le duc d`aumale et la donation a l`institut de france

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le duc d`aumale et la donation a l`institut de france
LE DUC D’AUMALE ET LA DONATION A L’INSTITUT DE FRANCE
Le 16 janvier 1822 naissait à Paris, au Palais-Royal, Henri, Eugène, Philippe, Louis
d’Orléans, titré duc d’Aumale, d’après le nom du domaine qui, situé en Seine-Maritime,
appartenait à la maison d’Orléans, d’où le monogramme HO que l’on trouve fréquemment dans le
château.
L’ENFANCE
Cinquième fils de la nièce de Marie-Antoinette, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, et de
Louis-Philippe, duc d’Orléans, appelé à régner de 1830 à 1848 sous le titre de Roi des Français,
l’enfant eut pour parrain le possesseur du domaine de Chantilly, Louis-Henri de Bourbon, prince
de Condé, dont le fils unique, le duc d’Enghien, avait été enlevé en Allemagne pour être fusillé
sur ordre de Bonaparte au château de Vincennes en 1804.
Elevé avec ses cinq frères et ses quatre soeurs, Mimi, ainsi que le surnommait sa famille,
passa son enfance au Palais-Royal et à Neuilly. Il bénéficia d’une éducation à la fois princière et
bourgeoise. Princière, puisqu’un précepteur, qui deviendra par la suite son secrétaire particulier,
Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury, fut nommé auprès de lui à partir de 1827 et qu’il bénéficia des
leçons de dessin du peintre romantique Ary Scheffer; bourgeoise, car il dut suivre de 1832 à 1839
les cours du collège Henri IV à Paris, où il eut pour professeurs d’histoire Jules Michelet et Victor
Duruy.
En 1830, à l’âge de huit ans il hérita le domaine de Chantilly de son parrain, le duc de
Bourbon, qui l’avait institué légataire universel l’année précédente. Il y fit plusieurs séjours en
famille, mais c’est à partir de 1843 que, reconnu majeur, il en assuma pleinement la direction.
Durant sa minorité furent organisées les premières courses de chevaux sur la pelouse devant les
Grandes Ecuries, à l’initiative de son frère, le duc d’Orléans, qui avait accepté la présidence de la
Société d’Encouragement pour l’amélioration de la race chevaline, constituée en novembre 1833.
Après son mariage avec Marie-Caroline-Auguste de Bourbon-Siciles, princesse de Salerne, le 25
novembre 1844, le duc d’Aumale fit aménager les petits appartements, qui furent desservis en
1846 par une galerie extérieure en bois, oeuvre de l’architecte Félix Duban, à qui il demanda
l’année suivante un projet de reconstruction du grand château, que la Révolution de 1848
empêcha de réaliser. Accaparé par son activité militaire en Algérie, il n’eut en fait guère le loisir
durant ces années de se consacrer à Chantilly, où la trace la plus spectaculaire de sa présence
fut les tribunes de l’hippodrome, construites en 1847.
LE CHEF DE GUERRE
C’est en effet entre 1837 et 1848 que se situe l’essentiel de sa carrière militaire, qui
demeurera toute sa vie sa vocation première.
Il n’avait pas quinze ans lorsqu’il fut nommé sous-lieutenant d’infanterie le premier janvier
1837. Deuxième prix de discours français et deuxième prix d’histoire au concours général de
1839, il rejoignit le 4e régiment d’infanterie légère le lendemain même de la cérémonie de remise
des prix à la Sorbonne, en présence de son père.
Le duc d’Aumale participa à la conquête de l’Algérie d’avril 1840 à juin 1846, avant d’être
nommé gouverneur général du pays en août 1847, poste qu’il occupa jusqu’à la Révolution de
février 1848. Il joua un rôle actif dans cette période qui vit les Français, présents sur le littoral
depuis 1830, étendre leur contrôle vers l’intérieur, après avoir hésité sur l’opportunité d’un
établissement définitif. Depuis 1832, la résistance était organisée par le fils d’un marabout des
environs de Mascara, l’émir Abd-el-Kader, qui avait conclu une trêve avec les Français en 1837.
La guerre reprenait lorsqu’arriva le duc d’Aumale.
Le duc d’Aumale participa à six campagnes, placé sous le commandement de son frère, le
duc d’Orléans, puis des généraux Bugeaud, Changarnier, Lamoricière, Cavaignac, Baraguey
d’Hilliers. L’épisode le plus fameux en est demeuré la prise de la Smalah d’Abd-el-Kader, le 16 mai
1843, à la suite d’une course-poursuite de plusieurs jours à travers le désert, par une décision
audacieuse du duc d’Aumale qui comptait sur l’effet de surprise pour compenser son infériorité
numérique. « Ce n’était pas une Smalah ordinaire, la réunion de quelques serviteurs fidèles
autour de la famille et des richesses d’un chef ; c’était une capitale ambulante, un centre d’où
partaient tous les ordres, où se traitaient toutes les affaires importantes (...) » écrit-il. Ce fut pour le
duc d’Aumale le début d’une extrême popularité qui, rejaillissant sur la monarchie de Juillet toute
entière devait s’attacher à sa personne sa vie durant, en un siècle voué au prestige de l’uniforme.
L’EXIL ET LA FORMATION DES COLLECTIONS
Six mois après avoir pris ses fonctions de gouverneur général de l’Algérie, alors qu’il venait
à peine de recevoir la soumission d’Abd-el-Kader qui renonçait à poursuivre la lutte, le duc
d’Aumale vit s’interrompre brutalement une carrière pleine de promesses militaires et politiques. A
Paris, la monarchie était renversée le 24 février 1848, à l’issue de trois journées d’émeutes
LE DUC D’AUMALE ET LA DONATION A L’INSTITUT DE FRANCE
orchestrées par les républicains, qui, furieux de s’être vus confisquer le pouvoir en 1830, étaient
bien décidés cette fois à le conserver. Le duc d’Aumale choisit alors de suivre la famille royale
obligée de s’exiler en Angleterre, plutôt que d’entamer une guerre civile à la tête de l’armée
d’Afrique qui lui était toute dévouée. Il ne reverra la France que vingt-trois ans plus tard.
Durant l’exil à « Orléans-House », maison située à Twickenham, près de Londres, s’affirma
une vocation de collectionneur d’oeuvres d’art qui s’était déjà manifestée pendant ses années
d’étude au collège Henri IV. Sa première acquisition, le Soldat de la République, tableau de
Bellangé, l’avait conduit à s’intéresser à la peinture militaire et orientaliste, mais c’est
paradoxalement grâce à son adversaire politique, Napoléon III, qu’il put disposer des ressources
nécessaires pour constituer ses collections. Ce dernier en effet, en obligeant les Orléans à vendre
les biens meubles et immeubles qu’ils possédaient en France, comme l’avait fait auparavant Louis
XVIII envers la famille de Napoléon Ier, offrit au duc d’Aumale la possibilité de mobiliser une
fortune estimée à une trentaine de millions de francs-or en 1854. Quant à la vente du domaine de
Chantilly, elle s’effectua pour la forme au profit de deux acquéreurs anglais agissant pour le
compte de la banque londonienne qui gérait les affaires du duc d’Aumale.
Les premiers achats importants datent du début de l’exil. En 1853, le duc d’Aumale se
porta acquéreur de la bibliothèque Standish, qui faisait partie de la succession de son père, mort
en 1850, mais il laissa se disperser une exceptionnelle collection de peintures espagnoles,
occasion qu’il regretta par la suite de n’avoir su saisir. En revanche, l’année suivante, il se déclara
adjudicataire de la succession de son beau-père le prince de Salerne dont il conserva 72
tableaux qui forment la base de la collection italienne du musée Condé, en particulier la Madone
de Lorette, de Raphaël, considérée à l’époque comme une copie, jusqu’à ce qu’elle fût
authentifiée par un historien d’art britannique, Sir Cecil Gould, en 1979.
Désormais, et jusqu’à la fin de sa vie, le duc d’Aumale multipliera les acquisitions, tant
auprès d’amateurs particuliers ou de marchands d’art tel Colnaghi de Londres, qu’en vente
publique, par l’intermédiaire d’un réseau de rabatteurs disposant d’une relative liberté financière,
ce qui le faisait parfois entrer en compétition avec les plus grands musées européens. Sans
vouloir être exhaustif, on se contentera de rappeler pour mémoire les acqusitions essentielles :
- 1854 : Massacre des innocents, de Poussin - Madone de Lorette, de Raphaël
- 1855 : Très riches heures du duc de Berry, découvertes dans un pensionnat de
jeunes filles à Gênes
- 1857 : Le Déjeuner de jambon, de Lancret et le Déjeuner d’huîtres, de De Troy
- 1861 : Dessins de la collection Reiset - livres de la bibliothèque Cigongne
- 1865 : Le vase de Nola
- 1868 : Les quatre Watteau, les quatre Greuze et plusieurs tableaux orientalistes
(Marilhat, Decamps) de la collection Maison
- 1869 : La Vierge de la maison d’Orléans, de Raphaël
- 1876 : Les portraits et les dessins de la collection Lenoir, fondateur du Musée des
Monuments français
- 1877 : Les portraits aquarellés de Carmontelle
- 1879 : La Simonetta Vespucci, de Piero di Cosimo, la Vierge de Miséricorde,
d’Enguerrand Quarton, et trois des cinq tableaux d’Ingres du musée, lors de
l’achat des tableaux de la 2e vente Reiset
- 1885 : Les Trois Grâces, de Raphaël, acquisition la plus chère (625 000F-or)
- 1889 : Les dessins de Clouet de la collection Carlisle
- 1890 : Le Concert champêtre, de Corot
- 1891 : Le livre d’Heures d’Etienne Chevalier
- 1892 : Le psautier d’Ingeburge de Danemark, épouse de Philippe-Auguste
Esther et Assuérus, panneau de Filippino Lippi, qui fut le dernier grand
achat italien, la dernière toile des collections étant un portrait d’Abd-elKader, de Stanislas Chlebowski, acquis en avril 1897.
L’activité du duc d’Aumale durant l’exil ne se limita pas à compléter ses collections
d’oeuvres d’art. En réel amateur, il se livra également à des travaux de recherche et d’érudition
qui le placèrent au premier rang des bibliophiles et historiens d’art de son temps, tout en se
consacrant à sa monumentale étude sur l’histoire des princes de Condé, qui l’occupa jusqu’à la fin
de sa vie sans qu’il lui fut donné de pouvoir l’achever. Un autre aspect, moins connu, reste son
activité d’opposant au Second Empire, servie par le contrôle de plusieurs journaux belges de
langue française (une de ses soeurs, Louise, avait épousé le roi des Belges) et par une plume,
qui savait à l’occasion être mordante, ainsi que le prouva la Lettre sur l’histoire de France, brillant
pamphlet anti-bonapartiste qui parvint à paraître en 1861, déjouant la censure impériale.
LE DUC D’AUMALE ET LA DONATION A L’INSTITUT DE FRANCE
LE RETOUR EN FRANCE ET LA FONDATION DU MUSEE CONDE
C’est à l’occasion de la défaite de 1870, qui l’emplit d’amertume car on ne l’avait pas
autorisé à participer à la lutte, qu’il fut donné au duc d’Aumale de revoir son pays. Il se lança
alors, et pour la seule fois de son existence, dans la bataille politique au profit du camp orléaniste
dont il était un des plus lucides représentants. En une période trouble où la France hésitait sur le
régime à se donner, il fut élu député de l’Oise à l’assemblée de Bordeaux, en février 1871, puis,
conseiller général pour le canton de Clermont en octobre de la même année, il devint le premier
président du conseil général du département. Mais, paralysé entre l’intransigeance des
légitimistes et les projets d’Adolphe Thiers, décidé à fonder une république conservatrice, il
préféra ne pas persister dans cette voie et choisit de retrouver enfin l’armée dont il n’avait jamais
cessé de se sentir membre. Le 27 février 1872, il fut réintégré dans son grade de général de
division et c’est en tant que plus ancien titulaire de ce grade qu’il eut à présider le conseil de
guerre chargé de juger le maréchal Bazaine pour haute trahison en octobre 1873. Mais il obtint
en contrepartie ce qu’il désirait le plus, à savoir un commandement militaire, qu’il exerça à
Besançon, à la tête du 7e corps d’armée et de la 7e division militaire, de 1874 à 1879.
Le duc d’Aumale reçut également à cette période la consécration du monde de l’esprit en
devenant membre de l’Académie française, sous le patronage de Cuvillier-Fleury, son ancien
précepteur et secrétaire, lui-même entré dans cette assemblée en 1866. Il fut donc élu le 30
décembre 1871, occupant le siège de Montalembert. A cette élection vinrent s’en ajouter deux
autres, à l’Académie des Beaux-Arts en 1880, puis après le retour définitif en France en 1889, à
l’Académie des Sciences morales et politiques.
Mais le grand projet du duc d’Aumale dès qu’il cessa de s’intéresser à la vie politique, ce fut
bien évidemment la reconstruction du château de Chantilly, dans l’intention d’y installer ses
collections, conservées au Jeu de Paume depuis son retour en France. Félix Duban, auquel il
aurait souhaité confier le projet, était mort en 1870, aussi son choix se porta-t-il vers un autre
architecte, peu connu, Honoré Daumet, avec lequel il sympathisa immédiatement, lorsque celui-ci
lui fut présenté en 1875. La reconstruction commença à la fin de l’année suivante, d’abord par les
aménagements du Châtelet, ou petit château, puis par le grand château lui-même, qui fut
inauguré par un premier dîner à la Galerie des Cerfs le 11 novembre 1880. Mais les travaux
devaient se poursuivre plusieurs années encore.
Le duc d’Aumale aurait souhaité se consacrer à son château et à ses collections, la retraite
venue, mais les convulsions que connaissait la IIIe république à ses débuts vinrent contrecarrer
ce voeu. En 1883, il fut mis en non-activité par retrait d’emploi, en raison de sa forte popularité
auprès des cadres d’une armée dont la fidélité républicaine causait quelques soucis au
gouvernement. Au début de 1884, une forte attaque de goutte faillit l’emporter et le tint trois mois
au lit. Il ressentit alors la nécessité d’assurer l’avenir de sa collection en évitant qu’elle ne fût
dispersée comme l’avait été celle de Louis-Philippe. Aucun héritier direct ne lui restait depuis la
mort de François d’Orléans, duc de Guise, en 1872. Après mûre réflexion, il choisit de confier le
dépôt du domaine de Chantilly « dans son intégrité avec ses bois, ses pelouses, ses eaux, ses
édifices et tout ce qu’ils contiennent » à l’Institut de France, choisi parce qu’il « échappe à l’esprit
de faction, comme aux secousses trop brusques, conservant son indépendance au milieu des
fluctuations politiques » (testament du 3 juin 1884). Le message est clair : l’Etat, trop partial,
n’étant pas digne de représenter la France à laquelle doit revenir l’héritage, l’Institut de France est
donc jugé seul capable de préserver Chantilly. Cet acte sans précédent, souvent imité par la
suite, fut à l’origine des nombreuses fondations que possède aujourd’hui l’Institut de France, telle
la fondation Jacquemart-André à Paris et à Chaâlis.
Mais le 11 juin 1886 fut votée à la Chambre des Députés la loi interdisant le territoire
français aux membres des familles ayant régné sur la France, à la suite d’une réception
provocante offerte par le comte de Paris, neveu du duc d’Aumale, qui, tel un souverain régnant,
avait invité le corps diplomatique. C’est parce que la loi prévoyait de le chasser de l’armée que le
duc d’Aumale a adressé au Président de la République une lettre fameuse, qui, communiquée
aux journaux, rendait son expulsion inévitable.
Il fut donc obligé de reprendre le chemin de la Belgique et de l’Angleterre une seconde fois,
sans savoir s’il lui serait donné de revoir la France un jour. Il conçut alors l’idée de transformer son
legs en donation sous réserve d’usufruit, craignant la confiscation immédiate de ses biens au
profit de l’Etat, ce qu’il fit savoir par lettre au président de l’Institut le 29 août 1886. Un des effets
de cette donation fut d’inciter l’Institut à agir pour faire rapporter la mesure de bannissement qui le
frappait, et, le 9 mars 1889, après la disparition de la menace boulangiste sur la République, le
décret permettant son retour en France était publié au Journal Officiel. Peu après, le duc
d’Aumale était reçu à l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
Partageant désormais son temps entre Chantilly, l’Angleterre et Palerme, préoccupé avant
tout d’accroître ses collections et de superviser l’achèvement des derniers aménagements du
château où il continuait d’accueillir régulièrement l’élite intellectuelle parisienne, le duc d’Aumale
LE DUC D’AUMALE ET LA DONATION A L’INSTITUT DE FRANCE
connut encore la douleur de perdre sa nièce, la duchesse d’Alençon dans l’incendie du bazar de
la Charité deux jours avant sa mort, survenue dans son domaine sicilien du Zucco, le 7 mai 1897
à deux heures du matin.
Au terme d’une vie bien remplie et qui s’était souvent confondue avec l’histoire de son
pays, le duc d’Aumale fit enfin l’unanimité de la France autour de sa personne, lors de ses
obsèques auxquelles le gouvernement accorda les honneurs militaires. Deux ans plus tard, la ville
de Chantilly reconnaissante érigeait en son honneur par souscription publique la statue, oeuvre
de Jean-Léon Gérôme, que l’on peut encore admirer aujourd’hui sur l’hémicycle, face au champ
de courses.
LE PROPRIETAIRE ACTUEL : L'INSTITUT DE FRANCE
L'Institut de France existe depuis 1795, mais l'apparition des académies qu'il rassemble
remonte à plus de trois siècles. L'Académie française est née en 1635, l'Académie des
Inscriptions et Belles Lettres en 1663, l'Académie des Sciences en 1666. Quant à l'Académie des
Beaux-Arts, elle est l'héritière à la fois de l'Académie de Peinture et de Sculpture fondée en 1648
et de l'Académie d'Architecture fondée en 1671.
Dans son rapport sur la loi relative à l'Instruction publique, Daunou présentait ainsi l'Institut :
"... ce sera en quelque sorte l'abrégé du monde savant, le corps représentatif de la république
des lettres, l'honorable but de toutes les ambitions de la science et du talent, la plus magnifique
récompense des grands efforts et des grands succès; ce sera, en quelque sorte, un temple
national dont les portes, toujours fermées à l'intrigue, ne s'ouvriront qu'au bruit d'une juste
renommée..."
La cérémonie d'inauguration se tint au Louvre le 4 avril 1796, en présence du Directoire,
des ministres, du corps diplomatique et d'un nombreux public. Appartenant à l'Institut depuis
l'expédition d'Egypte, Bonaparte devenu Premier Consul dota en 1801 ses confrères d'un
costume noir à broderies vertes qui a très peu changé depuis. Empereur, il affecta à l'Institut en
1805 le Collège des Quatre-Nations, construit par Mazarin en 1662 d'après les plans de Le Vau
sur la rive gauche de la Seine, face à la partie orientale du Louvre. Le duc d'Aumale appartenait
à l'Institut au double titre de l'Académie française et de l'Académie des Beaux-Arts.
Le Domaine de Chantilly est la plus importante des fondations de l'Institut de France. Dans
l’Oise, l’Institut possède également l’Abbaye de Chaâlis, qui relève de la fondation JacquemartAndré.