Chui-Curitiba, 31 janvier - 11 février
Transcription
Chui-Curitiba, 31 janvier - 11 février
Chui-Curitiba, 31 janvier - 11 février Dimanche 31 janvier La ville frontière de Chuy (esp.) ou Chui (port.) est ainsi conçue qu'une artère commerçante sert de frontière symbolique entre l'Uruguay et le Brésil, mais que les douanes sont situées de part et d'autre de la ville. Le bus nous dépose en plein centre ville ; aussi, pour sortir de l'Uruguay et faire tamponner mon passeport, suis-je obligé de revenir sur 1,5 km des traces du bus pour trouver la douane uruguayenne. Une fois la formalité accomplie, je trouve la rodoviária brésilienne où j'achète mon billet pour Pelotas, en espérant que je trouverai une bonne liaison pour Porto Alegre ma destination finale. Je profite d'avoir une heure et demi d'attente pour me débarrasser de mes derniers pesos uruguayens en achetant quelques vivres pour le voyage. Seul passager à devoir faire valider mon entrée au Brésil, je descends avec le chauffeur pour accomplir la formalité qui va tout de même nous faire perdre une bonne demi-heure vu le monde qui fait la queue face au seul fonctionnaire zélé du bureau de douane. Arrivée sans encombre à Pelotas où je trouve un bus qui part pour Porto Alegre à 18h et qui me fera arriver à 21h30. Sur les conseils de Carla mon hôtesse, je prends mon premier taxi qui me dépose au pied de l'immeuble où je vais passer 3 nuits, dans la ville basse. Carla et son compagnon Gabriel m'accueillent gentiment malgré le stress qu'ils viennent d'accumuler : voici 3 jours, une mini-tornade s'est abattue sur Porto Alegre et a privé toute la ville d'électricité. J'observerai en effet de nombreux dégâts, des vitres brisées, des branches à terre, voire des arbres déracinés. Lundi 1 Située au bord du fleuve Guaíba, Porto Alegre regroupe donc une ville haute, dont le quartier historique se rejoint grâce à un viaduc qui l'a désenclavé, et une ville basse, où je réside. Mon premier tour de ville m'amène à découvrir les deux grands quartiers, les distances n'étant pas très grandes. Je visite les différents édifices proposés sur un dépliant très bien fait et récupéré au centre d'informations touristiques, et tombe incidemment sur la galerie Duque sur une exposition de peintures très récentes de Eduardo Vieira da Cunha, dont l'humour est bienvenu. Je parviens à envoyer quelques mails dans le seul centre Internet du centre ville et qui est pris d'assaut. Je reviens ensuite dans mon quartier après avoir déjeuné dans un "buffet livre" pour R$ 14, nourriture à volonté, il me faut recharger les batteries, même si elles sont vite remplies. Vers 15h, rendez-vous avec Thiago Colombo de Freitas, guitariste qui a étudié dans différents états du Brésil, puis à Bologne où il a rencontré des musiciens que j'avais aussi rencontrés en 2014. Une vue sur la cathédrale et le fleuve Guaíba en arrière-plan Mardi 2 C'est jour férié pour célébrer la patronne de la ville, Nossa Señhora dos navigantes.Arrivé à 9h au marché central pour le départ du défilé comme me l'avait indiqué le conseiller de l'office de tourisme, je ne vois pas l'ombre d'une foule. Ce n'est qu'en poursuivant ma route vers le fleuve que je commence à trouver trace de quelques badauds portant des roses véritables ou factices et autres ex-voto plus ou moins colorés. Je me mets alors à suivre le flot humain qui épaissit au fur et à mesure que je le remonte, désireux de voir au moins la statue de la vierge, portée par une douzaine d'hommes plutôt musclés et qui cachent difficilement les efforts qui leur faut fournir pour accomplir leur tâche sacrée. -1- Quelques prières sont égrenées par les fidèles, le reste de la foule donnant l'impression d'accomplir un rituel annuel qui permet d'agréables retrouvailles familiales ou amicales. En dépassant le cœur du cortège, je me retrouve à marcher aisément au milieu de l'avenue sur laquelle la circulation a bien sûr été interrompue et, vers 10h20, j'arrive à l'église où un prêtre et un civil stimulent une foule déjà assez nombreuse. Bien que je ne comprenne pas tout de leur prêche enflammé, leur ton ne m'indique rien qui vaille ; le leit-motif est la famille, j'entends les pères et les mères acquiescer avec force dès que le prêtre demande leur fervente approbation. Sur les coups de 11h, la statue de Marie drapée de bleu arrive, précédée par une congrégation dont je n'arrive pas à déterminer à quoi elle est consacrée. Une musique diffusée par une trentaine de haut-parleurs accueille le cortège, je dois me boucher les oreilles tant le son est insupportable. Le prêtre ne peut esquiver un « viva Nossa Señhora dos navigantes », « viva Jesus Cristo » et « viva a santa igreja » ; à chaque fois la foule répond « viva ! », l'intensité de l'enthousiasme diminuant progressivement ! Craignant de ne pouvoir m'extirper de ce magma humain déjà enfumé par les barbe-cul déjà en train, je décide de quitter les lieux et de revenir vers le centre ville que je ne rejoindrai qu'au bout d'une bonne heure de marche, l'église consacrée étant vraiment excentrée. Je profite de la tranquillité de la journée pour visiter différents musées et notamment celui des beaux-arts qui n'expose que des peintres contemporains. Certaines œuvres sont plutôt intéressantes, le lien entre toutes n'étant pas évident à faire. Après cette bonne journée de marche, je rentre pour attendre mon rendez-vous de 18h qui me permettra de rencontrer Catarina Domenici et James Correa, un couple très actif pour la création musicale sur Porto Alegre et Pelotas et avec lequel je reste jusque 22h30 dans un bar très agréable, tenu par le père de Thiago, rencontré la veille. Vers 20h, un groupe de musiciens s'installe et se met à interpréter des chôros, ces musiques en grande partie improvisées sur des thèmes connus de tous ; un flûtiste, deux joueurs de cavaquinho, un mandoliniste, un joueur de guitare à 7 cordes et un tambouriniste s'en donnent à cœur joie, malheureusement amplifiés par un sono qui nous oblige à nous réfugier sur la terrasse. Nous nous quittons sous un clair de lune qui laisse tout de même les étoiles briller dans les yeux ! Mercredi 3 Quatorze heures de bus pour relier Porto Alegre a Curitiba, distantes de 720 km, cela se passe de commentaire. Les paysages de toute beauté m'auront tout de même permis d'avaler quelques goulées de grand plaisir pendant ce calvaire routier. Arrivée à 21h45 chez Francielly, originaire de Loudrinha, et dont la gentillesse et la bonhomie suffisent à effacer ma morosité, l'arrivée sous la pluie dans la ville en ayant rajouté une couche sur mon dépit du jour. La rue est calme et l'appartement très bien situé, tout près du centre ville. Le centre historique de Curitiba, o Largo da Ordem -2- Jeudi 4 Petit déjeuner pris, je profite d'avoir l'ordinateur de Francielly à disposition pour prendre contact avec les musiciens de São Paulo que j'espère rencontrer la semaine prochaine. Vers 10h je me dirige vers le centre historique qui se trouve presque au coin de la rue ! Je tombe d'abord sur une mosquée fort belle, plutôt inattendue ici. Puis franchis les portes du Museu paranaense (du Paraná, l'état dont Curitiba est la ville principale) qui s'avère extrêmement riche quoique un peu fourre-tout ; j'y trouve un condensé des épisodes historiques qui ont construit l'État, depuis les temps préhistoriques jusqu'aux derniers pots de maté, la boisson récurrente d'Amérique latine. Une exposition temporaire consacrée à des céramistes japonais propose des pièces d'une qualité exceptionnelle. Tout près de la , la Casa de memória sera sans doute l'un des lieux les plus hautement symboliques et émouvants que j'aurai vus au Brésil, malgré sa relative laideur architecturale ; il s'agit, comme son nom l'indique, de la maison du souvenir en hommage à toutes les populations martyrisées pendant la colonisation du pays, que ce soient les indiens autochtones, les esclaves africains ou les femmes maltraitées. Deux expositions photographiques peu convaincantes sont proposées, le lieu tente de faire vivre simultanément différents aspects de la culture. Le petit centre historique est assez condensé et homogène ; la cathédrale elle-même, quoique construite au XIXe siècle, présente un intérieur assez réussi aux peintures murales en bon état. Sur le coup de midi, je me laisse tenter pour découvrir un « buffet libre » à R$ 4,99, soit 1€25 ! Il y a foule, et le repas s'avère très correct pour le prix, avec salades, deux plats de viande, accompagnement divers et dessert. Je conclurai ce festin par une tasse de café à R$ 2, histoire de rester un peu éveillé ! Mes pas me conduisent ensuite jusque la Praça do expedicionário, où trône un splendide avion de guerre et le musée consacré aux « expéditions » brésiliennes en Europe (Italie essentiellement) pendant la deuxième guerre mondiale à partir de 1942. Malgré mon aversion pour tout ce qui est militaire, je trouve intéressant d'avoir ce regard d'un autre continent sur le conflit dont nous oublions trop souvent qu'il fut véritablement mondial du fait du nombre de nations impliquées. Je suis seul pendant toute la visite, les gardiens en tenue militaire m'ayant à l'œil, qu'est-ce qu'ils doivent trouver le temps long. Après cette plongée dans les heures sombres de l'histoire, je choisis de marcher jusqu'au jardin botanique, plutôt excentré, et dont la serre imite celle de Londres. Les arbres ont encore besoin de grandir mais de beaux parterres de fleurs égayent généreusement le parc où se presse nombre de Brésiliens. Retour vers la ville et vers l'appartement où je passe la soirée au calme pour continuer d'organiser mon séjour à São Paulo avec succès. Vendredi 5 Visite du très intéressant musée d'art contemporain de la ville où je découvre une rétrospective consacrée à Ida Hannemann de Campos, plasticienne de 93 ans dont les dernières toiles de 2015 me semblent les plus réussies ! Des œuvres d'autres plasticiens sud-américains fort différentes sont également présentées de façon intéressante, dans cette immense villa particulièrement bien entretenue. Ensuite, direction Museu de ferroviaria, installé naturellement dans l'ancienne gare de Curitiba ; la vocation première du chemin de fer brésilien fut pour le transport des marchandises exportables (café et bois notamment), ce qui explique sans doute l'état moribond du réseau ferré actuel. Outre le musée, l'ancienne gare a été totalement réhabilitée en un immense centre commercial dont, ce matin, les boutiques sont plutôt désertées. Deux reproductions de tableaux de Ida Hannemann de Campos Retour vers l'appartement après une halte à un nouveau « buffet libre » meilleur que la veille et tenu par des Chinois, la communauté asiatique étant assez importante au Brésil (beaucoup de Japonais notamment dans cet État). À 14h, j'ai rendez-vous avec Harry Crowl, l'un des compositeurs les plus joués du Brésil ; je passe avec lui tout un après-midi et une -3- soirée fort enrichissants et divertissants, son âge mûr et sa jovialité lui permettant de raconter de nombreuses anecdotes savoureuses. Nous nous quittons vers minuit après avoir savouré des 'rösti' à la Curitiba, accompagnés d'une bière pression, dépaysement oblige. Samedi 6 Rendez-vous à 10h avec quatre compositeurs, dont Harry qui agrège autour de lui les forces dynamiques de la musique dans la ville. Nous discutons à bâtons rompus jusque vers 12h30, de nombreux éléments importants sur la vie de la musique contemporaine brésilienne me sont communiqués et que je note avec rigueur. J'ingurgite rapidement un repas léger avant d'aller voir le musée de Curitiba, le Museu Oscar Niemeyer. L'architecte est vraiment le maître pour proposer des projets hors du commun et l'œil qui scrute le visiteur avant qu'il entre dans les lieux a tout pour faire frémir tant son opacité est saisissante. Heureusement, quelques silhouettes féminines dessinées par Niemeyer lui-même se détachent en noir sur le pilier jaune qui supporte l'œil et grâce auxquelles un brin d'humanité subsiste. Bien que seul musée payant de la ville, les visiteurs sont nombreux et les familles déambulent gaiement dans les couloirs sans fin, une fois franchi le sas d'entrée peu convivial. Je commence par aller voir ce que l'œil recèle sous sa cornée et ce sont des œuvres qui jouent justement avec la lumière qui s'invitent à notre œil obligé de s'habituer à l'obscurité ambiante. Je suis particulièrement intéressé par la démarche de Julio Le Parc qui invite les directeurs de musées et galeries à encourager un accès direct des œuvres au public ; selon lui, le spectateur doit être partie prenante, il doit pouvoir toucher, déformer, jouer avec les œuvres exposées et non rester dans le conformisme du témoin qui médite sans même savoir sur quoi ! Les XIXe et XXe siècles ont tellement aseptisé le concept d'œuvre d'art que ce discours m'enchante, d'autant plus que nous avons évoqué une problématique proche avec les collègues musiciens le matin. Le musée Oscar Niemeyer est immense, les salles suffisamment vastes pour accueillir des œuvres de toutes dimensions ; je n'ai pas compris si un fond perpétuel est déposé, les expositions temporaires semblant être plutôt la norme. L'œil de Niemeyer vous regarde Peu de temps après être sorti, une douche me tombe dessus et surprend bon nombre de piétons. Mes habits devront sécher au soleil indispensable pour permettre au défilé de carnaval prévu ce soir de se dérouler au mieux à partir de 18h. L'une des artères principales de la ville a été bloquée à la circulation pour que défilent dans leurs plus beaux costumes les quelques groupes qui dédient leur temps à ce moment unique et lumineux qui fait la joie de bon nombre de Brésiliens le moment venu. L'ambiance bon enfant permet d'apprécier tant bien que mal une musique tonitruante et le mouvement de foule qui ressemble plus à une houle qu'à une tempête non maîtrisable. Je rentre tranquillement par les rues plus calmes de cette ville que j'ai vraiment appréciée et dont la qualité de vie me semble évidente. Dimanche 7 Je prends le bus pour ... l'aéroport ! Par peur de ne pas trouver de place dans le bus qui doit me conduire à Rio pour le Carnaval, j'ai choisi de prendre l'avion entre les deux villes distantes de 800 km, et ce pour un coût très raisonnable. Il ne faudra que 1h30 de vol pour relier les deux villes, j'imagine avec gourmandise le temps que j'aurais mis en bus ! -4- Arrivée splendide sur Rio : temps dégagé, la baie apparaît dans toute sa majesté vue du ciel, l'aéroport national Santos Dummont étant situé en plein centre de la mégapole, au bord de l'eau. Le pilote doit bien calculer son coup, la piste n'étant pas si longue pour le freinage, l'atterrissage s'avérera d'ailleurs plutôt sportif ! Mon sac à dos récupéré, j'en ai pour une grosse demi-heure pour rejoindre la station de métro Gloria (tout un programme !) Des premiers groupes de gens costumés apparaissent dès que j'aborde les boulevards ; je l'ai échappé belle, un gros cortège se désagrège, l'accès au métro n'est pas de tout repos, mais les préposés guident avec efficacité la foule vers les différentes files qui s'engouffrent dans la bouche. Par chance il me reste assez de points sur ma carte metrô Rio pour ne pas faire la queue de quelques dizaines de mètres qui conduit aux guichets. La bonne humeur est générale, l'haleine quelque peu alcoolisée des personnes que je croise me donne quelques pistes explicatives ! La rame où je m'engouffre n'est que modérément bondée, mon sac ne subit pas trop de dommages malgré sa taille plutôt peu appropriée pour le lieu ! Arrivée chez Pedro et Diana sans encombres, ils préfèrent éviter la foule durant cette semaine, leur quartier est épargné, et nous passons la soirée au calme, devisant des semaines écoulées depuis mon départ de Rio. Lundi 8 Pedro propose une journée plage, direction Ipanema. Départ vers 11h30 de l'appartement, arrivée vers 12h30, au pic de la chaleur (entre 30 et 35°) sur la plage où, près de l'eau, de rares cm 2 laissent la place aux détritus que les baigneurs ne se gênent pas de laisser une fois leurs agapes terminées. Pedro et moi alternons nos baignades afin que nos affaires restent surveillées. Malgré cela, au cours d'un déplacement de serviette – eh oui, la marée monte, même de ce côté de l'Atlantique ! – , mon sac à dos est subtilisé, ni vu ni connu. J'en reste comme deux ronds de bananes, Pedro est aussi interloqué que moi, il me dit : « c'est l'œuvre d'un professionnel », maigre consolation ! Bien que mon sac ne contienne rien d'important, je suis pour ainsi dire meurtri à l'idée de me séparer de cette besace, fidèle depuis mon arrivée sur le sol américain. Ma prière a dû être entendue, par un hasard incroyable, en repartant et en nous faufilons au milieu de nos nombreux voisins rôtis des deux côtés, Pedro croit reconnaître le sac qui, en effet, s'avère être le mien ; quelqu'un l'a déposé là, au dire des personnes les plus proches. De cordiales salutations en portugais et le descriptif du contenu suffisent pour prouver notre bonne foi, et je repars heureux d'avoir retrouvé mon fidèle compagnon. Suite à un accord par mail préalable, nous retrouvons au poste 8 de la plage Juliette (saxophoniste française) et son compagnon MIchele (plasticien architecte photographe italien) dont Pedro a appris la venue sur Rio mais qu'il ne connaît que de vue. La rencontre se fait au milieu de la foule, le moment est ubuesque ! Nous partageons de délicieux moments de baignade, d'eau de coco sirotée en face de plages magnifiques ou, plus tard, de brochettes de fromage grillé accompagnées d'une bonne bière face au soleil couchant, la vie n'est-elle pas belle ! Le soir nous laissons le couple franco-italien retrouver d'autres amis brésiliens en vue d'infiltrer quelques blocos tardifs et rentrons heureux de cette journée vraiment harmonieuse. La plage d'Ipanema, hors saison ! Mardi 9 Je laisse Pedro et Diana travailler chez eux et m'en vais d'abord récupérer, à la rodoviária, mon billet de bus pour São Paulo puis pour aller voir quelques blocos au petit bonheur la chance. Je reste donc sur Flamengo où je croise et regarde défiler deux blocos très différents, le premier s'étant créé dans un petit quartier de la ville, l'autre déambulant sur une grande artère au bord de la marina. Les costumes sont plutôt éclectiques et je ne comprends pas vraiment la thématique choisie. Par contre, dans l'après-midi, sur le boulevard longeant la plage d'Ipanema, un très beau spectacle -5- est offert par des danseurs et danseuses vibrant ensemble aux paroles et percussions de chansons du Nord du Brésil. Les 40° ambiants transpirent sur les visages et les corps dénudés de la plupart des spectateurs, mais surtout sous les costumes des danseurs pour le moins méritants ! L'ambiance est bon enfant, la plupart des spectateurs chantent à l'envi les refrains connus ou appris à l'instant même. Il y a tant à observer que l'esprit gagne en liberté et des émotions contradictoires s'entrechoquent amicalement en moi, je rentre le cœur léger, et les jambes lourdes ! Mercredi 10 J'ai proposé de m'occuper du repas du soir avec poisson et lentilles. Après les courses et les premiers préparatifs, je quitte l'appartement en début d'après-midi pour me balader en ville. Nous passons une bonne soirée au calme autour d'une cuisine soi-disant française ! Jeudi 11 Je vais voir le Museu do Arte de Rio que je trouve très décevant, et notamment par les expositions temporaires très peu intéressantes, et renonce à faire les deux ou trois heures de queue pour entrer dans le Museu do Amanhã qui dirige sa proue audacieuse vers le large. Le musée vient d'ouvrir et les Cariocas profitent de la période festive pour aller visiter les lieux qu'ils n'auront peut-être pas l'occasion de voir plus tard. Par contre, c'est avec plaisir que je visite le Mosteiro de São Bento, le plus ancien de Rio, et dont l'accès se fait à travers d'horribles bâtiments et parkings récents ; le contraste est saisissant entre la paix du monde de la réclusion et le bitume qui recouvre le sable originel de la ville. L'intérieur de la chapelle est tout à fait harmonieux, bien que ce soit en pur style baroque ! Soirée au calme. le Mosteiro São Bento -6-