note sur le financement des entreprises en difficulte en corse

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note sur le financement des entreprises en difficulte en corse
NOTE SUR LE FINANCEMENT
DES ENTREPRISES EN DIFFICULTE EN CORSE
I/ LES CONSTATS
Le marché financier en corse est restreint historiquement. Cinq réseaux bancaires implantées
et aucune banque d’affaires n’intervient. La banque postale et la caisse d’épargne ne sont pas
des acteurs significatifs sur le marché des professionnels.
Depuis 2007, les FIP sont le seul vecteur nouveau intervenant sur les financements de haut de
bilan. Comme tous les financements de ce type leur coût (entre 7% et 12%) en période de
taux bas apparait déraisonnable.
Le système français ne permet pas de financer des périodes difficiles dans la vie d’une
entreprise. Aucun acteur n’a le droit d’intervenir au titre du soutien abusif et ce malgré le
nouveau système de new money. Aucun produit spécifique n’existe y compris à la BPI. Mais
surtout la culture bancaire française est aux antipodes de la prise de risques à l’anglo-saxonne.
La BPI ne possède pas les outils financiers pour les entreprises en difficulté et encore moins
pour réaliser des opérations de restructuration financière.
Les Commissaires au redressement productif (CRP) sont une bonne solution à condition de
leur fournir une boite à outils. D’une part en compétence dans l’ingénierie financière et
d’autre part en accès à des financements particuliers qui n’existent pas sur le marché.
La principale cause de défaillance des entreprises est la cessation de paiement ponctuelle qui
pourrait se résoudre en adaptant les conditions de remboursement aux capacités dégagées
variables dans le temps.
Les primo-accédants à la propriété immobilière ne pouvaient plus être financés sur 20 ans, le
marché a proposé de les financer sur 30 ans, ce qui, dans un marché à taux bas, est possible.
CQFD, il faut adapter les remboursements aux capacités de remboursement.
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Les outils financiers sont actuellement pléthoriques a des coûts bas pour :
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Les créations
Les sociétés dites saines
Les innovateurs et le numérique
Grace à cette politique, la France a perdu son tissu industriel traditionnel qui à la moindre
difficulté n’est plus finançable à un coût acceptable (syndrome grec).
II/ PROPOSITIONS
Nous estimons que les restructurations techniques (normalisation, modernisation et
positionnement marketing) sont de notre ressort même si les politiques publiques régionales
peuvent les améliorer si elles sont bien ciblées.
La situation actuelle catastrophique de nos établissements nécessite des restructurations
financières lourdes et pour lesquelles nous esquissons les pistes suivantes :
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La BPI n’utilise pas en corse le seul outil de restructuration financière qu’elle possède,
le LEASE BACK. En réalité elle n’intervient pas en crédit-bail immobilier en corse.
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La création d’un fond dédié non pas à la création mais à la sauvegarde de
l’existant. Tous les économistes s’accordent à dire qu’il est moins coûteux de financer
de l’existant que de la création. Le risque de défaillance est multiplié dans ce dernier
cas.
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Ce fond devra pouvoir intervenir sur des durées assez longues pour adapter les
échéances de remboursement aux capacités de structures financées. A l’heure
actuelle les plans de restructuration financière sont au mieux de 5 ans alors qu’il faut
globaliser la dette et la restructurer sur 10 voire 15 ans sachant que les établissements
hôteliers ont des structures immobilières importantes.
Le système bancaire français et les normes Bale II et bientôt Bale III ne permettent pas
de mobiliser des fonds propres sur ces problématiques alors que l’industrie hôtelière,
non délocalisable par essence, est un des fers de lance de l’économie française.
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A très court terme et sur simple décision administrative comme nous l’avons connu
dans les années 1990, l’administration pourrait autoriser des plans auprès de la
commission des chefs de services financiers, CCSF, d’une durée de 60 mois et ce
sans garantie. Cette mesure d’urgence pourrait permettre à nombre d’établissements
d’attendre la mise en place de restructuration financière globale.
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