Le taureau fou

Transcription

Le taureau fou
LAFOURCADE Aurore
BOURBOUSE Alexia
LAUHIRAT-BIDOT Alain
CHAGNAUD Aurore
Classe de première année Bac Pro exploitation des transports
Lycée RAMIRO ARRUE 16,
Route d'Ascain
64500 Saint Jean de Luz
Le taureau fou
Pierre savait qu'il s'en sortirait. Dans ce paysage de fin de monde, une force intérieure le
poussait à avancer à travers les débris consumés par les flammes.
Etait-il vraiment seul ? Cette idée le poursuivait lorsque dans le lointain, il crut apercevoir
une ombre.
Pierre roulait à bord de son camion depuis un moment. Mais sa vue se brouillait, la fumée
empêchant toute visibilité. Depuis que la foudre avait frappé, toute la forêt s'était embrasée,
tenant prisonnière la route dans un enfer de flammes. Il s'engagea presque avec soulagement
dans le tunnel du Mont Blanc. Mais à cause du fort orage, un court circuit se produisit, une
lampe explosa et les étincelles de celle-ci tombèrent sur la citerne du camion. Lors du
chargement du réservoir, Pierre avait malencontreusement déversé quelques gouttes du
produit inflammable sur les parois de la cuve, ce qui provoqua le début de l'incendie de la
citerne. Plus le produit prenait feu, plus la température augmentait.
A l'intérieur du camion, on pouvait admirer des tas de décorations. Sur le tableau de bord, il
avait fixé une dizaine de trophées avec une cocarde de l'année de l'obtention de la coupe. Sur
le pare- brise, quatre banderilles de couleur rouge et jaune étaient collées à droite et à gauche.
Au centre de celui-ci, il avait mis sa plaque d'immatriculation avec son nom de CB. En haut,
plusieurs autocollants y étaient collés, ceux qui correspondaient à des fêtes des grandes villes
françaises et espagnoles. C'étaient des autocollants de camions et de corridas. Au fond de la
cabine, on pouvait observer un drapeau de fond de couleur feu avec une tête de taureau noir
aux yeux rouges et des inscriptions espagnoles. D'ailleurs celles-ci lui rappelaient ses
dernières corridas avec ses moments de folies, comme gagner des trophées ou tuer des
taureaux.
Il commençait à faire très chaud dans la cabine. Les objets se déformaient petit à petit. Le
drapeau commençait à se froisser. Les yeux du taureau se fermèrent puis se rouvrirent. La
tête remua plusieurs fois. Pierre crut rêver, c'était impossible. L'animal ouvrit son grand
museau, on pouvait voir ses dents et sa grosse langue. Le taureau était en train de se réveiller,
tellement qu'il faisait chaud. Il était prisonnier du drapeau. Il essayait de remuer la tête plus
fort pour que ses cornes l'arrachassent. Il n'y arrivait pas ! ! ! Pierre n'en revenait pas, il était
pétrifié.
Il commençait à s'énerver et à avoir chaud. Il forçait pour essayer de s'en sortir mais en vain.
Après plusieurs efforts, le museau sortit petit à petit du drapeau.
Il renifla l'air frais et remua son nez.
Sa tête était en train de surgir entièrement du drapeau.
Il souffla un instant pour se reposer car il était très fatigué d'avoir tant forcé. Il dormait depuis
longtemps car il était enfermé, prisonnier du drapeau. Il fallait que ses muscles se remissent à
fonctionner. Il recommença ses efforts pour s'extirper et son cou fut libéré. Il pouvait remuer
entièrement la tête. Il était content. Ses jambes avant enfin étaient dégagées et il essaya de
courir pour que tout son corps sortît. Petit à petit, tout son corps apparaissait. Une fois qu'il
fut libéré, il continua de courir, traversa le pare-brise, sauta et atterrit sur la route. Il était
enfin libre, il courut quelques mètres et s'arrêta pour voir où il était et il aperçut un homme à
travers le pare- brise.
Pierre, avec une telle chaleur, envahi par la peur, voulut descendre du camion. Dans un
mouvement de panique, il chercha à détacher sa ceinture mais eut un peu de mai à y arriver
car il faisait deux choses en même temps. Il essayait de rassembler ses affaires d'une main et
de se détacher de l'autre. Au bout d'un petit moment, il parvint à ouvrir la portière et tomba
du haut de son camion.
En heurtant le sol, Pierre se brûla l'avant bras. Il se releva et fut triste de voir son camion qui
brûlait par des hautes flammes qui atteignaient les quatre mètres. Pendant un moment, il resta
figé devant le véhicule en le voyant se consumer et en pensant aux dommages que cela allait
provoquer. Après quelques minutes, Pierre ressentit quelque chose d'étrange qui se passait en
lui et il se demanda:
« Mais que se passe- t-il ? Pourquoi ai-je la tête qui tourne, on dirait que j'ai la tête en bas !!»
En effet, autour de lui, tout tournait à toute vitesse, le décor changeait comme par mystère.
Les murs di, tunnel S'écartèrent p0>>r laisser place à un décor de tribunes et a-Li centre une
place se formait. Le goudron se transforma en un sable jaune et chaud.
Pendant ce temps, Pierre vit ses habits de travail réglementaires s'échanger contre ceux d'un
toréador. Sa tenue était tellement magnifique qu'il n'arrivait pas à y croire. Il n'osait même
pas la toucher de peur de l'abîmer. Il était vêtu d'un vrai costume de toréador qui était de
couleur rouge, jaune et dorée. Sa veste était brodée de fleurs avec du fil argenté. Au cœur de
la fleur resplendissait un diamant en or. Au dos, un taureau avait été brodé avec tant de
détails qu'on aurait pu croire à une broderie faite à la main. Le pantalon était de couleur d'or
et portait les mêmes broderies. Pierre sentit quelque chose se former sur sa tête, il s'agissait
d'un boléro. Sa taille était entourée d'une ceinture noire et or sur laquelle étaient dessinées
toutes sortes de camions. Dans sa main droite, apparut une magnifique épée en argent. Elle
était longue et très fine. Sur un coté, était gravée une inscription d'une jolie écriture, son
prénom était aussi sculpté sur la lame. De l'autre main, il tenait une grande cape rouge avec
ses initiales brodées avec un fil doré. Il se trouva très beau. Il aperçut un taureau qui courait
vers lui, celui-ci entrait dans l'arène.
Pierre voulut se cacher et même fuir, une peur terrible s'empara de lui. Malheureusement, il
ne trouva pas d'abri, c'était impossible car il était sur la piste. Pendant qu'il réfléchissait, le
taureau lui fonçait dessus, il n'était plus qu'à quelques mètres de lui. Alors au dernier
moment, il se poussa et leva sa cape. Le taureau fit demi-tour. Pierre plaça la cape de façon à
ce que le taureau fonça sur elle. Il la leva quand le taureau fut dessus. Pendant cinq minutes,
le taureau se Jetait sur 1_a cape. Pierre commençait à être- fatigué, Le taureau passa si Près de
lui qu'il le blessa avec ses cornes légèrement à la hanche. Le taureau en avait assez. Il était
énervé et voulait tuer Pierre. Puis, Pierre rata le taureau avec sa cape, ce qui permit à celui ci
de le poursuivre.
Pierre devait courir à toute vitesse pour lui échapper, il avait très peur. « S'il vous plait, faîtes
que je m'en sorte !! Aidez moi !! Au secours ! »
Il courut vers le mur et arriva à sa hauteur, il sauta pour s'y agripper. Le taureau s'élançait, il
était sous Pierre. Pierre comprit qu'il ne pouvait pas rester là comme ça. Alors, il sauta sur le
taureau et avec son épée, le blessa au dos. Le taureau eut mal, se cabra et Pierre tomba à la
renverse. Sa cape lui échappa des mains et le taureau avec une telle nervosité la lui piétina.
Ce dernier se cabrait, il perdait beaucoup de sang. Pierre se releva.
« Allez, approche, viens ici ! » dit il au taureau.
Avec son épée, il était à nouveau prêt à le combattre. Le taureau avança vers lui, Pierre
bougeait son épée dans tous les sens. Il avançait, le taureau reculait. Ce dernier avait peur de
cette épée. Comme ils arrivaient près du mur, le taureau changea de direction et se précipita
sur Pierre, fonça sur lui qui fut surpris. Le taureau était sur lui et Pierre le blessa gravement
au cou à l'aide de son épée. Le taureau le renversa, le piétina. Pierre tomba, le taureau en
profita pour le prendre à la tête. Le taureau mort de douleur s'écroula et tout devint noir.
Pierre ouvrit les yeux, les referma. Il avait terriblement mal à la tête. Il ouvrit à nouveau les
yeux. Il voyait flou. Petit à petit, sa vue redevenait normale. Il reprenait ses esprits.
« Où suis je ? Pourquoi suis je allongé par terre ? » se demanda-t-il.
Il voyait quatre personnes habillées en blanc qui étaient penchées sur lui et qui remuaient les
lèvres. Pourquoi ne les entendait-il pas ?
« Où suis-je ? Qui êtes- vous ? » leur demanda-t-il.
Un homme le regarda, il lui sembla qu'il parlait car ses lèvres bougeaient. Pourquoi ne l'avait
il pas entendu ? Pourquoi cette personne avait parlé si doucement ? Le faisait-elle exprès de
parler si bas pour ne pas qu'il entende ? Peut être que cet homme lui faisait une blague? Si
c'était le cas, i1 la trouvait mauvaise. Mais le problème, c'était que cela n'y ressemblait pas.
Pierre eut une douleur affreuse insurmontable qui lui montait à la tête. Il commença à penser
qu'il devenait fou et que c'était pour cette raison qu'il ne l'entendait pas. Il voulait rentrer chez
lui, retrouver son camion car il commençait en avoir assez de cette histoire.
Pourquoi n'entendait-il pas ces personnes ? Avec ses mains, il toucha un bandage et là,
l'angoisse l'envahit. Il retoucha sa tête une seconde fois et même une troisième fois.
Malheur, il n'avait plus d'oreilles ! ! ! !

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