ici pour rigoler mais attendez-vous à de l’action, du rythme, du savoir-faire. Affreux sales et méchants. Ettore Scola. 1976. Italie Dans un bidonville à Rome, Giacinto règne en tyran sur sa nombreuse famille. Tous acceptent son autorité et sa mauvaise humeur, car le patriarche possède un magot que chacun espère lui voler. Chaque jour, il lui faut trouver de nouvelles cachettes et défendre son bien fusil en main. Lorsqu'il décide d'installer sa concubine dans le baraquement, la révolte gronde... En posant sa caméra dans les bidonvilles romains des années 70, Ettore Scola s’insinue dans le quotidien sordide des indigents. Il scrute la lie de la société et montre les rapports dégénérés des membres d’une famille affreuse, sale et méchante. Le film est une illustration parfaite du politiquement incorrect tellement dérangeant à l'époque. Les Sœurs Brontë. André Téchiné. 1979. France En Angleterre, au XIXe siècle, Charlotte Brontë vit auprès de son père, ses sœurs Emily et Anne, et de son frère Barnwell. Les trois jeunes femmes rêvent de devenir écrivain, mais elles sont évincées de toutes les maisons d’édition. Emily et Anne meurent sans avoir connu de succès. Seule Charlotte, après son mariage deviendra un écrivain reconnu Où Charlotte et Emily Brontë sont-elles allées puiser leur inspiration en écrivant, pour la première, « Jane Eyre » et pour la seconde, « Les Hauts de Hurlevent » ? À quelles motivations profondes a répondu l’engagement de chacune d’entre elles dans la voie de l’écriture ? Telles sont les questions d’importance auxquelles se propose de répondre le film d’André Téchiné. Car, sous ses allures de biopic scrupuleusement documenté, c’est la question de la création littéraire qu’embrasse en réalité le film. Les Dieux sont tombés sur la tête. Jamie Uys. 1981. Afrique du sud Botswana Une bouteille de coca-cola, jetée d'un avion, atterrit en plein milieu d'un village bushmen dans le désert du Kalahari. L’arrivée de cet objet étrange va faire naître au sein de la tribu une kyrielle de sentiments jusqu’alors inconnus, jalousies, envies, violences, et la tribu ne va avoir de cesse de s'en débarrasser… Le scénario de ce film est fabuleux Il a pour mérite d’avoir une vraie réflexion sur notre société de consommation qui nous complique de plus en plus l'existence et qui nous rend totalement dépendant. Le film est aussi une occasion d’analyser l’incompréhension entre les cultures, en l’occurrence la culture occidentale et celle des bushmen. Les aventures du baron de Munchausen. Terry Gilliam. 1988. Angleterre Une ville s'apprête à succomber sous les assauts des Turcs. Seul le théâtre royal est encore debout où comédiens et machinistes s'échinent à donner un spectacle potable mais invariablement hué par les spectateurs. Ils présentent ce jour-là "Les Aventures du baron de Munchausen" quand au beau milieu d'une scène, un vieillard se lève et revendique l'identité du baron de Munchausen. Il propose alors aux habitants incrédules de chasser les Turcs. Pour ce faire, il leur demande de l'aider à retrouver ses quatre anciens compagnons d'aventures. Adapté d’un classique de la littérature d’aventure allemande, le film est une incessante invitation au voyage dans l’imaginaire enfantin, servi par des décors fabuleux, des personnages hauts en couleurs. Véritable œuvre de folie baroque et dérangée, « Les Aventures du Baron de Munchausen » est l’un des films les plus réussi de Terry Gilliam. Midnight Express. Alan Parker. 1978. Etats-Unis Billy Hayes, touriste en Turquie, est arrêté à la frontière avec deux kilogrammes de drogue sur lui. Condamné à quelques jours de prison, le jeune homme découvre que sa peine a été mutée en prison à perpétuité par le gouvernement souhaitant faire de son cas un exemple. Désemparé, Billy multiplie les procès et parcourt les prisons les plus sordides. Le deuxième long métrage du réalisateur Alan Parker a créé en son temps une polémique qui lui assura un beau succès auprès du public tandis que de nombreux critiques firent la fine bouche. Ainsi, le script d’Oliver Stone n’a pas fait l’unanimité puisqu’il s’est permis de modifier sensiblement l’histoire vraie de Billy Haynes. Oliver Stone présenta d’ailleurs ses excuses auprès du gouvernement turc après plus de 30 ans de scandale. A noter également l’excellente musique composée par Giorgio Moroder qui a connu un succès international. La Grande séduction. Jean-François Pouliot. 2003. Québec À Sainte-Marie-la-Mauderne, on a des idées et il ne manque plus que le pétrole. Pour faire venir les financiers dans cette petite île modeste afin d’y bâtir une usine, les habitants, majoritairement des vieux pêcheurs usés par la mer, doivent se trouver un docteur qui accepterait de s’installer loin de tout confort moderne. A force de stratagèmes, les autochtones futés vont tout faire pour qu’il "tombe en amour" avec leur patelin… Drôle, crédible et sensée, autant d'ingrédients qui font de « La Grande séduction » l'une des meilleures comédies québécoises. Parfaitement ancrée dans une réalité sociale bien réelle, le film traite d'un sujet rarement abordé au cinéma : la désertification des campagnes. Camille redouble. Noemie Lvovsky. 2012. France Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille… 25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence. et Eric. Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ? Actrice attachante, réalisatrice exigeante, Noémie Lvovsky trouve matière à réfléchir et s'amuser. L'occasion en tout cas de vivre à nouveau, et, à travers cette incursion dans le fantastique, de revisiter avec brio et allégresse un genre inhabituel dans le cinéma français. Les garçons et Guillaume à table. Guillaume Gallienne. 2013. France Garçon élevé dans une famille bourgeoise, Guillaume est un jeune homme presque comme les autres... si ce n'est que, étant quelque peu efféminé, sa mère l'a toujours considéré comme une fille. Cette ambiguïté fondamentale fait naître en lui beaucoup de questions, et engendre de nombreux quiproquos au quotidien. Le film oscille entre autoanalyse burlesque et réglements de comptes attendris ; une mise à nu aussi drôle qu'émouvante, doublée d'une déclaration d'amour prodigieuse à cette mère à l'origine de sa vocation de comédien. Gemma Bovery. Anne Fontaine. 2014. France Fabrice Lucchini est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Charles et Gemma Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. L’homme va donc espionner puis traquer sa nouvelle victime, Gemma Arterton, pour modeler son existence selon ses propres fantasmes de créateur frustré. Anne Fontaine adapte la BD de Posy Simmonds. Elle joue avec l'œuvre de Flaubert, autopsie comme toujours le couple, et griffe la bourgeoisie (le personnage d'Elsa Zylberstein et ses envies de déco : "Il me faudrait quelque chose entre Gianni Versace et du japonais"). La réalisatrice réussit là un film de grand style, malicieux jusqu'au bout. La médiathèque vous accueille tout l’été : MARDI 9h—12h30 MERCREDI 9h—12h30 JEUDI 9h—12h30 VENDREDI 9h—12h30 SAMEDI 9h—12h30 16h30—18h30 16h30—18h30 Médiathèque Marcel Pagnol Chemin de Riquet - 13 400 Aubagne - 04 42 18 19 90 http://mediatheque.aubagne.fr www.facebook.com/mediathequeaubagne