de l` é crit à l` é cran, jules verne et les peuples indigè nes de l` é crit

Transcription

de l` é crit à l` é cran, jules verne et les peuples indigè nes de l` é crit
218
La mémoire vivante___Le cinéma retrouvé
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
D E L’ É C R I T À L’ É C R A N... J U L E S V E R N E E T L E S P E U P L E S I N D I G È N E S
Littérature, images et ethnologie
14, 15, 16 NOVEMBRE, Amiens - Salle Dewailly - 10:00- 13:00
Organisé par : Société Française d’Anthropologie Visuelle et le Festival international du film d’Amiens.
En partenariat avec : Centre International Jules Verne, Musée Albert Kahn. Avec le soutien de : Université
de Picardie Jules Verne, UFR Philosophie Sciences Humaines et Sociales, CEFRESS.
Ce singe-là, répondit Paganel, c’est un Australien pur sang ! »... « Jamais créature humaine n’avait présenté à
ce point le type d’animalité. Robert ne se trompait pas, dit le major, ce sont des singes pur sang, si on veut, mais
ce sont des singes !
- Mac Nabbs, répondit Lady Helena, donneriez-vous donc raison à ceux qui les chassent comme des bêtes sauvages ? Ces pauvres êtres sont des hommes.
- Des hommes ? s’écria Mac Nabbs ! Tout au plus des êtres intermédiaires entre
l’homme et l’orang-outang ! Et encore, si je mesurais leur angle facial, je le trouverais aussi fermé que celui du singe ! »
« Mac Nabbs avait raison sous ce rapport ; l’angle facial de l’indigène australien est
très aigu et sensiblement égal à celui de l’orang-outang, soit soixante à soixante
deux degrés. Aussi, n’est-ce pas sans raison que M.de Reienzi proposa de classer
ces malheureux dans une race à part qu’il nommait les ‘’pithécomorphes’’, c’est-àdire homme à forme de singes.
Mais Lady Helena avait encore plus raison que Mac Nabbs, en tenant pour des êtres
doués d’une âmes ces indigènes placés au dernier degré de l’échelle humaine.
Entre la brute et l’australien existe l’infranchissable abîme qui sépare les genres.
Pascal a justement dit que l’homme n’est brute nulle part. Il est vrai qu’il ajoute avec non moins de sagesse, ‘’ni
ange non plus’’.»
(Extrait des Enfants du capitaine Grant, Hetzel, Hachette)
Quand Jules Verne annonçait qu’il se « tiendrait toujours et le plus possible dans le géographique et le scientifique » on comprend mieux l’ambiguïté de cet extrait et plus encore celles des visions du monde qui s’affrontaient alors.
Jules Verne romancier de la découverte et du voyage a confronté
nombre de ses personnages à l’expérience de ” l’exotisme” et de ”
l’altérité”. C’est l’époque des grandes explorations, des aventuriers,
missionnaires ou non, qui partent en «Terra incognita» pour répertorier, classifier, rencontrer des tribus inconnues.
En marge de ses romans Jules Verne rédigera des récits de voyages et
d’explorations effectués par les aventuriers de l’époque. Il relatera les
découvertes de René Caillié à Tombouctou, sans doute le premier
voyageur-ethnographe dans cette région, et d’autres encore dans les
trois tomes des « Histoires des grandes explorations ».
Jules Verne humaniste, visionnaire, n’en reste pas moins un homme de son temps empreint des idées de la
Société dans laquelle il évolue et de ses grands courants théoriques, évolutionnisme , positivisme, à la fois
théorie et idéal sociétal qui cherchent à la distinguer à l’intérieur d’un monde qui se clôt sur lui même.
A l’occasion de l’année Jules Verne, 2005, le Festival du Film d’Amiens et la Société Française d’Anthropologie
Visuelle se proposent d’organiser un colloque articulé autour de trois axes, trois lectures possibles d’une ethnologie de l’œuvre de Jules Verne.
Travaillant sur divers ouvrages nous ouvrirons une réflexion sur ce que la forme autant que le fond, nous
apprennent sur l’époque et cet auteur.
La mémoire vivante___Le cinéma re t ro u v é
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
J U L E S V E R N E, R É E L E T F I C T I O N
14 novembre 2005
Les luxuriances exotiques de l’ « Autre» et de l’ « Ailleurs» semblent toujours aptes à proposer au grand nombre
amateur de tourisme hors frontières, des ressources indéfiniment développées de formes de représentations
mais aussi, avec l’importance croissante donnée au corps et à son imaginaire, de sensations exotiques. Pour
certains moins nombreux, voyager - rencontrer l’ « Autre » mais « Ailleurs » - peut encore, selon un modèle
romantique de perception du monde, susciter la révélation d’un « for intérieur ».
L’imaginaire du voyage qui avait, au XVIIIe siècle, suscité de grands succès d’édition, fut renouvelé à partir de
1863 par Jules Verne, année qui vit la parution de Cinq semaines en ballon, ce roman qui apparaîtrait vite le premier d’une immense entreprise - les Voyages extraordinaires - saluée par une réception nationale et internationale, le plus souvent enthousiaste, durant de longues années.
Ce roman fut d’emblée présenté par l’auteur comme un « genre nouveau » - le « roman scientifique » salué
comme tel par les premiers critiques. Il conjuguait le romanesque ave n t u reux aux potentialités expansives d’une
imagination scientifique et technique qui offrait, de surcroît, à la crédibilité de l’intrigue, la caution de l’objectif
et du rationnel, dans un siècle épris de positivité. Ainsi la pulsion encyclopédique qui se donne voie dans ces descriptions caractéristiques du roman « vernien », s’articule-t-elle à un effort de vulgarisation scientifique qui ne
fait pas que répondre à la commande éditoriale, et ne paraît pas dès lors une excroissance artificielle du texte.
Jules Verne dans les Voyages extraordinaires donne à « voir », se représenter voire ressentir comme « incorporées », à la fois l’évidence géographique du monde - songerie moderne d’un globe terrestre sujet aux fuseaux
horaires comme aux interrogations renouvelées des mythes antiques sur le feu central et l’Atlantide - et l’évidence géopolitique du colonialisme et de l’impérialisme - s’agissant spécialement de l’Angleterre aux Indes intégrant progrès de la maîtrise de l’énergie et développement des transports et des communications.
2005, l’année des commémorations festives et académiques du centenaire de la mort de Jules Verne, aura
consacré l’intronisation en figure patrimoniale éminente, au titre de bien collectif à valeur consensuelle, d’un
écrivain que beaucoup jusqu’à peu encore estimait comme mineur. Il en aura été ainsi pour deux capitales régionales dont l’une, Nantes, le vit naître, nourrissant son enfance et son adolescence d’un imaginaire aventurier,
et l’autre, Amiens, dont venait son épouse et où il résida jusqu’à son décès, après un long apprentissage du
métier littéraire à Paris.
Un fort courant d’intérêt revitalise ainsi en produit culturel au potentiel commercial renouvelé au-delà du marché de l’édition, une œuvre liant imagination et vulgarisation géographique et scientifique, œuvre qui pour être
toujours associée aux publics « jeunes » et « populaires », en semble moins fréquentée, dans les textes in
extenso du moins.
Cela peut inviter à s’interroger, selon une mise en perspective critique et historique, sur la place de l’étrange et
de l’étranger spécifiquement sous la forme de l’exotisme - à leur présence opérante ou à leur recours instrumental - dans ces romans dont le titre générique appelait à quitter l’orbite routinière de la vie quotidienne. En
effet peut se fait jour, dans le rapport fiction /réel issu de la construction d’un dispositif scriptural non réductible au style, une forme féconde, à la fois contrainte et imaginative, de relation au savoir et à l’observation.
Thierry Roche en a montré l’importance stratégique en ce qui concerne les films réalisés dans le cadre d’un travail de terrain anthropologique, s’intéressant tout particulièrement au cas de The Land of the Head Hunters, une
« ethno-fiction » réalisée par E.S. Curtis en 1914.
Deux interventions se proposent de donner sens à cette approche lors d’une première matinée, consacrées à la
place et au rôle de l’ « exotisme » chez Jules Verne. Loin de tout réductionnisme aboutissant à minorer la puissance de création de l’écrivain, il s’agira de contribuer à l’intelligibilité présente des « Voyages extraordinaires », en les inscrivant dans le monde d’où ils émergèrent.
Françoise Michel-Jones
(Anthropologie, Université de Picardie Jules Verne)
Une sélection de films faisant écho aux conférences seront projetés en deuxième partie de journée
à la Maison de la Culture, Salle vidéo.
25e Festival international du film d’Amiens
219
25e Festival international du film d’Amiens
220
La mémoire vivante___Le cinéma retrouvé
La mémoire vivante___Le cinéma re t ro u v é
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
« VOYA G E S E X T R A O R D I N A I R E S »
E T D I S CO U R S S C O L A I R E
10:00 / 11:00 - 14 novembre 2005
Dominique Maingueneau
L’exotisme chez Jules Verne n’est une catégorie pertinente que si on la ra p p o rte au discours qui l’investit : un discours narratif, didactique et qui se donne pour lecteur modèle « la jeunesse ». Un tel discours ne peut pas être
appréhendé de manière isolée ; il participe en effet d’un interdiscours beaucoup plus vaste, où il se confronte avec
le discours scolaire, qui à la même époque connaît un développement prodigieux, associé à la légitimation de la
République. Il nous semble dans ces conditions, qu’on ne peut pas prendre la mesure de l’œuvre de Jules Verne
sans la mettre en relation avec la manière dont les manuels de l’école républicaine pensent l’altérité, au moment
même où l’expansion coloniale sans précédent les oblige à gérer de multiples formes de l’ailleurs.
Dominique Maingueneau
(Linguistique, Littérature, Paris XII )
L’ E X O T I S M E D E L’ I N D E C H E Z J U L E S V E R N E
11:00 / 12:00 - 14 novembre 2005
Françoise Michel-Jones
Le ra p p o rt de Jules Verne à l’altérité et au « divers » (Segalen) manifeste une remarquable richesse quand on analyse les différents traitements de la thématique de l’Inde dans le Tour du monde en quatre-vingt jours et La Maison
à vapeur. On peut ainsi observer comment le recours rapide aux ressources devenues traditionnelles d’un orientalisme littéraire et pictural, aux fins de l’exploitation ultérieure d’un texte dans une édition illustrée et, si possible,
son adaptation théâtrale, renvoie aux réalités du métier littéraire au XIXe siècle. On aperçoit par ailleurs alors que
la simplicité de l’intrigue, jusqu’à l’apparent arbitraire, dans l’un et l’autre roman, rend d’autant mieux explicite,
dans la narration, la notation des réalités géographiques et historiques, comme leur appréciation idéologique.
AVATA R S R O M A N E S Q U E S D E S ÉC R I T S S U R L E B R É S I L :
A U X S O U R C E S D E L A J A N G A DA* (J U L E S V E R N E, 18 81 )
15 novembre 2005
Si Jules Verne n’a jamais parcouru l’Amérique latine, il est revenu à
plusieurs reprises sur ces terres à travers ses romans.
Or leur vocation didactique, imposée par l’esprit de la «Bibliothèque
d’Éducation et de Récréation » dans laquelle l’éditeur Pierre-Jules
Hetzel les fit paraître, exigeait des informations que l’écrivain obtint
principalement par ses lectures de livres et de revues.
Membre de la Société de Géographie de Paris depuis 1865, puis, à
partir de 1872, de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Art s
d’Amiens où il s’est installé, ami de savants reconnus, Jules Verne
contribua par son œuvre à la vulgarisation des connaissances de
son époque.
Quoi qu’on puisse aujourd’hui en penser, ses contemporains s’accordèrent d’ailleurs en général à souligner la qualité de son information.
Une étude détaillée recoupant le texte de La Jangada, le contexte de sa rédaction et les écrits de savants et de voyageurs contemporains du roman permet de reconstituer l’essentiel de ces sources, de mettre en évidence les
prismes politiques et idéologiques du romancier et de souligner le travail d’élaboration littéraire qui prolonge l’effort de vulgarisation, contribuant par sa fiction à façonner consciences et représentations de plusieurs générations
de lecteurs.
Michel Riaudel
(Littérature comparée, Université de Paris X-Nanterre).
25e Festival international du film d’Amiens
221
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
H I S T O I R E S D E S G R A N D E S E X P L O R AT I O N S
16 novembre 2005
On connaît Jules Verne comme romancier prolifique mais il
est moins connu comme rédacteur de carnets d’exploration et de voyage. Pourtant, il écrivit plusieurs volumes
incontournables que l’on pourrait mettre dans la catégorie
‘’Etudes scientifiques’’ dont il tira sûrement toutes les
informations nécessaires pour sa passion romanesque de
l’exotique :
• Géographie illustrée de la France et de ses colonies, 1867.
• Histoire des grands voyages et des grands voyageurs.
Découverte de la Terre, 1878.
• Histoire générale des grands voyages et des grands
voyageurs. Les Navigateurs du XV IIIe siècle, 1879.
• Histoire générale des grands voyages et des grands voyageurs. Les Voyageurs du XIXe siècle,1880.
• La Conquête Scientifique et Economique du Globe, (Le Nouveau Monde, L’Ancien Monde, Vieux Continents), 1881.
T H I E R RY R O C H E : E M E R G E N C E D’U N R E G A R D
10:00 / 10:30 - 16 novembre 2005
Au seuil de sa vie Jules Verne assiste à la naissance du cinéma, de l’aviation et de la psychanalyse. Voyages dans
l’espace et dans l’intime, accélération du temps et rétrécissement des distances, les signes de la sur-modernité se
dessinent. L’occident, face à un monde qui se clôt sur lui-même, développe de nouveaux outils pour le saisir, le
comprendre, l’organiser. Dans ce contexte, et à l’aune des principes évolutionnistes, l’anthropologie émerge
comme discipline autonome. Dans ce paysage, les premiers films à caractère ethnologique sont réalisés....
T h i e r ry Roche
(Anthropologie Visuelle, Université de Picardie Jules Verne)
A N T O I N E L E F É B U R E,
L E S P R E M I È R E S E X P L O R AT I O N S 18 2 0 - 19 3 0
10:30 / 11:30 - 16 novembre 2005
À la fin du XIXe siècle, des dizaines d’expéditions scientifiques européennes se sont lancées à l’assaut de la
dernière tache blanche des cartes de géographie, la
légendaire forêt amazonienne. Au prix d’exploits insensés, conduits par une foi sans limites dans les bienfaits
du progrès, ces explorateurs - comme les Français
Coudreau et Crevaux ou l’Italien Boggiani - ont relevé
les cours des mille affluents de l’Amazone, identifié
plantes et animaux inconnus, rencontré des tribus
indiennes dont personne ne soupçonnait l’existence.
C’est d’abord cette épopée que re t race Antoine
Lefébure illustrée de superbes clichés d’époque, exhumés des archives des bibliothèques et des musées
d’ethnographie.
Grâce à une iconographie inédite, grâce aussi aux regards singuliers de l’écrivain Michel Brandeau et de l’ethnologue Patrick Menget, c’est une « autre Amazonie », celle d’Indiens tour à tour idéalisés, diabolisés, considérés comme gênants, ou comme une main-d’œuvre à bas pris, qu’il nous invite à découvrir.
25e Festival international du film d’Amiens
222
La mémoire vivante___Le cinéma retrouvé
La mémoire vivante___Le cinéma re t ro u v é
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
Des photographes explorateurs à l’assaut de mondes inconnus: Antoine Lefébure nous parlera de ces deux
moments inauguraux au cœur du XIXe siècle que furent l’essor du reportage photographique et les découvertes
de territoires et de peuples quasi ignorés des Occidentaux.
Antoine Lefébure nous présentera certaines photos choisies parmi plus de 600 000 photographies de fonds
prestigieux, méthodiquement consultés pour la première fois (Société de géographie, Cabinet des estampes de
la Bibliothèque nationale, Musée de l’homme, ministère des Affaires étrangères, Archives nationales, collections privées d’un intérêt et d’une qualité exceptionnelle...). Asie, Afrique, Amérique, Antarctique, Océanie:
médecins, écrivains, marins, militaires, géologues, archéologues, ethnologues, géographes, missionnaires ont
sillonné ces terres avec leurs chambres noires. Paradoxe bouleversant: à l’instant même où l’appareil photographique saisit ces peuples inconnus - Fuégiens, Aborigènes, Somalis..., il signe simultanément leur arrêt de
disparition. Maladies, contaminations, perte d’identité face au monde occidental conquérant: ces explorateurs
photographes sont autant les témoins d’un monde à découvrir que d’un monde en train de disparaître.
Dispersés dans les bibliothèques et les centres de recherche, ces clichés uniques nous permettent aujourd’hui
de revivre cette époque charnière.
Antoine Lefébure
(Histoire, auteur-réalisateur)
LE P ROJ ET « ARC H IV ES DE LA PLAN ÈTE »
M U S É E AL B E RT K AH N
15:00 / 17:00 - Salle vidéo - Ma i son de la culture
P ROJ ECTIO NS
Lundi 14 No v e m b re
L’ INDE FANT Ô ME
France - 1968/1969
Caméra à l’épaule, Louis Malle
parcourt l’Inde en 1968, multipliant les rencontres afin de faire
partager sa fascination, mêlée
d’incompréhension, pour cet
incroyable pays. De ses six mois
de périple, il tire deux films :
Calcutta, dédié à la capitale
indienne et L’Inde Fantôme, 7
fois 52 minutes montées pour la
télévision. Le film fait le tour du
monde, entre scandale et
éblouissement et assoit la réputation d’un cinéaste curieux et
touche-à-tout. Ces films comme
un journal restituent son voyage
en Inde. Reportage de cinéma
direct : les bains dans le Gange,
la foule, le mouroir, les manifestations de femmes, la fête des
Saraswati, la bourgeoisie indienne anglicisée, les madrassis...
R/D : L O U I S M A L LE • Sc : Louis Malle • Ph/C : Etienne Becker • M/Ed : Suzanne Baron • P : Nouvelles Éditions de Films • 7 x 52’ et 95 ’ • Beta SP ?? •
Doc • Coul/Col
Mardi 15 No v e m b re
4 000 plaques stéréoscopiques, 72 000 plaques autochromes et près de 162 000 mètres de pellicule furent
ainsi rapportés des campagnes menées autour du monde
entre 1909 et 1931 par les opérateurs Kahn et sont encore
conservés dans les collections du musée Albert-Kahn à
Boulogne-Billancourt
Convaincu que la méconnaissance est un facteur de préjugés néfastes à la paix mondiale, Albert Kahn prend aussi
conscience qu’un phénomène d’uniformisation est en train d’engendrer la disparition d’un grand nombre de faits
de civilisation, d’où l’urgence d’en faire l’inventaire par l’image afin d’en conserver la trace.
Amorcées en 1909, les Archives de la Planète s’éteignent début 1932, date où le banquier, ruiné, ne peut plus les
financer. Onze opérateurs principaux (trois cinéastes, trois photographes cinéastes, cinq photographes) ont alors
parcouru la France et le monde, ra p p o rtant à Boulogne 72 000 autochromes et 162 000 mètres de film, pris dans
une cinquantaine de pays. Les deux procédés se complètent : le cinéma saisit le mouvement, tandis que la photographie autochrome restitue les couleurs. À cela s’ajoutent des documents acquis auprès de Gaumont, Pathé ou
encore de la Section photographique et cinématographique de l’armée.
Aujourd’hui, ces images d’archives conservées dans les collections du musée Albert-Kahn de BoulogneBillancourt constituent une documentation exceptionnelle, car, sans négliger l’événementiel, elles insistent surtout sur les faits du quotidien, longtemps négligés par l’histoire.
Musée Albert Kahn
Boulogne-Billancourt, 92
25e Festival international du film d’Amiens
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN, JULES VERNE ET LES PEUPLES INDIGÈNES
11:30 / 12:30 - 16 novembre 2005
Ce projet, lancé en 1909 par le banquier philanthrope
Albert Kahn (1860-1940), et dirigé par Jean Brunhes, initiateur en France de la Géographie humaine, visait à inventorier les cultures vernaculaires « dont la disparition fatale n’était plus qu’une question de temps » et à fixer l’instant fugitif où, pour la première fois, elles s’ouvraient au
regard de la caméra.
223
A ARCA DOS ZO’É
(Nos ancêtres les Zo’é)
R/D : V I N C E N T C AR E L LI E T D O M I N I Q U E G AL L O I S • 1993 • 22’ • Béta Pal • VO STF
LE JOUR OÙ J’AI VU L’ HOMME BLANC
R/D : M A R I C OR R E I A et K U M A R É I K PE N G sur le premier contact • Béta SP • VO STF
En présence des réalisateurs.
Me r c redi 16 No v e m b re
Films provenant du Fonds « Archives de la planète » du Musée Albert Kahn- 1909 et 1931 :
R E G A R D S S U R L’ A L G É R I E (19 0 9 - 19 2 9 ) - CHAMPIONS DES ANNÉES 20
DEUX FÊTES AU PAYS DES KAMI - L’ ESPRIT DE GENÈ VE (SDN 19 20 )
FRA GMENTS D’UNE RÉ V OLUTION, CHINE 19 2 6 - 28 - PARIS 09 - 31
PRA GUE, PRA GA CAPUT REGNI (19 20 ) - SHO WA TENNO
TURQUIE 19 2 2 - 2 3 - V OYA GE À PÉ KIN, 1909
S FAV
25e Festival international du film d’Amiens