Rapport d`activité 2009

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Rapport d`activité 2009
Rapport d’activité
2009
Pour l’accès aux traitements et aux soins
des malades les plus démunis
Une intitative
Une initiative
Sommaire
Antoine De Caunes
Président d’honneur,
Solidarité Sida
Mieux comprendre
L’année 2009 en chiffres
p. 3
17 ans de mobilisation
p. 4
Edito
Luc Barruet
Directeur-fondateur,
Solidarité Sida
Témoins directs
Le mot du Président
p. 6
Sur le terrain, au Cameroun
p. 7
Agir
Si l’accès aux traitements a progressé, atteignant 42% des malades dans le monde,
7 millions de personnes séropositives
sont toujours en attente d’un traitement
(dont les 2/3 en Afrique).
« une fidélité
précieuse malgré
la crise »
La crise qui a frappé l’économie mondiale
en 2009, a engendré un repli des efforts
financiers consacrés à la lutte contre le
sida et fait peser une menace sur les approvisionnements en médicaments
dans de nombreux pays. Pour les 4 millions de personnes qui ont accès à
un traitement, c’est un projet de vie retrouvé qui risque de s’effondrer à
nouveau.
Priorité aux plus démunis
p. 8
Maintenir l’aide face à l’urgence
p. 10
Être complémentaire de l’action
publique locale
p. 12
Récapitulatif des projets soutenus
p. 14
Valoriser et promouvoir les
acteurs et les partenaires
p. 16
Malgré la crise, votre engagement n’a pas fléchi. 35 projets d’aide aux malades
ont pu être financés dans 15 pays d’Afrique. Des projets, au plus près des
malades et de leurs besoins. Cette précieuse fidélité a permis la pérennisation
de certaines actions et l’émergence de nouvelles initiatives.
p. 18
Ce partenariat dynamique avec les associations locales fait preuve depuis
2006 d’une vraie efficacité sur le terrain, dans un souci de transparence et
de réciprocité. Il s’inscrit pleinement dans la réalisation du 6e Objectif du
Millénaire pour le Développement.
Lexique
Publication
Solidarité Sida
16bis avenue Parmentier - 75011 Paris
Maquette et réalisation
Jean-Baptiste Colin
www.jean-baptiste-colin.info
C’est pourquoi cette année encore, la mobilisation de tous a été essentielle
pour contenir la progression de l’épidémie.
Nous tenons à partager cette fierté avec vous et nous espérons qu’en 2010,
malgré les incertitudes économiques qui demeurent, nous serons encore plus
nombreux pour faire vivre cette formidable chaîne de solidarité en faveur
des plus vulnérables.
Merci de votre confiance et de votre détermination.
Antoine De Caunes & Luc Barruet
Crédits photo
Gilles Bassignac, Laurène Corbière,
Marylène Eytier, Pascal Guyot/AFP,
Stéphane Leguay, Frédéric Maligne,
Nathadread Pictures, Kea Nop,
V. Suvarov/Sipa.
Contacts
Cécile Jaraudias
Barbara Alfandari
Coordinatrice,
Fonds Solidarité Sida Afrique
Directrice adjointe,
Solidarité Sida
[email protected]
www.fonds-afrique.org
mieux comprendre
L’année 2009 en chiffres
15
126
associations ont
déposé une demande
de financement
c’est le nombre de
pays où le Fonds
intervient
Niger
1 projet
Mali
1 projet
35
Nigeria
1 projet
Sénégal
2 projets
projets ont
été retenus
et financés
Cameroun
5 projets
Guinée
1 projets
Burkina-Faso
7 projets
Kenya
2 projets
Côte d'Ivoire
Bénin
5 projets
Togo
2 projets
4 projets
82
jours passés en
mission de terrain
Rwanda
1 projet
Madagascar
1 projet
Rép. Démo. du Congo
1 projet
Maurice
1 projet
FONDS SOLIDARITE SIDA AFRIQUE
Compte-rendu
Financier
2009
Montants en €
RESSOURCES
636 053
Subventions publiques
425 380
Régions
Autres collectivités
344 000
81 380
Mécénat entreprises
130 000
Dons particuliers
35 404
Ressources propres
45 269
EMPLOIS
636 053
Soutiens aux programmes
d’accès aux soins et
aux traitements
589 864
Financement de programmes
Suivi des programmes & missions terrain
541 528
48 336
Développement et
Promotion du Fonds
23 280
Frais de fonctionnement
22 909
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.3
mieux comprendre
17 ans de mobilisation
aux côtés des associations
communautaires
Être présent à chaque étape
du développement
La création du Fonds Solidarité Sida Afrique en 2006
visait à renforcer l’intervention de Solidarité Sida en
Afrique subsaharienne en ouvrant de nouvelles opportunités de financement à un vaste réseau d’associations
communautaires.
Active sur le terrain depuis plus de 15 ans et s’appuyant
sur l’expertise du pôle des Programmes internationaux,
Solidarité Sida soutient aujourd’hui, grâce au Fonds, 35
projets dans 15 pays d’Afrique subsaharienne. En les
suivant de leurs premiers pas à leur autonomie, elle se
porte garante d’un partenariat structurant qui favorise
l’émergence d’une société civile forte.
Comprendre au global
pour intervenir en local
Solidarité Sida mène en parallèle de son intervention
sur le terrain un travail d’enquête sur chaque contexte
national, qui lui permet ensuite de définir une stratégie
pertinente. Une étude approfondie des politiques de
santé publique et des mécanismes de financements
multilatéraux est un préalable indispensable à toute
décision de soutien financier.
Solidarité Sida évalue sur le terrain les besoins de
chaque partenaire (ici avec New Way +, Cameroun).
La garantie Solidarité Sida
La gestion du Fonds est assurée conventionnellement par Solidarité Sida qui met à disposition les ressources
nécessaires à la mise en place de l’outil, à la levée des fonds, au suivi des associations, jusqu’au rendu de
comptes aux bailleurs.
L’Assemblée Générale se réunit annuellement et fixe les principales orientations du Fonds selon les récentes
évolutions épidémiologiques. Elle veille ainsi à la pertinence de l’affectation des ressources sur le terrain.
C’est sur cette base que le bureau valide les propositions de soutien émises par le Comité international.
La gestion des ressources et le rendu de comptes financiers sont assurés par le Secrétariat Général de Solidarité
Sida. Les comptes du Fonds Solidarité Sida Afrique sont certifiés par le cabinet PriceWaterhouseCoopers.
p.4
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
mieux comprendre
Un Comité pour
nourrir la réflexion
Les stratégies de soutien portées par les principales associations de lutte contre le sida en France se complètent sur
l’opérationnel. Membre de la plateforme ELSA*, Solidarité
Sida est aussi très impliquée dans des projets menés en
consortium avec d’autres associations françaises.
L’action communautaire est l’un des piliers de la lutte
contre le VIH en Afrique (Association Racines, Bénin).
Traduire les besoins
en actions
Solidarité Sida a fait le choix de soutenir les associations
communautaires car elles proposent une réponse aux
besoins, au plus proche du quotidien des malades. Leurs
modalités d’intervention donnent les clés pour comprendre
la diversité et la complexité des contextes en Afrique. La
relation réciproque de confiance qui s’instaure entre Solidarité Sida et ses partenaires est indispensable à la mise
en place d’une réponse pragmatique sur le terrain.
Moments clés de l’année du Fonds Solidarité Sida Afrique, les réunions du Comité International permettent de
préciser la stratégie de financement et statuent sur les
projets soutenus dans ce cadre. Solidarité Sida accompagne le Comité dans l’instruction des dossiers et apporte,
concernant les associations déjà partenaires, des éclairages
complémentaires sur le travail effectué avec elles, sur la
qualité des relations et des éventuels retours de mission.
Entre Nord et Sud, entre associatif et institutionnel, la
diversité des profils au sein du Comité alimente les
échanges et permet de gagner en efficacité.
Les membres du
Comité International
La société civile africaine développe son action et innove
pour faire face aux difficultés qu’elle rencontre : ruptures
d’approvisionnement en traitements, développement de
la prévention de la transmission mère-enfant, défense
des droits des personnes vivant avec le VIH…
Sophie Calmettes – Directrice des opérations,
SOLTHIS (France)
Du diagnostic au terrain :
être proche de ses partenaires
Emilie Henry – Chargée de programme recherche,
Coalition Plus
En plus des échanges réguliers avec les associations (sur
une base mensuelle au minimum), des missions régulières
sur le terrain permettent à la fois de veiller à la bonne
mise en oeuvre des activités et d’identifier les besoins
pour lesquels un appui spécifique s’avère nécessaire.
A partir de ces diagnostics, le pôle des Programmes
internationaux définit, pour chaque partenaire, les domaines qui nécessitent un renforcement des compétences :
gestion et coordination de projet, suivi et évaluation des
activités, organisation des ressources internes, recherche
de financements...
Olivier Maguet – Consultant,
CCMO Conseil (Médecins du Monde...)
Demba Diack – Chargé de mission,
PAMAC (Burkina Faso)
Mesmin Dossou-Yovo – Directeur exécutif,
association RACINES (Bénin)
Mach-Houd Kouton – Chargé de mission,
AIDES (France)
Dominique Pobel – Chargée des programmes Santé,
Equilibres et Populations (France)
Karine Pouchain-Grépinet – Responsable des programmes
« Sida Santé et développement », et « Maladies psychiques
et vie sociale des personnes adultes »,
Fondation de France
Anne Susset – Chargée de mission,
Plateforme ELSA (France)
Florence Thune – Responsable de l’unité de formation –
programmes internationaux,
Sidaction (France)
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.5
tEMOINS DIRECTS
mot du
Président
Le
par Nicolas Patin
Président du Fonds Solidarité Sida Afrique
En 2009, 42% des personnes vivant avec le VIH ont eu
accès à un traitement. C’est 10 fois plus qu’en 2003, C’est
une réelle victoire sur la maladie. Cependant malgré ce
progrès considérable, l’épidémie continue de gagner du
terrain. Quand 2 personnes commencent un traitement,
5 se contaminent.
Voilà pourquoi il est essentiel que l’engagement dans
le combat ne faiblisse pas. Dans ce contexte de crise, le
Fonds Mondial de lutte contre le sida*, dont dépendent,
à travers les programmes
qu’il soutient, 2,3 millions
de malades, ne pourra
atteindre ses objectifs
d’un accès universel aux
soins et aux traitements
sans un engagement
accru des gouvernements. Or, d’ici la fin
de l’année, ce sont 5
milliards d’euros qu’il
va falloir trouver pour
permettre ne serait-ce que d’assurer la continuité des
programmes déjà en place.
«
engagement
»
notre
Sur le terrain, la situation est préoccupante. Certains pays
vont devoir faire face au retrait du financement Fonds
Mondial, ce qui peut mener à une remise en cause des
politiques de gratuité des traitements antirétroviraux
(ARV*), qu’elles soient effectives comme au Cameroun
ou annoncées comme au Burkina.
Soutenu par les Régions de France avec fidélité et énergie,
le Fonds Solidarité Sida Afrique consolide ainsi son action
auprès des associations communautaires et s’assure
ainsi qu’à tous les niveaux, et notamment au plus près
des besoins des malades, le combat pour l’accès aux
traitements continue.
ne doit pas
faiblir
La campagne internationale “Re-mind the gap”, lancée
le 12 mai 2009 par plus de quatre-vingt associations,
dont Solidarité Sida, a pour but d’interpeller les pouvoirs publics sur cet état de fait. Il s’agit de la première
campagne de mobilisation de cette ampleur réunissant
des associations des 5 continents. C’est un signal fort
adressé aux bailleurs internationaux pour défendre le
premier outil de financement multilatéral ayant démontré,
après 9 années d’existence, une telle efficacité.
48% des malades ayant urgemment besoin d’un traitement
y ont effectivement accès en Afrique australe et orientale,
contre 30% en Afrique centrale et occidentale.
p.6
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
TEMOINS DIRECTS
Retour de mission
au Cameroun par Hélène Roger,
Responsable des Programmes internationaux
de Solidarité Sida
Sur les 540 000 personnes vivant avec le VIH au Cameroun,
180 000 ont un état de santé qui nécessite une mise
sous ARV de façon urgente ; seules 70 000 d’entre elles
ont effectivement accès à ces traitements, pourtant indispensables à leur survie. Si ce chiffre paraît peu élevé, il
s’inscrit pourtant dans la moyenne mondiale : 42% des
personnes vivant avec le VIH (PVVIH*) ayant besoin d’un
traitement ARV y ont effectivement accès en 2009.
L’inquiétude est d’autant plus vive que la quasi totalité
des personnes sous ARV au Cameroun pourraient ne
plus accéder aux traitements demain. En effet, le gouvernement camerounais déclarait en 2007 la gratuité des
ARV dans tout le pays, appuyé notamment par le Fonds
Mondial. Hélas à ce jour, les dernières propositions du
Cameroun ont été rejetées dans le cadre des rounds 8
et 9 du Fonds Mondial, ce qui rend incertain la continuité des financements du programme national de lutte
contre le sida.
Si le non-respect de la contribution financière due par
l’Etat camerounais explique en partie ces décisions, la
situation du Cameroun fait écho au ralentissement plus
global du financement international de la lutte contre
le sida dans les pays du Sud par les pays du Nord. Le
Fonds Mondial estime aujourd’hui qu’il lui manque 5
milliards d’euros pour pouvoir mener à terme tous les
projets d’ici à fin 2010.
Il ne restait donc, fin novembre 2009, qu’un mois de
financement pour les ARV au Cameroun, et l’on ignore
comment les PVVIH pourront continuer leurs traitements
en 2010. C’est la raison pour laquelle le Fonds Solidarité
Sida Afrique accompagnera encore cette année 5 associations camerounaises dans leur rôle de soutien aux
communautés face à ce contexte de crise.
Si les ARV sont gratuits, le prix des bilans de suivi effectués
dans les centres médicaux agréés reste trop élevé.
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.7
agir
Priorité aux plus
démunis
Des parcours de vie fragilisés
Le VIH touche toutes les composantes de la société
africaine, mais il handicape plus lourdement certaines
catégories de personnes. La profession, la situation
familiale, l’orientation sexuelle et la persistance de
traditions sont des facteurs reconnus de vulnérabilité
face à la pandémie.
Les femmes, les orphelins, les travailleurs du sexe ou
encore les transporteurs routiers sont des populations
fragilisées dans leur quotidien, voire exposées à un
risque accru de transmission du VIH. La mise en place de
programmes ciblés comme la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME*) s’avère indispensable
pour dépasser ces difficultés.
S’ils sont pris en compte dès la grossesse,
les risques de transmission du VIH de la mère à
l’enfant sont considérablement réduits.
Des traitements, et après ?…
La complexité du parcours du patient dans certains pays
ainsi que les contraintes importantes liées au traitement
agissent parfois comme un frein à l’accès aux soins. Sans
une médiation active au sein des communautés, les
personnes vivant avec le VIH se découragent et finissent
par abandonner leur thérapie.
Le coût de la prise en charge est un obstacle important
pour des malades qui peinent à payer leurs traitements
et les examens de suivi qui y sont associés. En outre, la
stigmatisation dont ils sont victimes en milieu hospitalier
reste vivace et les fragilise. Le rôle d’accompagnement
des associations est alors primordial pour les aider à
prendre en main leur thérapie et les à-côtés du traitement : observance*, nutrition, stabilité psychologique,
activité professionnelle, suivi de la scolarité…
Les ateliers d’éducation nutritionnelle sont
déterminants pour l’efficacité d’un traitement.
p.8
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
agir
en Côte d’Ivoire
avec l’association N’Zrama
Située à Bouaké dans la partie nord de la Côte d’Ivoire,
longtemps sous commandement de l’armée rebelle,
N’zrama a été créée en 2000 sur l’impulsion de jeunes
infectés ou affectés* par la maladie qui ont décidé de
s’unir pour apporter des solutions spécifiques à la question des orphelins et enfants vulnérables*.
Redonner espoir aux enfants
dans une région sinistrée
À Bouaké, seconde ville de Côte d’Ivoire, la prévalence*
au VIH dépasse la moyenne nationale pour atteindre
4,8% de la population locale, soit l’un des taux les plus
élevés d’Afrique occidentale.
Il est reconnu que la situation est plus difficile à gérer
chez les enfants et adolescents infectés que chez les
adultes. 90% des enfants vivant avec le VIH ont contracté
le VIH lors de la grossesse, de l’accouchement ou de
l’allaitement. La discrimination et la stigmatisation autour
de la maladie conduisent ces enfant à un repli sur soi.
La prise de médicaments quasi quotidienne, la fragilité
qui les caractérise, et le manque de contact formel et
d’échanges avec d’autres enfants ou adolescents vivant
la même situation qu’eux, les poussent à penser qu’ils
sont des individus à part.
De plus, la tendance à la paupérisation des familles,
accentuée par près de sept ans de crise politico-militaire,
n’offre pas aux populations le cadre nécessaire à une
alimentation saine et équilibrée, un véritable épanouissement, ou encore une hygiène corporelle adéquate. Les
conséquences sont immédiatement visibles sur la santé
de ces jeunes, mais aussi sur leur rendement scolaire et
leur capacité à s’insérer dans une vie professionnelle.
Le projet
L’activité première de N’Zrama consiste en un suivi psychosocial effectué prioritairement au cours de visites à
domicile, car les membres fondateurs sont convaincus
que le soutien est facilité lorsqu’il est effectué dans le
milieu de vie des bénéficiaires. Par ailleurs, l’échange
entre jeunes bénéficiaires est favorisé par la tenue de
repas communautaires, l’organisation d’événements
ponctuels fédérateurs et des sorties récréatives. La
distribution régulière de kits alimentaires et d’hygiène
permet de compléter cette prise en charge.
N’Zrama est une association animée pour et par des
jeunes, plus à même de comprendre les problématiques
de ses bénéficiaires, mais elle n’omet pas d’inclure les
parents dans les entretiens (à domicile ou en milieu
hospitalier) notamment pour promouvoir l’enjeu d‘une
bonne observance aux traitements, dans lequel ils jouent
un rôle déterminant.
18 865 € Montant du financement : Estimation
INDICATEURS
Comparatif
France
Population (en millions)
19
60,496
Espérance de vie
à la naissance
53 ans
79 ans
Prévalence (en %)
3,9
[3,2 – 4,5]
0,4
Nombre de PVVIH
480 000
[400 000 – 550 000]
130 000
Nombre de décès
pour l’année
38 000
[33 000 – 43 000]
1500
Taux de couverture
antirétroviraux
28
[23 – 35]
/
ÉPIDÉMIOLOGIE
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.9
agir
Maintenir l’aide face
à l’urgence
Ne pas rompre la chaîne
de solidarité
Des ruptures d’approvisionnement en traitements aux
récentes inondations au Burkina Faso, des éléments
extérieurs peuvent entraver le travail des associations
et la bonne mise en œuvre des projets. L’opportunité
d’un appui supplémentaire ponctuel et plafonné financièrement est offerte aux partenaires pour pallier des
situations délicates et imprévues. L’achat de vivres, de
médicaments ou de matériel font partie des sollicitations
que les associations font remonter dans ce cadre.
Gérer les conséquences des
conflits
Au sortir de crises politiques et militaires comme en
République Démocratique du Congo ou en Côte d’Ivoire,
les populations locales font face à la pénurie d’infrastructures sanitaires et à l’absence du personnel médical
qui a fui durant les conflits. Avec le soutien du Fonds
Solidarité Sida Afrique, les associations communautaires
sont souvent les seules à poser la première pierre à la
reconstruction d’un système sanitaire viable. Ainsi elles
prennent les malades à leur charge en attendant le retour
des pouvoirs publics dans des régions décimées.
Compenser l’inflation sur
les denrées
Ces dernières années ont été marquées par une forte
augmentation du prix des aliments, comme on l’a vu fin
2007 au Kenya. Dans certaines zones, le cours du riz a
triplé alors même que cet aliment de base, largement
consommé par les populations, est disponible en quantité.
L’impact vital d’une bonne alimentation sur les traitements
ARV impose aux associations de soutenir les malades en
leur apportant, ponctuellement, un soutien alimentaire
accru ou en leur donnant les moyens de subvenir aux
besoins primaires, le temps d’une crise.
p.10
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
Les conflits armés fragilisent les populations et
les poussent à abandonner leurs lieux de vie.
agir
en
du
République Démocratique
Congo
avec l’association SOS Sida
SOS Sida offre une prestation complète d’accompagnement
des malades à différents niveaux : médical, psychologique
et social. Le centre d’accueil permet par exemple d’offrir
un hébergement aux malades en instance de débuter un
traitement antirétroviral et de leur proposer un séjour
d’accompagnement thérapeutique sur place, avec un
soutien alimentaire.
Pour tenter de remettre sur pied une population traumatisée, des activités de réinsertion et de rétablissement
psychologique sont prévues : ateliers d’apprentissage,
activités d’autosupport ou récréatives, mise en place
d’activités génératrices de revenus.
Rétablir l’accès aux soins
pour les malades isolés
La République Démocratique du Congo a été, depuis les
années 90, le théâtre d’atrocités principalement commises dans la région du Kivu, à l’Est du pays. Cette zone a
accueilli en 1994 plus d’un million de réfugiés rwandais,
ainsi que des miliciens, anciens militaires du Rwanda et
seigneurs de guerre qui depuis sont restés sur place pour
piloter leurs exactions : crimes arbitraires, viols massifs,
destruction des infrastructures de base… Les déplacements de population, la fuite du personnel médical et
la paupérisation des habitants de la région ont mené,
entre autres, à une situation sanitaire catastrophique :
résurgence de maladies supposées éradiquées, explosion
d’épidémies comme le choléra ou le sida...
La prévalence nationale au VIH atteint plus de 4% en
moyenne. Le Sud-Kivu est particulièrement concerné par
cette situation mais déplore qu’à peine 10% des personnes ayant besoin d’un traitement ARV y ont effectivement
accès. Le déséquilibre de l’accessibilité aux ARV réside
principalement entre milieu urbain et rural. Le manque de
structures de prise en charge dédiées aux PVVIH accentue
les inégalités et dans certaines régions, les patients sont
contraints de faire 300 km, sans route viable, jusqu’au
centre qui leur procurera un traitement.
Le projet
Sur ce constat, SOS Sida a créé sur Bukavu le Centre
Intégré d’Appuis aux Personnes Séropositives (CIAPS)
afin d’offrir une structure de prise en charge et d’accueil
pour les malades démunis qui vivent dans des zones
rurales, sans accès à des soins dédiés aux PVVIH, et
notamment les femmes victimes de violences sexuelles
et les femmes enceintes ou en cours d’allaitement. En
moyenne, les patients sont accueillis durant 3 mois
au CIAPS pour effectuer tous les examens nécessaires,
bénéficier d’une mise sous traitement et des activités
de soutien psychosocial (groupes de parole, soutien
psychologique, suivi scolaire des enfants pris en charge),
et récupérer un état de santé correct. Suite à cela, les
patients sont invités à revenir régulièrement au CIAPS
pour leur suivi médical.
Montant du financement : 20 000 €
Estimation
INDICATEURS
Comparatif
France
Population (en millions)
60,6
60,496
Espérance de vie
à la naissance
47 ans
79 ans
Prévalence (en %)
1,2 – 1,5
0,4
Nombre de PVVIH
400 000 – 500 000
130 000
Nombre de décès
pour l’année
24 000 - 34 000
1500
Taux de couverture
antirétroviraux
15
/
ÉPIDÉMIOLOGIE
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.11
agir
Être complémentaire de
l’action publique locale
L’association Racines (Bénin) fournit des kits
nutritionnels aux malades vivant en zone rurale.
Additionner les efforts
Conscient qu’une réponse efficace à l’épidémie de VIH
dépend en grande partie de la capacité des États à prendre
en main cette question, le Fonds Solidarité Sida Afrique
ne soutient que des initiatives communautaires locales
qui viennent en complément des politiques nationales
et des systèmes de santé publique. Elle n’intervient pas
là où les autorités ont toute compétence pour agir et
concentre son action sur le milieu communautaire.
Impulser une dynamique
de décentralisation
Si la prise en charge s’est peu à peu structurée dans
les capitales, l’accès effectif à la santé reste un défi de
taille à relever en zone rurale. Actuellement, la société
civile est souvent l’unique relais sanitaire pour des PVVIH
précaires qui ne peuvent assumer le coût physique et
financier d’un déplacement et d’une prise en charge dans
une grande ville.
Le counseling pré et post-test* est souvent assuré par les
associations au sein des hôpitaux (association Sunaids,
Cameroun).
p.12
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
Le Fonds a fait le choix de soutenir des projets de décentralisation de l’aide aux malades pour accompagner
la structuration des systèmes de santé par le biais des
associations. Des exemples réussis dans le passé laissent
à penser que l’expertise associative donne un élan réel
à la mise en place de politiques judicieuses dans des
zones démunies de toute infrastructure.
agir
au Sénégal
avec l’association ANBEP
L’Association Nationale pour le Bien-Être des Populations a été créée en 1991 à l’initiative d’une vingtaine
de notables et de jeunes, pour répondre aux besoins
exprimés par les populations sur l’assainissement
des quartiers et l’adduction d’eau. Depuis cette date,
l’association a étendu ses activités à l’éducation (environnement, alphabétisation), à l’enseignement professionnel
(couture, broderie), à la promotion et la valorisation
des femmes à travers des AGR* et à la santé (sida, IST,
santé de la reproduction...). Elle a notamment développé
une stratégie de proximité alliant conférences, débats,
théâtre populaire, projections de films, causeries, formation de relais communautaires...
Elle intervient dans la banlieue de Dakar ainsi qu’en zone
décentralisée sur Matam et Touba et touche près de 15 000
personnes. Enfin, l’ANBEP a également pour objectif de
lutter contre la discrimination et la stigmatisation des
PVVIH, notamment par le plaidoyer auprès des décideurs
politiques pour l’application des textes de loi.
Rompre l’isolement
des malades dans
la région de Matam
Matam se situe à 700km au nord-est de Dakar, dans une
région où la densité de population s’élève à 11 habitants au km2. Malgré l’implantation d’un certain nombre
de structures de santé publique, cette région compte
1 médecin pour 70 000 habitants. Devant une telle pénurie,
le paludisme et la bilharzioze se développent rapidement,
et la prévalence au VIH connaît une certaine recrudescence avec le retour des populations émigrées d’Afrique
Centrale, souvent issues de cette région.
Les femmes sont particulièrement concernées par
cette intensification de l’épidémie et ses conséquences.
Vulnérables sur un plan économique, les femmes seules
s’exposent plus au virus car elles sont parfois amenées
à se prostituer pour subvenir à leurs besoins. Souvent
analphabètes et précaires, elles ne sont pas à même
d’assurer leur prise en charge et celle de leurs enfants,
et préfèrent cacher leur statut sérologique pour ne pas
être rejetées des communautés. Elles perpétuent alors
des comportements à risque, tant par rapport au VIH
qu’à d’autres IST* et restent en dehors de tout système
de prévention (notamment en ce qui concerne la transmission de la mère à l’enfant).
Le projet
Le projet proposé par ANBEP propose une prise en charge
complète et ciblée sur 40 femmes du département de
Kanel, dans la région de Matam. Ces femmes ont entre
20 et 55 ans, et sont pour la plupart veuves et particulièrement fragilisées par le VIH.
L’accompagnement d’ANBEP se situe tant sur le plan
médical que psychosocial. Il vise à garantir une bonne
observance aux traitements mais aussi à amener ces
femmes infectées à accepter leur statut sérologique* et
à adopter un comportement prudent avec leurs éventuels
partenaires ou en cas de grossesse. Ce cheminement est
encouragé par la participation à des groupes de paroles,
des entretiens individuels ou lors de visites au domicile
des bénéficiaires. Un appui nutritionnel est alloué aux
femmes les plus indigentes et du lait artificiel est fourni
après l’accouchement. Enfin ANBEP assure des formations
pour permettre à ces femmes de monter une future AGR
et de pouvoir construire leur autonomie financière. Un
travail de plaidoyer auprès des leaders communautaires
vise à boucler ce dispositif en sensibilisant ces derniers
à la stigmatisation persistante subies par ces femmes
séropositives.
Montant du financement : 19 000 €
Estimation
INDICATEURS
Comparatif
France
Population (en millions)
12
60,496
Espérance de vie
à la naissance
59 ans
79 ans
Prévalence (en %)
1
[0,7 – 1,4]
0,4
Nombre de PVVIH
67 000
[47 000 – 96 000]
130 000
Nombre de décès
pour l’année
1 800
[1 200 – 2 600]
1500
Taux de couverture
antirétroviraux
58
[42 – 72]
/
ÉPIDÉMIOLOGIE
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.13
agir
Les projets soutenus
PAYS
BENIN
BURKINA FASO
CAMEROUN
CÔTE D’IVOIRE
p.14
ASSOCIATION
NOM DU PROJET
Ceradis (Cotonou)
Prise en charge et mobilisation sociale autour des
PVVIH* à Ouidah et Kpomassé
20 000 €
Racines (Cotonou et
Savalou)
Promotion du dépistage et prise en charge globale des PVVIH
et de leurs familles
25 000 €
AAS - Association
African Solidarité
(Ouagadougou)
Programme d’achat de médicaments pour les militants
associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements)
1 733 €
ADS - Dounia
Solidarité
(Ouagadougou)
Prévention secondaire et appui à l’observance*
thérapeutique des PVVIH dans l’arrondissement de
Boulmiougou
13 000 €
Renforcement des activités de prise en charge médicale
et psychosociale des PVVIH à Tanghin-Dassouri
14 124 €
Prise en charge médicale des OEV*
11 388 €
Programme d’achat de médicaments pour les militants
associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements)
3 594 €
REVS +
(Ouagadougou)
Programme d’achat de médicaments pour les militants
associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements)
7 278 €
URBLS - Union de
Routiers Burkinabé de
Lutte contre le Sida
(Bobo Dioulasso)
Améliorer la prise en charge des routiers touchés par le
VIH et de leurs familles
15 000 €
Alternatives
Cameroun (Douala)
Prise en charge psychosociale pour l’épanouissement
des HSH* suivis au Centre Access
10 718 €
New Way + (Douala)
Prise en charge psychosociale des patients de l’Hôpital
de la Garnison Militaire et soutien aux OEV
10 250 €
Sunaids (Douala)
Amélioration qualitative du
counseling* en milieu hospitalier
20 000 €
SWAA Littoral (Douala)
Prise en charge globale des PVVIH au centre Son Ninka
17 000 €
AFASO - Association
des Femmes Actives et
Solidaires (Yaoundé)
Renforcement de l’accompagnement psychosocial des
PVVIH
12 500 €
Centre SAS (Korhogo)
Renforcement du soutien psychosocial des PVVIH
23 090 €
EDEN Lumière Action
Korhogo
Prise en charge communautaire des PVVIH dans la
Région des Savanes
16 000 €
N’zrama (Bouaké)
Prise en charge des enfants et des adolescents infectés
18 865 €
Renaissance
Santé Bouaké
(Yamoussoukro)
Maison d’accueil pour les PVVIH issues des zones
rurales
15 000 €
Solidarité Plus
(Abidjan)
Prise en charge globale des populations vulnérables
touchées par le VIH à Anyama
11 000 €
ALAVI (Ouagadougou
et Tanghin-Dassouri)
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
FINANCEMENT
PAYS
ASSOCIATION
NOM DU PROJET
GUINEE
FMG - Fraternité
Médicale Guinée
(Conakry)
Renforcement des activités de prise en charge médicale
et psychosociale des IST en Basse et Moyenne Guinée
15 000 €
PDI - Participatory
Development
Initiatives (Nairobi)
Amélioration des conditions de vie pour les femmes et
les enfants vivant dans les bidonvilles de Nairobi
10 000 €
WOFAK - Women
Fighting Against Aids
in Kenya (Nairobi)
Garantir l’accès et une bonne observance aux
traitements pour les femmes et enfants des bidonvilles
de Korogocho
30 000 €
MADAGASCAR
SISAL - Sambatra Izay
Salama (Antananarivo)
Foyer de vie «Sambonaia» pour les personnes infectées
et affectées* par le VIH
15 000 €
MALI
Kénédougou Solidarité
(Sikasso)
Centre de prise en charge des PVVIH
25 296 €
MAURICE
PILS - Prévention
Information et Lutte
contre le Sida (Port
Louis)
Renforcement de capacités de la structure (programme
Autonomisation)
10 000 €
NIGER
MVS - Mieux Vivre
avec le Sida (Niamey)
Accompagnement psychosocial des personnes infectées
et/ou affectées par le VIH
25 000 €
NIGERIA
CRH - Center for the
Right to Health (Abuja)
Clinique mobile pour l’accès aux soins de santé
primaire des populations des bidonvilles
20 000 €
RDC
SOS SIDA (Bukavu)
Centre Intégré d’Appui aux Personnes Séropositives
(CIAPS) pour accueillir les malades vivant en zone
isolée
20 000 €
RWANDA
AJSCS - Association
des Jeunes Scolarisés
Contre le Sida
(Musanze)
Accompagnement psychosocial des orphelins du sida
et des jeunes séropositifs scolarisés de la province du
Nord
15 000 €
BOKK YAKAAR (Fatick)
Appui aux PVVIH vivant en zone décentralisée
6 250 €
ANBEP - Association
Nationale pour
le Bien-être des
Populations (Kanel)
Prise en charge globale des femmes séropositives en
situation de grande précarité
19 000 €
AMC - Aide Médicale
et Charité (Lomé et
Kpalimé)
Accompagnement des PVVIH pris en charge dans
les Centres d’Information et de Soins de Santé
Ambulatoires
18 725 €
ASPROFEM (Lomé)
Prise en charge nutritionnelle et médicale des femmes
infectées et de leurs familles
4 000 €
Amélioration de l’accès aux traitements et prise en
charge des PVVIH à Lomé, Sokodé et Aného
32 169 €
Programme d’achat de médicaments pour les militants
associatifs et leurs familles (Solidarité Traitements)
10 548 €
KENYA
SÉNÉGAL
TOGO
EVT - Espoir Vie Togo
(Lomé, Sokodé et
Aného)
FINANCEMENT
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.15
agir
Valoriser et promouvoir
les acteurs et les partenaires
Donner la parole au terrain
avec le festival Solidays
Solidays offre une visibilité forte à la lutte contre le sida
et transmet une image dynamique du combat contre
la maladie. L’événement phare de Solidarité Sida accueille ainsi 30 partenaires associatifs étrangers dont
le travail de terrain est soutenu par le Fonds Solidarité
Sida Afrique. Durant 15 jours en amont du festival, les
associations invitées participent à des ateliers d’échange
d’expérience organisés par le pôle des Programmes
internationaux. Ils sont également conviés à des rencontres institutionnelles (Ministère des Affaires Etrangères,
Mairie de Paris, Hôpital Georges Pompidou…).
Qu’elles soient parrainées par un artiste lors d’une prise
de parole sur scène, ou qu’elles affirment fièrement leur
engagement lors de l’Hommage aux associations devant
le public de la grande scène, le rayonnement du festival rejaillit sur les associations partenaires. Le Forum,
espace dédié aux débats, proposait pour la seconde
année consécutive une rencontre avec les militants du
sud. Cet échange a permis au public de mieux comprendre, à travers les témoignages des intervenants,
le quotidien de la lutte contre le sida en Afrique et les
réalités du terrain.
L’hommage aux associations sur la
grande scène de Solidays
S’engager autrement
La solidarité s’affiche en 2009 avec le lancement par La
Banque Postale d’une carte visa à l’effigie de Solidarité
Sida, au profit du Fonds et des actions d’aide aux malades
en Afrique. Cette carte permet au client, en plus de sa
cotisation annuelle, de verser 2 € à l’association.
ive
Une initiat
aiderdonner
p.16
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
La solidarité en chantant ! En partenariat avec Aiderdonner,
le Fonds Solidarité Sida Afrique a lancé en avril 2009 Mon
défi Live contre le sida. Cette campagne dynamique à
destination des groupes de musique amateurs leur proposait de se mobiliser contre le sida en collectant des dons
sur une page web personnalisée. Cerise sur le gâteau :
3 d’entre eux sont montés sur scène à Solidays et ainsi
pu se faire connaître. Cette opération a permis de réunir
près de 9 000 € qui ont été alloués directement à l’appel
à projets annuel du Fonds.
LEXIQUE
CNLS / Comité (ou Conseil) National de
Lutte contre le Sida
Ce Comité est une structure étatique qui met en place un cadre stratégique de lutte contre le Sida dans un pays, sur une
période donnée, et dont l’ensemble du monde communautaire
et des structures publiques bénéficient.
A
Counseling pré- et post-test
Affectée (personne)
Les personnes affectées sont les personnes dont un proche au
moins est infecté par le VIH et qui subissent donc les conséquences de la maladie. De plus en plus de projets prennent
en compte ce public et mettent en œuvre des activités à leur
égard (dont des AGR).
Animées par un conseiller, ce sont des séances qui permettent aux
personnes d’évaluer les risques auxquels elles se sont exposées
et de dispenser des informations de base sur le VIH/SIDA. Les
conseillers s’assurent également que les patients sont en mesure
de comprendre le résultat d’un test de dépistage, les assistent
lors de l’annonce du résultat et le cas échéant les renseignent
sur les services de soutien aux malades existants.
F
AGR / Activités Génératrices de Revenus
Ce sont généralement des activités de petit commerce, gérées
par des personnes infectées ou affectées, qui leur garantissent
un revenu (complémentaires ou principaux). Ces activités sont
mises en oeuvre par l’association, et peuvent être individuelles
ou collectives. Dans ce dernier cas, les bénéfices sont reversés
à l’association et lui permettent de financer des activités ou
de l’achat de médicaments.
ARV / Antirétroviraux
Médicaments dont le but est de bloquer la modification
du VIH dans l’organisme. Ils permettent de prolonger
la vie des malades mais ils ne guérissent pas du sida. Les traitements ARV sont très contraignants : prises journalières
et à heure fixe; possibilité d’effets secondaires lourds (nausées,
vomissement, lipodystrophies…). Ces médicaments sont pris à
vie. Ils peuvent entraîner le développement de résistances si le
traitement est mal pris ou s’il est pris depuis trop longtemps.
Dans ce dernier cas, il est alors nécessaire d’en changer pour
des traitements souvent plus chers et peu disponibles dans
les pays en développement.
Autosupport
Les personnes concernées par un même vécu, les mêmes
difficultés se réunissent pour échanger sur leurs expériences
et se soutenir mutuellement. Cela peut prendre la forme de
groupes de parole, de réunions thématiques ou de rencontres,
et de conseils individuels.
C
CCC / Communication pour le Changement
de Comportement
Ce sont des activités de communication essentiellement liées
à la prévention. Elles délivrent un message devant conduire
à une modification du comportement au quotidien (santé
sexuelle…).
CDV / Centre de Dépistage Volontaire
Ces centres peuvent être associatifs ou publics. Le dépistage est
généralement accompagné de séances de conseil pré- et posttest, effectuées par des conseillers spécialisés, pour préparer
la personne au test et lui annoncer le résultat.
p.18
Fonds Solidarité Sida Afrique
Rapport d’activité 2009
File active
Ensemble des patients vus au moins une fois pendant la période
de référence par un ou plusieurs membres des équipes soignantes,
quels que soient le nombre et la durée des prises en charge.
Selon les activités de la structure, ces bénéficiaires peuvent
être des personnes infectées ou affectées par le VIH.
Fonds Mondial de lutte contre le Sida,
le Paludisme et la Tuberculose
Fonds basé à Genève qui reçoit les financements des Etats
occidentaux pour ces trois pandémies. Il soutient, dans les
pays en développement des projets d’accès aux soins (achat
ARV, traitements des infections opportunistes), de dépistage…
Aujourd’hui 136 pays sont bénéficiaires du Fonds Mondial.
H
HSH / Hommes ayant des rapports
Sexuels avec des Hommes (aussi MSM)
Cette expression décrit un comportement, plus qu’un groupe de
personnes spécifique. Elle se réfère à des hommes qui se considèrent
comme gay, bisexuel, ou transgenre, comme à des hétérosexuels.
I
IEC / Information Education Communication
Les activités d’IEC comprennent la sensibilisation auprès de
publics vulnérables (population rurale, étudiants, travailleuses
du sexe…) à l’aide de séances éducatives, ainsi que la création
d’outils de communication sur le VIH destinés au grand public
(brochures, magazines, films…)
IO / Infections Opportunistes
Ensemble de maladies (tuberculose, toxoplasmose…) pouvant apparaître chez les personnes dont le système immunitaire est quasiinexistant. Leur apparition signifie l’entrée dans le stade sida.
IST / Infections Sexuellement Transmissibles
Nouvelle appellation des MST. Ces infections (syphilis, infections
génitales à chlamydia et à mycoplasmes, certains herpès…)
facilitent la contamination par le VIH.
O
PTME / Prévention de la Transmission
de la Mère à l’Enfant
Protocole médical permettant de réduire les risques de transmission du VIH entre la mère et son enfant. Les mères sous
protocole PTME sont mises sous traitement antirétroviral durant
la grossesse puis lors de l’allaitement. Dans ce cadre, elles
bénéficient d’un accompagnement médical et psychosocial
complet et éventuellement d’un apport de lait artificiel.
Prévalence / Séroprévalence
Observance
L’observance thérapeutique correspond au strict respect des
prescriptions et des recommandations faites par le médecin
prescripteur tout au long d’un traitement. Elle est la clef du
succès de la prise en charge thérapeutique. L’observance au
traitement prend aussi en compte l’environnement global du
malade, à savoir ses conditions de vie, ses habitudes alimentaires ou son contexte familial, sa situation psychologique
(acceptation de son statut, etc…).
Nombre de personnes atteintes par une maladie donnée dans
une population déterminée, depuis le début du comptage, sans
distinction entre les nouveaux et les anciens cas, à une période
ou à un moment donné. Dans l’infection à VIH/sida, on utilise le
terme séroprévalence. Il s’agit du taux de personnes porteuses
du VIH/sida par rapport à l’ensemble de la population.
S
OEV / Orphelins et enfants vulnérables
Orphelins d’un ou des deux parents décédés du sida. Enfants
de parents malades.
P
Pair éducateur
Personne proche du public ciblé qui mène une activité
d’éducation ou de sensibilisation: jeunes, personne affectée
ou infectée…
PAM / Programme Alimentaire Mondial
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est l’organisme
d’aide alimentaire de l’ONU. Il fournit principalement de la
nourriture aux personnes souffrant de la faim dans des zones
d’urgence ou de post-crise. En moyenne, chaque année, le
PAM nourrit 90 millions de personnes dans 80 pays, dont 58
millions d’enfants.
Soins de santé primaire
Ce sont des soins de santé essentiels qui constituent le premier
élément d’un processus continu de protection sanitaire. Ils
comprennent au minimum la promotion de bonnes conditions
alimentaires et nutritionnelles, un approvisionnement suffisant
en eau saine et des mesures d’assainissement de base, la
protection maternelle et infantile y compris la planification
familiale, la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales, le
traitement des maladies et lésions courantes et la fourniture
de médicaments essentiels.
Statut sérologique
Dans le cas du VIH/sida, il s’agit d’établir si une personne est
porteuse ou non du virus. Cela consiste en une analyse de
sang (test de dépistage), qui permet de mettre en évidence des
indices de présence du virus dans l’organisme. Une « sérologie
positive » (ou séropositivité) signifie que la personne est porteuse du virus. Les personnes qui ne connaissent pas leur statut
sérologique sont souvent appelées « séro-ignorantes ».
Perdus de vue
Malades qui ne se présentent plus aux rendez-vous de suivi
médical et psychosocial et qui ont très probablement mis fin à
leur traitement. Les raisons de ces interruptions sont diverses
(décès, découragement face à la complexité des posologies
et de l’observance, peur que la séropositivité soit découverte
par l’entourage…) et difficiles à analyser pour les associations
sans la mise en place d’une activité dédiée.
PVVIH
Personne vivant avec le VIH
Plateforme ELSA / Ensemble Luttons
contre le Sida en Afrique
Créée en 2002 sur l’initiative de plusieurs associations françaises
de lutte contre le sida, la plateforme ELSA réunit aujourd’hui
AIDES, Sidaction, Sida Info Services, Solidarité Sida et le
Mouvement Français pour le Planning Familial, et permet de
coordonner et de développer le soutien à leurs 80 associations
partenaires présentes dans 20 pays d’Afrique.
V
VAD (ou SAD) / Visite (ou soins) à domicile
Les VAD permettent d’offrir des soins de proximité pour les
patients alités ou ayant des difficultés à se déplacer pour des
raisons médicales, financières ou sociales. Elles sont réalisées
par un pair ou un conseiller psychosocial, ou par du personnel
médical (médecin ou infirmier) qui se rend au domicile des
patients afin de leur apporter un soutien moral et matériel (kits
alimentaires, kits d’hygiène…) et des soins médicaux.
VAH / Visite à l’hôpital
Les VAH sont organisées par les associations afin
de suivre correctement les malades alités et de leur
offrir des soins, ainsi qu’un soutien moral et matériel si
nécessaire (paiement des ordonnances, distribution d’un de
kits d’hygiène, kits alimentaires...).
Rapport d’activité 2009 Fonds Solidarité Sida Afrique
p.19
Solidarité Sida est une association qui regroupe 3 000 jeunes à travers la France. Fondée sur
l’envie d’agir et le refus de la fatalité, elle a pour vocation d’aider les malades, de prévenir les jeunes
face aux risques du VIH et de défendre le principe d’un accès universel aux traitements.