muriel paris alex singer
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muriel paris alex singer
MURIEL PARIS Née le 12 octobre 1965. Diplômée de l'École nationale supérieure des arts d écoratifs. Enseignante à l'École supérieure d'arts graphiques, depuis 1995. ALEX SINGER Né le 4 février 1971. Diplômé de l'école municipale supérieure d'art et technique. Les ont assistés : Sophie Heilmann, Vanessa Martineau, Kamy Pakdel. Atelier : 20, rue Dautancourt 75017 Paris Tel/fax : 01 46 27 35 61 e-mail : [email protected] Il est difficile de comprendre le parcours de Muriel Paris et d’Alex Singer sans se référer à l’histoire du graphisme, à son enseignement et à sa pédagogie. Muriel Paris est sans doute dans sa génération l’une des praticiennes qui possède la formation la plus étendue. Après son diplôme de l’ENSAD, elle accède au post-diplôme de l’Atelier national de création typographique. En parallèle, elle suit des cours d’esthétique et de science de l’art à la faculté Saint-Charles approfondissant ses recherches sur l’histoire de la typographie ; et elle obtient une maîtrise et un DEA dans ces disciplines. Elle accomplit, par ailleurs, des stages chez Visuel Design/Jean Widmer, et à l’Atelier de création graphique/Grapus. Ce riche bagage lui permet d’enseigner très tôt à l’École municipale supérieure d’art et technique (EMSAT), où elle rencontre Alex Singer, alors un de ses étudiants, avec qui elle travaille depuis 1996. Encore étudiante, Muriel Paris, a participé à l’aventure de la revue Signes, dont elle assura durablement la direction artistique et dont elle fut un des piliers, s’attachant à populariser l’histoire du graphisme et à cerner les questions pédagogiques liées notamment à l’apparition des nouvelles technologies (voir Signes n° 9-10, consacré à l’enseignement du graphisme, auquel elle prit une large part). Muriel Paris et Alex Singer sont marqués par les avant-gardes du début du siècle, qui ont affirm é un prodigieux désir de reconstruire la vie quotidienne à partir des recherches les plus diverses, de l’architecture à la typographie. Les références aux avant-gardes, en particulier dans l ’emploi de la typographie, sont constantes dans leur travail. C’est une manière d’hommage mais surtout une volonté pédagogique, un rappel de la pérennité, de l’exemplarité de ces recherches. Il y a certes une part d ’idéalisation d’un « âge d’or » du graphisme, où tout était à construire, et dont les préceptes auraient acquis valeur universelle. Ainsi, les créateurs, durant cette période, auraient porté à une sorte de perfection le rapport texte-image réussissant une concordance difficilement égalable entre l’écrit et le visuel, du fait, notamment, de l’adéquation entre le graphisme des signes et celui de la typographie. Pour Paris et Singer, l’exemple de la perfection est également offert par les cr éations plus atypiques d’un Depero ou d’un Cassandre, qui pratiquaient ces interventions constantes sur la typographie, cette interaction entre la lettre et le signe pur, et recherchaient la synthèse des arts visuels. Mais la leçon, à leurs yeux, n’est pas uniquement dans la méthode, il s’agit surtout d’une philosophie de l’existence traduite dans un engagement quotidien. Dans les années vingt, le mouvement moderne a voulu sortir du mus ée, de la galerie, pour aller dans la rue, vers les gens, en dessinant des affiches commerciales ou des emballages de sucre. Certains ont totalement rejet é le statut d’artiste et en ont appelé à l’effort social quotidien, se d énommant eux-mêmes des « constructeurs d’images ». Selon Muriel Paris, le graphisme contemporain devrait encore porter cet h éritage, en tout cas en être redevable, et être entendu comme « un vecteur de plaisir, d’intelligence et de réflexion, un biais passionnant entre la recherche artistique et la vie quotidienne. » Aux Arts Décos, Muriel Paris a vécu la séparation entre les courants dits « polonais » et « suisse » ; elle a cherché à conjuguer les deux, se plaçant parfois, selon ses propres termes, « le cul entre deux chaises » – entre la clart é et la rigueur suisses et l’attitude et l’engagement polonais. Ses préférences pour les avant-gardes sont nourries du fruit de ses recherches autant que du rejet de la division, de la séparation de la pratique du graphisme entre les deux courants qui ont dominé des années durant l’enseignement à l’ENSAD et le graphisme en France.