Rapport d`activité 2009
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Rapport d`activité 2009
Rapport d’activité 2009 Pour l’accès aux traitements et aux soins des malades les plus démunis Une intitative Une initiative Sommaire Antoine De Caunes Président d’honneur, Solidarité Sida Mieux comprendre L’année 2009 en chiffres p. 3 17 ans de mobilisation p. 4 Edito Luc Barruet Directeur-fondateur, Solidarité Sida Témoins directs Le mot du Président p. 6 Sur le terrain, au Cameroun p. 7 Agir Si l’accès aux traitements a progressé, atteignant 42% des malades dans le monde, 7 millions de personnes séropositives sont toujours en attente d’un traitement (dont les 2/3 en Afrique). « une fidélité précieuse malgré la crise » La crise qui a frappé l’économie mondiale en 2009, a engendré un repli des efforts financiers consacrés à la lutte contre le sida et fait peser une menace sur les approvisionnements en médicaments dans de nombreux pays. Pour les 4 millions de personnes qui ont accès à un traitement, c’est un projet de vie retrouvé qui risque de s’effondrer à nouveau. Priorité aux plus démunis p. 8 Maintenir l’aide face à l’urgence p. 10 Être complémentaire de l’action publique locale p. 12 Récapitulatif des projets soutenus p. 14 Valoriser et promouvoir les acteurs et les partenaires p. 16 Malgré la crise, votre engagement n’a pas fléchi. 35 projets d’aide aux malades ont pu être financés dans 15 pays d’Afrique. Des projets, au plus près des malades et de leurs besoins. Cette précieuse fidélité a permis la pérennisation de certaines actions et l’émergence de nouvelles initiatives. p. 18 Ce partenariat dynamique avec les associations locales fait preuve depuis 2006 d’une vraie efficacité sur le terrain, dans un souci de transparence et de réciprocité. Il s’inscrit pleinement dans la réalisation du 6e Objectif du Millénaire pour le Développement. Lexique Publication Solidarité Sida 16bis avenue Parmentier - 75011 Paris Maquette et réalisation Jean-Baptiste Colin www.jean-baptiste-colin.info C’est pourquoi cette année encore, la mobilisation de tous a été essentielle pour contenir la progression de l’épidémie. Nous tenons à partager cette fierté avec vous et nous espérons qu’en 2010, malgré les incertitudes économiques qui demeurent, nous serons encore plus nombreux pour faire vivre cette formidable chaîne de solidarité en faveur des plus vulnérables. Merci de votre confiance et de votre détermination. Antoine De Caunes & Luc Barruet Crédits photo Gilles Bassignac, Laurène Corbière, Marylène Eytier, Pascal Guyot/AFP, Stéphane Leguay, Frédéric Maligne, Nathadread Pictures, Kea Nop, V. Suvarov/Sipa. Contacts Cécile Jaraudias Barbara Alfandari Coordinatrice, Fonds Solidarité Sida Afrique Directrice adjointe, Solidarité Sida [email protected] www.fonds-afrique.org mieux comprendre L’année 2009 en chiffres 15 126 associations ont déposé une demande de financement c’est le nombre de pays où le Fonds intervient Niger 1 projet Mali 1 projet 35 Nigeria 1 projet Sénégal 2 projets projets ont été retenus et financés Cameroun 5 projets Guinée 1 projets Burkina-Faso 7 projets Kenya 2 projets Côte d'Ivoire Bénin 5 projets Togo 2 projets 4 projets 82 jours passés en mission de terrain Rwanda 1 projet Madagascar 1 projet Rép. Démo. du Congo 1 projet Maurice 1 projet FONDS SOLIDARITE SIDA AFRIQUE Compte-rendu Financier 2009 Montants en € RESSOURCES 636 053 Subventions publiques 425 380 Régions Autres collectivités 344 000 81 380 Mécénat entreprises 130 000 Dons particuliers 35 404 Ressources propres 45 269 EMPLOIS 636 053 Soutiens aux programmes d’accès aux soins et aux traitements 589 864 Financement de programmes Suivi des programmes & missions terrain 541 528 48 336 Développement et Promotion du Fonds 23 280 Frais de fonctionnement 22 909 Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.3 mieux comprendre 17 ans de mobilisation aux côtés des associations communautaires Être présent à chaque étape du développement La création du Fonds Solidarité Sida Afrique en 2006 visait à renforcer l’intervention de Solidarité Sida en Afrique subsaharienne en ouvrant de nouvelles opportunités de financement à un vaste réseau d’associations communautaires. Active sur le terrain depuis plus de 15 ans et s’appuyant sur l’expertise du pôle des Programmes internationaux, Solidarité Sida soutient aujourd’hui, grâce au Fonds, 35 projets dans 15 pays d’Afrique subsaharienne. En les suivant de leurs premiers pas à leur autonomie, elle se porte garante d’un partenariat structurant qui favorise l’émergence d’une société civile forte. Comprendre au global pour intervenir en local Solidarité Sida mène en parallèle de son intervention sur le terrain un travail d’enquête sur chaque contexte national, qui lui permet ensuite de définir une stratégie pertinente. Une étude approfondie des politiques de santé publique et des mécanismes de financements multilatéraux est un préalable indispensable à toute décision de soutien financier. Solidarité Sida évalue sur le terrain les besoins de chaque partenaire (ici avec New Way +, Cameroun). La garantie Solidarité Sida La gestion du Fonds est assurée conventionnellement par Solidarité Sida qui met à disposition les ressources nécessaires à la mise en place de l’outil, à la levée des fonds, au suivi des associations, jusqu’au rendu de comptes aux bailleurs. L’Assemblée Générale se réunit annuellement et fixe les principales orientations du Fonds selon les récentes évolutions épidémiologiques. Elle veille ainsi à la pertinence de l’affectation des ressources sur le terrain. C’est sur cette base que le bureau valide les propositions de soutien émises par le Comité international. La gestion des ressources et le rendu de comptes financiers sont assurés par le Secrétariat Général de Solidarité Sida. Les comptes du Fonds Solidarité Sida Afrique sont certifiés par le cabinet PriceWaterhouseCoopers. p.4 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 mieux comprendre Un Comité pour nourrir la réflexion Les stratégies de soutien portées par les principales associations de lutte contre le sida en France se complètent sur l’opérationnel. Membre de la plateforme ELSA*, Solidarité Sida est aussi très impliquée dans des projets menés en consortium avec d’autres associations françaises. L’action communautaire est l’un des piliers de la lutte contre le VIH en Afrique (Association Racines, Bénin). Traduire les besoins en actions Solidarité Sida a fait le choix de soutenir les associations communautaires car elles proposent une réponse aux besoins, au plus proche du quotidien des malades. Leurs modalités d’intervention donnent les clés pour comprendre la diversité et la complexité des contextes en Afrique. La relation réciproque de confiance qui s’instaure entre Solidarité Sida et ses partenaires est indispensable à la mise en place d’une réponse pragmatique sur le terrain. Moments clés de l’année du Fonds Solidarité Sida Afrique, les réunions du Comité International permettent de préciser la stratégie de financement et statuent sur les projets soutenus dans ce cadre. Solidarité Sida accompagne le Comité dans l’instruction des dossiers et apporte, concernant les associations déjà partenaires, des éclairages complémentaires sur le travail effectué avec elles, sur la qualité des relations et des éventuels retours de mission. Entre Nord et Sud, entre associatif et institutionnel, la diversité des profils au sein du Comité alimente les échanges et permet de gagner en efficacité. Les membres du Comité International La société civile africaine développe son action et innove pour faire face aux difficultés qu’elle rencontre : ruptures d’approvisionnement en traitements, développement de la prévention de la transmission mère-enfant, défense des droits des personnes vivant avec le VIH… Sophie Calmettes – Directrice des opérations, SOLTHIS (France) Du diagnostic au terrain : être proche de ses partenaires Emilie Henry – Chargée de programme recherche, Coalition Plus En plus des échanges réguliers avec les associations (sur une base mensuelle au minimum), des missions régulières sur le terrain permettent à la fois de veiller à la bonne mise en oeuvre des activités et d’identifier les besoins pour lesquels un appui spécifique s’avère nécessaire. A partir de ces diagnostics, le pôle des Programmes internationaux définit, pour chaque partenaire, les domaines qui nécessitent un renforcement des compétences : gestion et coordination de projet, suivi et évaluation des activités, organisation des ressources internes, recherche de financements... Olivier Maguet – Consultant, CCMO Conseil (Médecins du Monde...) Demba Diack – Chargé de mission, PAMAC (Burkina Faso) Mesmin Dossou-Yovo – Directeur exécutif, association RACINES (Bénin) Mach-Houd Kouton – Chargé de mission, AIDES (France) Dominique Pobel – Chargée des programmes Santé, Equilibres et Populations (France) Karine Pouchain-Grépinet – Responsable des programmes « Sida Santé et développement », et « Maladies psychiques et vie sociale des personnes adultes », Fondation de France Anne Susset – Chargée de mission, Plateforme ELSA (France) Florence Thune – Responsable de l’unité de formation – programmes internationaux, Sidaction (France) Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.5 tEMOINS DIRECTS mot du Président Le par Nicolas Patin Président du Fonds Solidarité Sida Afrique En 2009, 42% des personnes vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement. C’est 10 fois plus qu’en 2003, C’est une réelle victoire sur la maladie. Cependant malgré ce progrès considérable, l’épidémie continue de gagner du terrain. Quand 2 personnes commencent un traitement, 5 se contaminent. Voilà pourquoi il est essentiel que l’engagement dans le combat ne faiblisse pas. Dans ce contexte de crise, le Fonds Mondial de lutte contre le sida*, dont dépendent, à travers les programmes qu’il soutient, 2,3 millions de malades, ne pourra atteindre ses objectifs d’un accès universel aux soins et aux traitements sans un engagement accru des gouvernements. Or, d’ici la fin de l’année, ce sont 5 milliards d’euros qu’il va falloir trouver pour permettre ne serait-ce que d’assurer la continuité des programmes déjà en place. « engagement » notre Sur le terrain, la situation est préoccupante. Certains pays vont devoir faire face au retrait du financement Fonds Mondial, ce qui peut mener à une remise en cause des politiques de gratuité des traitements antirétroviraux (ARV*), qu’elles soient effectives comme au Cameroun ou annoncées comme au Burkina. Soutenu par les Régions de France avec fidélité et énergie, le Fonds Solidarité Sida Afrique consolide ainsi son action auprès des associations communautaires et s’assure ainsi qu’à tous les niveaux, et notamment au plus près des besoins des malades, le combat pour l’accès aux traitements continue. ne doit pas faiblir La campagne internationale “Re-mind the gap”, lancée le 12 mai 2009 par plus de quatre-vingt associations, dont Solidarité Sida, a pour but d’interpeller les pouvoirs publics sur cet état de fait. Il s’agit de la première campagne de mobilisation de cette ampleur réunissant des associations des 5 continents. C’est un signal fort adressé aux bailleurs internationaux pour défendre le premier outil de financement multilatéral ayant démontré, après 9 années d’existence, une telle efficacité. 48% des malades ayant urgemment besoin d’un traitement y ont effectivement accès en Afrique australe et orientale, contre 30% en Afrique centrale et occidentale. p.6 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 TEMOINS DIRECTS Retour de mission au Cameroun par Hélène Roger, Responsable des Programmes internationaux de Solidarité Sida Sur les 540 000 personnes vivant avec le VIH au Cameroun, 180 000 ont un état de santé qui nécessite une mise sous ARV de façon urgente ; seules 70 000 d’entre elles ont effectivement accès à ces traitements, pourtant indispensables à leur survie. Si ce chiffre paraît peu élevé, il s’inscrit pourtant dans la moyenne mondiale : 42% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH*) ayant besoin d’un traitement ARV y ont effectivement accès en 2009. L’inquiétude est d’autant plus vive que la quasi totalité des personnes sous ARV au Cameroun pourraient ne plus accéder aux traitements demain. En effet, le gouvernement camerounais déclarait en 2007 la gratuité des ARV dans tout le pays, appuyé notamment par le Fonds Mondial. Hélas à ce jour, les dernières propositions du Cameroun ont été rejetées dans le cadre des rounds 8 et 9 du Fonds Mondial, ce qui rend incertain la continuité des financements du programme national de lutte contre le sida. Si le non-respect de la contribution financière due par l’Etat camerounais explique en partie ces décisions, la situation du Cameroun fait écho au ralentissement plus global du financement international de la lutte contre le sida dans les pays du Sud par les pays du Nord. Le Fonds Mondial estime aujourd’hui qu’il lui manque 5 milliards d’euros pour pouvoir mener à terme tous les projets d’ici à fin 2010. Il ne restait donc, fin novembre 2009, qu’un mois de financement pour les ARV au Cameroun, et l’on ignore comment les PVVIH pourront continuer leurs traitements en 2010. C’est la raison pour laquelle le Fonds Solidarité Sida Afrique accompagnera encore cette année 5 associations camerounaises dans leur rôle de soutien aux communautés face à ce contexte de crise. Si les ARV sont gratuits, le prix des bilans de suivi effectués dans les centres médicaux agréés reste trop élevé. Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.7 agir Priorité aux plus démunis Des parcours de vie fragilisés Le VIH touche toutes les composantes de la société africaine, mais il handicape plus lourdement certaines catégories de personnes. La profession, la situation familiale, l’orientation sexuelle et la persistance de traditions sont des facteurs reconnus de vulnérabilité face à la pandémie. Les femmes, les orphelins, les travailleurs du sexe ou encore les transporteurs routiers sont des populations fragilisées dans leur quotidien, voire exposées à un risque accru de transmission du VIH. La mise en place de programmes ciblés comme la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME*) s’avère indispensable pour dépasser ces difficultés. S’ils sont pris en compte dès la grossesse, les risques de transmission du VIH de la mère à l’enfant sont considérablement réduits. Des traitements, et après ?… La complexité du parcours du patient dans certains pays ainsi que les contraintes importantes liées au traitement agissent parfois comme un frein à l’accès aux soins. Sans une médiation active au sein des communautés, les personnes vivant avec le VIH se découragent et finissent par abandonner leur thérapie. Le coût de la prise en charge est un obstacle important pour des malades qui peinent à payer leurs traitements et les examens de suivi qui y sont associés. En outre, la stigmatisation dont ils sont victimes en milieu hospitalier reste vivace et les fragilise. Le rôle d’accompagnement des associations est alors primordial pour les aider à prendre en main leur thérapie et les à-côtés du traitement : observance*, nutrition, stabilité psychologique, activité professionnelle, suivi de la scolarité… Les ateliers d’éducation nutritionnelle sont déterminants pour l’efficacité d’un traitement. p.8 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 agir en Côte d’Ivoire avec l’association N’Zrama Située à Bouaké dans la partie nord de la Côte d’Ivoire, longtemps sous commandement de l’armée rebelle, N’zrama a été créée en 2000 sur l’impulsion de jeunes infectés ou affectés* par la maladie qui ont décidé de s’unir pour apporter des solutions spécifiques à la question des orphelins et enfants vulnérables*. Redonner espoir aux enfants dans une région sinistrée À Bouaké, seconde ville de Côte d’Ivoire, la prévalence* au VIH dépasse la moyenne nationale pour atteindre 4,8% de la population locale, soit l’un des taux les plus élevés d’Afrique occidentale. Il est reconnu que la situation est plus difficile à gérer chez les enfants et adolescents infectés que chez les adultes. 90% des enfants vivant avec le VIH ont contracté le VIH lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement. La discrimination et la stigmatisation autour de la maladie conduisent ces enfant à un repli sur soi. La prise de médicaments quasi quotidienne, la fragilité qui les caractérise, et le manque de contact formel et d’échanges avec d’autres enfants ou adolescents vivant la même situation qu’eux, les poussent à penser qu’ils sont des individus à part. De plus, la tendance à la paupérisation des familles, accentuée par près de sept ans de crise politico-militaire, n’offre pas aux populations le cadre nécessaire à une alimentation saine et équilibrée, un véritable épanouissement, ou encore une hygiène corporelle adéquate. Les conséquences sont immédiatement visibles sur la santé de ces jeunes, mais aussi sur leur rendement scolaire et leur capacité à s’insérer dans une vie professionnelle. Le projet L’activité première de N’Zrama consiste en un suivi psychosocial effectué prioritairement au cours de visites à domicile, car les membres fondateurs sont convaincus que le soutien est facilité lorsqu’il est effectué dans le milieu de vie des bénéficiaires. Par ailleurs, l’échange entre jeunes bénéficiaires est favorisé par la tenue de repas communautaires, l’organisation d’événements ponctuels fédérateurs et des sorties récréatives. La distribution régulière de kits alimentaires et d’hygiène permet de compléter cette prise en charge. N’Zrama est une association animée pour et par des jeunes, plus à même de comprendre les problématiques de ses bénéficiaires, mais elle n’omet pas d’inclure les parents dans les entretiens (à domicile ou en milieu hospitalier) notamment pour promouvoir l’enjeu d‘une bonne observance aux traitements, dans lequel ils jouent un rôle déterminant. 18 865 € Montant du financement : Estimation INDICATEURS Comparatif France Population (en millions) 19 60,496 Espérance de vie à la naissance 53 ans 79 ans Prévalence (en %) 3,9 [3,2 – 4,5] 0,4 Nombre de PVVIH 480 000 [400 000 – 550 000] 130 000 Nombre de décès pour l’année 38 000 [33 000 – 43 000] 1500 Taux de couverture antirétroviraux 28 [23 – 35] / ÉPIDÉMIOLOGIE Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.9 agir Maintenir l’aide face à l’urgence Ne pas rompre la chaîne de solidarité Des ruptures d’approvisionnement en traitements aux récentes inondations au Burkina Faso, des éléments extérieurs peuvent entraver le travail des associations et la bonne mise en œuvre des projets. L’opportunité d’un appui supplémentaire ponctuel et plafonné financièrement est offerte aux partenaires pour pallier des situations délicates et imprévues. L’achat de vivres, de médicaments ou de matériel font partie des sollicitations que les associations font remonter dans ce cadre. Gérer les conséquences des conflits Au sortir de crises politiques et militaires comme en République Démocratique du Congo ou en Côte d’Ivoire, les populations locales font face à la pénurie d’infrastructures sanitaires et à l’absence du personnel médical qui a fui durant les conflits. Avec le soutien du Fonds Solidarité Sida Afrique, les associations communautaires sont souvent les seules à poser la première pierre à la reconstruction d’un système sanitaire viable. Ainsi elles prennent les malades à leur charge en attendant le retour des pouvoirs publics dans des régions décimées. Compenser l’inflation sur les denrées Ces dernières années ont été marquées par une forte augmentation du prix des aliments, comme on l’a vu fin 2007 au Kenya. Dans certaines zones, le cours du riz a triplé alors même que cet aliment de base, largement consommé par les populations, est disponible en quantité. L’impact vital d’une bonne alimentation sur les traitements ARV impose aux associations de soutenir les malades en leur apportant, ponctuellement, un soutien alimentaire accru ou en leur donnant les moyens de subvenir aux besoins primaires, le temps d’une crise. p.10 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 Les conflits armés fragilisent les populations et les poussent à abandonner leurs lieux de vie. agir en du République Démocratique Congo avec l’association SOS Sida SOS Sida offre une prestation complète d’accompagnement des malades à différents niveaux : médical, psychologique et social. Le centre d’accueil permet par exemple d’offrir un hébergement aux malades en instance de débuter un traitement antirétroviral et de leur proposer un séjour d’accompagnement thérapeutique sur place, avec un soutien alimentaire. Pour tenter de remettre sur pied une population traumatisée, des activités de réinsertion et de rétablissement psychologique sont prévues : ateliers d’apprentissage, activités d’autosupport ou récréatives, mise en place d’activités génératrices de revenus. Rétablir l’accès aux soins pour les malades isolés La République Démocratique du Congo a été, depuis les années 90, le théâtre d’atrocités principalement commises dans la région du Kivu, à l’Est du pays. Cette zone a accueilli en 1994 plus d’un million de réfugiés rwandais, ainsi que des miliciens, anciens militaires du Rwanda et seigneurs de guerre qui depuis sont restés sur place pour piloter leurs exactions : crimes arbitraires, viols massifs, destruction des infrastructures de base… Les déplacements de population, la fuite du personnel médical et la paupérisation des habitants de la région ont mené, entre autres, à une situation sanitaire catastrophique : résurgence de maladies supposées éradiquées, explosion d’épidémies comme le choléra ou le sida... La prévalence nationale au VIH atteint plus de 4% en moyenne. Le Sud-Kivu est particulièrement concerné par cette situation mais déplore qu’à peine 10% des personnes ayant besoin d’un traitement ARV y ont effectivement accès. Le déséquilibre de l’accessibilité aux ARV réside principalement entre milieu urbain et rural. Le manque de structures de prise en charge dédiées aux PVVIH accentue les inégalités et dans certaines régions, les patients sont contraints de faire 300 km, sans route viable, jusqu’au centre qui leur procurera un traitement. Le projet Sur ce constat, SOS Sida a créé sur Bukavu le Centre Intégré d’Appuis aux Personnes Séropositives (CIAPS) afin d’offrir une structure de prise en charge et d’accueil pour les malades démunis qui vivent dans des zones rurales, sans accès à des soins dédiés aux PVVIH, et notamment les femmes victimes de violences sexuelles et les femmes enceintes ou en cours d’allaitement. En moyenne, les patients sont accueillis durant 3 mois au CIAPS pour effectuer tous les examens nécessaires, bénéficier d’une mise sous traitement et des activités de soutien psychosocial (groupes de parole, soutien psychologique, suivi scolaire des enfants pris en charge), et récupérer un état de santé correct. Suite à cela, les patients sont invités à revenir régulièrement au CIAPS pour leur suivi médical. Montant du financement : 20 000 € Estimation INDICATEURS Comparatif France Population (en millions) 60,6 60,496 Espérance de vie à la naissance 47 ans 79 ans Prévalence (en %) 1,2 – 1,5 0,4 Nombre de PVVIH 400 000 – 500 000 130 000 Nombre de décès pour l’année 24 000 - 34 000 1500 Taux de couverture antirétroviraux 15 / ÉPIDÉMIOLOGIE Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.11 agir Être complémentaire de l’action publique locale L’association Racines (Bénin) fournit des kits nutritionnels aux malades vivant en zone rurale. Additionner les efforts Conscient qu’une réponse efficace à l’épidémie de VIH dépend en grande partie de la capacité des États à prendre en main cette question, le Fonds Solidarité Sida Afrique ne soutient que des initiatives communautaires locales qui viennent en complément des politiques nationales et des systèmes de santé publique. Elle n’intervient pas là où les autorités ont toute compétence pour agir et concentre son action sur le milieu communautaire. Impulser une dynamique de décentralisation Si la prise en charge s’est peu à peu structurée dans les capitales, l’accès effectif à la santé reste un défi de taille à relever en zone rurale. Actuellement, la société civile est souvent l’unique relais sanitaire pour des PVVIH précaires qui ne peuvent assumer le coût physique et financier d’un déplacement et d’une prise en charge dans une grande ville. Le counseling pré et post-test* est souvent assuré par les associations au sein des hôpitaux (association Sunaids, Cameroun). p.12 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 Le Fonds a fait le choix de soutenir des projets de décentralisation de l’aide aux malades pour accompagner la structuration des systèmes de santé par le biais des associations. Des exemples réussis dans le passé laissent à penser que l’expertise associative donne un élan réel à la mise en place de politiques judicieuses dans des zones démunies de toute infrastructure. agir au Sénégal avec l’association ANBEP L’Association Nationale pour le Bien-Être des Populations a été créée en 1991 à l’initiative d’une vingtaine de notables et de jeunes, pour répondre aux besoins exprimés par les populations sur l’assainissement des quartiers et l’adduction d’eau. Depuis cette date, l’association a étendu ses activités à l’éducation (environnement, alphabétisation), à l’enseignement professionnel (couture, broderie), à la promotion et la valorisation des femmes à travers des AGR* et à la santé (sida, IST, santé de la reproduction...). Elle a notamment développé une stratégie de proximité alliant conférences, débats, théâtre populaire, projections de films, causeries, formation de relais communautaires... Elle intervient dans la banlieue de Dakar ainsi qu’en zone décentralisée sur Matam et Touba et touche près de 15 000 personnes. Enfin, l’ANBEP a également pour objectif de lutter contre la discrimination et la stigmatisation des PVVIH, notamment par le plaidoyer auprès des décideurs politiques pour l’application des textes de loi. Rompre l’isolement des malades dans la région de Matam Matam se situe à 700km au nord-est de Dakar, dans une région où la densité de population s’élève à 11 habitants au km2. Malgré l’implantation d’un certain nombre de structures de santé publique, cette région compte 1 médecin pour 70 000 habitants. Devant une telle pénurie, le paludisme et la bilharzioze se développent rapidement, et la prévalence au VIH connaît une certaine recrudescence avec le retour des populations émigrées d’Afrique Centrale, souvent issues de cette région. Les femmes sont particulièrement concernées par cette intensification de l’épidémie et ses conséquences. Vulnérables sur un plan économique, les femmes seules s’exposent plus au virus car elles sont parfois amenées à se prostituer pour subvenir à leurs besoins. Souvent analphabètes et précaires, elles ne sont pas à même d’assurer leur prise en charge et celle de leurs enfants, et préfèrent cacher leur statut sérologique pour ne pas être rejetées des communautés. Elles perpétuent alors des comportements à risque, tant par rapport au VIH qu’à d’autres IST* et restent en dehors de tout système de prévention (notamment en ce qui concerne la transmission de la mère à l’enfant). Le projet Le projet proposé par ANBEP propose une prise en charge complète et ciblée sur 40 femmes du département de Kanel, dans la région de Matam. Ces femmes ont entre 20 et 55 ans, et sont pour la plupart veuves et particulièrement fragilisées par le VIH. L’accompagnement d’ANBEP se situe tant sur le plan médical que psychosocial. Il vise à garantir une bonne observance aux traitements mais aussi à amener ces femmes infectées à accepter leur statut sérologique* et à adopter un comportement prudent avec leurs éventuels partenaires ou en cas de grossesse. Ce cheminement est encouragé par la participation à des groupes de paroles, des entretiens individuels ou lors de visites au domicile des bénéficiaires. Un appui nutritionnel est alloué aux femmes les plus indigentes et du lait artificiel est fourni après l’accouchement. Enfin ANBEP assure des formations pour permettre à ces femmes de monter une future AGR et de pouvoir construire leur autonomie financière. Un travail de plaidoyer auprès des leaders communautaires vise à boucler ce dispositif en sensibilisant ces derniers à la stigmatisation persistante subies par ces femmes séropositives. Montant du financement : 19 000 € Estimation INDICATEURS Comparatif France Population (en millions) 12 60,496 Espérance de vie à la naissance 59 ans 79 ans Prévalence (en %) 1 [0,7 – 1,4] 0,4 Nombre de PVVIH 67 000 [47 000 – 96 000] 130 000 Nombre de décès pour l’année 1 800 [1 200 – 2 600] 1500 Taux de couverture antirétroviraux 58 [42 – 72] / ÉPIDÉMIOLOGIE Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.13 agir Les projets soutenus PAYS BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CÔTE D’IVOIRE p.14 ASSOCIATION NOM DU PROJET Ceradis (Cotonou) Prise en charge et mobilisation sociale autour des PVVIH* à Ouidah et Kpomassé 20 000 € Racines (Cotonou et Savalou) Promotion du dépistage et prise en charge globale des PVVIH et de leurs familles 25 000 € AAS - Association African Solidarité (Ouagadougou) Programme d’achat de médicaments pour les militants associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements) 1 733 € ADS - Dounia Solidarité (Ouagadougou) Prévention secondaire et appui à l’observance* thérapeutique des PVVIH dans l’arrondissement de Boulmiougou 13 000 € Renforcement des activités de prise en charge médicale et psychosociale des PVVIH à Tanghin-Dassouri 14 124 € Prise en charge médicale des OEV* 11 388 € Programme d’achat de médicaments pour les militants associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements) 3 594 € REVS + (Ouagadougou) Programme d’achat de médicaments pour les militants associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements) 7 278 € URBLS - Union de Routiers Burkinabé de Lutte contre le Sida (Bobo Dioulasso) Améliorer la prise en charge des routiers touchés par le VIH et de leurs familles 15 000 € Alternatives Cameroun (Douala) Prise en charge psychosociale pour l’épanouissement des HSH* suivis au Centre Access 10 718 € New Way + (Douala) Prise en charge psychosociale des patients de l’Hôpital de la Garnison Militaire et soutien aux OEV 10 250 € Sunaids (Douala) Amélioration qualitative du counseling* en milieu hospitalier 20 000 € SWAA Littoral (Douala) Prise en charge globale des PVVIH au centre Son Ninka 17 000 € AFASO - Association des Femmes Actives et Solidaires (Yaoundé) Renforcement de l’accompagnement psychosocial des PVVIH 12 500 € Centre SAS (Korhogo) Renforcement du soutien psychosocial des PVVIH 23 090 € EDEN Lumière Action Korhogo Prise en charge communautaire des PVVIH dans la Région des Savanes 16 000 € N’zrama (Bouaké) Prise en charge des enfants et des adolescents infectés 18 865 € Renaissance Santé Bouaké (Yamoussoukro) Maison d’accueil pour les PVVIH issues des zones rurales 15 000 € Solidarité Plus (Abidjan) Prise en charge globale des populations vulnérables touchées par le VIH à Anyama 11 000 € ALAVI (Ouagadougou et Tanghin-Dassouri) Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 FINANCEMENT PAYS ASSOCIATION NOM DU PROJET GUINEE FMG - Fraternité Médicale Guinée (Conakry) Renforcement des activités de prise en charge médicale et psychosociale des IST en Basse et Moyenne Guinée 15 000 € PDI - Participatory Development Initiatives (Nairobi) Amélioration des conditions de vie pour les femmes et les enfants vivant dans les bidonvilles de Nairobi 10 000 € WOFAK - Women Fighting Against Aids in Kenya (Nairobi) Garantir l’accès et une bonne observance aux traitements pour les femmes et enfants des bidonvilles de Korogocho 30 000 € MADAGASCAR SISAL - Sambatra Izay Salama (Antananarivo) Foyer de vie «Sambonaia» pour les personnes infectées et affectées* par le VIH 15 000 € MALI Kénédougou Solidarité (Sikasso) Centre de prise en charge des PVVIH 25 296 € MAURICE PILS - Prévention Information et Lutte contre le Sida (Port Louis) Renforcement de capacités de la structure (programme Autonomisation) 10 000 € NIGER MVS - Mieux Vivre avec le Sida (Niamey) Accompagnement psychosocial des personnes infectées et/ou affectées par le VIH 25 000 € NIGERIA CRH - Center for the Right to Health (Abuja) Clinique mobile pour l’accès aux soins de santé primaire des populations des bidonvilles 20 000 € RDC SOS SIDA (Bukavu) Centre Intégré d’Appui aux Personnes Séropositives (CIAPS) pour accueillir les malades vivant en zone isolée 20 000 € RWANDA AJSCS - Association des Jeunes Scolarisés Contre le Sida (Musanze) Accompagnement psychosocial des orphelins du sida et des jeunes séropositifs scolarisés de la province du Nord 15 000 € BOKK YAKAAR (Fatick) Appui aux PVVIH vivant en zone décentralisée 6 250 € ANBEP - Association Nationale pour le Bien-être des Populations (Kanel) Prise en charge globale des femmes séropositives en situation de grande précarité 19 000 € AMC - Aide Médicale et Charité (Lomé et Kpalimé) Accompagnement des PVVIH pris en charge dans les Centres d’Information et de Soins de Santé Ambulatoires 18 725 € ASPROFEM (Lomé) Prise en charge nutritionnelle et médicale des femmes infectées et de leurs familles 4 000 € Amélioration de l’accès aux traitements et prise en charge des PVVIH à Lomé, Sokodé et Aného 32 169 € Programme d’achat de médicaments pour les militants associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements) 10 548 € KENYA SÉNÉGAL TOGO EVT - Espoir Vie Togo (Lomé, Sokodé et Aného) FINANCEMENT Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.15 agir Valoriser et promouvoir les acteurs et les partenaires Donner la parole au terrain avec le festival Solidays Solidays offre une visibilité forte à la lutte contre le sida et transmet une image dynamique du combat contre la maladie. L’événement phare de Solidarité Sida accueille ainsi 30 partenaires associatifs étrangers dont le travail de terrain est soutenu par le Fonds Solidarité Sida Afrique. Durant 15 jours en amont du festival, les associations invitées participent à des ateliers d’échange d’expérience organisés par le pôle des Programmes internationaux. Ils sont également conviés à des rencontres institutionnelles (Ministère des Affaires Etrangères, Mairie de Paris, Hôpital Georges Pompidou…). Qu’elles soient parrainées par un artiste lors d’une prise de parole sur scène, ou qu’elles affirment fièrement leur engagement lors de l’Hommage aux associations devant le public de la grande scène, le rayonnement du festival rejaillit sur les associations partenaires. Le Forum, espace dédié aux débats, proposait pour la seconde année consécutive une rencontre avec les militants du sud. Cet échange a permis au public de mieux comprendre, à travers les témoignages des intervenants, le quotidien de la lutte contre le sida en Afrique et les réalités du terrain. L’hommage aux associations sur la grande scène de Solidays S’engager autrement La solidarité s’affiche en 2009 avec le lancement par La Banque Postale d’une carte visa à l’effigie de Solidarité Sida, au profit du Fonds et des actions d’aide aux malades en Afrique. Cette carte permet au client, en plus de sa cotisation annuelle, de verser 2 € à l’association. ive Une initiat aiderdonner p.16 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 La solidarité en chantant ! En partenariat avec Aiderdonner, le Fonds Solidarité Sida Afrique a lancé en avril 2009 Mon défi Live contre le sida. Cette campagne dynamique à destination des groupes de musique amateurs leur proposait de se mobiliser contre le sida en collectant des dons sur une page web personnalisée. Cerise sur le gâteau : 3 d’entre eux sont montés sur scène à Solidays et ainsi pu se faire connaître. Cette opération a permis de réunir près de 9 000 € qui ont été alloués directement à l’appel à projets annuel du Fonds. LEXIQUE CNLS / Comité (ou Conseil) National de Lutte contre le Sida Ce Comité est une structure étatique qui met en place un cadre stratégique de lutte contre le Sida dans un pays, sur une période donnée, et dont l’ensemble du monde communautaire et des structures publiques bénéficient. A Counseling pré- et post-test Affectée (personne) Les personnes affectées sont les personnes dont un proche au moins est infecté par le VIH et qui subissent donc les conséquences de la maladie. De plus en plus de projets prennent en compte ce public et mettent en œuvre des activités à leur égard (dont des AGR). Animées par un conseiller, ce sont des séances qui permettent aux personnes d’évaluer les risques auxquels elles se sont exposées et de dispenser des informations de base sur le VIH/SIDA. Les conseillers s’assurent également que les patients sont en mesure de comprendre le résultat d’un test de dépistage, les assistent lors de l’annonce du résultat et le cas échéant les renseignent sur les services de soutien aux malades existants. F AGR / Activités Génératrices de Revenus Ce sont généralement des activités de petit commerce, gérées par des personnes infectées ou affectées, qui leur garantissent un revenu (complémentaires ou principaux). Ces activités sont mises en oeuvre par l’association, et peuvent être individuelles ou collectives. Dans ce dernier cas, les bénéfices sont reversés à l’association et lui permettent de financer des activités ou de l’achat de médicaments. ARV / Antirétroviraux Médicaments dont le but est de bloquer la modification du VIH dans l’organisme. Ils permettent de prolonger la vie des malades mais ils ne guérissent pas du sida. Les traitements ARV sont très contraignants : prises journalières et à heure fixe; possibilité d’effets secondaires lourds (nausées, vomissement, lipodystrophies…). Ces médicaments sont pris à vie. Ils peuvent entraîner le développement de résistances si le traitement est mal pris ou s’il est pris depuis trop longtemps. Dans ce dernier cas, il est alors nécessaire d’en changer pour des traitements souvent plus chers et peu disponibles dans les pays en développement. Autosupport Les personnes concernées par un même vécu, les mêmes difficultés se réunissent pour échanger sur leurs expériences et se soutenir mutuellement. Cela peut prendre la forme de groupes de parole, de réunions thématiques ou de rencontres, et de conseils individuels. C CCC / Communication pour le Changement de Comportement Ce sont des activités de communication essentiellement liées à la prévention. Elles délivrent un message devant conduire à une modification du comportement au quotidien (santé sexuelle…). CDV / Centre de Dépistage Volontaire Ces centres peuvent être associatifs ou publics. Le dépistage est généralement accompagné de séances de conseil pré- et posttest, effectuées par des conseillers spécialisés, pour préparer la personne au test et lui annoncer le résultat. p.18 Fonds Solidarité Sida Afrique Rapport d’activité 2009 File active Ensemble des patients vus au moins une fois pendant la période de référence par un ou plusieurs membres des équipes soignantes, quels que soient le nombre et la durée des prises en charge. Selon les activités de la structure, ces bénéficiaires peuvent être des personnes infectées ou affectées par le VIH. Fonds Mondial de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose Fonds basé à Genève qui reçoit les financements des Etats occidentaux pour ces trois pandémies. Il soutient, dans les pays en développement des projets d’accès aux soins (achat ARV, traitements des infections opportunistes), de dépistage… Aujourd’hui 136 pays sont bénéficiaires du Fonds Mondial. H HSH / Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes (aussi MSM) Cette expression décrit un comportement, plus qu’un groupe de personnes spécifique. Elle se réfère à des hommes qui se considèrent comme gay, bisexuel, ou transgenre, comme à des hétérosexuels. I IEC / Information Education Communication Les activités d’IEC comprennent la sensibilisation auprès de publics vulnérables (population rurale, étudiants, travailleuses du sexe…) à l’aide de séances éducatives, ainsi que la création d’outils de communication sur le VIH destinés au grand public (brochures, magazines, films…) IO / Infections Opportunistes Ensemble de maladies (tuberculose, toxoplasmose…) pouvant apparaître chez les personnes dont le système immunitaire est quasiinexistant. Leur apparition signifie l’entrée dans le stade sida. IST / Infections Sexuellement Transmissibles Nouvelle appellation des MST. Ces infections (syphilis, infections génitales à chlamydia et à mycoplasmes, certains herpès…) facilitent la contamination par le VIH. O PTME / Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant Protocole médical permettant de réduire les risques de transmission du VIH entre la mère et son enfant. Les mères sous protocole PTME sont mises sous traitement antirétroviral durant la grossesse puis lors de l’allaitement. Dans ce cadre, elles bénéficient d’un accompagnement médical et psychosocial complet et éventuellement d’un apport de lait artificiel. Prévalence / Séroprévalence Observance L’observance thérapeutique correspond au strict respect des prescriptions et des recommandations faites par le médecin prescripteur tout au long d’un traitement. Elle est la clef du succès de la prise en charge thérapeutique. L’observance au traitement prend aussi en compte l’environnement global du malade, à savoir ses conditions de vie, ses habitudes alimentaires ou son contexte familial, sa situation psychologique (acceptation de son statut, etc…). Nombre de personnes atteintes par une maladie donnée dans une population déterminée, depuis le début du comptage, sans distinction entre les nouveaux et les anciens cas, à une période ou à un moment donné. Dans l’infection à VIH/sida, on utilise le terme séroprévalence. Il s’agit du taux de personnes porteuses du VIH/sida par rapport à l’ensemble de la population. S OEV / Orphelins et enfants vulnérables Orphelins d’un ou des deux parents décédés du sida. Enfants de parents malades. P Pair éducateur Personne proche du public ciblé qui mène une activité d’éducation ou de sensibilisation: jeunes, personne affectée ou infectée… PAM / Programme Alimentaire Mondial Le Programme alimentaire mondial (PAM) est l’organisme d’aide alimentaire de l’ONU. Il fournit principalement de la nourriture aux personnes souffrant de la faim dans des zones d’urgence ou de post-crise. En moyenne, chaque année, le PAM nourrit 90 millions de personnes dans 80 pays, dont 58 millions d’enfants. Soins de santé primaire Ce sont des soins de santé essentiels qui constituent le premier élément d’un processus continu de protection sanitaire. Ils comprennent au minimum la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d’assainissement de base, la protection maternelle et infantile y compris la planification familiale, la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales, le traitement des maladies et lésions courantes et la fourniture de médicaments essentiels. Statut sérologique Dans le cas du VIH/sida, il s’agit d’établir si une personne est porteuse ou non du virus. Cela consiste en une analyse de sang (test de dépistage), qui permet de mettre en évidence des indices de présence du virus dans l’organisme. Une « sérologie positive » (ou séropositivité) signifie que la personne est porteuse du virus. Les personnes qui ne connaissent pas leur statut sérologique sont souvent appelées « séro-ignorantes ». Perdus de vue Malades qui ne se présentent plus aux rendez-vous de suivi médical et psychosocial et qui ont très probablement mis fin à leur traitement. Les raisons de ces interruptions sont diverses (décès, découragement face à la complexité des posologies et de l’observance, peur que la séropositivité soit découverte par l’entourage…) et difficiles à analyser pour les associations sans la mise en place d’une activité dédiée. PVVIH Personne vivant avec le VIH Plateforme ELSA / Ensemble Luttons contre le Sida en Afrique Créée en 2002 sur l’initiative de plusieurs associations françaises de lutte contre le sida, la plateforme ELSA réunit aujourd’hui AIDES, Sidaction, Sida Info Services, Solidarité Sida et le Mouvement Français pour le Planning Familial, et permet de coordonner et de développer le soutien à leurs 80 associations partenaires présentes dans 20 pays d’Afrique. V VAD (ou SAD) / Visite (ou soins) à domicile Les VAD permettent d’offrir des soins de proximité pour les patients alités ou ayant des difficultés à se déplacer pour des raisons médicales, financières ou sociales. Elles sont réalisées par un pair ou un conseiller psychosocial, ou par du personnel médical (médecin ou infirmier) qui se rend au domicile des patients afin de leur apporter un soutien moral et matériel (kits alimentaires, kits d’hygiène…) et des soins médicaux. VAH / Visite à l’hôpital Les VAH sont organisées par les associations afin de suivre correctement les malades alités et de leur offrir des soins, ainsi qu’un soutien moral et matériel si nécessaire (paiement des ordonnances, distribution d’un de kits d’hygiène, kits alimentaires...). Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique p.19 Solidarité Sida est une association qui regroupe 3 000 jeunes à travers la France. Fondée sur l’envie d’agir et le refus de la fatalité, elle a pour vocation d’aider les malades, de prévenir les jeunes face aux risques du VIH et de défendre le principe d’un accès universel aux traitements.