Note DIPAC Fiscalité communale - Portail de l`Etat en Polynésie
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Note DIPAC Fiscalité communale - Portail de l`Etat en Polynésie
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE EN POLYNESIE FRANCAISE Direction de l’Ingénierie Publique et des Affaires Communales 21/05/2012 Thème de la note : la fiscalité communale Enjeux Chiffres principaux : 20 % des produits de fonctionnement proviennent de la fiscalité communale avec de forte disparité en fonction des archipels Problématiques : - compétence partagée entre la collectivité Polynésie française et les communes - appropriation de la fiscalité communale par les équipes municipales (mise en place de l’imposition et fixation des taux, responsabilisation politique) - levier à développer compte tenu de la baisse des dotations et subventions aux communes - opportunité d’une péréquation horizontale - développement à articuler avec un réforme du Fonds Intercommunal de Péréquation Thèmes abordés : Finances publiques, Péréquation, FIP Débouchés : réforme des dispositions encadrant le FIP I - Contexte/historique L’intégralité des produits fiscaux aujourd’hui perçus par les communes de Polynésie relèvent d’impositions instituées avant l’entrée en vigueur de la loi organique de 2004. Ces impositions issues pour la plupart du code des communes demeurent applicables dans la mesure où elles n’ont pas été expressément abrogées lors de l’extension du code général des collectivités territoriales en Polynésie française en 2007. L’Etat a ainsi réglementé : - en 1972, les taux maximum aux centimes additionnels aux contributions territoriales que peuvent fixer les conseils municipaux pour les patentes, l'impôt foncier sur les propriétés bâties ainsi que la contribution des licences ; - en 1984, la taxe sur l’électricité dont le haut-commissaire de la République a fixé par arrêté le maximum et déterminé les modalités d’assiette et de perception ; - en 1997, la taxe de séjour et la taxe de séjour forfaitaire dont le haut-commissaire a arrêté les tarifs et les modalités de perception ; - en 1980, la taxe sur la publicité dont les taxes ont été fixés par le haut-commissaire et pour laquelle les conseils municipaux délibèrent sur son application. Au total, les impositions communales s’élevaient à 54,1 millions € (6,46 milliards Fcfp) en 2010 soit 20,8 % des produits de fonctionnement. Le statut de l’autonomie donne compétence à la Polynésie française en matière de fiscalité locale puisque l’article 53 de la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 dispose que : « La Polynésie française institue des impôts ou taxes spécifiques aux communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale, y compris sur les services rendus. Le taux de ces impôts et taxes ainsi que les modalités de leur perception sont décidés par délibération du conseil municipal ou de l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale, dans le respect de la réglementation instituée par la Polynésie française. Les communes peuvent, en outre, dans le cadre des règles fixées en application du 10° de l’article 14, instituer des redevances pour services rendus. » Sous la Présidence de M. TONG SANG, la Polynésie française a organisé un séminaire relatif à la fiscalité communale fin 2010-début 2011. Réunissant les différents acteurs concernés par le sujet (Etat, gouvernement et Assemblée de la Polynésie française, collectivités territoriales, conseil économique et social, …), il avait pour objectif d’établir un diagnostic de la fiscalité communale sur le territoire, recueillir des participants des axes d’évolution souhaitée et appréhender les conséquences qu’elle engendrerait. Le gouvernement ayant lancé cette démarche a été renversé en avril 2011 et depuis la collectivité n’a ni transmis les conclusions de ce séminaire ni engagé de réforme en la matière. II - Problématiques La fiscalité communale constitue le troisième pilier de la réforme communale aux côtés de l’extension du code général des collectivités territoriales aux communes de Polynésie et la mise en place d’un statut de la fonction publique communale. Dans un contexte où les communes voient les dotations et subventions se réduire à la faveur notamment des difficultés financières de la collectivité Polynésie française et du FIP, la question de leur autonomie financière est mise en exergue. En effet, l’essentiel des ressources communales proviennent de transferts sur lesquels évidemment les demandeurs n’ont pas de maîtrise. Répartition 2010 des recettes de fonctionnement des communes de Polynésie Autres produits des services, du domaine, produits exceptionnels et de gestion courante, atténuation de charge 14% Impôts et taxes dont fiscalité communales et centimes additionnels 20% DGF - Forfaitaire 19% DGF Aménagement 6% FIP (DNAF) 41% Par ailleurs, 60% des produits d’impositions et taxations sont des centimes additionnels aux contributions territoriales sur les patentes, le foncier et les licences. De ce fait, les communes dépendent de la collectivité qui peut faire évoluer les modalités de liquidation du produit principal sur lequel sont assis les centimes additionnels. Si globalement 20 % des produits de fonctionnement sont issues de la fiscalité, cette proportion est différente selon les archipels et la nature et la démographie de chaque commune. Ainsi, ce chiffre est de 27 % pour les communes des Iles du Vent, 14 % aux Ilessous-le-Vent mais chute à environ 3 % pour les communes situées aux Marquises et aux Australes et 1 % aux Tuamotu Gambier. III - Perspectives Dans le cadre du séminaire initiée par la collectivité en 2011, ce constat de disparité fiscale avait été appréhendé et l’un des axes souhaités d’une refonte de la fiscalité communale résidait dans la nécessaire péréquation horizontale, pour laquelle évidemment les communes les mieux loties ne sont pas favorables. Compte tenu de la faiblesse des impositions et taxations (208 € en moyenne par habitant en 2010 soit 24 880 Fcfp), la mise en place par les conseils municipaux d’une fiscalité devrait être mesurée à la lumière des capacités contributives des contribuables. Cette question sera d’autant plus prégnante si la Polynésie crée de nouvelles impositions ou élargit l’assiette de dispositifs fiscaux existants. La fiscalité, si elle se développe, aura nécessairement un impact sur l’autonomie financière des communes qu’elles pourront en tirer et sur la responsabilité politique des élus à deux ans des échéances municipales. L’existence en Polynésie française d’un Fonds Intercommunal de Péréquation qui fait office de mécanisme palliatif à une fiscalité faible voire inexistante constitue une particularité à intégrer dans toute réforme de la fiscalité qui sera menée. La Polynésie française a indiqué, à l’occasion du séminaire précédemment évoqué, que si elle développait des dispositifs de fiscalité locale, cela devrait corrélativement s’accompagner par une baisse de la quote-part qu’elle verse au profit du FIP. Par effet de vases communicants, ce que la Polynésie ne verserait plus aux communes par le biais du FIP, elle le ferait en leur donnant des marges de manœuvre fiscales. Ainsi, la réforme du taux de prélèvement de cette quote-part aujourd’hui fixée légalement à 15 % minimum de l’assiette est à envisager. Si le FIP tend demain à prendre une place moins importante dans le « paysage » communal au gré d’une fiscalité revisitée, alors qu’il constitue, par péréquation, le premier pourvoyeur de fonds en Polynésie, ce mécanisme de répartition des ressources par solidarité doit être conservé pour ne pas créer une fracture entre archipels voire une paupérisation des communes les plus petites ou éloignées ne disposant pas de potentiel fiscal propre.