Monsieur François Hollande Président de la
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Monsieur François Hollande Président de la
Monsieur François Hollande Président de la République Palais de l’Elysée 55 Rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris Paris, le 29 avril 2013 Objet : Appel à garantir plus de prévisibilité de l’évolution du cadre fiscal Monsieur le Président, Le 10 janvier 2013, Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a fixé pour objectif d’attirer 1.000 décisions d'investissements sur le territoire français par an jusqu'en 2017, dont 300 en provenance d’entreprises qui ne sont pas encore implantées en France. Cet objectif, ambitieux, souligne l’importance de préserver les conditions d’une attractivité forte de la France envers de nouveaux investisseurs, pour accroitre son rayonnement économique et surmonter la crise actuelle. Nous croyons qu’il est tout aussi crucial de conserver la confiance des investisseurs étrangers déjà présents sur notre territoire et de les rassurer. Ces dernières années, malheureusement, l'image de la France s’est dégradée. Si la France est une destination historiquement des plus appréciées par les investisseurs étrangers, nombreux sont ceux qui s’interrogent néanmoins sur son engagement à garantir une stabilité suffisante de sa règlementation fiscale. Celle-ci est pourtant absolument indispensable pour que les investisseurs puissent œuvrer dans un cadre de prévisibilité minimale. Au cours de la seule année 2012, pas moins de trois lois de finances rectificatives ont contribué à la profusion de la norme fiscale en France, en sus de la traditionnelle loi de finances promulguée pour l’année suivante, des dispositions fiscales de la loi de financement pour la sécurité sociale, ou de l’introduction de divers éco-prélèvements. Les dispositifs adoptés ont marqué un accroissement quasiment sans précédent de la charge fiscale et parafiscal. La complexité et l’instabilité de ce corpus normatif représentent en effet un coût supplémentaire, et ce particulièrement en cas de rétroactivité de certaines mesures. Surtout, plusieurs mesures nouvelles apparaissent comme fortement dissuasives pour les investisseurs étrangers en France. C’est le cas notamment de la limitation introduite à la déductibilité des charges financières supérieures à 3 millions d’euros, de l’introduction d’une taxe additionnelle de 3% sur les revenus distribués, du rehaussement à 12% de la quote-part de frais et charges sur cession de participations, ou encore des sévères restrictions quant aux conditions de report ou de transfert des déficits reportables. ./. AmCham France – 77 rue de Miromesnil 75008 Paris – tel : (33.1) 56 43 45 67 – www.amchamfrance.org ./. Il est également important selon nous de prendre garde au climat de défiance suscité par certaines mesures touchant la fiscalité des particuliers, comme l’imposition des très hauts revenus. Enfin, nous nous inquiétons des annonces du 17 avril 2013 quant à un relèvement des taux de prélèvements obligatoires en 2014, et ce, d’autant que la Commission Européenne est susceptible de demander à la France de prendre des mesures correctives supplémentaires. Dans ce contexte, il est essentiel aujourd’hui de garantir aux investisseurs une certaine prévisibilité de l’évolution du cadre fiscal. La charge fiscale pesant sur les entreprises ne doit, en toutes hypothèses, plus s'alourdir et les procédures de contrôle doivent être appliquées par une administration soucieuse de respecter une parfaite égalité de traitement entre entreprises, sans considération de la nationalité des actionnaires. Nous demeurons convaincus des nombreux atouts que la France offre aux investisseurs étrangers et nous en sommes les premiers ambassadeurs. A ce titre, nous avons pris acte, Monsieur le Président, de votre engagement à stabiliser les différents paramètres du système fiscal en vigueur pour l’ensemble des contribuables, pour les nouveaux investisseurs étrangers, et pour nous, entreprises internationales convaincues depuis longtemps du potentiel de l'économie française. Nous avons également pris acte, Monsieur le Président, de votre intention de gager cette stabilité sur un « choc de simplification » ainsi qu’un effort sans précédent de maîtrise des dépenses de l’Etat et des Collectivités territoriales. Forte de 500 entreprises membres, la Chambre de commerce américaine en France reste à la disposition du Gouvernement français pour engager une discussion constructive sur le Programme de Stabilité de la France 2013-2017 et contribuer à susciter le « choc de confiance » espéré. Les entreprises américaines présentes en France emploient aujourd'hui plus de 440 000 salariés. Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette lettre et vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération. Clara GAYMARD Présidente, AmCham France Copies : Monsieur Jean-Marc Ayrault – Premier Ministre Monsieur Pierre Moscovici – Ministre de l’Economie et des Finances Monsieur Bernard Cazeneuve – Ministre délégué chargé du Budget AmCham France – 77 rue de Miromesnil 75008 Paris – tel : (33.1) 56 43 45 67 – www.amchamfrance.org