Papa et maman ont un handicap mental
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Papa et maman ont un handicap mental
POINT FORT Papa et maman ont un handicap mental Texte: France Santi / Photos: Carine Roth Etre en situation de handicap mental et parent? C’est possible. Et cela arrive. Et même si le sujet reste relativement tabou dans notre société, il vient un peu sur les devants de la scène. Pour faire face à des situations concrètes, des professionnel-le-s s’interrogent sur le sujet et des structures d’accompagnement ciblant les besoins de ces personnes adultes se mettent en place. 12 insieme 1/07 ”M a fille a des troubles du comportement. Il lui arrive d’avoir des crises de rage et d’être agressive. Elle a aussi tendance à beaucoup ramener les choses à elle. Cela n’a pas toujours été facile “. C’est en ces termes que Madame K. résume le handicap de sa fille Lucie*. Lucie est née en 1977 en Afrique. A l’âge de 3 ans, elle ne parlait toujours pas et montrait une certaine agressivité. En 1987, Madame K. quitte l’Afrique avec Lucie et ses trois autres filles pour rejoindre son mari en Suisse et permettre à Lucie de recevoir un suivi adéquat. Aujourd’hui, Lucie vit toujours chez sa mère, ne sait ni lire ni écrire et a de la peine à gérer l’argent, mais s’exprime bien et travaille dans un atelier protégé genevois. Et surtout Lucie est aujourd’hui maman d’une petite fille de 3 ans qu’elle élève avec l’aide de sa mère. Cette naissance n’était pas prévue. Lucie était censée prendre la pilule depuis qu’elle fréquentait un de ses collègues de l’atelier. ”Au début, c’est moi qui la lui donnait. Et puis, petit à petit, j’ai délégué. Je lui demandais juste si elle la prenait. Elle disait oui“, raconte Madame K., qui a toujours cherché à responsabiliser Lucie. Lorsque la grossesse de Lucie est constatée, il est trop tard pour pratiquer un avortement légalement. ”De toute façon, chez nous, la vie est sacrée“, souligne Madame K. non sans admettre que, peut-être, si la grossesse avait été détectée à temps, elle aurait accepté l’idée de l’avortement. Mais seulement sous la pression – des professionnels qui estimaient que Lucie serait trop agressive avec l’enfant – et de la mère de l’ami de Lucie qui refusait l’idée que son fils soit père. Au printemps 2004, naît donc une petite fille pétillante de santé. Madame K. coache Lucie qui, contre toute attente, ”fait tout comme une vraie mère“, dit Madame K. Elle l’allaite, la change. ”J’apprends à ma fille à jouer avec elle, à être patiente, à savoir lui montrer des choses. Dans l’ensemble, cela se passe bien. Et elle n’est jamais agressive avec la petite.“ Côté organisation, Madame K. s’occupe de tout, elle est assistée par ses trois autres filles qui aident à tour de rôle. La journée, la petite est placée dans une garderie. Madame K. dit aujourd’hui être une grand-mère heu- Les personnes photographiée ne sont pas celles qui s’expriment dans le texte. reuse. ”Cet enfant est un cadeau du ciel car nous avons la foi en Dieu dans notre famille. Elle est venue au monde pour aplanir les tensions. Elle sait comment faire plaisir à son autre grand-mère. Les relations entre Lucie et le père de l’enfant se sont améliorées. Lucie est plus calme.“ Le sujet reste tabou Le cas de Lucie n’est pas unique. La parentalité chez les personnes mentalement handicapées, cela existe. Cela a toujours existé, même s’il s’agit d’une réalité dont il est difficile de cerner les contours. Les enquêtes quantitatives sont rares et incomplètes** et les témoignages sont difficiles à récolter. ”Ces vingt dernières années, la Suisse s’est ouverte à la question du droit de la vie affective et sexuelle dans le champ du handicap mental. Mais deux sujets restent très sensibles: la parentalité et POINT FORT limites personnelles: ils ont déjà porté leur fille ou fils l’assistance sexuelle“, constate Catherine Agthe Disehandicapé à bout de bras et n’ont ni la force ni le courens, sexo-pédagogue spécialisée qui suit des personnes rage de porter encore l’enfant de leur enfant“, explique mentalement handicapées dans le développement de Catherine Agthe Diserens. leur identité sexuelle et affective. Et il est vrai que lorsqu’on regarde comment Madame La question de la parentalité est difficile à aborder dans K. accompagne sa fille dans son rôle de maman, son enles institutions. Même si certaines d’entre-elles bougent gagement est de tous les instants et pas toujours facile. et intègrent depuis peu un paragraphe sur les situations ”Etant une mère seule, vivant dans une culture qui n’est de parentalité dans leur charte sur la vie affective et pas la mienne et travaillant à 100%, je cumule en sexuelle, ”cette question est encore peu abordée“, quelque sorte les handicaps“, comme le souligne Martine ”La parentalité reste analyse-t-elle. Aujourd’hui, à la Mermod-Venries, psychologue et veille d’une retraite dont elle se conseillère à insieme Vaud. un sujet très sensible.” réjouit, elle sait que son temps La question est aussi sensible sera bien plus consacré à sa petite fille qu’aux voyages pour la grande majorité des parents. ”Si les parents sont qu’elle rêve de faire. ”Je dois dévouer les 4, voire 5 prode plus en plus ouverts à l’idée d’une sexualité de plaichaines années de ma vie à ma fille et son enfant. Mais sir pour leur fils ou leur fille, ils refusent, dans leur granquand ma petite-fille sera plus grande, je vais pouvoir de majorité, l’idée de grossesse. Ils expriment leurs Etre parent est un projet de vie comme un autre qu’il s’agit d’accompagner de façon adaptée. insieme 1/07 13 POINT FORT FACE AU DÉSIR D’ENFANTS Que faire lorsqu’une personne mentalement handicapée émet le désir d’avoir des enfants? Pour Catherine Agthe Diserens, il faut d’abord souligner que ”chaque histoire est particulière. Tout dépend du handicap, de la personne et de son contexte familial“. En premier lieu, il s’agit de réfléchir ensemble à partir du désir exprimé ”sans minimiser, ni dramatiser.“ Car souvent, ce désir d’enfant raconte autre chose. ”La majorité des ”envies de bébés“ que je rencontre expriment plutôt une imitation, dans un désir légitime de vouloir ressembler à ses parents, à ses frères et sœurs. C’est aussi une forme de pensée magique: être enceinte serait être adulte et même ne plus être handicapée.“ Pour clarifier la situation, il est parfois recommandé d’avoir recours à un tiers: s’adresser à un planning familial (existant dans chaque canton) au sein duquel une personne est formée aux situations de handicap mental, demander quelques séances de suivis individuels ou de couples conduits par une sexo-pédagogue spécialisée, prendre contact avec une association de parents qui saura conseiller une personne-ressource, participer à des rencontres de discussion entre parents. Si le projet de procréer ne peut aboutir, un soutien peut aussi s’avérer nécessaire car dire à ces personnes qu’elles ne peuvent pas faire de bébés, ”c’est leur signifier qu’elles sont différentes de nous, à cause du handicap. C’est les remettre face à nos différences“, rappelle Catherine Agthe Diserens. 14 insieme 1/07 d’offrir un appui ciblé et individualisé à des personnes mentalement ou psychiquement handicapées, vivant hors des institutions. Les trajectoires et besoins de chacun sont différents. Sans être spécialisés dans le domaine de la parentalité, les éducateurs suivent aujourd’hui six familles ou personnes légèrement mentalement Quelles structures? et/ou psychiquement handicapées avec enfants. En Suisse, la question de la parentalité est encore très Leur mission: ”soutenir au mieux ces personnes handien retrait, mais elle est de plus en plus souvent posée capées – dans le respect de leur rythme et de leurs capar les premières personnes concernées qui expriment, pacités – pour leur permettre la plus grande autonomie aujourd’hui plus qu’hier, leur désir d’enfants. ”La depossible“, explique Nathalie Roman, éducatrice dans ce mande a toujours existé, mais elle s’est certainement acservice depuis près de six ans. Pour elle, ”Etre parent“ crue. Elle est aussi le produit de l’intégration: plus vous est un ”projet de vie“ comme un autre et demande un intégrez plus vous devez vous attendre à des revendicaaccompagnement spécifique. ”Ce n’est pas parce qu’ils tions de cet ordre là. Elles sont aussi révélatrices de l’acsont ”handicapés“ qu’ils ne peuvent pas être père ou cès à la vie affective et sexuelle“, constate Catherine mère“, affirme-t-elle sans pour autant vouloir gommer Agthe Diserens. le handicap: les difficultés existent et il s’agit de les surFace à ces demandes, aucune structure visant spécifimonter, de composer avec, voire d’y pallier quand cela quement l’accompagnement de personnes mentaleest nécessaire. ment handicapées avec des enfants n’existe en Suisse Dans ce but, le travail des éducateurs varie en fonction romande. ”C’est vrai que l’on est loin de la Belgique où de chaque situation. Il peut s’agir d’échanger des inforil existe des services d’accompagnement spécifiques mations, d’aider à établir des budgets, de trouver et pour les parents avec handicap mental“, souligne Marcontacter les services adéquats, tine Mermod Venries, psychologue ”D’un homme avec une d’accompagner la personne lors à insieme Vaud. Pour Catherine Agthe-Diserens, il fille, il est devenu papa.“ d’achats ou même de lui apprendre à comprendre les pleurs s’agit d’une différence de mentalid’un bébé ou de composer des repas équilibrés. Le suité. ”La Suisse n’est pas un pays à vocation nataliste, vi se fait aussi avec des séances de mise en situation par contrairement à la France ou la Belgique où la procréale biais de jeux de rôles. ”En tant qu’éducateur, nous tion des citoyen-ne-s est encouragée et où les peravons la capacité de nous projeter. Avec ces jeux de sonnes handicapées vivent dans des familles plus nomrôles, nos clients peuvent se préparer à faire face à cerbreuses. Il semblerait qu’elles expriment davantage leur taines situations, par exemple à gérer un conflit avec désir d’enfants.“ Il y aurait dans ces pays ”quelques paleur enfant“, souligne l’éducatrice. Si leur travail est rents et professionnel-le-s revendiquent que leur enfant centré sur l’adulte, les éducateurs n’oublient cependant soit reconnu et entouré dans son projet de parentalité.“ pas l’enfant qui a souvent besoin d’un soutien particuEn Suisse, l’accompagnement intervient plus en amont, lier pour combler certains manques. ”Quelques-uns ”avec l’usage de la contraception et au-travers d’esd’entre eux suivent par exemple des cours dans des paces de paroles sur ce sujet. Les grossesses sont rares centres de logopédie, sans pour autant être eux-mêmes et les projets de vie se réalisent autrement. Même si, ici handicapés“, explique Nathalie Roman. aussi, une minorité de parents revendiquent ce droit à Reste que le but premier est de permettre un maximum la parentalité. N’oublions jamais qu’il n’existe que des d’autonomie. ”Nous travaillons surtout à révéler leurs situations singulières, pour des handicaps mentaux très capacités. Souvent, ces nouveaux parents n’ont pas divers“, résume la sexo-pédagogue. conscience de leurs compétences, simplement parce que personne ne leur avait demandé jusque-là de les utiUn service d’accompagnement et des familles liser. Et des compétences, la plus grande majorité Loin de la spécialisation des structures belges ou frand’entre eux en ont. Notamment celle du cœur“, exçaises, des accompagnements ciblant les besoins des plique Nathalie Roman. parents existent hors des institutions, là où les situations de parentalité avec handicap arrivent plus fréquemUn papa et son droit de visite ment. A l’exemple de ce que propose le service d’acDes compétences de cœur, Pascal en a toujours eues. compagnement à domicile de la Fondation de Vernand Pascal est papa d’une petite fille de 7 ans. Il bénéficie de à Yverdon. L’équipe de ce service, créé en 1988, est l’accompagnement de cette structure de la Fondation composée de cinq éducatrices et éducateurs, pour une depuis le printemps 2006. Il est suivi par Nathalie Roman population de 25 clients environ. Le but de ce service est me retirer un peu.“ Mais elle souligne qu’elle aime son rôle de super grand-mère et se dit très fière de n’avoir jamais eu recours à de l’aide extérieure. ”Nous avons toujours réussi à nous débrouiller entre nous.“ POINT FORT et son collègue Laurent Gaillard. Cette collaboration chaque droit de visite. Durant ces séances, chaque jourdoit permettre l’élargissement du droit de visite de Pasnée de droit de visite est préparée. On y discute en décal, et sa prise d’autonomie dans ce domaine. tail de son déroulement, des activités prévues, des proL’histoire de Pascal est celle d’un homme, avec un léger blèmes qui pourraient surgir. Cela va de la façon de handicap mental, père d’une fillette de 7 ans, et qui, en composer le menu de midi à la gestion des cadeaux, en situation de rupture et de conflit aigu précoce avec la passant par la liste des activités adéquates ou non. Pasmère de l’enfant, n’a pratiquement pas vu sa fille durant cal apprend petit à petit à poser son autorité, à dire non, les deux premières années de sa vie. Il a dû se battre à faire des choix en fonction de ses convictions de père. pour obtenir un droit de visite qui, des années durant, Et à assumer cette nouvelle responsabilité. ”Ce n’est pas s’est limité à l’autoriser de voir sa fille à raison d’une facile d’être papa. D’abord, je regardais les autres et je heure toutes les deux semaines, à l’intérieur d’un ”Point me disais, oui, c’est facile. Mais être papa, c’est compliRencontre“, sans possibilité de sortie avec elle. Mais qué. Je suis responsable de ma fille. Je n’imaginais pas Pascal voulait plus. ”Je voulais être un vrai papa. Je vouautant de responsabilités comme ça“, dit Pascal. lais pouvoir aller dehors avec elle. Des fois, quand il faiSon rêve: parvenir à avoir la garde de Samantha un sait beau, elle demandait pourquoi on ne pouvait pas week-end sur deux. C’est aussi le but du projet d’acsortir. Je disais que c’était à cause d’une décision de juscompagnement. Les éducateurs estiment que Pascal est tice.“ sur la bonne voie. Mais ils savent aussi que tout ne tient Pour faire évoluer cette ”décision“, Pascal a fait appel à qu’à un fil. Le moindre petit incident peut tout remettre un avocat et le Service de Protection de la Jeunesse a été en question. ”Les parents que nous suivons ont envie de contacté. Au printemps 2006, suite à une séance de Jusbien faire et d’être les meilleurs parents du monde. Mais tice de Paix, il obtient le droit de voir sa fille durant trois ils subissent une énorme pression de la part de leur enheures à l’extérieur du Point Rencontre, à la condition tourage et de la société“, explique l’éducatrice. Une d’être accompagné par un profespression avec laquelle vivent Pascal sionnel de l’éducation. Nathalie ”Ce n’est pas facile d’être et les éducateurs. ”Nous ne savons Roman et Laurent Gaillard entrent papa, c’est compliqué.“ pas comment la situation va évoen jeu. Les éducateurs accompaluer, ni jusqu’où nous pourrons gnent Pascal à chaque visite. Chacune de ces rencontres aller. Ce type d’accompagnement est nouveau, et esest précédée et suivie par une séance de préparation et sentiellement empirique“, note son collègue Laurent de débriefing. Au départ, Pascal est méfiant. Il vient aux Gaillard. séances sans trop de conviction et n’accepte leur présence que par obligation. ”Je me demandais ce que ces A l’avenir éducateurs me voulaient. Je trouvais ça bizarre. Mais je Un travail expérimental qui participe peut-être à ce que me suis dit: s’il faut ça pour voir ma fille, essayons.“ l’idée de parentalité soit à nouveau repensée. ”Je reAu fil du temps, la confiance s’installe et les compémarque que les parents plus jeunes ont un discours létences s’accumulent. ”Il est impressionnant de voir son gèrement différent. Ils sont plus ouverts sur les quesévolution. Quand Pascal est arrivé chez nous, c’était un tions de droit à la sexualité, au mariage“, note Martine homme effacé qui définissait avec difficultés ses envies Mermod Venries avant de relativiser en ajoutant qu’elle et ses priorités. Aujourd’hui, il a pris confiance en lui. Il ne sait ”comment la réflexion de ces jeunes parents va parvient à poser des limites, tant à sa fille qu’à sa propre évoluer.“ Une interrogation partagée par Catherine mère, qui avait tendance à trop s’immiscer et à usurper Agthe Diserens qui sans faire de pari sur l’avenir conclut le rôle éducatif qui lui incombe. D’un homme avec une en notant que ”si aujourd’hui les femmes et les hommes fille, il est devenu papa d’une enfant de 7 ans“, résume en situation de handicap mental sont interdits de proLaurent Gaillard. création, il est possible qu’il en soit autrement dans Son droit de visite est passé d’une à trois, puis depuis vingt ans: il s’agit aussi d’un choix de société.“ ! le début de l’année, à même six heures deux samedis par mois. Les éducateurs ne sont depuis longtemps plus présents lors des visites. ”Le jour où j’ai annoncé à *Prénom fictif. Tous les prénoms utilisés dans cet article sont fictifs. Samantha que nous ne viendrions plus, elle était folle de Personnes connues de la rédaction. joie. Elle avait enfin son papa pour elle toute seule. Une **La dernière enquête d’envergure en Suisse alémanique date de vraie relation s’est établie entre eux“, raconte Nathalie 2003 et dénombre 15 cas de parentalité en institution. A noter que sur les 298 questionnaires envoyés, seuls 42% ont été retournés et Roman. 98 ont pu être utilisés. Pascal confirme et dit se sentir aujourd’hui ”plus papa“. Il continue cependant à consulter les éducateurs avant ÀLIRE, À VOIR, À ÉCOUTER: • Martine Ammann, ”Moi aussi, je veux un bébé“, in ”insieme“, no 3, septembre 1998. A consulter sur notre site Internet à l’adresse: www.insieme.ch/fr/fr_sexprincipes.html • La parentalité des per- sonnes en situation de déficience mentale, ”Pages romandes“, no 3, juin 2006. •”Parentalité des personnes déficientes mentales“, outil pédagogique produit par le Département de Psychologie de la Faculté de Médecine de l’Université de Namur (FUNDP) et l’Association des Services d’Accompagnement pour Personnes Handicapées (ASHA). Contient un DVD (48 min.) et une brochure. A commander gratuitement auprès de Madame Sommer de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), Madame Sommer tél: +32 (0) 2 542 14 16, e-mail: [email protected]. • La Smala: “Tous égaux face au droit à la parentalité”, émission du 21.10. 2006, RSR, La 1ère. Le CD (55 min.) peut être commandé au prix de 30.(+ frais de port). Contact: [email protected] ou 026 323 24 24. insieme 1/07 15