Les enfants de Choucha ne grandiront pas dans un camp de réfugiés

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Les enfants de Choucha ne grandiront pas dans un camp de réfugiés
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
HCR TUNISIE
LIEU: Tunis
DATE: 17 juin 2013
Pour plus d’infos:
Julia Gouyou
Beauchamps (à Tunis)
[email protected]
Tel : +216 58 335 124
François Kernin (à
Zarzis)
[email protected]
Tel : +216 28 220 690
Les enfants de Choucha ne grandiront pas
dans un camp de réfugiés
L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en Tunisie confirme la
fermeture du camp de Choucha le 30 juin 2013, tel que décidé en étroite
collaboration avec les autorités tunisiennes. Après plus de 2 ans en transit dans
des tentes installées au milieu du désert, à moins de 7 kilomètres de la frontière
libyenne, c’est un chapitre humanitaire qui se clôt pour les quelques centaines
de réfugiés qui bénéficieront de soutien pour s’installer et s’intégrer en Tunisie.
« Nous avons malheureusement trop d’exemples de camp de réfugiés installés
dans l’urgence qui deviennent l’unique horizon de plusieurs générations. La
fermeture de Choucha est une étape positive vers une vie meilleure en Tunisie
pour des centaines de réfugiés. Les enfants de Choucha ne grandiront pas
dans un camp de réfugiés », explique Ursula Aboubacar, représentante du
HCR en Tunisie.
Alors que Choucha a accueilli quelques dizaines de milliers de personnes au
plus fort de la crise, seuls quelques 500 réfugiés y demeurent encore
aujourd’hui, dont la moitié environ attendent leur départ pour les Etats-Unis. Les
autres seront intégrés dans les zones urbaines tunisiennes. Grâce au soutien
du HCR, de ses partenaires et des autorités tunisiennes, plus de 60 personnes,
dont des familles, ont déjà quitté le camp et leur tente pour s’installer dans un
logement dans les villes voisines. Les autorités tunisiennes garantissent l’accès
des réfugiés aux services de base tunisiens, notamment les services de
santé. Les enfants de Choucha seront accueillis dans les écoles tunisiennes à
la rentrée prochaine.
Après la fermeture du camp, le HCR continuera d’appuyer la Tunisie pour
assurer la protection des réfugiés et demandeurs d’asile, conformément à son
mandat. Le HCR et ses partenaires maintiendront également le dialogue avec
les réfugiés, tout particulièrement ceux appréhendant la fermeture du camp.
« Nous regrettons que certains réfugiés adoptent une attitude de refus, n’ayant
en vue que la réinstallation dans un pays tiers qui n’est pourtant ni un droit, ni
du ressort du HCR. Cela risque de nuire à leur intégration, ainsi que celle de
leurs enfants s’ils ratent la rentrée scolaire. Cela est d’autant plus regrettable
que toutes les conditions sont réunies pour faciliter leur intégration en Tunisie,
leur pays d’accueil. Depuis le premier jour de l’urgence, la société civile et les
autorités tunisiennes ont fait preuve de générosité et d’hospitalité, en ouvrant
non seulement leurs frontières mais également leurs écoles et leurs hôpitaux »,
a ajouté Mme Aboubacar. « Enfin et surtout, la Tunisie est en passe de devenir
le premier pays de la région à mettre en place un cadre légal pour le droit
d’asile. »
La collecte des empreintes digitales des réfugiés par les autorités tunisiennes
en vue de leur octroyer un permis de résidence temporaire est la dernière
illustration en date de l’engagement de la Tunisie en faveur des réfugiés.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Contexte
HCR TUNISIE
Pour plus d’infos:
Julia Gouyou
Beauchamps (à Tunis)
[email protected]
Tel : +216 58 335 124
François Kernin (à
Zarzis)
[email protected]
Tel : +216 28 220 690
Le camp de transit de Choucha a été établi en février 2011 pour répondre à
l’afflux massif de population fuyant le conflit en Libye. Au point culminant de la
crise libyenne, le camp de transit de Choucha a accueilli jusqu’à 18 000
personnes dans une même journée. Ce camp est le dernier en activité des
7 camps établis pour répondre aux besoins des centaines de milliers de
personnes qui ont fui la Libye en 2011. On estime que plus de 200 000
travailleurs étrangers ont franchi la frontière pour trouver refuge en Tunisie. La
plupart ont pu être rapatriés chez eux grâce à une collaboration entre les états,
l’Organisation Mondiale des Migrations (OIM) et le HCR. Environ 4 400
personnes, cependant, ont demandé l’asile en Tunisie par peur de persécutions
dans leur pays d’origine.
En l’absence de procédures nationales, le HCR a étudié sur une base
individuelle et impartiale les demandes d’asile pour identifier les personnes
ayant besoin d’une protection internationale. Le HCR a ainsi estimé qu’environ
4 000 personnes étaient dans cette situation. Pour soutenir une Tunisie alors en
pleine transition suite à sa propre révolution et fragilisée par cet afflux de
population sans précédent dans le Sud, une Initiative Globale de Solidarité pour
la Réinstallation a été mise en place pendant l’année 2011. Grâce à cette
initiative, plus de 3 500 personnes ont été acceptées par 15 pays tiers ayant
des programmes de réinstallation, notamment les Etats-Unis, la Suède, la
Norvège et l’Allemagne. Plus de 3 100 réfugiés sont déjà partis vers leur
nouveau pays d’accueil.
L’Initiative Globale de Solidarité pour la Réinstallation était une mesure
exceptionnelle mise en place pour un temps limité. Elle s’est achevée à la fin de
l’année 2011, lorsque les arrivées en provenance de Libye se sont taries. La
réinstallation dans un pays tiers n’est pas un « droit » en tant que tel, c’est un
outil de solidarité internationale et une mesure exceptionnelle de protection
pour les cas les plus vulnérables en danger dans leur pays d’origine et leur
pays d’accueil. Les pays de réinstallation sont souverains dans le processus
d’acceptation des dossiers à la réinstallation. Parmi les 10,5 millions de réfugiés
relevant de la compétence du HCR dans le monde en 2009, seul 1% fait l'objet
d'une demande de réinstallation par l'agence.
FIN