Les Echos 2014-3

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Les Echos 2014-3
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• P 402014 • Trimestriel • Nos 3-4 • juillet – décembre 2014 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •
Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page1
Echos
de la Compagnie de Jésus
Province Belge méridionale et du Luxembourg
Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page2
Echos
• N os 3 - 4 • J U I L L E T – D É C E M B R E 2 0 1 4 •
Sommaire
Edito
Échos de l’été, Pierre Hupez, s.j.
p. 1
Belgique méridionale & Luxembourg
90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j.
p. 2
Nos défunts
p. 5
Communication du Père Général, Robert Myle, s.j.
p. 10
Famille ignatienne, Yves Charlier (Erpent)
p. 12
Initiatives & Evénements
Un été « jeunes », érèse Davio et Eric Vollen, s.j.
p. 13
Les Ardents de Saint-Michel, Épervier (Bernard Pottier, s.j.)
p. 15
Vie & Partenariat
50 ans de pèlerinage à Lourdes,
Charles Delhez, s.j.et Jean-Jacques Durié
p. 18
Jijé, auteur de BD, a 100 ans, Jean-François Meurs, s.d.b.
p. 21
Les Editions jésuites à Namur, Jean Hanotte
p. 24
La Compagnie en Europe et dans le Monde
Diacres de spiritualité ignatienne, Paul Bosse-Platière
p. 26
Nota bene
Le billet d’humeur
Tommy Scholtes, s.j.
p. 32
Editorial
Échos de l’été
L
a convocation par le Père Général, Adolfo Nicolás, de la 36e
Congrégation Générale pour la fin de 2016 orientera la vie de
la Compagnie des prochains mois. Le 20 mai dernier, le P. Nicolás
écrivait : « Plusieurs années se sont écoulées depuis mon élection à
la charge de Supérieur Général de la Compagnie et j’ai récemment
atteint l’âge de 78 ans. Après avoir réfléchi sur les années qui viennent,
je suis arrivé à la conviction personnelle qu’il me faut préparer les
étapes conduisant à présenter ma démission à la Congrégation Générale ».
Dans le cadre du bicentenaire du rétablissement de la Compagnie
en 1814, les Provinciaux de France et de Belgique méridionale-Luxembourg ont rassemblé, autour du Père Général, plus de 400 participants :
jésuites et laïcs avec lesquels ils sont en collaboration. Venus de Belgique, France, Luxembourg, de l’océan indien et d’ailleurs, tous se
sont retrouvés durant le week-end du 15 août au collège Saint-Michel.
Ce rassemblement dénommé « Quid Agendum » avait pour thème :
« L’Évangile en Europe dans les dix ans : quelle voie jésuite ? Servir
ensemble en bonne compagnie ! » Outre la réflexion commune, la
cordialité et le partage de leurs expériences, les participants ont eu
l’occasion de célébrer Celui qui rassemble et envoie.
Cette année, les Équipes Saint-Michel se rendaient pour la 50e
fois en pèlerinage à Lourdes : temps consacré au service, à l’approfondissement spirituel et à la fête.
Autres jubilés, le centième anniversaire de la naissance de l’auteur
de bandes dessinées Jijé (Joseph Gillain) et celui des 30 ans du
CRIABD.
Cette actualité témoigne d’une vitalité certaine et encourage la
créativité de toutes et de tous.
Au nom du comité de rédaction, je souhaite à tous les lecteurs
une année 2014–2015 pleine d’initiatives et de découvertes.
Pierre Hupez, s.j.
Editeur responsable des Echos
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Belgique méridionale & Luxembourg
90 jours
dans la Province
Nouvelles des communautés
À la communauté Saint-Pierre Favre
(Bruxelles-Béguinage), le P. Kénel Sénatus
d’Haïti (Province du Canada français) poursuit une thèse de doctorat en droit international. Le P. Benoît Malvaux a rejoint Rome au
mois de septembre pour prendre sa charge de
Procureur général. Le P. Michaël Schöpf termine son mandat comme directeur du JRS
Europe et retourne en Allemagne en décembre prochain. Après avoir offert l’hospitalité pour quelques mois à un jeune proche
de la Compagnie, la communauté a reçu un
novice français de Lyon qui était en expériment à la communauté Saint-Claude La Colombière. Un autre novice a rejoint la communauté de Liège. Cette mission d’accueil,
présente en nos communautés, est une valeur
qu’il vaut la peine de souligner.
A Saint-Michel,
fête des jubilaires en
septembre. Double
fête pour le P. Philippe De Schuyteneer, qui célèbre 60
ans de sacerdoce et
ses 90 ans.
Le P. Ashok Kumar Bodhana d’An dhra Pradesh (Inde)
est attendu au théo- P. Philippe De Schuyteneer
logat Saint-Robert-
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Bellarmin pour
commencer une
maîtrise en théologie à l’Institut d’études théologiques
(IET). Le P. Bernard
Pottier a été nommé
par le pape François
comme membre de
la Commission
théologique inter- P. Bernard Pottier
nationale.
Le P. Jean-Marie
Glorieux rejoint la
communauté
Saint-FrançoisRégis en étant établi plus particulièrement à QuartierGallet (Beauraing)
où il fera équipe
avec Philippe Marbaix. Il continue à P. Jean-Marie Glorieux
collaborer avec le
centre spirituel de La Pairelle pour l’apostolat
des retraites (en particulier des 30 jours) et la
formation aux Exercices. Le P. Marc Godin
lui succède comme économe de la communauté Saint-Bellarmin (Wépion).
Le P. Alban Massie devient membre de la
communauté Saint-Ignace à Ixelles. Le P. Cédric Mapouata est retourné dans sa Province
après ses deux années passées à Lumen Vitae.
Belgique méridionale & Luxembourg
Après son ordination sacerdotale à Brazzaville
en juillet, il s’est rendu au noviciat de Bafoussam (Cameroun) où il est nommé adjoint du
supérieur.
L’Institut international Lumen Vitae poursuit la réflexion sur son avenir et continue
d’explorer la possibilité d’un déménagement
à Namur et d’un adossement à l’université
dans une formule renouvelée. Le dossier, mis
sur pied principalement par le P. Richard Erpicum, président de Lumen Vitae, et M. Dominique Martens successeur du P. Benoît Malvaux comme directeur de l’Institut international, se précise de plus en plus.
La communauté Saint-Claude La Colombière à Woluwe-Saint-Pierre s’est élargie avec
la présence du P. Jacques Denis et du P. Jacques
Patout venant de
Namur, du P. Etienne Amory et du P.
Pierre Heusschen
venant de SaintIgnace (Ixelles) et
du P. Maurice Pilette, de Louvain-laNeuve. Le P. Jacques
Delooz remplace le
P. André Folon,
centenaire, comme P. Pierre Heusschen
caissier de la communauté. Le 17
août, le Père Général est venu saluer
les Pères et les
Frères de la communauté. Ses paroles fraternelles et
chaleureuses ont
mis du baume dans
le cœur de chacun.
Il s’est prêté avec P. Jacques Delooz
beaucoup de simplicité à une séance de photos.
Le 17 septembre, le P. Jean Pirson a fait une très
mauvaise chute dans le parc du collège SaintMichel. Il est maintenant en réadaptation au
centre hospitalier du Bois-de-la-Pierre à Wavre.
Il se remet tout doucement. Le P. Jean-Marie
Schiltz (Wépion) est venu prêcher la retraite
de communauté pendant quatre jours. Ce fut
un très bon moment. Le samedi 8 novembre,
la communauté Saint-Claude La Colombière
fêtera ses vingt ans d’existence. Une journée
porte ouverte à tous : messe à 11 h 00, suivie du
verre de l’amitié et d’un déjeuner. Enfin deux
concerts : clavecin par Mme Bruylants et violon
par le P. Bernard Pottier.
Succédant au P. Emmanuel Servais, le P.
Marc Cortembos est nommé vice-supérieur
de la communauté Notre-Dame de la Strada
(Haine-Saint-Paul), afin que se poursuive, autant que les forces le permettent, une présence
appréciée dans la région.
À Liège Saint-Servais, l’engagement de la
Compagnie dans l’unité Saint-Martin se poursuit avec les Pères André de l’Arbre, ierry
Dobbelstein et Laurent Capart. Un an après
la constitution de la nouvelle équipe, l’évaluation faite par le diocèse est très positive. Même
si le défi d’animer une unité pastorale formée
de cinq paroisses demeure important. Comme
convenu avec les responsables diocésains, ce
service à l’unité Saint-Martin sera évalué régulièrement. Le frère Xavier Evrard a participé
pendant trois jours à une rencontre européenne de frères jésuites à Rome, du 26 au 30 septembre 2014. Trente-quatre frères jésuites participaient à la rencontre, représentant 23 provinces différentes.
Le P. ierry Maniaranbona, de la communauté Saint-Pierre Louvain-la-Neuve,
ayant réussi avec succès une maîtrise en communication, est revenu au Burundi. Il fait sa
régence au collège de Bujumbura. De même,
le P. Philippe Nzoimbengene a rejoint sa pro-
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Belgique méridionale & Luxembourg
vince (Afrique Centrale) comme assistant au
philosophat de Kimwenza, tout en terminant
sa thèse de doctorat en linguistique. Nous aurons donc l’occasion de le revoir de temps en
temps parmi nous.
La communauté
Saint-JeanBerchmans à Namur voit le départ
du P. Etienne de
Ghellinck pour une
année sabbatique
qui le mènera successivement à Paris
pour un recyclage
en théologie, en P. Etienne de Ghellinck
Terre Sainte pour
un temps spirituel et à Lyon dans le cadre de
la communauté du Sappel dont il est la cheville ouvrière ici en
Belgique. La communauté s’est enrichie de la présence
du P. Paul Malvaux
qui assume la charge de ministre. Il
vient renforcer à
mi-temps la présence de la Compagnie dans l’aumônerie des étudiants. P. Paul Malvaux
Il garde ses cours à
l’Institut Gramme avant que des possibilités
ne se dégagent à l’université. Il entretient également des liens avec le Centre spirituel de La
Pairelle, en particulier pour la pastorale des
jeunes. Le P. Pierre Sauvage, qui fut durant
sept ans supérieur de la communauté NotreDame-de-la-Paix, a rejoint la communauté
Saint-Jean-Berchmans. Le P. Michel Hermans
lui succède comme supérieur de la communauté Notre-Dame-de-la-Paix. Le P. Marcel
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Rémon passe également de Saint Jean Berchmans à Notre-Dame de la Paix.
Des évolutions importantes sont en cours
à Namur. Les éditions Fidélité, Lessius et Lumen Vitae se sont regroupées pour former
une nouvelle maison Editions jésuites. La
prise en charge conjointe de cette nouvelle
structure par nos deux provinces de Belgique
Méridionale & Luxembourg et de France est
une opportunité apostolique qui va permettre
d’ouvrir beaucoup plus largement ces éditions
au marché français et de réussir ainsi son pari
de développement et de rayonnement apostolique. L’investissement des deux provinces
en hommes est important. Le P. Pierre Sauvage
a été nommé directeur général de la
nouvelle entité. Le
P. Richard Erpicum
est le président de
l’ASBL dont le P.
Bruno Régent de la
Province de France
est le trésorier. Le P.
Daniel Sonveaux
représente les provinciaux. Le res- P. Richard Erpicum
ponsable administratif est Jean Hanotte qui vient de Fidélité.
Yves Roullière, de Paris, devient collaborateur
éditorial pour la France tout en succédant au
P. Sauvage comme directeur éditorial de Lessius. On ne cite pas ici tous ceux qui, nombreux, jésuites ou laïcs, participent à cette
aventure bien en phase avec la priorité de la
Compagnie pour l’apostolat intellectuel.
Toujours à Namur, une équipe composée
des P. Michel Hermans, Marcel Rémon et Daniel Sonveaux, avait reçu la mission d’explorer
les conditions de possibilité d’un investissement
de la Compagnie dans l’église Saint-Loup. Cette église, tout récemment et magnifiquement
Belgique méridionale & Luxembourg
restaurée, située en centre ville et au cœur d’un
passage piétonnier, cherchait un nouvel avenir
où pouvait se mêler à côté de l’aspect cultuel,
des ouvertures culturelles, artistiques, intellectuelles. Au cours de ces deux années un travail très important et souvent délicat de contacts
et de dialogue a été mené avec les nombreux
partenaires concernés. En particulier de fréquents échanges ont eu lieu avec les autorités
du diocèse. C’est dans ce cadre que le P. Michel
Hermans avait été
nommé, dès le début de la période de
réflexion, curé de la
paroisse Saint-JeanBaptiste, paroisse
liée canoniquement
à l’église Saint-Loup.
Au terme des
conversations, les
autorités diocésaines ont souhaité
P. Michel Hermans
qu’une seule personne cumule la charge de Saint-Jean-Baptiste
et de Saint-Loup Après réflexion et consultation, le Père Provincial a estimé que cette charge
serait trop lourde à assumer. Sur Namur, de
nombreux défis nous attendent avec une détermination toujours plus précise de notre présence à l’université, l’animation pastorale des
étudiants et des professeurs, l’animation de la
chapelle Notre-Dame de la Paix, la réussite de
la nouvelle maison des éditions jésuites, l’arrivée
possible de l’Institut international Lumen Vitae,
la responsabilité du centre spirituel de La Pairelle. Assumer toutes ces missions avec profondeur et une créativité renouvelée requiert
que nous ne dispersions pas nos énergies. Le
P. Michel Hermans devrait donc quitter la responsabilité de la paroisse Saint-Jean-Baptiste
fin octobre. À ce propos, il faut souligner que
les paroissiens ont manifesté leur immense re-
LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX
◆ Le P. Raymond Pilette, s.j. de la communauté
Saint-Claude La Colombière, né le 30 janvier
1925 à Gilly, est décédé le 20 juin 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14 septembre 1942 et a été ordonné
prêtre le 21 novembre 1956.
◆ Le P. Bruno Clarot, s.j. de la communauté SaintClaude La Colombière, né le 13 septembre 1919
à Fiume-Veneto (Italie), est décédé le 30 juin
2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la
Compagnie le 23 septembre 1938 et a été ordonné prêtre le 15 août 1951.
◆ Le P. Réginald Nolf, s.j. de la communauté
Saint-Claude La Colombière, né le 28 septembre 1938 à Courtrai, est décédé le 29 août
2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la
Compagnie le 12 octobre 1958 et a été ordonné
prêtre le 30 juin 1973.
◆ Le P. Pierre Janvier, s.j. de la communauté
Saint-Servais, né le 20 décembre 1923 à Liège,
est décédé le 4 septembre 2014 à Liège. Il est
entré dans la Compagnie le 5 août 1944 et a été
ordonné prêtre le 17 juin 1956.
◆ M. André Pirsoul, décédé le 29 mai 2014, frère
du P. Godefroy Pirsoul.
◆ M. Jean Van den Abbeele, décédé le 8 juin
2014, frère du P. François Van den Abbeele.
◆ M. Lucien Daivier, décédé le 3 juillet 2014,
frère du P. Jean-Claude Daivier.
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Belgique méridionale & Luxembourg
connaissance pour la présence du P. Michel
Hermans mais aussi des nombreux compagnons qui lui ont apporté leur soutien. Ceci dit,
ce n’est pas pour autant que nous souhaitons
nous désintéresser des enjeux pastoraux des
paroisses du centre-ville. Le P. Provincial a
communiqué à Mgr Vancottem que la Compagnie restait disponible, comme elle l’a toujours été, pour apporter une aide là où un besoin se ferait sentir. Saint-Loup demeure un
lieu où nous pourrons continuer à offrir notre
collaboration. D’autres chemins s’ouvriront
peut-être.
À Wépion, la communauté Saint-RobertBellarmin accueille le P. Paul-Noël Dujarier
(Province de France) qui nous vient de Penboc’h pour une année de repos et de découverte
du centre spirituel de La Pairelle.
A Luxembourg,
le 16 octobre, la
communauté du
Christ-Roi a fêté
dignement
les
100 ans du P. Emile
Gales, ancien de la
Province de Calcutta (Inde).
Nouvelles des
jeunes en formation : le P. Quentin P. Emile Gales
Coppieters ’t Wallant passera sa troisième année du
cycle intégré à l’université Comillas de
Madrid. Le P. Albert Evrard entame
sa deuxième année
de maîtrise en théologie au Regis College (Toronto au
Canada). Le P. Be- P. Benoît Willemaers
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noît Willemaers a participé au mois Arrupe
de cet été (temps de préparation au sacerdoce).
Il entre en cinquième et dernière année du premier cycle intégré (Centre Sèvres à Paris). Il a
été appelé à renforcer l’équipe du service de
promotion des vocations.
Enfin, les Editions jésuites, nées le 8 juillet
2014, œuvre commune aux Provinces de France et de Belgique Méridionale et Luxembourg,
ont été baptisées le 25 septembre à Bruxelles
et le 9 octobre à Paris.
Nos défunts depuis juin 2014
Le 20 juin 2014,
le P. Raymond Pilette, de la communauté Saint-Claude
La Colombière, a
rejoint son Seigneur dans la sérénité et la paix. Il est
né à Gilly, le 30 janvier 1925, dans une
famille profondé- P. Raymond Pilette
ment chrétienne
qui a compté trois enfants, dont deux jésuites.
Dès ses années de collège (Charleroi, 1936–
1942), son implication dans des associations
telles que JEC, CVX, patro, forge en lui les
qualités qui seront la marque de son apostolat :
aisance de contact avec les gens de la rue ; prédilection pour les pauvres et les plus démunis.
Jeune jésuite, il entame sa formation en Belgique (1942–1952) et la termine en Inde (1953–
1958). Commencent alors, à Calcutta, trente
années d’une vie apostolique trépidante (1959–
1990) : professeur de collège dans le département de commerce ; vicaire dominical dans
divers postes de mission ; fondateur de l’école
du soir pour jeunes travailleurs (que des étu-
Belgique méridionale & Luxembourg
diants universitaires bénévoles préparent à
l’examen de fin d’études) ; inspirateur du « Service de formation au leadership » destiné aux
étudiants non chrétiens ; directeur du centre
de retraites ; représentant diocésain pour l’œcuménisme ; promoteur de l’Apostolat de la
prière ; socius du Père Provincial… A son retour au pays, de 1991 à 1995, à Verviers, il s’offre
comme interprète, traducteur et accompagnateur des Bangladais demandeurs d’asile.
En 1996, un accident ayant endommagé sa colonne vertébrale, il se retire dans la communauté Saint-Ignace, où sa journée est méticuleusement programmée, la prière s’octroyant
la part du lion… avec des escapades en mobylette dans la belle nature du Bon Dieu, une
étude comparée des langues modernes dérivées de l’indo-européen et de multiples rencontres occasionnelles : dans le parc, en rue,
dans les taxis… Il nous confie : « Ce qui unifie
mes études et mes activités, c’est la promotion
d’une société inter-culturelle, » Et il conclut :
« Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que le Seigneur m’a comblé. » Le Père Raymond est devenu membre de la communauté de La Colombière en 2007. Il y a passé les sept dernières
années de sa vie.
Le 30 juin 2014, le
P. Bruno Clarotdécède en la communauté Saint-Claude
La Colombière. Il
était né le 14 septembre 1919 à Fiume-Veneto, localité
située dans la région
du Frioul-Venétie.
Sa famille émigre en
Meurthe-et-Mosel- P. Bruno Clarot
le. Adolescent, Bruno est ouvrier dans une usine de la région. La
rencontre d’un jésuite belge éveille en lui l’appel
au sacerdoce. L’obstacle des études secondaires
est vite franchi : entré à l’école apostolique de
Verviers, il ne lui faut pas beaucoup de temps
pour être à niveau et poursuivant sur sa lancée,
terminer ses humanités au collège Saint-François-Xavier de Verviers. Il entre au noviciat d’Arlon le 23 septembre 1938. Après le noviciat, le
désir de la mission l’amène à suivre le « juvénat
indien » à La Pairelle. Mais les événements bouleversent ses projets, la guerre empêchant un
départ en Inde, si bien qu’il fait sa régence à t
apostolique de Namur puis au collège SaintStanislas de Mons. Il reçoit l’ordination sacerdotale le 15 août 1951. C’est à Florence qu’il est
envoyé pour le troisième an. Ce qui lui permet
de renouer avec ses origines et de retrouver une
nouvelle familiarité avec la langue de ses ancêtres. Il est ensuite envoyé à Liège jusqu’en
1995. Il enseigne au collège Saint-Servais jusqu’en 1981.Titulaire d’une classe de 4eà l’époque,
il entre de plain-pied dans ce travail de perpétuel
recommencement. Travail obscur dont on ne
voit pas toujours le résultat immédiat, mais travail efficace, même si ce sont d’autres qui récoltent ce que l’on a semé. Ses élèves trouvent en
lui une compétence, une érudition et une bonté
qui, pour être exigeante, n’en était que plus solide. Arrivé à l’âge de la retraite d’enseignant, il
consacre le plus clair de son temps à un ministère auprès des équipes de foyers et des communautés de religieuses. Son érudition est alors
mise au service des recensions pour des revues
comme la Nouvelle revue théologique (NRT)
ou la Revue des études classiques et des services
au Centre de documentation et de recherches
religieuses (CDRR). Il rejoint ensuite la communauté de Godinne et, en 2011, la communauté Notre-Dame-de-la-Paix de Namur où il
continue à rendre les mêmes services. Ces deux
communautés apprécient particulièrement son
sens aigu des questions théologiques contemporaines. Sa santé s’altère doucement au cours
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Belgique méridionale & Luxembourg
des deux dernières années et il rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière en mars
2014.
Le 29 août 2014,
le P. Réginald Nolf,
de la communauté
Saint-Claude La
Colombière, s’en
est allé très paisiblement vers le Seigneur qu’il désirait
rejoindre depuis
plusieurs mois.
Régi entre au noviP. Réginald Nolf
ciat d’Arlon le 12 octobre 1958. Il est le 4e enfant de sa famille qui
en compte cinq. Après les premiers vœux, il
poursuit sa formation religieuse en philosophie pendant deux ans à Eegenhoven. En 1963,
il rejoint Wépion pour suivre les candidatures
en biologie aux Facultés Notre-Dame de la
Paix. Il est ensuite envoyé au collège SaintMichel de Bruxelles pour la régence comme
éducateur et professeur de sciences. Il achève
une licence en zoologie de 1967–1969. Il est
ordonné prêtre le 30 juin 1973 et au terme de
ses études de théologie, il retourne au collège
Saint-Michel. Il y reste jusqu’en 1986. Ses responsabilités l’amènent à être professeur de
sciences, de religion, mais aussi préfet d’éducation et aumônier des scouts. Cette présence
à Saint-Michel connaît une année d’interruption en 1986–1987, période durant laquelle il
va rendre service à la communauté du Luxembourg. De retour au collège, il reprend des
cours de sciences et de religion jusqu’en 1998.
Épris de grands espaces et très généreusement,
il mène une expérience de deux années au Liban où il pensait faire un apostolat en milieu
de plus grande pauvreté. Les conditions politiques ne lui furent pas favorables. De retour
en Belgique, il passe une année à Charleroi au
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
service de l’église et de l’école primaire du collège du Sacré-Cœur, comme animateur pastoral. De retour à Bruxelles en 1999, il se met
au service du centre scolaire Saint-Michel. En
2003, il fait partie de la communauté SaintClaude La Colombière où, par sa compétence
d’homme pratique il accomplit de multiples
services d’adjoint au Père ministre dont une
telle maison a besoin. En 2013, sa santé se dégrade rapidement. La maladie l’empêche de
se déplacer facilement. Avec beaucoup de générosité il continue à travailler pour la NRT.
Correcteur d’épreuves impitoyable, il retranscrit les manuscrits sur son ordinateur.
Le 4 septembre 2014, le P. Pierre Janvier,
de la communauté
Saint-Servais, s’éteignait dans la banlieue de Liège. Né
dans cette ville, la
Cité ardente, le 20
décembre 1923,
deuxième dans une
fratrie de quatre enfants, Pierre Janvier
est entré dans la
Compagnie de Jé- P. Pierre Janvier
sus le 5 août 1944.
Après sa formation philosophique, il enseigne
dans les collèges de Verviers, Mons et
Bruxelles. Ses études de théologie sont encadrées par une double formation d’ingénieur :
d’abord à l’Université de Liège puis à l’Université de Michigan (USA). Dès 1959 il enseigne à l’institut Gramme tant des cours techniques que la langue anglaise. Il y rend de
nombreux autres services : préfecture des
études et gestion de la bibliothèque. Il donne
aussi des cours à l’ICAM (Institut catholique
des arts et métiers) de Lille. Sa carrière complète d’ingénieur-professeur ne l’empêche pas
de rendre des services pastoraux dans la pa-
Belgique méridionale & Luxembourg
roisse Saint-Vincent. À sa pension, en 1988,
il est engagé dans l’aumônerie de l’hôpital de
la Citadelle à Liège. Il est enfin impliqué dans
une paroisse à Wandre et multiplie les célébrations de funérailles à Robermont. Pendant
trente-cinq ans, Pierre a été accueilli dans la
famille de Mme Franck, sa gouvernante : il a
été comme un grand-père et arrière-grandpère « adopté et adoptif ».
Le 15 octobre 2014, à la communauté SaintClaude La Colombière, c’est un compagnon fidèle qui
nous a quittés. Le P.
Jean Hontoy est
originaire d’Anvers,
où il voit le jour le
29 juillet 1925. Il est
l’aîné de deux
sœurs et de deux
frères. Peu de
temps après la fin P. Jean Hontoy
de ses études au
collège Saint-Michel de Bruxelles en 1943, il
s’engage dans l’armée belge. Démobilisé en
1946, il accomplit des études d’ingénieur industriel en chimie. Il entre au noviciat de la
Compagnie de Jésus à Arlon le 20 septembre
1952 et est ordonné prêtre le 6 août 1959.
Il met ses compétences professionnelles au
service des étudiants des Facultés de Namur
où pendant près de trente ans il travaille au
laboratoire de chimie. Travail qu’il apprécie
par-dessus tout : préparation et supervision
des travaux pratiques, ne faisant jamais étalage
de ses connaissances, mais se tenant régulièrement au courant des progrès dans le domaine où il travaille.
Discret sur lui-même, ses réflexions sont
toujours pleines de sagesse et de bon sens. Il
aime rire et faire rire de bon cœur. C’est aussi
un amoureux de la nature. À l’époque, il aime
s’y promener avec ses chiens.
Il quitte Namur pour Bruxelles en 1990 où
il rend de précieux services à la communauté
Saint-Ignace, rue Washington. Il y restera une
douzaine d’années au terme desquelles il rejoindra la communauté Saint-Claude La Colombière en 2002.
Il aidera le ministre par ses talents. Habile
de ses mains, il n’hésite pas à les « salir » dans
des travaux d’entretien, de réparation et de
jardinage. Ses goûts sont simples, il vit sobrement et sa disponibilité fait de lui le fidèle serviteur apprécié et estimé de tous.
Jusqu’au terme de sa vie, il a servi généreusement et discrètement le Seigneur et ses compagnons jésuites. Un service nourri par une
vie spirituelle profonde et fidèle jusqu’en sa
dernière heure.
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
9
Belgique méridionale & Luxembourg
Communication
du Père Général
Au terme de la rencontre ignatienne
« Quid agendum ? »
C
’est dans le contexte du rapprochement
de deux provinces jésuites belge francophone-Luxembourg et française et dans celui, plus large, de la collaboration entre jésuites
et laïcs affiliés à la Compagnie que s’est tenue
la rencontre « Quid agendum ? » des 15-17 août
derniers à Bruxelles, Saint-Michel. Au terme
de ces journées qui bénéficièrent de la présence
du Révérend Père Général Adolfo Nicolas, celui-ci fut invité à s’exprimer sur cette actualité.
Il le fit de manière succincte, centrant sa réflexion sur quelques concepts-clés.
Réalité C’est dans la réalité (historique,
géographique, démographique, etc.) que commence toujours le processus de discernement
ignatien. Tenir compte de la réalité, tel en est
le premier principe. C’est là que Dieu nous rencontre, nous parle et nous guide.
Processus Les entreprises importantes
et profondes demandent toujours qu’on y
consacre du temps. Notre réunion présente
en est une illustration : longue préparation rigoureuse, retraites, prière en commun, échan ges… Il fallait et il faut d’abord se rencontrer.
Considérer l’autre comme une personne, cela
chasse les préjugés.
Créativité Les choses changent et il faut
pouvoir s’adapter. Nos principes ignatiens nous
invitent à la créativité et à la coopération afin
de répondre au défi de situations nouvelles.
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Saint Ignace serait le premier à « changer le système ». Créativité pour penser, comprendre la
mission, stimuler les initiatives, gouverner,
communiquer… dans une Europe et une Eglise
européenne qui accusent bien des faiblesses.
Sagesse Nous sommes invités à nous ouvrir à une sagesse qui nous vient d’au-delà du
dogme exprimé dans le langage traditionnel
habituel. Nous avons besoin d’accueillir la sagesse de l’humanité qui nous vient d’ailleurs.
« Je suis la voie, la vérité et la vie », a dit Jésus
(Jn 14, 6). La tradition chrétienne d’Europe et
d’Amérique du Nord a retenu et développé le
domaine de la vérité. La tradition culturelle et
religieuse asiatique se présente elle-même
comme une voie tandis que l’Afrique a développé une culture de vie et de relations com-
Belgique méridionale & Luxembourg
munautaires. Ces différentes sagesses nous invitent à développer une spiritualité de croissance. Il y a une requête de maturité à laquelle
la vision ignatienne peut largement contribuer.
Bien sûr, nous travaillons dans l’imperfection.
Il n’y a pas de solutions parfaites.
Nouvelle inculturation Nous sommes
invités à vivre positivement dans un milieu désormais interculturel, notamment en Europe.
C’est une nécessité qui rejoint une réalité.
Les pauvres La question des pauvres, qui
est notre « ligne d’horizon », n’est ni secondaire
ni dernière. Elle affecte tout et tous. La société
se doit de permettre à chacun de trouver sa
place et sa dignité. La Compagnie s’est engagée
dans ce sens au nom de la foi.
Sollicité sur les thèmes des rapports entre la
Compagnie, les laïcs associés, notamment les
femmes, l’Eglise et le monde, le Père Général
donne une réponse synthétique à ces questions
qui lui apparaissent toutes liées entre elles. Il
existe dans l’Eglise un changement sur ce point
de la collaboration. La diminution des vocations apparaît à certains comme une tragédie.
Le Père Général ne le pense pas. Pour lui, la
mission doit désormais être pensée de manière
plus large. Tous les chrétiens sont invités à reconnaître une mission commune qui est de
trouver et montrer où Dieu est et travaille. La
sagesse de l’humanité témoigne de la présence
et de l’action de Dieu. On le voit par exemple
dans la vie conjugale et familiale. L’unique Dieu
touche le cœur de toute l’humanité. C’est avec
humilité et simplicité que l’Eglise devrait parler
de Dieu et au nom de Dieu.
Enfin, dans la perspective du rapprochement
des deux provinces et à propos de la collaboration avec les laïcs, le Père Général précise encore trois objectifs : tout d’abord, faire en sorte
que les œuvres existantes soient des communautés apostoliques dynamiques porteuses de
projets. De plus, assurer à ces objectifs communs l’inspiration ignatienne qui les identifie.
Troisièmement, pour arriver à cela et là où le
besoin s’en fait sentir, il ne faut pas hésiter à
proposer à nos collaborateurs un programme
de formation librement choisi et suivi. L’expérience montre le fruit qu’on peut en tirer pour
la création de communautés où la mission est
heureusement partagée.
? Robert Myle, s.j.
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Belgique méridionale & Luxembourg
Famille ignatienne
L
e dimanche 28 septembre, à La Pairelle,
le soleil était aussi généreux que l’auberge espagnole constituée des plats que chacun
a amenés. Ambiance conviviale dès le départ.
Je salue quelques personnes que je connais mais
que je n’ai pas souvent l’occasion de revoir. J’en
salue d’autres que je ne connais pas mais que
je situe directement en lisant l’étiquette qui les
présente. Une sangria nous est servie en apéritif : on discute avec l’un et l’autre durant trois
quarts d’heure. Après avoir répété un chant à
trois voix et quatre gestes, viennent les présentations : qui est qui ? ou plutôt de quel mouvement ? CVX, ESDAC, les collèges, l’université,
MEJ, JRS, Centre Avec, CRIABD…
Le repas permet à celui qui joue le jeu de
faire connaissance ; je m’assieds à une table
où je ne connais qu’une personne : la conversation avec les autres s’engage très vite. Je goûte
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
divers plats préparés avec amour et je me
nourris des paroles des uns et des autres. La
vaisselle rapide et efficace, c’est aussi l’occasion
de discussions et de rencontres jamais banales,
toujours d’une certaine profondeur : on sent
bien que l’on fait partie d’une même famille.
A 14 h 30, c’est du sérieux ; c’est le moment
des infos : un site « famille ignatienne », la page
Facebook…. et le speed dating spirituel : quelle
richesse dans l’échange. Tout est en place maintenant pour l’offrir dans une eucharistie festive.
Merci aux musiciens et choristes pour leur
chant. Merci à l’équipe organisatrice et à tous
ceux qui ont investi de leur temps pour cette
journée. Merci à Celui qui nous réunit.
Prochain rendez-vous : 21 novembre 2015
à Erpent.
? Yves Charlier (Erpent)
Initiatives & Evénements
Un été « jeunes »
au Réseau Jeunesse
I
l y a tant de choses à dire et pourtant, il est
tellement difficile de relater la richesse
de ce qui se vit de l’intérieur. A travers la grande diversité des expériences et des rencontres,
et la profondeur des échanges se vivent des
changements profonds et personnels. On a
bien l’intuition en écoutant les échos des activités de cet été 2014 en Réseau qu’il s’est passé
dans chaque camp ou lieu, quelque chose
d’unique, d’essentiel ! C’est sûr, il est des étés
qui transforment, d’où l’on repart avec des bagages pour la vie !
Les Equipes Saint-Michel fêtaient cette année un pèlerinage de 50 ans ! Que de pèlerins
différents ont afflué à Lourdes sur toutes ces
années ! Bien sûr, les choses ont évolué, les
jeunes aussi mais ils disent : « le trésor est intact » ! Quel trésor ? Un trésor du cœur et de
la confiance qui fait dire que le moins valide
n’est pas toujours celui qu’on croit et qu’« en
sentant l’énergie positive qui débordait du
groupe, et en voyant la richesse de ce beau mélange, je me suis rendu compte que ce n’étaient
pas les malades les moins-valides. J’ai été frappé de me rendre compte que c’était moi qui
étais moins valide de cœur et de foi. Et là, j’ai
compris. » « On pourrait croire que c’est un
autre monde à Lourdes. En fait, ce sont les pèlerins qui deviennent autres, qui changent leur
regard sur le monde. C’est le plus faible qu’ils
apprennent à voir en premier lieu et c’est lui
qu’ils privilégient. » Le retour au quotidien
prolongera l’expérience.
Au MEJ (Mouvement eucharistique des
jeunes), le camp d’été s’est organisé « autour
de la table ». Ils se sont mis à table à Banneux
à 36 pour une semaine en août, suite à une invitation particulière : « Heureux les invités au
repas » ! Chaque jour, un menu spécifique.
Chaque jour, un peu plus de créativité culinaire pour ouvrir « l’appétit de l’Esprit ».
Le camp « prière montagne » a rassemblé
une dizaine de jeunes entre 17 et 35 ans, réunis
par une équipe de salésiennes et jésuites. De
leur rencontre à 2000 m d’altitude, il nous arrive les clichés enchanteurs des paysages, mais
aussi des échos des parcours d’intériorité entrepris grâce aux Exercices spirituels de saint
Ignace.
Organiser un partenariat entre deux
équipes (Gratte et Réseau Jeunesse), s’insérer
dans la communauté de La Viale en Lozère
pour un « retour aux sources » vers Gratte et
randonner ! Ils étaient douze, jeunes valides
et moins valides, à tenter l’expérience de ce
programme ambitieux d’une semaine en
juillet. Des vacances où l’aventure commence
par la découverte de l’autre et de soi-même,
dans un cadre de vie simple où chacun pressent qu’il peut « être soi ». Le « on ne peut pas
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Initiatives & Evénements
expliquer ce qui s’est passé » en dit long… et
donne envie de tenter l’expérience à nouveau
l’an prochain.
Des échos nous parviennent aussi depuis
la vallée de la Semois, où les camps de Botassart ont une fois de plus déployé leur créativité.
« Bot’got talent », ça c’est sûr : multimédias,
sport, cuisine… Il y a là quelque chose qui les
Bot !
L’été aura aussi été l’occasion d’une rencontre avec un groupe de musique original :
« Jesus’trip » ! Mettre ses talents musicaux au
service de Dieu à travers des concerts de rock,
pop, louange ! Une idée jeune, une musique
qui souffle et décoiffe ! Nous vous invitons
d’ores et déjà à venir les écouter et les voir à la
fête du Réseau Jeunesse qui se déroulera le 18
octobre prochain, où ils se produiront dès
20 h 00 à l’église Saint-Jean-Berchmans au
collège Saint-Michel à Bruxelles ! Ce sera l’occasion de retrouver les uns et les autres lors
de l’eucharistie à 17 h 15, autour d’une autre
table à 18 h 30 et du concert de Jesus’trip dès
20 h 00 !
Un écho de l’été ? Ecoutez ! On se retrouve
en Réseau avec la famille ignatienne « Jeunes »
le 18 octobre, autour de Celui-là qui nous envoie et nous rassemble.
? érèse Davio et Eric Vollen, s.j.
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Initiatives & Evénements
Les Ardents
de Saint-Michel
Echos de la 4e
D
epuis 1942, date de sa fondation, la 4e
troupe des Ardents de Saint-Michel
présente tous les trois ans son fameux show
vélo.
Avant de vous en dire un mot, je voudrais
évoquer la taille de cette troupe : une cinquantaine de scouts, répartis en sept patrouilles,
et encadrés par un staff de huit étudiants en
cycle supérieur.
2014 – 1942 = 72. Ce chiffre étant divisible
par 3, il fallait donc que le show vélo eût lieu
cette année, car jamais on n’a failli à l’inexorable tradition. Impitoyable tradition, en effet,
car tout petit scout qui entre à douze ans à la
quatrième, tout assistant qui s’engage comme
il se doit pour trois ans ni plus ni moins, sait
qu’il devra surmonter, mais non pas seul, cette
terrible tension d’égaler au moins les exploits
de ses prédécesseurs. Qu’on soit chez les
buffles ou les antilopes, on sait qu’il faudra apprendre toutes les figures de cette chorégraphie savante, comparable aux plus belles parades équestres. Qu’on soit chez les aigles ou
les goélands, on sait qu’il faudra acquérir cet
équilibre aérien dans toutes les hautes figures
acrobatiques qui seront exécutées dans une
sobre jubilation. Le public retient son souffle,
car on annonce le clou du spectacle : cette pyramide de 14 scouts montés sur quatre vélos.
Il faudra bien gonfler les pneus. Et j’oubliais
de vous dire que tout cela se fera dans l’obscurité, car le spectacle commence à 21 heures,
à la nuit tombante, à la lueur des flambeaux
fichés contre la roue arrière. Il aura fallu sept
mois de répétitions patientes (savoir s’attendre,
ne pas rater son entrée en scène !), quelques
dizaines de crevaisons, de roues voilées et de
genoux écorchés, pour arriver ensemble, à
ces arabesques millimétrées, exécutées harmonieusement, pour les uns au ralenti, pour
les autres à grande vitesse.
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Initiatives & Evénements
L’an prochain, comme tous les trois ans aussi, on participera aux 24 heures vélo du bois
de la Cambre, célèbre compétition intertroupes qui réunit les meilleurs scouts cyclistes
du pays. Mais la 4e participe pour monter sur
le podium ! Même si tout le monde prendra
part aux relais, car on ne laissera personne inactif dans les stands sous prétexte qu’un CP
bouclera le tour plus vite. C’est cela aussi le
défi : n’exclure personne, demander à chacun
le maximum tel qu’il est capable de le donner
à son âge. La troupe a remporté huit fois cette
compétition pour seulement 11 participations.
Mais les concurrents s’entraînent eux aussi…
Entre le show vélo et les 24 heures, on fera
donc un camp tranquille, pour se reposer. On
n’ira pas aussi loin qu’en 2013, qui a vu la troupe se balader en Autriche-Hongrie. On va
simplement s’installer à Losange, à quelques
« kil » de Bastogne, en direction de Martelan-
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
ge. Mais un scout ne peut pas vivre sans défi.
Qu’on soit chez les léopards, les panthères ou
les sangliers, toutes les patrouilles devront
monter leurs tentes sur pilotis, au premier étage. Il faut du bois, encore du bois. Il faut creuser, encore plus profond, et tasser la terre autour. Après trois jours, le village gaulois a pris
forme : si vous ne mesurez pas plus de 1,90 m,
vous circulerez facilement en dessous des tissages suspendus, dans lesquels les scouts ont
installé leurs matelas. Mais pas question de
laisser tomber ses bricoles dans l’obscurité de
la nuit, sinon on ira les ramasser le lendemain
seulement. — Le staff, quant à lui, a décidé de
suspendre sa tente au-dessus du vide, appuyée
seulement sur deux colonnes tenues élégamment en équilibre comme un pont de Millau.
Vers le milieu de ce cirque spacieux, un terrain de foot évidemment, car il faut jouer la
Mondialette. Minutieuse tournante des
Initiatives & Evénements
équipes qui toutes espèrent affronter le staff
en finale (mais pas plus tôt).
Une fois qu’on est installé, commencent les
grands jeux, dont le jeu de 24 heures non stop.
Il faut aussi penser aux totémisations, et aux
promesses qui auront lieu au cours d’une eucharistie, précédée de peu par une espèce de
bruit d’explosion prolongée. On se regarde :
quelle est la tente qui s’est effondrée ? Non,
c’est un arbre gigantesque qui a perdu une de
ses branches majeures suite aux orages, et barre complètement le chemin sur lequel la voiture des intendants est passée cinq minutes
plus tôt. Tous sont soufflés, sauf le garde-chasse qui promet de dégager tout cela le lendemain avec tracteur et tronçonneuse.
Un dernier mot sur les vélos présents au
camp : à quoi vont-ils servir ? Le hike de 3 jours
se fera par patrouille, chaque CP proposant
au staff un itinéraire en triangle qui lui fera
visiter le pays (au sens propre du terme), avec
deux nuits en dehors du camp. Une des patrouilles faisait par exemple le premier jour
Losange-Couvin, environ 115 ‘kil’. Puis il fallait
revenir. La pluie était parfois de la partie. Et
n’oubliez pas qu’on ne circule pas sur les
grands axes, trop dangereux pour une file indienne de cyclistes. Ce qui rallonge parfois le
trajet, d’autres fois le raccourcit, mais en imposant des dénivellés plus pentus. Là aussi,
les plus jeunes en bavent. Le développement
physique d’un garçon à l’adolescence est tellement impressionnant : l’enfant y acquiert en
quelques années sa stature d’adulte. Mais ça
ne fait rien, au contraire : c’est maintenant
qu’on sera solidaire jusqu’au bout, les premiers
les larmes dans les yeux, les seconds dans la
générosité et le souci du plus jeune.
Le retour jusqu’à Bruxelles se fera également en deux étapes de 75 et 100 km, tous ensemble. Étourdissant de les voir arriver comme un peloton de tour de France, crasseux et
heureux, sentant la fumée de bois et l’amitié.
Rien ne remplacera jamais cette école de
vie. Merci Baden Powell ! Merci à tous les
jeunes, au staff en particulier, qui rendent
chaque année cette expérience possible.
? Épervier (Bernard Pottier, s.j.)
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Vie & Partenariat
50 ans de pèlerinage
à Lourdes
S
’il est de coutume, depuis le P. André Roberti, fondateur des Equipes Saint-Michel d’affirmer que « cette année, c’était le
meilleur », l’édition 2014 confirme largement
cette affirmation. En effet, 428 personnes ont
participé au 50e pèlerinage des Equipes SaintMichel dans la cité mariale.
« La tentation est forte de répéter la formule
une fois encore. A croire que l’on ne cesse de
progresser. En nombre, en tous les cas. Moins
de 250 l’année passée, plus de 400 cette année.
Cette augmentation est notamment due à de
nombreux « anciens », dont deux de 1967, à
être revenus », souligne le père Charles Delhez,
s.j. Le P. Général des jésuites Adolfo Nicolás,
qui était à Bruxelles pour le rassemblement
franco-belge « Quid agendum ? », a pu saluer
les pèlerins lors de leur départ au collège SaintMichel. Un pèlerinage dont la coordination a
été assurée par trois jeunes de 20 ans, Marie,
Géraldine et Matthias et l’animation des moments festifs et des temps spirituels, confiée à
une équipe de jeunes de 18–20 ans. Six pères
jésuites accompagnaient les pèlerins.
Nées d’un groupe de quelques scouts partant en pèlerinage à Lourdes avec leur aumônier, le P. André Roberti, pour se mettre au
service des personnes malades, les Equipes
Saint-Michel proposent aux jeunes un pèlerinage annuel, activité à la fois humaine et spirituelle, en solidarité avec des personnes ayant
un handicap et d’autres adultes. Au cours de
leur histoire, les ESM ont aussi croisé le mouvement Foi et Lumière et hérité de son esprit
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
de partage intense et joyeux entre des personnes ayant un handicap mental et leurs
amis. Il s’agit en effet de se laisser interpeller
par les personnes en fragilité, de découvrir
leurs dons et leur richesse intérieure.
Depuis 1965, des jeunes en solidarité avec
des personnes ayant un handicap et des
adultes, vont donc à Lourdes, cette ville « magique ». Une expérience hors du commun,
organisée par des jeunes pour des jeunes (à
partir de 17 ans). Marche de nuit, veillées, ateliers de créativité, démarches de pèlerins, vie
en équipe-hôtel, conférences, célébrations,
prière… sont au programme. Se laisser interpeller les uns par les autres, valides et moins
valides, découvrir les dons et les richesses intérieures de chacun, telle est la philosophie
de cette aventure humaine et de foi.
Le moins valide n’est pas
celui qu’on croit
Cette année encore, plusieurs familles, avec
parfois des enfants en bas âge, étaient de la
partie, et parmi celles-ci, certaines tentaient
l’expérience pour la première fois. Un jeune
papa, témoigne au retour de son premier pèlerinage : « C’est en voyant tout le monde réuni tous ensemble le samedi matin (ndlr : dernier jour du pèlerinage), en sentant cette énergie positive qui débordait du groupe, et en
voyant la richesse de ce beau mélange, que je
me suis rendu compte que ce n’étaient pas les
Vie & Partenariat
malades les moins-valides. J’ai été frappé de
me rendre compte que c’était moi qui était
moins valide de cœur et de foi. Et là, j’ai compris. » Et d’ajouter : « Sainte Vierge Marie, c’est
beau que tu existes ! Pèlerinage des Equipes
Saint-Michel, c’est beau que tu existes. Et chers
amis « autrement » valides, que c’est beau que
vous existiez ! »
Les jeunes étaient aussi plus nombreux cette
année à venir pour la première fois ou à revenir. De leur avis, tout en étant très festif, ce pèlerinage a été plus intérieur que d’habitude.
Certains n’ont pas hésité à dire qu’ils avaient
retrouvé la foi. Même les longues messes leur
semblaient courtes ! Des moments de silence
intense, notamment à l’approche de minuit,
sur les hauteurs de Bartrès — la bergerie de
Bernadette — après une marche silencieuse
de quatre kilomètres, en poussant les voiturettes par des chemins de racines et de roches.
« C’est alors que j’ai retrouvé la prière », confie
un jeune. Beaucoup retiendront aussi ces longs
temps de silence et de prière devant la Grotte,
lors de la matinée désert, ou encore en équipe-hôtel, lors du dernier soir.
Mais ce qui apparaît d’abord aux yeux des
gens qui ont pu nous croiser, c’est la tendresse
entre tous les participants, et particulièrement
celle des jeunes à l’égard des personnes moins
valides qu’ils accompagnaient et dont ils partageaient la chambre. Même pour les enfants,
ce fut une expérience enrichissante. Ainsi
Emilie, 4 ans, s’est liée d’amitié avec Benjamin,
jeune trisomique qui a fêté ses 27 ans au pèlerinage. Lors de la célébration du Jubilé, dans
la cathédrale de verdure de la Cité Saint-Pierre,
« elle a réussi à apprivoiser le différence », explique son papa.
Quelques moments forts
La célébration du 50e pèlerinage à la cathédrale de verdure de la Cité Saint-Pierre, sur
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Vie & Partenariat
les hauteurs de Lourdes, fut un moment fort,
en présence de l’évêque de Tarbes et Lourdes,
Mgr Nicolas Brouwet. La pyramide humaine
de cinquante personnes valides et moins valides fut le sommet de cette célébration de
deux heures, véritable bouquet de témoignages des jeunes et moins jeunes anciens.
« Lourdes a totalement changé ma vie », a pu
clamer Hortense, 23 ans, une ancienne qui revenait… La célébration s’est terminée par un
échange de fleurs où chacun pouvait offrir la
sienne à quelqu’un d’autre pour lui dire merci.
Les fleurs ont été échangées de multiples fois
et ont terminé leur ronde au pied de la statue
de la Vierge Marie.
Lors du chemin de croix, Bassel, un jeune
infirme moteur-cérébral, a pu offrir son témoignage et faire confidence du chemin douloureux qu’il a parcouru, des colères intérieures
qu’il a vécues. Il ne contrôle que ses yeux, ses
pieds (avec lesquels il a écrit son témoignage
lu par un autre jeune), et son sourire.
Etonnant aussi que cette matinée de réconciliation où chacun fait le point sur sa vie :
après une introduction par l’Anim (le groupe
de jeunes chargé de l’animation), chacun se
retire en silence, seul, ou avec une ou deux
personnes, ou en rencontrant des « écoutants »
ou encore en vivant le sacrement de Réconciliation (confession) avec un prêtre. C’est à
des moments comme celui-là que se vérifie
de thème d’année donné par Lourdes aux sixmillions de pèlerins annuels : « La joie de la
conversion ». Tous ont bien compris que la
conversion n’était pas un changement de religion, mais un retour vers le « meilleur de soimême », une « reprise en main de sa liberté ».
On pourrait croire que c’est un autre monde
à Lourdes. En fait, ce sont les pèlerins qui deviennent autres, qui changent leur regard sur
le monde. C’est le plus faible qu’ils apprennent
à voir en premier lieu et c’est lui qu’ils privi-
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
légient. Chacun est bien conscient que c’est ce
qu’il leur reste à vivre lors du retour au quotidien. Tel est le défi.
Une adaptation réussie
Les anciens ont pu constater que le pèlerinage 2014 se situait dans la parfaite continuité
avec les 49 précédentes éditions « Le pélé n’a
pas changé, mais il a évolué », a dit l’un d’eux.
« Le trésor est intact, nous pouvons regarder
le P. Roberti, notre fondateur, droit dans les
yeux », a commenté le P. Delhez. En 50 ans, en
effet, le monde et, particulièrement, la jeunesse
ont bien changé. Le pèlerinage a su s’adapter.
L’« adieu à la grotte » — premier jour de soleil et dernier jour à Lourdes — fut un feu d’artifice de remerciements. Les personnes handicapées ont fait entendre leur voix (qui n’est
parfois compréhensible que par les personnes
qui les côtoient avec amour). Désormais, pour
ces participants ; « formidable » ne fera plus
penser d’abord à Stromae, mais à Lourdes 2014.
? Charles Delhez, s.j.
et Jean-Jacques Durié
Vie & Partenariat
Jijé, auteur de BD,
a 100 ans
J
ijé, alias Joseph Gillain, auteur de la bande
dessinée Don Bosco, est né le 13 janvier
1914, il y a cent ans. C’est le dessinateur incontournable de l’histoire de la bande dessinée.
Sans lui, la BD européenne ne serait pas devenue ce qu’elle est.
Par son inventivité foisonnante, il a ouvert
de nouvelles voies à ce « genre littéraire » souvent accusé, à son époque, de crétiniser la jeunesse. Pas seulement en formant une série de
jeunes dessinateurs, et en les imprégnant de
sa forte et généreuse personnalité — ces auteurs devenus fameux le reconnaissent —,
mais encore en fournissant des pistes à d’autres
qui ne se réclament pas de lui.
Il est né à Gedinne, petit village d’Ardenne
belge, non loin de Givet, dans une famille
nombreuse et chrétienne, qui donnera deux
prêtres et deux religieuses. Le papa, Eugène
Gillain, est profondément inculturé dans son
terroir. Il fonde les Cahiers Wallons, qui publient des textes dans cette langue savoureuse.
Comme les gens de son pays, Jijé était un homme chaleureux, truculent, ayant le goût de la
farce, les pieds dans le concret et la tête pleine
de rêves. Il disait ce qu’il pensait, il était vrai.
Il entre à l’école d’arts de l’abbaye de Maredsous, pour y suivre trois années d’études
artistiques. A 17 ans, le peintre Léo Van den
Houten, lui apprend à dessiner sans regarder
le papier, méthode qu’il apprendra à son tour
à tous les auteurs de BD qui feront leur formation avec lui.
Auteur « caméléon »
Il fait ses premiers essais en bande dessinée
dans des journaux confessionnels : Jojo,
pour La Semaine du Croisé (1935–1939) ; Blondin & Cirage, pour la revue Petits Belges éditée
par les Prémontrés d’Averbode (1939–1942)
et diffusée parmi les enfants de chœur. En
1939, il entre aux éditions Dupuis, de Marcinelle. Il crée pour Spirou, magazine né en 1938,
Trinet et Trinette dans l’Himalaya (1939–1941).
Auteur « caméléon », il termine des séries
comme Superman ou RedRyder. Il reprend
les aventures de Spirou et Spip lorsque Robert
Velter est indisponible. Sur les conseils de Jean
Doisy, rédacteur en chef du magazine, il crée
le personnage loufoque de Fantasio, contrepied comique à un Spirou trop exemplaire.
Avec Valhardi, le détective Jijé faisait ses
premiers pas dans le style réaliste. Jean Valhardi est un de ces héros beaux et cascadeurs,
qui ne connaissent pas la peur, imprégné de
l’esprit scout. Il est accompagné d’un jeune
garçon entreprenant et débrouillard, Jacquot,
dans lequel le jeune lecteur peut davantage se
reconnaître. Ce tandem préfigure Guy Lefranc, reporter, flanqué de Jeanjean, dans des
aventures créées par Jacques Martin en 1952.
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Vie & Partenariat
Sa première biographie :
Don Bosco
En 1941, à la demande de Jean Dupuis qui
avait beaucoup d’admiration pour le « saint
des jeunes » — Dupuis avait une ligne éditoriale qui se voulait éducative de la jeunesse —,
Jijé travaille à sa première grande biographie,
den Powell (1950), Blanc Casque (1953),
Charles de Foucauld (1959), Bernadette Soubirous (1979). L’histoire de Blanc Casque inspirée d’une histoire vraie écrite par l’abbé Jules
Pirot est passée injustement inaperçue : à cette
époque, le goût était à un Far West manichéen
qui opposait les affreux bandits et les héros
conquérants.
Déjà pendant la guerre, Jijé fait la formation
artistique de Willy Maltaite, le futur Will de
Tif et Tondu. A la libération, il devient le
conseiller des Dupuis et le catalyseur d’une
équipe de jeunes dessinateurs talentueux qui
formeront ce qu’on a appelé l’école de Marcinelle par opposition à l’école de Bruxelles, les
auteurs de chez Tintin (lancé en 1946) : André
Franquin, Morris, Eddy Paape, Victor Hubinon ; et plus tard Jean Giraud, Derib et Cosey,
Hermann, Mouminoux, Roba et Culliford,
qui nous ont enchantés avec de vrais bijoux
de BD. Beaucoup étaient bourrés de talent,
certes, mais, de leur aveu, ils ne seraient jamais
devenus ce qu’ils sont sans lui.
Un goût pour l’Ouest
Don Bosco, ami des jeunes. Un album sépia
au format à l’italienne paraîtra en 1942. Peu
satisfait de son œuvre, Jijé redessinera l’album
de bout en bout après avoir visité les lieux
(1949). La comparaison des deux versions permet de voir les énormes progrès dans l’appropriation du métier. Il campe un saint viril,
actif, joyeux qui plait à un large lectorat.
« Il campe un saint viril, actif, joyeux qui
plait à un large lectorat. »
Après Don Bosco, qui est son œuvre majeure, il poursuivra cette veine avec le monumental Christophe Colomb (1942–1945), Ba-
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Jijé ne vit pas seulement l’esprit d’aventure
dans les histoires qu’il invente : il entre luimême dans une aventure rocambolesque lorsqu’en 1948, il décide de quitter l’Europe pour
s’installer aux Etats-Unis. Un épisode mythique, qui deviendra fiction dans Gringos locos publié en 2012 par Yann et Schwartz. Avec
sa famille, et accompagné de Franquin et Morris, il sillonnera le pays d’Est en Ouest, dans
une vieille Ford Hudson ; puis, voyant son visa
expirer, il se réfugie pour quelques mois au
Mexique. Il ramènera dans ses bagages de formidables paysages et un goût pour ce peuple
chaleureux. Son album le plus tendre dans la
série Blondin et Cirage se passe au Mexique
Vie & Partenariat
avec un de ses personnages plus sympathiques, Conchita (1952).
En 1954, il entame, sa série la plus réussie
et la plus symptomatique de son ouverture
d’esprit, Jerry Spring, un western qui anticipe
le mouvement de réhabilitation des Indiens
et des Mexicains dont il prend la défense et la
fin des cow-boys sûrs d’eux-mêmes, infaillibles. Il s’affranchit des codes rigides des
westerns à la John Wayne, lequel fait d’ailleurs
place à l’ambigu Clint Eastwood, voire au fantaisiste Personne de Sergio Leone. Accompagné de son fidèle comparse mexicain Pancho,
Jerry combat les préjugés racistes, montre que
la générosité et l’ouverture du cœur paient davantage que la répression et la vengeance. Une
de ses aventures l’amène à défendre les noirs
et à combattre le Ku Klux Klan à une époque
(1966) où l’Europe vient d’entendre le
« Dream » de Martin Luther King (1963). Jerry
Spring a directement inspiré les personnages
de Blueberry né sous le crayon de Gir (Giraud)
dans Pilote, et celui de Buddy Longway, héros
de Derib, qui hérite de la passion de Jijé pour
la culture indienne. Jijé y est au sommet de
son art, maître du mouvement, dans des pages
dynamiques, flamboyantes.
Auteur doué, Jijé ne s’est jamais pris la tête.
A travers toutes ses histoires et ses dessins, il
avait envie tout simplement de faire du bien, le
plus important était de donner du bonheur aux
jeunes lecteurs. Il a été remarquablement secondé, j’aime le dire, par son épouse Annie, qui
a cru en lui et qui a fait preuve de grande patience et tolérance pour accueillir chez elle cette
bande de fous qui révolutionnait le 9e art.
? Jean-François Meurs, s.d.b.
LUMEN VITAE
Mi-septembre, les rentrées de l’Ecole nationale et
de l’Institut international se sont bien déroulées.
Les deux conseils se sont entendus pour « baptiser » les salles nouvellement aménagées au premier étage du 186. La salle du conseil se nommera
Salle G. Delcuve ; l’auditoire de 36 places se nommera Salle A. Knockaert ; la salle de séminaire de
15 places se nommera Salle L. Partos et la Salle de
séminaire de 20 places se nommera Salle P. Ranwez. Luc & Bernadette Aerens ont animé une formation de théâtre et de catéchèse de cheminement pour les responsables du canton de Vaud. Le
14 septembre, ils ont animé une catéchèse théâtrale intergénérationnelle à la paroisse du Blocry,
à Louvain-la-Neuve. Le 30 septembre, à Chevilly,
près de Paris, Luc a donné la conférence d’ouverture à la session nationale des aumôneries de collèges et lycées en France. Le thème : « Pédagogie
de la joie ».
UN BELGE NOMMÉ À LA COMMISSION THÉOLOGIQUE
INTERNATIONALE
Le pape François a nommé ou renouvelé pour un
quinquennat les membres de la Commission
théologique internationale. Parmi eux, un Belge :
le père jésuite Bernard Pottier, président de l’IET.
Jésuite et docteur en théologie, le père Bernard
Pottier s.j. est professeur de philosophie et de
théologie dogmatique et fondamentale à la Faculté de la Compagnie de Jésus à Bruxelles, l’IET.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Il figure
donc dans la liste des membres de la Commission
théologique internationale, publiée ce jour par
les services du Saint-Siège. […] Pour rappel, la
commission théologique internationale est l’une
des six commissions pontificales. Son travail
consiste à aider le Saint-Siège et principalement
la Congrégation pour la doctrine de la foi dans
l’examen de questions théologiques jugées de
grande importance. Ses recommandations n’ont
qu’une valeur indicative, ses conclusions n’ayant
vocation qu’à éclairer et conseiller dans les décisions au niveau doctrinal. […] (Cathobel 23-092014).
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
23
Vie & Partenariat
Les Editions
jésuites à Namur
J
uin 2014. Un impressionnant camion de
déménagement pénètre lentement dans
la rue Blondeau à Namur : ce sont les éditions
Lumen Vitae qui arrivent avec armes et bagages, mais surtout livres et mobilier. Elles
précèdent de peu les éditions Lessius, qui vont
elles aussi prendre le chemin de Bruxelles à
Namur.
Cette fois, nous y sommes : tout le personnel des éditions Lessius, Lumen Vitae et Fidélité travaille désormais à Namur, sous l’enseigne administrative « Editions jésuites »,
mais chacun continuant à publier sous sa
propre marque.
Malgré ce déménagement, chacune des
maisons a poursuivi ses parutions à un rythme
régulier, en veillant à apporter à chaque projet
son savoir-faire et ses
compétences.
Chez Lumen Vitae paraît Paix aux hommes.
Propositions pour une catéchèse en communauté.
Cet ouvrage permet d’approfondir la thématique
de la paix à partir de la
Bible et d’une réflexion actuelle. Notons aussi la sortie de la Spécificité de la catéchèse et sa complémentarité en Eglise, d’Albertine
Ilunga Nkulu, qui s’inter-
24
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
roge sur la spécificité de
l’action catéchétique en
rapport avec les autres
fonctions ecclésiales qui
interviennent dans le processus d’évangélisation,
notamment la célébration
liturgique et le service de
la charité ou diakonia.
Bien en phase avec l’actualité, le dernier numéro de la revue Lumen Vitae s’intitule Pape
François : « L’Église est un mot féminin ».
Au début de l’été paraissait chez Lessius un
ouvrage d’Antonio Spadaro intitulé Cyberthéologie.
Si internet modifie nos
modes de vie et de penser,
reste-t-il sans impact sur
la manière de vivre et de
penser le christianisme ? L’auteur identifie les
nouveaux défis lancés par internet et invite
les chrétiens à poursuivre leur réflexion sur
cette réalité qui affecte
leur foi. L’ouvrage de David Meyer, Tareq Oubrou
et Michel Remaud, la Vocation de la Terre sainte,
vient bien à son heure car
les auteurs y développent
la relation à la terre et la
relation au pouvoir : deux
Vie & Partenariat
questions de toujours,
mais aujourd’hui liées à
l’incontournable réalité
politique de l’État d’Israël.
Dans son très bel ouvrage
intitulé le Soin du monde.
Accompagner la vie des
autres, Claire-Anne Baudin met en lumière notre
engagement dans le soin du monde, des autres
et de nous-même.
Pour sa part, Fidélité a
publié 80 fioretti du pape
François, de Roberto Carello, quatre-vingt courtes
histoires mettant en scène
le pape François, pour raconter la sympathie, le
courage, la cohérence, la
force, la foi de celui qui a
été choisi en 2013 pour guider l’Église catho-
lique. La Bible de Maredsous est également venue
enrichir son catalogue. De
lecture aisée, avec des caractères très lisibles, cette
édition reprend les notes
pastorales de la Bible sous
forme de petites introductions aux différents passages bibliques. Enfin,
dans son ouvrage Pour une Église au visage
d’Evangile, Monique Hébrard propose douze
pistes pour un renouvellement en profondeur de
l’Église. Parmi celles-ci, le
dialogue avec le monde,
le rapport à la Vérité, la
place des femmes, la primauté de la conscience et
la nécessité de la miséricorde.
? Jean Hanotte
www.editionsjesuites.com
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
25
La Compagnie en Europe et dans le monde
Diacres
de spiritualité ignatienne
«D
ans la famille ignatienne, je demande
le RDI. » Le Réseau de diacres de spiritualité ignatienne (RDI), une poignée de
frères et sœurs en diaconat qui s’est structurée
depuis peu.
Ce terme de réseau répond à la nouvelle
manière qu’ont les humains de se parler dans
l’espace. Ni mouvement, ni communauté, ni
congrégation, ni association, mais une mise
en relation : se connaître, se reconnaître et
cheminer. Oui, faire un bout de route ensemble, dispersés aux quatre coins de l’Hexagone et déjà liés — du moins les hommes —
à un évêque ou à un provincial.
cette différence et cette richesse du laïcat et
du ministère ordonné.
Réseau de diacres…
RDI - Réseau de diacres de
spiritualité ignatienne à
Chaillé - 27 juillet 2011
Depuis Vatican II, cette espèce de chrétien
a désormais une mission spécifique. Ceux-ci
ont besoin de relire, de façon propre, leur manière d’exercer leur service dans l’Église et
dans le monde. Ce n’est pas un « réseau des
diacres de spiritualité ignatienne », comme
s’il n’y avait de salut diaconal, pour des ignatiens, que dans le RDI : nous n’avons pas cette
prétention. Seulement, nous nous reconnaissons héritiers du charisme ignatien et nous
voulons prendre les moyens d’en vivre pleinement, dans le respect de la mission propre
des autres baptisés. La plupart, nous sommes
mariés. Nos épouses peuvent se reconnaître
de ce même charisme. Elles ont donc toute
leur place dans ce réseau, si elles le désirent.
Il y a là un enjeu, pour l’Église et pour la société : expérimenter comment vivre, en couple,
26
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
… de spiritualité ignatienne
D’autres se reconnaissent dans d’autres spiritualités. Notre route a croisé, un jour, celle
d’Ignace de Loyola. Cette grâce a marqué notre
manière d’être chrétien. Devons- nous, pour
être diacre ou épouse de diacre, tirer un trait
sur ce qui nous a ainsi conduits à la louange et
au service ? Au contraire, nous expérimentons
qu’en approfondissant ce sillon nous enrichissons notre manière d’être serviteurs et servantes.
Quelques jalons
L’aventure a commencé autour d’une table
familiale, à Rennes, en juillet 2004. Par des
chemins fort différents, Pierre et Paul souhaitaient vivement rencontrer des frères diacres
puisant à la même source spirituelle. Ce lieu
n’existait pas. Il fallait se mettre en route, avec
l’accord de Brigitte, épouse de Paul. Un appel
fut lancé dans la revue Diaconat aujourd’hui.
Et, lors de la première rencontre de la famille
ignatienne, à Lourdes en juillet 2006, il y eut
un premier échange de coordonnées.
Le RDI allait naître. Première rencontre
« nationale », à Paris, en mai 2007 : sept diacres
et une épouse ! Un an plus tard, en mai 2008,
La Compagnie en Europe et dans le monde
seconde rencontre : neuf diacres et deux
épouses, autour de Paul Legavre, s.j., pour
parler du « service dans la spiritualité ignatienne ». Il fut décidé d’élaborer des statuts.
Puis, encouragé par François-Xavier Dumortier, alors provincial des jésuites de France, le
RDI se constitua, en mars 2009, avec un apport de Jean-Paul Lamy sur « l’obéissance » :
adoption des statuts, élection d’un bureau,
choix de vivre une retraite de fondation.
Mars 2010, rencontre autour du « soutien
spirituel mutuel » et des propositions d’Étienne Grieu, s.j. pour une « Église diaconale ».
En juillet, retraite à Loyola, animée par François-Xavier Dumortier : adoption de la « dé-
libération de Loyola » (voir encadré) et création de deux sous-groupes.
Mars 2011. Rencontre sur le thème : « Aimer
l’Église… aujourd’hui », avec Paul Valadier,
s.j. ; et, en juillet, retraite du RDI, avec Daniel
Régent, s.j., à Chaillé-les-Marais (Vendée).
Décision d’une prière commune, chaque dimanche.
Nos perspectives
Participer à l’animation d’une retraite pour
diacres et épouses à Penboc’h, en mars 2012,
en reprenant une initiative lancée, en 2001,
par Yves Baratte, s.j. Prendre Diaconia 2013
en dossier central de notre rencontre d’avril 2012. Faire retraite
dans le Sud-Est, en juillet, à Noirétable, dans la Loire, avec Odile
Ribadeau-Dumas. Enfin, vivre
l’aventure de notre famille ignatienne.
? Paul Bosse-Platière
Secrétaire national du RDI
Tél. : 02 99 38 36 63
[email protected]
Extraits de la « Délibération de Loyola » (juillet 2010)
1. Le RDI rassemble, en un groupe aujourd’hui national, des diacres permanents qui désirent
se référer à la spiritualité ignatienne, pour mieux vivre le ministère qui leur a été confié dans
leur propre diocèse ou institut. Conscient de l’importance de la fraternité diaconale diocésaine, chacun des membres y participe dans son propre diocèse en y apportant ce que la spiritualité ignatienne lui donne d’être et de vivre.
2. Les diacres mariés souhaitent que leurs épouses puissent être de plein droit et pleinement
membres de ce groupe, dont la visée et la démarche sont liées au service diaconal auquel ils
ont été appelés et auquel leurs épouses ont consenti. Chacune des épouses reste néanmoins
libre de s’associer ou non à ce groupe, en fonction de son discernement propre.
31 juillet 2010 à Loyola, RDI Réseau de diacres de spiritualité ignatienne
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
27
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LA PAIRELLE
Centre spirituel ignatien
25, rue Marcel Lecomte
5100 Wépion
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[email protected]
www.lapairelle.be
muns entre le jardinage et la vie intérieure.
Découvrir notre intériorité, la défricher, l’aménager, la cultiver, l’embellir du S. 15 au D. 16
novembre avec Didier Tierens, ingénieur horticole, animateur à La Pairelle
◆ « Aimer, c’est choisir ». Week-end de prépa-
ration au mariage avec du 21 au 23 novembre
avec le P. Charles Delhez, s.j.
◆ L’église du Pape François : que pouvons-
nous recevoir de l’église Latino-américaine ?
Le pape François est un fils de l’Église postconciliaire en Amérique latine. Nous partagerons autour des options de cette Église, cherchant à découvrir la pertinence de cette
expérience pour nous en Europe du V. 21 au D.
23 novembre avec Luis Martinez, théologien
laïc, marié et père de trois enfants. Coordinateur diocésain de la pastorale biblique à
Luxembourg, Professeur à l’Institut International Lumen Vitae. Auteur de « La conversion
des églises latino-américaines » (2011)
◆ « Dans le tourbillon de la vie » - Autour des
◆ Parcours de l’Ecole de prière contempla-
tive. S’initier à la prière contemplative telle
qu’elle est proposée par saint Ignace dans les
Exercices spirituels : mettre en jeu tous nos
sens (voir, entendre, toucher, goûter, sentir)
pour entrer en relation avec Dieu. Les samedis
8 et 22 novembre, 6 décembre de 13 h 45 à
16 h 30 avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j.,
Cécile Gillet et Chantal Héroufosse
◆ Week-end en famille « Jonas ». Les week-
ends Jonas allient démarches individuelle et
de couple. Prendre le temps, seul puis à deux,
de se mettre sous le regard de Dieu pour porter ensemble notre projet et notre réalité. Et
ainsi entrer plus profondément dans la grâce
unique que le Seigneur donne à chaque couple
et famille. Les enfants font un cheminement
proche de celui des parents du V. 14 au D. 16
novembre avec le P. Daniel de Crombrugghe,
s.j., Ann Gilles et Sr Cécilia Rouard ssmn
◆ Je cultive mon jardin intérieur. À travers le
travail au jardin, percevoir les points com-
28
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
10-20 ans de vie en couple. Prendre du temps
pour relire notre vie de couple, rendre grâce,
vivre le pardon et se re-poser du S. 22 au D. 23
novembre avec Bernadette et Baudouin van
Derton, P. Eric Vollen, s.j.
◆ Figures bibliques, itinéraires de croyants.
Rencontrer quelques figures marquantes de
l’écriture Sainte. Diversité des personnalités et
singularité de chaque vocation ! Les samedis
de 9 h 30 à 11 h 30. 22 novembre : Jérémie, le
prophète de la nouvelle alliance - 20 décembre : David, le roi choisi par Dieu avec le P.
Guy Vanhoomissen, s.j., Professeur de théologie biblique à l’Institut International Lumen
Vitae
◆ Découvrir la dynamique des Exercices spiri-
tuels. Pour toute personne ayant fait les Exercices complets, soit les 30 jours, soit le parcours dans la vie quotidienne. Formation
interactive à partir du texte des Exercices, de
commentaires et de la relecture de son expérience personnelle afin d’acquérir une
meilleure compréhension de la dynamique et
de la fécondité des Exercices spirituels de
saint Ignace dans sa vie personnelle. 1 er we :
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben
Vue d’ensemble et Fondement d u S. 22 au D.
23 novembre avec le P. Jean-Marie Glorieux,
s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a. et P. Etienne Vandeputte, s.j. Il est demandé de participer à
l’ensemble des week-ends.
◆ Formation à l’accompagnement spirituel.
Tout au long de l’histoire de l’Église, des
femmes et des hommes ont assumé le service
ecclésial de l’accompagnement spirituel. La
spiritualité et la pédagogie ignatiennes ont enrichi cette tradition. La formation permettra
un approfondissement spirituel et théologique. Elle s’adresse aux personnes qui ont
reçu ou vont recevoir une mission d’accompagnement spirituel. Pré-requis : avoir fait les
Exercices spirituels ; être accompagné- e ; être
envoyé-e par un responsable ecclésial ou une
communauté. 1er we : du V. 5 au D. 7 décembre avec le P. Etienne Vandeputte, s.j., Sr A
lice Tholence, r.s.a., avec la participation de
divers experts
◆ Les racines de la violence dans le cœur hu-
main. Toute manière nouvelle de lire la Bible
enrichit sa compréhension. Ainsi de la psychologie qui, comme la baguette du sourcier, met
en lumière une profondeur et une cohérence
insoupçonnées de l’Ecriture. S’en trouvent
éclairées tant les racines de la violence du
cœur humain que la manière dont Dieu désire
l’en libérer du V. 5 au D. 7 décembre avec le P.
Pierre Depelchin, s.j.
« Prier 15 jours avec Pierre Favre » (Nouvelle
Cité)
◆ Formation au discernement spirituel. Toute
personne, dans sa prière ou dans sa vie quotidienne, est habitée par des mouvements intérieurs divers : joie, tristesse, paix, agitation,
doute… Trois week-ends pour apprendre à reconnaître ces mouvements, à discerner à travers eux l’action de Dieu. 1er we : Le discernement spirituel du V. 12 au D. 14 décembre avec
le P. René Lafontaine, s.j., Sr A lice Tholence,
r.s.a. et P. Etienne Vandeputte, s.j.
◆ Synode sur la famille : questions d’hier et
d’aujourd’hui. Pour préparer le synode, le pape
a adressé un questionnaire au peuple de Dieu.
Nous reprendrons certaines questions à la lumière de la Parole de Dieu et de la tradition
de l’église, chacun-e apportant ses propres
questions et réponses du V. 12 au D. 14 décembre avec le P. Philippe Bacq, s.j., Professeur
de théologie biblique à l’Institut International
Lumen Vitae, et Nicole Velge, mère et grandmère
◆ Blocus. S’encourager à étudier dans un lieu
propice à l’étude aide lorsque les examens approchent ! Les temps de blocus ont pour but
de préserver un bon rythme de travail, ponctué d’un petit temps d’intériorité vécu tous
ensemble chaque jour entre le V. 19 et le Me.
31 décembre avec Sr Fiona Maguire, r.s.a. et
une équipe de La Pairelle
◆ Initiation à la spiritualité ignatienne. Écou-
ter la Parole à la suite du Christ. Retraite en
groupe avec enseignements et accompagnement personnel du 8 au 8 décembre avec Michel Danckaert, P. Christophe Renders, s.j., Sr
Alice Tholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte,
s.j. et Bernadette van Derton
◆ « Saint » Pierre Favre : un modèle pour
notre Pape François. Berger de Savoie, premier
compagnon d’Ignace, premier prêtre jésuite,
mort à 40 ans, épuisé d’avoir sillonné l’Europe
déchirée par la Réforme, « ami des hommes,
ami de tous ». Le Pape l’a déclaré saint le jour
de son propre anniversaire : pourquoi ? Samedi
6 décembre de 9 h 30 à 17 h 00. Journée de La
Pairelle avec le P. Pierre Ferrière, s.j., auteur de
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
29
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COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF
Carmel de Mehagne
27, chemin du Carmel
4053 Embourg
04 365 10 81
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3, avenue Arthur Dezangré
1950 Kraainem
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www.chemin-neuf.be
Heilig Hart, De Merodelei 12, 03 230 81 70),
« Soirée Net for God », mardis 21 octobre, 25
novembre et 16 décembre 2014 (à 20 h 30, LLN
à 20 h 15).
◆ Auderghem (23 avenue Charles Schaller,
0472 674 364) « Matinée Net for God », vendredis 17 octobre, 21 novembre et 12 décembre 2014 à 10 h 00. Rencontre, prière et
formation à partir d’un film vidéo, diffusé dans
70 pays. Le thème du film nous aide à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint dans le monde,
œuvre de paix et d’unité.
◆ LG : Week-end CANA pour couples « Gran-
dir en couple. S’écouter l’un l’autre, accueillir
ce que nous sommes, s’approcher du Christ et
découvrir ce qui nous fait avancer. », du samedi 22 au dimanche 23 novembre 2014 :
Week-end pour les couples avec accueil des
enfants de 0 à 12 ans. Alternance d’enseignements, de moments en couple, dans un climat
d’écoute, de confiance et de prière. Un weekend pour faire grandir l’amour.
◆ LG : Formation Emmaüs : Un cycle de forma-
tion sur 7 week-ends et une semaine par an.
Une occasion d’approfondir sa formation
chrétienne et biblique pour être témoin de
l’Evangile aujourd’hui. Les enfants sont pris en
charge.
GROUPES DE PRIERE
◆ LG + BXL : tous les mardis à 20 h 30 pour
tous. Une heure de prière et de louange, à
l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afin
d’accueillir Dieu dans notre quotidien.
◆ LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-
mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps
118, 105, mardis 7 octobre, 4 novembre et 2 décembre 2014 de 9 h 30 à 15 h 00. Journée de
ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu
et de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrêter et se laisser rejoindre par Dieu dans le silence. Enseignement, prière silencieuse, eucharistie, repas simplifié, écoute spirituelle.
◆ LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des
Bruyères, 14, rue René Magritte) + Namur
(0497 800 788) + Berchem en NL (Klooster
30
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben
Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
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Le billet d’humeur
TOMMY SCHOLTES, S.J.
IMPUISSANCE
Qui n’a pas vécu un sentiment d’impuissance ? Devant les
lourdeurs des institutions, devant une classe ou un auditoire,
qui n’a pas eu l’impression de ne pas pouvoir se faire entendre
là où il a mis pourtant tout son cœur ?
J’ai vécu cela cet été, et vous en avez été témoins… l’impuissance des chrétiens du Moyen-Orient, dont on parle toujours
plus en raison du développement de l’Etat islamique… Mes amis
chrétiens orientaux de Bruxelles se sont mobilisés en quelques
jours en apprenant que des dizaines de milliers de chrétiens
étaient chassés des villes chrétiennes d’Irak où ils vivaient depuis
la fondation du christianisme.
« Il faut aider, disaient-ils, rassembler des vivres non périssables, des vêtements, des médicaments. Contacter les autorités
là-bas et ici. » En quelques jours, les évêques belges disent leur
solidarité avec la prière et la collecte du 15 août. Les responsables
juifs, catholiques et musulmans de Belgique disent leur solidarité
et leur refus d’une quelconque violence « au nom de la foi ». Le
ministère de la Défense est contacté pour que nous disposions
d’un avion C-130 qui apporterait l’aide humanitaire. Caritas et
Aide à l’Eglise en détresse se mobilisent.
Et fin août, j’ai pu partir avec la délégation à Erbil. Avec le
C-130… pour y déposer treize tonnes ! Avion militaire pour une
mission humanitaire en portant casque et gilet pare-éclats. Ambiguïté. Peurs. Treize tonnes pour des milliers de personnes…
bien peu de choses pour des milliers de gens. Trois heures à l’aéroport d’Erbil pour une « rencontre » avec les responsables de
Caritas Irak. Minime.
Mais sentir le soleil brulant de plus de 50 °C en pensant à nos
frères et sœurs d’Irak… cela fait penser aux Exercices spirituels
de saint Ignace… « Prier avec ses sens »… et ressentir…
Tommy Scholtes, s.j.
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Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •
Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page3
s
•
Editeur responsable
Rédacteur en chef
Secrétaire de rédaction
Comité de rédaction
Maquette et mise en page
Impression
Routage
Site internet
PIERRE HUPEZ, S.J.
Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles
Compte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24
BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624
avec la mention : « Soutien aux Échos »
TOMMY SCHOLTES, S.J.
ROLAND FRANCART, S.J.
Service Communication BML
Bd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxelles
tél. : 0478 26 97 28 – [email protected]
JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J.,
ROBERT MYLE, S.J., DANIEL DE CROMBRUGGHE, S.J.
JEAN-MARIE SCHWARTZ
BIETLOT, 6060 Gilly
DIPROMÉDIA, 5000 Namur
www.jesuites.be
Les derniers numéros des Echos sont consultables sur le site www.jesuites.be.
Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Echos ou sur le site peuvent le faire
via [email protected].
© BML, MMXIV
Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page4
Dominique Jacquemin
Vers une éthique pour la famille. Aimer, être aimé, se laisser aimer
Dominique Jacquemin approche à bras-le-corps les situations concrètes des familles d’aujourd’hui : familles classique, recomposée,
éclatée, monoparentale, homoparentale. Il dessine une éthique de
l’amour sans en ignorer les blessures par l’accompagnement spirituel
et psychologique et au travers des enseignements de l’Église.
• 14,5 × 20,5 cm • 240 p. • ISBN 978-2-87299-256-0 • 22,00 €
Mgr Johan Bonny
Église et famille. Ce qui pourrait changer
Divorcés remariés, couples non mariés, familles recomposées, homosexualité : beaucoup de catholiques connaissent ces situations.
Nombre d’entre eux souffrent aussi de se sentir culpabilisés et marginalisés par leur Église. Peut-on rester sourd à une telle détresse ? Leur
répondre est l’urgence exprimée par Mgr Johan Bonny dans ce livre
aidé des réflexions du père Philippe Bacq sur l’évolution de la famille
et de la relation homme–femme dans la société occidentale et la tradition de l’Église.
• 13 × 20 cm • 176 p. • ISBN 978-2-87356-646-3 • 14,90 €
Collectif
Pape François : « L’Église est un mot féminin »
Quel avenir pur la revendication d’une pleine égalité des sexes dans
l’Eglise du papae François ? Rôle des femmes « à compétences
égales », comment vivre des vise spirituelle de femmes libres ? responsabilité des femmes en Belgique, au Congo… Des articles à la pointe
de la réflexion en matières catéchétiques et pastorales sur cette question d’actualité dans l’Église.
• 16 × 24 cm • 120 pages • ISBN 978-2-87324-503-0 • 15,00 €
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• P 402014 • Trimestriel • Nos 3-4 • juillet – décembre 2014 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •
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