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VOSGES MATIN
Date : 23 MARS 15
Journaliste : Eric Nurdin /
Olivier Jorba
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 38632
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Fait du jour
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Une fabrication de cuisine toujours d'actualité.(Photo E. THIÉBAUT)
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Un millier d'emplois supprimés
en cinq ans
Un tsunami sur l'emploi a souffle durant
cinq ans sur l'Ouest vosgien Une cascade de
liquidations st autres plans sociaux a dilapide
un savoir-faire de plus d'un demi-siècle instauré par Jacques Parisot, Frank Dumestre, Maxime Breuil, Patrick Lasry avec la disparition de
plus de 800 emplois directs novembre 2009,
un PSE reduit l'effectif Manuest de 382 salaries
a 220, sur le site de Châtenois ; novembre 2010, liquidation de Vogica (712 salaries
en France), dont 40 à Châtenois janvier 2011,
liquidation de l'entreprise ECS à Poussay et
130 emplois supprimes, I" fevrier 2011,
WM88 succède a Manuest avec un effectif de
144 salaries, et 55 suppressions; 6 janvier
2012, liquidation de Nevelt a Mattamcourt
avec 144 licenciements Dans le même laps de
temps, la MVM (Industrie nouvelle) a perdu
plus de 300 emplois pour atteindre actuellement l'effectif de 221 personnes A ces coupes
drastiques, il convient d'ajouter les emplois
indirects liés au transport, à la logistique, à la
maintenance extérieure pour une perte de
postes proche d'un millier dè personnes.
Parmi ces différentes entités disparues, ou
réduites de maniere conséquente, l'historique
des usi nes de fabrication de meubles, cuisines
et salles de bams insiste souvent sur une
reconversion industrielle souvent absente et
une gestion parfois défaillante. 1945 . Jacques
Parisot et Franck Dumestre s'associent pour
acheter une usine a Hymont fabriquant des
cerceaux en hêtre. Dans les années 50, ils
construisent les premiers bâtiments de la
MVM a Mattaincourt, 1959 . creation de
Manuest à Châtenois liquidée en 1975 En
1976, sous l'impulsion de Patrick Lasry la scop
Manuest, puis Vogica, sont créées, 1971 :
émergence d'ECB a Poussay avec a sa tete
l'ancien directeurgenéral de Manuest Maxime
Breuil ; 2006 l'entreprise Nevelt apparaît sur
le marche nee de la separation de l'activité
cuisines montées avec la MVM. Cette derniere
conserve la fabrication des cuisines en kit
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370 emplois sauves dans une filière cuisines durement éprouvée.
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Meuble : Parisot et WM88 sauvent la cuisine
Dans l'ouest vosgien, l'industrie du meuble de cuisine a perdu 800 emplois en cinq ans. Alors que certains prédisaient l'extinction totale de l'activité,
deux sociétés, avec à leur tête deux chefs d'entreprise pugnaces et compétents, sont parvenues à recréer une dynamique et sauvegarder 370 emplois.
es mauvaises nouvelles
judiciaires qui n'ont cesse de s'abattre dans la
plaine à propos de la filière
cuisines et salle de bams
depuis 2009 ont instauré un
certain fatalisme ambiant.
La restructuration de deux
usines castmienne et mattamcurtienne permettant de
conserver une spécificité
industrielle de l'ouest vosgien m é r i t e le d é t o u r .
370 ouvriers ont ainsi sauvé
leur boulot ! Cependant, il
serait un peu léger d'oublier
les quèlques c e n t a i n e s
d'autres emplois rayés de la
L
Petite
consolation
EN.
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carte. Les familles dont le
pouvoir d'achat, déjà faible,
est sérieusement amputé,
peuvent témoigner de cette
injustice moderne visant à
priver de travail les classes
populaires. Malgré tout, la
bonne nouvelle provient de
Mattamcourt, avec une
volonté affichée de la nouvelle direction Parisot de
conserver le site vosgien. Il
n'y a encore pas si longtemps, certains spécialistes
doutaient de la pérennité
d'Industrie nouvelle située à
70 km, avec une route
sinueuse. Comme le souligne Jacques Cuelhe, président de Parisot, la réussite
du projet de relance de l'usine de Mattamcourt tient
beaucoup à la complaisance
de l'administrateur judiciaire. Line observation sympathique lorsque l'on se souvient des a n c i e n s
administrateurs qui n'hésitaient pas à liquider les actifs
sans état d'âme.
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«fr
Avec dix cadres du groupe Parisot, Jacques Cuelhe a redéfini une
entreprise du meuble viable, notamment avec Industrie nouvelle.
« lin taux de service de 25 % à 95 % »
ngagé par I es frères Parisot au siège de l'entreprise familial
de meubles à Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône) en
1974 aux finances. Jacques Cuelhe a mouillé la chemise
pour reprendre le groupe Parisot le 1er avril 2014, avec neuf
cadres. Parmi ce sauvetage figure Industrie nouvelle (ex-MVM),
avec 221 salariés, dont la sortie définitive de crise devrait intervenir d'ici la mi-2015.
Après un an à la présidence du nouveau Parisot, comment se
porte le groupe ?
« Dans un marché du meuble difficile (-4 % en 2014), notre
business-plan est respecté et nous sommes à l'équilibre. Sans
pour cela faire de miracles. La phase de reconquête de nos
clients est un peu plus lente que prévue mais les signaux sont
très encourageants avec une évolution favorable depuis décembre. Des investissements ont déjà été effectués à l'usine Industrie
nouvelle de Mattaincourt, de l'ordre de 500 000 euros et vont se
poursuivre lorsque nous bénéficierons d'un prêt de 3 millions
d'euros par le fonds de développement économique et social
(FDES). Avec un chiffre d'affaires de 32 millions pour Mattaincourt, nous restons dans les objectifs. A l'échelle du groupe, le
CA est de 195 millions d'euros pour I 700 salariés en ajoutant les
deux sites de Roumanie. »
Votre attachement à Industrie nouvelle est-il sincère ?
« Bien évidemment. La volonté de conserver Industrie nouvelle, ex-MVM, a été tout d'abord possible grâce au concours de
l'administrateur Philippe Jeannerot. Sans son aval ni son con-
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E
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cours, rien n'était faisable. Ensuite, c'est l'effort des salariés qui a
permis de convaincre l'administrateur, les juges et bien sûr
nous-mêmes les repreneurs. En quèlques mois, l'absentéisme
qui culminait à 12 % a chuté à des taux normaux. Dans le même
temps, la détermination des salariés permettait une progression
du taux de service, de 25 % à 95 %. Ces résultats n'ont fait
qu'encourager notre volonté de conserver l'usine.»
Quels sont les axes de développement à Mattaincourt ?
« Le plan d'actions est connu depuis quèlques mois. La production des portes de placard a été repoussée à juin, et les dressings
sans doute en septembre. En attendant d'être en pleine capacité
de production, nous avons demande une nouvelle période de
chômage partielle permettant de réajuster nos besoins par rapport à la fabrication mais cela ne remet pas en cause nos projets.
Enfin, j'ajouterai que nos moyens de production de souffrant
d'aucun retard technologique. »
Comment situez-vous votre avenir dans le groupe Parisot ?
«A 65 ans, je souhaite prendre un peu de recul et assurer
progressivement le relais avec les jeunes. C'est pourquoi, dans
un premier temps, je cède la présidence à Jean-Charles Parisot et
je me recentre sur mon métier de base : directeur financier. Nous
avons eu 18 mois de procédures judiciaires très éprouvants et je
souhaite pouvoir consacrer un peu plus de temps à ma
famille. Personnellement, je considère que le groupe est à nouveau sur de bons rails avec un taux de service compétitif, une
gamme renouvelée, attractive et des finances saines I »
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« Les services assurent
notre différence »
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En concurrence avec le groupe Parisot lors de
la liquidation de Manuest a Châtenois, l'industriel du meuble alsacien Dominique Weber a
rachete le site le 1 er fevner2011 Âge de 57 ans, le
dynamique chef d'entreprise qui dirige Weber
industries avec son frere Stephane est désormais president de l'Unifa France ( industriels de
l'ameublement ), un syndicat puissant qui
compte 16 corporations pour une industrie
employant plus de 60 DOO personnes
Comment se porte WM88 ?
« L'entreprise va bien et dégage des benefices Nous sommes parvenus a notre objectif,
qui consiste a livrer nos clients en W jours
maximum Une performance qui nous démarque de la concurrence Le chiffre d'affaires 2014
sera cependant légèrement inférieur aux
47 millions d'euros de CA en 2013, maîs rien de
bien inquiétant Désormais, nous cherchons a
diversifier un peu plus notre clientele en accord
avec notre client principal Kingfisher ( Castorama, Bricodepôt ) L'effectif reste stable avec 150
salaries Toutefois, il convient d'y ajouter les 40
personnes qui travaillent a la logistique chez le
voisin transporteur Transvallee, qui fait partie
du 5e groupe de transport routier Jacky Perrenot »
Votre métier concerne plutôt l'assemblage
que la fabrication pure ?
« C'est totalement vrai et nous le revendiquons Dans un marche de la cuisine actuellement difficile, nous avons choisi ce mode de
production Nous misons sur les services pour
assurer notre difference D'autres fabriquent
avec des outils ultra-performants Je pense
notamment a la Sa/m ( societe alsacienne de
meubles) qui possède une automatisation
impressionnante Je l'ai d'ailleurs visitée dans le
cadre de mes responsabilités a l'Unifam »
Comment associez-vous votre métier et l'Unifam ?
« Avec mon frere, nous préférons miser sur un
manager-actionnaire pour une usine, avec des
competences reconnues C'est le cas pour Châtenois-WM88, avec Philippe M'Hermite que je
connaissais bien ll a su repondre aux exigences
de Kingfisher et assurer un taux service exceptionnel qui nous a même valu une recompense
au sein des fournisseurs Kingfisher En retraite
depuis quèlques mois, il assure aussi la présidence de l'Unifam meubles cuisines France tout
en conservant un œil avise sur le fonctionnement de WM88 dont il est actionnaire »
L'avenir de WM88 semble donc ensoleillé '
« Restons prudents toute de même, maîs nous
venons de franchir le cap fatidique des quatre
ans avec de bons resultats C'est un signal
important pour la pérennité de l'entreprise
Notre schema de production est performant,
nous ne devons pas faire la course derrière
l'Allemagne, la Chine je ne suis pas persuade
que nous puissions revenir a leur niveau de
production En revanche, et c'est le president de
l'Unifam qui parle profitons de l'art français qui
est une reference dans le monde »
Propos recueillis par Eric NURDIN
Dominique Weber a créé WM88.
Photo Philippe BRIQUELEUR)
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« Répondre aux exigences
d'un espace de vie »
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S'appuyant sur un art de vivre a la française tres prise dans le
monde entier, des industriels de l'ameublement ont choisi de
s'unir afin de répondre à de nouvelles offres « Le regroupement
entre le pole lorrain dè l'ameublement et Lorraine terre de luxe
permet ainsi dè reunir 107 entreprises spécialisées dans l'art de
vivre. Le marche de l'habitat évolue de plus en plus vers une offre
globale, un espace de vie où les professionnels de l'ameublement doivent etre présents et pas seulement les fabricants de
meubles», constate Dominique Weber, president de l'Unifam
France, qui reste cependant en contact avec les acteurs locaux de
la profession. « En raison de la charge de travail lie a la présidence de l'Unifam, je céderai prochainement la présidence du Plab
(Pôle lorrain ameublement bots) Ayant capitalise tout au long de
la carriere, je souhaite faire partager mon experience. L'application d'un nouveau mode de collaboration et la mise en place
d'une nouvelle organisation parmi les fabricants sont nécessaires ll faut notamment être capable de fournir toutes les exigences d'un architecte pour un espace de vie, en associant tes
différents professionnels. meubles, rideaux, vaisselles..
Apprendre a travailler ensemble correspond aux impératifs du
marche moderne »
Alors que le marche du meuble est atone, voire en baisse, le
président de l'Unifam nourrit des espoirs a l'export « La parite
entre le dollar et l'euro est proche, c'est une bonne chose.
Surtout dans secteur où les marges sont faibles » Ave l'mtegration récente du mobilier urbain, l'industrie de l'ameublement
représente plus de 60000 emplois en France. « La clientele du
luxe, de l'hôtellerie, des collectivités locales, représente les
secteurs porteurs du marche Une approche 4.0 fait partie de nos
objectifs. »
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Christian Franqueville :
c< Qualité et traçabilité »
« La France vit au-dessus de
ses moyens depuis 40 ans et,
jusqu'ici, aucun gouvernement n'avait engage les reformes nécessaires L'Etat s'est
engage a realiser des economies sur trois ans, soit 50 milliards Cela impose que les
collectivites territoriales en
fassent également I I milliards sur trois ans pour la
DGF, soit 3,67 milliards par an
Or il faut savoir que la baisse
de la DGF ne représente que
1,9 % des ressources réelles
de fonctionnement des collectivites locales Ce n'est donc
pas cela qui doit empêcher le
dynamisme d'investissement
des communes Je vous rappelle par ailleurs que la dotation d'équipement des territoires ruraux a augmente cette
annee dans les Vosges de
26 %, passant de 8,8 a 11, 7 M€,
en constante augmentation
depuis 2011 J'ajoute que,
selon un rapport de la Cour
des Comptes, si les collectivites parvenaient a stabiliser
leurs seules depenses salariales, elles généreraient des
economies de l'ordre de
1, 5 milliard d'euros, soit précisément le montant de la baisse des dotations de l'Etat en
2014 »
par
livier JORBA
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Christian Franqueville, vous
êtes députe de la 4° circonscription des Vosges et en
charge d'une mission « bois »
que vous a confiée le premier
ministre. Où en sont vos travaux 7
« Je me trouve actuellement
en pleines auditions des chefs
d'entreprise et des responsables de la filiere au plan national »
L'une des problématiques
est la vente de grumes et
autres bois avant séchage.
Comment intervenir '
« Je vais m'assurer que certains bois a destination de
l'Asie ne transitent pas par
certains pays de l'Union europeenne Je vais me pencher
également sur la pertinence
du contrat d'approvisionnement ainsi que sur les normes
phytosanitaires En effet, on
ne peut importer du bois sans
qu'il soit traite ll semble
cependant que ce soit mal
fait
ll convient donc de
veiller tout particulièrement a
la qualite et de vérifier la traçabilite, qui doit repondre a des
obligations de traitement, y
compris a l'adresse de
/'export »
Et les communes dans tout
cela, sachant que la DGF
(dotation globale de fonctionnement) se reduit partout 7
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