EN SCÈNES Bienvenue à Sarkoland

Transcription

EN SCÈNES Bienvenue à Sarkoland
EN SCÈNES
FESTIVAL JAZZ
BANLIEUES BLEUES
Uppercuts et
triples croches
L’hebdo urbain pour vivre et consommer malin - 27 Mars 2008
Depuis 25 ans, Banlieues Bleues
s’affirme comme l’un des meilleurs
festivals de jazz de France. Il se
déroule dans seize villes de SeineSaint-Denis et propose une
programmation éclectique avec une
trentaine de soirées, une quarantaine de groupes et une dizaine
de créations. Un programme alléchant pour ce 25e rendezvous, à commencer par le retour de Jacques Coursil,
trompettiste martiniquais aux mille vies, qui a toujours vécu
en musique et en mots, les grandes luttes du peuple noir.
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La fine fleur du “jazz” se donne rendez-vous jusqu’au 18 avril au
festival Banlieues Bleues, aux quatre coins de la Seine-Saint-Denis,
dans les seize villes participantes. Une manifestation culturelle
ambitieuse révélant au grand public la diversité et la richesse des
musiques de jazz, allant jusqu’ à la création contemporaine (le jazz
pouvant être associé au cinéma, rap, gospel, rock, à l’électro et bien
d’autres). Et, plus original : on aura même droit à une thématique
jazz et boxe via plusieurs concerts. Quel rapport entre les gants de
boxe et le jazz me direz-vous ? Certes, on se souvient de la BO de
Rocky, avec “Eye of the tiger” ou de Nougaro et de ses fameuses
quatre boules de cuir. Toutefois, à y voir de plus près, on se rend
compte que la boxe, à l’instar du jazz, a été le seul domaine où,
avant les années 60, les noirs étaient autorisés à s’illustrer. Pas
étonnant donc que la boxe ait opéré son ascendant sur le jazz, à
commencer par Miles Davis, grand fan des rings et venu lors de la
5ème édition du festival. D’ailleurs, dans le documentaire When we
were kings, sorti il y a pile onze ans, on découvre, montés côte à
côte, le chanteur James Brown et le boxeur Mohamed Ali, deux
symboles de la culture afro-américaine. Depuis sa mise en place,
Banlieues Bleues a accueilli les grands du jazz : Stan Getz, Stéphane
Grappelli, Michel Petrucciani mais aussi d’autres légendes vivantes
comme Chuck Berry, B.B.King, Ray Charles, Nina Simone, Dizzy
Gillespie, Ornette Coleman, Sonny Rollins... C’est dire que ce festival
porte un projet artistique et culturel de qualité dont les axes
principaux sont, d’une part, le soutien et l’accompagnement de la
création et de la diffusion de concerts de musique vivante et
innovante, et, d’autre part, la valorisation et la diffusion des
pratiques amateurs. C’est ainsi l’occasion pour des musiciens
débutants ou confirmés de rencontrer des professionnels avec qui
ils peuvent monter des spectacles présentés lors du festival. Depuis
deux ans, l’association Banlieues Bleues s’est installée à la Dynamo
de Pantin, lieu de répétitions et de concerts et première salle
construite en France pour le jazz et les musiques improvisées, lui
autorisant également de développer ses activités de production, de
création, de diffusion et de formation des publics à l’année. Cette
année, le festival accueillera donc, entre autres têtes d’affiche,
Jacques Coursil et Wadada Leo Smith, Pino Minafra, Dave Douglas,
Roy Campbell, Abram Wilson, Byron Wallen, Lionel Belmondo...
Un programme qui laisse la part belle à la découverte et montre
surtout un autre visage de la Seine-Saint-Denis, autre que celui
souvent piètre et prosaïque que l’on nous montre habituellement.
✒ Dominique PARRAVANO
Résa sur place au 9,Rue Gabrielle Josserand 93500 Pantin
(Du lundi au Vendredi de 14h à 17h30)
Tél : 01.49.22.10.10 ou [email protected].
NB : Si vous aimez le jazz, ne loupez pas non plus le Bose Blues
Note Festival jusqu’au 7 avril (voir page 6), le festival hommage
au label de jazz Blue Note, et le concert de Nicole Croisille au
Casino de Paris dans “Nougaro, le jazz et moi” le jeudi 27 mars.
Les Francofolies font l’Olympia !
Les Francofolies de la Rochelle s’autorisent une
escapade parisienne pour célébrer la chanson
d’humour. Une rencontre qui promet d’être
pleine de fantaisie, d’énergie et de folie avec
l’orchestre de la Boule Noire qui va piocher avec délectation
dans le répertoire souvent oublié ou méconnu de la chanson dite
d’humour (Fernandel, Bourvil, Fernand Reynaud, etc.) et dans
celui de chanteurs comme Dutronc, Gainsbourg ou Nino Ferrer
et même celui du cinéma. Au programme : Julien Doré, Jeanne
Cherhal, Didier Wampas, Les Wriggles, Christophe Mali, Richard
Gotainer, Adrienne Pauly, Armelle, Clarika et bien d’autres. Une
soirée délicieuse en perspective !✒ Dominique PARRAVANO
OÙ ? À l’Olympia - 38, Boulevard des Capucines, Paris 9e.
QUAND ? Quand ? Le 02 avril 2008 à 20h30. Loc : 0892.68.33.68.
Bjorn Berge en live
L’adieu des Étoiles de Pékin
Bjorn Berge gronde de sa voix éraillée un blues noir et
contemporain sur des textes contemporains. Mais, quand il
délaisse ses compositions personnelles pour revisiter avec une
guitare acoustique les titres des Red Hot Chili Peppers ou de
Motorhead, le résultat est totalement surprenant. Il sort son
CD live chez Dixiefrog/Harmonia Mundi. Où ? À l’Européen,
5 rue Biot, 17e. Quand ? Le 31 mars. Tél : 01.43.87.97.13.
Les Étoiles du Cirque de Pékin feront leurs adieux à la France
lors d’une représentation exceptionnelle plus que jamais placée
sous le signe de la virtuosité. Une occasion de découvrir
ce prodigieux spectacle pour la toute dernière fois avant
la dissolution de cette troupe hors du commun.
Où ? Au Zénith de Paris - Parc de laVilette. Quand ?
Le 30 mars à 14h30. Résa : www.cirquephenix.com
Blankass paye
sa tournée !
Enfants du rock et du Berry, les frères Ledoux
fêtent leur dix-huit ans de carrière en payant leur
tournée sous forme d’un album live chez Warner.
Quoi de plus normal pour ce groupe au nom
d’apéro (blanc-cassis), dont les prestations
scéniques ont toujours été sous le signe de la
convivialité ! ✒ Propos recueillis par Dominique PARRAVANO
Pourquoi votre premier live
a t-il été enregistré au théâtre
de verre de Chateaubriant ?
Nous souhaitions pour ce
concert une vraie ambiance
acoustique et intimiste et ce petit
théâtre sans scène où le public
est au même niveau que nous,
nous le permettait.
Certains morceaux ont été
spécialement réarrangés.
Pour quelle raison ?
La scène est le lieu de prédilection pour réarranger des chansons. Ce live nous permettait de
revenir sur nos orchestrations.
C’est une vraie création en soi.
Nous avons revisité la plupart des
morceaux qui ont jalonné notre
carrière et l’avons enregistré en
un seul jour, raison pour laquelle
il s'intitule Un concert. Ce concert
fut très émouvant car nous voulions donner tout ce qu’on avait
reçu en 18 ans.
D’ailleurs, il y a eu un énorme
buzz autour de ce concert…
Comme nous avions annoncé
qu’il s’agissait d’un concert
unique en vue de l’enregistrement de ce live, les fans et tous
ceux qui nous suivent depuis
18 ans s’étaient donnés rendezvous. Ce fut un vrai moment
d’émotion et de bonheur comme
un premier rendez-vous.
On vous classe musicalement
difficilement. Où vous situezvous exactement ?
Je n’aime pas trop les étiquettes,
les classifications. On fait ce
qu’on a envie d’entendre. Nous
sommes passionnés par le folk
rock américain de Dylan à
Springsteen. On aime aussi la
pop avec des groupes comme
The Who, Oasis. Et, nous
sommes également très attachés
aux mots, aux textes, à l’instar
de Brel, Ferré ou Gainsbourg.
Votre musique est également
engagée et revendicative…
On parle de choses qui nous
touchent. Nos chansons sont
“concernées”. Nous avons soutenu les sans papiers dans
“Liberté de circulation”. Nous
nous sommes aussi engagés
pour le Tibet Libre. Nous avons
la chance d'avoir un micro alors
autant s'en servir pour défendre
des causes qui nous touchent et,
vu l’évolution politique du Tibet
en ce moment, je pense que
nous n’avons pas tout à fait tort!
Ce qui s’y passe est consternant.
Avec les années, on a l’impression que vous dénoncez avec
plus de retenue…
Oui, car on a changé. On ne
désarme pas mais on dénonce
sans gueuler alors qu’à 20 ans,
on veut tout casser !
On est même plus indulgent
avec les cons !
Il y a deux reprises dans cet
album : une des Smashing
Pumpinks et une autre de
Johnny. Pour quelle raison ?
La reprise, c’est se faire plaisir et
la scène nous permet de satisfaire ces envies-là. Johan adore
le morceau Tonight Tonight des
Smashing Pumpinks et moi, je
me suis fait plaisir avec la
reprise de Ma gueule de Johnny.
C’est une chanson magnifique.
Vous aviez déjà écrit pour lui.
Vos copains rockeurs ne vous
brocardent-ils pas ?
Non, car ils font comme nous,
ils lui proposent tous des titres.
Nous lui avions écrit la chanson
Clémence. Johnny est respecté
par tout le monde, y compris par
la scène rock qui respecte et
admire sa carrière qui est
unique. On aime le Johnny des
années 70 avec des cuivres,
alors, pour Clémence, on a fait
un morceau très inspiré par cette
époque... Et puis, Johnny a eu
une vie bien plus rock'n'roll que
certains groupes de punk !
Quel regard portez-vous sur vos
18 ans de carrière ?
Je remercie le ciel de tout ce
bonheur. Je suis fier de mettre
fait une famille grâce à ce métier,
à la scène. Tout le reste, l’argent,
les médias, c’est du pipeau.
Vos projets ?
Un album solo pour chacun.
C’est la condition pour assurer
la pérennité du groupe !
GÉRALD DAHAN
Bienvenue à Sarkoland !
Imitations et impertinences sont au cœur du spectacle de ce trublion,
incarnant un fou du roi décidé à dynamiter le Sarkoland, un parc d’attraction
futuriste, né du rapprochement de la politique et du Show Business…
Gérald, avec ce nouveau
spectacle, tu es en plein dans
le music hall !
Complètement ! Ma sœur a chorégraphié en rendant hommage à
de nombreuses comédies musicales comme Cabaret. Sur
scène, je suis accompagné d’une
troupe de 12 danseurs et je fais
même des claquettes !
Qu’est-ce que le Sarkoland ?
C’est un parc d’attraction, une
projection imaginaire de ce que
pourrait devenir la France …
Un monde merveilleux où il n’y a
plus de chômage et où nous
sommes tous propriétaires…
Mais cela, c’est le décor. Ce qui
est intéressant, c’est de gratter
un peu et de voir que tout est en
carton-pâte et que la “réalité”
n’est que de la poudre aux yeux.
Qui retrouve-t’on ?
Je fais pas moins de 50 personnages dans plus de 20 tableaux !
Sarkozy est au centre du spectacle mais on voit aussi Jean-
Marie Bigard en grand prêtre
chargé de bénir l’union de notre
président ou Michel Sardou qui
tente de se racheter une image
en chantant la Sarkomania sur
l’air des Lacs du Connemara…
On retrouve des politiques
comme Philippe Douste Blazy,
en espion paranoïaque pour
l’ONU, ou Charles Pasqua en
parrain désavoué qui raconte
avec son incroyable accent l’histoire de sa “famiglia” ! Je me
sers toujours de l’actualité en la
projetant dans le futur…
Tu joues à nouveau la carte de
l’interaction avec le public
comme lors de ton précédent
spectacle ?
Oui, les spectateurs peuvent
choisir la fin. Je leur fais trois
propositions de scénarios et
c’est eux qui décident par vote !
Tu t’es entouré d’une belle
équipe d’experts avec des
auteurs et des journalistes
politiques…
J’aime bien faire des collaborations avec des gens qui viennent d’horizons différents. C’est
dans les rencontres et dans la
conjugaison des talents
qu’aboutissent les résultats les
plus surprenants… Je voulais
que les gens se marrent mais on
a fait un vrai travail d’investigation sur le contenu des lois en
cours et leurs applications…
Je ne suis pas un donneur de
leçons. J’ai une conscience politique qui m’appartient. Cela tire
vraiment dans tous les sens à
droite comme à gauche.
C’est juste une observation
satirique…
Est-ce que tu penses que
Nicolas Sarkozy va venir voir
ton spectacle ?
Je lui ai fait parvenir une invitation. L’an dernier, Ségolène
Royale était venue…
Il est au centre du spectacle
même si je tire sur tout le
monde. Je pense que c’est un
sujet qui mérite un spectacle en
OÙ ? Au Théâtre Dejazet
41, Boulevard du Temple,
Paris 3e - M° République.
QUAND ? À partir du 29 mars
à 20h30.
Réservations : 01.48.87.52.55.
entier car c’est un personnage
tellement riche. Il y a tellement
de matières qu’on pourrait le
décliner à l’infini ! Et, il vaut
mieux en rire qu’en pleurer.
Je ne le remercierai jamais assez
de m’avoir donné du boulot
pour les cinq ans à venir.
Dommage que tous
les Français ne
puissent pas être
humoristes !
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DE TONY GOMEZ SUR SON BLOG
www.tonygomez.com