Chroniques bleues La Hollande, l`autre pays de l`hommage

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Chroniques bleues La Hollande, l`autre pays de l`hommage
Chroniques bleues
La Hollande, l’autre pays de l’hommage
vendredi 25 mars 2016, par Bruno Colombari
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Après un début de match canon, les Bleus ont applaudi la mémoire de Cruyff et ont laissé les Néerlandais revenir au
score avant de passer prématurément à l’heure d’été (3-2). Leur jeu est plus beau que leur maillot, heureusement.
Le résultat était-il prévisible ?
On pouvait imaginer qu’entre les attentats de Bruxelles et la disparition de Johan Cruyff la veille, les Hollandais (piteusement
éliminés de l’Euro à l’automne) n’auraient pas un gros mental. De là à encaisser deux buts en 13 minutes... Rarement une équipe de
France menant 2-0 à l’extérieur avant le premier quart d’heure aura été applaudie par tout le stade. Trêve de plaisanterie : chaque
équipe a eu sa période, et les Français ont fini par gagner, histoire de prendre leur revanche sur la dernière confrontation à l’Arena
d’Amsterdam, en juin 2000 (2-3) [1]. C’est une bonne manière de se mettre en confiance, et accessoirement un douzième match
consécutif sans faire un nul (8 victoires, 4 défaites).
L’équipe est-elle en progrès ?
La première mi-temps aura été étrange, avec une défense française pas convaincante du tout alors que la pression adverse était
des plus minimalistes, et une attaque rayonnante qui mettait au supplice l’arrière-garde adverse. A tel point que le score de 0-2
était même flatteur pour des Pays-Bas qui auraient pu rentrer aux vestiaires avec deux ou trois buts de plus dans les bagages. Mais
quand les coéquipiers de De Jong ont enfin commencé à jouer, les approximations de la défense centrale française ont coûté cher à
Mandanda, même si le premier but hollandais aurait pu être refusé pour un contact du bras. Le but égalisateur d’Affelay est encore
plus rageant, tant le placement des Bleus a été défaillant. Mais le sursaut d’orgueil et la dernière poussée qui a amené le but
victorieux de Matuidi prouve au moins que cette équipe pourrait bien être redoutable devant. Reste à devenir plus solide derrière.
Quels sont les joueurs en vue ?
Capitaine et buteur, Blaise Matuidi aura tout fait aux Néerlandais à Amsterdam. Après un automne très moyen en sélection, le
numéro 14 revient à son meilleur niveau, et à onze semaines de l’Euro c’est une excellente nouvelle. Antoine Griezmann aura aussi
fait une première mi-temps quasi-parfaite, mis en confiance par un coup franc sublime d’entrée de jeu. Dimitri Payet a enfin réussi
un bon match en sélection, même s’il y a eu du déchet. Il sera un concurrent sérieux à Fekir et Valbuena en mai prochain. Olivier
Giroud a lui aussi fait une bonne première période avant de nettement baisser de pied, tout comme Lassana Diarra dont le statut de
titulaire est désormais incontestable. Enfin, Christophe Jallet et Patrice Evra ont été convaincants sur les côtés, alors que Anthony
Martial a fait d’énormes différences sur l’aile gauche avant d’offrir une passe décisive à Matuidi.
Quels sont les joueurs en retrait ?
La défense centrale Varane-Koscielny est probablement le principal souci du sélectionneur au retour d’Amsterdam. Le Madrilène et
le Londonien, déjà peu rassurants en première période, ont laissé des boulevards aux attaquants hollandais, avec un marquage très
relâché et un placement plutôt hasardeux. Face à des attaquants comme Lewandowski ou Müller, ça pourrait faire très mal. Stève
Mandanda a été plutôt sûr, mais il a encaissé deux buts, ce qui porte son total à 25 en 22 matches. Enfin, Paul Pogba a été
particulièrement maladroit dans la finition, que ce soit dans la dernière passe, les centres ou les frappes. Lui aussi doit hausser son
niveau de jeu.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Le France-Russie de mardi sera le dernier match avant la liste, et donc la dernière chance de briller pour ceux qui ne sont pas sûrs
d’être de la partie. Surtout, on peut espérer que l’opposition sera plus consistante qu’à Amsterdam. La Russie est qualifiée pour
l’Euro (après avoir fini derrière l’Autriche, contre laquelle elle a perdu deux fois) et pourrait bien croiser la route des Bleus en quart
de finale en juillet. Même s’il est impossible de comparer un amical de mars avec un match couperet à l’Euro, il y aura des
enseignements à tirer de ce France-Russie, sans doute plus que de la rencontre très décontractée d’Amsterdam.
Notes
[1] Lire l’article C’était l’Euro 2000 (3/6) : Pyrrhus était orange