Le 7 septembre 1915 : un don de Benoît XV à une œuvre calaisienne

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Le 7 septembre 1915 : un don de Benoît XV à une œuvre calaisienne
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Le 7 septembre 1915 : un don de Benoît XV à une œuvre calaisienne
Le 7 septembre 2015
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http://www.archivespasdecalais.fr/var/satellites/storage/images/mediatheque/archives/images/chroniques-de-la-guerre/a-l-ecoute-des-temoins/15-09-07_don-de-benoit-xv/807075-1-fre-FR
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Le dispensaire Devaux porte le nom de sa créatrice, Émilie Hiolin, veuve Devaux, qui a repris l’œuvre instituée par les sœurs du
Sacré-Cœur, laissée vacante après leur départ de Calais. Après son décès en 1910, Mgr (Monseigneur) Debout, curé de la paroisse du
Sacré-Cœur, lui succède. En 1914, il transforme le dispensaire, situé au 37 bis, rue Vauxhall (d’où son appellation HB 37 bis) en une
ambulance disposant de 35 lits.
À différentes reprises, ambulances et hôpitaux de Calais sont bombardés par les aviateurs allemands. C’est le cas de l’ancien dispensaire,
en partie détruit dans la nuit du 28 au 29 juillet 1917, par la torpille d’un zeppelin.
Fort heureusement, son directeur dispose de contacts privilégiés au Saint-Siège. Ordonné prêtre en 1880, Henri Debout a effectué de nombreux
voyages en tant que missionnaire diocésain, avant de prendre la direction du collège Saint-Joseph d’Arras. En 1906, il a été nommé curé de la
paroisse du Sacré-Cœur à Calais, puis archiprêtre de Notre-Dame. Auteur de nombreux ouvrages – notamment sur Jeanne d’Arc – il s’est
rendu régulièrement à Rome lors du procès en béatification de Jeanne d’Arc en avril 1909. La même année, il a été nommé prélat de Sa
Sainteté, lui valant le titre de Mgr (Monseigneur) Debout.
C’est sans doute grâce à ses relations romaines qu’il obtient du Vatican un don de mille francs pour la restauration du dispensaire.
De fait, élu dans un monde en guerre le 3 septembre 1914, le pape Benoît XV (quinze) mène une action humanitaire efficace, en instituant
entre autres un service d’assistance aux blessés et prisonniers de guerre, qui demande aux belligérants d’autoriser l’échange de prisonniers
blessés, sert de bureau d’information aux familles et distribue des rations alimentaires, etc. (et caetera) Il se présente aussi comme le pape qui veut
rétablir la force morale du droit face à l’embrasement général, résoudre l’épouvantable conflit autrement que par la violence des armes et
reconnaître les droits des peuples – attitude neutre qui lui est vivement reprochée par les deux camps.
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UN DON DE BENOIT XV À UNE ŒUVRE CALAISIENNE
Mgr (Monseigneur) Debout, archiprêtre de Calais, a reçu ce matin la lettre suivante :
Monseigneur,
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Sa Sainteté n’a pu apprendre sans peine la nouvelle de la destruction partielle du dispensaire Devaux à
Calais, qui a été transformé en hôpital à la suite des douloureux événements actuels. Désirant, dans sa
sollicitude, soulager les souffrances de ses fils spirituels, contribuer à la restauration de cet
établissement de bienfaisance qui a rendu tant de services aux pauvres de Calais, le Saint-Père a daigné
destiner à cette œuvre la somme de mille francs, regrettant que les pénibles conditions du Saint-Siège
ne lui permettent pas de faire davantage.
Nul doute que cet acte de charité et de tendresse compatissante du Souverain Pontife ne soit justement
apprécié par les habitants et vos chers paroissiens de Calais.
Il m’est agréable de vous envoyer sous ce pli l’auguste offrande de Sa Sainteté et de saisir cette
occasion pour vous renouveler, Monseigneur, l’assurance de mes sentiments dévoués en
Notre-Seigneur.
Cardinal Casparri,
Secrétaire d’État de Sa Sainteté.
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La Croix du Pas-de-Calais, dimanche 7 septembre 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PE 135/17.
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LE PAPE ET LA FRANCE
Dans une lettre adressée aux paroissiens de Notre-Dame en date du 24 septembre, Mgr (Monseigneur)
Debout, archiprêtre de Calais, s’exprime ainsi :
"L’infortune des pauvres de Calais a ému le Souverain Pontife. L’un de mes amis qui habite Rome,
ayant fait connaître à Sa Sainteté Benoît XV (quinze) le nouveau méfait de nos ennemis et le danger que
courait le dispensaire Devaux de disparaître le Pape, se souvenant des sentiments de bienveillance
témoignés depuis de longues années, a daigné nous faire adresser par le Cardinal secrétaire d’État, avec
une belle lettre, la somme de 1.000 francs.
En agissant ainsi le Souverain Pontife montrait une fois de plus l’injustice des calomnies répandues par
ses ennemis. Il manifestait sa paternelle affection pour la nation française et prouvait par ses actes
combien il serait avantageux pour la France d’être en rapports officiels avec un pareil ami.
Dès la première heure les journaux de Calais ont reproduit la lettre pontificale et ses échos ont retenti à
travers la presse entière des nations alliées. Les Calaisiens n’oublieront jamais la générosité de Benoît
XV (quinze) à leur endroit et ils conserveront pieusement le texte de la lettre pontificale que nous
reproduisons ici".
Rien de plus juste que ces réflexions qui confirme de tous points ce que la Croix du Pas-de-Calais a
répété maintes fois à ses lecteurs en combattant les perfides calomnies répandues contre Sa Sainteté
Benoît XI (onze) .
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La Croix du Pas-de-Calais, vendredi 26 septembre 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PE 135/17.
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