Lettre des Equipes Notre-Dame n° 203
Transcription
Lettre des Equipes Notre-Dame n° 203
Lettre de s É q uipes Notr e-D a m e N°203 Septembre - Octobre 2013 France : 3 € La foi est un chemin 1– À la croisée de nos chemins de foi Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr 4 5 6 Le Christ est à nos côtés Nicole et Bruno Coevoet La grâce du service Françoise et Rémi Gaussel Avance au large ! Vie Spirituelle 8 Billet spirituel Père Philippe Beitia 10 Orientation d’année Grandir dans la foi… Daniel Vigne Vie de Couple 14 Couple et famille La mixité à l’heure de la confusion… François de Muizon 16 À la croisée de nos chemins de foi Emmanuelle Riblier Article du mois 18 Couple et société Marie reçoit et accompagne la vie Texte du père J. Bergoglio, pape François 20 Comment transmettre la Foi à ses enfants Interview de Nicole Fabre Équipes et Équipiers 22 Points concrets d’effort De l’écoute naît la communion Père Emmanuel Blanc 24 Le nouveau pilotage Nicole et Bruno Coevoet 26 Témoignages Notre chemin de foi : une richesse… Magalie et Frédéric Mandron La différence est source de richesses Élisabeth et Guillaume Boettner 28 La Bible La Bible, parole humaine et Parole de Dieu Père Philippe Beitia 30 Regards Jésus et les apôtres Christine Pellistrandi 32 Livres et revues 34 Prière Si tu es l’ouvrage de Dieu Saint Irénée de Lyon Vie du Mouvement 36 Revenir à la source Ne lâchez pas sa main Père Henri Caffarel 38 Billet Massabielle Une double mission pour le père Tchantchou 39 Flash – Vie d’équipe 40 Évènements – France Deux sessions de formation aux Antilles Noémie et Marc Dow Josiane et Gilbert Claudant Joëlle et Claude Suzanon 42 Évènements – International Un unique chemin : le Christ Père José Jacinto Ferreira de Farias, scj 44 Vivre les contenus de la Foi Jan et Peter Ralton 46 Calendrier Sommaire Éditorial Documents joints : Prières du thème d’année - Don annuel - Fondation pour le clergé - Atelier de l’Alliance (IdF) LETTRE DES ÉQUIPES NOTRE-DAME Directeur : Bruno Coevoet - Rédacteurs en chef : Dominique et François Aubert - Nouvelle Série - 37e année n° 203 49, rue de la Glacière - 75013 Paris Tél : 01 43 36 08 20 - Fax : 01 43 36 05 70 e-mail : [email protected] site internet : http://www.equipes-notre-dame.fr Conception et réalisation : Egga 01 40 27 01 04 Imprimeur : Chauveau-Indica - 28630 Le Coudray Tél : 02 37 88 18 81 - Fax : 02 37 30 29 33 Dépôt légal : 3e trimestre 2013 - ISSN 1144-438X 2– Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Crédit photo © : couv. F. : Aubert, L’île saint Honorat ; Vignette, p.17 : by-studio/Fotolia ; p.9-40-41 : F. Hatey ; p.11 : Julien Rousset - Fotolia.com ; p.19 : Renáta Sedmáková - Fotolia.com ; p.21/23 : Espritphoto.com ; p.25 : Macha Chmakoff, www.chmakoff.com ; p.29 : CanStockPhoto.fr ; p.31 : C. Pellistrandi ; p.34/35 : photononstop.com ; p.43 : F. Aubert 10-31-1795 Cette entreprise a fait certifier sa chaîne de contrôle. pefc-france.org Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr –3 Le Christ est à nos côtés La grâce du service Françoise et Rémi GAUSSEL Anciens Responsables de la super-région France-Luxembourg-Suisse - Bordeaux 40 Nicole et Bruno COEVOET Nouveaux responsables de la super-région France-Luxembourg-Suisse - Saint-Quentin 4 « Éditorial Un grand vent se mit à souffler, le lac devint houleux. Ils avaient ramé environ 5000 mètres lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer »1. Malgré la tempête, les disciples ont pris l’initiative de rejoindre Capharnaüm. Après avoir fait la moitié du trajet, le Christ les rejoint et les rassure en disant : « C’est Moi, n’ayez pas peur ». Nous sommes dans un monde en pleine mutation, nos valeurs vacillent, nos repères s’estompent. Malgré la tempête, nous sommes appelés librement à rejoindre d’autres rives, à affronter de nouveaux défis. Comme dans l’Évangile, c’est seulement après avoir commencé le trajet que le Christ viendra se révéler à nous. Il ne nous prendra pas dans sa barque mais Il nous rejoindra au cœur de nos fragilités, de nos peurs. Un début d’année est l’occasion de poser de nouveaux choix, d’accepter de nouvelles responsabilités, de réorienter nos vies. Le Christ nous laisse libres de nos décisions mais c’est la Foi qui va guider notre choix. 1- Jean 6, 18-19 et 21 4– Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Il nous fait le don de la Foi. Tout au long de leur mandat de responsables qu’ils nous transmettent, Rémi et Françoise Gaussel ont témoigné visiblement de ce don reçu et nous les en remercions. À leur suite, vivons dans la même confiance que le Christ sera aussi à nos côtés. L’orientation choisie pour notre année est « Église en marche avec la force de l’Esprit ». Chaque appel que nous recevons pour servir le Christ dans l’Église, dans les Équipes, dans le monde est aussi un appel à faire grandir notre Foi. Si nous ne progressons pas dans la Foi, celle-ci ne peut que s’appauvrir. Mettons-nous en marche en Église, le Christ sera à nos côtés ! Comme les apôtres, nous avons chacun à nous diriger serein et en Paix vers d’autres Capharnaüm… « Ils voulurent le prendre dans la barque, mais aussitôt la barque toucha terre au lieu où ils allaient » nous dit la fin du récit ; faisons confiance et avec la Foi, la barque sera alors plus facile à faire naviguer ! C inq ans déjà que nous avons répondu « oui » à l’appel pour prendre la responsabilité des Équipes Notre-Dame pour la France, le Luxembourg et la Suisse. Il convient maintenant de transmettre le flambeau. Aux Équipes Notre-Dame, il est convenu de dire que toute mission proposée est un cadeau ; n’est-il pas surprenant que l’on ait besoin d’un tel subterfuge pour stimuler notre envie de suivre le Christ ? Déjà, les disciples éprouvaient le même besoin d’être rassurés et encouragés devant l’engagement demandé par Jésus : « Pierre se mit à dire « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre » Jésus déclara : « …personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il re- çoive, en ce temps déjà, le centuple... »1. Lorsque nous prenons le tablier de service, nous avons plutôt tendance à voir les choses auxquelles nous devons renoncer plutôt que d’envisager « ce centuple » dont nous parle le Christ. À titre personnel, notre « oui » à l’appel a effectivement bouleversé notre vie et nous avons dû, tout au long de ces cinq ans au service, procéder à certains renoncements. Aujourd’hui, notre mission s’achève et nous pouvons nous interroger sur ce « centuple » reçu en échange : - la grâce du service, ce fut la présence de l’Esprit Saint, compagnon fidèle. Ses dons ne sont pas de vains mots. Comme le dit saint Jean, l’Esprit Saint aide à tenir et à garder l’Espérance par gros temps ; - la grâce du service, ce fut de vivre et de goûter une vraie fraternité avec les équipiers ; - la grâce du service, ce fut de pénétrer plus avant la complexité de l’âme humaine et du monde actuel et d’apprécier la volonté de très nombreux jeunes équipiers de « vivre leur couple dans la foi » ; - la grâce du service, enfin, ce fut d’avoir pris le temps d’approfondir notre relation au Seigneur. Prière, écoute de la Parole et oraison, que de richesses engrangées chaque jour ! Alors, oui, nous avons reçu « en ce temps déjà, au centuple… ! » Nous rendons grâce au Seigneur de nous avoir conduits à œuvrer au rayonnement du couple uni par le sacrement de mariage sans pour autant avoir délaissé les couples en recherche ou les couples meurtris par la séparation. Nous croyons plus que jamais à la beauté et à la force du couple fondé sur l’altérité et au message prophétique du Père Caffarel. 1- Mc 10, 28-31 Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr –5 Avance au large ! Brasilia - 2012 Les Équipes Notre-Dame trouvent leur plénitude dans la vie de couple et dans la vie d’équipe. Le mouvement est aussi nourri par les propositions faites par les responsables de secteur, de région, de province et par l’équipe responsable de la super-région France-Luxembourg-Suisse. Au moment où cette dernière est fortement renouvelée, jetons un regard rapide dans le rétroviseur pour apprécier le chemin parcouru. Montreuil - Octobre 2009 « Avec la force de l’Esprit, vous serez mes témoins. » 3 000 responsables (équipe, secteur, région, province) de France, Luxembourg et Suisse sont réunis à Montreuil pendant 2 jours pour prier, se nourrir, échanger, partager, faire le plein d’énergie pour agir. Premier rassemblement international des Équipes Notre-Dame hors d’Europe, dans le pays qui comprend le plus grand nombre d’équipes. Accueil fraternel, très belles méditations du Père Radcliffe, multiples rencontres et découvertes : un temps de grâce pour les heureux participants. Massabielle - 2013 Com-mu-ni-quez ! - 2011 Venez, pique-niquez et voyez ! 2011-2012-2013 Septembre : une information claire et vivante sur le mouvement et sa pédagogie originale. Plus de cent pique-niques « Découverte des END » mis en place sur l’ensemble du territoire. Conséquence immédiate : plusieurs dizaines d’équipes nouvelles. 6– Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre rénovée, nouveau site Internet, campagne de communication « Une blanquette pourrait changer votre vie de couple. » : Les Équipes Notre-Dame soignent leur communication pour annoncer la bonne nouvelle du mariage, notamment aux jeunes mariés. Sexualité - 2011 Lier spiritualité et sexualité… il fallait oser. Le Père Caffarel avait tracé la route, notamment à Rome en 1970 et à Chantilly en 1987. Chaque Lettre a maintenant un article nourrissant la réflexion de chacun. Poursuite du développement du centre spirituel des Équipes Notre-Dame, au service du couple et du mariage chrétien, et renforcement de son alliance avec le diocèse de Pontoise. Reliance - 2011-2012 Une proposition repensée par les END et encouragée par la Conférence des Évêques de France, qui s’adresse à des personnes ayant connu la douleur d’une séparation et souhaitant vivre une seconde union durable et vécue dans la foi. Rentrée 2010 - Un message plein d’espérance Françoise et Rémi Gaussel donnent le ton de l’année : « Soyons des couples chrétiens forts, souriants, heureux ; Soyons des passeurs de l’Amour de Dieu ; Soyons exigeants pour nous-mêmes… ». Équipes Tandem - 2012 Bienvenue aux END ! - 2013 Après une réflexion approfondie sur les attentes des jeunes couples et les exigences du mouvement, rénovation du parcours d’initiation des nouveaux équipiers. Foyers pilotes, à vous de jouer ! Une excellente réponse au besoin des jeunes couples mariés ou non-mariés de vivre leur foi à deux, durablement et solidement. Un parcours de 2 ou 3 ans, pour bien communiquer et donner du sens à sa vie. A faire connaître dans vos paroisses ! Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr –7 Billet spirituel Développer sa foi Père Philippe BEITIA Conseiller spirituel de l’Équipe Responsable France-Luxembourg-Suisse Vie spirituelle N otre foi se base sur le témoignage découvre toujours de nouveaux aspects, des apôtres. Ils ont vu Jésus agir. qu’on est appelé à appliquer toujours mieux Ils ont entendu son enseignement. la Parole de Dieu à notre vie, à la vie de Ils ont participé à sa Cène, à sa Passion. l’Église, à l’humanité. Ils ont été témoins de sa résurrection. L’Évangile nous montre que, lors de la vie Nous sommes invités à entrer dans cette terrestre du Christ, ils n’ont pas toujours dynamique du développement de la foi. compris. Ils ont même interprété de tra- Comment ? Tout d’abord en étant attentifs vers les paroles et les actes de Jésus sus- à la prédication des pasteurs de l’Église citant parfois le courroux du – les évêques et les prêtres maître. C’est lors de la venue Entrons alors dans notamment – qui nous perde l’Esprit Saint à la Pentemet de mieux pénétrer le l’attitude de Marie côte que tout va s’éclairer. mystère du Christ et d’en Chacun des douze apôtres et faire passer les exigences tout leur groupe va pénétrer le mystère du dans notre vie. Christ. Ils vont tous être dotés du privilège de l’infaillibilité pour l’expliquer, le déve- D’autre part, il s’agit de travailler à devenir lopper et établir l’Église selon la volonté d’authentiques contemplatifs. La percepde Dieu. tion des réalités spirituelles, du message de la parole de Dieu s’accroît par l’étude, Aussi, la foi de l’Église catholique va-t- la méditation, la fidélité à l’oraison. Nous elle être la foi des apôtres. L’Esprit Saint entrons alors dans l’attitude de Marie dont lui est donné pour la garder, la développer l’évangile de Luc nous dit qu’elle gardait en et l’exposer fidèlement. Il y a effectivement son cœur pour les méditer les évènements un développement de la foi : le mystère de la vie de son fils1. Cette contemplation de Dieu, le mystère du Christ, le mystère des réalités d’En-Haut affermit notre foi et de l’Église et celui de l’homme sauvé par améliore notre témoignage : nous pouvons le Christ sont tellement riches qu’on en transmettre ce que nous avons perçu. Cette contemplation rend notre vie plus cohérente avec l’Évangile. La sainteté est à l’Évangile, ce que la musique chantée est à la musique notée, enseignait saint François de Sales. Tandis que le pape Paul VI avertissait que l’époque actuelle écoute davantage les témoins que les maîtres. Un autre aspect, c’est l’engagement au service de l’unité des chrétiens. La foi des apôtres a pu être défigurée au long de l’histoire soit parce que l’on mettait un de ses aspects trop exclusivement en lumière au détriment des autres, soit parce que des idéologies l’ont altérée. L’engagement œcuménique aura donc comme but de revenir à la pureté de la foi des apôtres, de partager certains trésors spirituels plus développés dans certaines communautés que dans d’autres – la Parole de Dieu ; l’Eucharistie ; les sacrements ; le ministère ; l’amour de la Vierge Marie -. Cela suppose que, sous peine de confusion, on soit au clair avec sa foi. L’œcuménisme a aussi comme but la vie fraternelle entre chrétiens différents et l’engagement commun au service des grandes causes du monde d’aujourd’hui. Nous sommes invités à entrer dans cette dynamique du développement de la foi. 1- 2, 19. 51. 8 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr –9 Orientation d’année Grandir dans la foi avec Clément d’Alexandrie Daniel VIGNE Marié, diacre, philosophe et théologien, professeur de patristique à l’Institut Catholique de Toulouse Un Grec du IIe siècle peut-il nous aider à grandir dans la foi ? Mais qui est-il ? Parmi les Pères de l’Église, cet homme a une place singulière : il est le premier grand érudit païen à avoir adhéré au christianisme. L’acte de foi nous éveille et nous met en route. N é à Athènes, Clément a une tren- intelligence ; c’est viser et atteindre la vraie taine d’années lorsqu’il se convertit connaissance. à Alexandrie, vers l’an 180. Voyant ses talents, l’évêque de la ville lui confie la Sa conception de la foi est donc très actuelle. direction du Didascalée, célèbre école de Elle nous invite à enrichir et éduquer notre foi chrétienne. Pendant plus foi, au lieu de la laisser végéde vingt ans, Clément met ter dans de vagues croyances. Croire, c’est devenir son immense culture au serElle nous encourage à nous vice des croyants qui lui sont vraiment vivant ! former, nous cultiver, ne pas confiés. rester des perpétuels « débutants ». Clément d’Alexandrie Car il a tout lu : philosophes, orateurs, his- montre l’importance d’une vie chrétienne toriens, poètes, aucun auteur grec ne lui en mouvement, en progrès, de plus en plus est étranger ! En même temps, il connaît consciente des trésors qui s’ouvrent à elle. parfaitement l’Écriture, qu’il cite constam- Voyons comment. ment. Son but est de montrer que la culture païenne, en ce qu’elle a de meilleur, trouve De l’incroyance à la foi son accomplissement dans la foi chrétienne. Devenir croyant, ce n’est pas se condamner Le premier pas consiste à sortir de l’incréduà l’ignorance : c’est au contraire grandir en lité, qui n’est qu’une « conjecture faible et négative », alors que la foi est « une vraie confiance, un jugement ferme1. » Le refus de croire est un sommeil de l’âme. L’acte de foi, lui, nous éveille et nous met en route. Croire, c’est devenir vraiment vivant ! Clément lance un appel vibrant à ses contemporains afin qu’ils se tournent vers Dieu. « Tu es homme, tu es ce qu’il y a de plus universel : recherche ton créateur ! Tu es fils, tu es ce qu’il y a de plus personnel : reconnais ton Père ! … Comment oses-tu vivre confortablement dans les biens du Seigneur en oubliant le maître ? Quitte ma terre, te dira le Seigneur, ne touche pas l’eau que je fais jaillir, ne prends pas ta part des fruits que je cultive ! Ô homme, paie ta nourriture à Dieu : reconnais ton maître 2. » L’acte de foi n’a rien d’absurde, au contraire : nous avons toutes les raisons de croire. Car l’humanité a toujours eu une certaine perception du divin : « Une intuition du Dieu unique et tout-puissant a existé chez tous les hommes de bon sens, en tout temps, et elle était naturelle3. » Chacun porte en soi, au fond de son âme, la trace de cette origine divine : « L’homme n’est pas du tout privé de l’idée de Dieu, car il a reçu en partage, dans sa création, le souffle divin4. » Enfin, les plus grand sages « ont tous reconnu la préséance de l’Invisible, de l’Unique, du Tout-Puissant ». Cependant, précise Clément, « ils ne connaissaient pas Dieu dans son être même, mais seulement de façon approximative5 ». Pour être vraiment connu de l’homme, Dieu s’est donc révélé, s’est montré personnellement à nous en Jésus-Christ. Clément s’émerveille de cette venue du Verbe dans un visage humain : « Tel est le chant nouveau, 1- Stromates II, 6, 28, 1. 2- Protreptique X, 99, 3 ; 103, 3. 3- Str. V, 13, 87, 2. 4- Str. V, 13, 87, 4. 5- Str. V, 14, 134, 1. 10 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 11 Orientation d’année l’apparition qui vient de briller sur nous, la révélation du Verbe qui était au commencement. Car il nous est apparu comme Sauveur, celui par qui tout a été fait 6. » Croire en lui, c’est trouver la vraie vie : « Le projet éternel de Dieu était de sauver le troupeau des hommes ; aussi le Dieu bon nous a-t-il envoyé le bon Berger 7. » Plus encore, croire en lui, c’est être divinisé : « Le Verbe de Dieu s’est fait homme pour que tu apprennes d’un homme comment l’homme peut devenir Dieu.8» démonstration édifiée sur la foi en l’enseignement du Seigneur et faite pour conduire à l’infaillible et à l’intelligible 10. » Il ne s’agit pas d’une doctrine intellectuelle compliquée, comme chez les gnostiques, mais d’une expérience spirituelle qui confirme la foi en la structurant et l’illuminant. Le « gnostique » ne se contente plus de croire : il sait et comprend que ce qu’il croit est vrai. Pour cela, il doit mobiliser toutes les ressources de son intelligence, de sa sensibilité et de sa volonté. Il lira les Écritures, Quelle espérance ! Mais elle exige que notre affermira ses connaissances, conformera foi s’épanouisse et nous transforme. Qu’elle sa vie entière à ce qu’il croit, faisant granne soit plus une croyance floue, une « pré- dir en lui les dons de l’Esprit. Comme l’écrit connaissance », mais devienne Clément, « la foi est le premier une connaissance authentique, L’amour oriente mouvement qui incline au salut. une « gnose ». et illumine toute Après quoi, la crainte, l’espérance et la repentance se dévevie chrétienne De la foi à la « gnose » loppent avec la maîtrise de soi et la constance, nous conduisant Le mot est ici entre guillemets, car il a pu jusqu’à la gnose et à l’amour11 ». Ou encore : être revendiqué par des mouvements héré- « La gnose, transmise par tradition selon la tiques qui n’avaient rien de chrétien : les grâce de Dieu à ceux qui se rendent dignes sectes gnostiques, que Clément lui-même de cet enseignement, est confiée comme un rejetait. Mais saint Paul, on le sait, donne dépôt, et c’est à partir d’elle que rayonne la au mot gnôsis un sens noble, encourageant grandeur de l’amour 12. » les chrétiens à « s’acheminer vers la vraie connaissance », à « grandir dans la connais- L’amour est en effet ce qui oriente et illumine sance de Dieu », à « parvenir au plein épa- toute vie chrétienne. Voyons comment Clénouissement de l’intelligence qui leur fera ment y reconnaît la perfection de notre foi. pénétrer le mystère de Dieu, où sont cachés les trésors de la sagesse et de la connais- De la « gnose » à l’amour sance 9. » C’est à ce sens que Clément La connaissance n’est pas un but, mais un d’Alexandrie se réfère. chemin. Connaître les Écritures, affermir La « gnose » est selon lui « la démonstra- notre foi, c’est ouvrir notre cœur au Christ tion forte et invincible des vérités de la foi, qui nous unit à lui dans l’amour. Telle est la 6- Protr. I, 7, 3. 7- Protr. XI, 116, 1. 8- Protr. I, 8, 4. 9- Co 1, 10 ; 3, 16 ; 2, 2-3. 10- Str. VII, 10, 57, 3. 11- Str. II, 6, 31, 1. 12- Str. VII, 10, 55, 6. 12 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr « troisième conversion » vers laquelle nous devons tendre. Clément d’Alexandrie écrit en ce sens : « Il y a une première conversion salutaire, celle qui conduit du paganisme à la foi, et une seconde, celle qui mène de la foi à la gnose. Celle-ci s’achève, dès ici-bas, dans la charité, qui unit le connaissant au connu comme l’ami à l’Aimé13.» Magnifique programme qui nous fait passer des ténèbres à la lumière, de l’incrédulité à la charité. Clément en retrace les étapes : « Constater son ignorance, voilà ce qu’il faut commencer par apprendre, car l’ignorance pousse à chercher. En cherchant, on trouve le Maître ; en l’ayant trouvé, on croit. En croyant, on espère, et par l’amour on devient semblable à Celui qu’on aime, en se hâtant d’être ce qu’on a commencé par aimer14. » Royaume. Cela se produit lorsque quelqu’un est suspendu au Seigneur par la foi, par la gnose, par l’amour, et qu’il monte là où il est, lui, le Dieu et gardien de notre foi et de notre amour15. » Comment ne pas aspirer à cette communion aimante qui est le vrai but de toute notre vie ? Merci à Clément d’Alexandrie de raviver notre foi en nous donnant le désir de la faire grandir. Plus encore qu’un programme, c’est une promesse divine, qui nous ouvre les portes du ciel. Clément nous invite à cette grande ascension. « Il est dit : ‘À celui qui a, on donnera’. Ainsi on donnera à la foi la gnose, à la gnose l’amour, à l’amour l’héritage du Dernier ouvrage de Daniel Vigne : Questions de Sens DDB, 2012. 13- Str. VII, 10, 57, 4. 14- Str. V, 3, 17, 1. 15- Str. VII, 10, 56, 7 - 57, 1. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 13 Couple et famille La mixité à l’heure de la confusion des genres François de MUIZON Marié, agrégé de philosophie, maître en théologie, enseigne l’éthique à l’institut catholique de Lyon1. Vie de couple Contribuer à la croissance intégrale de garçons et de filles, fragiles par définition car en pleine construction, suppose de leur offrir un cadre susceptible de les aider à intérioriser leur identité sexuée, afin qu’ils deviennent des hommes et des femmes équilibrés, capables d’assumer leurs responsabilités, de vivre un lien d’alliance durable et fidèle dans le mariage, et de fonder une famille. O r, on sait que ces jeunes ont parfois déjà vécu des blessures affectives profondes qui ne sont pas sans conséquences sur la construction de leur identité sexuée… Par ailleurs, ils doivent faire face à une idéologie diffuse qui tend à banaliser la différence des sexes, à promouvoir une conception constructiviste et culturaliste de l’identité sexuée, à valoriser l’homosexualité comme nouveau modèle anthropologique, et à réduire l’amour à ses dimensions subjectives et individualistes. Enfin, de fait, la quasi-totalité des établissements scolaires a opté pour la mixité, le plus souvent par conformisme, sans la penser en ses effets concrets et particulièrement sur la construction de l’identité sexuée des enfants et des adolescents. André Blandin (ancien secrétaire général adjoint de l’enseignement catholique) pose bien le problème : « La mixité à l’école est un atout très important si elle favorise la capacité à vivre la différence dans la reconnaissance et l’acceptation de l’autre. Le danger est dans la neutralité asexuée ou dans la mixité vécue sur un seul modèle, masculin ou féminin ». La mixité donc, certes est un atout, mais à une condition et au risque d’un double danger. Aujourd’hui où la mixité est quasigénéralisée, il est essentiel de s’interroger sur cette condition : « favoriser la capacité à vivre la différence dans la reconnaissance et l’acceptation de l’autre ». […] Pas de mixité réussie sans un minimum de connaissance de l’autre sexe, de relation concrète. Mais la reconnaissance c’est aussi le dépassement de la rivalité, de la violence dans l’émerveillement et la gratitude. Pas de mixité réussie sans éducation à la reconnaissance de l’autre sexe, ce qui suppose de poser un regard juste sur cet autre si étonnant, si étrange, mais aussi si complémentaire, si attendu au fond. Cette condition qui indique une direction est-elle effectivement toujours à l’horizon de ce choix de la mixité ? Ne risque-t-on pas de tomber dans les deux dangers cités : la neutralité asexuée ou le modèle unique…? Ainsi que l’écrit le journaliste Louis de Courcy : « Le grand brassage des sexes rend tout de même ardue une éducation à la pleine reconnaissance de l’identité de chacun. » Chacun sait qu’il ne suffit pas de mettre ensemble garçons et filles pour réussir la mixité. De nombreux arguments ressurgissent qui semblent aller contre la mixité : réussite des filles, mais échecs des garçons ; augmentation des violences sexistes et sexuelles ; persistance des clichés enfermant pour chaque sexe ; persistance de l’inégalité des chances ; problèmes d’identité de nombreux adolescents… Le problème n’est pas, me semble-t-il, d’être pour ou contre la mixité (on ne reviendra pas en arrière !), mais de s’interroger sur la manière dont elle est vécue. Favorise-telle effectivement l’acquisition de l’identité sexuée, et contribue-t-elle vraiment à une relation pacifiée et enrichissante entre les sexes ? Éduque-t-elle vraiment à la différence…? la différence homme-femme ? Certainement, nous ressentons la nécessité de dépasser les stéréotypes superficiels qui ont souvent bloqué la différence dans des rôles figés et enfermants, quand ce ne sont pas des clichés qui ne font qu’exprimer un rapport de force, réduisant le plus souvent la femme à une fonction de service et véhiculant une image de la virilité bien frustre ! En réaction à ces clichés, le féminisme militant s’est développé à bon droit. Mais cette première réaction sous le signe de la polémique a été suivie rapidement d’une lente mais profonde érosion du sens de la différence, qui semble de plus en plus suspecte désormais, cachant on ne sait quel archaïsme à dépasser. Dans un tel contexte, on comprend que la mixité scolaire connaisse un véritable malaise, surtout si elle n’est jamais parlée. sur le site internet www.equipes-notre-dame.fr Lire l’intégralité de l’intervention de François de Muizon au lycée St Jacques à Poitiers, le 24 octobre 2009 En réalité, nous sommes confrontés à la mise en avant d’un modèle androgyne où les identités masculines et féminines deviennent floues ou problématiques… Pourquoi aujourd’hui un tel soupçon sur le lieu de 1- Extrait d’une intervention de François de Muizon au Lycée St Jacques à Poitiers, le 24 octobre 2009 14 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 15 Couple et famille A la croisée de nos chemins de foi Emmanuelle RIBLIER Conseillère conjugale et familiale au cabinet Raphaël. Un jour, nos routes se sont croisées, et de ce croisement a jailli une étincelle qui s’est transformée en mystère d’Alliance, et nos deux routes n’en font plus qu’une. Faire converger nos chemins de foi requiert cependant un soin particulier. À ce croisement, nous ne sommes pas arrivés seuls : chacune de nos mains portait une valise, parfois dense et pleine. Ces valises étaient tissées de tendresse reçue, de douceur partagée, de sécurité, mais aussi peut-être de blessures, de violences, de ruptures ou de silences qui font mal. Ces valises reflètent notre histoire à chacun et leur contenu nous appartient, comme nous appartient aussi la responsabilité de ne pas laisser notre couple en être alourdi. Pour éviter ce risque, nous avons un moyen : avoir soi-même assez apprivoisé le contenu de nos valises pour ne plus en avoir peur, et pouvoir le partager avec notre conjoint. temps bénis de retraites spirituelles et/ou de grands rassemblements… Tout cela m’a aidé à construire « l’homme intérieur » dont parle saint Paul. Et il en va de même pour mon conjoint, puisque nous avons fait le choix de ce sacrement de mariage qui met le Christ au cœur de notre amour. Mais lui, vit-il une réalité bien différente ? Mes évidences spirituelles sont-elles si limpides pour lui ? Ma façon de prier lui convient-elle ? Mes certitudes peuvent-elles rencontrer les siennes ? Ma foi, mon espérance, ma capacité d’amour, vont-ils nourrir notre lien conjugal, ou vontils être source de difficultés, de tensions, de divisions ? Au cœur de mon histoire, ma vie de foi tient une place essentielle • La première vigilance qui s’impose, c’est le respect. Respecter l’autre dans ses manières de prier, d’être en relation avec Dieu, de mettre sa foi en actes. Le respect me protège de l’étonnement, qui est une pente glissante vers le L’héritage spirituel que j’ai reçu ou pas, de ma famille, les témoins rayonnants rencontrés, les temps de désert et de doute, les 16 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr jugement, puis vers la condamnation. Le cœur de mon conjoint gardera toujours une part de mystère, même pour moi ! L’espace de sa relation personnelle à son Créateur est le lieu où se concentre tout le mystère de la personne humaine. Je n’y ai pas accès, mais il me revient de respecter ce lieu, de ne pas en avoir peur, et même de m’en émerveiller. • Le deuxième point de vigilance, c’est le discernement. Quand, au sein de notre couple, surgissent des divergences au sujet de la foi, il est essentiel de repérer si nos réactions jaillissent du fond de notre cœur en cohérence avec ce que nous vivons, ou si ces réactions trouvent leurs racines dans notre histoire, dans notre passé, dans la relation que nous entretenons avec lui. Quelques exemples pris sur le vif : aller à la messe le samedi soir ou le dimanche pour en faire une règle ; choisir ou refuser tel style de liturgie ; repousser l’idée d’une retraite spirituelle ; désirer très fort ou redouter très fort de prier ensemble… Comment je me situe face à ces questions concrètes ? Les réponses que je suis tenté(e) de don- ner puisent-elles leurs racines en moi, ou servent-elles de « porte-manteau » à des réalités bien éloignées de ma véritable vie de foi ? Par exemple, quand je souffre que mon conjoint ne soit pas en adhésion avec une liturgie que j’aime, le sujet n’est-il que religieux, ou bien la situation me renvoiet-elle à une difficulté plus globale, qui me concerne MOI en premier lieu… et que j’ai à résoudre ? Plutôt que de m’accrocher à cette forme de liturgie comme garant de ma loyauté à ma famille d’origine, il serait mieux d’avancer à deux, dans une créativité qui nous fera trouver le lieu où notre couple se sentira en harmonie, à sa place pour prier et célébrer. Cet art du discernement est vital pour ne pas mettre notre lien conjugal en danger. « Je te bénis, Dieu de ma vie, pour la merveille que je suis », nous dit le psalmiste. Chacun de nous deux est une merveille voulue par Dieu. Notre rencontre est une merveille. Notre alliance est une merveille. Ne laissons pas s’abîmer ces réalités « d’en haut » par une absence de vigilance et de discernement qui serait vraiment une négligence de notre part. Notre relation à notre Créateur, à notre source, ne saurait nous éloigner l’un de l’autre. Un jour, nos routes se sont croisées... Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 17 Couple et société Marie reçoit et accompagne la vie Cardinal Jorge BERGOGLIO, pape François A l’occasion de la fête de l’Annonciation1, le père Jorge Bergoglio relit le chemin de Marie qui accompagne toute la vie de Jésus avec amour, courage et espérance. Aujourd’hui, comment accompagnons-nous la vie : celle qui grandit mais aussi celle qui s’éteint ? Le futur pape François interroge chacun de nous sur cette responsabilité. Marie, la femme qui reçoit et accompagne la vie jusqu’à la fin Ce jour où nous fêtons l’Annonciation est le plus lumineux de l’année parce que nous commémorons le jour où Dieu a commencé à cheminer avec nous. Dieu est accueilli par Marie. Elle l’attend, comme toute mère attend son enfant, avec beaucoup d’espoir. Mais dès avant la naissance commencent les difficultés, et elle continue d’accompagner cette vie confrontée aux difficultés. Au moment de donner la vie, elle doit se mettre en route pour se plier à la loi, la loi civile des Romains, et elle s’y plie. L’enfant naît, sans aucun confort. Il n’y avait pas d’endroit pour lui et elle continue de l’accompagner. Après l’immense joie qu’elle ressent en recevant les bergers, les mages et la reconnaissance universelle de Jésus, vient la menace de mort et l’exil… Et Marie accompagne l’exil. Ensuite elle accompagne le retour, l’éducation de l’enfant et sa croissance. Elle accompagne cette vie qui croît, avec les difficultés qu’elle implique, les persécutions, elle accompagne la Croix, et elle accompagne sa solitude en cette nuit où ils le torturèrent toute la nuit… Elle se tient au pied de la croix… Elle accompagne la vie de son fils et elle accompagne sa mort. Et dans sa profonde solitude elle ne perd pas l’espérance et elle accompagne sa résurrection, pleine de joie ! Mais son action ne s’arrête pas ici : Jésus lui confie l’Église naissante et depuis ce moment-là elle accompagne cette Église, elle accompagne la vie. Aujourd’hui, savons-nous accompagner la vie ? Je crois qu’il nous ferait du bien de nous demander à nous-mêmes comment nous recevons la vie… Comment nous l’accompagnons… Parce que parfois nous ne nous rendons pas compte de ce qu’est la fragilité d’une vie. […] La question que je voudrais vous poser aujourd’hui, en regardant Marie qui accompagne la vie, est : savons-nous accompagner la vie ? La vie de nos petits, de nos enfants et de ceux qui ne le sont pas. Savons-nous encourager nos enfants dans leur croissance ? Savons-nous leur mettre des limites dans leur éducation ? Et les enfants qui ne sont pas les nôtres, ceux qui ont l’air d’être « les fils de personne »… m’intéressent-ils aussi ? Pourtant ils sont la vie ! Le souffle de Dieu ! … Est-ce que je fais attention à la vie des enfants quand ils grandissent ? Estce que je me préoccupe de leurs fréquentations ? Est-ce que je fais en sorte qu’ils grandissent, mûrissent et deviennent libres ? Est-ce que je sais éduquer mes enfants dans la liberté ? Est-ce que je me soucie de leurs distractions ? […] Et la vie continue à croître… Comment vont tes parents ? Comment vont tes grandsparents ? Tes beaux-parents ? Les accompagnes-tu ? Te préoccupes-tu d’eux ? Leur rends-tu visite ? Parfois c’est très douloureux mais il n’y a pas d’autre solution que de les placer dans une maison de retraite, à cause de leur santé ou de la situation de la famille… mais quand ils y sont, est-ce que je consacre un samedi ou un dimanche pour être avec eux ? Est-ce que tu prends soin de Marie reçoit et accompagne la vie jusqu’à la fin. cette vie qui s’éteint et qui t’a elle-même donné la vie ? […] As-tu le courage d’assumer comme Marie cet engagement dans la sauvegarde de la vie, depuis son commencement jusqu’à sa fin ? Ou bien es-tu endormi ? Et si tu l’es… qu’est-ce qui t’anesthésie ? Parce que Marie ne concevait aucune anesthésie à l’amour ! Aujourd’hui nous lui demandons : « Mère, aimons pour de vrai, ne soyons pas engourdis, ne nous réfugions pas dans les mille et une anesthésies que nous propose cette civilisation décadente. » 1- Homélie à l’occasion de la messe pour la vie à Buenos Aires, le 25 mars 2011, en la fête de l’Annonciation. 18 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 19 Couple et société Comment transmettre la Foi à ses enfants certains miracles peut être entendu comme le signe que Jésus rappelle à la vie des choses endormies ou paralysées en nous, pour nous aider à avancer. Et le drame de Jonas, comme l’image de nos peurs à dépasser. Nicole FABRE Professeur au Centre Sèvres Comment répondre à leurs questions ? Face à leurs enfants qui les interpellent sur leur foi, les parents ne savent pas toujours comment les accompagner dans leur cheminement spirituel. Psychanalyste et docteur en psychologie, Nicole Fabre1, dans un entretien pour le journal La Croix, ouvre quelques pistes. N. F. : Il faut s’autoriser à dire « je ne sais pas », « je ne saisis pas bien », ou dire « un jour je comprendrai mieux ». Il faut aider l’enfant à distinguer la vérité historique, le factuel, de la vérité interne, c’est-à-dire du sens qu’on lui donne… A quel âge et comment raconter la Bible à un enfant ? d’entrer dans une proposition de lecture biblique qui ouvre au spirituel. Nicole Fabre : Il faut d’abord s’interroger sur ses propres motivations. Selon le projet, familiariser un enfant avec un monde culturel et spirituel ou l’introduire aux sources d’une vie de foi, la manière de raconter la Bible diffère aussi. Entre 3 et 6 ans, on va plutôt familiariser l’enfant avec les personnages, sans chercher à approfondir. S’il s’agit de lui faire prendre contact avec un monde auquel on croit, en lien avec la spiritualité, d’apporter la connaissance et la compréhension, par le biais de la Bible, il vaut mieux attendre que l’enfant soit capable de percevoir la différence entre l’imaginaire et le réel, entre l’histoire racontée pour s’endormir et le récit qui a du sens. À partir de 6-7 ans, il est capable de s’identifier aux personnages. Vers 9-10 ans, il a accès au langage métaphorique, lui permettant Le récit biblique peut-il contribuer à l’éveiller spirituellement ? N. F. : Entre 3 et 6 ans, l’enfant prête une âme aux choses. Il les personnalise. Le fruit pelé est « tout nu », le ciel est « en colère », « Dieu est dans un nuage ». Durant cette période dite de la « pensée magique », ses parents peuvent lui raconter la Bible comme la belle histoire d’un peuple. Mais l’enfant ne fera pas la différence avec un conte ou une légende. Le récit biblique ne peut pas encore être un point d’appui pour l’éveil du spirituel. Mais si l’enfant s’arrête à l’aspect merveilleux ou terrible du récit, il s’en détournera en grandissant. Pour nourrir au plan spirituel, on ne raconte pas de la même manière. Il faut aller vers plus de profondeur, afin que le jeune auditeur soit capable de réfléchir sur le sens du message. Ainsi, ce que les Apôtres ont vu de Comment mettre en relation les textes bibliques et la vie de l’enfant ? N. F. : « Utiliser » le récit évangélique n’est pas bon. C’est donner un rôle moralisateur à la Parole, au lieu de la laisser s’enraciner dans notre vie. Il vaut mieux raconter sans chercher les applications qui viendront d’elles-mêmes. On pourra alors un jour prendre les choses à l’envers, en partant du quotidien. « Des copains ont été méchants avec toi ? Viens, on va parler ensemble. Je vais te choisir un texte : Jésus trahi, abandonné ; la femme adultère, sur le point d’être lapidée ; MarieMadeleine, critiquée d’avoir versé du parfum sur les pieds du Seigneur. » Selon les situations vécues par l’enfant, sa personnalité va se forger à travers des identifications différentes : la victime, le méchant, le pacificateur. Relire une page de l’Évangile permet de comprendre ce qui nous arrive et donne de la joie. Raconter la Bible… Des conditions particulières doivent-elles être réunies ? N. F. : Je pense que l’on peut raconter la Bible n’importe quand et sans cérémonial particulier. Cependant, il ne faut pas non plus banaliser les textes bibliques. Les parents peuvent aménager à la maison un petit coin tranquille où chacun pourra venir lire et prier. Il faut un juste équilibre entre respect et quotidienneté de la présence spirituelle. Donner du sens à ce qu’on fait, c’est possible. Et pas seulement le dimanche ! Les parents trouvent parfois en eux des ressources insoupçonnées… N. F. : Il est important que les adultes puissent témoigner de ce qui est important pour eux, de leurs interrogations, de leurs incertitudes. Ces moments d’intimité avec leurs enfants sont devenus rares, car les parents sont toujours si pressés. Ils ne laissent pas assez de temps « vide » à leurs enfants, indispensable à la construction de la vie intérieure. 1- Auteur de « Voyage en désespérance », Éd. du Cerf, 2011 20 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 21 Points concrets d’effort De l’écoute nait la communion Père Emmanuel BLANC Annecy 30 Le point concret d’effort développé dans les Lettres de cette année est l’écoute de la Parole de Dieu. Dans cet article, le Père Blanc nous invite à la rencontre de la Parole. Équipes et équipiers Dieu se souvient « Qui donc est l’homme pour que tu penses à lui ?... Tu le couronnes de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur les œuvres de tes mains » (Ps. 8). Le psalmiste s’émerveille devant le don que Dieu fait à l’homme : non seulement, il lui donne l’existence et lui confie la création, mais il l’invite également à partager ce qu’il est. « Qui donc est l’homme pour que tu penses à lui ? ». Cet émerveillement chante aussi le salut que Dieu apporte. Dans l’Exode, tandis que les Hébreux étaient soumis à un esclavage de plus en plus rude et mortifère, « Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu vit les Israélites et Dieu se rendit compte » (Ex 2, 24-25). Dieu se souvient de son peuple : telle est la première parole de salut. Il faudra ensuite au peuple un long cheminement pour se laisser guider par la Parole du Seigneur, pour entrer peu à peu dans son alliance. Il y faudra surtout la fidélité du Seigneur qui, sans cesse, appelle à une alliance renouvelée. 1- Lumen Gentium, n° 40 22 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Tout commence donc avec l’appel du Seigneur qui prend soin de l’homme et qui désire entrer en relation avec lui. En s’adressant à l’homme, il l’invite à entrer en alliance avec lui. L’écoute de la Parole de Dieu est donc le lieu de la rencontre avec le Seigneur. Dans cette rencontre, Dieu rejoint l’homme, bien plus que l’homme ne s’élève vers Dieu ; Dieu se révèle, bien plus que l’homme ne le découvre par ses seules forces. Dans cette rencontre, l’homme apprend à balbutier les mots de Dieu, il s’habitue peu à peu à son langage. Appelés à la sainteté C’est pourquoi le dernier concile souligne que l’horizon de toute vie chrétienne est la sainteté, laquelle n’est autre chose qu’une vie en alliance, en intimité avec le Seigneur : « Appelés par Dieu (…), justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus dans le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par conséquent, réellement saints »1. Est saint, non pas celui qui a conquis la perfec- tion à la force de ses poignets (est-ce d’ailleurs possible ?), mais celui qui s’est laissé humblement transformer par le Seigneur, celui qui a appris son langage et y répond par toute sa vie. La sainteté consiste à faire toute chose avec le Seigneur, et non à agir beaucoup, seul et sans Lui. Lorsqu’à l’aube de ce millénaire, Jean-Paul II soulignait que « la sainteté reste plus que jamais une urgence pastorale »2, il encourageait également à une écoute renouvelée de la Parole : « ce primat de la sainteté et de la prière n’est concevable qu’à partir d’une écoute renouvelée de la Parole de Dieu… Il est nécessaire que l’écoute de la Parole devienne une rencontre vitale »3. Cette proximité entre appel à la sainteté et accueil de la Parole n’a rien d’un hasard. Chaque couple en fait l’expérience : le dialogue, la parole échangée et l’écoute nourrissent la relation et permettent de grandir dans la connaissance de l’autre et en intimité. Il en va de même dans notre relation au Seigneur : elle se nourrit de parole, de sa Parole. Parole de Dieu dans nos vies Dieu se souvient et pense à l’homme... C’est que notre vie a du prix aux yeux du Seigneur. A la lumière des Écritures, notre vie toute entière peut devenir un lieu de dialogue avec le Seigneur. Les Écritures révèlent le cœur de l’homme et l’orientent vers le Seigneur. « La Parole divine introduit chacun de nous dans un dialogue avec le Seigneur. Le Dieu qui parle nous apprend comment nous pouvons parler avec lui (…). En effet, nous trouvons [dans la Bible] toute la gamme des sentiments que l’homme peut éprouver dans À la lumière des Écritures, notre vie toute entière peut devenir un lieu de dialogue avec le Seigneur. son existence (…) : la joie et la douleur, l’angoisse et l’espérance, la peur et l’anxiété trouvent ici leur expression (…). L’existence toute entière de l’homme devient, dans cette perspective, un dialogue avec Dieu qui parle et écoute, qui appelle et engage notre vie »4. Une Parole qui suscite la communion La communion est ce qui définit les relations entre le Père, le Fils et l’Esprit : Dieu est un mystère de communion. Pour nous introduire dans sa communion, il nous offre sa Parole, il se donne dans sa Parole. C’est pourquoi la communion ecclésiale repose sur l’accueil de cette Parole ; elle se fonde dans la communion que chacun établit avec le Dieu Trinité. L’Église est la communion de ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique. Ainsi en vivant (de) la Parole, les chrétiens peuvent-ils devenir des signes vivants de la présence de Dieu, mystère de communion. 2- Novo Millennio Ineunte, n° 30 3- Id. n° 39 4- Benoît XVI, La Parole du Seigneur, n° 24 Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 23 Nouvelles équipes Le nouveau pilotage Nicole et Bruno COEVOET Responsables France-Luxembourg-Suisse Dès l’origine, les Équipes Notre-Dame ont souhaité accueillir et former de façon privilégiée les nouvelles équipes. La plupart d’entre nous ont débuté dans le mouvement par l’étude des cahiers « Rouge et Or » (autrefois « verts »). Cette phase d’initiation vit une nouvelle évolution. Voici une brève présentation de cette étape fondamentale. C 24 – ette rénovation du parcours d’initiation des nouvelles équipes procède d’une réflexion approfondie d’un « laboratoire » entre 2009 et 2011 et des propositions du Collège des responsables de région réunis en mars chaque année. De ces travaux, il a été retenu : • une acquisition de la pédagogie du mouvement de manière très progressive, en partant de l’expérience vécue, et par une introduction graduelle des Points Concrets d’Effort, • un souci de privilégier la vie d’équipe et la fraternité au sein de celle-ci, tout en veillant au progrès spirituel de la personne, du couple et de l’équipe. mière année, les Foyers Pilotes seront aux côtés de l’équipe et il sera fait appel à leur témoignage de manière très large. Au cours de la deuxième année, la nouvelle équipe prendra son autonomie progressivement, accompagnée à certains moments du Foyer Pilote, puis par le Foyer de Liaison. Enfin au niveau de la formation, il a été souhaité un accompagnement des nouvelles équipes sur deux ans, trop d’équipes n’ayant qu’une connaissance imparfaite de la pédagogie du mouvement. Tout au long de la pre- Le parcours de la première année est guidé par le souci de partir de l’expérience vécue pour découvrir : • la vie d’équipe et les conditions pour vivre une vraie fraternité, Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Ce parcours sur deux années est intitulé « Venez et Voyez » pour une première année de proposition et d’initiation et « Viens et suis-Moi » pour une deuxième année axée sur la formation. « Venez et Voyez » • la relation à Dieu à travers la prière personnelle, en couple ou en équipe, • la communication en équipe, en couple, • le cadre de la réunion défini pas à pas. privilégiées, en particulier par le secteur et ses responsables lors des temps forts du secteur. L’équipe expérimentera aussi la fraternité à travers des pistes concrètes. C’est seulement en fin d’année, après avoir expérimenté le Devoir de S’Asseoir et la relation à Dieu dans la prière que sera introduite la notion de Point Concret d’Effort, véritable repère pour une vie chrétienne. De même l’échange en équipe, sur la prière, sur la communication dans le couple initiera progressivement au temps de partage. Ce parcours rénové, relevant d’une pédagogie basée sur l’expérience, devrait permettre aux nouvelles équipes de s’approprier les spécificités du mouvement qui, depuis plus de 70 ans, ont fait leurs preuves. Il n’a d’autre but que d’aider chaque couple à progresser personnellement, à deux, en équipe, en mouvement vers le Seigneur, fortifiés par la grâce du sacrement de mariage. Les textes pour la réunion sont courts et concis avec des textes fondateurs en annexe. Deux mots caractérisent le parcours : expérience et progression. « Viens et suis-Moi » Au cours de la deuxième année, la nouvelle équipe sera autonome, suivant le cadre classique des réunions d’équipe acquis en fin de première année. Un thème rédigé de manière traditionnelle précisera un à un les Points Concrets d’Effort, éléments clef de la pédagogie des Équipes pour progresser dans la Foi. Il sera porté une attention particulière au temps de partage, sommet de la réunion avec la prière. Le thème amènera aussi chaque équipier à comprendre que vivre au sein des Équipes Notre-Dame, c’est accepter, un jour ou l’autre, la responsabilité de l’équipe ou une mission au sein du mouvement. Au cours de la deuxième année l’équipe entrera véritablement dans le mouvement où son appartenance et son intégration seront Les deux années de pilotage se terminent par un Week-End Équipes Nouvelles (WEEN) - voir calendrier p. 46-47. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 25 Témoignages Notre cheminement de foi : une richesse pour notre couple La différence est source de richesses Élisabeth et Guillaume BOETTNER Magalie et Frédéric MANDRON Équipe Annecy 33 Équipe Auxerre 11 Frédéric est issu d’une famille chrétienne pratiquante. Née de parents athées, Magalie a été baptisée par tradition. Malgré cela, elle ressentit un appel dans son cœur dès son enfance mais ne put y répondre sans enseignement catéchétique. N ous nous sommes rencontrés en 1986 séance pour l’encourager à se « lancer » et jusqu’à notre mariage religieux en dans l’accompagnement des enfants. » 1990, nous avons eu le temps de Magalie : « La présence de Frédéric fut un nous connaître mutuellement. réconfort. J’ai donc entrepris une formation Frédéric : « Magalie a accepté de m’épouser aux bases de la foi. Cependant, je ressentais à l’église et j’étais heureux de cette déci- un mal être en voyant Frédéric communier sion. De plus, elle a toujours dit « oui » pour et moi non. C’est la raison pour laquelle j’ai faire baptiser nos enfants. » éprouvé un grand bonheur en 2001 lorsque Magalie : « Frédéric, par sa foi, je vécus enfin un cœur à cœur m’a permis enfin de découvrir avec Jésus dans l’eucharistie. encouragement et le Christ et de pouvoir comCe fut une richesse pour appromencer ma vie chrétienne. Il respect mutuel fondir ma foi et pour prendre la me compare parfois à Marie route à deux ». par son « oui » pour rendre Frédéric : « Ce jour-là, j’avais la service aux autres malgré les épreuves de la certitude d’un engagement plus fort de notre vie, avec la confiance dans le Seigneur. » couple dans notre paroisse et j’éprouvais un apaisement personnel ». Une seconde étape commença avec l’éveil à la foi de notre aîné. Notre différence de parcours de foi a été Frédéric : « J’ai accompagné notre fils pour une richesse pour préparer le chemin d’une prendre ensuite la responsabilité du groupe. belle mission à deux, guidés par Marie et le Quand Anthony fut en CE2, j’ai ressenti la Seigneur, dans la catéchèse et les Équipes volonté secrète de Magalie de faire gran- Notre-Dame avec encouragement et respect dir sa foi et je me suis rendu à la première mutuel. 26 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Quand une catholique pratiquante rencontre un chercheur de Dieu… Élisabeth et Guillaume témoignent de ce parcours de foi atypique. Le catéchuménat Issu d’un milieu familial agnostique, mon esprit cartésien pensait que la science et la spiritualité étaient antinomiques. Une rencontre avec un ingénieur catholique pratiquant a été déterminante, je n’avais rien à perdre en faisant le pari de Pascal. Élisabeth, mon épouse, a grandi dans une famille catholique pratiquante. La messe, les pèlerinages et les retraites constituaient son chemin de vie. Nous nous sommes rencontrés pendant mon parcours de catéchumène ; Élisabeth faisait alors partie du groupe qui me guidait sur le chemin de Jésus-Christ. Sa présence m’a rassuré lors de mes premiers pas dans la découverte de la Parole de Dieu et de la liturgie de la messe. Cette foi naissante me donnait une certitude différente, mais non moins solide, de celle qui me venait des sciences. En m’accompagnant, la vie de baptisée d’Élisabeth a aussi gagné en maturité. Mes questionnements ont bousculé sa foi, l’ont fait douter et l’ont même parfois dérangée. Les premières difficultés après le baptême Paradoxalement nous parlions très peu de notre foi dans notre couple. La messe a été la principale difficulté rencontrée, nous avions du mal à trouver notre rythme. J’avais besoin de faire une pause après cinq années intenses de catéchuménat alors qu’Élisabeth souhaitait s’engager dans la vie paroissiale. Un nouvel élan avec les Équipes Notre-Dame Après quelques années de mariage, nous avons souhaité rejoindre les Équipes Notre-Dame pour donner un nouvel élan à notre foi. Ma récente confirmation, les oraisons quotidiennes avec Dieu, nos engagements dans l’Église nous remplissent de joie et d’espérance. Notre pudeur spirituelle d’autrefois a été remplacée par de merveilleux échanges en vérité autour de la foi qui nous anime. Nous sommes passés d’une foi théologique et routinière à une foi plus vivante, simple et proche du cœur de Dieu. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 27 La Bible La Bible, parole humaine et Parole de Dieu Père Philippe BEITIA Conseiller spirituel de l’Équipe Responsable France-Luxembourg-Suisse Le père Beitia nous présente, cette année, la Bible en 5 volets : une Parole, des Livres inspirés, une Tradition, le sens de la Foi, la Lectio Divina. À première vue, la Bible se présente comme n’importe quel livre. Les livres bibliques se présentent comme des écrits rédigés dans un milieu culturel et à une époque donnée, par des hommes donnés, dans une langue donnée : la Parole de Dieu est devenue écriture en hébreu, araméen et grec. Leur message est présenté avec des mots humains, selon l’élaboration que leurs auteurs en font et la pénétration de leur intelligence humaine. Les écrivains sacrés – appelés souvent hagiographes – présentent les vérités divines en usant de formes de pensée de leur époque. Songeons au discours eschatologique de Jésus dans les évangiles : la fin du monde est présentée en se servant d’images et de représentations des textes juifs de son époque. La composition de leur livre par les auteurs bibliques leur coûta autant de peine qu’à n’importe quel auteur. Ils ont fait l’expérience décrite dans l’Art poétique de Boileau1 : « Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage, vingt fois 1- Chant I. 28 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez ; ajoutez quelquefois, et souvent effacez. » Les livres bibliques souffrent des mêmes limites et défauts que tout livre humain : les pages écrites sont périssables, la grammaire imparfaite, les possibilités d’expression de la langue restreintes, la présentation unilatérale. Il arrive aussi que l’auteur reprenne les imprécisions et les erreurs qu’il a trouvées dans ses sources ! Comme le notait déjà le pape Pie XII dans son encyclique Divino Afflante Spiritu du 30 septembre 1943, nous trouvons dans la Bible les genres littéraires de l’Orient ancien, particulièrement ceux des anciens Hébreux. Ce sont des formes et des manières de parler dont les hommes ont coutume de se servir pour exprimer leurs pensées dans une culture donnée. Le choix du genre littéraire dépend de la matière que l’auteur veut traiter, de l’effet qu’il veut produire, de son tempérament, de sa formation comme de celle de son auditeur ou de son lecteur. On trouve donc des genres littéraires divers dans la Bible : lois, poèmes, mythes, prières, récits historiques, écrits prophétiques, livres de sagesse, lettres, évangiles, paraboles, apocalypses. Aussi, la constitution dogmatique sur la Révélation divine de Vatican II, Dei Verbum, invite-t-elle à chercher le sens que l’hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et l’état de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait, exprimé2. L’ensemble des livres bibliques est donc une œuvre pleinement humaine. est adressé par l’hagiographe aux hommes de son temps. Mais, par l’inspiration, ce message vaut pour les hommes de tous les temps. Grâce à ce don de l’Esprit, la Bible nous enseigne la vérité concernant le salut de tous les hommes. Le Dieu vivant, à travers sa Parole, révèle aux hommes le dessein de salut qu’il réalise ici-bas. Du même coup, il se révèle lui-même à eux tout en leur indiquant comment vivre dans son amitié. Cette vérité du salut nous est donnée par les auteurs sacrés marqués par des conceptions des choses de leur époque, conception aujourd’hui dépassée. Il ne faut donc pas prendre ces éléments au pied de la lettre mais, à travers eux, chercher la pointe de l’enseignement donné par la Parole de Dieu. Mais elle est aussi une œuvre pleinement divine. Le côté divin de l’Écriture repose Pour aller plus loin : sur l’inspiration. Les auteurs bibliques ont Constitution dogmatique de Vatican II, conscience d’être inspirés par Dieu3. L’insDei Verbum piration s’enracine dans leur vie spirituelle. Exhortation apostolique de Benoît XVI, Ils gardent, bien sûr, leur personnalité. Mais Verbum Domini toutes leurs ressources culturelles, toutes leurs facultés sont touchées par le charisme de l’inspiration. L’Esprit Saint À première vue, la Bible se présente comme n’importe quel livre. peut leur révéler des vérités religieuses qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils connaissent peu, ou bien les amener à exprimer des réalités surnaturelles qu’ils ont pénétrées, à la lumière de l’Esprit, tout au long de leur vie de croyant. Il leur donne de juger sur un plan plus élevé, de voir la réalité comme Dieu la voit et il garantit la valeur des vérités qu’ils expriment. Bien souvent, le message 2- N° 12. 3- Cf. 2 P. 1, 20-21. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 29 Regards Jésus et les apôtres Christine PELLISTRANDI Historienne de l’art et Professeur au Collège des Bernardins à Paris L e lac, une lourde barque avec deux pêcheurs et sur le bord du rivage un homme à genoux face à Jésus qui lui tend la main : n’est-ce pas une image tout à fait réaliste de ce que nous vivons dans l’Église ? Pourtant ce tableau date de 1586 à une époque où, en France, les guerres de religion faisaient rage et où il y avait toutes sortes de bonnes raisons de désespérer de l’Église dans un monde qui, apparemment, l’engloutissait. Federico Barocci, natif d’Urbino comme Raphaël, nous livre un tableau qu’il a peint dans sa maturité au moment où il arrive à l’expression la plus achevée de son talent maniériste. Le décor avec le lac de Tibériade, recouvert de brume, au petit matin, offrirait presque l’illusion d’une peinture romantique. Le ciel dont l’horizon se confond avec le lac, mélange des reflets à peine esquissés bleus et roses tels que l’aurore les fait apparaître. Trois silhouettes d’arbres et un bateau échoué complètent le cadre. Les apôtres ont pêché toute la nuit mais, visiblement, la barque est lourde : celui qui est à l’arrière, les bras levés, godille pour avancer et le deuxième homme penché à l’avant est 30 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr en plein effort pour amener la barque près du rivage afin qu’elle soit échouée convenablement. Barocci aimait beaucoup le fusain et justement l’homme à la godille paraît sorti tout droit d’un dessin où l’effort physique du corps est mis en valeur, sans couleurs vives, uniquement avec des effets sombres. L’homme qui pousse la barque, un pied sur le sable, porte un vêtement bleu vif qui attire l’œil. Au premier plan, Pierre a un genou à terre, il a retiré le bonnet rouge qui le protégeait du froid humide de la nuit. On ne voit pas son visage. Simplement la musculature de sa jambe, de son bras, de ses épaules, révèle un homme habitué au travail dur et exigeant de la pêche qui demande de la force pour manier barques et filets et porter le poisson. Il est vêtu d’une chemise blanche, recouverte d’une tunique jaune doré, barrée par une ceinture bleue qui marque sa taille et il laisse traîner le tissu de son manteau aux reflets gris argenté. L’application du peintre pour dessiner des plis et les mouvements du vêtement révèlent un grand talent pour donner l’impression du naturel d’un homme qui est en plein mouvement comme s’il venait tout juste de s’agenouiller. Face à lui Jésus apparaît avec une douceur extraordinaire. Son visage aux traits si sereins inspire la confiance et donnerait envie de se précipiter dans ses bras pour s’y réfugier. Quel contraste avec ces hommes dont on distingue mal les visages, qui paraissent inquiets, surpris en plein effort ! Jésus s’avance à peine auréolé d’un nimbe lumineux qui, avec une grande délicatesse, dessine les rayons d’une croix dorée à peine suggérée. La couleur de sa tunique bleu pâle fait ressortir l’éclat de son manteau rouge orangé relevé sur son épaule qui lui donne ainsi encore plus de volume. Un détail : Jésus est pieds nus sur le sable gris et le peintre a pris soin de représenter les pierres et les galets qui encombrent les rives du lac. Mais le génie du peintre est ailleurs : il est dans l’extrême simplicité de cette main si fine, ouverte et tendue, dessinée avec précision et qui ressort d’autant mieux sur le fond sombre. Le dialogue s’établit non seulement à travers les mains, main offerte de Jésus, paume ouverte de Pierre mais aussi ces pieds : Jésus marche vers nous et Pierre va à sa rencontre. Ainsi, dans une grande économie d’expression, simplement à travers quelques détails signifiant la rencontre tels que les mains et les pieds, nous sommes préparés à prendre du recul pour contempler l’ensemble de la composition. Voici, dans le paradoxe de sa Tableau de Federico Barocci (1535-1612) Musée des Beaux-Arts de Bruxelles simplicité majestueuse, Jésus marchant vers nous et nous, à travers le personnage de Pierre, nous sommes à genoux prêts à accueillir et à saisir cette main offerte pour le salut du monde. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 31 Co Regards Livres et revues J.-E. Tesson Préface du père Sonet, F. d’Estais, N. Rousset, cœ ur L’étonnement de croire Cerf, 128 pages 11 € Médiaspaul - 157 pages, 19 € U L n livre qui recense sans concessions les nouvelles fragilités des couples d’aujourd’hui. L’auteur est conseiller conjugal, engagé dans la société et l’entreprise. « Des pistes fécondes pour dépasser ces fragilités, traverser les tempêtes conjugales, oser l’alliance dans la durée ! » P. Sonet. a vie familiale et conjugale est frappée de plein fouet quand l’un des conjoints se retrouve sans emploi. Comment l’entourage peut-il aider et soutenir ? À l’écoute de ceux qui souffrent, l’auteur nous fait part de son expérience et de sa conviction : « La spirale du malheur par le chômage n’est pas inéluctable. Chacun a en lui les moyens de surmonter d’une façon ou d’une autre l’épreuve à laquelle il est confronté. » Sophie Lutz Ed. de l’Emmanuel, 211 pages 14,25 € L es petits instants de vie, les réflexions profondes et pleines d’humanité de Sophie Lutz nous font vivre le handicap de sa fille Philippine comme un réservoir de richesses insoupçonnées. Paisible et plein d’amour, ce livre nous fait réfléchir sur notre propre fragilité. 32 – de Le Couple face au chômage Osez le couple durable ! Derrière les apparences up Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Mgr Albert Rouet Ed. de l’Atelier - janvier 2013 - 192 pages - 20 € L ’archevêque émérite de Poitiers nous entretient dans ce livre d’un sujet majeur : l’indifférence religieuse de nombre de nos contemporains. Après quelques chapitres nous aidant à percevoir ce désintérêt face à la religion et à comprendre son développement dans notre société, Mgr Rouet nous rappelle le regard que le Christ lui-même posait sur ces « brebis sans berger ». Il nous invite à entrer en relation, et pour cela à accepter une forme de réciprocité, à accepter de se laisser troubler. Pour permettre la parole, notre foi doit être un engagement de chaque instant dans notre vie et non juste l’annonce d’une doctrine. Ce n’est donc pas le surcroît de communication visant à faire passer les messages de l’Église qui est nécessaire aujourd’hui, mais bien plutôt les témoignages vivants d’engagements de vie des chrétiens à suivre le message auquel le Christ nous appelle. « Avant d’être une doctrine, le christianisme est une personne, un événement. » Et cette personne nous apporte la joie, nous avons à en témoigner. Nous devons faire de notre Église, « une Église de tendresse ». Mais cela n’est pas toujours facile, si nous vivons notre foi comme une certitude. Pour Mgr Rouet, « ceux qui s’étonnent de croire comprennent ceux qui se montrent indifférents à la foi ». Notre foi est un chemin, non une arrivée. Nous ne devons pas « proposer notre foi, mais découvrir avec les personnes indifférentes, une foi qui nous précède tous ». Il nous faut alors nous laisser interroger, et nous interroger ensemble sur cette foi. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 33 Prière Si tu es l’ouvrage de Dieu Si tu es l’ouvrage de Dieu, attends tout de sa main : Livre-toi à Celui qui peut te modeler et qui fais bien toutes choses et reçois en toi la forme que le Maître Ouvrier veut te donner. Garde en toi cette humilité qui vient de la grâce, de peur que ta rudesse n’empêche le Seigneur d’imprimer en toi la marque de son doigt. C’est en recevant cette empreinte que tu deviendras parfait, et seul le Seigneur pourra faire une œuvre d’art avec cette pauvre argile que tu es. En effet, faire est le propre de la bonté de Dieu et Le laisser faire, c’est le rôle qui convient à ta nature d’homme. Saint Irénée de Lyon (IIè siècle) 34 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 35 Revenir à la source Ne lâchez pas sa main Père Henri CAFFAREL Vie du mouvement Article paru dans l’Anneau d’Or - numéro de février 1956 C ’est un vieux souvenir. Quelques étudiants, dont j’étais, avaient gravi un sommet des Pyrénées. Assis sur les rochers, après avoir lu une page d’Évangile nous échangions nos réflexions. Réflexions ferventes, car si notre amour pour le Christ était jeune, il était profondément sincère. Notre aumônier, lui, semblait ne pas partager notre enthousiasme. Interrogé, il nous dit, plus grave que de coutume : « Quand vous voudrez connaître la solidité de votre vie intérieure, demandez-vous quelle est la profondeur de votre amour pour l’Église ». Nous ne comprîmes pas : la vie intérieure n’est-elle pas essentiellement amour du Christ ? « On peut aimer le Christ, reprit-il, pour des motifs humains, car c’est un homme attachant. Il n’en est pas de même pour l’Église. L’amour de l’Église est le signe irrécusable de la grâce dans une âme. » L’Église, réalité complexe, pour une part tombe sous nos sens. C’est un monde : des saints et des pécheurs, des hommes dont les uns enseignent et commandent et dont les autres obéissent : des choses aussi — d’importance inégale d’ailleurs ; sacrements, sacramentaux, lieux et objets sacrés… des réunions de types variés — où la messe a la place centrale — offices, pèlerinages, congrès ; des lois, une administration, des règlements, nécessaires pour maintenir la cohésion de l’ensemble ; un esprit commun qui fait l’unité dans l’espace et dans le temps. Mais, que l’on se tourne vers l’Église avec un regard de Foi, et la vision change du tout au tout. Si les petitesses et les erreurs de la chrétienté n’échappent pas pour autant, si même elles sont plus lucidement perçues et plus douloureusement ressenties, du moins elles ne bouchent plus l’horizon. Au-delà des médiocrités inhérentes à tout ce qui est de la terre, au-delà de ce que voit le simple regard humain, le croyant perçoit la mystérieuse présence du Christ au centre de cet univers qu’est l’Église et découvre en elle l’Esprit Saint partout à l’œuvre pour faire flamber la charité au cœur des enfants de Dieu. Un épisode de l’Évangile fait saisir sur le vif la pédagogie du Christ qui, pour communiquer la vie divine, se plaît à utiliser les humbles réalités terrestres. Un jour une femme se faufila dans la foule qui entourait le Seigneur, se disant à elle-même : « Si je puis toucher, ne fût-ce que la frange de son manteau, je serai guérie »1. Elle le fut en effet, instantanément. Et le Christ d’interroger : « Qui m’a touché ? Je viens de sentir qu’une vertu s’échappait de moi »2. L’Église, avec tout ce qui la compose, est le corps terrestre du Christ et son vêtement. Il suffit de toucher avec foi une frange de l’Église pour entrer en communication avec la puissance du Fils de Dieu impatient de guérir, de fortifier, d’illuminer. Quand le catholique rejoint ses frères à l’as- semblée eucharistique, quand il apporte son concours à l’apostolat hiérarchique dans un mouvement d’Action Catholique, … c’est autant de contacts qu’il prend avec l’Église… Le chrétien qui aime l’Église me fait penser à un homme qui chérit une épouse. Que les autres vantent les charmes et les vertus de cette femme, qu’ils relèvent ses travers ou ses erreurs, rien ne peut en lui distendre les liens de tendresse qui l’attachent à elle. Ces autres ne voient que des qualités ou des défauts. Lui, bien plus profondément, connaît le mystère de cet être, son visage d’éternité. Aussi chaque fois qu’on parle d’elle, c’est comme s’il se contentait en silence de serrer plus tendrement la main chérie. LES INTERCESSEURS. VEILLEZ ET PRIEZ « Peut-on fréquenter le Feu sans prendre feu, s’approcher de l’Amour sans brûler d’amour pour Dieu et pour les hommes ? Prière et charité ont partie liée. » (Henri Caffarel, Cahiers sur l’Oraison n° 143, septembre-octobre 1975) Pour intercéder auprès de Dieu pour ceux et celles qui peinent sur le chemin du mariage, pour ceux aussi qui en goûtent les joies, le chemin est de s’approcher du Dieu d’amour. De prière en prières, d’insistance en supplications ardentes, le feu de l’amour de Dieu nous saisit tout entier : nous brûlons du désir de Dieu de sauver tous les hommes. Dieu aime ainsi passer par les uns et les autres. L’intercession est la responsabilité de l’amour. Paul-Dominique Marcovits, o.p., Conseiller spirituel des Intercesseurs > Pour s’inscrire : Courriel : [email protected] Adresse postale : Intercesseurs - Équipes Notre-Dame 49 rue de la Glacière - 75013 Paris Site Internet : www.equipes-notre-dame.fr/article/devenez-vous-aussi-intercesseur 1- Mt 9, 20-21 ; Mc 5, 27-28 ; Lc 8, 43-44 2- Mt 5, 30 ; Lc 8, 45-46 36 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 37 Billet Massabielle Flash, vie d’équipe Une double mission pour le père Tchantchou Interview du Père Daniel TCHANTCHOU Prêtre camerounais au service du diocèse de Pontoise, aumônier de la maison Massabielle Quand avez-vous découvert la maison Massabielle ? Étant responsable de l’accueil des équipes camerounaises à Lourdes, j’ai été invité à travailler pour le diocèse de Pontoise. Aujourd’hui, je partage mon temps entre l’animation spirituelle de la Maison et la vie de la paroisse voisine ainsi que de l’aumônerie d’une maison de retraite et d’un collège. Au Cameroun, aviez-vous un engagement aux Équipes Notre-Dame? Pendant 4 ans, j’ai accompagné une équipe à Douala. Des équipiers-coopérants m’ont fait découvrir le Mouvement. J’ai pu apprécier leur contact avec les paroissiens à travers des échanges vrais et simples. Avant de repartir ils m’ont offert une documentation pour découvrir le Mouvement. Chez nous, les Équipes aident les couples sur les paroisses et sont souvent responsables de la pastorale conjugale. Elles sont efficaces et discrètes, permettant à ceux qu’elles accompagnent de découvrir petit à petit la spiritualité du mouvement et la richesse du sacrement de mariage. Qu’avez-vous découvert de la maison Massabielle ? Cette maison est un véritable don, une grâce pour le diocèse. C’est une plaque tournante où des équipiers de partout viennent se res38 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr sourcer ; un lieu de passage, de rencontres, pour de nombreuses personnes engagées sur le diocèse et de nombreux bénévoles grâce auxquels la maison vit. Je partage cette joie avec eux tous. Quelle est votre mission dans la maison ? J’assure une présence en m’efforçant d’être toujours disponible et à l’écoute des personnes qui passent ; j’accompagne aussi des personnes qui se confient sur leurs difficultés personnelles, je les porte dans la prière. Ce sont d’autres réalités de vie que celles rencontrées au Cameroun. Et chaque jour, j’assure la liturgie des heures. C’est un grand ressourcement pour les participants, un soutien important pour la vie de la maison. Comment vivez-vous votre service de Conseiller Spirituel d’une équipe ? Dans cette équipe de 5 couples, je partage en profondeur et je me sens appartenir à l’équipe. Tous ces couples bien formés par leur éducation sont aux Équipes pour approfondir leur vie de couple. En Afrique, les couples ont surtout le désir de se former et de chercher ; ensuite ils pourront comprendre ce qu’est la spiritualité du Mouvement. Je suis conscient de la grande richesse de ma mission. Ce véritable partage missionnaire doit se faire dans l’échange de ce que nous sommes. Équipes Nouvelles AUTUN 2 (Saône-et-Loire), CHALON-SUR-SAÔNE 11 (Saône-et-Loire), DALLAS 1 (Eq. Francophones Isolées), LAVAUR 3 (Tarn), LA SOUSTE 1 (Valais), PALAISEAU 3 (Evry-Corbeil Ouest). Ordinations Jean-Michel LÉVITTE, époux de Marie-Geneviève, LA CHARITÉ-SUR-LOIRE 1, et Cédric CAON, époux d’Edwige, NEVERS 5, ont été ordonnés diacres le 16 juin 2013 dans la Nièvre. Philippe NEOUZE, fils de Jean-François et Odile NEOUZE, PARIS 125, a été ordonné prêtre à Paris, le 29 juin 2013. Jean-Yves RUE-FENOUCHE, époux de Christine, LES VANS 3, a été ordonné diacre, le 27 avril 2013, à Largentière (07), secteur Drôme Ardèche Sud. Ont rejoint la maison du Père Bernard BRAULT, époux d’Yvette, anciens équipiers ANGERS 8, début juin 2013 à l’âge de 83 ans. Daniel BRECHEUX, époux de Germaine, CLUNY 1, le 24 avril 2013 à l’âge de 83 ans. Maxence de BUSSY, épouse de Bruno, CHAMBERY 19, le 21 avril 2013, à l’âge de 56 ans. Claude CUBY, époux de Nicole, BORDEAUX 12, en juillet 2013 à l’âge de 80 ans. Lily DURAND-DUBIEF, veuve de Maurice, anciens équipiers PARIS 22, le 10 juin 2013 à l’âge de 92 ans. Guillaume FAUCON, époux de Claire, Brest 27, le 11 juillet 2013 à l’âge de 48 ans. Edith GELEZ, épouse de Pierre, DAX 8, le 9 juin 2013, à l’âge de 69 ans. Michel GIRAUD, époux de Marie-Paule, LYON 55, le 18 février 2013 à l’âge de 89 ans. Paulette GUERREE, épouse de Georges, SABLE 4, en avril 2013, dans sa 86e année. Jean-Bernard de LANGALERIE, conseiller spirituel ANGERS 57, le 12 juillet 2013, à l’âge de 72 ans. Dominique de la MOTTE, épouse de Dominique, anciens équipiers VERSAILLES 31, le 27 mai 2013, à l’âge de 78 ans. Frère André MARTHOURET, conseiller spirituel CHAMBERY 19, le 3 mai 2013, à l’âge de 93 ans. Père Gabriel MEYRONEINC, conseiller spirituel LE PUY-EN-VELAY 7, le 18 janvier 2013 à l’âge de 79 ans. Michel PHILIPPE, époux de Claudette, MARSEILLE 16, le 26 juin 2012 à l’âge de 74 ans. Marcel TESSERAUD, époux de Suzanne, PARIS 86, le 2 juin 2013, à l’âge de 88 ans. Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 39 Évènements - France Deux sessions de formation aux Antilles Quand le désir de progresser efface les distances, cela donne 2 sessions de formation particulièrement appréciées des participants guadeloupéens, martiniquais et guyanais et des formateurs venus de métropole, le père Beitia, Élisabeth et François Hatey (Province), Monique et Jean Sabbagh (Région). Voici trois témoignages enthousiastes. En Guadeloupe, du 3 au 5 mai 2013 Noémie et Marc DOW Nous avons été très heureux de voir notre évêque, Monseigneur Riocreux, montrer l’intérêt qu’il porte au mouvement : • Lors d’une émission diffusée sur la radio chrétienne de Guadeloupe (Radio Massabielle), • En étant présent à l’ouverture et à la clôture de la session, • En promettant d’encourager les curés de paroisse, surtout les jeunes prêtres, à s’investir dans les Équipes Notre-Dame pour le plus grand bien des couples. Le thème « Nous sommes tous appelés à faire Église » nous a conduits à l’orientation d’année « Église en marche avec la force de l’Esprit ». Nous avons été ainsi conduits à nous interroger sur les racines de notre foi. Les équipiers présents ont manifesté leur satisfaction et leur intérêt pour la qualité des enseignements reçus ; de même notre évêque a été ravi de rencontrer les équipiers aussi nombreux (plus de 30 couples) et nos 40 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr formateurs. Le père Beitia s’est entretenu avec les conseillers spirituels, ce fut une rencontre fructueuse. En tant que responsables de secteur, nous pouvons dire que l’objectif a été atteint : redynamisation, plus d’implication, un souhait de développer les équipes. Merci et à dans 4 ans ! En Martinique, du 9 au 12 mai 2013 Josiane et Gilbert CLAUDANT D’entrée, tous ceux qui avaient répondu à l’invitation du Seigneur pour cette session ont été comblés lors de la messe d’ouverture. Dans une ambiance joyeuse et fraternelle, chacun des présents a pu rencontrer le Christ au cours des différentes célébrations eucharistiques. Père Beitia, avec beaucoup de dextérité, a aiguisé notre désir de mieux connaître l’orientation d’année. À travers son enseignement « Nous sommes tous appelés à faire Église », Père Cataye, conseiller spirituel du secteur, nous a révélé comment res- pecter et vivre ce commandement nouveau du Christ « Aimez-vous les uns les autres ». Notre attention a été attirée sur un point essentiel se rapportant à la réunion d’équipe. Le moment le plus important du mois n’est pas la réunion d’équipe elle-même, mais le chemin que nous parcourons entre deux réunions, accompagnés au quotidien par Jésus, comme les disciples d’Emmaüs. Cet enseignement a permis à chacun de mieux apprécier les grâces que nous avons aux Équipes Notre-Dame de pouvoir garder le cap en couple avec le soutien de l’équipe. Nous avons beaucoup apprécié l’humilité, la douceur et la disponibilité de Père Beitia qui nous a permis de rencontrer notre Dieu et de Le contempler en profondeur dans la Lectio divina. Gageons que ceux qui étaient présents n’ont pas regretté le déplacement et parcourront avec bonheur le thème de l’année. Quatre couples de Guyane à la session en Martinique Joëlle et Claude SUZANON Nous avons été très heureux de rejoindre les équipiers martiniquais. Quel accueil fraternel, merci ! Le foyer de charité où nous étions est particu- lièrement propice à la réflexion, au recueillement et à la méditation. L’un des temps forts qui nous a le plus marqués, est la veillée d’adoration, peut-être parce que nous étions portés par des équipiers chevronnés ainsi que par la communauté du foyer, dans une ambiance très priante. Le Devoir de S’Asseoir a également été un moment très fort, car il nous a particulièrement été recommandé de «savourer» l’instant, ressentir, apprécier l’Amour qui nous unit à notre conjoint. Ce cadre enchanteur nous a sûrement permis d’entrer plus facilement dans cette expérience... à renouveler. Le fait que chacune de nos quatre équipes de Guyane ait pu avoir un représentant est une vraie grâce. Nous avons définitivement compris que l’essentiel est de progresser ! Chacun a pu bénéficier de formations, soit de Foyer Informateur, soit de Foyer Pilote, soit de Foyer de Liaison. Nous devrions donc être plus à même de répondre aux besoins de développement du mouvement en Guyane. N’étant pas encore constitués en secteur, nous avons eu le privilège d’avoir plusieurs séances de travail spécifiques avec le couple responsable régional (DOM-TOM & Équipes Francophones Isolées). Nous espérons une prochaine session de formation en Guyane. A bientôt ! Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 41 Évènements - International Un unique chemin : le Christ Père José Jacinto FERREIRA DE FARIAS, scj Conseiller spirituel de l’Équipe Responsable Internationale T rès chers Équipiers ments ». Mais comme le jeune les pratiquait déjà dès son enfance, et il était sincère en disant la vérité, Jésus lui propose : « Si tu veux être parfait, va, vends tes biens, donneles aux pauvres… viens et suis-moi ». Les Pères de l’Église et la théologie spirituelle ont interprété ce texte dans le sens des deux chemins : des préceptes, pour tous ; des conseils évangéliques, pour quelquesuns, pour les parfaits. Le Mouvement des Équipes NotreDame a comme charisme, depuis son commencement, de promouvoir la sainteté des couples, et c’est ce que le Père Caffarel disait dans son expression favorite : « cherchons ensemble ». Dans les années quarante, cette idée selon laquelle nous sommes tous appelés à la sainteté n’était pas encore assumée, comme si la sainteté n’était seulement que pour quelques-uns, ceux qui Aujourd’hui la compréhension étaient appelés à la perfection Oser l’Évangile de cet épisode va dans une évangélique, dans le sacerdoce autre direction. Ce qui est en et dans la vie religieuse. C’était question, selon la logique de la théorie des deux chemins : le chemin des l’Évangile, est la relation entre la Loi et la conseils évangéliques (obéissance, pauvreté Grâce, entre l’Ancien et le Nouveau Testaet chasteté) pour certains, et le chemin des ment. Il est vrai que la Loi comportait déjà préceptes pour les autres, qui étaient, en en soi-même l’idéal de sainteté, selon la vérité, la majorité. parole de l’Écriture : « Soyez saints comme Cette doctrine des deux voies se basait sur Moi je suis saint » (Lev 19,2). Mais mainteune certaine interprétation du récit bien nant, la sainteté et la perfection – « Soyez connu du jeune homme riche (Mt 19,16-22). parfaits comme le Père céleste est parfait Vous connaissez bien le texte, bien sûr. Au » (Mt 5,48) – passent par suivre Jésus Christ jeune qui demandait ce qu’il devait faire pour – obéissant, pauvre et chaste -, en mettant atteindre la vie éternelle, Jésus a commencé Dieu, souverainement aimé, au centre de par répondre : « Accomplis les commande- toute la vie. Saint Benoît disait dans sa 42 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr règle que rien ne doit Le Pape François inêtre mis avant Dieu. siste sur l’urgence pour Le Concile Vatican II a nous tous de mettre consacré cette interpréDieu bien au centre de tation du récit de l’Évannotre vie. Dans notre gile en proclamant, mouvement, les Points avec toute clarté, que Concrets d’Effort, et tous les chrétiens, dans très particulièrement tous les états de vie la prière conjugale et et conditions sociales, le Devoir de S’Asseoir, sont appelés à la sain- Mettre Dieu bien au centre de notre vie. sont une aide préteté. Cela veut dire que cieuse, très simple les couples et les familles chrétiennes sont à réaliser, pour nous mettre sur le chemin appelés à la perfection de la sainteté ; cette de la sainteté. Donc, le mouvement des voie n’est pas facultative, mais l’unique che- Équipes Notre-Dame, dans la fidélité à son min que tous nous sommes appelés à par- charisme et sa mission dans l’Église, sera un courir. Ce chemin est le Christ, lequel est le signe prophétique d’un monde nouveau que chemin de l’Église, comme aimait bien dire nous tous, avec la grâce de Dieu et la proJean Paul II. Je pense que c’est surtout dans tection de Notre-Dame, souhaitons bâtir, où ce sens que nous devons prendre l’expres- puissent régner vraiment la justice, la paix sion qui nous a accompagnés depuis Brasi- et la fraternité. lia : oser l’Évangile, c’est-à-dire prendre au Je vous salue tous très cordialement dans le sérieux les appels évangéliques sur l’exi- Seigneur, avec amitié. gence de sainteté dans notre condition de disciples du Christ, d’enfants de Dieu. Or le mariage est, selon l’idéal évangélique, constitué par deux disciples qui s’aiment dans le Seigneur : « C’est pour cela que l’homme laissera son père et sa mère et s’unira à son épouse et ils seront une seule chair. » (Mt 19,4-6) Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 43 Évènements - International Vivre les contenus de la Foi Jan et Peter RALTON Anciens membres de l’Équipe Responsable Internationale C hers amis équipiers, De la même façon, nous pourrions aussi suggérer qu’en tant qu’équipiers, nous arrivons à Tandis que nous cheminons à travers comprendre complètement le charisme et la cette Année de la Foi, promulguée par le Pape mystique de ce qu’être membre des Équipes Benoît XVI dans sa Lettre Apostolique Porta veut dire, à travers les documents fondamenFidei, ce n’est que vers la fin de sa lettre qu’il taux des Équipes Notre-Dame et les écrits du nous rappelle que si la foi est importante, les Père Caffarel. actions le sont tout autant. Le Pape Benoît nous a rappelé aussi que la foi doit s’exprimer par des actes d’amour et Afin de vraiment comprendre et vivre notre d’aide envers les autres – ces actes de chafoi, il nous faut tout d’abord comprendre le rité sont les fruits de la foi. Un grand nombre contenu de la foi : « En effet, il d’équipiers offrent déjà, libreexiste une unité profonde entre Être des témoins ment, leur temps et leur énergie l’acte par lequel on croit et les enthousiastes afin d’aider leur prochain. Ils font contenus auxquels nous doncela de différentes manières, nons notre assentiment. » (Porta officiellement ou en privé, mais Fidei, 10) toujours avec un véritable sens de la foi, de Porta Fidei nous suggère aussi que le Caté- l’amour et de soins envers les autres. chisme de l’Église Catholique est indispensable afin d’obtenir une connaissance sys- « C’est la foi qui permet de reconnaître tématique du contenu de la foi, car c’est là le Christ et c’est son amour lui-même qui que nous trouvons le contenu essentiel et pousse à le secourir chaque fois qu’il se fait fondamental de la doctrine. Comment pou- notre prochain sur le chemin de la vie. » (Porta vons-nous donner plein assentiment à notre Fidei, 14) foi, sans connaitre et pratiquer son contenu ? La parabole du Bon Samaritain était au cœur 44 – Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr du rassemblement international de Brasilia en 2012 et, personnellement, nous sommes constamment témoins des soins et du bon accueil des équipiers dans le monde entier. Le fait d’accueillir de parfaits étrangers chez vous et de leur permettre de partager et de faire partie de votre vie est vraiment un acte de charité. Pour nous, cela définit l’universalité du mouvement des Équipes NotreDame. Malgré les différences de langue et de culture, la seule constante est le fait que nous sommes immédiatement accueillis et acceptés comme équipiers, de la même manière que, chaque mois, nous accueillons et partageons avec les autres membres de notre propre équipe. Quand nous avons la chance de participer à une réunion d’équipe, n’importe où dans le monde, nous nous sentons immédiatement partie de cette équipe, du fait que nous partageons un lien commun, basé sur le « contenu » de notre foi d’équipe. Le Pape Benoît nous a demandé de ne pas simplement vivre notre foi, mais d’être aussi des témoins authentiques de la foi : « Ce dont le monde aujourd’hui a particulièrement besoin, c’est du témoignage crédible de tous ceux qui, éclairés dans l’esprit et dans le cœur par la Parole du Seigneur, ... ». (Porta Fidei, 15) Le Père Henri Caffarel, fondateur de notre mouvement, était vraiment un prophète quand, il y a plus de soixante ans, faisant écho à des sentiments semblables, il écrivait : « La chrétienté a besoin de votre témoignage ; … il faut vous sentir, et vous vouloir, responsables de notre mouvement et de sa mission. Il vous faut croire à ce que vous faites, et le faire dans l’enthousiasme. » (Éditorial, avril 1949) Nous avons donc une obligation : vivre le contenu de notre foi dans nos actions quotidiennes et être pour les autres les témoins enthousiastes des avantages et des joies de notre mouvement. Les deux ne sont pas nécessairement incompatibles, car c’est un désir d’approfondir notre foi de couple qui nous a tout d’abord attirés vers les Équipes et c’est à travers les Équipes que nous entrons en contact avec les autres couples, afin qu’eux aussi puissent trouver une richesse spirituelle et une plénitude dans leur mariage. Tandis que nous approchons de la fin de notre période au service de l’Équipe Responsable Internationale, nous remercions tous ceux qui par leur inspiration fidèle ou par leur enthousiasme, nous ont porté témoignage et nous ont encouragé à vivre et à augmenter notre foi et notre compréhension des Équipes. Que les Équipes Notre-Dame continuent à croître et à prospérer comme un exemple authentique et durable de foi, d’amour et de charité ! Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 45 Calendrier Week-ends Équipes Nouvelles et Nouveaux Équipiers DATE 23-24 nov. 2013 LIEU Massabielle (95) CONTACT Formations Foyers Pilote TEL. E-MAIL Jacques et Emmanuelle Teng 01 64 77 08 21 [email protected] 18-19 janv. 2014 Massabielle (95) Vincent et Mireille Poirier 03 23 05 31 20 [email protected] 18-19 janv. 2014 La Pommeraye (49) Thierry et Laurence Campenon 02 43 01 31 54 campenon.end. [email protected] 25-26 janv. 2014 Lyon (69) Fabrice et Séverine Nèple 09 53 37 01 69 [email protected] 8-9 février 2014 Massabielle (95) Pierre-André et Isabelle Bouilloud 01 47 00 33 83 [email protected] 8-9 février 2014 Lacépède (47) Jean et Monique Dubrez 05 59 44 09 23 [email protected] Février 2014 Clermont-Ferrand (63) Claude et Germaine Peyrache 09 77 03 24 15 [email protected] Mars 2014 Suisse Marco et Anne-Élisabeth Cattaneo +41(0)263511641 [email protected] 5-6 juillet 2014 Bourgogne Nicolas et Pascale de Sainte Agathe 03 81 83 29 75 [email protected] LIEU CONTACT TEL. E-MAIL 7-8 déc. 2013 Massabielle (95) Michel et Marie-Odile Buisset 09 66 84 59 51 [email protected] 25-26 janv. 2014 Tours (37) Fabien et Nadine Rouillon 02 54 79 31 54 [email protected] 1er-2 fév. 2014 Juaye-Mondaye (14) Loïk et Françoise Le Perff 02 35 61 21 05 [email protected] 15-16 fév. 2014 Ti Mamm Doué (56) Bruno et Catherine Deltour 02 99 37 36 19 [email protected] 29-30 mars 2014 Carcassonne (11) Jean-Louis et Bénédicte Bounie 05 62 47 15 77 [email protected] 5-6 avril 2014 Cotignac (83) Olivier et Catherine-Sophie Monnot 04 91 54 44 62 [email protected] Formations Foyers de Liaison DATE LIEU 19 oct. 2013 LIEU CONTACT Paris (75) TEL. Robert et Chantal Legrand 01 39 53 68 01 E-MAIL [email protected] Rencontre Responsables et Conseillers Spirituels de Secteur DATE 12-13 oct. 2013 LIEU Issy-Les-Moulineaux (92) CONTACT Secrétariat END TEL. 01 43 36 08 20 E-MAIL [email protected] Rencontre Accompagnateurs Spirituels DATE 10 février 2014 LIEU Paris (75) CONTACT Secrétariat END TEL. 01 43 36 08 20 E-MAIL [email protected] Collège des Régionaux Week-ends Souffle Nouveau DATE DATE CONTACT TEL. E-MAIL 14 sept. 2013 Dôle (39) Nicolas et Pascale de Sainte Agathe 03 81 83 29 75 [email protected] 21 sept. 2013 Autun (71) Nicolas et Pascale de Sainte Agathe 03 81 83 29 75 [email protected] 5 oct. 2013 Suisse Marco et Anne-Élisabeth Cattaneo +41(0)263511641 [email protected] 6 oct. 2013 Chambéry (73) Marco et Anne-Élisabeth Cattaneo +41(0)263511641 [email protected] 19 oct. 2013 Nantes (44) Thierry et Laurence Campenon 02 43 01 31 54 campenon.end. [email protected] 20 oct. 2013 Chartres (28) Fabien et Nadine Rouillon 02 54 79 31 54 [email protected] 1er déc. 2013 Lyon (69) Fabrice et Séverine Nèple 09 53 37 01 69 [email protected] DATE 22-23 mars 2014 LIEU Massabielle (95) CONTACT TEL. Secrétariat END 01 43 36 08 20 E-MAIL [email protected] Formation Nouveaux Responsables de Secteur et de Région DATE 7-9 juin 2014 LIEU Massabielle (95) CONTACT TEL. Secrétariat END 01 43 36 08 20 E-MAIL [email protected] Rencontres des prêtres conseillers spirituels DATE LIEU CONTACT TEL. E-MAIL 27-29 octobre 2013 Massabielle (95) Secrétariat END 01 43 36 08 20 [email protected] 27-29 octobre 2013 La Pommeraye (49) Pierre et Valérie Raimbault 02 41 33 15 43 [email protected] École d’oraison selon le Père Caffarel DATE 7-9 février 2014 LIEU Combs-La-Ville (77) CONTACT TEL. Calais et Chantal de Vanssay 01 42 24 41 92 E-MAIL [email protected] Vous pouvez consulter ce calendrier mis à jour régulièrement sur le site internet : www.equipes-notre-dame.fr Formations Foyers Informateurs et Foyers Pilote DATE 46 – LIEU CONTACT TEL. E-MAIL 5 oct. 2013 Rennes (35) Pierre et Valérie Raimbault 02 41 33 15 43 [email protected] 25 janv. 2014 Lyon (69) Gilles et Brigitte Besème 04 50 60 21 24 [email protected] 2014 (date à venir) Marseille (13) Gilles et Brigitte Besème 04 50 60 21 24 [email protected] Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr Lettre n°203 - Septembre - Octobre 2013 - www.equipes-notre-dame.fr – 47 Massabielle, la Maison du Couple www.massabielle.net Les Équipes Notre-Dame proposent des retraites et sessions, l’accueil dans un cadre agréable et privilégié de la Maison du Couple dans le Val d’Oise, près de Paris. C’est également un Centre spirituel du diocèse de Pontoise. Nous vous invitons à découvrir le programme de nos activités dans le catalogue Massabielle et sur le site Internet des Équipes Notre-Dame, www.equipes-notre-dame.fr