LA CRISE DU SYNDICALISME EN FRANCE

Transcription

LA CRISE DU SYNDICALISME EN FRANCE
LA CRISE DU
SYNDICALISME EN
FRANCE
–
Mise en perspective
des « modèles »
français, allemand et
nordique.
Par Anthony Cortes et Sébastien Homble-Leurquin, L3 Sociologie.
Travail rendu à M. Sistach le 08/01/2014.
Introduction :
Le syndicalisme est en crise en France. Il y a quelques années encore cette affirmation aurait
été sujette à débats. Notamment du fait de la forte présence médiatique et politique des
syndicats. Néanmoins aujourd'hui le taux de syndicalisation en France se situe aux alentours
de 7,8% seulement d’après les chiffres de l’OCDE. Ce taux est le plus faible comparé à celui
de l’ensemble des pays européens. A la lecture de ce constat, de nombreuses questions
jaillissent. Pourquoi le syndicalisme est-il en recul de manière si forte dans l’hexagone ? Audelà, les syndicats français sont-ils encore représentatifs ? Et si oui, de qui ?
Les médias et les politiques ont pour habitude de citer le « modèle » allemand et le « modèle »
nordique. Pourquoi ce « modèle » allemand est-il vanté ? Et pourquoi le « modèle » nordique
est-il présenté de façon à apparaitre comme un idéal presque utopique ?
Afin de comprendre la crise du syndicalisme en France nous avons voulu comparer le
« modèle » qui est le notre aux deux « modèles » présentés ci-dessus. Et ceci dans le but de
présenter des axes de réponse à trois questions principales : Les syndicats français ont-ils
encore un avenir ? Une réforme profonde du système français est-elle impossible ? Mais plus
globalement : Dans un contexte de mondialisation des économies et d’individualisation des
sociétés, l’union salariale est-elle encore possible ?
Nous allons, pour tenter de répondre à ces problématiques, retracer l’histoire des trois
modèles qui nous intéressent ici (I). Puis nous allons comparer ces modèles entre eux (II). Et
enfin, dans un contexte global de baisse du taux de syndicalisation, nous allons ouvrir une
piste de réflexion concernant les moyens de relancer l’union salariale (III).
I - Les trois « modèles »
A- Histoire du « Modèle » Scandinave
« Les Etats Nordiques vont élaborer au fil des « Trente Glorieuses », une forme originale de
démocratie politique et sociale. De ce laboratoire du nord va émerger un véritable modèle,
cohérent dans sa globalité et spécifique dans ses variantes nationales.» F-C. Mougel (dans
L’Europe du Nord contemporaine).
1945-1975 : Le temps des modèles.
Les Pays Scandinaves opèrent des choix après la Seconde Guerre Mondiale. Des choix
politiques, sociaux et économiques. Internes et externes. Ainsi, intégration au bloc atlantique
pour l’Islande, la Norvège et le Danemark, neutralité pour la Suède et la Finlande. Ces choix
vont conditionner de manière durable la politique interne et externe de ces Etats.
En Suède, au Danemark et en Norvège, une monarchie parlementaire se met en place. En
Finlande et en Islande, la République est le système politique.
Dans tous les pays scandinaves, après la 2e Guerre Mondiale, se manifestent de forts désirs de
changements, exprimés lors des scrutins marqués par une forte poussée des partis de gauche et
des communistes (20% en Islande et 23% en Finlande). « Au total les partis progressistes
l’emportent partout, soit dans le cadre de gouvernements sociaux-démocrates (Suède et
Norvège), soit dans le cadre de coalitions dirigées au centre gauche (Danemark et Finlande).
Même si cette radicalisation à gauche ne durera pas, elle souligne les fortes attentes de la
population. En effet, s’ils rejettent toute solution révolutionnaire, les Nordiques veulent
accentuer la démocratisation dans tous les domaines, notamment économiques, sociaux et
culturels. Le « modèle » allait naître.» (F-C. Mougel).
La période 1948-1975 voit l’apogée du « modèle » démocratique nordique fondé sur le
consensualisme, le paritarisme, le civisme et le réformisme. Les régimes en place sont
légitimes : les chefs d’Etat bénéficient d’une forte popularité et le taux de participation
électoral est élevé. Ce qui souligne l’intérêt populaire pour les affaires publiques et garantit la
représentativité des parlements (80-85% de taux de participation en moyenne d’après F-C.
Mougel). Néanmoins la légitimité ne conduit pas a l’immobilisme. Ainsi les remaniements
constitutionnels sont nombreux (surtout en Suède et au Danemark). Le modèle unicaméral est
généralisé dans tout le Norden (pays nordiques).
Dans ce cadre s’épanouit « le paradigme partisan nordique » : un système à cinq partis
dominants :
- Les communistes (dont l’influence décline du fait du rejet du modèle soviétique).
- Les sociaux-démocrates (la gauche nordique), qui connaissent leur apogée pendant les
Trente Glorieuses et qui, selon Mougel, incarnent le modèle Nordique de démocratie
sociale qu’ils ont le plus souvent inspiré et dirigé soit de façon dominante
(Suède, Norvège), soit au sein de coalitions (Danemark, Finlande).
- Les Partis du Centre. Principale force politique avec les sociaux-démocrates
(alternative ou alliance avec eux).
- Les libéraux.
- Les conservateurs.
La période s’étendant de 1945 à la fin des années 60 se résume avec les objectifs suivants :
Construire un Etat Providence. Garantir une croissance économique de haut niveau à but
social (plein-emploi, solidarité). Garantir le partenariat tripartite : Etat, Patronat, Syndicats. Et
au niveau extérieur, assurer la paix et la sécurité. La période se résume ainsi autour d’une
expression : le temps du consensus.
1968 apparait comme un « tournant ». De nouvelles revendications émergent dans la
Société : mouvements féministes, écologistes, étudiants…qui rejoignent des critiques plus
générales sur le bureaucratisme et le cout de l’Etat Providence. On assiste alors à une
prolifération de nouveaux partis et au déclin du consensualisme.
La modèle nordique doit alors se réadapter dans ce nouveau contexte.
Prenons le cas du Danemark :
Sur la période 1950-1960 : la croissance du PIB était de 2.5% par an et la croissance du PNB
de 25% sur 10ans.
Puis, sur la période 1960-70 : le PIB croit de 5%/an et le PNB de 50% sur 10ans.
Les salaires augmentent deux fois plus vite que les prix. Donc on assiste à une hausse du
niveau de vie et à progrès social élevé. L’économie est modernisée, notamment grâce à
l’industrie et au tertiaire. Elle assure le plein emploi et l’accès massif au « Välfärdstat »
(Welfare State, Etat Providence).
C’est donc un pays prospère que la crise va toucher en 1974-75. Sur le plan social, le
Danemark s’affirme comme l’un des pionniers du modèle nordique grâce au consensus
partisan et à un taux de syndicalisation élevé (près de 75%).
La Norvège se trouve en 1975 dans une position favorable au début de la crise mondiale
(grâce a se puissance commerciale, notamment l’exportation de poisson, et grâce aux
hydrocarbures. Cette prospérité croissante, habilement et prudemment gérée par l’Etat,
garantit aux Norvégiens un Välfärdstat puissant et paisible : le chômage est faible, les salaires
élevés, la démocratie industrielle développée, la solidarité sociale forte et le progrès éducatif
et culturel important.
La Suède apparait comme le symbole même du modèle nordique et sa mutation, entre 1945 et
1975 à été telle qu’on à parlé à son propos d’une véritable révolution. Déjà prospère en 1945,
la Suède à vu son PNB multiplié par 2.5 sur l’ensemble de la période. Cette richesse
collective à naturellement permis et favorisé l’essor du Välfärdstat. Le modèle Suédois repose
sur le plein emploi, la solidarité salariale et fiscale, la baisse du temps de travail (1970 : en
dessous de 40h/semaine ; 4e semaine de congés payés), le consensus sur la nationalisation et
les restructurations industrielles, l’enrichissement des taches (Volvo, Scania) et le rôle du
mutualisme important dans un pays où en 1975 les coopératives assurent 18% du commerce.
Il en est résulté un progrès social généralisé sur la base d’une prise en charge de la société
« du berceau à la tombe ».
Crise et renaissance du modèle nordique (de 1975 à nos jours).
A partir de 1975, l’environnement du Norden change : la crise mondiale modifie la donne
économique et sociale, la chute des régimes de l’Est fait naitre un nouvel ordre politique en
Europe tandis que de nouvelles valeurs transforment les mentalités et les comportements.
Changements politiques : De plus en plus contraints par les défis extérieurs, les choix des
Etats du Norden convergent vers tris engagements communs fondamentaux : le maintien de la
démocratie, la tentative de conciliation du libéralisme économique et du volontarisme social,
l’ouverture au monde et surtout à l’Europe.
Au niveau de la politique interne, le système a cinq partis s’émiette et les partis se multiplient
dans les Etats du Norden. Le poids de l’Etat Providence augmente de manière
impressionnante à tel point que les prélèvements obligatoires atteignent entre 40% et 50% du
PIB.
Prenons ici le modèle Suédois pour illustrer cette période.
A partir de 1975 il subit de profondes mutations. L’Etat Providence devient trop « lourd » (les
prélèvements obligatoires représentent jusqu'à 55.2% du PIB) . De plus, il fait face aux chocs
conjoncturels des années 80. Ainsi, le délicat arbitrage entre rigueur économique et volontaire
progrès social devient plus difficile.
A partir de 1992, le pays fait face à une brutale dévaluation, ce qui le contraint à une politique
sévère de lutte contre l’inflation et les déficits (budgétaires et commerciaux), contre le
chômage, la hausse de la dette et des dépenses sociales. Le pays s’ouvre sur l’Europe et
intègre l’Union Européenne en 1995.
Ainsi en s’ouvrant sur l’Europe et en réorganisant leur économie pour mieux sauver leur
démocratie politique et sociale, les suédois ont réinventé un nouveau « modèle », plus
modeste, mais aussi plus sur pour l’avenir.
Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les cinq composantes nationales du Norden
sont parvenues à affirmer leur identité et leur souveraineté. Ensuite, ces pays ont su inventer
un système original de démocratie avancée qui les places au premier rang mondial de du
développement économique, social et culturel. Il y a bien un « modèle » nordique, qui s’est
imposé comme une zone de paix et de solidarité.
« Reste maintenant à savoir si l’esprit du Norden pourra devenir celui de l’Europe de
demain ? » se demande F-C. Mougel en conclusion de son ouvrage (L’Europe du Nord
Contemporaine – De 1900 à nos jours).
B- Histoire du « Modèle » Allemand
« Les McDo allemands et français se ressemblent comme deux goutes d’eau, les magasins de
hard-discount Lidl ont envahi nos zones commerciales et les concessions Renault quadrillent
le territoire allemand. Pourtant, on change toujours de monde lorsqu’on franchit le pont de
l’Europe qui relie Strasbourg à l’Allemagne. Pouvoir au sein de l’entreprise, relations entre
les entreprises elles-mêmes, organisation du territoire national, et pas seulement au niveau
institutionnel, école et diplômes, rapports hommes-femmes, rapports au reste du monde ou
encore rôle de l’Etat dans l’économie : les profondes différences héritées de l’histoire
continuent de marquer de façon déterminante nos sociétés et nos économies.» G. Duval (dans
Made in Germany).
Le syndicalisme allemand voit le jour véritablement dans les années 1860 avec l'adoption du
droit de grève et de syndicalisation. Des unions se créent autour des principaux courants
politiques, les libéraux, marxistes et socialistes se partagent donc le gâteau. Cependant le
syndicalisme allemand ne prend un véritable essor qu'à partir de 1880 avec l'obtention de
nombreuses lois sociales lancées par Bismarck et négociées avec les socio-démocrates. Ces
avancées font office de véritable point de départ pour les syndicats allemands, avant de
devenir une véritable force de négociation reconnue au début du 20ème siècle. La
massification de ses effectifs joue dans cette dynamique. En effet en 1907, 2,5 millions de
syndiqués sont recensés.
Le syndicalisme allemand repose sur un principe : son autonomie. En effet, contrairement à la
France où l'Etat limite le rôle des syndicats pour favoriser l'interventionnisme Etatique, les
syndicats allemands ont véritablement le champ libre dans le cadre de la négociation sociale.
Ces négociations se font cependant à l'échelle des branches d’activité. Chaque branche voit
ses conventions collectives négociées entre employeurs et salariés, mais pas seulement. Les
questions de normes, de réglementation, de lobbying auprès des services publics, ainsi que
l'organisation de la collaboration inter-entreprises sur les questions les plus techniques sont
discutées avec les syndicats. Les salariés sont devenus les véritables maillons décisionnels des
corporations.
On voit là que la gouvernance des entreprises allemandes se caractérise par un degré
d'association des salariés aux décisions beaucoup plus importantes que dans tous les autres
pays industrialisés. Cette manière de faire induit un style de management beaucoup plus
tourné vers la négociation et le compromis que vers la lutte et la confrontation à la française.
Même si ce style allemand dit de « Mitbestimmung » (cogestion) est bien souvent décrié par
les chefs d'entreprise d'outre-Rhin, elle constitue en réalité un avantage compétitif décisif. En
témoigne la bonne santé de son industrie.
De plus cette négociation de branche permet au patronat de négocier avec des interlocuteurs
plus conscients des enjeux sectoriels globaux, permettant des avancées sociales tout en
veillant au souci de productivité de la branche. Le débat se fait en conscience des enjeux
divers, plutôt qu'entre intérêts personnels et idéologie archaïque comme c'est le cas en France.
C- Histoire du « Modèle » Français
La révolution détruisit, par la loi Le Chapelier de 1791, toutes possibilités de corporations et
de coalitions constituées au nom de prétendus intérêts communs. C'est donc près d’un siècle
plus tard que le mouvement ouvrier accédera à une relative liberté. Le délit de coalition s'est
vu brisé en deux temps. Tout d'abord par la loi Ollivier en 1864 reconnaissant le droit de
grève comme possible, sous certaines conditions, puis dans un second temps avec la loi
Waldeck-Rousseau de 1884 proclamant le droit syndical et autorisant ainsi les syndicats.
Leurs domaines de compétences sont également établis.
Durant cette période, et ce jusqu'en 1914, le syndicalisme est dit « révolutionnaire ». C'est à
dire qu'il empreinte sa façon de penser au marxisme et à l'anarchisme. Mélange détonnant que
l'on comprend mieux à son autre appellation de « syndicalisme d'action » du fait de ses
actions coup de poing pour l’émancipation du travailleur.
Après la première guerre mondiale le syndicalisme est différent. La branche
« révolutionnaire » est toujours présente, mais le syndicalisme se structure peu à peu selon les
grands courants politiques nationaux. Pour la plupart les syndicats s'orientent vers les idées
socialistes, mais une minorité tend vers le réformisme. La CFTC fait office d'ovni avec sa
tradition et ses influences chrétiennes et européennes. En contrepoids des syndicats se
proclamant héritiers du marxisme.
Ces syndicalismes, bien que divisés en courants, se retrouvent stimulés par les crises de 1929
et la monté du danger fasciste dans les années 30. Son action coordonnée sera couronnée de
succès par la grève générale de juin 1936, et évidemment par l'action législative du Front
Populaire.
Sous le régime de Vichy la face du syndicalisme français va encore se trouver bouleversée. En
effet en 1941 est adoptée la fameuse « charte du travail » qui organise la dissolution des
organisations syndicales existantes pour favoriser la création de syndicats par corporation.
Ceci dans le but de faciliter la collaboration entre les chefs d'entreprise et les ouvriers, et
surtout pour éviter la lutte des classes. Cette charte permet surtout à l'état de contrôler les
corporations, de les muer au simple rôle de collaborateur.
Après le silence provoqué par le régime de Vichy, les syndicats sont rétablis par l'ordonnance
du 27 juillet 1944. Le rétablissement de la liberté syndicale et l'abolition du régime corporatif
fut la première mesure du Gouvernement Provisoire. D'après la même ordonnance, les
syndicats, unions et fédérations de travailleurs existant au 3 septembre 1939 et dissouts depuis
cette date furent rétablis dans leurs biens et attributions. On revenait donc au régime des lois
de 1884 et 1920. Ils retrouvent ensuite à nouveau leur utilité dans le processus de
nationalisation d'après libération, dans l'élaboration d'un statut général des fonctionnaires, et
dans la mise en place d'un système général de sécurité sociale.
Une fois la IVème république remplacée par le régime gaulliste, le mouvement syndical se
trouve affaibli. En effet le projet d'association capital-travail de C. De Gaulle divise dans les
rangs des syndicats. La CGT dénonce cette initiative, tandis que la CFTC, FO et la CGC
déplore le maximalisme de la « centrale communiste ». Cette division a pour effet de faire
fondre les effectifs de la CGT tandis que ceux de FO et la CFTC stagnent. 1952 est l'année
du début de la crise du syndicalisme.
Cependant le syndicalisme en France ne se trouve pas enterré. En témoigne la grève des
mineurs de 1963. Les mineurs, ayant participés amplement au relèvement de la France, ont
l'impression que leur effort n'est plus reconnu et que leur situation se dégrade. Les mineurs de
la CFTC, FO et de la CGT lance un arrêt généralisé du travail. L'initiative des mineurs
affaiblit le pouvoir du Général, révélant un malaise social plus profond. La crise débouche
finalement sur l'adoption par le gouvernement d'un dispositif comportant une commission de
constatation des salaires, et une consultation des organisations sur la répartition de la masse
salariale attribué à chaque entreprise. Seul la CGT s'offusque de ce dispositif.
On pourrait voir là une opposition entre deux types de syndicalisme. Celui responsable et
représentatif, et celui campé dans son idéologie jusqu'à refuser tout compromis. Un clivage
que compte manier Jacques Chirac lors de ses deux années comme premier ministre de 1974 à
1976. Pour lui le syndicalisme « revendicatif et ultimement démagogique doit être
combattu », contrairement à celui qui se veut « responsable » qui doit être renforcé. Une
thématique et un combat relayé par le premier ministre suivant Raymond Barre.
Une date essentielle précise le rôle des syndicats : 1966 avec un décret sur la représentativité
syndicale. Ce décret stipule que cinq syndicats sont représentatifs et peuvent signer un accord
pour l’ensemble des salariés. En 1988 les Lois Auroux rendent les négociations collectives
régulières obligatoires (salaires, conditions de travail, handicap…).
Jusqu’en 2004 ce décret a prévalu et à permis à des syndicats de taille modeste (CFTC, CGC)
de signer les accords avec une certaine visibilité. A partir de 2004, suite aux limites de ce
système de représentativité, la loi sur la représentativité à évolué. Cette loi ajoute le principe
de majorité dans la signature des accords. Il ne faut pas qu’il y ait d’opposition majoritaire
lors des négociations.
Enfin, la loi de 2008 approfondit ce principe en faisant éclater la règle des cinq syndicats
représentatifs. Désormais pour être représentatif, un syndicat doit obtenir 10% des voix lors
des élections professionnelles.
A la vue de cette récapitulation de l'histoire du syndicalisme français, une certaine idée
apparaît. Le syndicalisme, et donc l'intérêt des travailleurs, est pris en otage dans l’étau d'une
idéologie dépassée. Dans ce sens comment peut-on imaginer qu'il puisse être représentatif
d'une globalité ? Ce problème idéologique additionné au faible taux de syndicalisation (cf.
documents de l’OCDE ci-après), nous amènent à nous demander si les syndicats sont à la
hauteur des attentes des travailleurs ? Ce décalage entre l'idéologie et les enjeux actuels
expliquent t-ils la crise que traverse les syndicats depuis de nombreuses années ?
II - Confrontation des modèles
A - Les grandes formes de syndicalisme :
Deux grandes formes se distinguent donc :
- Syndicalisme « idéologique » ou « révolutionnaire » :
Syndicalisme de « militants », tourné vers la lutte des classes, et qui empreinte sa façon de
penser au marxisme et à l'anarchisme. Mélange détonnant que l'on comprend mieux à son
autre appellation de « syndicalisme d'action » du fait de ses actions coup de poing pour
l’émancipation du travailleur.
- Syndicalisme de « service », appelé aussi de « gestion » ou de « contrôle » :
Originaire d’Allemagne et d’Europe du Nord, très impliqué dans les décisions via la
négociation. Les syndicats gèrent le marché du travail (via l’embauche, la formation, la
gestion du personnel…). Ils fournissent également une multitude de services aux salariés
(assurance, formation, loisirs…).
B - Les « Modèles » aujourd'hui :
1) Confrontation des modèles en chiffres (source : www.stats.oecd.org) :
Taux de
syndicalisation
Pays/Année.
Allemagne
Danemark
Finlande
France
Norvège
Suède
Royaume-Uni
OCDE
1999
2005
2010
25.3%
74.9%
76.3%
8.1%
54.8%
80.6%
30.1%
20.8%
21.7%
71.7%
72.4%
7.7%
54.9%
76.5%
28.4%
18.8%
18.6%
68.5%
70.0%
7.8%
54.8%
68.2%
26.4%
17.6%
Peut-être plus parlant qu’un tableau, un graphique illustrant les écarts massifs entre les
différents pays et modèles auxquels nous nous intéressons.
2) La crise du « modèle » français :
Nous voyons avec les documents ci-dessus et l’histoire retracée dans notre première partie,
que la crise syndicale en France est actée. Hormis nous poser la question de savoir qui les
syndicats représentent encore aujourd'hui et ainsi quelle est leur légitimité actuelle, nous nous
demandons quelles sont les causes de cette crise.
a) Tout d’abord des causes externes apparaissent. Ces causes externes sont
probablement les plus profondes. Parmi elles :
- Les progrès sociaux nés des « trente glorieuses » marquent le pas. Un nombre
important d’acquis ont été obtenus depuis un demi-siècle. Le syndicalisme a eu sa part
dans la mise en place de ces acquis. Aujourd’hui, dans une période de croissance
économique plus lente, il apparaît difficile d’envisager des conquêtes sociales
nouvelles. Dans bien des domaines (protection sociale, chômage, formation), l’action
syndicale n’est plus conquérante. Elle est conservatrice.
- La mondialisation croissante du marché du travail crée une pression à la baisse sur les
salaires, la durée et les conditions de travail. La concurrence de pays industriels
émergents, dans lesquels le syndicalisme est très faible, provoque dans les pays
d’Europe, un arrêt voire une remise en cause des acquis syndicaux obtenus naguère.
- Les domaines et sujets de négociation se raréfient. C’est la conséquence logique du
phénomène précédent.
- La montée du chômage pousse à une dissociation entre actifs et chômeurs. Deux actifs
peuvent se syndiquer entre eux, parce qu’ils ont des intérêts convergents ; deux
chômeurs n’ont aucun avantage à le faire, car ils ont des intérêts concurrents. Le
chômage pèse aussi sur les ardeurs revendicatives des salariés en possession d’un
emploi.
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Les changements dans l’organisation du travail se font dans le sens de la polyvalence
et d’une plus grande autonomie des salariés les uns par rapport aux autres. Cette
autonomie plus grande concerne aussi bien le temps de travail que le lieu ou l’action
menée. Les préoccupations ne forment plus masse. Et l’action collective s’en trouve
gênée.
Sans oublier la moyennisation du niveau de vie qui aboutit à un recul de la conscience
de classe, chère au modèle syndical français.
La flexibilisation du marché du travail est aussi une raison de la baisse du taux de
syndicalisation. Notamment du fait que les syndicats en France ne se sont pas orientés
vers le modèle du syndicalisme de service (nous reviendrons sur ce point ci-après,
dans la 3°partie).
Les entreprises ont pris à cœur de revaloriser le rôle social de l’encadrement, de mettre
en place des structures nouvelles de participation active et de penser les relations
sociales sur des bases autres que celles démarquées des schémas tayloriens.
Les nouveaux moyens de communication permettent aux salariés d’obtenir une
information par des voies autres que le syndicat, qui n’est plus qu’un média parmi
d’autres. A l’heure de l’Internet, de l’intranet et du Smartphone, la distribution de
tracts, les panneaux d’affichage et les tournées dans les ateliers et les bureaux ont pris
un réel coup de vieux.
La féminisation du salariat s’accompagne d’une tendance à la non-syndicalisation
chez les intéressées.
Les comportements socioculturels évoluent vers des formes d’engagement à temps
plus limité et à appartenance moins vaste. Ces évolutions de comportements sont
observées dans tous les domaines de la vie en société : sports, loisirs, vacances,
syndicalisme. Ce dernier s’est construit sur un modèle d’engagement dans la durée et
sur la valorisation de l’appartenance à un groupe le plus large possible.
b) Les causes internes sont également nombreuses :
A ces causes externes au mouvement syndical s’ajoutent d’autres causes, pour la plupart
particulières à notre pays et qui expliquent le retard français en matière de syndicalisation.
Parmi ces causes, on peut citer :
- Le contrecoup de l’attachement d’une large partie du syndicalisme français à
l’idéologie marxiste. Cette référence ayant fait faillite, ceux qui s’y sont attachés
subissent eux aussi les effets de son effondrement. Aujourd’hui encore, de nombreux
congrès syndicaux s’achèvent au son de l’Internationale.
- La méfiance réciproque entre syndicalistes et dirigeants d’entreprise. Conséquence
directe de la cause précédente, cette méfiance transforme les « partenaires sociaux »
en « ennemis de classe ». Au rejet de l’entreprise et des règles de l’économie de
marché, encore répandu dans les rangs syndicaux, répond le rejet, plus ou moins vif,
des militants par certaines directions d’entreprise.
- Les divisions syndicales, mal ressenties par les jeunes générations de salariés, qui
admettent les raisons passées mais ne comprennent pas l’éclatement actuel. Alors
même que les frontières doctrinales entre grandes confédérations syndicales
deviennent plus difficiles à saisir, « l’offre syndicale » s’élargit. Depuis vingt ans, de
nouvelles organisations émergent, qui aspirent à la représentation des salariés et qui
prétendent à la représentation syndicale et aux avantages qu’elle procure, dans ou hors
de l’entreprise. On a vu ainsi apparaître les syndicats SUD, l’UNSA et la FSU.
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Les syndicats français n’ont pas souhaité se lancer dans un syndicalisme de
services aux adhérents. A la différence de ce qui se passe dans de nombreux
autres pays (Allemagne, Belgique), les syndicats français (sauf encore dans
l’Education Nationale) ne se trouvent pas au cœur d’un réseau de mutuelles,
banques, coopératives d’achat ou de distribution, assurances, associations qui
rendraient plus tangible la contrepartie de l’adhésion.
Le système de financement des syndicats rend ces derniers en grande partie
indépendants des effets d’une baisse des cotisations. De ce fait, « l’écoute du client »,
c’est-à-dire du salarié, n’est pas toujours une préoccupation dominante. Aujourd’hui,
les cotisations ne représentent guère plus de 20 % de l’ensemble des moyens
financiers, matériels et humains - dont disposent les confédérations pour assurer le
fonctionnement de leurs appareils militants.
Les syndicats se présentent comme des appareils forts et structurés ayant une force de
frappe nationale (traductions : journées nationales d’action, négociations nationales).
L’évolution des comportements socioculturels tend à privilégier l’engagement de
proximité et les actions-réseau, plus informelles et plus souples. Conséquence : une
méfiance à l’encontre des grands appareils (les partis politiques souffrent de la même
désaffection).
La circulation des élites syndicales ne se fait plus aussi bien. Le syndicalisme de
permanents s’est substitué au syndicalisme de militants et d’adhérents. La question du
« papy boom » est aujourd’hui ouvertement posée, comme elle a pu l’être au dernier
congrès de la CFDT, en juin 2006, pour annoncer les années difficiles qui se trouvent
devant les syndicats autant que pour expliquer les pertes récentes d’adhérents. Dans
les entreprises, les directions des ressources humaines se montrent désormais ellesmêmes préoccupées par la question de la « relève syndicale » et redoutent de voir leurs
interlocuteurs syndicaux être insuffisamment ou mal remplacés lors de leur départ en
retraite.
Au niveau microsociologique, Olson point le calcul coût/avantage comme démarche
du salarié. Aujourd'hui les avantages à se syndiquer sont peu nombreux, eu égard, de
l’écornement de l’image du syndicaliste.
Ainsi pouvons nous nous poser les questions suivantes : Le syndicalisme « à la française » à
t-il encore un avenir ? Si oui, en quoi peut-il (doit-il ?) s’inspirer des modèles Allemand et
Scandinave ?
3) Ce qu’il faut retenir du syndicalisme de service et (tenter) d’appliquer au modèle
français.
Le modèle français doit changer. Cela apparait comme une certitude à présent. Les effets
bénéfiques des décisions politiques prises dans les pays qui nous entourent doivent nous
inspirer.
Mais un mal bien français apparait. Les positions des uns et des autres sont souvent radicales
et rarement le compromis donne naissance à quelque réforme viable et néanmoins profonde.
Souvent, dans notre hexagone, les mesurettes se superposent. Les médias parlent de millefeuilles en matière de lois fiscales. Les pâtissiers français semblent aussi avoir pris le dessus
en matière syndicale comme nous l’avons vu dans la partie consacrée à l’histoire des
syndicats en France, puisque les lois se superposent les unes aux autres.
Le bon sens voudrait qu’une réforme profonde aplanisse et refonde le modèle syndical
français. L’évidence voudrait que les syndicats s’orientent vers un syndicalisme de service. La
raison prône des changements, inéluctables et indispensables pour recouvrer le cœur du
marché du travail : les salariés. Pourtant, l’héritage historique, les combats idéologiques
dépassés des grands syndicats, le manque de courage politique des partis se succédant au
pouvoir et ne voulant pas voir le pays bloqué par la CGT, les profonds bouleversements
sociaux, marqués par une croissance exponentielle de l’individualisme, ne laissent pas (pour
l’instant ?) entrevoir la moindre éclaircie…
Pourtant, dans leur intérêt, les travailleurs ont tout intérêt à s’unir. Ainsi proposons-nous de
dresser des pistes de réflexion (différentes) sur le devenir de l’union salariale.
III – Piste de réflexion sur l’avenir de l’union
salariale
A – La flexisécurité
Claude DUBAR, sociologue à l'université de Versailles. Auteur notamment de "La France
malade
du
travail",
ed.Bayard.
Extrait
d’une
conférence
orale :
« J'ai lu récemment une étude sur la Suède, qui a commencé cela dans les années 1940-1950 :
lorsque des entreprises en difficulté doivent dégraisser, toute une procédure très ancienne
négociée fait que les salariés savent qu'il y a des centres de formation professionnelle où leur
salaire sera maintenu pendant un certain temps et qu'ils vont avoir un certain nombre de
choix possibles de reclassement. C'est un droit qui est négocié aussi bien au niveau des
branches
qu'avec
l'État.
Cela ne fait pas des drames au point de ceux que l'on voit régulièrement en France. Mais
l'organisation de cette synergie entre l'entreprise et la négociation interne par un tiers qui
doit bien sûr impliquer l'État, cette mobilité positive préparée, acceptée et à laquelle
l'entreprise doit bien entendu contribuer, cela ne marche pas en France. Tant qu'on
n'arrivera pas à trouver des formules nouvelles, ce sera toujours le drame.»
Le terme « flexisécurité » (« flexicurity » en anglais), est la contraction de flexibilité et
sécurité. Il désigne un dispositif social autorisant une plus grande facilité de licenciement
pour les entreprises (volet flexibilité) et des indemnités longues et importantes pour les
salariés licenciés (volet sécurité). Il repose sur un mécanisme économique selon lequel des
procédures de licenciement facilitées inciteraient les employeurs à embaucher. Les PME
hésiteraient en effet à embaucher lors des périodes florissantes, car elles redouteraient
l’épreuve des procédures de licenciement lorsque la conjoncture se retourne. En contrepartie,
le salarié bénéficierait d’une généreuse indemnisation en cas de chômage et d’un maintien de
ses droits, même s’il change d’entreprise ou s’il demeure sans emploi.
L'expérience danoise qui sert le plus souvent de référence dans la représentation qui domine
les débats actuels sur cette notion. Au Danemark, la notion de « flexisécurité » est mentionnée
pour la première fois dans une publication de 1999 du ministère du Travail
(Arbejdsministeriet). Elle préconise :
- Une grande flexibilité du marché du travail, avec des règles de licenciement souples,
- Un système d’indemnisation généreux des salariés en situation de chômage,
- Des politiques actives de l’emploi, visant à éviter le chômage de longue durée et à
contrôler la disponibilité et la motivation des chômeurs.
Il est important de noter que les syndicats sont puissants au Danemark et qu’ils ont un rôle
primordial à jouer dans ce dispositif. Pour rappel, le taux de syndicalisation est de 68.5%
(2010).
Ainsi le « modèle » Danois repose sur six piliers :
- centralisation des organismes de l'emploi et de l'aide sociale sous un seul ministère (on
notera toutefois qu'en 2009, le gouvernement de Rasmussen a engagé une politique de
décentralisation des caisses d'allocation chômage) ;
- code du travail très allégé, très peu d'interventions de l'État dans la législation ;
licenciement très facile pour les entreprises (à relativiser cependant en raison du fort
taux de syndicalisation) ;
- dialogue social développé entre patronat et syndicats puissants ; prise en charge des
salariés par l'État en cas de chômage dans des conditions avantageuses ; fortes
incitations à reprendre un emploi pour le chômeur (obligations de formation, suivi,
sanctions financières…)
- Dans l'analyse du modèle danois, on doit tenir compte d'éléments particuliers. En
effet, selon le rapport 2007 de Statistics Denmark : un peu plus du tiers des emplois au
Danemark sont attribuables au secteur public. Le pourcentage de travailleurs
syndiqués est d'environ 8 sur 10
Et si changer de modèle en France semble impossible, d’autres axes de réflexion existent. Du
« colmatage » à l’alternative.
B – « Rustines » et alternatives.
Le syndicalisme d'électeur : Même si, en France par exemple, les syndicats perdent une bonne
partie de leurs adhérents chaque année, ceux-ci ne perdent aucunement leurs sympathisants et
demeurent donc des électeurs potentiels. Il est donc tentant de conclure que l'on serait en train
de passer d'un syndicalisme d'adhérent à un syndicalisme d'électeur, où les personnages clés
ont changé de statut. Les syndicats sauveraient, par cette analyse, toute leur légitimité.
Légitimité changeant seulement de forme. Une thèse défendue dès 1983 par Adam et Reynaud
dans leur ouvrage « Le pouvoir syndical », clamant qu'à présent « le vote sert de substitut à
l'adhésion ». Une thèse prolongée par Rosanvallon pour qui la baisse du taux de
syndicalisation n'est qu'une « mutation » et non une crise, prolongeant « aux adhérents se sont
substitués
l'électeur
et
le
client »
(La
question
syndicale
–
1988).
Cependant cette évolution est fragile car si les syndicats trouvent une stabilité avec ces
électeurs, cela ne reste que précaire. Car pour qu'il y ait des électeurs, il faut des candidats.
Mais où les trouver s'il y a de moins en moins d'adhérents et de militants ?
Les syndicats confédérés : On l'a vu au fil de l'histoire, ce qui a causé le plus de tord à la
crédibilité syndicale reste les guerres entre les différents syndicats. L'avenir des syndicats
serait-il donc dans la recherche de voies d'unité tout en respectant le pluralisme des attentes ?
Dans l'ouvrage « La fin des syndicats ? » de Dominique LABBE et Maurice CROISAT, des
salariés sont interrogés sur leurs attentes concernant les syndicats. Les réponses sont
cinglantes et signent un ras-le-bol généralisé des bisbilles politiques, un salarié est même cité
« Il faut en finir avec les discours politiques pour aller sur le terrain de l'entreprise ! ».
L'avenir serait-il donc à l'union et à la proximité plutôt qu'au combat idéologique, loin des
véritables enjeux des travailleurs ?
Une représentation asyndicale : Dans la continuité des conclusions de Labbe et Croisat, on
pourrait imaginer une représentation des travailleurs éloignée de tout organe traditionnel.
Encore faudrait-il que l’émancipation vis à vis de l'héritage syndical soit possible. Mettant de
coté la lutte des classes ou même des corporations, pour aller vers une collaboration flexible
dans le sens des divers intérêts.
Conclusion :
Le syndicalisme est manifestement en crise en France. Le taux de syndicalisation en France se
situe aux alentours de 7,8% seulement d’après les chiffres de l’OCDE. Ce taux est le plus
faible comparé à celui de l’ensemble des pays européens.
Le poids accordé par les médias et les pouvoirs politiques à ces syndicats enfermés dans des
bulles idéologiques est bien trop grand. La représentativité que prônent les syndicats apparait
comme erronée, tant au niveau statistique qu’au niveau des témoignages recueillis dans les
ouvrages dont nous nous sommes servis.
Le syndicalisme « militant » inspiré d’une idéologie marxiste et qui ne semble plus avoir
évolué depuis la fin des Trente Glorieuses, ne rassemble plus les salariés, pire, il semble
totalement en déclin.
D’importants changements idéologiques sont indispensables à un retour du syndicalisme en
France. Les syndicats ne peuvent plus se représenter le monde selon la lutte des classes, à
l’heure où les entreprises ne sont plus gérées comme au temps du Taylorofordisme.
Les modèles allemand et nordique reposent sur un syndicalisme de service fortement intégré
dans le monde du travail, et intégrant pleinement le salarié. Ces systèmes apparaissent comme
des modèles à suivre, dans lesquels l’intérêt de l’entreprise dépasse l’intérêt de classe.
Une profonde refonte du « modèle » français est indispensable si les syndicats veulent
perdurer.
Néanmoins, les taux de syndicalisation sont en baisse de manière globale, comme nous avons
pu le voir sur les documents de l’OCDE. Ainsi une question émerge, plus trouble, noire et
inquiétante : Le XXIe Siècle signera-t-il la fin des syndicats ?
Bibliographie :
Ouvrages :
Made in Germany de G. Duval.
Mutations du travail et conflits sociaux de M. Jammes (professeur de SES en Lycée).
Cours de Politiques Sociales de D. Sistach.
Le syndicalisme en France depuis 1945 (La Découverte) R. Mouriaux
Les syndicats en France D. Andolfatto (La Documentation française).
La fin des syndicats ? de D. Labbe et M. Croisat
L’Europe du Nord contemporaine (de 1900 à nos jours) de F-C. Mougel
Syndicats et mondialisation (une stratification de l’action syndicale) de R. Guillon
La France malade du travail de Claude DUBAR (Bayard).
Sites internet :
OCDE - http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=UN_DEN&Lang=fr
http://istravail.com/article372.html
http://www.wikipedia.org