“Les Amazones” m`ont fait grandir
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“Les Amazones” m`ont fait grandir
8 LE RENDEZ-VOUS PARISIEN… Tony GOMEZ Fiona Gélin “Les Amazones” m’ont fait grandir !” Restaurant l’Etoile, 2h30 du matin. Toute la troupe des Amazones est réunie pour célébrer leur 600 ème représentation, dans une ambiance incroyable, à l’image du succès de cette pièce qui est à l’affiche depuis plus de deux ans. Juste avant le dessert, un spectaculaire gâteau a permis à tous les comédiens de se retrouver pour une photo souvenir et l’émotion est vraiment palpable. C’est le moment que j’ai choisi pour demander à Fiona Gélin ses impressions… C’est un rôle qui m’a permis de m’affirmer et qui m’a rendu forte. D’ailleurs, le deuil de Papa, je l’ai bien vécu parce que, tout d’un coup, je suis rentré dans la famille du théâtre. La bande des Amazones au complet pour fêter la 600e de la pièce. De gauche à droite : Guillaume Delorme, Fiona Gelin, Sonia Dubois, Chantal Ladesou et Olivier Benard. Fiona, l’ambiance de ce soir est incroyable ! A la hauteur de cette belle aventure que représente pour toi les Amazones… Pour moi, c’est avant tout une aventure humaine énorme ! J’ai retrouvé l’ambiance que me racontait papa à l’époque de St Germain des Prés, où les artistes s’entraidaient… Il y avait une vraie fraternité. On a la chance avec toute l’équipe des Amazones de vivre quelque chose de rare. Papa m’avait expliqué ce qu’était le comique, moi j’ai découvert que je pouvais l’être. C’est du bonheur et de la générosité. Même quand on est fatigués, quand on est crevés, parce que deux ans et demie c’est la routine, on a la chance de faire rire les gens et de transmette une énergie hyper positive ! Certains sont venus dix-sept fois voir la pièce, tu te rends compte ? Qu’est-ce qui t’avait séduit dans cette pièce et qui t’avait poussé à accepter ce rôle ? A la lecture de la pièce, tout était fluide, c’est très bien dialogué et je voyais mon personnage… Mais Papa me l’avait dit. C’est la dernière pièce qu’il avait lue. C’est pour cela que tant que je joue les Amazones, il est là avec moi. Comment as-tu vécu avec ton rôle ? C’est la première fois que j’ai un rôle de composition. C’est une femme de tête et, pour elle, les mecs ça y va ! Je sais que c’est l’image que j’ai eue : celle d’un sex symbol… Mais je suis tout le contraire ! D’ailleurs, j’ai une sexualité très intello… Quelles sont tes relations avec tes camarades de jeux ? On est entre nous. Les spectateurs le ressentent et nous disent qu’ils oublient qu’ils sont au théâtre ! Ils ont l’impression d’être dans notre appartement et de regarder par le trou de la serrure ! Et ça, les gens adorent ! En même temps, on est toutes les trois des femmes gentilles, sans ego démesurés, on en a toutes beaucoup bavé… On avait besoin de revenir donc quelque part, on est très fières de ça ! Ce soir, à toutes les tables, on retrouve des personnalités, notamment Annie Girardot, Claude Brasseur et Jean-Claude Brialy qui sont venus saluer ton travail et celui de la troupe. C’est important pour toi la reconnaissance de tes pairs ? Je suis sur un nuage ! J’ai trois personnes que j’admire audelà de tout ! Ça calme ! La présence de JeanClaude me touche, Les Amazones côté filles… De gauche à droite : Fiona Gelin, Sonia Dubois, Chantal Ladesou. c’est lui qui m’a remis les pieds à l’étrier en 2000 avec « les parents terribles ». Avec cette soirée, je me rends compte que les gens m’aiment et, du coup, ça m’aide à m’aimer ! Fiona Gelin entourée de ceux qu’elle admire, Annie Girardot et Claude Brasseur A la fin du mois de juillet, l’aventure des Amazones va prendre fin… On termine le 30 juillet. La dernière est à Ramatuelle pour le festival. Mais, je ne sais pas du tout si ce sera la dernière ! On aurait adoré en faire une mini série pour la télévision comme les « Saintes Chéries ». La pièce est tellement moderne ! Moi, je peux devenir lesbienne, on peut adopter un enfant… Et peut-être qu’à la rentrée on la reprendra encore sur scène pour un ou deux mois. Moi, je grandis avec cette pièce, je reviens dans le métier. Je suis en studio trois fois par semaine pour mon album, mais si on reprend je ne lâcherai pas l’équipe ! Tu es en train de préparer un album ? Ouais un petit bébé, 12 chansons un peu blues … Je savais ce que je voulais j’avais déjà écrit un concept d’album depuis 1986 ! Je pense que le single sortira à Noël ou au plus tard au printemps… Je suis co-parolière sur trois titres. J’ai eu la chance de découvrir un garçon dont la mère a eu un parcours similaire au mien, très écorchée vive. Il m’a fait du surmesure dans la continuité de mon livre. Donc, il y a eu ma bio, l’album… et il y aura le one-woman show dans 5-6 ans ! C’est un tryptique j’ai toujours voulu faire ! Après, j’aimerai au moins tourner encore une fois au cinéma pour l’odeur des câbles, le mot « moteur »… Et puis, c’est tellement facile le cinéma contrairement au théâtre… Fiona, avant de retourner danser avec Chantal Ladesou et Sonia Dubois , que retiendras-tu de cette six centième ? Ca m’a donné énormément d’énergie. Et ça m’a permis de fermer la parenthèse de la timidité. Cette 600ième m’a fait grandir et réaliser beaucoup de choses ! Même Ninnie (NDLR Annie Girardot) m’a dit que maintenant j’étais une grande ! Jean-Claude Brialy, propriétaire du Théâtre des Bouffes Parisiens, entouré de Chantal Ladesou et Fiona gelin L’hebdo des bons plans et des petites annonces - MERCREDI 13 JUILLET 2005 - N°43 8 MAGENTA CYAN JAUNE NOIR EDITION PARIS NORD OUEST PLATEAU TECHNIQUE HEBDOPRINT TINQUEUX - SEMAINE 28