Dossier pédagogique - Théâtre de la Ville
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Dossier pédagogique - Théâtre de la Ville
Dossier pédagogique SAISON 2011 I 2012 MICHEL AVEC VINAVER I ARNAUD MEUNIER CIE LA MAUVAISE GRAINE 44 LYCÉENS DE SEINE-SAINT-DENIS 11 septembre 2001 CRÉATION Michel Vinaver Arnaud Meunier ASSISTÉ DE Mélanie Mary CHORÉGRAPHIE Jean-Baptiste André AVEC LA COMPLICITÉ DE Rachid Ouramdane SCÉNOGRAPHIE Damien Caille-Perret COSTUMES Anne Autran LUMIÈRES Romuald Lesné SON Benjamin Jaussaud RÉGIE GÉNÉRALE Frédéric Gourdin AVEC Philippe Durand, Elsa Imbert, Nathalie Matter, Stéphane Piveteau, Thierry Vu Huu & DES LYCÉENS ISSUS DE TROIS ÉTABLISSEMENTS DE SEINE-SAINT-DENIS, LE LYCÉE ÉVARISTE GALOIS À NOISY-LE-GRAND, LE LYCÉE VOILLAUME À AULNAY-SOUS -BOIS, LE LYCÉE JEAN RENOIR À BONDY Diana Abiassi, Yassine Abid, Sabrina Ait Houmad, Sidra Aslam, Massim Assoumane, Fatih Avsar, Safa Belmokhtar, Mouna Ben Moussa, Sabrina Bessalem, Zeïneb Boughzou, Abdimanaf Boujida, Laura Calleeuw, Marion Charruyer, Walid Chermak, Mathusha Christian, Ibrahim Diane, Tahirou Diombera, Pernelle Escolar, Fouad Ettaoufiq, Loïc Ferret, Dahlia Habibi, Antoine Herlin, Jacqueline Inimgba, Warren Issaadi Achour, Sharoz Kakar, Sory Ibrahim Kouma, Maxime Lévêque, Leslie Lourenço, Maive Louvila, Sébastien Marteaux, Caroline Masson, Steven Naudin, Frédéric Pereira De Almeida, Sindy Poorun, Priscilla Saez, Guideallak Kimo Sakal, Soleine Sandja, Christopher Sandot, Frederico Semedo Rocha, Hi Kandée Soumare, Julie Suner, Maroua Telouine, Soumail Traore TEXTE MISE EN SCÈNE CHARGÉE DE LA COORDINATION DES ATELIERS ARTISTIQUES Nathalie Matter Association Citoyenneté jeunesse Jean-Michel Gourden ADMINISTRATION, CITOYENNETÉ JEUNESSE Catherine Teiro CHARGÉE DES RELATIONS AVEC LES PARTENAIRES Sabrina Benhamouche CHARGÉES DE PROJETS Carolina Cordova, Aurélie Leprette & Claire Jarreau PROJET ÉDUCATIF ET CULTUREL SOUS LA DIRECTION DE CONSEILLER ÉDITORIAL Fabien Spillmann UN PROJET INITIÉ PAR Jean-Charles Morisseau AVEC LA COLLABORATION DE Nicole Czarniak / Agence La Passerelle MÉCÉNAT ET PARTENARIATS Patrick Marijon, Chloé Béron / Kanju Fabien Spillmann PRESSE Compagnie de la Mauvaise Graine / Citoyenneté jeunesse / Veilleur de Nuit Production PRODUCTION La Comédie de Saint-Étienne, Centre dramatique national – Le Théâtre de la Ville-Paris – Le Forum, Scène conventionnée du Blanc-Mesnil Karine Branchelot Sabrina Fuchs, Yvon Parnet & Delphine Prouteau COPRODUCTION DIRECTION DE PRODUCTION ASSISTÉE DE la DRAC Île-de-France - ministère de la Culture et de la Communication, de la région Île-de-France, du département de la SeineSaint-Denis, de DIADEIS, de l’ambassade des États-Unis d’Amérique-Paris, de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, de la Fondation SFR. AVEC LE SOUTIEN DE ET AVEC L’AIDE du CENTQUATRE, de l’Espace Michel Simon de Noisy-le-Grand, du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers à toute l’équipe de la Comédie de Saint-Étienne et au rectorat de l'académie de Créteil. REMERCIEMENTS Le texte 11 septembre 2001 / September 11, 2001 est paru chez L’Arche. Le processus de création de la pièce 11 septembre 2001 fait l'objet d'un film documentaire, D'un 11 septembre à l'autre, réalisé par Guy Girard, qui sera diffusé sur FRANCE 2. 1 SOMMAIRE D’un 11 septembre à l’autre… p. 3 Une pièce hors norme p. 6 Note liminaire, par Michel Vinaver Mimésis par Michel Vinaver Note d’intention, Arnaud Meunier p. 7 Michel Vinaver, auteur p. 9 Arnaud Meunier, metteur en scène p. 10 Rachid Ouramdane, chorégraphe p. 12 Jean-Baptiste André, chorégraphe p. 14 45 lycéens de Seine-saint-Denis p. 15 Les lycées partenaires p. 16 5 comédiens de la Cie de la Mauvaise Graine p. 18 Une cie « éphémère », texte d’Arnaud Meunier p. 20 11 septembre, un documentaire de Guy Girard p. 21 Synopsis Extraits de la note de production Un livre, un webdocumentaire p. 22 À l’école de Michel Vinaver, un livre de Simon Chemama Un webdocumentaire Calendrier p. 24 Presse p. 25 PHOTOS 2 PIERRE-ETIENNE VILBERT D’un 11 septembre à l’autre… À l’occasion du dixième anniversaire de l’événement en septembre prochain, Arnaud Meunier mettra en scène 11 septembre 2001, la pièce de Michel Vinaver, dans un projet à la fois singulier et novateur aux multiples facettes. La création aura lieu au Théâtre de la Ville et sera suivie d’une tournée en Seine-Saint-Denis en septembre et octobre 2011. cade suivante ? Autant de questions passionnantes qui nourriront, bien entendu, le travail artistique. Les trois classes impliquées dans cette aventure depuis la rentrée 2010 sont accompagnées par l’association Citoyenneté jeunesse tout au long de l’année scolaire pour élaborer avec les enseignants un parcours culturel unique pour chaque classe en lien avec les thématiques abordées par le texte 11 septembre 2001. Ce parcours s’articule autour de rencontres, de spectacles, de films ou d’expositions. Le tout pour engager une réflexion commune et instaurer un débat serein autour des enjeux encore brûlants soulevés par Michel Vinaver. UNE PIÈCE HORS-NORME Dernière œuvre de Michel Vinaver, écrite à contre-pied de tout sensationnalisme et de tout voyeurisme, 11 septembre 2001 est une géniale partition, où à la manière d’une cantate de Bach, l’auteur entremêle témoignages, discours officiels, textes de propagande, réactions journalistiques, prononcés au cours de cette journée dramatique et des jours qui suivirent. « Instantané de la crise et de la douleur saisies dans une sorte de Guernica dramatique, le 11 septembre a trouvé son Picasso en la personne de Michel Vinaver […] » écrit à son sujet l’universitaire Olivier Goetz. On l’imagine aisément, la pièce a été sujette à polémiques lors de sa création en 2005 aux États-Unis. AU PLATEAU un metteur en scène, deux chorégraphes, des comédiens et des lycéens Pour ce projet ambitieux, Arnaud Meunier a choisi de s’associer à un chorégraphe dont la recherche scénique recoupe ses propres questionnements et qui creuse depuis plusieurs années déjà la notion de poétique du témoignage tout en cherchant à fuir le « théâtre à thèse ». Il s’agit de Rachid Ouramdane, dont la compagnie « L ‘A » se définit d’ailleurs comme un lieu de réflexion artistique sur nos identités contemporaines. Le circassien Jean-Baptiste André collabore également à la création, apportant son savoir faire pour orchestrer cette confrontation d’âges et de corps sur le plateau. Un groupe de cinq acteurs professionnels issus de la Compagnie de la Mauvaise Graine, aguerris au travail avec des amateurs et à la dramaturgie vinaverienne, encadre depuis le début du mois d’octobre 2010 et sur toute l’année scolaire les jeunes apprentis comédiens pour avancer peu à peu avec eux vers le passage à la scène. Ils sont relayés dans cette tâche par l’association Citoyenneté jeunesse qui déploie le projet auprès des institutions locales et l’accompagne auprès des équipes pédagogiques et artistiques. SE PROJETER PLUTÔT QUE COMMÉMORER un travail avec des jeunes gens de Seine-Saint-Denis Davantage que pour commémorer le drame, c’est avec le désir de dépasser la douleur et le spectaculaire et d’ouvrir de nouveaux questionnements sur l’avènement du tout monde que le metteur en scène saisit l’occasion de cette date anniversaire pour poser un acte artistique fort sur un plateau de théâtre. Avec au centre de la représentation, du vivant tout palpitant encore de contradictions et d’incertitudes, un chœur formé de jeunes gens issus de trois lycées de Seine-Saint-Denis, territoire à forte diversité sociale, religieuse et ethnique. De fort jeunes gens donc, vierges de toute expérience scénique, et qui pour la plupart n’avait pas 8 ans lors des attentats de 2001. Quelle empreinte cet événement a t-il laissée en eux ? Comment cela les a t-il construits, accompagnés ou poursuivis au cours de la dé- 3 4 Une pièce hors-norme NOTE LIMINAIRE, PAR MICHEL VINAVER Texte écrit dans les semaines qui ont suivi la destruction des « Twin Towers » de Manhattan. Écrit en anglais (plus précisément : en américain), sans doute en raison de la localisation de l’événement et parce que c’est la langue des paroles rapportées, provenant de la lecture de la presse quotidienne. L’adaptation française a été rédigée ensuite par l’auteur. La forme se rapproche de celle des cantates et des oratorios, se composant d’airs (à une, deux ou trois voix), de parties chorales (qui, dans la version française, restent dans la langue originale), et de récitatifs pris en charge par un « journaliste », fonction qui peut faire penser à celle de l’évangéliste dans les Passions de J.-S. Bach. « Qui parle ? » Le nom des personnages doit être entendu ou vu au même titre que les paroles prononcées. contre l’empâtement de la mémoire, contre le travail de l’oubli. Réfléchir l’événement plutôt qu’y réfléchir. Et le faire par l’invention (c’est là qu’elle intervient) d’un objet de parole en explosion, en implosion, imitant l’explosion des avions, l’implosion des tours. Paroles suivant le cas captées ou supposées de gens dans les avions, dans les tours, avant la mort ou rescapés, paroles des dieux (Bush, Ben Laden), écrits retrouvés des auteurs de l’attaque. Texte publié dans le dossier de presse de September 11, 2001, mise en scène de Robert Cantarella (2006) Michel Vinaver, 11 septembre 2001/September 11, 2001, L’Arche, 2002 MIMÉSIS, PAR MICHEL VINAVER September 11, 2001 est une imitation de l’événement qui s’est produit ce jour-là. Imiter, l’art l’a toujours fait, depuis les bisons de Lascaux et d’Altamira jusqu’aux Passions de Bach et aux Matériologies de Dubuffet ; depuis Les Perses d’Eschyle jusqu’à La Guerre et la paix de Tolstoï et Playtime de Tati, pour ne citer que quelques œuvres que j’aime. Avec September 11, 2001, j’ai plus littéralement imité que dans mes œuvres précédentes, où l’imagination intervenait davantage. On ne peut pas imaginer à partir de l’événement du 11 septembre parce que l’événement passe l’imagination. Ce que j’ai essayé de faire, c’est le fixer. Le monde entier ou presque a assisté à l’événement en direct. Le choc a été inouï, aveuglantes les réverbérations. Et puis des fleuves de commentaires, il le fallait, pour essayer d’y voir clair, et ce n’est pas fini. Ce qui m’a motivé, c’est le besoin de fixer l’événement hors de tout commentaire, nu dans son immédiateté. Peut-être 6 Note d'intention, Arnaud Meunier caine notamment, des éléments du récit de la catastrophe, les rassemble, les découpe et les entrelace comme autant de chambres d’échos au nouveau monde qui point. Comme à son habitude, il invente une partition de paroles à la manière d’une cantate de Bach où les témoignages, les discours officiels, les textes de propagande, les réactions journalistiques se mêlent sans hiérarchie, sans jugement a priori, sans lien évident de cause à effet. Rien que des matériaux bruts qui par leur agencement troublent le lecteur, le surprennent et donc le déplacent dans sa perception du drame. « C’est la guerre ! ». Voilà ce que je me souviens avoir dit en découvrant halluciné, comme des millions d’autres personnes, les images des deux tours jumelles en flammes dans le ciel bleu de Manhattan. Le 11 septembre 2001 n’est de toute évidence pas un événement comme un autre. Nous nous souvenons tous de ce que nous faisions précisément à ce moment-là. Il a profondément marqué les mémoires collectives comme le premier événement historique du début du XXIe siècle, comme le symbole incontournable d’une nouvelle ère. Celle où la suprématie américaine, et à travers elle occidentale, vacillait ; celle d’un nouvel ordre mondial ; d’une nouvelle guerre effectivement aux contours mal dessinés et aux ennemis incertains. La suite du scénario est connue : de la recherche d’armes de destruction massive fantomatiques à l’enlisement du processus de paix au Proche-Orient, de la conceptualisation de « l’axe du mal » au durcissement des affrontements communautaires, de la peur permanente d’actes terroristes sanglants et aveugles à la montée rampante d’une islamophobie grandissante. 2011 sera donc plus qu’un anniversaire. Ce sera l’achèvement d’une décade de basculement qui aura redessiné la géopolitique mondiale comme aucune autre depuis la Seconde Guerre mondiale en ébranlant tous nos schémas et toutes nos certitudes. Dans les jours qui ont suivi ce qui fut aussi un événement télégénique mondial, Michel Vinaver écrit 11 septembre 2001 à contre-pied de tout sensationnalisme et de tout voyeurisme. Comme à son habitude, il glane, dans la presse améri- En mettant en scène, dix ans plus tard, cette pièce qui fut pensée et écrite dans l’énergie de l’immédiateté et sans autre prétention que de fixer l’événement nu, hors de tout commentaire, je veux interroger le présent. Ouvrir des questionnements sur la suite, la future décade et non me souvenir. Sur la scène, foin des sempiternelles images des avions heurtant l’acier par ce beau matin new-yorkais et des explosions qui s’en suivirent : du vivant, tout palpitant encore de contradictions et d’incertitudes ; un chœur formé de jeunes gens inondant un beau plateau ouvert à un oratorio énergique et vital. Ils avaient entre 6 et 9 ans au moment des faits. De quoi se souviennent-ils ? En quoi cela les a t-il marqués, construits, accompagnés ou poursuivis pendant qu’ils grandissaient ? J’ai souhaité travailler avec des lycées de Seine-Saint-Denis parce que c’est un département que je connais très bien et parce que c’est un territoire avec une forte diversité sociale, religieuse et ethnique. Convaincu que c’est cette diversité précisément qui nourrira le travail de plateau et de mise en corps de ce théâtre de paroles dont Vinaver nous confie qu’il peut faire penser aux Passions de J.-S. Bach. Un groupe d’acteurs professionnels de ma compagnie, aguerris au travail avec des amateurs et à la dramaturgie vinaverienne, encadrera et suivra les jeunes comédiens débutants tout au long de l’année scolaire pour avancer peu à peu vers le passage à la scène. 7 J’ai souhaité aussi partager cette création avec le chorégraphe Rachid Ouramdane dont la recherche scénique recoupe mes questionnements pour ce spectacle. Depuis plusieurs années, le travail de Rachid creuse la notion de poétique du témoignage qui cherche à fuir le « théâtre à thèse » et définit sa compagnie comme un lieu de réflexion artistique sur nos identités contemporaines. Ensemble et dans la complémentarité de nos regards et de nos pratiques, nous partirons de cette confrontation d’âges, d’expériences et de corps sur le plateau pour saisir le spectateur dans sa découverte ou sa redécouverte de ce qui fut l’oralité du 11 septembre 2001. Comme une matrice originelle d’où découlent encore aujourd’hui des actes et des positions qui construisent notre quotidien. Pour sortir du drame et du spectaculaire et questionner ensemble ce qui change, l’avènement du tout monde. Dépasser la douleur et saisir l’occasion de la date anniversaire pour poser un acte artistique fort et nécessaire sur un plateau de théâtre. Faire résonner la dernière réplique : « Et maintenant et maintenant et maintenant ». Arnaud Meunier, 26 mai 2010 8 Michel Vinaver AUTEUR Ses pièces sont créées à la scène par Roger Planchon, JeanMarie Serreau, Jean-Pierre Dougnac, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, Alain Françon, Gilles Chavassieux, Michel Didym, Claude Yersin. Elles ont pour titre : I Les Coréens (1955), I Les Huissiers (1957), I Iphigénie Hôtel (1959), I Par-dessus bord (1969), I La Demande d’emploi (1971), I Dissident il va sans dire (1976), I Nina c’est autre chose (1976), I Les Travaux et les jours (1977), I À la renverse (1979), I L’Ordinaire (1981), I Les Voisins (1984), I Portrait d’une femme (1984), I L’Émission de télévision (1988), Michel Vinaver débute en littérature en publiant deux romans chez Gallimard, Lataume en 1950 et L’Objecteur en 1951 (qui obtiendra le Prix Fénéon). I Le Dernier Sursaut (1988), De 1953 à 1980, il est cadre supérieur, puis Directeur général de Gillette. Il mènera son activité de cadre et celle d’écrivain de front. En 2005, il met en scène deux de ses pièces : À la renverse, au Théâtre Artistic Athévains et Iphigénie Hôtel, en collaboration avec Gilone Brun, aux Théâtre Nanterre/Amandiers. Sa première pièce, Les Coréens, est créée en 1956 par Roger Planchon. Il écrit ensuite Les Huissiers (1958) et Iphigénie Hôtel (1960) qui évoquent la guerre d’Algérie. Ces pièces ne seront montées que bien plus tard, en 1980 pour la première, par Gilles Chavassieux ; la seconde en 1977, par Antoine Vitez. Après Bernard-Marie Koltès en février 2007 et Jean-Luc Lagarce en 2008, Michel Vinaver entre au répertoire de la Comédiefrançaise, puisqu’il met en scène sa pièce L’Ordinaire (1981), salle Richelieu, en février 2009. Il signe également des adaptations d’œuvres de Sophocle, Euripide, Shakespeare, Dekker, Gorki, Erdman, Botho Strauss. I King (1998), I 11 septembre 2001 (2002). Entre 1982 et 1991, il est professeur dans les départements d’études théâtrales des universités Paris III, puis Paris VIII. Une première édition de son Théâtre complet, en deux volumes, a été publiée par Actes Sud en 1986. Une nouvelle édition en huit volumes est parue, réalisée conjointement par Actes Sud et L’Arche, sous leurs marques respectives, mais dans une présentation commune. Il préside, à sa création en 1982 et jusqu’en 1987, la commission Théâtre du Centre national des Lettres et, dans ce cadre, engage une enquête sur l’état de l’édition théâtrale. Actes Sud publie son rapport sous le titre Le Compte rendu d’Avignon – Des mille maux dont souffre l’édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l’en soulager. 9 Arnaud Meunier (Né en 1973 à Bordeaux) METTEUR EN SCÈNE Il travaille également pour des opéras en tant que metteur en scène ou dramaturge. Trilingue (Français, Allemand, Anglais), il a travaillé depuis 10 ans aux Pays-Bas, en Allemagne, en Algérie, en Italie, au Japon, en Autriche, en Angleterre et dernièrement au Qatar et en Norvège. Diplômé de Sciences Politiques, il commence une formation de comédien, puis fonde en 1997 la Compagnie de la Mauvaise Graine. Formateur, il intervient régulièrement à l’École nationale supérieure d’Acteurs du Théâtre National de Bretagne ou aux Classes de la Comédie de Reims et dirige des Stages de formation professionnelle dans plusieurs Centres Dramatiques Nationaux. En janvier 2011, Arnaud Meunier a pris la direction de la Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national. 10 THÉÂTRE OPÉRA 2011 Le Problème de François Bégaudeau Création au Théâtre du Nord à Lille Coprod. Théâtre du Rond-point et Théâtre de Marigny 2008 Mélancholia Georg Friedrich Haas – Emilio Pomerico Dramaturge et collaborateur artistique pour Stanislas Nordey Création mondiale à l’Opéra Garnier 2009 Tori no tobu takasa Une adaptation japonaise d’Oriza Hirata De Par-dessus bord de Michel Vinaver Création au Kyoto Arts Center (Japon), Tournée en 2010 au Théâtre de la Ville 2007 Pelleas et Mélisande Claude Debussy – Simon Ratlle Metteur en scène associé Création au Festival de Pâques de Salzbourg (avril 2006) Reprise à Covent Garden (Londres Mai 2007) 2008 King de Michel Vinaver Création au Théâtre de Saint Quentin en Yvelines ; Reprise au Théâtre de la Commune-CDN d’Aubervilliers Le Cyclope Opéra pour acteurs de Betsy Jolas d’après Euripide Le Forum, 2005 2007 En Quête de bonheur Oratorio poétique et philosophique Création à la Comédie de Reims suivie d’une tournée Reprise à la Maison de la poésie – Paris 2008 2003 Zeim re dei Geni Opéra-Théâtre de Carlo Argeli représenté au « 28e Cantiere Internazionale d’Arte de Montepulciano » (Italie) 2006 Gens de Séoul d’Oriza Hirata Création au Théâtre National de Chaillot suivie d’une tournée 2000 Tri Sestri Peter Eötvos – Ingo Metzmacher Assistant à la mise en scène de Stanislas Nordey Création au Reisnational Opera (Pays-Bas 1999) Assure seul la reprise dans une distribution modifiée pour le Staatsoper de Hambourg (Allemagne 2000) La Demande d’emploi de Michel Vinaver, avec les comédiens des troupes Seinendan et Bungakuza, AGORA Théâtre, Tokyo Avec les armes de la poésie à partir des poèmes de Pier Paolo Pasolini, Nâzim Hikmet et Yannis Ritsos. Maison de la Poésie – Paris 2005 Cent vingt-trois d’Eddy Pallaro Création Jeune Public à partir de 7 ans Création à la Comédie de Reims suivie d’une tournée 2004 La Vie est un rêve de Pedro Calderón de la Barca Création à la Maison de la Culture d’Amiens Suivie d’une tournée au Théâtre de Gennevilliers Entrez dans le théâtre des oreilles de Valère Novarina Maison de la Culture d’Amiens 2003 Hany Ramzy (Le joueur) d’Eddy Pallaro Le Forum, Blanc-Mesnil El Ajouad (Les Généreux) d’Abdelkader Alloula Le Forum, Blanc-Mesnil Pylade de Pier Paolo Pasolini Création à Maison de la Culture d’Amiens Suivie d’une tournée au Théâtre Paris-Villette 2001 Affabulazione de Pier Paolo Pasolini Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Le Forum ET AUPARAVANT : 20 ans et alors ! de Don Duyns (2000) 2 Iphigénie – Racine/Azama (1999) Croisades de Michel Azama (Avignon Off, 1998) 11 Rachid Ouramdane CHORÉGRAPHE Être au Théâtre de la Ville – Que peut la scène que les livres d’histoire ne peuvent pas ? Cette obsession innerve le parcours artistique de Rachid Ouramdane depuis quelques années qu’il archive des « portraits scéniques », fragmentés entre danse, installation plastique et outil multimédia. Envisager le plateau comme l’espace mouvant du vécu individuel, faire résonner des témoignages dans un bain sensoriel, inventer d’autres canaux de compréhension de l’Histoire sont les matières premières d’un vaste panorama des identités contemporaines. Après Superstars (2006) basé sur les témoignages des danseurs étrangers de l’Opéra de Lyon, Surface de réparation (2007), créé avec de jeunes sportifs de Gennevilliers, ou Des témoins ordinaires (2009), imaginé à partir des récits de victimes de conflits armés, Rachid Ouramdane s’associe au Théâtre de la Ville pour explorer un nouveau « terrain artistique » : le spectateur, et cette activité invisible qui lui est propre. Au cœur de ce projet, qui joue dans les interstices entre création et réception, il y a cette envie de couper court à l’idée selon laquelle une œuvre n’a qu’une interprétation valide et uniforme. Il y a cette envie de lire la salle de spectacle comme le lieu où se ramifient les œuvres, où s’entrechoquent des interprétations contradictoires et des héritages divers. (Né à Nîmes en 1971) Diplômé du Centre national de danse contemporaine d’Angers en 1992, Rachid Ouramdane a été interprète et collaborateur artistique d’Emmanuelle Huynh, Hervé Robbe, Odile Duboc, Jeremy Nelson, Meg Stuart, Catherine Contour, Alain Buffard, Julie Nioche, Fanny de Chaillé et Christian Rizzo. Depuis ses premières pièces créées au sein de l’association Fin novembre qu’il co-dirige avec Julie Nioche de 1996 à 2006, Rachid Ouramdane s’attache au singulier. Son travail se situe souvent au carrefour de la danse et des arts visuels. En 2007, Rachid Ouramdane fonde L’A. comme un endroit de réflexion artistique sur les identités contemporaines. Devenu artiste associé au Théâtre de Gennevilliers, il irrigue de ses questions le réel de la ville. À partir du solo Loin… (2008), il poursuit ses réflexions autour de la mémoire et des héritages de la violence (Des témoins ordinaires, 2009). Ses créations sont régulièrement représentées en Europe, aux États-Unis, au Brésil ainsi qu’aux festivals d’Avignon et Montpellier Danse. À compter de septembre 2010, il est artiste associé au Théâtre de la Ville, à Paris. 12 LES PIÈCES 2002 Skull*cult. Réflexion chorégraphique de Christian Rizzo et Rachid Ouramdane sur une figure solitaire défaite de son identité. Solo créé dans le cadre du Vif du sujet au Festival d’Avignon. + ou – là. Création basée sur les icônes contemporaines et la « grammaire télévisuelle ». Face cachée. Performance vocale. 2009 Des témoins ordinaires. Conçu à partir d’interviews de personnes ayant subi des actes de violence. Création, pour cinq interprètes, à Bonlieu-scène nationale d’Annecy. Festival d’Avignon. 2008 Loin… Solo conçu à partir d’interviews menées au Vietnam sur l’héritage des violences liées aux conflits armés. Création à Bonlieu-Scène nationale d’Annecy. Festival d’Avignon. 2001 Structure Multifonction. Projet transdisciplinaire réalisé avec Christian Rizzo et Nicolas Floc’h. De Arbitre à Zébra. En collaboration avec la communauté de catcheurs, lutteurs et boxeurs de la ville de Reims. 2007 Surface de réparation. Création au Théâtre de Gennevilliers avec douze jeunes sportifs de la ville. 1999 Au bord des métaphores. Création basée sur un « corps vidéographiquement modifié ». 2006 Un garçon debout. Solo pour l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert. Création à Bonlieu-Scène nationale d’Annecy. Superstars. Commande du Ballet de l’Opéra de Lyon pour sept danseurs de différentes nationalités. Création à la Biennale de danse de Lyon. 1998 Les absents ont toujours tort. Projet collectif multimedia. 1997 Des gens de passage. Projet collectif multimedia. 1996 3 avenue de l’espérance. Solo cosigné avec Julie Nioche. 2005 Cover. Quatre soli pour des danseurs brésiliens créés après plusieurs séjours au Brésil. Création à la Biennale de danse du Céara-Fortaleza (Brésil). 2004 Les Morts pudiques. Solo autoportrait nourri d’une recherche autour de la jeunesse et la mort. Création à la MC 93 Bobigny lors des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Je ne. Création dans le cadre du Festival Temps d’Images à La Ferme du Buisson. 20032005 À l’œil nu. Projet collectif basé sur la relecture d’architectures existantes et la mémoire cinématographique. 13 Jean-Baptiste André CHORÉGRAPHE (Né à Reims en 1979) Après plusieurs années d’entraînement et compétition en gymnastique, il découvre les arts du cirque, qui éveille son intérêt pour le théâtre et la danse. Il passe par une année d’étude en lettre supérieure, puis décide de s’orienter vers la formation aux arts du cirque (École Nationale des Arts du cirque de Rosnysous-Bois). Issu du Centre national des Arts du Cirque de Châlons-enChampagne (en 2002), Jean-Baptiste André s’est spécialisé dans les équilibres sur les mains et le travail du clown. Il fonde l’association W (2002) pour y développer des projets portés vers le cirque contemporain. Il a créé deux soli : intérieur nuit_ (2004) et comme en plein jour (2006), deux pièces qui tournent en France et à l’étranger, ainsi qu’un répertoire de petites formes appelés ‘modules’. En 2005, il est le premier artiste de cirque lauréat du programme Villa Médicis Hors Les Murs, grâce auquel il séjourne au Japon et met en place une création Faces Cachées/Kakusareta Men avec deux artistes japonais. En tant qu’interprète, il a travaillé avec les chorégraphes Philippe Decouflé, Gilles Baron, Christian Rizzo, Herman Diephuis, François Verret. Il a collaboré avec des artistes issus de plusieurs autres disciplines (illustrateur, metteur en scène, musicien, vidéaste). Il travaille régulièrement avec le plasticien sud-africain Robin Rhode. Jean-Baptiste André a été artiste en résidence au Manège de Reims de 2005 à 2010. Il vient de créer son nouveau spectacle Qu’après en être revenu, pièce pour 3 acrobates équilibristes et un musicien. Il travaille actuellement avec l’auteur Fabrice Melquiot pour un projet intitulé S’enfuir. Il participe à la prochaine création de François Verret, présentée dans le cadre du festival d’Avignon 2011. 14 44 lycéens de Seine-Saint-Denis Ils ont 16 ou 17 ans, ils habitent la Seine-Saint-Denis, ils y sont lycéens en classe de première ou de seconde au sein de trois lycées du département : le lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois, le lycée Jean Renoir à Bondy et le lycée Évariste Galois à Noisy-le-Grand. Trois établissements aux sociologies différentes qui rendent compte de la diversité et de la richesse d’un territoire d’ordinaire stigmatisé en raison de ses difficultés. Dans chacun de ces établissements, les équipes pédagogiques se sont mobilisées avec le chef d’établissement pour permettre à ces lycéens, par le biais d’un travail artistique et culturel, de s’ouvrir au monde d’aujourd’hui, de le questionner, mais aussi d’y prendre part. 15 Les lycées partenaires ou en DCG (Diplôme de comptabilité et de gestion). Récemment, le lycée a ouvert une filière L (littéraire) ainsi que les options Histoire des Arts et Cinéma-Audiovisuel. Le deuxième défi est de parvenir à faire naître une véritable ambition chez des élèves issus à 75 % de catégories socio-professionnelles défavorisées. Les nombreux partenariats qu’a conclus le lycée Voillaume avec des Grandes Écoles ou des institutions culturelles y participent largement, qu’il s’agisse de ceux orientés vers les sciences (avec l’École des Mines, l’Association Tremplin-ENS Ulm, le lycée Saint-Louis) ou vers les arts (avec le Louvre, l’École d’Art Claude Monet, le Forum du Blanc-Mesnil, etc.). LYCÉE ÉVARISTE GALOIS – NOISY-LE-GRAND (62 000 HABITANTS) PROVISEUR Monsieur Ricci Lycée polyvalent (enseignement général et technologique, enseignement professionnel, classes de BTS). Ouvert en 1992, à l’architecture de paquebot, il accueille des élèves d’origines très diverses et vit cette mixité comme un atout. La classe choisie pour le projet est une classe de 1re ES, section a priori particulièrement intéressée par l’actualité, l’histoire, les sciences sociales. Les 34 élèves qui ne se connaissent pas encore très bien, viennent de différentes classes de seconde (25 filles et 9 garçons). Outre le travail scolaire qui sera partiellement organisé autour du 11 septembre et de la pièce de Michel Vinaver, il sera proposé aux élèves un certain nombre de sorties culturelles, et de les faire réfléchir au rôle fondamental de la culture dans la perception du monde qui nous entoure. http://ww3.accreteil.fr/Lycees/93/voillaumeaulnay/ LYCÉE JEAN RENOIR – BONDY (53 300 HABITANTS) PROVISEUR Monsieur Nasari Lycée général et technologique, cité scolaire de 1 800 élèves de la 6ème aux classes de BTS, avec environ 250 membres du personnels. Le lycée recrute sur cinq collèges situés pour la plupart en ZEP ou zone sensible. Depuis quatre ans, le travail en interdisciplinarité et en équipe autour de projets pédagogiques annuels s’est enraciné à Jean Renoir dans le cadre de l’expérimentation initiée par l’IEP Paris en 2005. Chaque année, des classes se sont inscrites dans des projets autour du théâtre. Le projet D’un 11 septembre à l’autre est dans la continuité du travail accompli au lycée. La classe de 1re ES choisie a 24 élèves et 8 personnes de l’équipe pédagogique sont engagées dans ce projet. Il est exploitable à tous les niveaux dans les différentes disciplines (histoire, français, langues, EPS et sciences économiques et sociales) avec des regards et des cours à plusieurs voix. Une partie du travail sera évaluée pour le bac dans le cadre des Travaux Personnels Encadrés (coefficient 2). Le thème abordé dans la pièce de Michel Vinaver donnera lieu à des débats et développera l’esprit critique sur les événements et le traitement de l’information dans les médias. http://lyceegalois.eklablog.com BLOG DE LA CLASSE CONSACRÉ AU PROJET : http://11septembreevaristgalois.wordpress.com/ LYCÉE VOILLAUME – AULNAY-SOUS-BOIS (81 600 HABITANTS) PROVISEUR Monsieur Tomasi Créé en 1962, le lycée Voillaume accueille aujourd’hui près de 2 000 élèves au sein d’une cité scolaire qui regroupe un lycée général et technologique et un lycée professionnel. Classé « Lycée sensible » et « Zone de prévention violence », le lycée s’attache à relever plusieurs défis. Le premier consiste à proposer une formation diversifiée et de qualité aux élèves qui ont le choix entre quinze baccalauréats différents et aux étudiants qui peuvent poursuivre leurs études post-bac en BTS (dans les domaines industriels et tertiaires) http ://jean-renoirbondy.info/ BLOG DE LA CLASSE CONSACRÉ AU PROJET : http://renoir11septembre.blogspot.com/ 16 17 Cinq comédiens DE LA COMPAGNIE DE LA MAUVAISE GRAINE Dirigée par Arnaud Meunier depuis sa création en 1997, la Compagnie de la Mauvaise Graine est conventionnée par la DRAC et la Région Île-de-France. Elle défend principalement les écritures contemporaines et les auteurs vivants au travers de ses créations qu’elle déploie en France et à l’étranger. En faisant découvrir et apprécier des auteurs vivants ou en proposant une relecture des grands textes du répertoire, elle cherche à surprendre, à amuser et à ébranler le spectateur. À l’emmener ailleurs, à développer son imaginaire, à creuser les différentes formes possibles de la narration d’une histoire. Son esthétique recoupe aussi une éthique : celle de la défense d’un esprit de troupe. Arnaud Meunier travaille avec des collaborateurs qui sont autant de compagnons et de complices au cœur du dynamisme actuel de la compagnie. Ensemble, et sur les différents territoires où la compagnie a été implantée (Seine-Saint-Denis, Picardie, ChampagneArdenne, Yvelines), elle a toujours mené de front sa recherche artistique avec un travail important de partage et de sensibilisation avec les habitants. NATHALIE MATTER COMÉDIENNE ET RESPONSABLE DE LA COORDINATION GÉNÉRALE DES ATELIERS Elle travaille avec Arnaud Meunier depuis la création de la Compagnie de la Mauvaise Graine, et joue dans la quasi-totalité de ses spectacles, dont dernièrement Tori no tobu takasa. Elle assiste Arnaud Meunier sur plusieurs productions et est en charge depuis plusieurs années des actions de sensibilisation autour des créations de la compagnie. Depuis plus d’un an, elle prête régulièrement sa voix aux différents projets des artistes de Nogo Voyages. En 2003 et 2004, elle met en scène Couple à trois de Barry Hall et Histoire d’amour (dernier chapitre) de Jean-Luc Lagarce, Teta Veleta d’après des écrits et poèmes de Pier Paolo Pasolini. PHILIPPE DURAND COMÉDIEN Il a d’abord beaucoup travaillé pour la télévision et le cinéma. Ces dernières années, il s’est produit presque exclusivement au théâtre. Il participe aux travaux de la Compagnie de la Mauvaise Graine très régulièrement depuis 2002. Parmi les dernières pièces qu’il a jouées sous la direction d’Arnaud Meunier, il y a Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus bord de Michel Vinaver par Oriza Hirata, En quête de Bonheur, et King de Michel Vinaver. Il avait par ailleurs joué en 2005, dans Iphigénie Hôtel et À la renverse, deux autres pièces de Michel Vinaver, dans la mise en scène de l’auteur. 18 ELSA IMBERT COMÉDIENNE Elle travaille régulièrement avec la Compagnie de la Mauvaise Graine et a joué dans plusieurs mises en scène d’Arnaud Meunier, dont : Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus bord de Michel Vinaver par Oriza Hirata, spectacle créé à Tokyo au printemps 2009 et repris à Paris cette saison au Théâtre de la Ville/Les Abbesses. Parmi les autres spectacles de la compagnie auxquels elle a participé, il y a également En quête de bonheur, Gens de Séoul d’Oriza Hirata et Croisades de Michel Azama. La saison dernière, elle a également joué dans La la la, un opéra en chansons, dirigé par Geoffroy Jourdain et mis en scène par Benjamin Lazar. STÉPHANE PIVETEAU COMÉDIEN Un désir de théâtre précoce, encouragé par de nombreuses rencontres qui ont confirmé un goût pour les écritures, scéniques et textuelles ; un rapport au présent à partager avec d’autres. Privilégiant des aventures collectives s’inscrivant dans la durée, il travaille avec Arnaud Meunier depuis 2006. Au cours de la saison 2010/2011, il reprendra le spectacle En Quête de bonheur, en tournée en Algérie et en France, ainsi que la création Mô, de et mis en scène par Alain Béhar. THIERRY VU HUU COMÉDIEN Il travaille notamment avec Frédérique Aufort, Maïté Fossen, Olivier Charneux, Philippe Minyana, Michel Cerda, Robert Cantarella, Gilbert Rouvière, Didier Ruiz, Colette Alexis, Alain Béhar, Christian Esnay. Il a été l’assistant de Arnaud Meunier pour Tori no Tobu Takasa (d’après Par-dessus bord de Michel Vinaver). Il dirige des ateliers d’expression théâtrale pour adolescents et adultes, entre autres, à l’université de Ho Chi Minh Ville au Vietnam, à la Maison du geste et de l’image à Paris, au Zinc Théâtre à Béziers, au collège Jules Vallès à Choisy-le-Roi, à la Maison pour tous du Vert Galant. Il est diplômé du DE Théâtre. 19 Une compagnie « éphémère » Les 45 lycéens présents sur le plateau auront effectué au total 100 h d’ateliers hebdomadaires et cinq semaines de répétitions. Un an de travail en somme. Cela ne fait pas d’eux des comédiens professionnels. Ce n’était pas le but d’ailleurs. Mais cela leur a permis d’avoir une pleine conscience de l’exigence d’une telle création et de développer la concentration et l’écoute nécessaires à la mise en jeu de ce texte choral de Michel Vinaver. Avec les cinq comédiens professionnels qui, patiemment et méthodiquement, les ont fait avancer sur le chemin de la découverte puis de l’apprentissage du théâtre, ils forment aujourd’hui une belle compagnie éphémère qui ne ressemble à aucune autre. Ils représentent un Tout-monde, comme l’aurait dit Édouard Glissant, avec plus d’une vingtaine d’origines différentes (Caraïbes, Océan Indien, Afrique sub-saharienne, Maghreb, Europe de l’Est, du sud et occidentale, Proche orient, Asie…) capables d’incarner l’événement nu tel que l’auteur l’avait fixé, il y a 10 ans, à la manière d’un instantané sous la forme d’une passion de J.S. Bach. C’est bien sûr la fragilité de ces jeunes corps et de ces voix multiples qui m’a artistiquement fasciné : « Du palpitant à l’état brut ». Mais, plus encore, c’est l’engagement et l’investissement de chacun dans le travail effectué (et dont ils n’avaient aucune idée au démarrage de toute cette aventure) qui me nourrit et m’inspire. Plus encore qu’hier, je suis profondément convaincu que ces cinquante-là sont la plus belle distribution imaginable pour cette pièce et mon projet de mise en scène se construit désormais avec cela : assumer leurs imperfections pour mieux sublimer leurs paroles, prétendre à la grâce et au choc de l’universel. Arnaud Meunier, 23 juin 2011 20 11 septembre, un documentaire de Guy Girard SYNOPSIS Dans les semaines qui ont suivi la destruction des Twin Towers, Michel Vinaver, auteur dramatique français, a écrit une pièce : 11 septembre 2001. Collage de paroles directement issues de l’événement, le texte est un concentré saisissant de la tragédie. À la rentrée 2010, des jeunes, venus de tous les horizons de la Seine-Saint-Denis, la plupart sans aucune expérience théâtrale, commencent à travailler sous la direction du metteur en scène Arnaud Meunier et du chorégraphe Rachid Ouramdane. L’objectif de tout le monde : monter la pièce de Vinaver pour la créer au Théâtre de la Ville lors du week-end du 11 septembre 2011, avant de tourner avec ce spectacle en Seine-Saint-Denis et en banlieue parisienne. C’est cette aventure que raconte ce film. Ce sera notre contribution au dixième anniversaire du 11 septembre. EXTRAITS DE LA NOTE DE PRODUCTION Le projet du film repose sur une chimie d’ingrédients : I La pièce de Vinaver, concentré brûlant de la tragédie. Un combustible puissant qui, instantanément, vous ressaisit du même effroi brut que l’on a pu ressentir ce fameux jour de septembre. Infiniment mieux que les images des avions repassées en boucle. I Les jeunes, leurs lycées, leur famille, leurs visions d’un monde tel que le 11 septembre a pu en dessiner les contours. Avec leurs profs, ils vont être plongés, un an durant, dans un voyage qui va les remuer, faire jaillir des paroles, des prises de conscience. « C’est explosif tout ça ! Mais c’est ce qu’il nous faut ! », de l’aveu même d’un proviseur en découvrant le projet. I Des passeurs, des façonneurs qui vont malaxer cette pâte pour délivrer un spectacle, une œuvre, et prendre date : Arnaud Meunier, Rachid Ouramdane, leurs comédiens et danseurs. Des artistes en pleine maturité qui sont prêts à relever un défi. I Michel Vinaver, lui-même, figure du sage, partie prenante du projet, contrepoint réfléchi et aiguisé à une jeunesse électrique. I Un œil de cinéaste, enfin, Guy Girard qui va observer cette pâte humaine fermenter et donner à réfléchir. 21 Un livre Un webdocumentaire À L’ÉCOLE DE MICHEL VINAVER, UN LIVRE DE SIMON CHEMAMA WEBDOCUMENTAIRE Le désir de compléter notre projet par un livre s’est nourri d’un constat assez simple : l’absence d’ouvrage sur Michel Vinaver et ses relations avec le monde éducatif. Le travail mené par Arnaud Meunier, Rachid Ouramdane et Jean-Baptiste André avec une quarantaine de lycéens en Seine-SaintDenis autour de la mise en scène en septembre 2011 de la dernière pièce écrite par Michel Vinaver, 11 septembre 2001, fournit le prétexte idéal pour combler cette lacune. Ce projet de par son caractère hybride et insolite, a d’ores et déjà suscité un fort écho multimédia et éditorial. Il donnera lieu tout d’abord à la réalisation d’un film par le documentariste Guy Girard. Ce film sera produit par la société de production Veilleur de Nuit et présenté sur France 2. En parallèle, tout au long de l’année, un webdocumentaire a permis de suivre les différentes étapes de ce travail et de cette rencontre. Ce webdocumentaire alimente trois sites Internet : Simon Chemama, qui prépare une thèse sur Michel Vinaver et qui a travaillé comme dramaturge aux côtés d’Arnaud Meunier, revient dans À l’école de Michel Vinaver (titre provisoire) à travers un essai, des entretiens et des témoignages, sur les liens de Michel Vinaver avec l’éducation. I UN SITE SUR LE PROJET www.11septembre2001.net I UN SITE RESSOURCES CONSACRÉ À MICHEL VINAVER www.vinaver.net I Cette relation au départ est purement fortuite puisque ce dernier est venu au théâtre en 1955 à l’occasion d’un « stage d’art dramatique », financé par le ministère de la Jeunesse et des Sports et destiné avant tout aux enseignants. Par la suite, elle n’a cessé de s’épanouir : l’œuvre de Michel Vinaver étant régulièrement montée en milieu scolaire et certaines de ses pièces ont été inscrites au programme du baccalauréat. Vinaver lui-même a enseigné de nombreuses années à l’université. C’est donc aussi un portrait en creux de cet auteur contemporain majeur que propose ce livre où figureront une bibliographie complète et actualisée de et sur Michel Vinaver, une chronologie sur sa vie et la création de ses pièces. UN SITE PÉDAGOGIQUE SUR LA PIÈCE www.11septembre2001-lapiece.net Ces deux derniers sites seront développés en partenariat avec www.theatre-contemporain.net. 22 23 Calendrier Chacun des lycéens participant au projet dans sa globalité est invité à suivre, au cours de l’année scolaire plus d’une centaine d’heures d’ateliers hebdomadaires, enseignement auquel s’ajoute un total de cinq semaines de répétition, jusqu’à la phase finale de la création. SEPTEMBRE 2010 : Présentation du projet aux lycéens et à leur famille dans les trois établissements partenaires. DÉBUT OCTOBRE 2010 : Ateliers avec l’ethnologue Mourad Hakmi. À PARTIR DE LA MI-OCTOBRE 2010 : Stages d’initiation de trois jours pour chaque classe dans un lieu culturel différent : pour le lycée Évariste Galois (Noisy-le-Grand) à l’Espace Michel Simon de Noisy-le-Grand ; pour le lycée Voillaume (Aulnaysous-Bois) au Forum du Blanc-Mesnil et pour le lycée Jean Renoir (Bondy) au CENTQUATRE à Paris. À PARTIR DE LA MI-OCTOBRE 2010 : Début des ateliers-théâtre hebdomadaires dans chaque lycée. 13-14 NOVEMBRE 2010 : Week-end 1 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au Forum du Blanc-Mesnil. 28-29 JANVIER 2011 : Week-end 2 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au CENTQUATRE, le vendredi et au Théâtre de la Commune à Aubervilliers, le samedi. 11-12 FÉVRIER 2011 : Week-end 3 de répétitions avec l’ensemble des lycéens à l’Espace Michel Simon à Noisy-Le Grand. 18-19 MARS 2011 : Week-end 4 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au CENTQUATRE à Paris. DÉBUT AVRIL 2011 : Fin des ateliers-théâtre hebdomadaires dans les lycées. DU 9 AU 15 AVRIL 2011 : Répétitions avec l’ensemble des lycéens, suivie d’une restitution au Forum du Blanc-Mesnil. 6-7 ET 20 MAI 2011 : Trois journées de répétitions au Théâtre Paris-Villette et au Théâtre de la Commune à Aubervilliers. DU 22 AOÛT AU 3 SEPTEMBRE 2011 : Trois semaines de répétitions dans le cadre d’un stage de théâtre à la Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national. 4 ET 5 SEPTEMBRE 2011 : Deux avant-premières à la Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national. 10 ET 11 SEPTEMBRE 2011 : Création au Théâtre de la Ville pour le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 (3 représentations). 7 OCTOBRE 2011 : Représentation au Forum du Blanc Mesnil. 24 Presse 13 AVRIL 11 Quotidien Paris avec dim. OJD : 304971 4 COUR DE L'ILE SEGUIN 92102 BOULOGNE BILLANCOURT CED - 01 40 93 20 20 Surface approx. (cm²) : 138 Page 1/1 Edition Abonnés - Seine-Saint-Denis LE BLANC-MESNIL - Aulnay - Bondy - Noisy-le-Grand Edition Abonnés - Seine-Saint-Denis Des lycéens jouent la tragédie du ll Septembre LE BLANC-MESNIL - Aulnay - Bondy - Noisy-le-Grand Au début de Tannée, sur scene, ils étaient 60 adolescents de Seine-Samt-Dems Ils seront finalement 40 sélectionnes pour jouer un texte du dramaturge Michel Vmaver sur l'attentat du ll septembre 2001, mis en scene par Arnaud Meunier Avant de se produire Au scene,pour ils étaient au début TheâtrededeTannée, la Ville,sura Pans, la date 60 adolescentsdu detragique Seine-Samt-Dems anniversaire evenement, Ils ces seront finalement sélectionnes pour jouer lycéens d'Aulnay,40Bondy et Noisy-le-Grand un texte Vmaver sur âges de du 17 dramaturge ans répètentMichel pendant toute cette l'attentat septembre 2001, mis enTout sceneau semaine du au llForum du Blanc-Mesml par Meunier Avantilsde produire longArnaud de Tannée en classe, ontsetravaille sur auTattaque Theâtredes de tours la Ville, a Pans,Trade pour Center la datea du World anniversaire du souvenir tragiquequ'ils evenement, New-York, le en avaientceset lycéens d'Aulnay, Bondy et collectif Noisy-le-Grand son impact sur Tmconscient « Nous âges de 17 ans pendant toute cette ne voulions pas répètent une simple commémoration semaine au Forum Blanc-Mesml au Nous voulions unedu mise en exergue Tout a travers long Tannéed'adolescents en classe, ilsqui ont avaient travaille7 sur leursderegards ans Tattaque des des tours du Nous Worldsommes Trade Center a au moment faits partis de New-York, le souvenir qu'ils en avaient la derniere phrase du texte de Vinaver qui et dit son etimpact sur Tmconscient collectif « Nous maintenant » raconte Jean-Michel neGourden voulions Ce pas une simpledinge commémoration dernier l'association Nous voulionsJeunesse une miseetenil exergue Citoyennete a porte aletravers projet leurs regards d'adolescents qui avaient 7 ans au moment des faits Nous sommes partis de la derniere phrase du texte de Vinaver qui dit et maintenant » raconte Jean-Michel Gourden Ce dernier dinge l'association Citoyennete Jeunesse et il a porte le projet auprès des chefs de trois etablissements et de leur equipe d'enseignants « Nous avons travaille avec les proviseurs des lycees Voillaume, Jean-Renoir et Evariste-Galois Des enseignants d'histoire-geographie, de lettres, d'anglais, d'espagnol et d'économie auprès de troisEtetablissements et de suiventdes leschefs répétitions tous les lycéens qui leur d'enseignants « Nous avons sont equipe sur scene ont accepte de travailler travaille les proviseurs des lycees pendant avec leurs vacances », poursuit-il Sur Voillaume, scene, hier Jean-Renoir après-midi, et les Evariste-Galois élevés répètent Des de leurs enseignants répliques d'histoire-geographie, Certaines en français, lettres, d'autresd'anglais, en anglaisd'espagnol Ils suiventet a d'économie la lettre les suivent les répétitions tousscene les lycéens consignes du metteurEt en et de qui son sont sur scene accepte travailler assistante « C'estontbien, la Ondesent que tu pendant leurs Sur t'inquiètes », vacances commente »,le poursuit-il chef du projet scene, hier après-midi, les élevés répètent Une poignee d'ados perches sur des tables leurs répliques français, incarnent l'équipe Certaines des tours deen contrôle qui d'autres anglais suivent a la lettre bas les voit un en boeing 707Ilsvoler anormalement consignes metteur ense scene et deen son Les jeunesducomédiens repondent une assistante « C'est bien, la On tu séné d'échos qui se veulent de sent plus que en plus t'inquiètes commente chefunedumeute projetse inquiétants,», pendant qu'aule sol, Une poignee d'ados« perches des tables rejoint lentement Regardezsurvotre leader, incarnent des tours de contrôle qui comme sil'équipe vous étiez une bande qui prépare voit un boeing 707 voler anormalement bas Les jeunes comédiens se repondent en une séné d'échos qui se veulent de plus en plus inquiétants, pendant qu'au sol, une meute se 25 rejoint lentement « Regardez votre leader, comme si vous étiez une bande qui prépare un coup », intervient Arnaud Meunier Les élevés recommencent encore et encore, sortent de la scene et reviennent « La, vous êtes bons », lâche enfin le metteur en scene Dans la salle, frissons et sourires se succèdent A ce tableau angoissant succède un Arnaud entre Meunier Les un coup ballet»,deintervient huit danseuses, pompom élevés guis et recommencent Broadway show encore « Vous etêtesencore, un peu sortent de la scenevoulu et reviennent « La, vous», ndicules C'est Alors assumez-le êtes bons »,Arnaud lâche enfin le metteur scene demande « On fait nosenblondes, Dans salle,unefrissons et sourires se quoi? la » sourit des danseuses-chanteuses succèdent ce tableau succède C'est ça, faitesangoissant vos blondes i » « Voila1 A un ballettout de sounre huit danseuses, pompom conclut le metteurentre en scene guis et Broadway show « Vous êtes un peu ndicules C'est Bologna voulu Alors assumez-le », Marie-Pierre demande Arnaud « On fait nos blondes, quoi? » sourit une des danseuses-chanteuses « Voila1 C'est ça, faites vos blondes i » conclut tout sounre le metteur en scene Des lycéens jouent la tragédie du ll Septembre Marie-Pierre Bologna 09/15 MARS 11 Hebdomadaire Paris Surface approx. (cm²) : 275 N° de page : 10 6-8 RUE JEAN ANTOINE DE BAIF 75212 PARIS CEDEX 13 - 01 56 79 36 82 Page 1/1 Motivé Théâtre Metteur en scène, en douce Arnaud Meunier est venu au théâtre par les chemins de traverse, tout en privilégiant les auteurs vivants. Un père dont les parents, ouvriers, ont tout fait pour qu'il devienne médecin et une mère aspirant a jouer du piano dans un milieu ou c'était impossible Arnaud Meunier se sent un enfant de la démocratisation républicaine, biberonne à la 'méntocrahe" Très "bon élève" - cette étiquette lui colle a la peau et il s en amuse -, il finit Sciences Pô a 20 ans mais baigne dans le théâtre des ses 13 ans, grâce au conservatoire de Barbezieux-Saint-Hilaire, en Charente Par sa mise en scène du Problème premier texte que François Begaudeau écrit pour le théâtre, il poursuit aujourd'hui un compagnonnage entamé depuis plus de dix ans avec des auteurs vivants Au sein d'une école de théâtre, a Montreuil il découvre qu'il aime et qu il sait mettre en scène Avec Croisades de Michel Azama, il obtient le prix Jeune Talent (1998) Stanislas Nordey le remarque pendant le festival off d Avignon et l'invite au TGP, a Saint Denis Arnaud Meunier trouve sa reconnaissance avec deux spectacles de Pasolim Affabulazzione (2001) et Pylade (2003) "Des hommes comme Stanislas Nordey, Xavier Croa, Emmanuel Demarcy-Mota ou Jacques Pomon m'ont mis le pied al'etner Sans eux sans avoir fait une grande école de théâtre, jen aurais jamais pu entrer dans l'institution Aujourd'hui encore, je suis regarde avec un peu de condescendance par l'intelligentsia parisienne ' Cela ne le trouble pas Ravi d'être nomme a la tête de la Comédie de Saint-Etienne, il sent qu'il peut y aimer les gens et que les gens peuvent l'y aimer Avant François Begaudeau, c'est avec Michel Vmaver ou Onza Hirata écrivain japonais contemporain, qu'il construit son chemin II est d'ailleurs parti au Japon récemment pour monter Par-dessus bord avec des acteurs locaux Cet amoureux des langues étrangères, qui en pratique plusieurs, s'est pour l'occasion mis au (aponais A la rentrée prochaine, au Théâtre de la Ville, sera créée la dernière piece de Michel Vinaver n Septembre 2001, sur laquelle Arnaud Meunier travaille déjà avec de jeunes lycéens de Seine-Saint Denis Une question lancinante entête comment grandit une génération confrontée, des l'enfance a ces images ? Le metteur en scène puise son energie à différentes sources II y a d'abord le collectif les acteurs et les techniciens attaches a sa compagnie, La Mauvaise Graine "Le théâtre n'est peut être qu'une famille idéale qu'on se construit " Les voyages ensuite Brésil, Inde, Japon et, bientôt peut être Liban "L aitteurs m est nécessaire" dit cet homme jeune, qui "marche a l'intuition et a ' l'enthousiasme' et attribue au théâtre cette mission modeste et vaste "Ebranler les certitudes" S.B.-6. 'Le Problème", de François Begaudeau, mise en scène d'Arnaud Meunier, jusqu'au 3 avr., Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av Franklm-Roosevelt, 8', 01-44-9598-21114-29 €). A partir du 7 avr., mar.-sam. 21h, sam. 14h, dim. 15h30, Théâtre Mangny, carre Marigny, 8', 01-53-96-70-00 (25-38 ] Arnaud Meunier adapte 'Le Problème", premier texte de François Begaudeau pour le théâtre. VILLE3 3912447200509/GYP/OTO/2 Eléments de recherche : Toutes citations : - THEATRE DES ABBESSES, à Paris - THEATRE DE LA VILLE, place du Châtelet, à Paris 26 22 MAI 11 Quotidien Prov. avec dim. 17 COURS D'ESTIENNE D'ORVES 13222 MARSEILLE CEDEX 01 - 04 91 57 75 00 Surface approx. (cm²) : 231 N° de page : 48 Page 1/1 Ils rejouent au théâtre le ll septembre m Le ll septembre 2001, ils n'étalent qne des enfants. Dix ans plus tard, des lycéens de Seine-Saint-Denis de 20 nationalités affronteront le trac sur la scène du Théâtre de la Ville dans le cadre du projet « D'un ll septembre à l'autre ». « Cet événement a bouleversé le monde et la question est de savoir comment ça se passe après », explique Maxime, 17 ans, du lycée Evariste-Galois de Noisy-le-Grand. «Après tes attentats, il y a eu les clichés sur les musulmans et un amalgame avec les terroristes, la communauté musulmane en a beaucoup souffert », regrette cet adolescent âgé de 7 ans à l'époque, qui se souvient des images les plus fortes à la télévision. Mais pourquoi avoir choisi des élèves issus de trois lycées de SeineSaint-Denis ? « Ils ont davantage vu leur vie changer après les attentats du ll septembre, avec la montée de l'islamophobie, la recrudescence de la méfiance. Mais ils ne savaient pas que c'est à ce moment que les choses ont bascule, l'idée est donc de leur redonner cette perspective historique », explique Arnaud Meunier, metteur en scène de la pièce « ll septembre 2001 », écrite par Michel Vinaver peu de temps après les attentats. Depuis la rentrée de septembre, ces 45 élèves travaillent sur ce spectacle à travers des ateliers de théâtre mais aussi en rencontrant d'autres LM lycéens ont répété vendredi au Théatre de la Commune à Aubervilliers, avant de nouvelles répétitions en aout. équipes artistiques, un ethnologue lycée Voillaume d'Aulnay-sousou en allant voir des pièces dans Bois, fait partie de ce chœur. « J'ai des théâtres parisiens. Cinq comé- doublé mes notes en anglais et je diens professionnels jouent aux cô- suis certaine que c'est grâce à ca car je rn 'intéresse plus à la langue tés des lycéens. Vendredi, ils répétaient tous en- qu'avant et ça c'est un vrai semble une dernière fois au bénéfice », se réjouit-elle. Théâtre de la Commune à Auber« L'idée est de construire un provilliers, avant de se retrouver à la jet avec une ossature à la fois artisComédie de Saint-Etienne pour de tique, éducative et culturelle afin nouvelles répétitions en août puis d'ouvrir le regard de ces jeunes », au Théâtre de la Ville à Paris pour précise Jean-Michel Gourden, dila création du spectacle en sep- recteur de l'association Citoyenneté tembre. « C'est une pièce où sont en- jeunesse, qui a participé au projet trelacés les différents témoignages « C'est un vrai spectacle artistique recueillis par routeur, qui seront in- et pas un simple spectacle de fin d'anterprétés par les lycéens en français, née, je ne pensais pas que ça allait mais Hy a un chœur qui accom- être aussi gros », explique, des étoiles pagne le texte et qui, lui, sera en an- dans les yeux, Diana, une adolescenglais », ajoute M. Meunier. te de 16 ans d'origine africaine qui Sabrina, jeune fille de 16 ans du joue le rôle de George W Bush. 27