10 février 2007 : Palais de l`Unité Message du Président de la
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10 février 2007 : Palais de l`Unité Message du Président de la
10 février 2007 : Palais de l'Unité Message du Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul BIYA, à la nation à l'occasion de la 41ème édition de la fête de la Jeunesse, le 11 février 2007 Mes chers jeunes compatriotes, C’est avec un plaisir renouvelé que, comme chaque année, je m’adresse à vous ce soir, à l’occasion de votre Fête. Je me joins bien sûr à chacune et à chacun d’entre vous pour partager votre joie, à travers les diverses manifestations que vous organisez. Mais, je veux surtout souligner la place de choix que vous occupez dans la Nation et vous redire toute la sollicitude que je vous porte. Car comme je l’ai souvent dit, l’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse. Vous êtes l’avenir du Cameroun. Vous devez avoir constamment à cœur de vous préparer à bâtir ce Cameroun de demain. A cet égard, comme vous le savez, mon ambition est de parvenir à moderniser notre pays et, concurremment, de faire reculer la pauvreté qui est encore trop présente dans notre société. En liaison avec la Banque Mondiale et le FMI, le gouvernement a élaboré à cet effet des stratégies qu’il met progressivement en place. Toutefois, il ne faut pas se dissimuler qu’il s’agit là d’une œuvre de longue haleine qui s’étendra sur plusieurs années, voire davantage. Et c’est là, chers jeunes compatriotes, où vous entrez en scène. Car il est bien clair que si vos aînés posent les fondations de notre nouvelle société, c’est vous qui aurez la lourde tâche, mais combien exaltante, de poursuivre la construction de l’édifice. Je crois pouvoir dire que les conditions dans lesquelles s’ouvre ce grand chantier, me paraissent nettement plus favorables qu’il y a quelques années. En effet, avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, nous allons disposer de ressources financières relativement importantes pour investir dans les secteurs sociaux, notamment dans l’éducation et les infrastructures, domaines qui vous intéressent particulièrement. Vous devez donc vous préparer à être les acteurs de ce qui devrait être le deuxième acte du Renouveau de notre pays. Celui de « l’émergence » de son économie, après l’instauration irréversible de la démocratie. Pour cela, nous allons continuer à étendre notre système éducatif afin que tous nos enfants, tous nos jeunes, puissent y accéder. Nous donnerons ainsi son véritable sens à l’égalité des chances. 1 Au niveau de l’éducation de base, nous construirons encore davantage d’écoles, sur nos fonds propres ou avec l’aide de nos partenaires bilatéraux. Comme nous l’avons déjà fait en contractualisant par milliers les instituteurs vacataires, nous recruterons de nouveaux enseignants pour obtenir un encadrement pédagogique adéquat et de qualité. S’agissant des enseignements secondaires, nous complèterons la carte scolaire en ouvrant de nouveaux établissements que nous doterons de matériel didactique, de locaux techniques et d’équipements des technologies de l’information et de la communication. Quant à l’enseignement supérieur qui forme les futurs cadres supérieurs de la Nation, je voudrais signaler l’importance de la mutation qui s’y prépare à travers la nouvelle gouvernance universitaire. Dans le cadre d’un programme de professionnalisation et de diversification, différentes actions sont prévues ou déjà engagées. A Maroua, conformément à l’engagement que j’avais pris, une Ecole Normale Supérieure sera créée. Celles de Yaoundé et de Bambili seront réhabilitées ainsi que l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique de Douala. La filière technologique sera restructurée. A ce titre, l’Ecole Nationale des Sciences Agro-Industrielles de Ngaoundéré sera réhabilitée. Les études médicales ne seront pas en reste. La faculté de médecine et des sciences biomédicales de Yaoundé I sera remise à niveau. A Douala, sont ouvertes une faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques et une faculté de génie industriel, tandis qu’à Buea, une filière médecine est ouverte au sein de la faculté des sciences de la santé. D’autres programmes visent à améliorer la qualité de l’enseignement par l’étude du système Licence-Mastère-Doctorat et la généralisation des technologies de l’information et de la communication dans tous les établissements d’enseignement supérieur. Enfin, diverses actions sont envisagées dans les domaines de la coopération, la régionalisation, la recherche ainsi que la mise en place d’instruments de contrôle et d’évaluation. Dans quelques années, l’image de notre enseignement supérieur devrait en être radicalement transformée. J’ajoute que des mesures seront prises ou poursuivies pour améliorer le sort et les conditions de travail des enseignants du supérieur qui, du reste, ont toujours bénéficié de mon attention. Un effort notable est également en cours pour améliorer les conditions de vie des étudiants par la création de nouvelles infrastructures, locaux d’enseignement ou cités universitaires. Il y a dans ce domaine, je le reconnais, de sérieuses lacunes. Mais aujourd’hui nos moyens nous permettent de rattraper ce retard. Pour autant, si je peux comprendre certaines revendications de nos étudiants lorsqu’elles sont légitimes et justifiées, je ne peux admettre en revanche qu’elles donnent lieu à des violences contres les personnes ou à la destruction d’un patrimoine commun. En d’autres termes, si nos jeunes, nos étudiants en particulier, ont des revendications, elles trouveront toujours auprès des autorités compétentes 2 un accueil bienveillant, si celles-ci sont légitimes. Je fais confiance au bon sens de la grande majorité des étudiants de notre pays pour le comprendre. De façon générale, l’attention que l’Etat porte à l’éducation de notre jeunesse trouve sa traduction dans les dotations budgétaires qui sont allouées aux départements ministériels qui en ont la charge. Il devrait aller de soi que les diplômes qui sanctionnent les connaissances acquises à l’école, au collège, au lycée ou à l’université, permettent l’insertion de nos jeunes dans la vie professionnelle. Or, force est de reconnaître qu’il n’en est pas forcément ainsi. Selon les statistiques dont nous disposons, le taux de chômage moyen chez les jeunes serait de l’ordre de 13 %. Mais il serait notablement plus élevé dans les centres urbains, comme Yaoundé et Douala. Ces chiffres traduisent bien l’ampleur et la gravité du problème. Le gouvernement s’y est attaqué en mobilisant les différentes administrations qui ont compétence pour traiter de l’emploi des jeunes. Le Ministère de la Jeunesse d’abord qui, tirant les leçons des Etats généraux de l’Emploi, prépare un plan d’action national de l’emploi des jeunes. Un Conseil National de la Jeunesse définira les axes de leur participation au développement de notre pays dans l’optique de la lutte contre la pauvreté. Le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de son côté, a engagé, selon ses propres termes, une véritable « croisade » contre le chômage des jeunes. Il envisage dans ce cadre de participer à la professionnalisation des enseignements, d’agir pour développer l’esprit d’entreprise chez les jeunes et de favoriser le partenariat entre les établissements scolaires et universitaires et les entreprises. Le Fonds National de l’Emploi, grâce à une dotation spéciale, a lancé en 2006 plusieurs centaines de micro-projets qui ont bénéficié aux jeunes en priorité. Le Ministère des PME, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat pour sa part est intervenu dans nos dix provinces dans le cadre du Projet Intégré d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel. Plusieurs milliers de jeunes ont pu ainsi être intégrés dans le monde du travail à travers l’auto-emploi. Aussi utiles et méritoires que soient ces initiatives, elles ne peuvent permettre de régler le problème général du chômage au Cameroun et particulièrement celui des jeunes. La seule et vraie réponse à la question – je ne me lasserai pas de le répéter – c’est la relance de la croissance. La croissance qui stimulera l’économie et qui, par voie de conséquence, créera des emplois. Tous nos efforts sont actuellement tendus vers cet objectif. Comme je l’ai dit plus haut, l’atteinte du point d’achèvement devrait nous faciliter les choses, en nous donnant des marges de manœuvre pour investir dans les secteurs productifs. Le paiement de la dette intérieure qui se poursuit, devrait également donner aux 3 opérateurs économiques nationaux des ressources de trésorerie pour développer leurs activités. Mais je compte surtout sur nos grands projets énergétiques et industriels ainsi que sur la redynamisation de notre agriculture pour effectuer cette mutation de notre économie dont j’ai souvent souligné la nécessité. Chers jeunes compatriotes, Je vous disais l’an dernier à la même époque que je comptais sur vous pour inventer une « nouvelle forme de patriotisme », à base d’engagement pour la solidarité et d’attachement à l’intérêt général. Je vous renouvelle cet appel, car je crois que nous ne mènerons à bien le « New Deal » que je propose que par un changement radical des comportements. J’attends de vous que vous en soyez les pionniers. Ce n’est donc pas le moment de baisser les bras. J’ai la conviction en effet que les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous puissions envisager l’avenir avec confiance. Cet avenir qui sera surtout le vôtre, je vous demande de m’aider à lui donner toutes ses chances : par votre travail, par votre engagement, par votre enthousiasme et, encore une fois, par votre ferveur patriotique. Bonne Fête à tous et à toutes ! Vive la jeunesse camerounaise ! Vive le Cameroun ! 4