Le groupe épiscopal antique de Riez (Alpes-de-Haute
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Le groupe épiscopal antique de Riez (Alpes-de-Haute
Le groupe épiscopal antique de Riez (Alpes-de-Haute-Provence) Nouvelle histoire du monument et choix de conservation/présentation Philippe Borgard, Centre Camille Jullian, CNRS Caroline Michel d’Annoville, Université Paris-Sorbonne Fabienne Gallice, chercheur associé au CNRS Riez, la ville aux trois cathédrales Le groupe épiscopal primitif de Riez, situé en limite de la ville antique, sur le rebord méridional de la vallée du Colostre, fut très probablement aménagé au début du Ve siècle après J.-C. L’édifice, qui réemploie les murs de thermes publics monumentaux du Haut Empire possède des dimensions particulièrement imposantes. Cependant, à partir sans doute de la fin du même siècle, le déplacement de l’agglomération vers le sommet proche de la colline de Saint-Maxime va conférer à cet ensemble une place marginale. Dans le courant du haut Moyen Âge, alors qu’un autre édifice cathédral est apparu au sommet de Saint-Maxime, la situation de l’église de plaine, et sans doute l’église ellemême, se dégradent. La redescente de l’habitat vers la vallée du Colostre, à partir du XIIe siècle, lui donne un nouvel éclat mais le monument a alors perdu sa fonction initiale. La basilique, désormais voûtée, est convertie en église paroissiale puis, à l’extrême fin du XVe siècle, le projet de construction d’une troisième cathédrale (l’édifice paroissial actuel) entraîne l’abandon définitif du groupe épiscopal primitif. L’église et la majeure partie de ses dépendances sont démantelées à partir de 1498. Seule composante épargnée de l’ensemble cathédral, le baptistère, encore appelé « église baptismale Saint-Jean », entre en déshérence. Il est cédé à la confrérie des tailleurs d’habits qui lui adjoignent le vocable de Saint-Clerc, patron de leur corporation. Au début du XVIIe siècle, les origines du monument étant devenues obscures, l’idée se développe selon laquelle l’essentiel de la structure du baptistère aurait appartenu à un temple romain de plan circulaire. Un ouvrage peu scrupuleux de Simon Bartel, publié en 1636, achève de conforter cette interprétation : l’édifice, durant plus de trois siècles, sera désormais identifié comme étant un « Panthéon ». En 1707, la chapelle est transférée à la congrégation des Pénitents blancs mais, quelques décennies plus tard, les bouleversements de la Révolution entraînent la désacralisation du lieu de culte. Au début du XIXe siècle, Aubin-Louis Millin mentionne qu’il sert « aux gens de la campagne qui y trouvent un abri lors de la moisson ». Il faudra attendre le milieu de ce même siècle pour que la fonction primitive et l’intérêt de l’édifice soient enfin reconnus. N°34 – Septembre 2016 – Lettre d’information Patrimoines en Paca – DRAC / MET 1