Souvenirs d`enfants terribles

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Souvenirs d`enfants terribles
Souvenirs d’enfants terribles
L'œil au beurre noir (1953), huile sur toile (86 x 76 cm ; The Wadsworth Atheneum,
Hartford, États-Unis) de Norman Rockwell
Dans leur livre "NORMAN ROCKWELL AND THE SATURDAY EVENING POST Vol 3 -The later
Years-" , les auteurs racontent l'histoire de ce fameux cocard :
« Tout ce que Norman Rockwell savait d’un œil au beurre noir (« Shiner ») est qu’il n’était pas
noir, mais plutôt constitué d’une palette de couleurs alliant les bleu, vert, un peu de jaune, du
violet, de l’orange, du magenta, etc…Il savait aussi qu’il était la conséquence, non d’un simple
traumatisme, mais plutôt des complications d’un coup reçu. Il avait appris tout cela quand il
essayait de peindre de mémoire un œil au beurre noir, mais il n’arrivait pas à représenter
exactement celui-ci. Aussi décida-t-il de trouver comme modèle un gamin qui présentait cela.
Il chercha dans son entourage habituel, mais n’en trouva pas. Ensuite, il contacta les
hôpitaux locaux, mais aucun d’eux n’avait de cocard en stock.
Ayant été mis au courant de la recherche de Rockwell, un photographe de Pittsfield,
Massachusetts fit paraitre une petite annonce dans le journal local pour trouver un cocard à
photographier et en parla au peintre. Mais l’annonce avait été repérée par d’autres journaux et
recopiée dans ceux-ci sur tout le territoire ! Et bientôt Rockwell commença à entendre parler de
tous les yeux au beurre noir du pays… A tel point que le journal local « Berkshire Eagle » raconta
l’histoire décrivant la quête de l’artiste pendant que le peintre offrait une somme de 5 Dollars au
porteur du bon cocard !
En réponse à l’annonce, le père d’une tribu de cinq enfants écrivit que pour cinq dollars, il
voulait bien donner un cocard à chacun de ses enfants et qu’ainsi Norman pourrait faire son
choix! Une autre réponse, venant d’un gardien de prison indiquait qu’il y avait eu une rixe dans sa
prison et qu’il avait 400 cocards à disposition.
Et puis, à Worcester, dans le Massachusetts, un gamin prénommé Tommy, se prit deux cocards et
son père, W.F. Forsberg l’amena directement chez Rockwell, dans le Vermont. Rockwell regard les
deux cocards, décida lequel était le plus beau, et le transféra sur le portrait de Mary Whalen, et la
couverture était terminée ! »
" Mary Whalen est la meilleure petite fille que j’ai eue comme modèle, et je suis désolé qu’elle ait
du grandir"
C’est en ces termes que Norman Rockwell parlait de Mary Whalen, qui fut son modèle pour "A
Day in the Life of a Girl" du 1952-08-30, de "Shiner" du 1953-05-23 et de "Girl at the Mirror" du
1954.