Française tuée au Burundi: ouverture d`une information judiciaire à

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Française tuée au Burundi: ouverture d`une information judiciaire à
Française tuée au Burundi: ouverture d'une information judiciaire à Mâcon
AFP
MACON, 2008-01-05 (AFP) - Une information judiciaire pour "assassinat" a été
ouverte vendredi par le parquet de Mâcon, suite au dépôt de plainte de
l'organisation humanitaire Action contre la Faim (ACF), dont une bénévole,
originaire de Saône-et-Loire, a été tuée lundi au Burundi.
"S'agissant d'un meurtre commis à l'étranger sur une ressortissante française, le
parquet de Paris s'est estimé incompétent, s'appuyant sur le droit et la territorialité.
Agnès Dury étant domiciliée dans le Mâconnais, c'est donc le parquet de Mâcon
qui a reçu la plainte", a expliqué Jean-Louis Coste, procureur de la République de
Mâcon, à un correspondant de l'AFP.
Agnès Dury, 31 ans, psychologue au sein d'ACF et en mission au Burundi depuis
le mois de juillet 2007, a été tuée par balles lundi à Ruyigi (170 km à l'est de
Bujumbura). Arrivée au Burundi en juillet 2007, la jeune femme mettait en place un
programme dit de "nutrition-VIH" sur la zone de Ruyigi, qui consistait en un soutien
psychologique des femmes séropositives dans le cadre du risque de transmission
du virus VIH/sida à leurs enfants.
Deux juges d'instruction mâconnaises ont été saisies par le parquet. "Leur premier
acte urgent sera de demander une autopsie de la victime car cela n'a pas été fait, a
expliqué le substitut du procureur de Mâcon, Nicolas Hennebelle. C'est un acte
essentiel de l'enquête et cela permettra de rendre le corps à la famille".
Les magistrats mâconnais ont déjà pris contact avec le consul de France au
Burundi, a-t-on appris de même source.
En liaison avec Interpol, les deux juges d'instruction vont devoir vérifier si une
convention internationale d'entraide existe entre les deux pays et, le cas échéant,
décider de délivrer une commission rogatoire internationale.
Il devraient également saisir un service d'enquête français ou demander une
enquête par les services du Burundi afin de connaître les circonstances des faits, la
nationalité exacte des auteurs présumés du meurtre, s'il a été prémédité ou non,
etc.
Les magistrats français pourraient également être amenés à se déplacer sur les
lieux s'ils l'estiment nécessaire, a-t-on appris de même source.
Quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans le meurtre de la Française
ont été placées en garde à vue jeudi au Burundi. Il s'agirait d'un ancien chauffeur
d'ACF et d'un ancien électricien, interpellés mercredi soir, ainsi que d'un couple,
dont la femme se trouvait dans le véhicule de la victime au moment du drame,
arrêté jeudi à l'aube.