Mame : des aides pour les 224 licenciés

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Mame : des aides pour les 224 licenciés
Mame : des aides pour les 224 licenciés
13/07/2011
Vaste tour de table hier à la préfecture sur l'avenir des 224 licenciés des
imprimeries du groupe Laski. L'État et la Région se mobilisent.
Les délégués informent les salariés licenciés devant les grilles de la préfecture. - (Photo NR)
Officiel depuis vendredi dernier, avec la mise en liquidation de l'imprimerie Mame par le tribunal
de commerce de Tours, le licenciement de 114 salariés est venu s'ajouter aux 96 de Gibert Clarey
Rotatives, liquidé le 30 juin. Avec dix personnes licenciées dans une autre filiale du groupe Laski
APS Chromostyle et quatre au siège du holding, à Paris, ce sont 224 personnes au total qui se
retrouvent sans emploi en plein mois de juillet.
Hier, un comité de pilotage composé des délégués syndicaux des entreprises liquidées, de
représentants de la Région, du conseil général, du député Jean-Patrick Gille et de Pôle emploi s'est
tenu à la préfecture.
Des mesures concrètes ont été prises concernant l'accompagnement économique et social des
licenciements. Du côté de l'État, tous les licenciés intégrés au dispositif d'accompagnement (CRP)
toucheront leur salaire pendant un an. Ils bénéficieront d'un fonds de reclassement à hauteur de
2.000 € par personne et d'une aide différentielle en cas d'emploi moins rémunéré pendant deux ans.
Les droits de mutuelle seront garantis pendant neuf mois par l'État. Par ailleurs, 13 personnes
devraient pouvoir bénéficier d'une préretraite.
De son côté, la Région a mis sur la table un dispositif exceptionnel, lié au reclassement individuel.
Ce « pacte de continuité dans la formation » est mis en oeuvre pour la première fois en région
Centre. Elle s'engage à abonder, au cas par cas, la formation de tous les licenciés en voie de
reconversion. « On attendait une enveloppe collective. On ne l'a pas eue, mais ces mesures
d'accompagnement individuelles proposées par la Région sont intéressantes pour les salariés »,
concédait à la sortie Stéphane Deplobin, secrétaire du comité d'entreprise de Mame. Devant la
préfecture, une cinquantaine de personnes, licenciées de Mame et de Gibert Clarey Rotatives,
attendaient sa sortie pour connaître leur sort. Beaucoup n'avaient pas encore reçu leur lettre de
licenciement.
à chaud
Isabelle Gaudron, vice-présidente de la Région chargée de la formation : « Les dirigeants de Laski
n'ont pas su prendre la bonne direction. Cette filière de l'imprimerie est en pleine mutation
technologique. Certaines entreprises ont su anticiper... »
Joël Fily, préfet d'Indre-et-Loire : « On est face à un sinistre industriel et il faut mobiliser des
moyens. L'État a suivi de près le dossier Laski, depuis deux ans. J'ai moi-même reçu les délégués.
La responsabilité est du côté du chef d'entreprise, qui prend les décisions. Aujourd'hui, on est dans
la phase où l'État prend le relais. »
Jean-Luc Delory, secrétaire du CE de Gibert Clarey : « Le déménagement de Mame a coûté deux
millions d'euros. Cela n'a mené à rien. On aurait mieux fait de donner cet argent aux salariés ! »
Jean-Patrick Gille, député d'Indre-et-Loire : « J'ai insisté sur la nécessité d'une cellule de
reclassement performante, qui assure un suivi efficace des ex-salariés. Cette cellule de qualité doit
permettre à chacun de progresser vers un avenir à définir ; elle devra associer les collectivités
locales prêtes à se mobiliser, afin d'en assurer un suivi régulier. Je recevrai mercredi prochain les
représentants des salariés. »
Brigitte Barnéoud