Afrik.com Le Rwanda accuse François Mitterrand et Edouard

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Afrik.com Le Rwanda accuse François Mitterrand et Edouard
Le Rwanda accuse François Mitterrand et Edouard Balladur d’implication dans le génocide de 1994
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Kigali, 2008-08-05 (Afrik.com) - Le Rwanda accuse François Mitter
Le Rwanda accuse François Mitterrand et Edouard Balladur
d’implication dans le génocide de 1994
Kigali menace de traduire en justice 33 personnalités françaises
Source: Afrik.com
Mardi 5 août 2008
Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a procédé
mardi à Kigali à la publication officielle d’un rapport d’enquête de
500 pages incriminant le gouvernement français dans le génocide de
1994, en désignant un groupe de 13 politiciens et 20 officiers
militaires français, dont la responsabilité directe dans ces tragédies
rwandaises est attestée.
Dossier : Le génocide rwandais
Le Rwanda accuse une nouvelle fois la France d’être impliquée dans
le génocide de 1994 et, pour la première fois, Kigali menace des
militaires et hommes politiques français de poursuite judiciaire.
"Nous avons désormais toutes les preuves sur la responsabilité de ces
33 dignitaires français dans le génocide de 1994", a déclaré le ministre
Karugarama, également mandataire du gouvernement rwandais, à la
suite de la publication d’un rapport d’enquête d’une commission sur le
génocide..
Ce rapport de cinq chapitres ne signifie que le Rwanda a déposé une
plainte pour une éventuelle poursuite judiciaire contre ces
responsables français de l’époque, a-t-il expliqué au cours dune
conférence de presse animée au palais de la Justice Kigali.
Nous allons soumettre ce rapport aux autorités françaises et au public
en général afin que le monde entier puisse comprendre le rôle joué par
le gouvernement français de l’époque dans le génocide de 1994 , a-t-il
ajouté.
Parmi les hauts responsables politiques et militaires français
mentionnés dans ce document figurent, entre autre, l’ancien chef de
l’Etat de l’époque, François Mitterrand (mort en janvier 1996), son
ex-Premier ministre, Edouard Balladur, le ministre des Affaires
étrangères, Alain Juppé ou encore le Secrétaire général de l’Elysée
Hubert Védrine, précise le communiqué de presse distribué au cours
de la présentation de ce rapport.
"Nous avons achevé notre première tâche et je crois que le
gouvernement actuel français devrait être de notre côté pour nous aider
à traduire en justice les personnes mentionnées dans ledit document", a
déclaré M. Karugarama qui était accompagné par la ministre rwandais
des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Rosemary
Museminali.
"Nous espérons que la justice va statuer sur cette affaire afin que les
personnalités françaises citées dans ce rapport puissent être traduites
devant les instances compétentes", a-t-il espéré.
Ce rapport est publié alors que le Parlement rwandais vient de
procéder à l’amendement de certains articles dans la Constitution
rwandaise de 2003, qui concernent notamment le renforcement de la
compétence du système judiciaire rwandais afin quelle puisse juger
également certaines affaires en dehors du pays.
Une demande de repentance de la France
"L’heure de montrer à la France le rôle de certains responsables de ce
pays dans le génocide de 1994 a sonné", a martelé le ministre
Karugarama en exhortant "les autorités actuelles françaises à coopérer
dans cette démarche pour reconnaître les fautes commises à l’époque
et se repentir publiquement face cette responsabilité ignoble".
"Si l’on doit résolument regarder vers l’avenir et renouer les relations
diplomatiques avec la France, il faudra que ce pays soit partie prenante
de ce rapport et accepte la véracité de son contenu", a souligné le chef
de la diplomatie rwandaise, Rosemary Museminali.
Ce rapport sur le rôle du gouvernement français rapporte notamment
les témoignages recueillis auprès de différentes personnalités au
Rwanda et à l’étranger, qui confirment la responsabilité des militaires
français dans l’entraînement ainsi que la fourniture des armes et
munitions aux milices génocidaires au Rwanda.
Ce rapport d’enquête est publié après 19 mois de recherche par une
commission indépendante mise en place par le gouvernement
rwandais, composée essentiellement d’historiens ainsi que de juristes,
présidée par Jean de Dieu Mucyo, un ancien Procureur général de la
République qui fut également ministre de la Justice.
En novembre 2007, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques
avec la France deux jours après que le juge anti-terroriste français,
Jean-Louis Bruguière, a lancé des mandats d’arrêt internationaux
contre neuf personnalités rwandaises proches du président Paul
Kagame.
En riposte, le Rwanda a déposée une plainte contre la France devant la
Cour pénale internationale (CPJ) en dénonçant le caractère contre
nature de ces mandats, mais Paris n’a pas répondu à cette convocation
judiciaire.

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