Télécharge le premier chapitre - Les aventures de Marie-P

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Une mission
C her NB, tu ne croiras jamais ce qui
m’est arrivé aujourd’hui… Tu te
rappelles Cédric, le garçon de ma classe
dont je te parle souvent ? Celui qui est
tannant, et exaspérant, et irritant…
mais aussi, je l’avoue entre toi et moi,
n’en parle surtout pas… celui qui est
mignon comme tout ? Eh bien, Cédric
m’a convaincue de m’inscrire à une
activité. Pas n’importe laquelle… il
veut que je fasse partie de son équipe
de… Non ! Attends, je te raconte plutôt
comment tout ça est arrivé. Reprenons
du début.
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L’école va bientôt commencer. Il
a neigé toute la nuit. De gros flocons
couvrent le sol de la cour de récréation.
Une neige molle et lourde, parfaite pour
faire un bonhomme. J’en prends dans
ma main et je la malaxe pour faire
une belle boule bien ronde. Juste à ce
moment, le beau Cédric vient se planter
devant moi :
–Qu’est-ce que tu fais ?
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Je n’ose pas lui répondre que je fais
un bonhomme, j’ai peur que ça fasse
bébé. Je hausse les épaules sans rien
dire. Il insiste :
–Je voulais justement te voir. Il faut
que je te parle…
Cédric veut me parler, NB ! Février
arrive bientôt… Peut-être qu’il veut fêter
la Saint-Valentin en ma compagnie ?
Peut-être qu’il veut m’inviter au cinéma
samedi ? Peut-être qu’il veut que je
dîne avec lui ce midi ? Mon cœur bat
la chamade pendant que toutes ces
images défilent dans ma tête. Laurie,
ma meilleure amie depuis la maternelle,
surgit soudain près de nous.
–Allô !
–Euh… je vous laisse, fait Cédric.
On se reparle plus tard, Marie-P.
Je balbutie :
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– Oui… je… pas de… c’est… pf… OK.
Cédric s’éloigne, Laurie éclate de rire.
–Je pense que Marie-P est…
amooouuureuse !
–Pas du tout ! Qu’est-ce que tu
inventes là ? !
Laurie se met à cligner des yeux et
dit d’une petite voix :
– Oui… je… pas de… c’est… pf… OK.
Fâchée, et un peu gênée, il faut le
dire, je m’éloigne à grands pas. Mes
mitaines sont toutes
Laurie a raison :
mouillées. Pendant
quand
Cédric est
que je parlais à
dans les parages,
Cédric, j’ai serré les
mon cœur bat
mains tellement fort
bien plus fort
que ma boule de
et je me mets à
bégayer !
neige a entièrement
fondu.
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La journée est presque
terminée et je n’ai pas réussi
à poursuivre la discussion avec
Cédric. Il y a toujours plein de
monde autour de nous. Comme si tous
les élèves s’étaient donné le mot pour
nous empêcher d’être en tête-à-tête.
Le pire, c’est que j’ai un mal fou à me
concentrer, aujourd’hui. Je n’arrête
pas de chercher ce qu’il peut bien me
vouloir… Pendant que notre professeure
tente vaillamment de nous apprendre la
table de multiplication du 3, pendant
que mes voisins de pupitre bâillent à
s’en décrocher la mâchoire, je laisse
mon esprit vagabonder… jusqu’à ce
que, soudain, une feuille de papier pliée
déposée sur le coin de mon bureau me
fasse sursauter. Raphaël, mon voisin de
devant, chuchote :
–C’est pour toi, de la part de Cédric.
Je déplie la feuille de mes mains
tremblantes.
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joins-moi
Marie-P, re
le, stp.
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À l’endroit
e ce matin.
me de neig
m
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to
Pffft ! Moi qui croyais être passée ina­
per­çue avec mon bon­homme ! Zut ! Je
cache vite la feuille dans mon pupitre
et j’attends impa­tiemment que la
cloche sonne. Dans 40 minutes.
Tiens, je devrais en profiter pour
mettre les multiplications en
pratique. C’est ma prof qui serait
fière de moi ! Dans 40 minutes…
ce qui veut dire, puisque chaque
minute compte 60 secondes…
dans 2 400 secondes. Oh là là…
Une éternité !
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Je bondis dès les premières notes de
la cloche. J’enfile mon habit de neige
en vitesse et je me précipite dans la
cour de récréation. Que va faire Cédric ?
Me parler doucement, les yeux dans
les yeux ? Essayer de m’embrasser ?
Le voilà enfin ! Il arrive près de moi à
grands pas, d’un air décidé. Il me lance
aussitôt :
–Marie-P, j’ai besoin de toi.
Ouh là ! C’est romantique !
– Il faut que tu dises
oui !
Il ne va pas me deman­
der en mariage, quand
même ? Pas tout de
suite ! Il continue :
– Est-ce que tu
rêves toujours…
Je lui coupe la parole et je suggère,
avec un sourire tendre :
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–À toi ?
– Euh… non. J’allais
dire : est-ce que tu rêves
toujours de devenir
détective ?
Quelle honte, NB !
Je fais oui en silence.
J’ai les joues
tellement brûlantes
que la neige doit
avoir fondu dans
un rayon de deux
mètres autour
de moi !
Cédric reprend :
–Tu sais que je joue au hockey ?
Eh bien, depuis deux semaines, dans
mon équipe, des cartes de hockey
disparaissent. Au dernier match, je me
suis fait voler Ovechkin, Gretzky et
Malkin.
Je ne comprends rien à ce qu’il
raconte. On dirait qu’il parle une autre
langue.
–Et tu veux que…
–Comme tu es la seule détective que
je connais, j’aimerais que tu t’inscrives
dans mon équipe de hockey pour dé­cou­
vrir ce qui se passe dans notre vestiaire.
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Finis, mes rêves de sortie au
cinéma ou de promenade main dans
la main… Malgré ma déception, je
dis oui. J’accepte d’aider Cédric. Les
joues toujours aussi rouges, je promets
de m’inscrire dans son équipe et de
résoudre le mystère. Il me remercie
chaleureusement et s’éloigne. Je n’ai
pas eu le temps de mentionner que je
ne sais pas jouer au hockey. Que je ne
suis pas très douée pour les sports en
général. Et surtout que je sais à peine
patiner. Et pas du tout freiner. Tant pis.
Il y a un mystère à résoudre et je suis
détective. Alors à moi de jouer !
2
Un entraîneur
A u souper, j’annonce à ma famille
que je veux m’inscrire dans une
équipe de hockey.
–Mais… tu n’as jamais joué avant,
Marie-Paillette, s’inquiète ma mère.
–Et tu ne sais même pas patiner,
ajoute mon père, moins diplomate.
Mon petit frère, Charles-B, ne réagit
pas. Il est trop occupé à dessiner des
ronds avec du ketchup sur le mur blanc
de la cuisine pendant que personne ne
le regarde. Quant à mon grand frère,
Victor-Étienne, il rit tellement qu’il
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