m. diez, i. irubetagoyena

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m. diez, i. irubetagoyena
24>26 novembre 2016
LILLE GRAND PALAIS
ORTHOPÉDIE
PROGRAMME GÉNÉRAL
Actualités sur la pathologie articulaire du Chat
Approche actualisée diagnostique et thérapeutique
des polyarthrites du Chat
Marianne DIEZ
DV, PhD, Dip. ECVCN
Clinique Vétérinaire Universitaire - Quartier Vallée 2 - Avenue de Cureghem, 3 - Sart-Tilman - 4000 LIÈGE
L’arthrose est fréquente chez le chat et elle
augmente avec l’âge. Paradoxalement, elle est
peu diagnostiquée en raison de symptômes
comportementaux parfois frustes tels que des
difficultés à monter dans la litière ou à accéder
à une écuelle placée en hauteur.
Le point de vue du nutritionniste
Le traitement consiste en la gestion du poids
corporel et le choix d’un aliment enrichi en
ingrédients à effets anti-inflammatoires.
La gestion du poids corporel
L’arthrose touchant des chats parfois très
âgés, le risque d’obésité est alors diminué par
rapport à un animal adulte (American Association of Feline Practioners 2009). Cependant,
lors de tout examen clinique, il est utile d’établir un score de condition corporelle sur une
échelle de 9 points (Laflamme et al., 1994). Un
chat arthrosique présentant un score corporel
égal ou supérieur à 7/9 et soumis à un programme de réduction pondérale bénéficiera
de ce traitement car sa mobilité sera facilitée.
En revanche, il ne faut pas mettre en œuvre un
tel programme pour un animal qui a un léger
excès pondéral (score de 6/9) mais plutôt
viser une stabilisation.
L’alimentation du chat arthrosique
Un plan de rationnement complet comprend
4 étapes dont 1) l’estimation des besoins
énergétiques, 2) le choix de l’aliment, 3) la
détermination des quantités journalières,
4) les modalités de distribution et l’organisation du suivi.
1. Estimation des besoins énergétiques : elle
tiendra compte du score corporel, qu’il soit
correct, excessif –comme précisé plus hautou insuffisant.
2. Choix de l’aliment : il existe des aliments
destinés à soutenir la mobilité chez le chat.
Ces derniers contiennent divers ingrédients
-notamment des chondro-protecteurs- dont
les plus intéressants sont les acides gras oméga 3 à chaînes très longues : EPA et DHA. En
effet, des travaux ont montré que ces acides
gras exerçaient un effet anti-inflammatoire
dans un modèle in vitro de dégénérescence du
cartilage du chat (Gabriel et al., 2010). Il existe
par ailleurs une recommandation pour leur
utilisation systématique dans l’alimentation
des animaux de compagnie (NRC, 2006). A ce
jour, il n’existe pas d’étude clinique comparant
les seuls effets de la supplémentation en oméga 3 par rapport à un régime témoin chez des
chats arthrosiques. Une étude clinique montre
qu’un aliment complet enrichi en oméga 3 et
en d’autres ingrédients améliore les paramètres objectifs de la mobilité (Lascelles et al.,
2010). Les modifications de régime peuvent
cependant poser problème chez le chat. Les
chats étant plus réfractaires que les chiens
aux changements alimentaires, il est conseillé de faire de longues transitions, jusque 7 à
15 jours si nécessaire. Pour des animaux refusant tout nouvel aliment, il est toujours possible d’ajouter des acides gras oméga 3 sous
forme de supplément alimentaire. Et pour les
animaux nourris avec des rations ménagères,
la distribution de poisson gras ou d’huile de
poisson est conseillée.
3. La détermination des quantités consiste à
diviser les besoins énergétiques journaliers
par la concentration énergétique de l’aliment.
4. Parmi les modalités de distribution, le
nombre de repas est un facteur de première
importance. Chez le chat, il est conseillé de
fractionner la ration journalière en minimum
3 repas. Chez les animaux arthrosiques, il faut
aussi veiller à un accès aisé à l’alimentation.
1
En ce qui concerne le suivi, le poids corporel
doit être régulièrement contrôlé afin d’adapter
les quantités. Un contrôle mensuel est suffisant pour les animaux de poids normal mais
chez les obèses, le contrôle doit être hebdomadaire.
Conclusions
Divers traitements médicamenteux ou autres
(physiothérapie, etc…) sont disponibles pour
le traitement de l’arthrose chez le chat. Les
modifications alimentaires, et donc un rationnement individualisé pour l’animal, font partie
intégrante d’une large approche de la maladie.
Bibliographie
American Association of Feline Practitioners 2009.
Senior Care Guidelines. J. Feline Med Surg 11, 763-778.
Gabriel N. et al., 2010. Development of an in vitro
model of feline cartilage degradation. J. Feline Med
Surg.8, 614-620.
Laflamme D.P. et al., 1994. Estimation of body fat by
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Lascelles B.D. et al., 2010. Evaluation of a therapeutic
diet for feline degenerative joint disease. J. Vet. Inter.
Med. 3, 487-495.
NRC 2006. Nutrient requirements of dogs and cats.
National Academy Press, Washington.
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
• Aucun conflit d'intérêt
24>26 novembre 2016
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ORTHOPÉDIE
PROGRAMME GÉNÉRAL
Actualités sur la pathologie articulaire du Chat
Ne pas sous estimer l’arthrose du chat
Iban IRUBETAGOYENA
DV, Dipl. ECVS
Aquivet, ZAC Mermoz, Avenue De La Forêt, 33320 EYSINES
L’arthrose chez le chat, comme chez le chien,
peut être primaire ou secondaire. L’arthrose
d’origine primaire est très rare chez les animaux. L’arthrose secondaire est consécutive
à une atteinte articulaire, une instabilité, un
traumatisme, une incongruence. Il est rare
chez les chats de réussir à mettre en évidence
une cause sous-jacente au développement
arthrosique contrairement au chien (dysplasie coxo-fémorale, rupture du ligament croisé
cranial). Godfrey et col.1 ont montré dans une
étude rétrospective sur 491 chats une prévalence de l’arthrose chez 22 % des chats. Dans
cette population, une cause sous-jacente n’est
identifiée que dans 11 % des cas. Les causes
les plus fréquentes, responsables du développement arthrosique, sont les traumatismes
articulaires et la dysplasie coxo-fémorale.
La dégradation articulaire se développe plus
lentement chez le chat que chez le chien.
Au cours de la dégradation de l’articulation,
se mettent en place une fibrillation et une
érosion du cartilage, des fissures au sein du
cartilage articulaire, une sclérose de l’os souschondral. Suivent l’apparition d’ostéophytes,
d’entésophytes, une fibrose de la membrane
synoviale et une synovite plus ou moins prononcée. Cette synovite et l’atteinte de l’os
sous-chondral vont être à l’origine de l’apparition d’une douleur.
Diagnostic
Les chats atteints d’arthrose sont souvent
âgés. Clarke et col.2 puis Hardie et col.3 ont
révélé que l’incidence de l’arthrose était de
34 % pour les chats ayant 6,5 ans en moyenne
et de 90 % pour les chats de plus de 12 ans. Il
apparaît que seulement 33 % des chats ayant
de l’arthrose présentent des signes cliniques
liés à cette affection. Le rachis est la zone
préférentielle de développement arthrosique.
Sur le squelette appendiculaire, le coude puis
les hanches et le grasset sont principalement
affectés.
raide. Les chats atteints, du fait de la douleur
chronique, peuvent arrêter de se toiletter, ou
arrêter de faire leurs besoins dans une litière
difficilement accessible. Ces changements,
souvent mis sur le compte de l’âge par le propriétaire, doivent être un signe d’appel pour le
clinicien.
Les signes radiographiques d’arthrose chez le
chat sont rapportés comme similaires à ceux
rencontrés chez le chien : formations d’ostéophytes et d’entésophytes, sclérose de l’os
sous-chondral, épaississement de la capsule
articulaire. Dans l’étude de Freire M. et col17, les
signes radiographiques les plus fréquemment
rencontrés dans le cadre de la détection d’arthrose chez le chat sont des minéralisations
de la capsule articulaire du coude, des zones
de prolifération osseuse sur la surface dorsale
des articulations tarso-métatarsiennes, des
zones de minéralisation intra-articulaire dans
les grassets ou encore le développement d’ostéophytes des articulation coxo-fémorales.
La présentation radiographique de l’arthrose
chez le chat diffère de celle chez le chien.
En effet, peu de radiographies mettaient en
évidence une synovite radiographique ou
des géodes sous-chondrales comme chez le
chien. A l’exception de l’articulation coxo-fémorale, la présence d’ostéophyte n’est pas,
comme chez le chien, le signe radiographique
le plus commun de détection d’arthrose. Ainsi,
dans cette étude, il semble que les chats qui
souffrent d’arthrose produisent moins d’os et
que ces néoformations sont plus péri-articulaires à la différence du chien.
Le diagnostic différentiel de l’arthrose inclut
l’ostéochondrodysplasie chez les chats de
race Scottish Fold, l’hypervitaminose A, l’ostéochondromatose synoviale, les arthrites
d’origine infectieuse ou auto-immune. Il est
important, dans le cas d’atteinte bilatérale,
intéressant notamment les articulations du
carpe et du tarse, d’écarter par une cytologie
du liquide synovial une atteinte de type polyarthrite à médiation immune.
Les chats obèses sont plus fréquemment affectés par un développement arthrosique.
Traitement
Les signes cliniques liés au développement
arthrosique sont souvent non-spécifiques13 :
changement de comportement, baisse d’activité, difficulté ou réticence à sauter, démarche
Le traitement de l’arthrose est classiquement
médical. Il n’est chirurgical qu’en cas de découverte d’une cause à l’origine de son développement.
2
Le traitement est multimodal : médical et hygiénique. Il se décompose en 5 points14 :
- gestion médicale de la douleur,
- utilisation de compléments alimentaires sur
le long terme,
- perte de poids,
- rééducation,
- modification de l’environnement.
Gestion médicale de la douleur
La gestion de la douleur est réalisée par l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Les AINS inhibent une ou
plusieurs étapes du métabolisme de l’acide
arachidonique, un intermédiaire moléculaire
de la cascade inflammatoire. Au cours de la
dégradation arthrosique d’une articulation,
des phospholipides sont relargués à partir des
membranes cellulaires lésées. Suite à l’action
de la phospholipase A2, l’acide arachidonique
est produit. Il va être métabolisé par des cyclo-oxygénases (COX) pour donner des prostaglandines, ou par des lipo-oxygénase (LOX)
pour donner des leucotriènes. Ces prostaglandines et leucotriènes sont des médiateurs proinflammatoires. Les AINS agissent en inhibant
les cyclo-oxygénases.
Il en existe peu qui sont disponibles chez les
chats. Ils doivent être utilisés avec précaution.
En effet, le chat présente une activité hépatique de glucuronoconjugaison réduite, rendant la métabolisation de nombreux AINS difficile. Le méloxicam a été étudié5,6,15 largement
pour son utilisation chez le chat dans le cadre
de la gestion de la douleur liée à l’arthrose. Le
ketoprofène12 ou, depuis peu, le robenacoxib
sont également sur le marché. Le méloxicam
et le robenacoxib7 peuvent être utilisés sur le
long terme. Ces AINS sont utiles pour traiter
les douleurs aiguës et chroniques associées à
l’arthrose.
De nombreux auteurs ont mis en évidence
une amélioration de l’activité générale, une
amélioration des gênes locomotrices, des boiteries, un renouveau dans l’appétit des chats
souffrant de douleurs d’origine arthrosique
suite à l’administration de méloxicam durant
de longues périodes de 4 à 6 semaines. Des
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complications digestives modérées sont notées dans 18 % des cas. Les doses de méloxicam pour l’administration sur le long terme
peuvent être plus faibles que pour la gestion de crises aiguës. En effet, une dose de
0,1 mg/kg est administrée le premier jour suivie d’une dose quotidienne à 0,05 mg/kg en
prise unique. Sur le long terme, une dose quotidienne en prise unique de 0,025 mg/kg peut
être suffisante et doit être essayée8.
Aucun schéma thérapeutique n’a été clairement établi. Classiquement, lors de la première manifestation algique, un traitement
court, de 5 à 10 jours, permet de traiter la
crise aiguë. En cas de rechute, ou en présence
d’un développement arthrosique marqué, le
traitement de courte durée est insuffisant.
La douleur associée à ce type d’atteinte est
souvent chronique. Il convient alors de prolonger le traitement de quelques semaines,
voire de plusieurs mois. Il est nécessaire de
réaliser des contrôles cliniques et biologiques
réguliers. L’augmentation de la durée de traitement, chez le chien, n’est pas associée à une
incidence supérieure des effets secondaires.
Les effets secondaires les plus fréquemment
rencontrés sont surtout digestifs. Au plan rénal, les prostaglandines ont un rôle important
de maintien du débit sanguin et la perte de
cette fonction peut être problématique chez
les animaux présentant une fonction rénale
compromise.
D’autres molécules peuvent être utilisées
chez le chat afin de gérer une crise algique
dans les cas de contre-indication à l’utilisation
des AINS ou lorsqu’ils sont insuffisants : le tramadol, la gabapentine. Le tramadol peut être
utilisé seul ou en association avec un AINS.
La gabapentine a été développée initialement
comme antiépileptique. Peu de données sont
publiées mais elle aurait montré une efficacité
dans le cadre de la gestion de l’arthrose chez
les rongeurs et chez le chien.
Utilisation de compléments
alimentaires
Les AINS administrés sur de longues périodes
peuvent être responsables de l’apparition de
complications digestives9,10 ou d’une dégradation de la fonction rénale. Les chondroprotecteurs sont des molécules qui, utilisées sur
du long terme, ont prouvé leur efficacité chez
l’homme et chez le chien. Une seule spécialité
est commercialisée chez le chat, le Cosequin
ND (Novartis). Elle contient de la chondroïtine
et des glucosamines qui sont des précurseurs
de la synthèse du cartilage hyalin et qui ont
démontré, in vitro des propriétés anti-inflammatoires.
Il n’y a que peu d’études chez le chat. Une
étude6 comparant l’utilisation de méloxicam
et de compléments alimentaires à base de
glucosamine et de chondroïdine a montré
une amélioration dans les 2 groupes quoique
significative uniquement dans le groupe utilisant l’AINS. En remplaçant les traitements par
un placebo, les animaux du groupe utilisant le
méloxicam se sont dégradés mais pas ceux
utilisant les compléments alimentaires. Cette
étude, incluant un nombre limité d’animaux,
interroge sur la réelle utilité des compléments
alimentaires. Une autre étude16 prospective
et menée en double aveugle montre une augmentation de l’activité du groupe de chats
nourris avec une alimentation complémentée
en oméga-3, glucosamine et chondroitine sulfate.
L’utilisation de ce type de molécule doit se
faire sur du long terme, durant plusieurs mois.
Perte de poids et modification de
l’environnement
Il est primordial que les chats atteints d’arthrose ne soient pas en surpoids. Une étude
menée chez le chien a comparé deux populations de Labrador soumises, à partir de l’âge
de 6 semaines à des régimes alimentaires
différents. Un groupe était nourri à volonté et
l’autre subissait une restriction alimentaire de
25 %. Cette étude montrait une prévalence supérieure du développement arthrosique dans
le groupe nourri à volonté. Ainsi, le contrôle
du poids, chez le chien, permettrait de limiter
l’apparition d’un développement arthrosique.
Il semble logique que le contrôle du poids soit
aussi important chez les chats.
Des modifications de l’environnement sont
essentielles pour améliorer le confort du chat
arthrosique11. Les lieux de vie essentiels au patient, litière, point d’eau ou de distribution de
nourriture doivent être facilement accessibles,
sans saut par exemple. Il convient cependant
de motiver les déplacements de l’animal.
En effet, même si une activité physique trop
importante ou incontrôlée serait responsable
d’une exacerbation des signes liés à l’arthrose,
des études réalisées en médecine humaine
ont montré qu’une activité physique modérée
et régulière serait bénéfique. Il est rarement
possible de promener son chat en laisse afin
de contrôler son activité. La création de parcours au sein de son environnement agrémentés de rampe douce et obligeant le chat
affecté à avoir une activité physique modérée
peut aider à pallier cette lacune.
Rééducation active
La rééducation par la physiothérapie permet
d’améliorer la fonction d’une articulation af-
3
fectée par de l’arthrose en améliorant sa mobilité, son amplitude de mouvement et en soulageant la douleur. Elle permet également un
meilleur contrôle du poids et une amélioration
du tonus musculaire des patients affectés.
Les 4 principales cibles de la rééducation sont
l’amélioration de l’endurance et de la puissance musculaire, de l’amplitude articulaire et
de la proprioception.
La rééducation est divisée en rééducation
passive et active.
La rééducation passive ne nécessite pas la
participation active de l’animal. Elle peut être
mise en place sur un patient récalcitrant et nécessitera alors son anesthésie ou a minima, sa
tranquillisation. Elle inclut l’utilisation de massages, de mobilisations passives du membre
jusqu’à la limite de son amplitude articulaire,
la thérapie par le froid ou le chaud, l’utilisation
d’ultrasons ou l’électrothérapie.
La rééducation active ne peut être mise en
place qu’avec des patients coopératifs. Elle
correspond à la mise en pratique de séries
d’exercices mettant en jeu certains groupes
musculaires, voire de la rééducation en bassin, très utile dans le cadre de la gestion de
l’arthrose et souvent très bien tolérée chez les
chats.
Conclusion
L’arthrose est fréquente chez les chats et est
souvent sous diagnostiquée. La gestion médicale de l’arthrose est une gestion multimodale. Les anti-inflammatoires sont au centre
de ce traitement. Ils doivent être administrés
sur le long terme. En cas d’échec, un traitement chirurgical (prothèses, arthrodèses,
arthroplasties) peut être envisagé.
Bibliographie
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4
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
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ORTHOPÉDIE
PROGRAMME GÉNÉRAL
Actualités sur la pathologie du Chat
Approche actualisée diagnostique et thérapeutique
des polyarthrites du Chat
Yannick BONGRAND
Dip. ACVIM
Service de médecine interne - Clinique Vétérinaire Alliance, 8 boulevard Godard, 33300 F-BORDEAUX
Une polyarthrite est par définition une inflammation simultanée de plusieurs articulations.
Ce syndrome, relativement fréquent chez le
chien, est moins souvent reconnu chez le chat.
Cette inflammation articulaire peut être d’origine immunitaire ou septique (secondaire à la
présence et la multiplication de l’agent infectieux dans le tissu et la cavité articulaires).
Chez le chien, les polyarthrites immunitaires
non érosives représentent la très grande
majorité des cas de polyarthrite rencontrés.
Nous allons voir qu’il en est autrement dans
l’espèce féline, chez laquelle les polyarthrites
immunitaires de forme érosive et les polyarthrites septiques sont plus fréquemment diagnostiquées.
Classification des polyarthrites
Polyarthrites immunitaires
Les polyarthrites immunitaires sont généralement la conséquence d’une hypersensibilité
de type III, avec formation de complexes immuns in situ ou dépôt intra-articulaire de complexes immuns formés dans le secteur vas-
culaire. Elles peuvent être subdivisées en une
forme non érosive ou une forme érosive selon
respectivement l’absence ou la présence de
lésions destructrices de l’os sous-chondral à
l’examen radiographique.
Polyarthrites immunitaires non érosives
Polyarthrites réactionnelles
Les polyarthrites réactionnelles sont la conséquence d’une hypersensibilité de type III
déclenchée par une stimulation antigénique
d’origine infectieuse (type II de la classification de Bennett) ou néoplasique (type IV).
Des polyarthrites réactionnelles sont également décrites en association avec des lésions
digestives inflammatoires se manifestant par
de la diarrhée (type III selon Bennett) [1].
Lors de polyarthrite postinfectieuse (type II),
l’origine de la stimulation antigénique peut
être un foyer infectieux localisé (le plus souvent bactérien : pneumonie, infection urinaire, pyodermite profonde...) ou une maladie
infectieuse systémique. Dans les deux cas, et
contrairement aux polyarthrites septiques,
l’agent infectieux ne peut être isolé dans les
articulations. En effet, l’inflammation articulaire est la conséquence d’un phénomène
d’hypersensibilité et non pas d’une infection
des tissus articulaires. Les maladies infectieuses systémiques pouvant être associées à
une polyarthrite de type II n’ont pas été clairement définies chez le chat. Les agents infectieux suivants ont notamment été suggérés:
FeLV, FIV, virus de la Péritonite Infectieuse Féline, Bartonella, Toxoplasma, Babesia, Ehrlichia.
Le rôle pathogène de Borrelia bugdorferi, agent
de la maladie de Lyme, n’a jamais été établi
chez le chat [1,2].
Les polyarthrites paranéoplasiques (type IV)
semblent le plus fréquemment être associées
à des troubles myéloprolifératifs [1].
Polyarthrites idiopathiques
Les polyarthrites idiopathiques regroupent les
polyarthrites immunitaires pour lesquelles la
source de stimulation antigénique exogène
ne peut être identifiée et les polyarthrites
résultant d’un phénomène d’auto-immunité
- À gauche : exemple de polyarthrite périostée proliférative (prolifération périostée
importante, lésions érosives discrètes des os
du carpe) [1]
- À droite : exemple de polyarthrite rhumatoïde (lésions érosives des os du carpe, très
peu de prolifération périostée) [1]
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vraie (réaction immunitaire dirigée contre les
propres antigènes du patient ). Elles constituent le type I dans la classification de Bennett.
Lupus érythémateux systémique [4]
Le lupus érythémateux systémique (LES) est
une maladie auto-immune multisystémique.
De nombreux organes peuvent être atteints
(articulations, glomérules, peau, cellules sanguines), d’où un tableau clinique polymorphe.
Il est caractérisé par la présence d’anticorps
antinucléaires circulants, un groupe hétérogène d’auto-anticorps dirigés contre le matériel contenu dans le noyau cellulaire. Cette
maladie est rare mais bien documentée chez
le chien. Elle est , en revanche, peu décrite
chez le chat.
Chez le chien, la polyarthrite constitue la
manifestation clinique la plus fréquemment
observée (rapportée chez 78 % des chiens
atteints de LES). Elle semble par contre beaucoup plus inconstante chez le chat (rapportée
dans 36 % des cas décrits). Dans cette espèce, les manifestations cliniques les plus fréquemment rapportées sont les manifestations
cutanées (60 % des cas : érythème, lésions
ulcératives et crouteuses, dépigmentation),
l’hyperthermie (52 % des cas) et les manifestations rénales (40 % des cas : protéinurie
causée par une glomérulopathie). Une anémie
hémolytique (24 % des cas), une atteinte du
système nerveux central (24 % des cas) ou
une thrombocytopénie (8 % des cas) sont
plus rarement observées.
Syndrome polyarthrite/méningite
Le syndrome polyarthrite/méningite associant
une atteinte immunitaire des articulations et
des méninges est bien décrit chez le chien et a
également été documenté chez le chat.
Polyarthrites immunitaires érosives
Le terme polyarthrite chronique progressive
est généralement utilisé pour décrire les polyarthrites immunitaires érosives chez le chat.
Deux formes sont décrites : la forme principalement proliférative, la plus commune, appelée polyarthrite périostée proliférative et la
forme principalement érosive, plus rare, parfois dénommée polyarthrite rhumatoïde mais
l’utilisation de ce terme est controversée
Polyarthrite périostée proliférative
La polyarthrite périostée proliférative est
caractérisée radiographiquement par une
prolifération importante du périoste pouvant
conduire à une ankylose articulaire [5]. Des
lésions érosives localisées peuvent également
être observées. Cette maladie est rapportée
chez le chien et le chat mais est plus fréquente dans l’espèce féline chez laquelle elle
constitue la forme de polyarthrite immunitaire
la plus fréquemment rencontrée. Elle est plus
fréquemment diagnostiquée chez des chats
mâles jeunes adultes (1 à 5 ans). Une association avec une infection par le virus syncytial
félin (FeSFV) et/ou par le FeLV est rapportée
[1,2,3].
Polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde n’a été que rarement décrite chez le chat. Elle est caractérisée
radiographiquement par des lésions érosives
destructrices de l’os sous-chondral (irrégularité de la surface articulaire, lésions à « l’emporte-pièce ») pouvant conduite à un collapsus complet de l’espace articulaire [1,2,3,5,6].
Une prolifération périostée est souvent présente mais est moindre en comparaison de
celle observée lors de forme proliférative. Une
prédisposition raciale pour les Siamois est
rapportée dans une étude récente (6 cas/12)
[6]. Les chats d’âge moyen semblent préférentiellement atteints (2,5 à 10 ans dans cette
étude). Aucune prédisposition de sexe ne
semble observée. La présence de titres élevés
en facteur rhumatoïde (auto-anticorps dirigés contre un motif antigénique porté par le
fragment Fc des immunoglobulines G) est typiquement observée lors de polyarthrite rhumatoïde chez l’Homme ; il semble qu’il en soit
de même chez le chat (10/12 chats). Aucun
cas d’infection concomitante par les virus FIV,
FeLV ou le virus de la Péritonite Infectieuse
Féline n’est rapporté dans cette étude.
Polyarthrites septiques
Les arthrites septiques sont caractérisées par
la présence d’un agent infectieux au sein du
tissu articulaire. Alors que les monoarthrites
septiques sont le plus souvent la conséquence
d’une plaie pénétrante ou d’une extension
d’une infection de proximité, les polyarthrites
septiques sont généralement la conséquence
d’une dissémination hématogène de l’agent
infectieux. Les polyarthrites septiques chroniques d’origine bactérienne ou fongique
peuvent présenter un aspect érosif à l’examen
radiographique.
Bactéries conventionnelles
La dissémination hématogène de bactéries
depuis un foyer septique peut conduire à
l’apparition d’une polyarthrite septique. La
présence de lésions articulaires préexistantes
(notamment lésion arthrosiques) pourrait
faciliter l’implantation et la multiplication des
bactéries. Pasteurella sp et Streptococcus sp
semblent constituer les bactéries les plus fréquemment incriminées [2].
Mycoplasmes et bactéries forme L
Six cas d’arthrite septique à Mycoplasma
6
sont décrits dans la littérature chez le chat
[7,8,9,10]. Les espèces incriminées sont Mycoplasma felis et Mycoplasma gateae. Une dissémination hématogène depuis un foyer primaire respiratoire, conjonctival ou urogénital
est généralement suspectée. Les arthrites à
Mycoplasma peuvent présenter radiographiquement un aspect érosif ou non érosif.
Les bactéries forme L sont, comme les mycoplasmes, des bactéries dépourvues de paroi.
Ces organismes ont été associés à des abcès
sous-cutanés et des arthrites septiques secondaires par dissémination locale et hématogène [11].
Champignons
Des cas d’arthrite à Cryptococcus et à Histoplasma (non endémique en France) sont cités
dans la littérature.
Calicivirus
Des cas de polyarthrites à calicivirus sont rapportés chez le chat à la suite d’une infection
naturelle ou d’une vaccination avec un virus
vivant atténué [12,13]. Ce syndrome semble
plus fréquent chez les chatons de 2-3 mois.
Les chats affectés présentent les signes cliniques classiques de calicivirose (ulcères
buccaux, conjonctivite) associés à une hyperthermie, une raideur ou une boiterie. Une résolution spontanée est observée en quelques
jours. Le virus a été isolé dans les articulations
chez les chats atteints.
Approche diagnostique
des polyarthrites
Suspicion clinique
Comme chez le chien, un syndrome polyarthrite sera suspecté dans deux types de circonstances cliniques : difficultés locomotrices
d’origine articulaire et/ou syndrome fébrile.
La présence d’une polyarthralgie conduira à
évoquer l’hypothèse de polyarthrite, a fortiori
si elle est accompagnée d’une distension et/
ou d’une chaleur articulaires. La douleur articulaire peut être particulièrement difficile à
mettre en évidence chez le chat. Une boiterie
ne sera que rarement observée par le propriétaire. Une démarche raide sera souvent
le seul signe rapporté. Dans certains cas, une
diminution d’activité, un refus de sauter sur
les meubles ou une malpropreté (provoquée
par une difficulté d’accéder à la litière) seront
les seules manifestations de l’arthralgie. A
l’examen clinique, la douleur articulaire devra
être différenciée d’une douleur d’origine musculaire ou osseuse, d’une affection nerveuse
causant une parésie ou une ataxie, ou d’un
état de faiblesse généralisée. Dans les cas très
24>26 novembre 2016
LILLE GRAND PALAIS
avancés de polyarthrite érosive, une ankylose
(polyarthrite périostée proliférative) ou une
déviation articulaire et des luxations (polyarthrite rhumatoïde) pourront être observées.
Par ailleurs, comme chez le chien, le syndrome
polyarthrite devra être évoqué face à toute
fièvre d’origine indéterminée. La présence
d’une polyarthralgie et/ou d’une distension
articulaire devra être recherchée par un examen orthopédique approfondi.
Arthrocentèse et analyse du liquide
synovial
L’analyse du liquide synovial prélevé dans
plusieurs articulations est indispensable afin
de confirmer la présence d’une polyarthrite.
Comme chez le chien, les ponctions articulaires sont réalisées en priorité à partir des articulations distales : carpes, tarses et genoux
puisqu’il s’agit à la fois des articulations les
plus faciles à prélever et celles préférentiellement atteintes lors de polyarthrite immunitaire ou septique. L’arthrocentèse se réalise
généralement sous anesthésie générale chez
le chat, en utilisant une technique aseptique.
Le liquide articulaire présente normalement
un aspect clair, légèrement teinté et est très
visqueux. En présence d’une inflammation
articulaire, il présente souvent un aspect turbide, perd sa viscosité et est recueilli en quantité anormalement importante. L’analyse cytologique du liquide synovial révèle alors une
augmentation de la cellularité (valeur usuelle
: < 3000 cellules/μL) et une augmentation de
la proportion de polynucléaires neutrophiles
(valeur usuelle : <10 %).
Le caractère septique ou stérile de l’inflammation articulaire sera déterminé sur la base de
l’examen cytologique (observation de bactéries en position extra et intracellulaire) et bactériologique. Cependant, certains micro-organismes comme les mycoplasmes peuvent être
difficilement identifiables à l’examen cytologique et requérir des milieux de culture spécifiques, peu disponibles en pratique. Même
lors d’arthrite septique à bactéries conventionnelles, le caractère septique peut être
difficile à confirmer du fait de la faible charge
bactérienne du liquide synovial.
Des recherches par technique moléculaire
(PCR) peuvent être demandées à partir du liquide synovial afin d’identifier certains agents
infectieux responsables de polyarthrite septique : Calicivirus, Mycoplasma notamment.
Radiographies articulaires
La réalisation de radiographies de plusieurs
articulations est recommandée afin de déterminer le caractère érosif ou non érosif de
la polyarthrite. Lors de forme non érosive,
aucune lésion osseuse ne sera observée ; une
distension de la capsule articulaire parfois
associée à une tuméfaction des tissus mous
périarticulaires sera tout au plus observée. La
présence de lésions osseuses destructrices
plus ou moins évidentes (irrégularité de l’os
sous-chondral, lésions osseuse à « l’emportepièce ») parfois associée à une prolifération
périostée (cf Classification des polyarthrites)
caractérisera les formes érosives. Cependant,
les lésions osseuses lors de forme érosives ne
seront observées qu’après plusieurs semaines
d’évolution de la maladie (typiquement 2 à 3
mois) [5].
Mycoplasma et bactéries forme-L répondent
généralement aux tétracyclines ; il convient
de rappeler que ces bactéries, étant dépourvues de paroi, sont résistantes de manière
innée à l’ensemble des betalactamines. Une
résolution spontanée est observée lors de
polyarthrite à calicivirus ; seul un traitement
de support sera requis (notamment des antiinflammatoires non stéroïdiens).
Polyarthrites immunitaires
Comme chez le chien, le traitement des polyarthrites immunitaires réactionnelles consiste
à identifier et si possible traiter la cause sousjacente.
Recherche de l’origine
Un bilan diagnostique complet est généralement indiqué lors de confirmation d’un
syndrome polyarthrite afin d’en rechercher
l’origine. La détermination du statut rétroviral
(FIV, FeLV) et la réalisation d’un bilan sanguin, hématologique et biochimique et d’une
analyse urinaire sont recommandées. La réalisation d’examens d’imagerie (radiographies
thoraciques, échographie abdominale) est
indiquée afin d’identifier un éventuel foyer
infectieux ou néoplasique responsable d’une
stimulation antigénique à l’origine d’une polyarthrite immunitaire, ou un éventuel foyer
septique à l’origine d’une polyarthrite septique
par dissémination hématogène. En fonction du
contexte clinique, ces examens peuvent être
complétés : radiographies vertébrales pour
recherche de signes de discospondylite en cas
de douleur à la palpation, échocardiographie
pour recherche de signes d’endocardite bactérienne en cas de souffle ou d’arythmie... Etant
donné la relative fréquence des polyarthrites
réactionnelles associées à un trouble myéloprolifératif (type IV selon Bennett) dans l’espèce féline, la réalisation d’un myélogramme
doit être envisagée lors de polyarthrite non
érosive. La recherche de maladie infectieuse
systémique (Toxoplasma, Bartonella, Babesia,
virus de la Péritonite Infectieuse Féline) par
techniques moléculaires et/ou sérologiques
devra être envisagée dans un contexte clinique approprié. Un titrage des anticorps antinucléaires ou des facteurs rhumatoïdes par un
laboratoire disposant d’une technique validée
pour l’espèce féline est indiqué en cas de suspicion de lupus érythémateux systémique ou
de polyarthrite rhumatoïde, respectivement.
Traitement et pronostic
Polyarthrites septiques
Le traitement des polyarthrites septiques
bactériennes repose sur une antibiothérapie
adaptée et prolongée associée à une éradication du foyer septique primaire. Les arthrites à
7
Le traitement des polyarthrites idiopathiques,
des polyarthrites associées au lupus érythémateux systémique et des polyarthrites immunitaires érosives (deux formes de polyarthrite progressive féline) consiste en la mise
en place d’un traitement immunosuppresseur.
La corticothérapie à forte dose (prednisolone à
2 mg/kg/j) demeure le traitement le plus fréquemment utilisé. L’utilisation concomitante
de chlorambucil ou de cyclophosphamide
est également citée dans la littérature [1,2].
L’administration d’azathioprine est déconseillée chez le chat en raison de sa toxicité dans
cette espèce. L’administration de cyclosporine
est également citée dans les publications plus
récentes. Dans l’expérience de l’auteur, cette
molécule constitue l’agent immunomodulateur de choix à ajouter à la corticothérapie en
cas de réponse insuffisante à cette dernière.
La réponse au traitement immunosuppresseur est généralement bonne lors de forme
non érosive. Une récidive est cependant possible à tout moment lors du sevrage progressif
du traitement. En cas d’absence de réponse,
la possibilité d’une cause sous-jacente infectieuse ou néoplasique non identifiée lors du
bilan diagnostique initial doit être considérée.
La réponse lors de polyarthrite érosive est
le plus souvent partielle et/ou transitoire.
Le traitement immunosuppresseur semble
permettre au mieux un ralentissement de la
progression de la maladie [1,2,3]. Cependant,
une étude récente décrit le traitement de 12
chats atteints de polyarthrite rhumatoïde avec
une association méthotrexate et léflunomide
[6] ; une amélioration modérée à marquée a
été observée chez 10 chats ; une rémission
complète (résolution des signes cliniques
et radiographiques et normalisation du titre
en facteurs rhumatoïdes) a été notée chez 2
chats. Aucune donnée n’est disponible à la
connaissance de l’auteur quant à l’utilisation
de ce traitement lors de forme proliférative de
polyarthrite érosive.
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LILLE GRAND PALAIS
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8
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
• Aucun conflit d'intérêt
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LILLE GRAND PALAIS
ORTHOPÉDIE
PROGRAMME GÉNÉRAL
Actualités sur la pathologie articulaire du Chat
Soulager la douleur articulaire du chat en physiothérapie
Ludovica DRAGONE
DV, CCRP, Amb. Vet. Dog Fitness
Reggio Emilia, ITALY
Veterinary physiotherapy follows the same
principles applied in human medicine and can
be applied equally well in dogs and cats, but
for this kind of patients, however, it needs special care.
The main benefits of therapy with heat, applied on the surface (< 3 cm depth), are the
increase in the local blood flow, decrease in
pain (Gate Control Theory of Pain), muscle relaxation and increased extensibility of tissues.
For a growing number of diseases, physical
therapy is no longer considered a “simple”
alternative to surgery or medical therapy routine, but a complementary and integral part to
obtain the best therapeutic success. The fundamental role it plays in the combined therapy
of osteoarthritis is therefore now undisputed.
If we need the effects of heat even in the deepest tissues (5 cm or more), we need to use
instrumental modalities, such as ultrasound,
diathermy, and laser therapy.
The cat is of course a patient who, because of
the high threshold of pain he has, he can often
find the need to have a conservative treatment
to treat pain and the effects of osteoarthritis,
although few clinical symptoms.
In the conservative treatment of osteoarthritis
the use of multiple “methods” is a successful
way to promote the welfare of the cat. The
combined approach provides weight control,
drug therapy, the use of nutraceuticals and
physiotherapy.
Physical therapy to treat osteoarthritis includes various methods, some manual, some
instrumental modalitites. So we can use:
• Therapeutic c exercises and manual therapy
o Range of motion exercises
o Stretching
o Joint mobilizations
o Massage
o Aquatic therapy
• Superficial thermal modalities
• Electrical stimulation
• Lasertherapy
• Diathermy
• Ultrasound therapy
When we apply cryotherapy, superficial cold
application, we will use the resulting analgesic effect due to the enhancement of pain
threshold and the decrease in the conduction
velocity of sensory nerves. Also the cooling of
the tissue determines a reduction of the local
metabolism, inhibition of inflammatory mediators, histamine and of the enzyme systems,
with consequent reduction of tissue damage.
Ultrasounds can be pulsed or continuous
(with higher thermal effects) and may act
up to 5 cm deep. They help to reduce pain,
reduce muscle spasm, increased extensibility
of collagen, and thus improve joint ROM and
reduce joint stiffness (using a combination of
appropriate exercises), increase blood flow
and metabolic exchange in the treated area.
The diathermy involves the use of electromagnetic fields of high frequency. It has sedative
action on the sensory nerve fibers, causing
analgesia and muscle relaxation. The greater the power used, the greater the thermal
effects. In my experience it has the best and
faster effect to treat pain in OA disease.
Laser therapy can also act up to 5 cm in depth,
but the therapeutic effects are smaller with
increasing depth. It causes tissue heating,
analgesia, angiogenesis, tissue healing (even
bone) and restores a good tropism of the cartilage tissue.
Other instrumental technique used in cats
with OA is the electrical stimulation. It generally uses the analgesic effect and / or exciting
the motor unit, thanks to the stimulation of
the motor neurons, using TENS (Transcutaneal Electrical Nerve Stimulation). In fact,
applying the electrodes on the skin surface we
can stimulate the desired contraction of the
muscles, in contrast to atrophy due to disuse.
Given the small size of the muscle groups in
cats, in place of the electrodes we can use
acupuncture needles directly in the muscle; in
this case we need to use lower Ampere.
Through certain types of exercises, both active
and passive, we can mobilize only some joints
and encourage the work of specific muscle
groups. Using simple exercises for passive
9
range of motion, performed on front limbs and
on hind limbs, we can improve the excursion
of each joint. ROM in cats are different from
dogs and so we have to remember that normally cats have more joint flexions.
DOG
CAT
FLEXION EXTENSION FLEXION EXTENSION
CARPUS
32°
196°
22°
198°
ELBOW
36°
165°
22°
163°
SHOULDER 57°
165°
32°
163°
TARSUS
39°
164°
21°
167°
KNEE
42°
162°
24°
164°
HIP
50°
162°
33°
164°
The ideal method of exercises at low impact
is hydrotherapy and even cats can swim or,
better, walk in the water. The use of the underwater treadmill is better than swimming,
because using the underwater treadmill we
can control every joint movements choosing
the appropriate water level ( we can promote
flexion or extension of each joint by a highly
focused work), we can stimulate a better
articular extension movements (similar to
the normal we have during walking) that are
extremely limited in swimming and essentials
for a cat suffering of OA of the hip, which therefore it tends to have significant deficits in
these movements.
So cats are not so different from dogs, we need
only to have more patience during treatment.
At the end it should be remembered that physiotherapy, if not done correctly, can hurt, so
it should be performed only in patients whose
clinical signs are indicative and we have to
choose the most appropriate and safer treatment modality.
Déclaration publique d’intérêts sous la
responsabilité du ou des auteurs :
• non communiquée