Dossier pédagogique - Théâtre de la Ville

Transcription

Dossier pédagogique - Théâtre de la Ville
Dossier pédagogique
SAISON 2011 I 2012
MICHEL
AVEC
VINAVER I
ARNAUD
MEUNIER
CIE LA MAUVAISE GRAINE
44 LYCÉENS DE SEINE-SAINT-DENIS
11 septembre 2001
CRÉATION
Michel Vinaver
Arnaud Meunier ASSISTÉ DE Mélanie Mary
CHORÉGRAPHIE Jean-Baptiste André
AVEC LA COMPLICITÉ DE Rachid Ouramdane
SCÉNOGRAPHIE Damien Caille-Perret
COSTUMES Anne Autran
LUMIÈRES Romuald Lesné
SON Benjamin Jaussaud
RÉGIE GÉNÉRALE Frédéric Gourdin
AVEC Philippe Durand, Elsa Imbert, Nathalie Matter,
Stéphane Piveteau, Thierry Vu Huu
& DES LYCÉENS ISSUS DE TROIS ÉTABLISSEMENTS DE SEINE-SAINT-DENIS,
LE LYCÉE ÉVARISTE GALOIS À NOISY-LE-GRAND, LE LYCÉE VOILLAUME À AULNAY-SOUS -BOIS, LE LYCÉE JEAN RENOIR À BONDY Diana Abiassi,
Yassine Abid, Sabrina Ait Houmad, Sidra Aslam, Massim
Assoumane, Fatih Avsar, Safa Belmokhtar, Mouna Ben
Moussa, Sabrina Bessalem, Zeïneb Boughzou, Abdimanaf
Boujida, Laura Calleeuw, Marion Charruyer, Walid
Chermak, Mathusha Christian, Ibrahim Diane, Tahirou
Diombera, Pernelle Escolar, Fouad Ettaoufiq, Loïc Ferret,
Dahlia Habibi, Antoine Herlin, Jacqueline Inimgba, Warren
Issaadi Achour, Sharoz Kakar, Sory Ibrahim Kouma, Maxime
Lévêque, Leslie Lourenço, Maive Louvila, Sébastien
Marteaux, Caroline Masson, Steven Naudin, Frédéric Pereira
De Almeida, Sindy Poorun, Priscilla Saez, Guideallak Kimo
Sakal, Soleine Sandja, Christopher Sandot, Frederico
Semedo Rocha, Hi Kandée Soumare, Julie Suner, Maroua
Telouine, Soumail Traore
TEXTE
MISE EN SCÈNE
CHARGÉE DE LA COORDINATION DES ATELIERS ARTISTIQUES
Nathalie Matter
Association Citoyenneté jeunesse
Jean-Michel Gourden
ADMINISTRATION, CITOYENNETÉ JEUNESSE Catherine Teiro
CHARGÉE DES RELATIONS AVEC LES PARTENAIRES Sabrina Benhamouche
CHARGÉES DE PROJETS Carolina Cordova, Aurélie Leprette
& Claire Jarreau
PROJET ÉDUCATIF ET CULTUREL
SOUS LA DIRECTION DE
CONSEILLER ÉDITORIAL
Fabien Spillmann
UN PROJET INITIÉ PAR
Jean-Charles Morisseau
AVEC LA COLLABORATION DE
Nicole Czarniak / Agence La Passerelle
MÉCÉNAT ET PARTENARIATS Patrick Marijon, Chloé Béron / Kanju
Fabien Spillmann
PRESSE
Compagnie de la Mauvaise Graine / Citoyenneté jeunesse /
Veilleur de Nuit Production
PRODUCTION
La Comédie de Saint-Étienne, Centre dramatique national – Le
Théâtre de la Ville-Paris – Le Forum, Scène conventionnée du Blanc-Mesnil
Karine Branchelot
Sabrina Fuchs, Yvon Parnet & Delphine Prouteau
COPRODUCTION
DIRECTION DE PRODUCTION
ASSISTÉE DE
la DRAC Île-de-France - ministère de la Culture et de la
Communication, de la région Île-de-France, du département de la SeineSaint-Denis, de DIADEIS, de l’ambassade des États-Unis d’Amérique-Paris, de
l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, de la
Fondation SFR.
AVEC LE SOUTIEN DE
ET AVEC L’AIDE
du CENTQUATRE, de l’Espace Michel Simon de Noisy-le-Grand,
du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers
à toute l’équipe de la Comédie de Saint-Étienne et au rectorat
de l'académie de Créteil.
REMERCIEMENTS
Le texte 11 septembre 2001 / September 11, 2001 est paru chez L’Arche.
Le processus de création de la pièce 11 septembre 2001 fait l'objet d'un film
documentaire, D'un 11 septembre à l'autre, réalisé par Guy Girard, qui sera
diffusé sur FRANCE 2.
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SOMMAIRE
D’un 11 septembre à l’autre…
p. 3
Une pièce hors norme
p. 6
Note liminaire, par Michel Vinaver
Mimésis par Michel Vinaver
Note d’intention, Arnaud Meunier
p. 7
Michel Vinaver, auteur
p. 9
Arnaud Meunier, metteur en scène
p. 10
Rachid Ouramdane, chorégraphe
p. 12
Jean-Baptiste André, chorégraphe
p. 14
45 lycéens de Seine-saint-Denis
p. 15
Les lycées partenaires
p. 16
5 comédiens de la Cie de la Mauvaise Graine
p. 18
Une cie « éphémère », texte d’Arnaud Meunier
p. 20
11 septembre, un documentaire de Guy Girard
p. 21
Synopsis
Extraits de la note de production
Un livre, un webdocumentaire
p. 22
À l’école de Michel Vinaver,
un livre de Simon Chemama
Un webdocumentaire
Calendrier
p. 24
Presse
p. 25
PHOTOS
2
PIERRE-ETIENNE VILBERT
D’un 11 septembre à l’autre…
À l’occasion du dixième anniversaire de l’événement en
septembre prochain, Arnaud Meunier mettra en scène 11
septembre 2001, la pièce de Michel Vinaver, dans un projet
à la fois singulier et novateur aux multiples facettes.
La création aura lieu au Théâtre de la Ville et sera suivie d’une
tournée en Seine-Saint-Denis en septembre et octobre 2011.
cade suivante ? Autant de questions passionnantes qui nourriront, bien entendu, le travail artistique.
Les trois classes impliquées dans cette aventure depuis la
rentrée 2010 sont accompagnées par l’association Citoyenneté jeunesse tout au long de l’année scolaire pour élaborer
avec les enseignants un parcours culturel unique pour chaque classe en lien avec les thématiques abordées par le
texte 11 septembre 2001. Ce parcours s’articule autour de rencontres, de spectacles, de films ou d’expositions. Le tout
pour engager une réflexion commune et instaurer un débat
serein autour des enjeux encore brûlants soulevés par
Michel Vinaver.
UNE PIÈCE HORS-NORME
Dernière œuvre de Michel Vinaver, écrite à contre-pied de
tout sensationnalisme et de tout voyeurisme, 11 septembre
2001 est une géniale partition, où à la manière d’une cantate
de Bach, l’auteur entremêle témoignages, discours officiels,
textes de propagande, réactions journalistiques, prononcés
au cours de cette journée dramatique et des jours qui suivirent. « Instantané de la crise et de la douleur saisies dans
une sorte de Guernica dramatique, le 11 septembre a trouvé son Picasso en la personne de Michel Vinaver […] » écrit
à son sujet l’universitaire Olivier Goetz. On l’imagine aisément, la pièce a été sujette à polémiques lors de sa création
en 2005 aux États-Unis.
AU PLATEAU
un metteur en scène, deux chorégraphes,
des comédiens et des lycéens
Pour ce projet ambitieux, Arnaud Meunier a choisi de s’associer à un chorégraphe dont la recherche scénique recoupe ses propres questionnements et qui creuse depuis
plusieurs années déjà la notion de poétique du témoignage
tout en cherchant à fuir le « théâtre à thèse ». Il s’agit de
Rachid Ouramdane, dont la compagnie « L ‘A » se définit
d’ailleurs comme un lieu de réflexion artistique sur nos
identités contemporaines. Le circassien Jean-Baptiste
André collabore également à la création, apportant son
savoir faire pour orchestrer cette confrontation d’âges et de
corps sur le plateau. Un groupe de cinq acteurs professionnels issus de la Compagnie de la Mauvaise Graine,
aguerris au travail avec des amateurs et à la dramaturgie
vinaverienne, encadre depuis le début du mois d’octobre
2010 et sur toute l’année scolaire les jeunes apprentis
comédiens pour avancer peu à peu avec eux vers le passage à la scène. Ils sont relayés dans cette tâche par l’association Citoyenneté jeunesse qui déploie le projet auprès
des institutions locales et l’accompagne auprès des équipes pédagogiques et artistiques.
SE PROJETER PLUTÔT QUE COMMÉMORER
un travail avec des jeunes gens de Seine-Saint-Denis
Davantage que pour commémorer le drame, c’est avec le
désir de dépasser la douleur et le spectaculaire et d’ouvrir
de nouveaux questionnements sur l’avènement du tout monde que le metteur en scène saisit l’occasion de cette date anniversaire pour poser un acte artistique fort sur un plateau
de théâtre. Avec au centre de la représentation, du vivant
tout palpitant encore de contradictions et d’incertitudes, un
chœur formé de jeunes gens issus de trois lycées de
Seine-Saint-Denis, territoire à forte diversité sociale, religieuse et ethnique. De fort jeunes gens donc, vierges de
toute expérience scénique, et qui pour la plupart n’avait
pas 8 ans lors des attentats de 2001. Quelle empreinte cet
événement a t-il laissée en eux ? Comment cela les a t-il
construits, accompagnés ou poursuivis au cours de la dé-
3
4
Une pièce hors-norme
NOTE LIMINAIRE, PAR MICHEL VINAVER
Texte écrit dans les semaines qui ont suivi la destruction
des « Twin Towers » de Manhattan. Écrit en anglais (plus précisément : en américain), sans doute en raison de la localisation de l’événement et parce que c’est la langue des
paroles rapportées, provenant de la lecture de la presse
quotidienne. L’adaptation française a été rédigée ensuite
par l’auteur.
La forme se rapproche de celle des cantates et des oratorios,
se composant d’airs (à une, deux ou trois voix), de parties
chorales (qui, dans la version française, restent dans la
langue originale), et de récitatifs pris en charge par un
« journaliste », fonction qui peut faire penser à celle de
l’évangéliste dans les Passions de J.-S. Bach.
« Qui parle ? » Le nom des personnages doit être entendu
ou vu au même titre que les paroles prononcées.
contre l’empâtement de la mémoire, contre le travail de
l’oubli.
Réfléchir l’événement plutôt qu’y réfléchir.
Et le faire par l’invention (c’est là qu’elle intervient) d’un objet de parole en explosion, en implosion, imitant l’explosion
des avions, l’implosion des tours. Paroles suivant le cas captées ou supposées de gens dans les avions, dans les tours,
avant la mort ou rescapés, paroles des dieux (Bush, Ben
Laden), écrits retrouvés des auteurs de l’attaque.
Texte publié dans le dossier de presse de September 11, 2001,
mise en scène de Robert Cantarella (2006)
Michel Vinaver, 11 septembre 2001/September 11, 2001, L’Arche, 2002
MIMÉSIS, PAR MICHEL VINAVER
September 11, 2001 est une imitation de l’événement qui s’est
produit ce jour-là.
Imiter, l’art l’a toujours fait, depuis les bisons de Lascaux et
d’Altamira jusqu’aux Passions de Bach et aux Matériologies de Dubuffet ; depuis Les Perses d’Eschyle jusqu’à
La Guerre et la paix de Tolstoï et Playtime de Tati, pour ne
citer que quelques œuvres que j’aime.
Avec September 11, 2001, j’ai plus littéralement imité que
dans mes œuvres précédentes, où l’imagination intervenait
davantage.
On ne peut pas imaginer à partir de l’événement du 11 septembre parce que l’événement passe l’imagination. Ce que
j’ai essayé de faire, c’est le fixer.
Le monde entier ou presque a assisté à l’événement en
direct. Le choc a été inouï, aveuglantes les réverbérations.
Et puis des fleuves de commentaires, il le fallait, pour essayer d’y voir clair, et ce n’est pas fini.
Ce qui m’a motivé, c’est le besoin de fixer l’événement hors
de tout commentaire, nu dans son immédiateté. Peut-être
6
Note d'intention,
Arnaud Meunier
caine notamment, des éléments du récit de la catastrophe,
les rassemble, les découpe et les entrelace comme autant
de chambres d’échos au nouveau monde qui point. Comme à son habitude, il invente une partition de paroles à la
manière d’une cantate de Bach où les témoignages, les
discours officiels, les textes de propagande, les réactions
journalistiques se mêlent sans hiérarchie, sans jugement a
priori, sans lien évident de cause à effet. Rien que des
matériaux bruts qui par leur agencement troublent le lecteur,
le surprennent et donc le déplacent dans sa perception du
drame.
« C’est la guerre ! ». Voilà ce que je me souviens avoir dit
en découvrant halluciné, comme des millions d’autres personnes, les images des deux tours jumelles en flammes
dans le ciel bleu de Manhattan.
Le 11 septembre 2001 n’est de toute évidence pas un événement comme un autre. Nous nous souvenons tous de ce
que nous faisions précisément à ce moment-là. Il a profondément marqué les mémoires collectives comme le premier événement historique du début du XXIe siècle, comme
le symbole incontournable d’une nouvelle ère. Celle où la
suprématie américaine, et à travers elle occidentale, vacillait ; celle d’un nouvel ordre mondial ; d’une nouvelle guerre
effectivement aux contours mal dessinés et aux ennemis
incertains.
La suite du scénario est connue : de la recherche d’armes
de destruction massive fantomatiques à l’enlisement du
processus de paix au Proche-Orient, de la conceptualisation de « l’axe du mal » au durcissement des affrontements
communautaires, de la peur permanente d’actes terroristes sanglants et aveugles à la montée rampante d’une islamophobie grandissante.
2011 sera donc plus qu’un anniversaire. Ce sera l’achèvement d’une décade de basculement qui aura redessiné la
géopolitique mondiale comme aucune autre depuis la
Seconde Guerre mondiale en ébranlant tous nos schémas
et toutes nos certitudes.
Dans les jours qui ont suivi ce qui fut aussi un événement
télégénique mondial, Michel Vinaver écrit 11 septembre 2001
à contre-pied de tout sensationnalisme et de tout voyeurisme. Comme à son habitude, il glane, dans la presse améri-
En mettant en scène, dix ans plus tard, cette pièce qui fut
pensée et écrite dans l’énergie de l’immédiateté et sans autre
prétention que de fixer l’événement nu, hors de tout commentaire, je veux interroger le présent. Ouvrir des questionnements sur la suite, la future décade et non me souvenir.
Sur la scène, foin des sempiternelles images des avions
heurtant l’acier par ce beau matin new-yorkais et des explosions qui s’en suivirent : du vivant, tout palpitant encore de
contradictions et d’incertitudes ; un chœur formé de jeunes
gens inondant un beau plateau ouvert à un oratorio énergique et vital. Ils avaient entre 6 et 9 ans au moment des faits.
De quoi se souviennent-ils ? En quoi cela les a t-il marqués,
construits, accompagnés ou poursuivis pendant qu’ils
grandissaient ?
J’ai souhaité travailler avec des lycées de Seine-Saint-Denis
parce que c’est un département que je connais très bien et
parce que c’est un territoire avec une forte diversité sociale,
religieuse et ethnique. Convaincu que c’est cette diversité
précisément qui nourrira le travail de plateau et de mise en
corps de ce théâtre de paroles dont Vinaver nous confie
qu’il peut faire penser aux Passions de J.-S. Bach.
Un groupe d’acteurs professionnels de ma compagnie,
aguerris au travail avec des amateurs et à la dramaturgie
vinaverienne, encadrera et suivra les jeunes comédiens débutants tout au long de l’année scolaire pour avancer peu
à peu vers le passage à la scène.
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J’ai souhaité aussi partager cette création avec le chorégraphe Rachid Ouramdane dont la recherche scénique recoupe
mes questionnements pour ce spectacle. Depuis plusieurs années, le travail de Rachid creuse la notion de poétique du
témoignage qui cherche à fuir le « théâtre à thèse » et définit sa compagnie comme un lieu de réflexion artistique sur nos
identités contemporaines.
Ensemble et dans la complémentarité de nos regards et de nos pratiques, nous partirons de cette confrontation d’âges,
d’expériences et de corps sur le plateau pour saisir le spectateur dans sa découverte ou sa redécouverte de ce qui fut
l’oralité du 11 septembre 2001. Comme une matrice originelle d’où découlent encore aujourd’hui des actes et des positions qui construisent notre quotidien.
Pour sortir du drame et du spectaculaire et questionner ensemble ce qui change, l’avènement du tout monde. Dépasser
la douleur et saisir l’occasion de la date anniversaire pour poser un acte artistique fort et nécessaire sur un plateau de théâtre. Faire résonner la dernière réplique : « Et maintenant et maintenant et maintenant ».
Arnaud Meunier, 26 mai 2010
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Michel Vinaver
AUTEUR
Ses pièces sont créées à la scène par Roger Planchon, JeanMarie Serreau, Jean-Pierre Dougnac, Antoine Vitez, Jacques
Lassalle, Alain Françon, Gilles Chavassieux, Michel Didym,
Claude Yersin. Elles ont pour titre :
I Les Coréens (1955),
I Les Huissiers (1957),
I Iphigénie Hôtel (1959),
I Par-dessus bord (1969),
I La Demande d’emploi (1971),
I Dissident il va sans dire (1976),
I Nina c’est autre chose (1976),
I Les Travaux et les jours (1977),
I À la renverse (1979),
I L’Ordinaire (1981),
I Les Voisins (1984),
I Portrait d’une femme (1984),
I L’Émission de télévision (1988),
Michel Vinaver débute en littérature en publiant deux romans
chez Gallimard, Lataume en 1950 et L’Objecteur en 1951 (qui
obtiendra le Prix Fénéon).
I Le Dernier Sursaut (1988),
De 1953 à 1980, il est cadre supérieur, puis Directeur général
de Gillette. Il mènera son activité de cadre et celle d’écrivain de front.
En 2005, il met en scène deux de ses pièces : À la renverse,
au Théâtre Artistic Athévains et Iphigénie Hôtel, en collaboration avec Gilone Brun, aux Théâtre Nanterre/Amandiers.
Sa première pièce, Les Coréens, est créée en 1956 par Roger
Planchon. Il écrit ensuite Les Huissiers (1958) et Iphigénie Hôtel
(1960) qui évoquent la guerre d’Algérie. Ces pièces ne seront
montées que bien plus tard, en 1980 pour la première, par
Gilles Chavassieux ; la seconde en 1977, par Antoine Vitez.
Après Bernard-Marie Koltès en février 2007 et Jean-Luc Lagarce
en 2008, Michel Vinaver entre au répertoire de la Comédiefrançaise, puisqu’il met en scène sa pièce L’Ordinaire (1981),
salle Richelieu, en février 2009.
Il signe également des adaptations d’œuvres de Sophocle,
Euripide, Shakespeare, Dekker, Gorki, Erdman, Botho Strauss.
I King (1998),
I 11 septembre 2001 (2002).
Entre 1982 et 1991, il est professeur dans les départements
d’études théâtrales des universités Paris III, puis Paris VIII.
Une première édition de son Théâtre complet, en deux volumes, a été publiée par Actes Sud en 1986. Une nouvelle édition en huit volumes est parue, réalisée conjointement par
Actes Sud et L’Arche, sous leurs marques respectives, mais
dans une présentation commune.
Il préside, à sa création en 1982 et jusqu’en 1987, la commission Théâtre du Centre national des Lettres et, dans ce cadre,
engage une enquête sur l’état de l’édition théâtrale. Actes
Sud publie son rapport sous le titre Le Compte rendu d’Avignon – Des mille maux dont souffre l’édition théâtrale et des
trente-sept remèdes pour l’en soulager.
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Arnaud Meunier
(Né en 1973 à Bordeaux)
METTEUR EN SCÈNE
Il travaille également pour des opéras en tant que metteur en
scène ou dramaturge.
Trilingue (Français, Allemand, Anglais), il a travaillé depuis 10
ans aux Pays-Bas, en Allemagne, en Algérie, en Italie, au
Japon, en Autriche, en Angleterre et dernièrement au Qatar
et en Norvège.
Diplômé de Sciences Politiques, il commence une formation
de comédien, puis fonde en 1997 la Compagnie de la Mauvaise Graine.
Formateur, il intervient régulièrement à l’École nationale supérieure d’Acteurs du Théâtre National de Bretagne ou aux
Classes de la Comédie de Reims et dirige des Stages de formation professionnelle dans plusieurs Centres Dramatiques
Nationaux.
En janvier 2011, Arnaud Meunier a pris la direction de la
Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national.
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THÉÂTRE
OPÉRA
2011 Le Problème de François Bégaudeau
Création au Théâtre du Nord à Lille
Coprod. Théâtre du Rond-point et Théâtre de Marigny
2008 Mélancholia
Georg Friedrich Haas – Emilio Pomerico
Dramaturge et collaborateur artistique
pour Stanislas Nordey
Création mondiale à l’Opéra Garnier
2009 Tori no tobu takasa
Une adaptation japonaise d’Oriza Hirata
De Par-dessus bord de Michel Vinaver
Création au Kyoto Arts Center (Japon),
Tournée en 2010 au Théâtre de la Ville
2007 Pelleas et Mélisande
Claude Debussy – Simon Ratlle
Metteur en scène associé
Création au Festival de Pâques de Salzbourg
(avril 2006)
Reprise à Covent Garden (Londres Mai 2007)
2008 King de Michel Vinaver
Création au Théâtre de Saint Quentin en Yvelines ;
Reprise au Théâtre de la Commune-CDN d’Aubervilliers
Le Cyclope
Opéra pour acteurs de Betsy Jolas d’après Euripide
Le Forum, 2005
2007 En Quête de bonheur
Oratorio poétique et philosophique
Création à la Comédie de Reims suivie d’une tournée
Reprise à la Maison de la poésie – Paris 2008
2003 Zeim re dei Geni
Opéra-Théâtre de Carlo Argeli
représenté au « 28e Cantiere Internazionale d’Arte
de Montepulciano » (Italie)
2006 Gens de Séoul d’Oriza Hirata
Création au Théâtre National de Chaillot
suivie d’une tournée
2000 Tri Sestri
Peter Eötvos – Ingo Metzmacher
Assistant à la mise en scène de Stanislas Nordey
Création au Reisnational Opera (Pays-Bas 1999)
Assure seul la reprise dans une distribution modifiée
pour le Staatsoper de Hambourg (Allemagne 2000)
La Demande d’emploi de Michel Vinaver,
avec les comédiens des troupes Seinendan
et Bungakuza, AGORA Théâtre, Tokyo
Avec les armes de la poésie à partir des poèmes
de Pier Paolo Pasolini, Nâzim Hikmet
et Yannis Ritsos. Maison de la Poésie – Paris
2005 Cent vingt-trois d’Eddy Pallaro
Création Jeune Public à partir de 7 ans
Création à la Comédie de Reims suivie d’une tournée
2004 La Vie est un rêve de Pedro Calderón de la Barca
Création à la Maison de la Culture d’Amiens
Suivie d’une tournée au Théâtre de Gennevilliers
Entrez dans le théâtre des oreilles de Valère Novarina
Maison de la Culture d’Amiens
2003 Hany Ramzy (Le joueur) d’Eddy Pallaro
Le Forum, Blanc-Mesnil
El Ajouad (Les Généreux) d’Abdelkader Alloula
Le Forum, Blanc-Mesnil
Pylade de Pier Paolo Pasolini
Création à Maison de la Culture d’Amiens
Suivie d’une tournée au Théâtre Paris-Villette
2001 Affabulazione de Pier Paolo Pasolini
Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Le Forum
ET AUPARAVANT :
20 ans et alors ! de Don Duyns (2000)
2 Iphigénie – Racine/Azama (1999)
Croisades de Michel Azama (Avignon Off, 1998)
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Rachid Ouramdane
CHORÉGRAPHE
Être au Théâtre de la Ville – Que peut la scène que les
livres d’histoire ne peuvent pas ?
Cette obsession innerve le parcours artistique de Rachid
Ouramdane depuis quelques années qu’il archive des « portraits scéniques », fragmentés entre danse, installation plastique et outil multimédia. Envisager le plateau comme l’espace mouvant du vécu individuel, faire résonner des témoignages dans un bain sensoriel, inventer d’autres canaux de compréhension de l’Histoire sont les matières premières d’un vaste
panorama des identités contemporaines. Après Superstars
(2006) basé sur les témoignages des danseurs étrangers de
l’Opéra de Lyon, Surface de réparation (2007), créé avec de
jeunes sportifs de Gennevilliers, ou Des témoins ordinaires
(2009), imaginé à partir des récits de victimes de conflits armés, Rachid Ouramdane s’associe au Théâtre de la Ville pour
explorer un nouveau « terrain artistique » : le spectateur, et
cette activité invisible qui lui est propre.
Au cœur de ce projet, qui joue dans les interstices entre création et réception, il y a cette envie de couper court à l’idée
selon laquelle une œuvre n’a qu’une interprétation valide et
uniforme. Il y a cette envie de lire la salle de spectacle
comme le lieu où se ramifient les œuvres, où s’entrechoquent
des interprétations contradictoires et des héritages divers.
(Né à Nîmes en 1971)
Diplômé du Centre national de danse contemporaine d’Angers en 1992, Rachid Ouramdane a été interprète et collaborateur artistique d’Emmanuelle Huynh, Hervé Robbe, Odile
Duboc, Jeremy Nelson, Meg Stuart, Catherine Contour, Alain
Buffard, Julie Nioche, Fanny de Chaillé et Christian Rizzo.
Depuis ses premières pièces créées au sein de l’association Fin
novembre qu’il co-dirige avec Julie Nioche de 1996 à 2006,
Rachid Ouramdane s’attache au singulier.
Son travail se situe souvent au carrefour de la danse et des arts
visuels. En 2007, Rachid Ouramdane fonde L’A. comme un
endroit de réflexion artistique sur les identités contemporaines.
Devenu artiste associé au Théâtre de Gennevilliers, il irrigue de
ses questions le réel de la ville. À partir du solo Loin… (2008), il
poursuit ses réflexions autour de la mémoire et des héritages
de la violence (Des témoins ordinaires, 2009). Ses créations
sont régulièrement représentées en Europe, aux États-Unis, au
Brésil ainsi qu’aux festivals d’Avignon et Montpellier Danse. À
compter de septembre 2010, il est artiste associé au Théâtre
de la Ville, à Paris.
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LES PIÈCES
2002 Skull*cult. Réflexion chorégraphique de Christian Rizzo
et Rachid Ouramdane sur une figure solitaire défaite
de son identité. Solo créé dans le cadre du Vif du sujet
au Festival d’Avignon.
+ ou – là. Création basée sur les icônes
contemporaines et la « grammaire télévisuelle ».
Face cachée. Performance vocale.
2009 Des témoins ordinaires. Conçu à partir d’interviews
de personnes ayant subi des actes de violence.
Création, pour cinq interprètes,
à Bonlieu-scène nationale d’Annecy. Festival d’Avignon.
2008 Loin… Solo conçu à partir d’interviews menées
au Vietnam sur l’héritage des violences liées
aux conflits armés.
Création à Bonlieu-Scène nationale d’Annecy.
Festival d’Avignon.
2001 Structure Multifonction. Projet transdisciplinaire
réalisé avec Christian Rizzo et Nicolas Floc’h.
De Arbitre à Zébra. En collaboration avec
la communauté de catcheurs, lutteurs et boxeurs
de la ville de Reims.
2007 Surface de réparation. Création au Théâtre
de Gennevilliers avec douze jeunes sportifs de la ville.
1999 Au bord des métaphores. Création basée
sur un « corps vidéographiquement modifié ».
2006 Un garçon debout. Solo pour l’auteur
et metteur en scène Pascal Rambert.
Création à Bonlieu-Scène nationale d’Annecy.
Superstars. Commande du Ballet de l’Opéra de Lyon
pour sept danseurs de différentes nationalités.
Création à la Biennale de danse de Lyon.
1998 Les absents ont toujours tort.
Projet collectif multimedia.
1997 Des gens de passage. Projet collectif multimedia.
1996 3 avenue de l’espérance.
Solo cosigné avec Julie Nioche.
2005 Cover. Quatre soli pour des danseurs brésiliens
créés après plusieurs séjours au Brésil. Création
à la Biennale de danse du Céara-Fortaleza (Brésil).
2004 Les Morts pudiques. Solo autoportrait nourri
d’une recherche autour de la jeunesse et la mort.
Création à la MC 93 Bobigny lors des Rencontres
chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.
Je ne. Création dans le cadre du Festival
Temps d’Images à La Ferme du Buisson.
20032005 À l’œil nu. Projet collectif basé sur la relecture
d’architectures existantes et la mémoire
cinématographique.
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Jean-Baptiste André
CHORÉGRAPHE
(Né à Reims en 1979)
Après plusieurs années d’entraînement et compétition en gymnastique, il découvre les arts du cirque, qui éveille son intérêt
pour le théâtre et la danse. Il passe par une année d’étude en
lettre supérieure, puis décide de s’orienter vers la formation aux
arts du cirque (École Nationale des Arts du cirque de Rosnysous-Bois).
Issu du Centre national des Arts du Cirque de Châlons-enChampagne (en 2002), Jean-Baptiste André s’est spécialisé
dans les équilibres sur les mains et le travail du clown.
Il fonde l’association W (2002) pour y développer des projets
portés vers le cirque contemporain.
Il a créé deux soli : intérieur nuit_ (2004) et comme en plein jour
(2006), deux pièces qui tournent en France et à l’étranger, ainsi
qu’un répertoire de petites formes appelés ‘modules’.
En 2005, il est le premier artiste de cirque lauréat du programme
Villa Médicis Hors Les Murs, grâce auquel il séjourne au Japon et
met en place une création Faces Cachées/Kakusareta Men
avec deux artistes japonais.
En tant qu’interprète, il a travaillé avec les chorégraphes Philippe
Decouflé, Gilles Baron, Christian Rizzo, Herman Diephuis, François
Verret.
Il a collaboré avec des artistes issus de plusieurs autres disciplines
(illustrateur, metteur en scène, musicien, vidéaste). Il travaille
régulièrement avec le plasticien sud-africain Robin Rhode.
Jean-Baptiste André a été artiste en résidence au Manège de
Reims de 2005 à 2010.
Il vient de créer son nouveau spectacle Qu’après en être revenu,
pièce pour 3 acrobates équilibristes et un musicien. Il travaille
actuellement avec l’auteur Fabrice Melquiot pour un projet intitulé S’enfuir.
Il participe à la prochaine création de François Verret, présentée dans le cadre du festival d’Avignon 2011.
14
44 lycéens de Seine-Saint-Denis
Ils ont 16 ou 17 ans, ils habitent la Seine-Saint-Denis, ils y sont lycéens en classe de première ou de seconde au sein de
trois lycées du département : le lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois, le lycée Jean Renoir à Bondy et le lycée Évariste
Galois à Noisy-le-Grand.
Trois établissements aux sociologies différentes qui rendent compte de la diversité et de la richesse d’un territoire d’ordinaire stigmatisé en raison de ses difficultés.
Dans chacun de ces établissements, les équipes pédagogiques se sont mobilisées avec le chef d’établissement pour
permettre à ces lycéens, par le biais d’un travail artistique et culturel, de s’ouvrir au monde d’aujourd’hui, de le questionner, mais aussi d’y prendre part.
15
Les lycées partenaires
ou en DCG (Diplôme de comptabilité et de gestion). Récemment, le lycée a ouvert une filière L (littéraire) ainsi que les
options Histoire des Arts et Cinéma-Audiovisuel. Le deuxième défi est de parvenir à faire naître une véritable ambition
chez des élèves issus à 75 % de catégories socio-professionnelles défavorisées. Les nombreux partenariats qu’a
conclus le lycée Voillaume avec des Grandes Écoles ou des
institutions culturelles y participent largement, qu’il s’agisse de ceux orientés vers les sciences (avec l’École des Mines,
l’Association Tremplin-ENS Ulm, le lycée Saint-Louis) ou vers
les arts (avec le Louvre, l’École d’Art Claude Monet, le Forum
du Blanc-Mesnil, etc.).
LYCÉE ÉVARISTE GALOIS – NOISY-LE-GRAND
(62 000 HABITANTS)
PROVISEUR Monsieur Ricci
Lycée polyvalent (enseignement général et technologique,
enseignement professionnel, classes de BTS). Ouvert en
1992, à l’architecture de paquebot, il accueille des élèves
d’origines très diverses et vit cette mixité comme un atout.
La classe choisie pour le projet est une classe de 1re ES, section a priori particulièrement intéressée par l’actualité, l’histoire, les sciences sociales. Les 34 élèves qui ne se connaissent pas encore très bien, viennent de différentes classes de seconde (25 filles et 9 garçons). Outre le travail scolaire qui sera partiellement organisé autour du 11 septembre
et de la pièce de Michel Vinaver, il sera proposé aux élèves un certain nombre de sorties culturelles, et de les faire
réfléchir au rôle fondamental de la culture dans la perception du monde qui nous entoure.
http://ww3.accreteil.fr/Lycees/93/voillaumeaulnay/
LYCÉE JEAN RENOIR – BONDY (53 300 HABITANTS)
PROVISEUR Monsieur Nasari
Lycée général et technologique, cité scolaire de 1 800 élèves
de la 6ème aux classes de BTS, avec environ 250 membres du
personnels. Le lycée recrute sur cinq collèges situés pour
la plupart en ZEP ou zone sensible. Depuis quatre ans, le
travail en interdisciplinarité et en équipe autour de projets
pédagogiques annuels s’est enraciné à Jean Renoir dans
le cadre de l’expérimentation initiée par l’IEP Paris en 2005.
Chaque année, des classes se sont inscrites dans des projets autour du théâtre. Le projet D’un 11 septembre à l’autre
est dans la continuité du travail accompli au lycée. La classe de 1re ES choisie a 24 élèves et 8 personnes de l’équipe
pédagogique sont engagées dans ce projet. Il est exploitable à tous les niveaux dans les différentes disciplines (histoire, français, langues, EPS et sciences économiques et
sociales) avec des regards et des cours à plusieurs voix.
Une partie du travail sera évaluée pour le bac dans le cadre
des Travaux Personnels Encadrés (coefficient 2). Le thème
abordé dans la pièce de Michel Vinaver donnera lieu à des
débats et développera l’esprit critique sur les événements
et le traitement de l’information dans les médias.
http://lyceegalois.eklablog.com
BLOG DE LA CLASSE CONSACRÉ AU PROJET
:
http://11septembreevaristgalois.wordpress.com/
LYCÉE VOILLAUME – AULNAY-SOUS-BOIS
(81 600 HABITANTS)
PROVISEUR Monsieur Tomasi
Créé en 1962, le lycée Voillaume accueille aujourd’hui près
de 2 000 élèves au sein d’une cité scolaire qui regroupe un
lycée général et technologique et un lycée professionnel.
Classé « Lycée sensible » et « Zone de prévention violence »,
le lycée s’attache à relever plusieurs défis. Le premier consiste à proposer une formation diversifiée et de qualité aux
élèves qui ont le choix entre quinze baccalauréats différents et aux étudiants qui peuvent poursuivre leurs études
post-bac en BTS (dans les domaines industriels et tertiaires)
http ://jean-renoirbondy.info/
BLOG DE LA CLASSE CONSACRÉ AU PROJET :
http://renoir11septembre.blogspot.com/
16
17
Cinq comédiens
DE LA COMPAGNIE DE LA MAUVAISE GRAINE
Dirigée par Arnaud Meunier depuis sa création en 1997, la Compagnie de la Mauvaise Graine est conventionnée par la
DRAC et la Région Île-de-France. Elle défend principalement les écritures contemporaines et les auteurs vivants au travers
de ses créations qu’elle déploie en France et à l’étranger.
En faisant découvrir et apprécier des auteurs vivants ou en proposant une relecture des grands textes du répertoire, elle
cherche à surprendre, à amuser et à ébranler le spectateur. À l’emmener ailleurs, à développer son imaginaire, à creuser les différentes formes possibles de la narration d’une histoire.
Son esthétique recoupe aussi une éthique : celle de la défense d’un esprit de troupe. Arnaud Meunier travaille avec des
collaborateurs qui sont autant de compagnons et de complices au cœur du dynamisme actuel de la compagnie.
Ensemble, et sur les différents territoires où la compagnie a été implantée (Seine-Saint-Denis, Picardie, ChampagneArdenne, Yvelines), elle a toujours mené de front sa recherche artistique avec un travail important de partage et de sensibilisation avec les habitants.
NATHALIE MATTER COMÉDIENNE ET RESPONSABLE
DE LA COORDINATION GÉNÉRALE DES ATELIERS
Elle travaille avec Arnaud Meunier depuis la création de la Compagnie de la Mauvaise Graine, et joue dans la quasi-totalité de
ses spectacles, dont dernièrement Tori no tobu takasa. Elle assiste Arnaud Meunier sur plusieurs productions et est en charge
depuis plusieurs années des actions de sensibilisation autour des
créations de la compagnie.
Depuis plus d’un an, elle prête régulièrement sa voix aux différents projets des artistes de Nogo Voyages. En 2003 et 2004, elle
met en scène Couple à trois de Barry Hall et Histoire d’amour
(dernier chapitre) de Jean-Luc Lagarce, Teta Veleta d’après des
écrits et poèmes de Pier Paolo Pasolini.
PHILIPPE DURAND COMÉDIEN
Il a d’abord beaucoup travaillé pour la télévision et le cinéma.
Ces dernières années, il s’est produit presque exclusivement au
théâtre. Il participe aux travaux de la Compagnie de la
Mauvaise Graine très régulièrement depuis 2002. Parmi les dernières pièces qu’il a jouées sous la direction d’Arnaud Meunier,
il y a Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus bord de
Michel Vinaver par Oriza Hirata, En quête de Bonheur, et King de
Michel Vinaver. Il avait par ailleurs joué en 2005, dans Iphigénie
Hôtel et À la renverse, deux autres pièces de Michel Vinaver,
dans la mise en scène de l’auteur.
18
ELSA IMBERT COMÉDIENNE
Elle travaille régulièrement avec la Compagnie de la Mauvaise Graine et a joué dans plusieurs mises en scène d’Arnaud
Meunier, dont : Tori no tobu takasa, adaptation de Par-dessus
bord de Michel Vinaver par Oriza Hirata, spectacle créé à
Tokyo au printemps 2009 et repris à Paris cette saison au
Théâtre de la Ville/Les Abbesses. Parmi les autres spectacles
de la compagnie auxquels elle a participé, il y a également En
quête de bonheur, Gens de Séoul d’Oriza Hirata et Croisades de Michel Azama. La saison dernière, elle a également
joué dans La la la, un opéra en chansons, dirigé par Geoffroy
Jourdain et mis en scène par Benjamin Lazar.
STÉPHANE PIVETEAU COMÉDIEN
Un désir de théâtre précoce, encouragé par de nombreuses
rencontres qui ont confirmé un goût pour les écritures, scéniques et textuelles ; un rapport au présent à partager avec
d’autres. Privilégiant des aventures collectives s’inscrivant
dans la durée, il travaille avec Arnaud Meunier depuis 2006.
Au cours de la saison 2010/2011, il reprendra le spectacle En
Quête de bonheur, en tournée en Algérie et en France, ainsi
que la création Mô, de et mis en scène par Alain Béhar.
THIERRY VU HUU COMÉDIEN
Il travaille notamment avec Frédérique Aufort, Maïté Fossen,
Olivier Charneux, Philippe Minyana, Michel Cerda, Robert
Cantarella, Gilbert Rouvière, Didier Ruiz, Colette Alexis, Alain
Béhar, Christian Esnay. Il a été l’assistant de Arnaud Meunier
pour Tori no Tobu Takasa (d’après Par-dessus bord de Michel
Vinaver). Il dirige des ateliers d’expression théâtrale pour adolescents et adultes, entre autres, à l’université de Ho Chi
Minh Ville au Vietnam, à la Maison du geste et de l’image à
Paris, au Zinc Théâtre à Béziers, au collège Jules Vallès à
Choisy-le-Roi, à la Maison pour tous du Vert Galant. Il est diplômé du DE Théâtre.
19
Une compagnie « éphémère »
Les 45 lycéens présents sur le plateau auront effectué au
total 100 h d’ateliers hebdomadaires et cinq semaines de
répétitions. Un an de travail en somme.
Cela ne fait pas d’eux des comédiens professionnels. Ce
n’était pas le but d’ailleurs. Mais cela leur a permis d’avoir
une pleine conscience de l’exigence d’une telle création et
de développer la concentration et l’écoute nécessaires à la
mise en jeu de ce texte choral de Michel Vinaver.
Avec les cinq comédiens professionnels qui, patiemment
et méthodiquement, les ont fait avancer sur le chemin de la
découverte puis de l’apprentissage du théâtre, ils forment
aujourd’hui une belle compagnie éphémère qui ne ressemble à aucune autre.
Ils représentent un Tout-monde, comme l’aurait dit Édouard
Glissant, avec plus d’une vingtaine d’origines différentes
(Caraïbes, Océan Indien, Afrique sub-saharienne, Maghreb,
Europe de l’Est, du sud et occidentale, Proche orient,
Asie…) capables d’incarner l’événement nu tel que l’auteur
l’avait fixé, il y a 10 ans, à la manière d’un instantané sous
la forme d’une passion de J.S. Bach.
C’est bien sûr la fragilité de ces jeunes corps et de ces voix
multiples qui m’a artistiquement fasciné : « Du palpitant à
l’état brut ». Mais, plus encore, c’est l’engagement et l’investissement de chacun dans le travail effectué (et dont ils
n’avaient aucune idée au démarrage de toute cette aventure)
qui me nourrit et m’inspire.
Plus encore qu’hier, je suis profondément convaincu que
ces cinquante-là sont la plus belle distribution imaginable
pour cette pièce et mon projet de mise en scène se construit désormais avec cela : assumer leurs imperfections pour
mieux sublimer leurs paroles, prétendre à la grâce et au choc
de l’universel.
Arnaud Meunier, 23 juin 2011
20
11 septembre, un documentaire
de Guy Girard
SYNOPSIS
Dans les semaines qui ont suivi la destruction des Twin Towers, Michel Vinaver, auteur
dramatique français, a écrit une pièce : 11 septembre 2001. Collage de paroles directement
issues de l’événement, le texte est un concentré saisissant de la tragédie.
À la rentrée 2010, des jeunes, venus de tous les horizons de la Seine-Saint-Denis, la plupart sans aucune expérience théâtrale, commencent à travailler sous la direction du metteur en scène Arnaud Meunier et du chorégraphe Rachid Ouramdane. L’objectif de tout le
monde : monter la pièce de Vinaver pour la créer au Théâtre de la Ville lors du week-end
du 11 septembre 2011, avant de tourner avec ce spectacle en Seine-Saint-Denis et en
banlieue parisienne.
C’est cette aventure que raconte ce film. Ce sera notre contribution au dixième anniversaire du 11 septembre.
EXTRAITS DE LA NOTE DE PRODUCTION
Le projet du film repose sur une chimie d’ingrédients :
I La pièce de Vinaver, concentré brûlant de la tragédie. Un combustible puissant qui,
instantanément, vous ressaisit du même effroi brut que l’on a pu ressentir
ce fameux jour de septembre.
Infiniment mieux que les images des avions repassées en boucle.
I Les jeunes, leurs lycées, leur famille, leurs visions d’un monde tel que le 11 septembre
a pu en dessiner les contours. Avec leurs profs, ils vont être plongés, un an durant,
dans un voyage qui va les remuer, faire jaillir des paroles,
des prises de conscience. « C’est explosif tout ça ! Mais c’est ce qu’il nous faut ! »,
de l’aveu même d’un proviseur en découvrant le projet.
I Des passeurs, des façonneurs qui vont malaxer cette pâte pour délivrer un spectacle,
une œuvre, et prendre date : Arnaud Meunier, Rachid Ouramdane, leurs comédiens
et danseurs. Des artistes en pleine maturité qui sont prêts à relever un défi.
I Michel Vinaver, lui-même, figure du sage, partie prenante du projet, contrepoint
réfléchi et aiguisé à une jeunesse électrique.
I Un œil de cinéaste, enfin, Guy Girard qui va observer cette pâte humaine fermenter
et donner à réfléchir.
21
Un livre
Un webdocumentaire
À L’ÉCOLE DE MICHEL VINAVER,
UN LIVRE DE SIMON CHEMAMA
WEBDOCUMENTAIRE
Le désir de compléter notre projet par un livre s’est nourri
d’un constat assez simple : l’absence d’ouvrage sur Michel
Vinaver et ses relations avec le monde éducatif. Le travail
mené par Arnaud Meunier, Rachid Ouramdane et Jean-Baptiste André avec une quarantaine de lycéens en Seine-SaintDenis autour de la mise en scène en septembre 2011 de la
dernière pièce écrite par Michel Vinaver, 11 septembre 2001,
fournit le prétexte idéal pour combler cette lacune.
Ce projet de par son caractère hybride et insolite, a d’ores et
déjà suscité un fort écho multimédia et éditorial. Il donnera
lieu tout d’abord à la réalisation d’un film par le documentariste Guy Girard. Ce film sera produit par la société de production Veilleur de Nuit et présenté sur France 2.
En parallèle, tout au long de l’année, un webdocumentaire a
permis de suivre les différentes étapes de ce travail et de
cette rencontre. Ce webdocumentaire alimente trois sites
Internet :
Simon Chemama, qui prépare une thèse sur Michel Vinaver
et qui a travaillé comme dramaturge aux côtés d’Arnaud
Meunier, revient dans À l’école de Michel Vinaver (titre provisoire) à travers un essai, des entretiens et des témoignages, sur les liens de Michel Vinaver avec l’éducation.
I
UN SITE SUR LE PROJET
www.11septembre2001.net
I
UN SITE RESSOURCES CONSACRÉ À MICHEL VINAVER
www.vinaver.net
I
Cette relation au départ est purement fortuite puisque ce
dernier est venu au théâtre en 1955 à l’occasion d’un « stage
d’art dramatique », financé par le ministère de la Jeunesse et
des Sports et destiné avant tout aux enseignants. Par la
suite, elle n’a cessé de s’épanouir : l’œuvre de Michel Vinaver
étant régulièrement montée en milieu scolaire et certaines
de ses pièces ont été inscrites au programme du baccalauréat. Vinaver lui-même a enseigné de nombreuses années à l’université. C’est donc aussi un portrait en creux de
cet auteur contemporain majeur que propose ce livre où
figureront une bibliographie complète et actualisée de et
sur Michel Vinaver, une chronologie sur sa vie et la création
de ses pièces.
UN SITE PÉDAGOGIQUE SUR LA PIÈCE
www.11septembre2001-lapiece.net
Ces deux derniers sites seront développés en partenariat
avec www.theatre-contemporain.net.
22
23
Calendrier
Chacun des lycéens participant au projet dans sa globalité est invité à suivre, au cours de l’année scolaire plus d’une
centaine d’heures d’ateliers hebdomadaires, enseignement auquel s’ajoute un total de cinq semaines de répétition,
jusqu’à la phase finale de la création.
SEPTEMBRE 2010 : Présentation du projet aux lycéens et à leur famille dans les trois établissements partenaires.
DÉBUT OCTOBRE 2010 : Ateliers avec l’ethnologue Mourad Hakmi.
À PARTIR DE LA MI-OCTOBRE 2010 : Stages d’initiation de trois jours pour chaque classe dans un lieu culturel différent : pour
le lycée Évariste Galois (Noisy-le-Grand) à l’Espace Michel Simon de Noisy-le-Grand ; pour le lycée Voillaume (Aulnaysous-Bois) au Forum du Blanc-Mesnil et pour le lycée Jean Renoir (Bondy) au CENTQUATRE à Paris.
À PARTIR DE LA MI-OCTOBRE 2010 : Début des ateliers-théâtre hebdomadaires dans chaque lycée.
13-14 NOVEMBRE 2010 : Week-end 1 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au Forum du Blanc-Mesnil.
28-29 JANVIER 2011 : Week-end 2 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au CENTQUATRE, le vendredi et au Théâtre
de la Commune à Aubervilliers, le samedi.
11-12 FÉVRIER 2011 : Week-end 3 de répétitions avec l’ensemble des lycéens à l’Espace Michel Simon à Noisy-Le Grand.
18-19 MARS 2011 : Week-end 4 de répétitions avec l’ensemble des lycéens au CENTQUATRE à Paris.
DÉBUT AVRIL 2011 : Fin des ateliers-théâtre hebdomadaires dans les lycées.
DU 9 AU 15 AVRIL 2011 : Répétitions avec l’ensemble des lycéens, suivie d’une restitution au Forum du Blanc-Mesnil.
6-7 ET 20 MAI 2011 : Trois journées de répétitions au Théâtre Paris-Villette et au Théâtre de la Commune à Aubervilliers.
DU 22 AOÛT AU 3 SEPTEMBRE 2011 : Trois semaines de répétitions dans le cadre d’un stage de théâtre à la Comédie de
Saint-Étienne – Centre dramatique national.
4 ET 5 SEPTEMBRE 2011 : Deux avant-premières à la Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national.
10 ET 11 SEPTEMBRE 2011 : Création au Théâtre de la Ville pour le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001
(3 représentations).
7 OCTOBRE 2011 : Représentation au Forum du Blanc Mesnil.
24
Presse
13 AVRIL 11
Quotidien Paris avec dim.
OJD : 304971
4 COUR DE L'ILE SEGUIN
92102 BOULOGNE BILLANCOURT CED - 01 40 93 20 20
Surface approx. (cm²) : 138
Page 1/1
Edition Abonnés - Seine-Saint-Denis
LE BLANC-MESNIL - Aulnay - Bondy - Noisy-le-Grand
Edition Abonnés - Seine-Saint-Denis
Des lycéens jouent la tragédie du ll Septembre
LE BLANC-MESNIL - Aulnay - Bondy - Noisy-le-Grand
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60 adolescents de Seine-Samt-Dems Ils
seront finalement 40 sélectionnes pour jouer
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l'attentat du ll septembre 2001, mis en scene
par Arnaud Meunier Avant de se produire
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qui prépare
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Les jeunes comédiens se repondent en une
séné d'échos qui se veulent de plus en plus
inquiétants, pendant qu'au sol, une meute se
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rejoint lentement « Regardez
votre leader,
comme si vous étiez une bande qui prépare
un coup », intervient Arnaud Meunier Les
élevés recommencent encore et encore,
sortent de la scene et reviennent « La, vous
êtes bons », lâche enfin le metteur en scene
Dans la salle, frissons et sourires se
succèdent A ce tableau angoissant succède
un
Arnaud entre
Meunier
Les
un coup
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huit danseuses,
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« Vous etêtesencore,
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« La, vous»,
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voulu Alors assumez-le »,
Marie-Pierre
demande Arnaud « On fait nos blondes,
quoi? » sourit une des danseuses-chanteuses
« Voila1 C'est ça, faites vos blondes i »
conclut tout sounre le metteur en scene
Des lycéens jouent la tragédie du ll Septembre
Marie-Pierre Bologna
09/15 MARS 11
Hebdomadaire Paris
Surface approx. (cm²) : 275
N° de page : 10
6-8 RUE JEAN ANTOINE DE BAIF
75212 PARIS CEDEX 13 - 01 56 79 36 82
Page 1/1
Motivé
Théâtre
Metteur en scène, en douce
Arnaud Meunier est venu au
théâtre par les chemins de
traverse, tout en privilégiant
les auteurs vivants.
Un père dont les parents,
ouvriers, ont tout fait pour qu'il
devienne médecin et une mère
aspirant a jouer du piano dans
un milieu ou c'était impossible
Arnaud Meunier se sent un
enfant de la démocratisation
républicaine, biberonne à la
'méntocrahe" Très "bon élève"
- cette étiquette lui colle a la
peau et il s en amuse -, il finit
Sciences Pô a 20 ans mais
baigne dans le théâtre des ses
13 ans, grâce au conservatoire
de Barbezieux-Saint-Hilaire, en
Charente Par sa mise en scène
du Problème premier texte que
François Begaudeau écrit pour
le théâtre, il poursuit aujourd'hui
un compagnonnage entamé
depuis plus de dix ans avec des
auteurs vivants Au sein d'une
école de théâtre, a Montreuil
il découvre qu'il aime et qu il sait
mettre en scène Avec Croisades
de Michel Azama, il obtient
le prix Jeune Talent (1998)
Stanislas Nordey le remarque
pendant le festival off d Avignon
et l'invite au TGP, a Saint Denis
Arnaud Meunier trouve
sa reconnaissance avec
deux spectacles de Pasolim
Affabulazzione (2001) et Pylade
(2003) "Des hommes comme
Stanislas Nordey, Xavier Croa,
Emmanuel Demarcy-Mota ou
Jacques Pomon m'ont mis le pied
al'etner Sans eux sans avoir fait
une grande école de théâtre,
jen aurais jamais pu entrer dans
l'institution Aujourd'hui encore,
je suis regarde avec un peu de
condescendance par l'intelligentsia
parisienne ' Cela ne le trouble
pas Ravi d'être nomme a la tête
de la Comédie de Saint-Etienne,
il sent qu'il peut y aimer les gens
et que les gens peuvent l'y aimer
Avant François Begaudeau,
c'est avec Michel Vmaver ou
Onza Hirata écrivain japonais
contemporain, qu'il construit
son chemin II est d'ailleurs
parti au Japon récemment
pour monter Par-dessus bord
avec des acteurs locaux
Cet amoureux des langues
étrangères, qui en pratique
plusieurs, s'est pour l'occasion
mis au (aponais A la rentrée
prochaine, au Théâtre de la Ville,
sera créée la dernière piece
de Michel Vinaver n Septembre
2001, sur laquelle Arnaud
Meunier travaille déjà avec
de jeunes lycéens de Seine-Saint
Denis Une question lancinante
entête comment grandit
une génération confrontée,
des l'enfance a ces images ?
Le metteur en scène puise son
energie à différentes sources II y
a d'abord le collectif les acteurs
et les techniciens attaches a sa
compagnie, La Mauvaise Graine
"Le théâtre n'est peut être qu'une
famille idéale qu'on se construit "
Les voyages ensuite Brésil,
Inde, Japon et, bientôt peut être
Liban "L aitteurs m est nécessaire"
dit cet homme jeune, qui
"marche a l'intuition et a '
l'enthousiasme' et attribue au
théâtre cette mission modeste et
vaste "Ebranler les certitudes"
S.B.-6.
'Le Problème", de François
Begaudeau, mise en scène
d'Arnaud Meunier, jusqu'au 3 avr.,
Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av
Franklm-Roosevelt, 8', 01-44-9598-21114-29 €). A partir du 7 avr.,
mar.-sam. 21h, sam. 14h, dim. 15h30,
Théâtre Mangny, carre Marigny, 8',
01-53-96-70-00 (25-38 ]
Arnaud Meunier
adapte 'Le Problème",
premier texte de
François Begaudeau
pour le théâtre.
VILLE3
3912447200509/GYP/OTO/2
Eléments de recherche : Toutes citations : - THEATRE DES ABBESSES, à Paris - THEATRE DE LA VILLE, place du Châtelet, à Paris
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22 MAI 11
Quotidien Prov. avec dim.
17 COURS D'ESTIENNE D'ORVES
13222 MARSEILLE CEDEX 01 - 04 91 57 75 00
Surface approx. (cm²) : 231
N° de page : 48
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Ils rejouent au théâtre
le ll septembre
m Le ll septembre 2001, ils
n'étalent qne des enfants. Dix
ans plus tard, des lycéens de Seine-Saint-Denis de 20 nationalités
affronteront le trac sur la scène
du Théâtre de la Ville dans le
cadre du projet « D'un ll septembre à l'autre ».
« Cet événement a bouleversé le
monde et la question est de savoir
comment ça se passe après », explique Maxime, 17 ans, du lycée
Evariste-Galois de Noisy-le-Grand.
«Après tes attentats, il y a eu les clichés sur les musulmans et un amalgame avec les terroristes, la communauté musulmane en a beaucoup
souffert », regrette cet adolescent
âgé de 7 ans à l'époque, qui se souvient des images les plus fortes à la
télévision.
Mais pourquoi avoir choisi des
élèves issus de trois lycées de SeineSaint-Denis ? « Ils ont davantage vu
leur vie changer après les attentats
du ll septembre, avec la montée de
l'islamophobie, la recrudescence de
la méfiance. Mais ils ne savaient pas
que c'est à ce moment que les choses
ont bascule, l'idée est donc de leur redonner cette perspective historique »,
explique Arnaud Meunier, metteur
en scène de la pièce « ll septembre
2001 », écrite par Michel Vinaver
peu de temps après les attentats.
Depuis la rentrée de septembre,
ces 45 élèves travaillent sur ce spectacle à travers des ateliers de théâtre
mais aussi en rencontrant d'autres
LM lycéens ont répété vendredi au Théatre de la Commune
à Aubervilliers, avant de nouvelles répétitions en aout.
équipes artistiques, un ethnologue lycée Voillaume d'Aulnay-sousou en allant voir des pièces dans Bois, fait partie de ce chœur. « J'ai
des théâtres parisiens. Cinq comé- doublé mes notes en anglais et je
diens professionnels jouent aux cô- suis certaine que c'est grâce à ca car
je rn 'intéresse plus à la langue
tés des lycéens.
Vendredi, ils répétaient tous en- qu'avant et ça c'est un vrai
semble une dernière fois au bénéfice », se réjouit-elle.
Théâtre de la Commune à Auber« L'idée est de construire un provilliers, avant de se retrouver à la jet avec une ossature à la fois artisComédie de Saint-Etienne pour de tique, éducative et culturelle afin
nouvelles répétitions en août puis d'ouvrir le regard de ces jeunes »,
au Théâtre de la Ville à Paris pour précise Jean-Michel Gourden, dila création du spectacle en sep- recteur de l'association Citoyenneté
tembre. « C'est une pièce où sont en- jeunesse, qui a participé au projet
trelacés les différents témoignages
« C'est un vrai spectacle artistique
recueillis par routeur, qui seront in- et pas un simple spectacle de fin d'anterprétés par les lycéens en français, née, je ne pensais pas que ça allait
mais Hy a un chœur qui accom- être aussi gros », explique, des étoiles
pagne le texte et qui, lui, sera en an- dans les yeux, Diana, une adolescenglais », ajoute M. Meunier.
te de 16 ans d'origine africaine qui
Sabrina, jeune fille de 16 ans du joue le rôle de George W Bush.
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